TRUMP À DAVOS

OU

UN SINGE EN HIVER…

Richard Labévière
Rédacteur en chef

Tous ceux qui attendaient des précisions sur le dollar et les négociations avec le Mexique et le Canada dans le cadre de l’ALENA (l’alliance commerciale nord-américaine), sont restés sur leur faim. Sur le réchauffement climatique aussi ! Vendredi passé – dans la station suisse de Davos -, le président américain a été reçu comme une rockstar. Entre signatures d’autographes, selfies et parades avec le grand chef à plume du Forum économique suisse, son message est aussi simple qu’inexpliqué : « je ferai toujours passer l’Amérique d’abord, tout comme les dirigeants d’autres pays devraient le faire aussi (avec le leur). Mais l’Amérique d’abord ne signifie pas l’Amérique seule… », et, « je soutiens le commerce libre, mais il faut qu’il soit équitable… » Equitable ? Ah bon, mais encore… C’est clair comme du jus de chique !

Au-delà d’un numéro de séduction qui n’a convaincu que quelques Armaillis, il a laissé entendre que la croissance mondiale redémarre grâce à lui. Mais, sans le dire, Donald Trump a, surtout dégainé les armes du dumping fiscal : une baisse de l’impôt sur les sociétés de 20 à 35%, des cadeaux aux actionnaires et aux plus fortunés. Sans bruit, il multiplie aussi d’autres traitements de faveur permettant d’aspirer capitaux et cerveaux vers les pôles d’affaires américains. Et dans cette logique, il ne faut pas applaudir trop rapidement la dernière réunion de Versailles organisée par le président de la République, facilitant l’installation de centres de recherche de grandes sociétés multinationales en France. L’accès – in vivo – à un pool de talents exceptionnels, au rapport qualité-prix imbattable, financés par des dispositifs publics, rendent – en effet – notre recherche ultra-attractive. Mais, au final, on aura permis à dix multinationales d’aller faire leurs emplettes de capital humain en sélectionnant localement les meilleurs avant d’espérer pouvoir les rapatrier un jour… Illusion similaire à celle des transferts de technologies qui, à terme, se retourneront contre nos entreprises !

Plus dissert sur les murs qu’il fait construire dans le monde, et pas seulement sur la frontière mexicaine, Donald Trump n’est pas très loquace non plus sur ses mesures protectionnistes. Dernièrement, son administration a décrété – de manière unilatérale – une hausse de 30 à 50% des droits de douanes sur les panneaux solaires et les machines à laver, en provenance de Chine, de Corée ou du Mexique. Ne parlons pas des entraves visant les productions européennes, notamment allemandes et françaises…

Avec les Américains, c’est souvent la même chose : faites ce que je dis, mais pas ce que je fais… Ne cessant de prôner le libéralisme économiques et l’ouverture des frontières, Washington érige barrière sur barrière afin de protéger son économie, faussant d’autant le jeu de la concurrence internationale ! On l’a vu dans l’affaire de l’avion ravitailleur remporté par Airbus, avant – finalement – d’être attribué à une société américaine – en violant toutes les règles de l’appel d’offres – pour des questions de sécurité. Au nom du Homeland Security et de la lutte anti-terroriste, Washington n’hésite jamais à enfreindre les règles de l’OMC, dès lors qu’un marché est en jeu…

Mais ce cynisme ne s’exprime pas seulement dans les mondes des affaires et de la finance. Pour gagner des positions sur le champ de bataille des marchés internationaux, selon la métaphore belliciste du secrétaire d’Etat au commerce, les stratèges de la Maison Blanche sont prêts à jouer sur tous les registres de la puissance, jusqu’aux plan diplomatiques et militaires. Et, ils ne s’en privent pas. Aujourd’hui, la politique étrangère de Washington, c’est la fermeture des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens avec de nombreux nouveaux morts à la clef ; c’est une nouvelle intervention turque en Syrie et le dynamitage de la prochaine conférence de paix de Sotchi ; c’est la destruction du Yémen et de ses population ; c’est le retour des Taliban à Kaboul…     

Bref et comme le disait Cécile Rhodes, ce grand humaniste : « l’argent, c’est le sang des autres… ».

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