PEUT-ON SE DIRE DE GAUCHE
ET
DÉFENDRE L’IDÉOLOGIE ISLAMO-SALAFISTE ?
Point de vue d’ un administrateur du Centre citoyen belge musulman laïque
Hamid Bénichou.
Accepterait-on, en Belgique, dans nos partis démocratiques respectant la neutralité de l’état, l’égalité de tous les citoyens et les libertés, des élus soutenant des mouvements catholiques intégristes ou chrétiens se revendiquant de l’Ancien Testament ? Non.
Pourtant, des élus et militants se présentant comme de gauche, actifs au sein de leurs partis, se prennent pour de nouveaux savants de l’islam et nous disent que le salafisme « quiétiste » – par opposition au salafisme djihadiste – ne représente aucun danger pour nos sociétés. Difficile alors de ne pas les qualifier d’ « islamogauchistes ».
Je reprends les propos du Président de la République Française tenus lors de l’hommage émouvant rendu au colonel Arnaud Beltrame assassiné dans l’attentat islamiste de Trèbes.
L’islam est une religion mais l’islamo-salafisme est une idéologie ennemie de nos démocraties.
Si on ne peut pas interdire une idée, comme le rappelle le premier ministre français, on peut combattre une idéologie totalitaire, sectaire, discriminatoire, neutraliser sa propagation et l’inféodation de franges de la population à celle-ci, comme on doit le faire face à l’idéologie néo-nazie.
Nous n’avons besoin ni d’un imam ni d’un islamologue pour rappeler à ces « démocrates de gauche » islamo-compatibles que :
1- Le salafisme est une mouvance de la religion islamique qui a pour but de revenir aux sources d’un islam présenté comme originel.
2- Pour cette mouvance fondamentaliste, le texte coranique ne doit être interprété que sous le prisme de la sunna (ensemble de paroles, gestes et attitudes du prophète) et de la charia.
3- Cette forme de salafisme non djihadiste est présentée abusivement comme quiétiste et donc uniquement mystique ; elle refuserait, selon ses prosélytes et ses soutiens, de s’impliquer dans la vie politique. Il est pourtant connu que la diffusion de l’islamisme au sein des populations de culture musulmane a un impact politique puisqu’il vise à séparer celles-ci du reste de la population, des institutions publiques et des lois civiles.
4- Le salafisme « quiétiste » et le salafisme djihadiste (qui incite ses adeptes à prendre les armes sous le prétexte que ce serait pour eux une obligation religieuse pour combattre les démocraties et les régimes islamiques pas assez puristes) partagent la même matrice idéologique d’Ibn Taymiyya (1263-1367) – le premier à avoir appelé au djihad contre toutes formes d’interprétation – et d’Ibn Abdelwahab dans l’Arabie du XVIII siècle – fondateur du wahhabisme, il a élaboré la lutte contre toutes formes de croyances qui s’éloigneraient du Coran et de la sunna.
5- Les élus et militants islamo-compatibles ignoreraient-ils la réalité de certains quartiers colonisés par les salafistes soi-disant quiétistes ? Bien loin de la méditation spirituelle, mystique chez eux ou dans des lieux de prière, on les rencontre dans les rues, les mosquées, des associations, lors de conférences et de colloques ; ils utilisent un langage violent, empreint de rejet, de haine, porteur de revendications spécifiques et de particularismes liés à leur vision religieuse et à l’application de la charia ; ils remettent en cause nos lois et nos valeurs, ils poussent parents et jeunes à refuser de suivre certains enseignements, rendant ainsi impossible l’intégration future dans la vie socio-économique ; ils considèrent les femmes comme inférieures aux hommes et méritant asservissement et une certaine violence de la part des hommes, justifient les agressions sexuelles. Ils abusent des libertés conquises chez nous contre le totalitarisme pour quémander toujours plus d’un religieux totalitaire dans la gestion de la cité.
Tous ces points et bien d’autres prouvent qu’on est loin de l’image du gentil islamiste ne dérangeant personne telle que défendue par des élus et militants au nom de la liberté de culte et de l’antiracisme.
Ces islamistes, se présentant comme non violents, restent de fervents religieux fondamentalistes, opposants acharnés à la séparation de la religion et de l’état et à la séparation des pouvoirs, intransigeants sur la soumission de la femme, fervents adeptes de la limitation des libertés, prosélytes hyperactifs et champions des interdits.
Affirmer que les Salafistes « quiétistes » ne basculent pas dans le djihadisme ou dans le terrorisme est soit un manque de connaissance de la réalité soit une la dangereuse conscience d’une contre-vérité. Les exemples ne manquent pas dans nos sociétés européennes et dans d’autres pays de la bascule dans la violence. En ce sens, sous le regard à la fois attentif et haineux d’autres ennemis extrémistes religieux de nos démocraties pluralistes et égalitaires, ils sont les premiers ennemis de notre société sécularisée.
J’imagine qu’il est très difficile pour un non-musulman de comprendre que les imams et prédicateurs salafistes s’affichant quiétistes puissent, sous l’image savamment cultivée de religieux respectables, propagent leurs messages intransigeants et porteurs de violence, inquiétant non seulement le monde arabo-musulman mais aussi les pays à forte densité de citoyens musulmans.
Sous prétexte de la liberté religieuse – pourtant limitée par des lois belges et européennes sur la liberté de conscience de chacun, l’égalité, la non-discrimination, l’ordre public, les Droits de l’Homme,…-, nos responsables ont laissé faire n’importe quoi dans une majorité de lieux de culte en Belgique et de leurs succursales à savoir les écoles coraniques. Les autorités politiques informées par le sécuritaire savent que n’importe qui peut se déclarer Imam et ouvrir une mosquée avec quelques amis proches et entamer le travail de diffusion de cette idéologie.
Il faudrait que l’exécutif des musulmans de Belgique, les musulmans laïques, les musulmans progressistes et toutes autres personnes d’appartenance musulmane souhaitant vivre dans une société apaisée entre citoyens, se mobilisent pour combattre toutes les formes de salafisme, surtout le soi-disant quiétiste, tranquillement et d’une moindre visibilité que les aspirants terroristes, à l’œuvre pour continuer à gangrener un très grand nombre de mosquées du royaume. Par son inlassable travail de recrutement sur le terrain, par son contrôle socioreligieux dans les rues, les quartiers, sur les commerçants, sur les entreprises, sur les associations, il prend en otage des pans entiers de citoyens de confession musulmane et aggrave la ghettoïsation de populations déjà socialement et culturellement marginalisées.
Cette idéologie importée sur notre territoire, colonisatrice, il est de notre devoir de la dénoncer et d’évincer ses propagandistes et recruteurs pour protéger autant les citoyens musulmans que le reste de la population Le salafisme dont le qualificatif de quiétiste est une véritable arnaque pour tromper les crédules, constitue une menace réelle, un fléau, pour la cohésion du pays.
Les autorités doivent prendre des mesures urgentes pour disqualifier et neutraliser par les moyens adéquats cette armada de salafistes, anciennes et nouvelles versions, qui endoctrinent des citoyens musulmans partout où ils peuvent sévir, grâce à des discours et des programmes religieux importés.
A charge pour les hommes et femmes politiques, élus et militants, de se débarrasser de toute attitude complaisante, voire complice , envers l’idéologie salafiste. Ni la paix sociale, ni l’antiracisme ne peuvent servir de caution à des accommodements n’ayant rien de raisonnable.
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