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Editions Memorabilia – Avril 2025
N°263 -05 septembre 2025
Opération « Bonite »
La Légion saute sur Kolwezi
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Paul Villatoux (*)
Maître de conférence HDR
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Il y a quarante-sept ans, en mai 1978, le 2e régiment étranger de parachutistes (REP) commandé par le colonel Philippe Érulin exécutait une opération aéroportée entrée depuis la légende pour des raisons qui tiennent tout à la fois à la rapidité de son montage, à l’audace et à la souplesse de son exécution mais aussi à sa nouveauté. Retour sur un anniversaire pas comme les autres.
Depuis Suez en 1956 et, dans une moindre mesure, Bizerte en 1961, l’armée française n’avait en effet mené aucune opération de ce type. En ce sens, Kolwezi inaugure une ère nouvelle, un tournant, qui trouvera par la suite ses prolongements au Tchad et en Mauritanie dans ce qui sera appelé, parfois un peu abusivement, la « diplomatie du Jaguar », mais aussi en Centrafrique (opération « Barracuda ») et en Tunisie (raid sur Gafsa). Rapides, incisives, multiformes, ces interventions marquent alors l’apogée de l’activité opérationnelle des forces armées françaises en Afrique.
Le 2e REP à la rescousse
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Le 13 mai 1978, les forces du Front national de libération du Congo (FNLC), en guerre contre le pouvoir central zaïrois, s’emparent de la riche ville minière de Kolwezi, dans la province du Shaba (ex-Katanga), et s’y livrent à de terribles exactions. Elles y prennent en otages des milliers d’Européens et d’indigènes, poussant les autorités françaises à intervenir dans les délais les plus brefs pour éviter un massacre général. Dès qu’un accord politique est trouvé entre le président français Valéry Giscard d’Estaing et les autorités zaïroises, le 17 mai 1978, la parole est aux militaires.
« Bonite ». Tel est le nom de code attribué à l’action dont le rôle majeur est confié au 2e régiment étranger de parachutistes, placé sous le commandement du colonel Erulin et stationné au camp Raffali, près de Calvi, en Corse. Le plan concocté par l’état-major des armées est audacieux. Fondé sur la surprise, il revêt la forme d’une opération aéroportée parfaitement bien adaptée à l’urgence de la situation. Plus qu’une mission de guerre, Paris entrevoit « Bonite » comme une action à caractère humanitaire dans le sens où il s’agit de délivrer des civils pris en otage et menacés d’une mort imminente.
De Solenzara à Kinshasa
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Le 18 mai, à 5 heures du matin, les 4 compagnies de combat (138 hommes chacune), la compagnie de commandement et de service (116 hommes) et la section d’éclairage régimentaire (36 hommes) du 2e REP rejoignent la base de Solenzara où elles embarquent dans 4 DC-8 et 1 Boeing 707. Survolant plus de la moitié de l’Afrique, les avions commerciaux déposent le régiment à Kinshasa, capitale du Zaïre. A l’aube du 19 mai, Erulin est fin prêt.
En fin de matinée, les légionnaires prennent place à bord de 4 Hercules et de 2 Transall qui les amènent à pied d’œuvre vers 14 h 30. L’affaire n’est nullement gagnée d’avance. Ce sont en effet près de 3 000 « Tigres » katangais qu’il va falloir combattre.
La délivrance
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Dans la ville mise à sac, les bérets verts français découvrent l’horreur des massacres perpétrés un peu partout par les rebelles. Après avoir détruit deux automitrailleuses légères, ils avancent méthodiquement dans les rues, éliminant les résistances qui se dressent devant et sécurisent Kolwezi quartier par quartier, en liaison avec des parachutistes belges arrivés peu après. Le 21 mai, la ville est pratiquement nettoyée et tous les otages ont été libérés.
Les Tigres ont abandonné la partie pour se réfugier en Angola. Les légionnaires ont certes perdu 5 tués et 15 blessés, mais ils ont éliminé plus de 250 rebelles et préservé des milliers de vies. Leur régiment sera cité en ces termes : « Le 2e régiment étranger de parachutistes a mérité une nouvelle fois la reconnaissance des armées et de la nation. »
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(*) Paul Villatoux est docteur en histoire des relations internationales et habilité à diriger des recherches. Il est maître de conférence à l’UCO et responsable de la filière Science politique sur le campus de l’UCO à Saint-Denis de La Réunion. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages et de plusieurs centaines d’études, d’articles et de communications sur l’histoire militaire et le monde contemporain. Il est par ailleurs rédacteur en chef des magazine Gazette des Armes et Action et responsable éditorial des éditions Mémorabilia. |
Fiche d’identité du livre
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Titre : « Kolwezi. La Légion saute sur le Katanga »
Date de la publication : 28/04/2025
Auteur : Paul Villatoux
Editions : Memorabilia
Prix : 29€
Pages : 96 pages
Format : 17,00 x 24,00 x 0,70 cm
EAN : 9782377831012
ISBN : 237783101X
SKU : 5732471
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