L’Armée française et la jeunesse

Laure Fanjeau (*)
Responsable recherche / développement et communication digitale d’ESPRITSURCOUF

FOCUS

L’Armée française et la jeunesse

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L’armée française entretient un lien fort avec la jeunesse, en l’accompagnant dans son parcours citoyen et professionnel. Elle propose des dispositifs variés, allant de la Journée Défense et Citoyenneté au Service national universel, jusqu’au recrutement et aux réserves. Au-delà de la défense, elle joue un rôle majeur d’intégration sociale et de transmission des valeurs républicaines.

Introduction

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La relation entre l’armée française et la jeunesse constitue un enjeu majeur pour la défense nationale et la cohésion sociale. Elle s’articule autour de dispositifs de citoyenneté, d’opportunités d’engagement, de parcours de formation et d’insertion professionnelle, ainsi que d’un rôle sociétal essentiel. L’armée ne se limite pas à une mission militaire : elle est également un acteur éducatif et social qui contribue à la transmission des valeurs républicaines et à l’intégration des jeunes générations.

I. Les dispositifs de citoyenneté

A. Le recensement obligatoire

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À seize ans, chaque jeune Français doit se faire recenser auprès de sa mairie. Cette étape marque l’entrée dans le parcours citoyen et conditionne l’accès à certains droits, comme l’inscription aux examens ou concours publics.

B. La Journée Défense et Citoyenneté (JDC)

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La JDC constitue le premier contact direct entre l’armée et la jeunesse. Chaque année, environ huit cent mille jeunes y participent. Elle permet de découvrir les missions des armées, de comprendre les enjeux de sécurité et de défense, et de sensibiliser à la citoyenneté.
Exemple : Un jeune participant peut assister à des présentations sur les métiers militaires, recevoir des informations sur la réserve opérationnelle et participer à des ateliers interactifs.

C. Le Service national universel (SNU)

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Créé en 2019, le SNU s’adresse aux adolescents de quinze à dix-sept ans. Il propose un séjour de cohésion de deux semaines et des missions d’intérêt général.
Exemple : En 2024, plus de quarante mille jeunes ont participé à une session SNU, découvrant la vie en collectivité, la discipline et des activités liées à la défense.

II. Les opportunités d’engagement

A. Le recrutement militaire

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Chaque année, environ vingt-six mille jeunes rejoignent les forces armées. Les métiers proposés sont variés : combattants, logisticiens, spécialistes du numérique, pilotes ou marins.
Exemple : En décembre 2025, vingt et un jeunes ont signé un contrat d’engagement à Aix-en-Provence, illustrant la diversité des profils recrutés.

B. Les réserves opérationnelles

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La réserve permet aux jeunes de s’engager à temps partiel tout en poursuivant leurs études ou leur activité professionnelle. Elle constitue un vivier stratégique pour renforcer les forces armées en cas de besoin.

C. Le Service militaire volontaire (SMV)

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Le SMV s’adresse aux jeunes en difficulté d’insertion. Il leur offre un cadre structurant, une formation professionnelle et une discipline favorisant leur intégration sociale.
Exemple : Un jeune sans diplôme peut intégrer le SMV, suivre une formation en logistique et obtenir un emploi stable à l’issue de son parcours.

III. Formation et insertion professionnelle

A. Les formations techniques et spécialisées

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L’armée propose des formations dans des domaines variés : mécanique, électronique, informatique, logistique. Ces compétences sont transférables vers le secteur civil.

B. Les contrats armées-jeunesse (CAJ)

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Les CAJ permettent à des milliers de jeunes de découvrir les métiers militaires à travers des stages et des immersions.
Exemple : Plus de huit mille jeunes ont été accueillis récemment dans des régiments pour des stages de découverte, confirmant l’attractivité de ces dispositifs.

C. L’armée comme acteur de l’égalité des chances

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En offrant des perspectives professionnelles à des jeunes issus de tous horizons, l’armée contribue à réduire les inégalités sociales et territoriales. Elle joue un rôle clé dans l’insertion des jeunes éloignés de l’emploi.

IV. Impact sociétal

A. Transmission des valeurs républicaines

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L’armée incarne des valeurs fortes : discipline, esprit d’équipe, dépassement de soi, respect de la hiérarchie et attachement à la Nation. Ces valeurs sont transmises aux jeunes à travers les différents dispositifs.

B. Renforcement de la cohésion nationale

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En accueillant des jeunes de toutes origines sociales et géographiques, l’armée favorise la mixité et la cohésion nationale. Elle contribue à l’unité du pays en intégrant la jeunesse dans un projet collectif.

C. Intégration sociale et citoyenne

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L’armée joue un rôle d’intégration pour les jeunes en difficulté, en leur offrant un cadre structurant et des perspectives d’avenir. Elle participe ainsi à la stabilité sociale et à la sécurité collective.

Conclusion

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La jeunesse est au cœur de la stratégie de l’armée française. À travers le recensement, la Journée Défense et Citoyenneté, le Service national universel, le recrutement, les réserves, le Service militaire volontaire et les stages de découverte, l’armée entretient un lien fort et durable avec les jeunes générations. Ce lien contribue à former des citoyens responsables, à offrir des perspectives professionnelles et à renforcer l’unité nationale. L’armée française apparaît ainsi non seulement comme un garant de la sécurité, mais aussi comme un partenaire essentiel de l’avenir des jeunes, en les accompagnant dans leur parcours citoyen et professionnel.


LU POUR VOUS

« Nuremberg : L’album du procès »

Le 20 novembre 1945 s’ouvre à Nuremberg l’un des procès les plus importants de l’histoire au cours duquel furent jugés 24 hauts responsables du IIIe Reich, dont Hermann Göring, Joachim von Ribbentrop, Albert Speer ou Rudolf Hess.
Charles W. Alexander, photographe américain, réalise durant une année des clichés exceptionnels qui montrent, avec une netteté et un niveau de détails rares, les personnes impliquées dans le procès, notamment les accusés, leurs accusateurs, les juges, les témoins et les défenseurs, ainsi que les lieux, le palais de justice, les cellules et la salle d’audience. Ces photographies permettent ainsi de voir et de saisir ce que les innombrables livres sur le procès de Nuremberg n’ont décrit qu’avec des mots.

À l’issue des audiences consacrées aux accusés, un album de 115 photographies est offert au juge français Henri Donnedieu de Vabres. Cet album historique, unique en Europe, est aujourd’hui conservé à la Maison d’Izieu.

À partir d’une sélection de 70 photographies, pour certaines inédites, les auteurs livrent un témoignage visuel unique et bouleversant sur le procès le plus décisif du XXe siècle.


VU POUR VOUS

L’Europe n’est pas seule au monde

Le système international moderne a été élaboré, il y a quelques siècles, en Europe dans un contexte de construction étatique et de compétition entre communautés politiques semblables et voisines. Ce modèle a été naÏvement universalisé, mais ce processus est aujourd’hui démenti ou contrarié par quantité d’événements: échec des interventions militaires européennes, inadaptation des dispositifs multilatéraux, crise migratoire, montée des puissances émergentes… Qu’en est-il réellement? Comment peut-on réagir à ces manifestations nouvelles d’impuissance? Bertrand Badie est un politologue français spécialiste des relations internationales. Il est professeur des Universités à l’Institut d’études politiques de Paris et enseignant-chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales (CERI).

Tensions géopolitiques : vers la rupture ?

Audition de Thomas Gomart, directeur de l’Ifri, mardi 24 septembre 2025, par la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat. La commission a ouvert sa nouvelle session en accueillant Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Son intervention dresse un état des lieux d’une scène internationale « évolutive et dégradée », où les événements se succèdent dans un apparent chaos. Trois grandes fragilités structurent aujourd’hui ce contexte :

  • La révolution trumpienne : aux États-Unis, la politique étrangère menée depuis Donald Trump apparaît de plus en plus décomplexée et difficile à lire pour les Européens. Elle creuse un véritable fossé transatlantique, nourri par des divergences idéologiques.
  • L’affirmation de la Chine et la guerre en Ukraine : Pékin poursuit son projet de réunification par le détroit de Taïwan, une menace potentielle pour l’économie mondiale, tandis que Moscou impose une logique néo-impériale en Ukraine, cœur battant de la sécurité européenne.
  • L’instabilité africaine : le retrait français y ouvre la voie à une influence grandissante de la Chine et de la Russie, accentuant les fragilités locales.

Thomas Gomart souligne également un paradoxe : la Revue nationale stratégique (RNS) décrit avec justesse la dangerosité du contexte, mais cette analyse ne se traduit pas encore en préparation suffisante du tissu productif. Les Européens semblent redouter davantage une escalade qu’une victoire russe. Au-delà de ces crises, le directeur de l’Ifri met en garde contre deux défis de fond : la montée d’un « technocésarisme » menaçant la résilience démocratique, et l’émergence d’une guerre cognitive, où l’ennemi intérieur gagne en importance. Pour Thomas Gomart, deux clés de lecture sont essentielles afin d’anticiper les futurs rapports de force : l’autonomie stratégique de l’Europe et la dynamique démographique.

Titre de la conférence : Tensions géopolitiques : vers la rupture ?
Organisme : Institut français des relations internationales
Intervenant :
Thomas Gomart, directeur de l’Ifri
Audition réalisée par :
La commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat
Lieu : Sénat 
Nature : Conférence
Compte YouTube de l’IFRI
Date de mise en ligne : 24/09/2024
Durée : 00:51:08

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