GÉOPOLITIQUE
DÉFENSE
ÉCONOMIE

de Jacques Raimond

 

  • GÉOPOLITIQUE :
  1. Conflit israélo-palestinien : le revirement américain sur le plateau du Golan. Quelles conséquences ?
  2. Déclaration pour le 70ème anniversaire de l’OTAN, publiée par les ministres des affaires étrangères des pays de l’OTAN
  3. Pas de fauteuil pour deux à l’ONU
  • DÉFENSE :
  1. Armement : les industriels français inquiets de l’absence de la France au Brésil
  2. Discours de madame Florence Parly devant l’IHEDN
  3. La ville de Paris et le secrétariat général de la garde nationale ont signé une convention de soutien à la politique de réserve militaire
  • ÉCONOMIE :
  1. Au Sofins, le salon de l’armement des forces spéciales
  2. Qatar : comment survivre à l’embargo ?
  3. L’Allemagne approuve la vente de six frégates Meko A 200 vers l’Egypte
  4. Le Brexit, l’Europe et le piège de Tocqueville
  • TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPÉCIALISÉS
  • TEXTES PARUS AU JOURNAL OFFICIEL

 

GÉOPOLITIQUE
relations internationales, zones pays …

 

 ESPRIT SURCOUF.fr présente cette semaine trois thèmes qui reflètent le caractère toujours tranché des relations internationales, à travers l’histoire et les leçons des évolutions marquées par les appétits, les quiproquos, et les amalgames difficiles à supporter. Que ce soit les conséquences du revirement US sur le Golan, les 70 ans de l’OTAN ou les visées d’un siège européen à l’ONU, d’avancées en reculades, on se rend compte des difficultés humaines à maîtriser ce qui devrait demeurer au rang d’hypothèses.

 

 1CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN : LE REVIREMENT AMÉRICAIN SUR LE PLATEAU DU GOLAN. QUELLES CONSÉQUENCES ?
        (Les clés du Moyen-Orient, par Inès Gil, avec l’éclairage d’Eyal Zisser, vice-recteur de l’université de Tel-Aviv et spécialiste de la Syrie)

Le 25 mars, le Président Trump a signé un décret en présence du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour reconnaître la souveraineté de l’Etat d’Israël sur le plateau du Golan (1). Condamnée par la communauté internationale, et notamment par les pays du Moyen-Orient, cette décision réaffirme un peu plus le soutien accordé par la Maison Blanche à Benyamin Netanyahou, deux semaines avant les élections israéliennes.

Le changement de la politique américaine sur le plateau du Golan
Le 25 mars 2019, à l’occasion d’une visite de Benyamin Netanyahou à la Maison Blanche, le Premier ministre israélien et le président américain ont célébré la reconnaissance américaine de la souveraineté israélienne sur le Plateau du Golan. Le Président Trump a brandi le décret de reconnaissance : une nouvelle fois, il a rompu avec la politique historique des Etats-Unis sur un dossier en lien avec Israël. Le plateau du Golan, jusqu’alors syrien, est occupé par Israël depuis 1967, à l’issue de la guerre des six jours. Il est ensuite annexé en 1981 par l’Etat hébreu, mais cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. Jusqu’à aujourd’hui, Israël et la Syrie sont toujours en état de guerre. Durant la Guerre du Kippour, en 1973, le plateau du Golan a été le théâtre de violents combats, qui n’ont cependant presque pas fait bouger les lignes de démarcation. Depuis cette guerre, les deux pays sont séparés par une zone démilitarisée surveillée par quelques centaines de casques bleus, intégrés dans la Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) (2). D’après les déclarations américaines de ces derniers jours, cette mission onusienne devrait être maintenue (3). Au total, environ 19 000 colons Israéliens sont répartis dans 33 implantations sur le Plateau. Ils cohabitent avec quelques 18 000 Druzes, qui ont dans leur grande majorité (90%) refusé la nationalité israélienne. Depuis 1967, les Etats-Unis avaient toujours refusé de reconnaître la souveraineté d’Israël sur ce territoire. Cependant, en novembre 2018, Washington a montré quelques signes de changement, en votant contre une résolution de l’ONU condamnant l’occupation israélienne sur le plateau du Golan (4). Une première pour Washington, qui s’abstient habituellement sur cette résolution, votée chaque année mais non contraignante (5). Selon Eyal Zisser, Vice-recteur de l’Université de Tel-Aviv et spécialiste de la Syrie, Donald Trump a décidé de reconnaître la souveraineté israélienne sur le plateau pour plusieurs raisons. D’abord pour « soutenir Benyamin Netanyahou en vue des élections israéliennes le 9 avril prochain », tout en « portant préjudice à Bachar Al Assad ». Selon le chercheur israélien, Donald Trump aurait aussi été « influencé par le lobby israélien ». Le président américain compte notamment sur le vote des évangélistes pro-israéliens pour se faire réélire en 2020. Par ailleurs, le Président Trump pourrait aussi offrir un cadeau aux Israéliens afin de leur faire « accepter certaines concessions dans le cadre du “deal du siècle”, le plan de paix du Moyen-Orient élaboré par Washington », qui devrait être dévoilé dans les prochains mois.

Une décision condamnée à l’unanimité par la communauté internationale

Suite à la décision américaine, les condamnations se sont multipliées dans le monde entier, à commencer par la principale intéressée, la Syrie. Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a lui aussi critiqué la décision américaine, rappelant que les Nations unies condamnent l’occupation et l’annexion du Golan par les résolutions 242 (1967) et 497 (1981). Les alliés de Damas, l’Iran, le Hezbollah libanais, mais aussi la Russie, se sont aussi empressés de condamner. Même son de cloche dans l’ensemble des pays de la région, mais aussi en Europe, où les principaux Etats européens et l’Union européenne ont critiqué la démarche de Donald Trump. Le 27 mars au soir, à la demande de la Syrie (6), le Conseil de Sécurité a organisé une réunion d’urgence sur la question de la souveraineté dans le plateau du Golan. Durant cette rencontre, les membres du Conseil ont largement critiqué la position américaine, isolant Washington (7). La décision américaine pourrait raviver de nouvelles tensions dans la région, notamment au nord d’Israël. L’Iran pourrait utiliser cette décision comme excuse pour renforcer ses positions en Syrie. Le Hezbollah libanais quant à lui a déjà affirmé qu’il aiderait la Syrie à récupérer le plateau du Golan par la force.

Un cadeau pour Benyamin Netanyahou, l’allié israélien en pleine campagne électorale

Sans surprise, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a salué une « décision courageuse » (8). Après le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien et le déménagement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, Donald Trump offre une nouvelle victoire à Benyamin Netanyahou. Le timing de ce nouveau « cadeau » arrive par ailleurs à point nommé pour donner un coup de pouce au Premier ministre israélien, en pleine campagne électorale pour les élections législatives anticipées du 9 avril. Un coup de pouce qui pourrait être payant, car Donald Trump est apprécié en Israël. Selon un récent sondage, 65% des Israéliens le soutiennent (9). Selon Eyal Zisser, pour une grande majorité de la population, « il ne fait pas de doute que le plateau du Golan est israélien ». Les Israéliens voient ce territoire, qui culmine à 1 200 mètres d’altitude, comme un avantage pour les ressources en eau dans un pays majoritairement désertique (60%). Mais ce point d’observation idéal sur la Syrie est surtout vu comme un atout stratégique sur le plan militaire, notamment contre l’Iran et ses alliés.

Un territoire stratégique pour Israël

Dans son Tweet de remerciement au Président Trump, Benyamin Netanyahou a rappelé la menace iranienne qui pèse sur Israël : « Alors que l’Iran cherche à se servir de la Syrie pour détruire Israël, le président Trump reconnaît courageusement la souveraineté israélienne sur le Plateau du Golan. Merci Président Trump » (10).

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.lesclesdumoyenorient.com/Conflit-israelo-palestinien-le-revirement-americain-sur-le-plateau-du-Golan.html

 

2 DÉCLARATION POUR LE 70ÈME ANNIVERSAIRE DE L’OTAN, PUBLIÉE PAR LES MINISTRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DES PAYS DE L’OTAN
       (NATO, communiqué)

Washington, 3-4 avril 2019 Il y a soixante-dix ans, le traité fondateur de l’OTAN était signé à Washington. Aujourd’hui, notre Alliance est la plus puissante qui ait jamais existé. Elle garantit la liberté des citoyens de ses pays membres, soit près d’un milliard de personnes, ainsi que la sécurité de son territoire, et elle protège nos valeurs, parmi lesquelles la démocratie, la liberté individuelle, les droits de l’homme et l’état de droit. Nous réaffirmons le lien transatlantique qui unit durablement l’Europe et l’Amérique du Nord, notre adhésion aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, ainsi que notre attachement indéfectible à l’article 5 du traité de Washington, qui dispose qu’une attaque contre un Allié est considérée comme une attaque contre nous tous. Nous sommes résolus à partager de façon plus équilibrée le coût et les responsabilités qu’implique notre sécurité, qui est indivisible. Nous demeurons attachés à chacun des trois volets de l’engagement en matière d’investissements de défense pris au pays de Galles en 2014, à savoir le seuil de dépenses à atteindre d’ici à 2024, les capacités prévues et les contributions aux missions et opérations. Nous avons accompli des progrès considérables mais nous pouvons, devons et allons faire plus. L’OTAN est une alliance défensive, qui n’a jamais cessé de s’adapter afin de faire face à l’évolution des menaces pesant sur la sécurité de ses pays membres et de leur population. L’unité et la persévérance de l’Alliance ont permis de mettre fin à la Guerre froide et d’apporter la stabilité aux Balkans. Chaque nouvelle adhésion à l’OTAN a été gage de sécurité pour des millions d’Européens. En réaction aux attentats du 11­Septembre, l’Organisation a pour la première fois de son histoire invoqué l’article 5, témoignant ainsi sa solidarité et son soutien aux États-Unis. Nous rendons hommage à toutes les personnes qui ont contribué à la réussite de l’OTAN au fil de ses soixante-dix années d’existence. Nous honorons la mémoire de celles et ceux qui ont sacrifié leur vie pour préserver notre sécurité. Aujourd’hui, nous évoluons dans un contexte de sécurité imprévisible et difficile, marqué notamment par une Russie plus agressive et par la persistance de la menace que représente le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations. L’ordre international fondé sur des règles est remis en cause. L’instabilité observée au-delà de nos frontières favorise la migration irrégulière. Nous sommes confrontés à des menaces cyber et hybrides. L’évolution rapide et profonde des technologies nécessite l’adoption de nouvelles approches. En tant qu’Alliés, nous ferons face ensemble à tous les défis qui se présenteront. Depuis 2014, nous renforçons notre défense et nos capacités collectives, notre posture de dissuasion et de défense ainsi que notre résilience. Nous faisons front ensemble et collaborons avec nos partenaires internationaux pour lutter contre le terrorisme. Nous avons noué de solides partenariats avec des pays situés dans notre voisinage et au-delà, ainsi qu’avec l’Organisation des Nations Unies, l’Union européenne et d’autres organisations, afin de répondre aux menaces et aux défis auxquels nous sommes confrontés. Nous sommes attachés à la politique de la porte ouverte de l’OTAN car elle renforce l’Alliance et contribue à la sécurité euro-atlantique. Nous sommes déterminés à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour protéger le territoire de l’Alliance et la population de ses pays membres. Grâce à l’adaptation continue de l’OTAN, nous pourrons faire face à tout moment à n’importe quelle menace, d’où qu’elle vienne. Les atouts que constituent nos valeurs, les habitants de nos pays, notre unité et notre solidarité nous permettront de rendre l’Alliance toujours plus forte.​

 

3 PAS DE FAUTEUIL POUR DEUX A L’ONU
       (IRIS, Romuald Sciora)

La présidence française annuelle du Conseil de sécurité des Nations unies vient de s’achever avec l’adoption à l’unanimité par celui-ci d’une résolution dans laquelle il est demandé aux États membres d’accroître la coopération internationale pour mieux lutter contre le financement du terrorisme. Ce dossier défendu par la France était une de ses priorités pour cette présidence 2019. Il s’agit donc ici d’un joli succès.

Bien d’autres sujets ont également occupé le Conseil tout au long de ce mois de mars :  la Syrie, le Yémen, le Mali et plus largement le Sahel, le Soudan du Sud, la République démocratique du Congo, le Burundi, Haïti, le Venezuela… Sans oublier la question du Sahara occidental et bien évidemment le combat contre le réchauffement climatique. Et pourtant, l’intérêt des médias mainstream en France et ailleurs s’est principalement porté durant la présidence française comme au cours des semaines qui ont l’ont précédées, sur une fake news lancée par Marine Le Pen, annonçant que la France était prête à céder son siège permanent au Conseil de sécurité au profit de l’Allemagne. Fake news se basant sur le détournement d’une déclaration faite l’automne dernier par le vice-chancelier allemand Olaf Scholz qui suggérait, certes maladroitement, que la France abandonne son siège de membre permanent au Conseil au profit de l’Union européenne… et non de l’Allemagne ! Interrogée ensuite par CNews, le 18 janvier sur le traité d’Aix-la-Chapelle que l’on s’apprêtait alors à signer, Marine Le Pen  affirmait qu’il s’agissait d’un texte très grave, affaiblissant selon elle la France  et reléguant celle-ci  en seconde division sur la scène internationale. Elle enfonça le clou à quelques jours d’intervalle, cette fois-ci sur BFM-TV,  en déclarant : « Emmanuel Macron est en train de vendre notre pays à la découpe. (…) Il envisage en réalité, à terme, de partager notre siège au Conseil de sécurité avec l’Allemagne. Et peut-être même de partager notre puissance nucléaire avec celle-ci. » Bien évidemment tout cela est faux, la France et l’Allemagne s’accordant uniquement pour coopérer au sein de l’ONU et pour tenir une position commune dans les négociations sur une future réforme du Conseil de sécurité. Quant au traité d’Aix-la-Chapelle en lui-même, il ne change rien en ce qui concerne le siège français au Conseil de sécurité. Peut-on en revanche en interpréter l’article 8 comme un pas vers la relégation de la France au second plan au sein des instances onusiennes ? À bien lire le texte, il n’est absolument pas question de « partager le siège de la France », comme l’affirme Marine Le Pen, mais plutôt de tendre vers l’admission de la République fédérale d’Allemagne en tant que membre permanent. Cette demande est formulée de longue date par l’Allemagne, ainsi que par le Japon, l’Inde et le Brésil. Ces quatre pays estiment à raison peser suffisamment lourd sur la scène internationale pour mériter un siège permanent au sein du Conseil de sécurité. Dans ce contexte, la France est tout à fait favorable à ce que Berlin s’installe à la table des membres permanents du Conseil, comme l’expliquait récemment François Delattre, l’ambassadeur français aux Nations unies. La diplomatie française considère en effet que ce serait une bonne chose pour Paris, dans le sens où une telle décision renforcerait la présence européenne dans le Conseil de sécurité. Quant à la pseudo co-présidence franco-allemande du Conseil ce printemps, encore une fois, une fake news de populistes en campagne. Les deux pays n’ont fait ici que saisir l’opportunité d’un calendrier où ils occupent successivement la présidence mensuelle du Conseil de sécurité en mars puis en avril, afin de porter ensemble et au mieux plusieurs initiatives conjointes. On ne peut donc que regretter une nouvelle fois que l’attention du public, ainsi que les critiques des médias, n’aient pas été dirigées vers des sujets plus constructifs. Au lieu de tergiverser autour des élucubrations de Le Pen ou même d’un siège européen qui ne pourrait avoir de sens que si l’UE se dote un jour d’une politique étrangère commune, il eut été plus judicieux de dénoncer la mauvaise volonté à laquelle se heurtent les efforts de la France et dont font preuve certains des cinq grands concernant l’élargissement du Conseil de sécurité à de nouveaux membres permanents. Réforme serpent de mer annoncée et sans cesse repoussée depuis la fin de la guerre froide et qui pourtant seule pourrait relégitimer l’ONU… Et donc par-là contribuer à sauver un système multilatéral en pleine déliquescence.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.iris-france.org/134968-pas-de-fauteuil-pour-deux-a-lonu/

Le site IRIS est répertorié 
dans la rubrique "ThinkTanks" de la "Communauté Défense et Sécurité" d'ESPRITSURCOUF.fr

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DÉFENSE
 militaire, sécurité intérieure, terrorisme …

 

Trois prises de position donnent le ton de l’éthique et des progrès de nos positions de défense actuelles. Si les industriels français peuvent être inquiets de ne pas avoir été conviés au Brésil, madame la ministre des armées met les choses au point dans son discours aux auditeurs de l’IHEDN, et la garde nationale signe un accord sur le soutien à la politique des réserves avec la mairie de Paris.

 

 1 ARMEMENT : LES INDUSTRIELS FRANÇAIS INQUIETS DE L’ABSENCE DE LA FRANCE AU BRESIL (La Tribune, Michel Cabirol)

Après avoir réalisé de très belles opérations au Brésil (sous-marins, hélicoptères, satellite), la France s’est mise en retrait depuis l’élection de Jair Bolsonaro. Ce dont les industriels français très impliqués au Brésil s’inquiètent. L’inquiétude grandit au sein des industriels français au Brésil. Et le récent échec de Naval Group, face à l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), qui a remporté à la grande surprise des observateurs l’appel d’offres sur la vente de quatre corvettes, n’a évidemment pas remonté leur moral à LAAD, le salon de l’armement de Rio de Janeiro. Plus de trois mois après l’arrivée du nouveau président brésilien, Jair Bolsonaro, la relations bilatérale entre Paris et Brasilia ressemblent désespérément à un encéphalogramme plat. Depuis l’élection de Jair Bolsonaro, les ministres français ont jusqu’ici soigneusement évité le Brésil. L’absence de la France au moment de la mise à l’eau du premier sous-marin Scorpène « Made in Brazil » en décembre dernier – un événement historique pour le Brésil – a été naturellement remarquée par les Brésiliens. A LAAD, le vice-président brésilien, le général Hamilton Mourao, a inauguré mardi le salon en compagnie du ministre de la Défense, le général Fernando Azevedo e Silva, en remerciant nommément les pays étrangers d’avoir envoyé des délégations. La France, qui n’a envoyé aucune délégation de haut niveau, n’a pas été bien sûr citée. La posture de Paris est en complète contradiction avec son choix d’il y a plus de dix ans de développer un partenariat stratégique avec le Brésil en renforçant la base industrielle technologique et de défense (BITD) brésilienne à travers de nombreux transferts de technologies (ToT).

Une visite de Jean-Yves Le Drian?

Cette attitude française peut d’ailleurs expliquer en partie l’échec de Naval Group au Brésil. « Il est compliqué de vendre des programmes d’armement à un pays étranger sans avoir des accords politiques au plus haut niveau », explique sobrement un industriel à La Tribune. « On ne peut pas obliger un politique à être sur la photo sur laquelle il ne veut pas être », regrette un autre. Le député LREM du Morbihan Gwendal Rouillard, en tournée à LAAD, est d’ailleurs reparti de Rio avec un carnet rempli de doléances. Sa présence pourrait augurer d’une visite du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian au Brésil dans les prochaines semaines, laisse-t-on entendre dans les couloirs du salon. Ce serait assurément enfin une bonne nouvelle dans le cadre des relations entre la France et le Brésil d’autant qu’il avait su décrocher quelques succès importants quand il était ministre de la Défense (vente d’un satellite de télécoms dual). Il y a donc urgence à réactiver une relation normale entre la France et le Brésil, estiment dans leur ensemble les industriels français présents au Brésil. D’autant qu’ils ont « le sentiment que l’activité au Brésil semble repartir », analyse un industriel français à LAAD, qui semblaient satisfait de ses nombreux rendez-vous. Tant au niveau diplomatique qu’économiquement, « la France ne peut pas faire l’impasse sur le deuxième pays du continent américain… derrière les Etats-Unis », soupire un observateur. Il y a également urgence à renouer une relation de confiance entre les deux pays au regard des très importants ToT effectués par les industriels français au Brésil. Des programmes qu’il faudra entretenir, puis moderniser pour garder la confiance des Brésiliens : sous-marins (Naval Group), hélicoptères (Airbus) et satellite de télécoms (Thales). Ces ToT lient le Brésil à la France sur 40 ans. Ce qui pourrait mener la France et ses industriels vers de nouveaux succès au Brésil. Des ToT que le Brésil devra également entretenir à l’avenir pour garder les compétences acquises par l’industrie brésilienne. Mais le choix de la marine brésilienne en faveur de TKMS ne va absolument pas dans cette direction. Naval Group aurait pu fabriquer les corvettes Gowind sur le chantier naval ultra-moderne d’Itaguaï, où sont construits les sous-marins brésiliens. Cela aurait permis de donner de la charge de travail aux salariés d’Itaguaï après la fin du programme Prosub.

Des enjeux commerciaux pour la France

Les prochains enjeux pour l’industrie française sont l’acquisition par le Brésil en 2020/début 2021 d’un deuxième satellite de télécoms dual supplémentaire, SGDC-2 (Thales Alenia Space et Airbus), du système d’artillerie de 155 millimètres Caesar (Nexter) et des équipements à bord des corvettes brésiliennes (sonar, radars, guerre électronique proposés par Thales). Enfin, quant à MBDA, le missilier attend patiemment que l’armée de l’air brésilienne achète le missile air-air longue portée Meteor, déjà sélectionné, pour armer les avions de combat Gripen (Saab), et que la marine signe le contrat d’acquisition du missile surface-air Sea Ceptor, lui aussi déjà choisi pour les corvettes Tamandaré. Pour autant, les industriels français auront fort à faire face à la concurrence américaine et israélienne notamment.

Retrouvez l’intégralité de cet article avec ce lien :
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/armement-les-industriels-francais-inquiets-de-l-absence-de-la-france-au-bresil-813209.html

 

2 – DISCOURS DE MADAME FLORENCE PARLY DEVANT L’IHEDN (DICOD)

Mesdames et messieurs, Chers auditeurs,

A la date du 12 novembre 1905, on peut lire dans le journal de Jules Renard, à propos de la démission de Maurice Berteaux : « Le ministre de la guerre a remis sa démission. La guerre est supprimée. » Si seulement c’était aussi simple, je serais heureuse de ne pas être parmi vous aujourd’hui. Mais la guerre ne connaît aucun répit. Elle n’est plus courtoise comme lorsque nous invitions les Anglais à tirer en premier, elle n’implique plus nécessairement des belligérants étatiques, elle ne ressemble plus aux affrontements des tranchées du XXème siècle. Certes, elle est différente, mais elle n’est pas moins présente. Il ne vous aura pas échappé que je suis ministre des Armées et non de la guerre. Cela signifie définir et mettre en œuvre la politique de défense nationale. Point de guerre et pourtant. Vous le savez mieux que personne, les questions qui sont débattues entre ces murs de l’Institut des hautes études de défense nationale n’en sont jamais très loin. On parle des armées, on parle des questions de défense nationale et peu à peu, le mot « guerre » s’efface. On lui préfère le terme de « conflit », de « combat » ou de « lutte ». Les mots ont un sens. Et si on l’emploie moins, c’est que concept de « guerre », qui se transforme et se complexifie devient de plus en plus difficile à appréhender.

Mais osons nommer les choses. Contre le terrorisme, nous sommes en guerre. Une guerre sans frontière. A des milliers de kilomètres ou sur notre propre sol, dans les rues de nos villes, nos militaires sont mobilisés. La résilience de notre Nation a plusieurs noms : Chammal, Barkhane ou Sentinelle et j’aimerais ici, saluer l’engagement de tous nos soldats, marins et aviateurs. Pour dire un mot d’actualité, au Levant, nous avons remporté samedi dernier une bataille décisive, celle du territoire. Baghouz est tombée, après cinq années de combats acharnés. Mais la guerre ne se gagne pas uniquement sur le champ de bataille. Et déjà, Daech se reforme ailleurs, autrement. Au Levant comme au Sahel, gagner la guerre contre le terrorisme se ne résume ni à la neutralisation des terroristes, ni à la reconquête de territoires. Il nous faut vaincre l’attrait d’une idéologie radicale. C’est seulement en créant les conditions de retour de l’Etat de droit, de la sécurité, du développement économique et social que nous pourrons espérer une paix durable. Celle qui ne s’acquière jamais par la seule voie des armes. Les armes changent, elles-aussi. Lorsque pendant la Guerre froide, l’américain Fischer affrontait le russe Spassky en finale du championnat du monde d’échecs à Reykjavik – on notera la neutralité du lieu, à mi-chemin entre les Etats-Unis et l’URSS – le sport avait été érigé au rang d’arme, et on parlait alors d’exportation de la guerre sur de nouveaux champs de bataille. Aujourd’hui, ce n’est plus sur un échiquier que les conflits s’exportent, mais dans l’espace au-delà de la ligne de Kármán, où des satellites indiscrets sont les nouveaux espions du siècle. Et pour dire encore un mot d’actualité, s’il nous fallait encore une preuve que l’espace est désormais un champ de bataille, l’Inde a annoncé hier avoir mis au point avec succès un missile antisatellite, capable de détruire des satellites en basse orbite. La France n’accusera aucun retard. J’ai remis au président de la République un rapport qui établit les fondations d’une politique spatiale ambitieuse qui sera présentée prochainement.

L’espace, mais aussi le cyberespace. Les attaques cyber ne sont pas l’apanage du secteur civil, nos systèmes militaires, eux aussi, sont épiés, visés, attaqués. Je parle de nos systèmes militaires, et par là je désigne non seulement des réseaux du ministère, mais aussi de ceux de nos industriels, de nos partenaires, de leurs sous-traitants. La guerre cyber a commencé et nous sommes prêts à combattre. Nous avons fait de l’organisation de notre cyberdéfense une priorité, notamment en intensifiant le recrutement de cyber-combattants. Mais ce n’était plus suffisant, à l’heure où certaines puissances ne s’embarrassent plus à démentir que la meilleure défense, c’est l’attaque. Désormais, nous sommes également prêts à employer l’arme cyber en opérations extérieures à des fins offensives, isolément ou en appui de nos moyens conventionnels, pour en démultiplier les effets. Nous en ferons un usage proportionné, mais que ceux qui sont tentés de s’attaquer à nos forces armées le sachent : nous n’aurons pas peur de l’utiliser. Alors, ce tableau pourrait paraître sombre. Et je ne souhaiterais pas édulcorer la réalité qu’il représente. Mais dans cette réalité, il y a une éclaircie. Une éclaircie vive, qui prouve que le retour des puissances ne s’illustre pas uniquement au travers de nouvelles menaces. Cette éclaircie, c’est l’Europe. Ces menaces qui composent un sombre tableau, nos voisins et alliés y sont aussi confrontés. Il est de notre devoir de ne pas les ignorer. Et entre pays partageant les mêmes valeurs, les mêmes idéaux, il est de notre devoir de nous unir. C’est peut-être un paradoxe, mais l’Europe est bel et bien la garantie de notre souveraineté. Et l’Europe de la défense progresse à grands pas. En un temps record, l’Initiative Européenne d’Intervention a été mise sur pieds, les premières réunions de travail entre états-majors de nos 10 pays ont eu lieu en novembre 2018. La semaine dernière, nous avons appris que le fonds européen de défense serait doté de 520 millions d’euros pour l’année 2019-2020 et que 100 millions étaient d’ores et déjà accordés à notre projet d’Euro drone développé avec l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. Au cœur du projet de l’Europe de la défense, il y a une volonté politique, celle de développer une culture stratégique commune.

Et à cet égard, je tiens à remercier l’IHEDN pour son initiative de création d’une session européenne en partenariat avec la BAKS allemande et l’institut Egmont belge, destinée à la sensibilisation de responsables européens et des pays d’Europe. C’est en encourageant la vitalité de la pensée stratégique, en la structurant autour de projets transnationaux que nous développerons une vision européenne de la politique de défense. Je veux le réaffirmer ici, car la pédagogie c’est l’art de la répétition : avec l’Europe de la Défense, nous ne tournons pas le dos à l’OTAN. Au contraire, nous réaffirmons que l’Alliance est et restera la pierre angulaire de notre défense collective, mais nous souhaitons désormais l’adosser à un pilier européen plus fort, solide, crédible, responsable et capable de s’engager pour assurer la sécurité de nos concitoyens. Nous travaillons à un meilleur partage du fardeau entre Alliés au sein de l’OTAN.

* Les menaces évoluent. Nos adversaires évoluent. Alors, nous aussi, nous affûtons nos armes, toutes nos armes. Mon objectif est de bâtir des Armées modernes, des Armées du XXIe siècle, prêtes à affronter nos adversaires sur tous les champs, à l’emporter dans toutes les circonstances. Cette préparation de l’avenir, nous l’engageons sur tous les plans. Cet engagement, ce sont d’abord des moyens, gravés dans le marbre de la loi de programmation militaire 2019-2025. Ce sont 295 milliards d’euros pour hisser notre outil de défense à la hauteur des défis qui nous attendent et offrir la remontée en puissance nécessaire de nos Armées. C’est aussi un cap : consacrer 2% de notre PIB à la défense d’ici 2025. Lorsqu’on parle de bâtir des « armées modernes », les images qui surgissent sont souvent des avions plus rapides, des bateaux plus performants, une résilience cyber renforcée. C’est vrai, c’est tout cela. Mais ces avions, ces bateaux, ces systèmes informatiques, ce sont avant tout des femmes et des hommes, civils comme militaires, qui en font le succès. Et c’est ce que nous avons voulu signifier en remettant l’humain au cœur de nos armées, au cœur de la LPM. Une loi de programmation militaire à hauteur d’homme, ce sont des améliorations des quotidiens. C’est améliorer les conditions de travail du personnel, les conditions de vie des familles, de formation, de préparation opérationnelle et d’entraînement. Cela passe par des équipements modernisés, une maintenance plus efficace des matériels de nos trois armées, une rénovation de nos infrastructures, ou encore un meilleur accompagnement des familles lorsque les militaires partent en mission. Nos capacités opérationnelles se renforcent. La France est la plus grande armée d’Europe. Elle est la deuxième armée du monde libre. C’est une force, c’est un honneur, mais c’est surtout une exigence. Celle de disposer d’équipements performants, dans l’air du temps. Et demain, ce sont les sous-marins Barracuda plus discrets, les ravitailleurs Phénix plus polyvalents, les véhicules blindés Griffons plus robustes qui rejoindront nos armées. Cette exigence, nous y répondons par des projets de plus grande envergure encore. Avec l’Allemagne et bientôt l’Espagne, nous développons l’avion de combat du futur, le SCAF. Et pour être exacte, le SCAF, ce n’est pas seulement un avion, c’est d’ici 2040, un système global de combat aérien collaboratif associant avion, drone, plateformes et capteurs, exploitant le potentiel de l’intelligence artificielle. La transformation de nos armées est en marche. Elle est en marche pour toujours garantir la protection des Français à son plus haut niveau, peu importe les menaces.

* Accepter le changement est une chose. Etre visionnaire en est une autre. Des visionnaires éclairés, c’est ce que nous devons être pour irriguer nos Armées d’innovation, technologique et stratégique. Prendre des risques, faire le choix de l’audace plutôt que de la peur de l’échec, c’est l’esprit qui règne au ministère des Armées depuis presque deux ans. J’y crois fermement : innover est une question de survie pour nos forces, pour notre industrie, pour notre souveraineté. Il était donc indispensable de nous donner les moyens d’innover. Aujourd’hui ces moyens ont un nom : DefInvest le premier fonds d’investissement doté de 50 millions d’euros pour les pépites technologiques de défense ; l’agence d’innovation de défense, qui fédère tous les acteurs du ministère, toutes les énergies, toutes les volontés des startups aux grands groupes ; ou encore, en très bon français, l’Innovation Defense Lab, qui agit d’ores et déjà au cœur de l’Agence comme un accélérateur d’innovation. Nous étudions toutes les opportunités qui s’offrent à nous, pour ne manquer aucun virage stratégique. Nous avons décidé l’augmentation des moyens de la recherche et de l’innovation du ministère, en y consacrant un milliard d’euros par an d’ici 2022. Car maîtriser le champ de bataille de demain implique nécessairement que nous menions des travaux sur les réseaux informationnels, l’espace ou encore l’intelligence artificielle. Ce sont des sujets dont vous entendrez parler bientôt, car j’adopterai très prochainement les orientations détaillées de notre politique d’innovation pour la période 2019-2025, tant en termes de choix thématiques que d’outils nouveaux pour soutenir l’innovation. Soutenir l’innovation, ce sont des orientations, des moyens, mais aussi des talents. Loin de nous est l’image des ronds-de-cuir de Courteline, très loin de nous est celle d’un Adrien Deume qui aligne ses trombones sur son bureau. Dans les couloirs du ministère des Armées, ce sont des ingénieux, des créatifs, post-doctorants, entrepreneurs d’intérêt général, et cyber combattants que vous pouvez croiser. Il s’agit d’avoir des armées et un ministère qui ressemblent à la société qu’ils protègent. Les armées sont au service de la nation, elles sont l’émanation d’un peuple pour sa défense. Des armées déconnectées de la société, ce serait mettre en danger notre précieux lien armées-Nation. C’est avec cet enjeu à l’esprit que j’ai lancé le 7 mars dernier le plan mixité qui doit permettre une plus grande égalité entre hommes et femmes et une meilleure prise en compte des évolutions sociétales. La société, nous ne préparerons pas l’avenir de notre défense sans elle. Monde civil et monde militaire ne sont pas des espaces hermétiques : mille fils tendus lient nos forces armées à nos citoyens. Des liens d’admiration, de reconnaissance, de fierté qu’il nous faut absolument renforcer. La participation des armées à la mise en œuvre du service national universel sera une opportunité toute choisie de transmission des valeurs de nos armées. En ce sens, je souhaiterais saluer le travail remarquable de l’IHEDN qui multiplie ses actions vers les territoires et les jeunes en particulier. C’est en faisant connaître les différentes possibilités d’engagement et en éveillant les consciences aux enjeux stratégiques que nous lutterons contre l’indifférence.

* L’indifférence à nos armées, c’est sûrement celle qui avait fait écrire à Franz Kafka le 2 août 1914 « L’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. Après-midi piscine. » Alors peut-être irez-vous vous baigner cette après-midi, mais en étant ce matin sur ces bancs, vous luttez contre cette pernicieuse indifférence. De tous les horizons, vous faites vivre l’IHEDN dont je souhaite à nouveau remercier les responsables et dire tout le soutien du ministère des armées à votre institution, à l’aube d’une transformation d’envergure. Vous refusez toute paresse d’esprit, vous avez la curiosité d’apprendre, la rigueur de vouloir comprendre, pour ne jamais trahir.

Vous aussi, sur ces bancs, vous êtes en guerre. Contre l’obscurantisme, contre l’imprécision, contre la simplification à outrance et la facilité. Et à l’image de nos armées, n’abandonnez jamais. Je vous remercie.

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dans la rubrique "Institutions gouvernementales" de la "Communauté Défense et Sécurité" d'ESPRITSURCOUF.fr

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3 – LA VILLE DE PARIS ET LE SECRETARIAT GENERAL DE LA GARDE NATIONALE ONT SIGNE UNE CONVENTION DE SOUTIEN A LA POLITIQUE DE RESERVE MILITAIRE
      Communiqué de presse (DICOD)

La Ville de Paris et le Secrétariat général de la Garde nationale (SGGN) ont signé conjointement une convention de soutien à la politique de réserve militaire, le mardi 2 avril 2019 dans les salons de l’Hôtel de Ville.

Par cette convention, la Ville de Paris reconnaît ainsi la contribution à la sécurité de la nation de ses agents « deux fois citoyens », qui ont choisi de s’engager pleinement dans leur emploi au sein de la ville comme dans la réserve. Convaincue de toute la valeur qu’apportent les réservistes au sein de ses équipes, la Ville de Paris souhaite encourager cet engagement parmi ses personnels et ainsi créer un climat de confiance mutuelle. Marraine du porte-avions Charles De Gaulle depuis 2001, la Ville de Paris a mis en place de nombreux dispositifs pédagogiques et citoyens à destination des parisiennes et des parisiens pour découvrir le monde de la Défense et développer le lien Armées-Nation.

Avec cette convention, la Ville de Paris franchit donc une nouvelle étape en facilitant par des dispositions spécifiques l’exercice de cet engagement militaire et citoyen pour ses agents.

Concrètement, les fonctionnaires de la Ville de Paris peuvent exercer leurs activités de réserviste de la Garde nationale jusqu’à 30 jours par an. La Ville de Paris s’engage en outre à réduire les préavis s’appliquant aux agents souhaitant effectuer des missions et à mettre en place une clause de réactivité pour réduire davantage le préavis en cas d’urgence. Le SGGN s’appuie ainsi sur cette convention pour accompagner et simplifier le rôle de l’agent de la Ville de Paris réserviste, qui bénéficie de surcroît de davantage de reconnaissance au sein de sa collectivité. La qualité de « partenaire de la défense » sera attribuée à la Ville de Paris.

La Garde nationale

Créée en 2016 en réponse aux attentats, la Garde nationale rassemble 76 000 réservistes opérationnels des forces armées et de la Police nationale. Près de 7 000 femmes et hommes sont engagés au quotidien sur le territoire national. Chaque jour, ils participent activement à la sécurité et à la défense des français.

La Garde nationale répond à trois objectifs :

● Créer une dynamique qui dépasse les réserves de chaque composante ;

● Répondre à la soif d’engagement notamment de la jeunesse ;

● Valoriser cet engagement en favorisant la cohésion nationale et le développement de l’esprit de résilience. 

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ÉCONOMIE
entreprise, industrie, technologie …

 

 Ce sont quatre sujets majeurs à la fois d’économies de défense et de défense économique qu’Esprit Surcouf propose à la réflexion de ses lecteurs. Tout d’abord, s’est déroulé cette semaine, à Souge en Gironde, le salon des forces spéciales. Ouvert aux professionnels, ce salon est riche des armements les plus en pointe, et donne un aspect très innovant de l’industrie de défense. Nous découvrons ensuite comment le Qatar compte tirer profit de l’embargo décidé à son encontre : c’est là une leçon stratégique sur le plan économique et militaire. Par ailleurs, on constate que l’Allemagne opère un revirement sur la vente de frégates à l’Egypte. Enfin, le Brexit n’en finit pas de susciter des commentaires, cette fois, de culture économique majeure, puisque la référence se teinte de la réflexion de Tocqueville

 

 1 – AU SOFINS, LE SALON DE L’ARMEMENT DES FORCES SPÉCIALES
      (B2, à Souge, Romain Mielcarec)

(B2 à Souge) Véritable lieu de rencontre entre opérateurs des forces spéciales et industriels, le Sofins, salon des forces spéciales (1), a les spécificités de sa clientèle : très exigeante, celle-ci ne commande que de petits volumes… Mais la compter dans son carnet de commande est la garantie d’un prestige valorisable pour les fabricants d’équipements militaires. B2 s’est rendu sur place au camp de Souge, près de Bordeaux, en ce début d’avril pour identifier quelques tendances. Avec un peu plus de 4000 visiteurs attendus, Sofins double presque l’effectif par rapport à l’édition précédente. Surtout, des délégations de plusieurs pays, notamment européens et africains, ont visité les lieux avec parfois des capacités de décision intéressantes.

Corvus, drone low cost bricolé maison

Le Corvus (Capteur d’observation et de reconnaissance à voilure ultra légère en soutien des opérations spéciales), un petit drone au style original, passe pour l’une des stars du stand du ministère des Armées. Grâce à l’ingéniosité d’un sous-officier du Commando parachutiste de l’air numéro 10 (CPA 10), son maintien en conditions opérationnelles est réalisable en autonomie pour 90% des pièces. La voilure, toute en polystyrène, peut être reproduite en environ une heure à partir d’une matière première très peu coûteuse. Les pièces mécaniques sont fabriquées avec une imprimante 3D. Le prototype est actuellement testé avec une caméra mais pourrait aussi bien embarquer un relai radio ou un kit de santé. Il est surtout le résultat de l’astuce de la cellule drone de cette unité des forces spéciales qui a mis en place une solution peu onéreuse, pratique, répondant directement au besoin des opérateurs.

Armin, quand un gros industriel accélère le tempo

Ce projet de Thales est très inspiré d’Auxylium, une solution comparable développée par des militaires pour l’opération Sentinelle (nous vous en avions notamment parlé ici). L’idée de départ est toujours la même : la génération actuelle est tellement habituée à utiliser un téléphone portable qu’elle peine à s’approprier des radios militaires à l’interface parfois rugueuse. Ce poste, qui ressemble à un simple mobile, intègre à la fois les réseaux militaires et civils et peu passer facilement de l’un à l’autre. Il permet à une petite équipe (50 personnes maximum) de communiquer avec une relative sécurité et très rapidement, lors d’un déploiement en urgence par exemple. L’industriel étudie les besoins de différentes unités des forces spéciales, dans les armées et la police, pour des usages assez divers en opérations. Le cycle de vie de ce produit est également intéressant : réalisé à grande vitesse, ce prototype avancé est présenté au bout d’à peine deux ans, contre sept ans en moyenne pour un projet chez cet industriel.

Camouflage : des forces spéciales à la création d’entreprise

Autre projet très remarqué sur ce salon, la gamme d’équipements de camouflage développée par la toute petite entreprise Mim&Tech. Fondée par un ancien du 13ème régiment de dragons parachutiste (13ème RDP) qui vient tout juste de quitter le service, elle propose des sortes de bâches semi-rigides, inspirées de matériaux utilisés pour les décors de théâtres, qui permettent de simuler à la fois reliefs et couleurs de l’environnement. Le jeune ancien, et désormais nouvel entrepreneur, dispose d’une véritable expertise : il a passé une partie de sa carrière à la tête de la cellule camouflage de son régiment.

Medicalem, le cas des nouveaux venus

Petite entreprise de la banlieue parisienne, Medicalem n’a aucune expérience du monde militaire. Elle a été invitée à Sofins pour l’originalité de ses produits. Ces spécialistes de la simulation médicale sont plus habitués aux écoles de chirurgiens et d’infirmiers, auxquelles ils fournissent des mannequins sur lesquels s’entraîner à toutes sortes d’opérations. Celui présenté ici peut, sur commande informatique, imiter différents caractères spécifiques à un blessé : cris, mouvements des yeux, palpitations cardiaques… Le médecin qui s’exerce dessus devra faire son garrot pour stopper une hémorragie ou encore réaliser un massage cardiaque, afin de « sauver » son patient. Un outil réaliste dont Medicalem espère encore augmenter le potentiel grâce à la réalité augmentée qui peut permettre de réaliser un briefing virtuel, dans un hélicoptère ou un bateau par exemple, en amont de l’intervention.

Masstech, le retour de la chenille

Avec ses petits airs de pick-up, le Masstech T4 est ici décliné dans une version à chenilles. Ce blindé léger, également doté d’un mortier, est actuellement testée par l’armée de terre française. Il remet au goût du jour, sous une forme très originale, l’éternel débat de la chenille face à la roue. La chenille est réputée plus chère à entretenir que la roue, mais elle a un avantage conséquent : une plus grande mobilité et la capacité d’aller sur des terrains particulièrement difficiles. Avec un véhicule comme celui-ci, des forces spéciales pourraient apporter un appui feu important jusque dans des reliefs très hostiles à des véhicules de ce gabarit. Cet engin, directement inspiré d’un modèle de Toyota, est conçu par le Français Technamm.

Hawkei, le français made in Australia

Ce blindé de sept tonnes est visible sur les salons d’armement depuis plusieurs années maintenant. Thales essaie d’ailleurs de le vendre à la Pologne depuis 2014. Il commence aujourd’hui à arriver en Australie, seul pays à l’avoir commandé en 1100 exemplaires… Dans une version non armée. En France, son fabricant Thales aimerait convaincre les forces spéciales de l’intérêt de ce véhicule qui allie de bonnes capacités de franchissement, un blindage correct et un emport conséquent d’armement. Ici, il est présenté dans une version avec un canon du belge FN Herstal téléopéré et un panier de roquettes produit par Thales, identique à celles utilisées par l’hélicoptère de combat Tigre. La spécificité de cet engin ? S’il est produit par un industriel français, il est cependant fabriqué… En Australie. Dans le cas d’un achat par Paris, il s’agirait donc d’une importation d’armement.

Retrouvez l’intégralité de cet article avec ce lien :
https://www.bruxelles2.eu/2019/04/05/au-sofins-le-salon-de-larmement-des-forces-speciales-francaises/

2QATAR : COMMET SURVIVRE À L’EMBARGO ?
      (Geoculture, une analyse de A.Happi)

5 juin 2017. Le Golfe éclate. L’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Bahreïn et l’Egypte rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar. Les raisons avancées sont diverses et masquent parfois les véritables aspirations de ce « quartet anti-terreur ». Ainsi, Doha est notamment pointé du doigt pour ses liens trop étroits avec l’Iran chiite tout comme pour son soutien aux Frères Musulmans. Les qataris auraient œuvré pour la déstabilisation de l’Egypte lors des « Printemps Arabes » quand le Golfe soutenait certaines milices. Depuis cette fracture entre les pays du Golfe, le Qatar vit sous embargo. Loin d’être abattus, les Qataris ont déployé un panel de moyens divers afin de conserver au mieux leur positionnement mondial et leur mode de vie. Ainsi, 3 axes d’effort majeurs apparaissent. En effet, si la réponse qatarie est principalement de nature économique, le Qatar n’en oublie pas moins l’approche politique et militaire.  

  • L’approche politique : fermeté et soft power

Fermeté et souveraineté

Le gouvernement qatari voit cet embargo comme une grave atteinte à sa souveraineté de la part de ses voisins du Golfe. En effet, dès le début de la crise, Saoudiens, Egyptiens, Emiratis et Bahreïnis formulèrent 13 demandes que le Qatar se devait d’honorer s’il souhaitait éviter l’embargo. La réponse qatarie fut un refus clair et net de l’ensemble de ces exigences, malgré la situation d’isolement qui en résulterait. Néanmoins, la fermeté qatarie n’est pas allée jusqu’à quitter le CCG (Conseil de Coopération du Golfe). Cette manœuvre radicale aurait certes envoyé un signal fort au reste du Golfe mais aurait également contribué à isoler un peu plus le Qatar, ce qui n’était pas dans l’intérêt du pays. On notera tout de même que le Qatar s’est désolidarisé de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) depuis le 1 janvier 2019, notamment pour des raisons économiques que nous expliciterons par la suite. Si le Qatar sait apporter une réponse ferme et unilatérale, le recours aux voix légales et donc la recherche d’un soutien multilatéral est l’un des modes d’action qatari.  Ainsi, dès la fin du mois juin, le Qatar saisissait la Cour Internationale de Justice puis le 1er aout 2017 une plainte était déposée à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Le soft power qatari

Si le Qatar sait se montrer ferme, il ne néglige pas pour autant sa stratégie de soft power.  Ainsi, le Qatar a investi dans une quarantaine de pays s’assurant par là un levier politique et diplomatique sur la scène internationale. Aussi, pouvons-nous citer la « diplomatie du sport » dans laquelle le Qatar excelle. L’obtention de la Coupe du monde 2022,  l’achat du Paris Saint-Germain (PSG), la rafle opérée par beIN Sport pour les droits de retransmission du sport ou encore l’académie de football qatarie (Aspire Academy) en sont quelques exemples marquants. L’investissement financier à but politique peut aussi être plus direct. Ainsi, le budget qatari alloué au lobbying en direction des États-Unis aurait triplé par rapport à 2015 et 2016 pour égaler celui de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis à hauteur de 25 millions d’euros. On assiste à une ruée vers l’amitié américaine. Notons également les nombreux déplacements à l’étranger comme en Iran, en Inde ou au Pakistan pour créer ou renforcer des liens déjà existants. Alors que le Qatar est sous embargo, il ne cesse de s’étendre hors de ses frontières et surtout hors de la péninsule arabique. Ajoutons à cela l’importance de la stratégie de communication qatarie. En effet, depuis le début des hostilités, les deux camps se livrent une décisive guerre de communication. Quand l’Arabie Saoudite utilise ses chanteurs pour dénigrer le Qatar, ce dernier n’hésite pas à divulguer des informations compromettantes sur des dirigeants étrangers tout en assurant ne pas entrer dans la spirale des « fake news ». Par ailleurs, le Qatar a revu la formation de ses représentants en matière de communication et de médias.

L’embargo : une occasion de réformes internes

Alors que l’Arabie Saoudite, Bahreïn et les Émirats Arabes Unis ont interdit à leurs ressortissants de rejoindre le Qatar et donné 14 jours aux expatriés qataris pour quitter leur territoire au début de la crise, Doha répond tout autrement. En effet, au lieu de chasser les ressortissants des autres pays du Golfe, le gouvernement qatari a mis en place un statut pour les résidents permanents non nationaux. Cette première dans la péninsule arabique donne à ces résidents des droits similaires aux nationaux tels que l’accès aux services publics gratuits, notamment en matière de santé et d’éducation. Les bénéficiaires de ce nouveau statut peuvent désormais accéder à la propriété et exercer certaines activités commerciales autrefois réservées aux résidents non nationaux ayant un sponsor local. Par ailleurs, le Qatar dore ainsi son image en avançant une solution possible au problème des séparations des familles mixtes, à la fois qataries et saoudiennes, nombreuses à ce jour et causées par la fermeture des frontières de l’Arabie Saoudite.  

  1. L’approche économique : tirer profit de l’embargo

Un système économique résilient

Alors que les 4 pays à l’origine de l’embargo pensaient asphyxier le Qatar, ce dernier a montré toute la force et la résilience de son appareil économique. En effet, malgré l’embargo, la Banque Mondiale plaçait le Qatar au premier rang mondial en ce qui concerne le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat avec 128 378 dollars en 2017. A titre de comparaison, cela représente le double de la Suisse. L’embargo ne semble avoir affecté l’économie qatarie que de manière transitoire, malgré les milliards de dollars retirés des banques qataries au début de la crise. Selon le FMI, le financement extérieur a chuté de 40 milliards de dollars. Le gouvernement qatari a su soutenir son économie en injectant directement un certain nombre de liquidités issues de ses fonds souverains, dont Qatar Investment Authority (QIA), mais également de sa Banque Centrale. Par ailleurs, le blocus a contraint les Qataris à se recentrer sur leur marché intérieur. L’agroalimentaire est notamment en pleine expansion. La production agricole aurait doublé. Alors qu’avant l’embargo, le marché intérieur était loin de permettre une autosuffisance alimentaire, la moitié des besoins en viande, poisson et produits laitiers sont aujourd’hui comblés par le marché qatari. Afin d’être autosuffisant en lait, le Qatar a investi 700 millions d’euros dans une ferme en plein désert où des vaches ont été importées, notamment des Etats-Unis et sous la direction du conglomérat « Baladna ». L’autosuffisance alimentaire pourrait rendre caduc l’embargo mené par les Etats du Golfe. De plus, le Qatar peut compter sur son sous-sol extrêmement riche. En quittant l’OPEP, les Qataris font le choix stratégique de privilégier leur industrie gazière. Le premier pays exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) s’est fixé un objectif clair : passer de 77 millions de tonnes de GNL à 110 millions de tonnes de GNL produites par an à l’horizon 2023. Propriétaire de la troisième réserve de GNL mondiale, le Qatar a les moyens de ses ambitions. Ajoutons que le gaz qatari fournirait 40 % de l’électricité des Emirats Arabes Unis. Ce pourcentage non négligeable induit une certaine dépendance de Emirats Arabes Unis vis-à-vis du Qatar, qui pourrait l’utiliser comme un levier diplomatique.

 Une nécessaire diversification économique

L’embargo a fait perdre au Qatar de nombreux liens commerciaux avec les pays du Golfe. Cette perte à l’ouest a bien vite été transformée en gain à l’est. En effet, les Qataris se sont empressés de consolider leurs liens avec l’Iran, pays avec lequel ils partagent des eaux dominant une immense richesse. Une entente avec l’Iran est donc primordiale pour le Qatar. Notons que lors de l’annonce de l’embargo, l’Iran a établi un pont aérien avec Doha. Dans le même temps, le Pakistan devient un important fournisseur de bétail pour le Qatar quand l’Inde, en pleine croissance, représente un potentiel client pour l’industrie gazière et pétrolière qatarie, sans oublier la Turquie dont les exportations vers le Qatar ont triplé en juin 2017. Conscient des limites d’un modèle économique qui ne reposerait que sur l’industrie gazière, le gouvernement qatari promeut un vaste mouvement de diversification économique. De nouvelles sources d’importation remplacent les anciennes. L’Asie, la Turquie, l’Iran et l’Europe deviennent les principaux partenaires du Qatar. Ainsi, une partie du trafic qui transitait par le port de Jebel Ali à Dubaï passe désormais par les ports omanais. Par ailleurs, le QIA, qui dispose de plusieurs centaines de milliards de dollars, investit les revenus issus de l’industrie gazière à l’étranger. Stabilité politique, opportunité économique et visibilité internationale sont les trois critères majeurs de la stratégie d’investissement qatarie. Citons ainsi dans le domaine financier le rachat de Canary Wharf à Londres, second quartier d’affaire londonien après la City, mais aussi dans le domaine industriel l’acquisition de 17 % des parts de marché de Volkswagen. Cette politique d’investissement permet au Qatar d’assurer l’avenir des jeunes générations.

Une activité touristique à la peine

Avec l’embargo, Qatar Airways a vu 18 de ses routes aériennes fermées attendu que beaucoup d’entre elles passaient par l’Arabie Saoudite. Le détournement des vols commerciales a engendré un lot de pertes pour la compagnie qatarie. Au-delà des déboires de Qatar Airways, c’est l’ensemble du pays qui est pénalisé par une baisse significative de l’activité touristique. A l’échelle locale, le début de la crise a mis en évidence la corrélation entre le manque de touristes et le manque de clients. C’est dans ce contexte défavorable que la Qatar prépare la coupe du monde 2022, pour laquelle des pertes en matière touristique sont attendues si les pays frontaliers n’autorisent pas leurs ressortissants à se rendre au Qatar lors de cet événement sportif. Face à cela, le Qatar tente de réagir. Une vaste campagne de séduction à l’endroit des touristes a été lancée par le gouvernement qatari. La construction d’îles artificielles que les journalistes étrangers peuvent visiter gratuitement permet au Qatar de rayonner au-delà de la zone arabo-persique quand Qatar Airways fait évoluer son offre et propose une nuit gratuite pour toute escale supérieure à 8 heures.

  1. L’approche militaire : la crevette empoisonnée

Isolé dans le Golfe persique, le Qatar tente de se prémunir de toutes les formes d’atteinte à sa souveraineté. L’hypothèse de l’action militaire n’est pas laissée de côté. Bien que peu probable, le gouvernement qatari a alloué un budget conséquent à la Défense.

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http://www.geoculture.org/pages/moyen-orient/qatar-comment-survivre-a-l-embargo.html

 3 – L’ALLEMAGNE APPROUVE LA VENTE DE SIX FREGATES MEKO A 200 VERS L’EGYPTE
       (La Tribune, Michel Cabirol)

Les six frégates Meko A200 sont destinées à constituer une seconde flotte égyptienne (Crédits : Marine algérienne)La Commission du budget du Bundestag a approuvé la garantie d’Hermes-Euler d’un montant maximum de 2,3 milliards d’euros pour la couverture liée à l’exportation de six Meko A200. C’était attendu depuis plusieurs mois. Depuis que le contrat avait signé en novembre dernier. L’Allemagne a finalement donné son feu vert pour à l’exportation de six frégates Meko A200 fabriquées par le chantier naval ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) à destination de l’Egypte. La Commission du budget du Bundestag a approuvé hier la garantie d’Hermes-Euler, l’équivalent allemand de Bpifrance, d’un montant maximum de 2,3 milliards d’euros pour la couverture liée à l’exportation des Meko A200. Ce montant indique un taux de couverture très fort. Car traditionnellement Euler-Hermes ne couvre que 30 à 50% de la valeur totale d’un projet, à l’exception notable d’un contrat avec la Turquie pour une vente de sous-marins U-214 (taux de 100%).

Six Meko A200 vendues

En février 2018, un coin du voile du contrat en négociations entre l’Allemagne et l’Egypte se levait. Il était alors question d’un projet de 1 milliard d’euros, qui ne concernait que la vente de deux Meko A200 propulsées, équipées et armées. Aujourd’hui, il apparaît très clairement qu’il ne formait qu’une partie du projet global qui était la fourniture de six Meko A200, destinées à constituer une seconde flotte égyptienne à côté de celle vendues par la France, et plus particulièrement Naval Group (une frégate FREMM et quatre corvettes Gowind). Début janvier, le Conseil de Sécurité allemand (BSR) avait discrètement validé l’autorisation de production d’une Meko A200 pour 500 millions d’euros avec une autre en option. Puis, le 3 avril, la commission des finances du Bundestag a validé la garantie pour le projet complet, d’un montant de 2,3 milliards d’euros. Le gouvernement allemand doit encore autoriser la production des 5 Meko A200 supplémentaires, l’autorisation à exporter faisant l’objet d’un examen au cas par cas ultérieur.

4 LE BREXIT, L’EUROPE ET LE PIÈGE DE TOCQUEVILLE
(Revue Esprit, Olivier de France)

L’Europe serait malavisée de se rengorger du discrédit britannique. Le continent fait face à des polarisations très similaires, dont il rechigne à remarquer les symptômes.

 Le 29 mars 2019 devait sonner le glas de « l’ingérence » de Bruxelles dans les affaires intérieures du Royaume-Uni. À deux mois de périlleuses élections européennes, le pays n’est pourtant toujours pas parvenu à s’extraire du dédale politique dans lequel il s’est peu à peu perdu. Pis, Theresa May a dû annoncer qu’elle quitterait son poste pour tenter de faire passer l’accord, deux ans après avoir activé le compte à rebours du Brexit de sa propre initiative. L’Independence Day qui faisait fantasmer les Brexiters et devait libérer le pays s’est abîmé dans la lassitude et le ressentiment. Les saccades qui secouent la nation britannique depuis des mois y auront changé si peu de choses : la classe politique britannique a vu se refermer sur elle-même le piège implacable d’un Brexit qu’elle avait pourtant imaginé. La Première ministre a eu beau jeu de prendre son peuple à témoin la semaine passée pour accabler un Parlement national dont elle tire pourtant sa légitimité. Elle n’a fait qu’entériner ainsi les difficultés d’un système politique dont les vénérables institutions auront, une à une, échoué à traiter le problème. Le pays aura vu ses ministres régaliens voter contre les motions parlementaires déposées par leur propre gouvernement, et ses journaux les plus autorisés traiter les juges de la Cour suprême d’« ennemis du peuple », accuser le Parlement de « menacer la souveraineté britannique » et peindre le président de la Chambre en « destructeur du Brexit ». La déchirure qui menace le Parti conservateur est déjà consommée dans le camp travailliste ; tant et si bien que les tabloïds de Fleet Street eux-mêmes en oublieraient presque d’invectiver l’Union européenne. Tout y passe et rien n’y fait : le Parlement en est réduit à bâtir une majorité à l’aveugle et le pays à désespérer de ses divisions et de ses dirigeants.

 Vox populi, vox dei

 Le Brexit paraît aujourd’hui avoir « ébranlé toutes les croyances, rempli la nation de haines furieuses, d’intérêts opposés et de factions contraires ». Mais en politique, comme l’ajoutait naguère Tocqueville dans La Démocratie en Amérique, « ce qu’il y a souvent de plus difficile à apprécier et à comprendre, c’est ce qui se passe sous nos yeux ». Les joutes à la petite semaine contribuent rarement en effet à désépaissir ce brouillard. S’en extraire un moment suffit en revanche à deviner derrière Theresa May l’ombre lointaine de David Cameron. C’est bien l’exorbitant mélange d’hubris et de légèreté dont a fait preuve il y a quatre ans l’ancien Premier ministre qui sert d’arrière-scène aux impasses d’aujourd’hui. Le pays commence tout juste aujourd’hui à soupçonner la complexité d’un enjeu comme celui de l’appartenance à l’Union européenne ? Cela n’a pourtant pas empêché l’ancien Premier ministre de soumettre cette question à référendum, sans donner au Royaume le moyen de se livrer à un débat informé et intelligent, comme pu l’être jadis celui qui décida du sort de l’Écosse. C’est donc dès l’entame qu’il était trop tard : cet éclair d’inspiration solitaire n’eut pu déboucher sur autre final que ce baissé de rideau tout shakespearien. Sans doute se persuadera-t-on qu’il s’agit du lot de tout héros tragique que de provoquer sa propre ruine. Et qu’il fallait que cela soit celui du Royaume-Uni d’inventer la démocratie représentative, avant d’élire soudain de ne plus lui faire confiance. Difficile de contester bien sûr que Theresa May ait commis maintes bévues stratégiques depuis deux ans. Mais elle a également hérité d’une confrontation indébrouillable entre deux logiques dont son système politique ne pouvait s’accommoder : la logique représentative et la logique référendaire. En vérité, il a toujours été chimérique de croire que la Première ministre pouvait revenir sur la logique référendaire. Qu’elle nuise ou non aux intérêts vitaux du pays, elle n’avait guère d’autre choix que d’aller au bout de l’inspiration de David Cameron, sous peine de voir s’ouvrir un gouffre quasi irrémédiable entre le pays et ses institutions.

 L’Europe face au discrédit britannique

 Mais l’Europe serait malavisée de se rengorger du discrédit britannique. Le continent fait face à des polarisations très similaires, dont il rechigne à remarquer les symptômes. Les contestations actuelles ont pourtant une caractéristique qu’il lui sera difficile d’ignorer : elles sont vivantes. Les errements du Brexit ou du mouvement des Gilets jaunes ne peuvent en effet masquer la vibration démocratique qui les animent. Les peuples veulent avoir voix au chapitre, apprivoiser la politique et s’emparer de leur propre avenir. Emmanuel Macron concédait ainsi que « la tension des peuples qui monte est une insatisfaction sociale, économique, morale et démocratique », en croyant même y distinguer « la raison de l’histoire ». L’Europe peut-elle se contenter de laisser passer la vague en espérant se soustraire au débat ? Verser dans l’attentisme ne hisserait que plus haut encore le rempart de l’indifférence des peuples. L’Union européenne se doit à l’inverse de mettre des mots sur cette tension et de redonner voix au chapitre à ses peuples. Mais comment tirer les leçons des revendications qu’incarne le Brexit sans s’enliser dans une manière de bourbier britannique ? Tomber dans une dualité destructrice entre démocratie représentative et démocratie directe n’y contribuera manifestement pas. C’est au contraire lorsque les démocraties libérales perdent confiance dans les fondements de leur propre système de gouvernement qu’elles en arrivent à accoucher par elles-mêmes de crises constitutionnelles et politiques. Le geste originel de David Cameron l’incarne de manière éclatante, et la défiance de Theresa May face à son propre Parlement en constitue l’aboutissement logique. Ce type de prophétie auto-réalisatrice rappelle ce que l’universitaire Graham Allison appelait « le piège de Thucydide » sur le plan extérieur[1]. La notion désigne la manière dont deux États sont susceptibles d’en venir à se faire la guerre du seul fait de la peur que l’une suscite chez l’autre, en invoquant l’exemple de la Chine et des États-Unis. L’Europe est en proie aujourd’hui à un phénomène comparable, mais sur le plan intérieur. Les démocraties libérales sont en guerre avec elles-mêmes et le phénomène risque d’aller croissant dans les années qui viennent.

 Le piège de Tocqueville

 Dans ce contexte, les pays européens ne devraient avoir peur ni de leur système de gouvernement, ni des contestations les plus salutaires de celui-ci. Ils gagneraient au contraire à s’emparer de cette vibration démocratique pour redonner au système de représentation le souffle qu’il a perdu à Paris, Londres, Rome, Bruxelles et ailleurs. C’est ce qui leur permettra d’ouvrir des pistes inédites pour faire représenter la participation nationale et pour faire participer la représentation nationale. Alexis de Tocqueville, qui analysait les tensions entre démocratie directe et représentative par les difficultés « d’un État qui ne souffre plus d’intermédiaire entre lui et les citoyens », leur indique le piège à éviter.

Retrouvez l’intégralité de cet article avec ce lien :
https://esprit.presse.fr/actualites/olivier-de-france/le-brexit-l-europe-et-le-piege-de-tocqueville-42063

 

TOUR D’HORIZON
DE MEDIAS SPÉCIALISÉS :

ESPRIT SURCOUF.fr vous offre un tour d’horizon des titres de fond propres à susciter la réflexion de défense et de sécurité

Rafi Eitan, l’agent secret israélien dont la vie surpasse les films d’espionnage – (Slate, Yossi Melman — Traduit par Jean-Clément Nau )
http://www.slate.fr/story/175371/israel-espionnage-rafi-eitan-deces-services-renseignement

Gard: 1,5 tonne d’obus et de munitions détruits (Le Figaro, avec AFP)
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/gard-1-5-tonne-d-obus-et-de-munitions-detruits-20190405

Total renforce son implication dans le projet américain Driftwood LNG (Le marin, Carole Lanzi)
https://www.lemarin.fr/secteurs-activites/oil-gas/33928-total-renforce-son-implication-dans-le-projet-americain-driftwood

Encore quatre marins enlevés au large du Cameroun (Le Marin, Thibaud Teillard)
https://www.lemarin.fr/secteurs-activites/shipping/33920-encore-quatre-marins-enleves-au-large-du-cameroun

Chine-Europe : un divorce à l’italienne ? Analyse croisée de François Godement et de Marc Lazar (Institut Montaigne)
https://www.institutmontaigne.org/blog/chine-europe-un-divorce-litalienne

« Donald Trump ne croit pas en l’OTAN, il a même cherché à la diviser » Discussion entre Nicholas Burns et Soli Özel ( Institut Montaigne, Nicholas Burns)
https://www.institutmontaigne.org/blog/donald-trump-ne-croit-pas-en-lotan-il-meme-cherche-la-diviser

Quand l’armée s’en va : radiographie des politiques d’accompagnement de l’État (The Conversation, Josselin Droff, Julien Malizard)
https://theconversation.com/quand-larmee-sen-va-radiographie-des-politiques-daccompagnement-de-letat-114131

L’allemand TKMS finalise la vente de six frégates à l’Égypte  (Le Marin, Jean-Marc Tanguy)
https://www.lemarin.fr/secteurs-activites/chantiers-navals/33939-lallemand-tkms-vend-six-fregates-legypte

Hausse des investissements japonais dans les technologies israéliennes (The Times of Israël, Shoshana Solomon)
https://fr.timesofisrael.com/hausse-des-investissements-japonais-dans-les-technologies-israeliennes/

Usage et force des symboles dans la stratégie de Daesh • L’exemple du drapeau (Sophie de Peyret, chercheur associé à l’Institut Thomas More)
http://institut-thomas-more.org/2019/03/21/usage-et-force-des-symboles-dans-la-strategie-de-daesh-lexemple-du-drapeau/

Ce qui ne peut pas mourir et ce qui doit savoir naître (Geostrategia, -Olivier PETROS)
https://www.geostrategia.fr/ce-qui-ne-peut-pas-mourir-et-ce-qui-doit-savoir-naitre/

 

PARUS AU JOURNAL OFFICIEL 

Textes à ne pas négliger pour comprendre l’actualité de défense et de sécurité.

Décret n° 2019-274 du 5 avril 2019 relatif aux attributions déléguées à la secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=6E292517DEE99C5930BF21DAAEC97672.tplgfr28s_1?cidTexte=JORFTEXT000038341693&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038341688

Décret n° 2019-268 du 2 avril 2019 portant diverses mesures d’amélioration du recouvrement des indus par les organismes de sécurité
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=6E292517DEE99C5930BF21DAAEC97672.tplgfr28s_1?cidTexte=JORFTEXT000038334126&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038333994

Décret n° 2019-269 du 2 avril 2019 portant transfert de crédits
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=6E292517DEE99C5930BF21DAAEC97672.tplgfr28s_1?cidTexte=JORFTEXT000038334248&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038333994

Décret du 31 mars 2019 relatif à la composition du Gouvernement
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=6E292517DEE99C5930BF21DAAEC97672.tplgfr28s_1?cidTexte=JORFTEXT000038325540&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038325538

 

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