DE QUELQUES VIEILLES LUNES
AUXQUELLES IL FAUT TORDRE LE COU
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 Patrick Toussaint

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L’Armée française doit avoir un fusil français.

L’on  pouvait croire que ce point ne pouvait plus faire l’objet d’un débat à la suite de l’initiative des années 1975-1980.

A cette époque, l’Armée française était confrontée à des ennemis qui étaient dotés de Kalachnikov –AK 47.

Il fut donc décidé de doter nos troupes d’un fusil d’assaut moderne et ce fut le Famas que l’on change maintenant pour un fusil d’assaut de la société allemande Heckler und Koch – le HK 416.

Il faut se féliciter de cette décision.

Le Famas actuel fut, en son temps, un bijou de technologie : « bull pull » -chargeur derrière la détente donc compact, d’un poids raisonnable, et cela lui permit de durer quarante ans après sa date de  fabrication et de distribution aux troupes.

Mais ce fut aussi une arme chère – trois fois le prix d’un M16 américain- de sorte qu’il ne put être exporté et, de surcroît,  très difficile à rajeunir.

L’arme actuellement choisie – entre cinq armes en compétition – est réalisée par une firme internationale qui fabrique et vend ses armes au monde entier depuis des dizaines d’années lesquelles répondent aux besoins de compatibilité – ce qui n’a pas été le cas du Famas pendant longtemps – de technicité et de prix.

Cet achat évite aussi d’avoir à recréer des usines pour la fabrication d’un fusil – la dernière usine d’armement française a fermé ses portes au début des années 2000 n’ayant plus pratiquement rien à faire après l’équipement des forces françaises– comme cela avait le cas pour le Famas.

Le problème posé par la nécessité de devoir maintenir un outil capable de fournir des pièces détachées pendant trente ans est ainsi réglé.

Cela illustre bien qu’il faut savoir distinguer ce qui est indispensable à notre défense et  ce qui ne fait pas parti de notre indépendance nationale.

Le fusil d’assaut n’en fait, à l’évidence, pas parti.

 Patrick Toussaint
Le 08 05 2017