ARGENTINE

CHILI

par un groupe de lecteurs d’ ESPRITSURCOUF (*)

 

Nous donnons la parole aux membres de notre association espritcors@ire et aux « Vigies » d’ESPRITSURCOUF.fr qui nous proposent leurs « étonnements » en visitant un pays.

N’hésitez pas à transmettre à notre comité de rédaction votre contribution : contact @espritsurcouf.fr

À la suite d’un voyage en janvier dernier ce groupe de voyageurs nous livre son « Rapport d’étonnement ».

 

QUELQUES SUJETS D’ÉTONNEMENT

Cette partie de l’Amérique du sud nous intéressait car nous n’avions pas eu l’occasion d’y aller pour des raisons professionnelles mais nous en avions beaucoup entendu parler. Surtout de l’Argentine , par des collègues qui avaient eu l’opportunité d’y travailler et aussi par nos lectures de voyages à la voile, de passages du Cap Horn ou des mystères de l’Ile de Pâques. Nous rêvions aussi de voir ces endroits mythiques.

Dans ces pays l’adaptation au style de vie doit être facile malgré un coût de la vie élevé ( proche de celui de la France sur certains produits) qui doit poser beaucoup de problèmes en particulier aux argentins qui subissent 40% d’inflation. On sent d’ailleurs que ces pays sont marqués par des inégalités sociales importantes à l’origine de fortes tensions cycliques entre gauche et droite libérale. Il n’empêche, et en particulier en Argentine, la population sait aussi prendre le temps de vivre et de s’amuser.

Nous avons été surpris par la faible pénétration de la langue anglaise, pas de chaînes américaines, même CNN est en espagnol, seule la BBC, sous une version simplifiée, échappe à l’interdiction. Le dollar US attire, (c’est la valeur refuge en particulier en Argentine pour faire face à l’inflation galopante) mais à l’évidence pas la culture anglo-saxonne en particulier au Chili.

En revanche, quelle surprise de voir comment ces pays ont adopté les moyens de communications les plus efficaces et de découvrir le bonheur du WI FI gratuit dans les lieux les plus reculés. Nous en avons été d’autant plus surpris que les réseaux internet et téléphone d’Orange ne pénètrent que difficilement la France profonde par le biais de réseaux filaires d’un autre âge auxquels s’ajoutent la peur des antennes hertziennes et l’absence de politique de développement des zones rurales.

Nous avons été surpris d’apprendre que le désert d’Atacama, au Chili, était pourvoyeur d’une grande partie de la richesse économique du pays notamment avec la plus grande mine de cuivre du monde et la production de lithium. Quel grand écart là aussi, ce désert extrait l’un des minerais les plus essentiels à nos économies modernes précisément, là où des femmes tricotent encore la laine de leurs lamas avec des épines d’eucalyptus ou autres végétaux, à l’entrée d’une église aux murs de terre!

Nous avons constaté la belle vitalité de l’ile de Pâques. C’est RAPA NUI désireux de retrouver son identité, sa fierté et son histoire. Les habitants ont apparemment su se faire entendre du gouvernement Chilien pour progresser dans ce sens tout en préservant leur île transformé en un immense Parc naturel.

Le Chili un pays où la politique « environnementale » est très présente avec une centaine de zones protégées ( 20% du territoire) dont 36 immenses parcs naturels pour préserver la nature et les sites, avec des chemins très bien balisés, une armée de gardes qui veillent à ce que vous ne fumiez pas dans ces espaces naturels, que vous restiez sur les chemins et que vous n’en sortiez pas, ne serait-ce d’un centimètre, pour préserver la flore…

Une question, comment peut-on gérer ce pays, le Chili, de 4400 km de long qui sur un même territoire, de la Patagonie à Atacama fait le grand écart entre les extrêmes.  Comment le gouvernement Chilien arrive -t’-il à maintenir une cohérence ?

ITINÉRAIRE DE NOTRE VOYAGE

Ce voyage fut un voyage en trois dimensions:

Un voyage géographique, nous nous sommes émerveillés d’avoir en si peu de temps visité , (au prix, certes de la traversée au pas de course de plusieurs aéroports),  autant de lieux aussi différents que possible les uns des autres.

Un voyage climatique passant de la magnifique solitude froide, humide et embrumée du Cap Horn, avec les imposants glaciers et les magnifiques paysages de lacs et de montagnes de Patagonie au désert brûlant d’Atacama pour terminer dans la magnifique et douce solitude de l’île de Pâques.

Un voyage dans le temps bien sûr et surtout à Rapa Nui qui a été le point d’orgue de ce voyage.

Nous nous sommes étonnés de constater que ces trois environnement tout en paraissant parfaitement immuables et pérennes sont extrêmement vivants:

Buenos Aires

Buenos Aires, comme Santiago, nous ont surpris parce qu’elles ne sont pas surprenantes…, l’atmosphère y est européenne, rien à voir en effet avec les villes d’Amérique du nord. Certes, l’histoire est récente et l’architecture manque d’originalité et de cohérence. Traversée et observée rapidement, Buenos Aires laisse une impression de déjà-vu. Dans le centre, c’est une belle ville européenne: avenues larges, parcs et jardins nombreux aux arbres et pelouses soignés, végétation luxuriante, jacarandas typiques du pays. Les immeubles hauts des quartiers aisés forment un ensemble que l’on retrouve dans de nombreuses villes du monde. Ils alternent avec des maisons et des édifices dégradés aux façades rongées par l’humidité ou au crépi écaillé depuis bien longtemps, reflets fanés d’une époque plus faste.

C’est l’été, les vacances et l’on voit peu d’enfants et d’adolescents dans les rues. 30 degrés l’après-midi, une certaine torpeur envahit la cité. La population est indifférente au ballet des bus touristiques qui déversent les groupes de curieux. Les autochtones,  de type plutôt européen (contrairement aux Chiliens plus typés andins),  sont calmes, chacun occupé à ses affaires.

Belle surprise avec la plus belle librairie au monde selon National Geographic, installée dans un magnifique théâtre à l’italienne où l’on prend un café sur la scène et on lit dans les baignoires!!! Le célèbre stade de foot de la Boca, Maradona, Evita Péron, Carlos Gardel, Fangio… Toutes les personnalités qui ont marqué l’histoire et le folklore d’Argentine sont présentées comme des héros, comme si le présent, difficile, était suspendu.

Buenos Aires est une ville qui attend.

Sur le delta du Paraná, le Tigre, aire de villégiature proche de la ville, constitue un poumon de végétation abondante. Les clubs sportifs bâtis par les immigrants européens, les maisons de bois coloré avec leurs jardins tropicaux qui bordent les canaux, rappellent le bayou de Louisiane par leur aspect désuet et parfois abandonné.

La Patagonie argentine

Avant l’arrivée à El Calafate, le premier contact avec la Patagonie argentine telle qu’elle apparaît vue d’avion, est saisissant: de vastes étendues de steppe désertiques, traversées par les méandres de grands fleuves boueux, et qui à l’horizon se confondent avec l’océan.

L’éclat bleu inattendu du lac Argentino est un choc visuel qui annonce les beautés de la Cordillère.

A El Calafate, on découvre l’ambiance du sud, avec ses villes inachevées, au plan incertain, où règne la tôle ondulée heureusement joliment colorée. Le tourisme, avec son ambiance jeune et sportive en cette période de vacances, a remplacé l’élevage traditionnel des moutons. Le glacier Perito Moreno, dont des pans se détachent en permanence dans le lac, dévoilant le bleu cobalt des crevasses, donne la première image des énormes masses de glace du grand sud.

 

La Terre de Feu

A Ushuaia, la Terre de Feu présente un changement radical: la Cordillère rencontre l’océan dans un dédale de canaux séparant des îles rocheuses et boisées, désertes et désolées.

Si l’on excepte la fureur du Cap Horn, par 80 nœuds de vent, tel qu’on pouvait l’imaginer, une image incroyablement forte qui concrétise la dureté des passages des grands voiliers du 19ème siècle, on entre dans un univers de calme, de silence, qui paraît immuable.

Après la route maritime des canaux, l’escapade sur l’île Magdalena, dans le Détroit de Magellan, constitue un intermède amusant et émouvant de la puissance de la vie dans un milieu hostile. Pingouins et mouettes s’y regroupent en une foule affairée pour nidifier et élever leur progéniture, sans crainte des visiteurs. En face, Punta Arénas, dernier port chilien de pêche et de commerce au sud, évoque l’atmosphère des récits maritimes de Francisco Coloane.

La Patagonie chilienne

Le parc naturel des Torres del Paine constitue un ensemble impressionnant de sommets, les trois cuernos tricolores, de glaciers, de lacs, de cascades et de forêts. Venté et froid, cet ensemble concentre des paysages magnifiques et violents, les pics ocres et noirs contrastant avec la couleur turquoise du lac Sarmiento.

Nous n’imaginions pas qu’il y ait en Patagonie des villes de 40 et 70000 habitants. Nous y avons rencontré des guides désireux de partager leur passion pour leur majestueuse région. 

Santiago

Santiago est une ville austère, dans une vallée enclavée entre des massifs neigeux, isolée de l’océan par deux chaînes montagneuses, sous la menace permanente de secousses sismiques.

Au centre, d’immenses édifices impersonnels dont certains à l’abandon, entourent des places chargées de symboles, mais sans âme, des rues étouffées entre les immeubles, bordées de commerces parfois fermés et détériorés.

Peu de murs échappent aux tags, qui sont rarement du Street art.

Mais grande émotion devant le palais de la Moneda et le souvenir de cette année 1973, et des sanglants événements de la mort d’Allende et de l’arrivée du général Pinochet qui dirigera la pays pendant 15 ans…

 

Valparaiso

Après le franchissement des tunnels qui conduisent aux rivages du Pacifique, le contraste est saisissant. Valparaiso apparaît comme une explosion de couleurs étalées sur ses nombreuses collines. Sur les cerros Concepcion et Alegre, les funiculaires montent vers les maisons aux couleurs vives, souvent bien restaurées, qui rappellent certains quartiers de San Francisco. Valparaiso magnifique qui a su si bien colorer la misère. …pour la survie ou le plaisir des yeux? Belle et émouvante visite de la maison de Pablo Neruda où on a pu mesurer qu’on pouvait être à la fois grand poète devant l’éternel, communiste convaincu et reconnu et boire du champagne jusqu’à plus soif!

La ville et le port mythique des clippers, animés et vivants, tranchent singulièrement avec l’aspect sévère de la capitale. L’ambiance festive, les musiciens de rue, les murs artistement décorés, les boutiques artisanales, la jeunesse partout présente témoignent de la renaissance de cette ville séduisante.

Au-delà de la baie, Vina del Mar, entr’aperçue, rappelle les stations balnéaires à la mode, avec ses avenues, ses immeubles modernes bordés de jardins et ses belles demeures.

 

Plus au Nord, le désert d’Atacama

Sous le Tropique du Capricorne, entre des altitudes de deux mille à quatre mille mètres, à proximité de la Bolivie, le désert d’Atacama présente des paysages splendides, uniques et très différents. A partir de San Pedro, oasis touristique dans la plaine désertique, on découvre l’immense plateau du Salar: lac salé et flamants roses. A la sortie d’un village, une église en pisé du XVIème siècle s’intègre parfaitement dans le paysage, bien conservée par une famille du village, différente chaque année. A une heure et demie de piste de San Pedro, au milieu de chaos de laves ocres, à quatre mille trois cents mètres d’altitude, un ancien cratère laisse échapper, à l’aube, des fumerolles et des geysers. Plus bas,  des hameaux sont réfugiés dans un fond de vallée verdoyant, où vigognes et lamas vivent paisiblement.

Iles de Pâques : Rapa Nui

Très loin dans l’ouest ( à 3700 km du Chili et à Plus de 400km de Tahiti), isolée, belle, naturelle, préservée, entretenue, l’île de Pâques, Rapa Nui, séduit aussi par le mystère des moaï et de la civilisation disparue qui les a édifiés. Grace au choix des habitants de valoriser leur culture polynésienne et de limiter le développement touristique, l’île est vraiment attirante.

 

Et partout, le pisco, quelle découverte!

Préparation du Pisco Sour

  • Dans un mixer, mixer le blanc d’œuf en neige avec du sucre cristal,
  • Ajouter le jus des citrons, le sirop de sucre, l’alcool (un marc de raisin), les glaçons – Mixer le temps de faire fondre les glaçons,
  • Verser dans des verres individuels
  • Décorer d’une pincée de cannelle en poudre sur le « blanc » de chaque verre,
  • Et pour finir déguster bien frais.

 

 

 

Groupe ESPRITSURCOUF (*)

 

Ce groupe de voyageurs lecteurs d’ESPRITSURCOUF.fr et membres de espritcors@ire était composé de dirigeants d’entreprises, d’universitaires et de professions libérales.

Ce rapport d’étonnement a été rédigé à partir des notes de Martine et Marc Rodriguez, de Marie Odile et Guy Pedoussaud et d’Alain Riss que nous remercions.

 

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