Une communication …
… à l’américaine !

Laure Fanjeau (*)
Responsable recherche / développement et communication digitale d’ESPRITSURCOUF

Nous vivons à une époque où la désinformation circule plus vite que jamais. Les réseaux sociaux sont devenus des terrains fertiles pour les fakes news, amplifiées par les algorithmes et plus récemment … par l’intelligence artificielle notamment avec la dernière venue SORA. Vidéos truquées mais réalistes, images créées de toutes pièces, discours inventés de toute pièce … La frontière entre vrai et faux devient de plus en plus floue.

Face à cette situation, qui protège le citoyen ? À qui peut-on faire confiance ? Des outils existent, des lois sont votées, des plateformes sont surveillées. Mais ces protections sont-elles suffisantes ? Et surtout, sont-elles équitables d’un pays à l’autre ? La protection du citoyen est-elle la même en Europe qu’aux Etats-Unis ?

Dans ce contexte instable, il devient essentiel de comprendre les mécanismes de la désinformation, les moyens mis en place pour y faire face et le rôle que chacun de nous peut jouer pour défendre la vérité.

Dans ce focus, faisons un rapide point de situation sur la lutte contre la désinformation en 2025 aux Etats-Unis et concluons ce dernier avec une comparaison avec l’Europe.

Mesures législatives, réglementaires, exécutives

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Le « TAKE IT DOWN Act »

Une loi entrée en vigueur le 19 mai 2025, signée par le président Donald Trump, oblige les plateformes en ligne à retirer le contenu dit “deepfakes” ou les images intimes manipulées souvent appelées “revenge porn”.


L’ « Executive Order 14149 » – “Restoring Freedom of Speech and Ending Federal Censorship”

Signé le 20 janvier 2025, cet ordre exécutif vise à interdire aux départements fédéraux de collaborer avec des tiers pour censurer ou limiter les discours “légaux” des citoyens américains. Il demande aussi au procureur général d’enquêter sur ce que le gouvernement fédéral a fait les années précédentes en matière de liberté d’expression.


La suppression ou réduction des organes qui luttaient contre la désinformation

Le Global Engagement Center (centre du Département d’Etat américain chargé de détecter et contrer la désinformation étrangère) a été fermé par l’administration dès avril 2025.

Des financements fédéraux pour la recherche sur la désinformation ont été réduits voire supprimés. Par exemple, la National Science Foundation (NSF) a arrêté certaines subventions liées à la désinformation. 


Des débats et projets visant à limiter le rôle gouvernemental dans la modération ou la recherche liées aux informations

Le projet « Project 2025 », promu par la Heritage Foundation, propose de limiter certaines fonctions des agences fédérales dans la détection et la lutte contre la désinformation électorale. Ainsi, le Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) verra son rôle réduit dans les activités non‑criminelles concernant la désinformation. 

Un projet de loi (H.R.1233) vise à interdire les financements fédéraux pour certaines formes de recherche sur la désinformation. 

Plateformes, modération et censure

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Des plateformes comme Meta (Facebook) ont réduit ou supprimé certains programmes de vérification des faits (“fact‑checking”) aux États‑Unis. Ce retour en arrière affaiblit l’outil de lutte contre la désinformation sur les réseaux sociaux.

La plateforme YouTube a annoncé qu’elle réautoriserait certains créateurs précédemment bannis pour propagation de fausses informations (ex. COVID‑19, élection). Ces retours autorisés témoignent d’un recul dans certaines politiques de modération strictes instaurées après 2020.

Enjeux et critiques de la lutte contre la désinformation

… La liberté d’expression contre la protection contre la désinformation

 

De nombreuses mesures dans la lutte contre la désinformation sont motivées par le désir de protéger la “free speech” (« liberté d’expression »). Cette lutte, comme beaucoup d’autres, est source de nombreux  débats sur les limites de la modération et la protection des droits fondamentaux dont celui de la liberté d’expression.

La suppression d’organes comme le Global Engagement Center rendrait plus vulnérable les Etats-Unis aux campagnes étrangères selon certains experts. D’après ces derniers, les États‑Unis deviendraient moins bien équipés à détecter et contrer les campagnes de désinformation étrangères en provenance par exemple de Russie ou encore de Chine …

 

Tableau comparatif  de la lutte contre la désinformation aux Etats-Unis et en Europe en 2025 
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Critères États-Unis Europe
Financement public Diminution à gelé En hausse
Recherche académique Fragilisée, sous pression politique Renforcée, soutenue à l’échelle européenne
Partenariats publics-privés Faible et en diminution Multipliés des acteurs
(ex. startups, médias, ONG…)
Projets actifs Très peu Nombreux
(ex. EDMO, AI4Media, MediaFutures…)
Conséquences Retrait étatique et dépendance au privé Approche coordonnée et proactive

 

Tableau comparatif des tendances en 2025 aux Etats-Unis et en Europe

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Axes Etats-Unis Europe
Priorité politique Liberté d’expression absolue Protection des citoyens et transparence
Institutions actives Majoritairement dissoutes Renforcées et coordonnées
Régulation des plateformes Très faible (anti-régulation) Très forte (ex. sanctions)
Recherche et financement Réduit voire supprimé Massivement soutenu
Lutte contre les ingérences Plus une priorité ? Stratégique (ex. menaces russes et chinoises …)

LU POUR VOUS

Vingt ans ans dans l’ombre, dans les Forces Spéciales au service de l’État. Les choix stratégiques et les décisions au plus haut sommet du commandement racontés et expliqués par un commando décoré à plus de dix reprises.
Plongez au cœur des opérations les plus secrètes et intenses des forces spéciales françaises à travers le récit d’un ancien combattant d’élite devenu chevalier de la légion d’honneur après avoir reçu dix citations au combat.
Matthieu Dépée, ex-membre des forces spéciales françaises et chef de groupe au sein du CTLO (Contre-Terrorisme et Libération d’Otages), revient sur vingt années de missions menées aux quatre coins du globe. De l’interception d’un Go-Fast en Méditerranée à l’assaut d’une position ennemie dans le désert malien, en passant par la traque de pirates au large des Seychelles, mais aussi seul face à sept terroristes armés, il livre un témoignage brut, sans fard, sur la vie d’un soldat en première ligne.
Mais ce livre ne se limite pas à une succession de missions et d’actions spectaculaires. Il répond à une question essentielle : au-delà des opérations, comment se prennent les décisions qui changent le cours des conflits ? Quelle est la relation entre le chef de l’État qui, depuis son bureau, valide une intervention et l’opérateur commando qui, sur le terrain, met sa vie en jeu pour l’exécuter ?
Chaque chapitre nous emmène au cœur de l’action, dans un récit immersif où chaque seconde compte. Entre le fracas des armes, l’adrénaline des interventions et la perte de camarades d’armes, l’auteur nous plonge dans une réalité souvent méconnue du grand public. Mais il explore aussi l’impact psychologique et humain de ces décisions sur les hommes en première ligne, ceux qui portent physiquement et mentalement le poids de chaque opération.
Un témoignage poignant sur le sacrifice, la fraternité et la résilience, qui vous plongera dans la réalité des opérations spéciales françaises comme jamais auparavant.

Pour accéder à la présentation du livre, cliquez ICI

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VU POUR VOUS

« Les Américains aimeraient un dictateur »
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« Beaucoup d’Américains aimeraient avoir un dictateur ». Cette phrase prononcée par Trump ce lundi n’a pas manqué de faire réagir. Beaucoup voient une dérive autoritaire chez le président américain, qui pourtant dit « ne pas aimer les dictateurs ». Son amitié avec Poutine, Orban ou encore Bukele, le président du Salvador, indique pourtant le contraire. D’autant que les signes de dérive se sont multipliés récemment, comme avec le déploiement de la garde nationale pour « nettoyer » un Washington « envahi par les gangs », ou sa volonté de rétablir la peine de mort dans cette ville. Mais c’est aussi la tentative de limogeage d’une gouverneure de la Fed (la banque centrale des États-Unis) qui inquiète. Trump a cherché à virer Lisa Cook sur des allégations de fraude pour un prêt immobilier personnel. Ce renvoi accentue la pression sur cette institution indépendante. Trump avait prévenu qu’il était disposé à « virer » Lisa Cook si elle ne démissionnait pas elle-même. « Je ne démissionnerai pas », avait fait savoir l’intéressée dans un communiqué. Derrière cette affaire, la tentative de reprendre en main la politique monétaire américaine. Trump multiplie les coups de force interventionnistes envers la Réserve fédérale depuis son retour à la Maison-Blanche. Le président américain, qui ne cesse de réclamer une diminution des taux d’intérêt par la Fed, attaque sans relâche son président Jerome Powell dans l’espoir d’accélérer son départ, et de le remplacer par une personne plus proche de lui. Cette institution tenant tête à Trump devient un symbole de résistance. Pendant ce temps, l’électorat pro-Trump continue de soutenir celui qu’ils estiment être le défenseur d’une majorité blanche déclassée. C dans l’air est allé dans le Wisconsin à la rencontre de ces Américains inquiets dans l’avenir, mais ayant l’espoir que Trump redonne sa grandeur à l’Amérique. Alors, jusqu’où ira la dérive autoritaire de Donald Trump ? Pourquoi celui-ci est-il en guerre contre la Réserve fédérale ? Qui sont ces Américains pro-Trump qui se sentent méprisés ?

LES EXPERTS : Nicole BACHARAN – Historienne et politologue, spécialiste des États-Unis, éditorialiste à Ouest-France Laurence HAÏM – Journaliste spécialiste des Etats-Unis Gallagher FENWICK – Grand reporter, spécialiste des questions internationales Corentin SELLIN – Historien spécialiste des États-Unis, chroniqueur aux Jours

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Allocution de Son Excellence Donald Trump, Président des États-Unis d’Amérique, à l’occasion du débat général de la 80e session de l’Assemblée générale (New York, 23-27 et 29 septembre 2025). Le thème proposé pour le débat de cette année est : « Mieux ensemble : plus de 80 ans au service de la paix, du développement et des droits humains ». Le débat général annuel est l’occasion pour les chefs d’État et de gouvernement de se réunir au Siège de l’Organisation afin de débattre de questions d’ordre mondial.

Média : Assemblée générale UNGA | Nations Unies
Date de mise en ligne : 00:57:16
Durée : 23/09/2025

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