Un monde de tous les dangers
.
Colonel André Dulou (*)
Directeur Media, Mémoire et Patrimoine d’ESPRITSURCOUF
.
Focus du colonel André Dulou
(Relations internationales)
.
Du plus profond des mers jusqu’à la très haute altitude, des frontières terrestres à l’engagement des Nations, mais aussi de la structure humaine à l’envahissement de produits illicites pour la santé humaine, le monde est-il devenu fou ?
En tous cas, le monde devient de plus en plus dangereux pour celles et ceux qui l’habitent, depuis leur naissance – parfois avant – jusqu’à leur mort – souvent après -.
Les bruits de bottes deviennent plus nets, depuis que les nouvelles générations de dirigeants ont accédé au pouvoir, alors que les interrogations sur les possibilités de vivre à nouveau de manière « confortable », qui se réduisent jusque dans les cités et les campagnes, sont de moins en moins audibles.
« On » avait affirmé que tout irait bien, sinon mieux. « On » voulait que l’humain réagisse, à l’instar de la promotion de l’esprit de défense, pour que les liens étroits qui naissent entre les unes, les uns et les autres, deviennent forts, et conduisent, autant de manière individuelle que collective, à la paix tant souhaitée.
Les moyens pour y parvenir font-ils défaut ? Cette interrogation mérite que l’on prenne de la hauteur de vues.
Mais pas seulement : voir le monde autrement, c’est aussi ne pas être spectateur, c’est être acteur. Le destin n’est pas une vaine limite ou un horizon lointain : aller de l’avant, avec la défense, oblige chacune et chacun à vivre son temps, avec ses mœurs, chaque personnalité responsable offrant à la Nation en péril jusqu’à son existence personnelle.
Bonne lecture.
A LA UNE
L’OTAN lance « Eastern Sentry » pour renforcer sa posture sur le flanc est
(NATO News, 12 septembre 2025)
.
Ce vendredi (12 septembre 2025), le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, et le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), le général Alexus Grynkewich, ont tenu une conférence de presse conjointe pour présenter ce que l’OTAN entend faire en réaction à la violation de l’espace aérien de la Pologne par des drones russes il y a deux jours. M. Rutte a annoncé le lancement de « Eastern Sentry », une activité militaire destinée à renforcer la posture de l’Alliance le long de son flanc est.
Cette activité, qui débutera dans les jours qui viennent, mobilisera toute une série de moyens des Alliés, tant des capacités classiques que des technologies novatrices, dont des éléments permettant de faire face à l’utilisation de drones. Le secrétaire général a déclaré que « « Eastern Sentry » renforcera notre posture et la rendra plus flexible ». Il a remercié le général Grynkewich pour son leadership et sa réactivité tant à la suite des incursions du 10 septembre que pour la mise au point de cette nouvelle activité. Il a également remercié l’amiral Pierre Vandier, commandant suprême allié Transformation, qui œuvre pour que des solutions innovantes puissent être adoptées face à des problèmes nouveaux, comme ceux liés aux drones.
https://www.nato.int/cps/fr/natohq/news_237601.htm?selectedLocale=fr
REVUE DE PRESSE ESPRIT SURCOUF
.
SOMMAIRE
.
GEOPOLITIQUE :
- De la culture du coca au dealer européen, qui contrôle le trafic de cocaïne ?
- La Russie fait des frappes stratégiques conventionnelles son levier géostratégique contre l’Europe.
- L’Iran a-t-il les moyens de faire la guerre ?
ECONOMIE :
- Inde-Chine : un déséquilibre économique qui exacerbe les tensions.
- KNDS France et TEXELIS DEFENCE définitivement liés au printemps 2026.
- Bilan carbone : les entreprises américaines bientôt dispensées.
DEFENSE ET SECURITE :
- Raviver le lien Armées-Nation : retour sur le 3ème colloque Souveraineté Tech.
- Espace : le ministère des armées veut accélérer sur la communication optique à haut débit par laser.
- THA : la base aérienne d’Istres se prépare à mettre en œuvre le dirigeable stratosphérique Stratobus.
TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPECIALISES
Articles en langue étrangère
TEXTES PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
![]() |
(*) Colonel (ER) André Dulou, auditeur de l’IHEDN (156ème session régionale) est le président de la Gironde de la Société des membres de la Légion d’honneur et le président d’Aquitaine des membres de la Légion d’honneur décorés au péril de leur vie. Il est également le responsable de la revue de presse « Défense » de l’Union des associations d’auditeurs de l’IHEDN et rédacteur en chef de la revue « Floréal an X ». Auteur chez Edilivre, il est Directeur Média, Mémoire et Patrimoine d’ESPRITSURCOUF. Il est rédacteur de la revue d’actualité d’ESPRITSURCOUF et du Sémaphore d’Espritscors@ire. |
HISTOIRE

18 septembre 1981 La France abolit la peine de mort
(Hérodote, 17 septembre 2025, André Larané)
.
À Paris, le 18 septembre 1981, après deux jours de débats, l’Assemblée nationale vote la loi d’abolition de la peine de mort présentée par le garde des Sceaux, Robert Badinter, 53 ans. 369 députés votent en sa faveur et 113 s’y opposent. C’est la principale mesure qui reste des deux septennats du président François Mitterrand et celle que l’on a coutume de citer quand on évoque son bilan.
Cette initiative met la France au diapason des autres pays d’Europe occidentale. Elle est l’aboutissement d’un débat qui a agité les cercles intellectuels et politiques d’Occident pendant trois siècles. Il n’empêche qu’en ce début du XXIe siècle, la peine de mort demeure en application dans des États qui rassemblent près des deux tiers de l’humanité…
Un long chemin
Jusqu’au XVIIIe siècle, dans tous les pays du monde, les délinquants et criminels étaient sanctionnés soit par une amende, soit par une peine infamante (bannissement, fers, carcan ou pilori), soit par les travaux forcés (galères), soit par une mutilation, soit enfin par la peine de mort. L’incarcération était réservée aux prévenus en attente de jugement.
La Révolution française introduit pour la première fois une modulation des sanctions avec des peines la prison d’une durée variable selon le délit ou le crime. Il va dès lors devenir possible de réserver la peine capitale aux crimes les plus graves.
Liens :
Discours de Robert Badinter à l’Assemblée (17 septembre 1981)
https://www.herodote.net/18_septembre_1981-evenement-19810918.php
GEOPOLITIQUE
.
Les montées des périls semblent s’additionner, et les moyens mis en place sont d’autant inquiétants.
1. De la culture du coca au dealer européen, qui contrôle le trafic de cocaïne ?
(RFI, 15 septembre 2025, Aurore Lartique)
.
« Avec plus de 3 708 tonnes, selon le rapport 2025 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la production illégale mondiale estimée de cocaïne a atteint un nouveau sommet en 2023, soit près d’un tiers de plus (34%) que l’année précédente. » D’année en année, les rapports se succèdent et révèlent le succès galopant de la poudre blanche. Si les États-Unis et l’Europe restent les principaux marchés, l’Asie apparaît comme un débouché prometteur et l’Afrique comme émergent. Aujourd’hui, la cocaïne est l’une des drogues les plus rentables.
Mais qui sont ceux qui gèrent ce trafic ? Sortons d’abord du mythe du baron de la drogue tout-puissant à la Pablo Escobar. « Il n’y a pas un seul acteur qui a la main sur tout, explique Laurent Laniel, analyste à l’Agence de l’Union européenne sur les drogues et les toxicomanies (EUDA) mais des groupes clés, qui coordonnent et orchestrent la mise en contact de différents acteurs. Ce sont ensuite ces derniers qui réalisent les tâches concrètes : produire la cocaïne, l’acheminer et la vendre. »
Pour aller plus loin, le dossier de RFI :
2. La Russie fait des frappes stratégiques conventionnelles son levier géostratégique contre l’Europe
(Métadéfense, 15 septembre 2025, Fabrice Wolf)
.
Depuis plusieurs semaines, la Russie a intensifié le nombre et l’intensité des frappes stratégiques conventionnelles contre l’Ukraine, mobilisant simultanément plusieurs centaines de drones et des dizaines de missiles de croisière ou balistiques. L’ampleur et la régularité de ces attaques, visant aussi bien les infrastructures énergétiques que les centres logistiques et militaires, témoignent d’une volonté de saturation qui dépasse largement le cadre des seules opérations tactiques.
Dans le même temps, l’incursion d’une vingtaine de drones russes Geran en territoire polonais, présentée comme accidentelle par Moscou, a fait émerger une inquiétude d’une tout autre nature. Car cet épisode ne ressemble pas à une bavure technique, mais bien davantage à une levée de doute stratégique, destinée à observer la réaction des Européens et des Américains face à une violation volontaire de l’espace aérien de l’OTAN.
Dès lors, une question centrale s’impose : assistons-nous à un simple durcissement ponctuel des opérations russes, ou bien à un véritable basculement doctrinal, par lequel Moscou chercherait à faire de l’arme conventionnelle de frappe stratégique – drones et missiles – son levier principal de coercition et de dissuasion face à l’Europe, en complément de son arsenal nucléaire ?
https://meta-defense.fr/2025/09/15/frappes-strategiques-conventionnelles/
3. L’Iran a-t-il les moyens de faire la guerre ?
(Aérion24, 17 septembre 2025, Guillaume Fourmont et Laura Margueritte)
.
Depuis le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre 2023, Israël et l’Iran s’affrontent à coups de missiles, avec des cibles précises, comme pour éviter un conflit ouvert. Tandis que l’État hébreu privilégie la sécurité de son territoire, quitte à s’engager sur plusieurs fronts, la République islamique laisse agir en première ligne ses « proxies », des milices qu’elle parraine au nom de la « résistance ». Dispose-t-elle des capacités pour un combat direct ?
Isolement et autoritarisme obligent, on ne sait que très peu de choses sur la réalité des armements de l’Iran, qui entretient à dessein un flou lui permettant de jouer la carte de la dissuasion. Si les experts estiment à une douzaine le nombre de services de renseignement actifs, on peut grossièrement présenter le système de défense du pays ainsi. Le Guide suprême de la révolution reste l’autorité supérieure, et il peut compter sur le Conseil suprême de sécurité nationale pour protéger le régime des menaces intérieures et extérieures. Réunissant les plus hauts dirigeants civils et militaires, il se positionne au sommet d’un organigramme politico-militaire composé de deux grandes structures : les forces armées (Artesh, selon l’acronyme en persan) et les Gardiens de la révolution (pasdaran).
Un corps militaire bicéphale
Pour obtenir des données, il faut se référer à des organismes internationaux sans aucun lien avec Téhéran, ou à des services de renseignement étrangers. En 2023, selon l’International Institute for Strategic Studies (IISS), l’Artesh regroupe 420 000 soldats, dont 350 000 appartiennent à l’armée de terre (1). À titre de comparaison, Israël en compte 169 500, l’Arabie saoudite 257 000, la France 203 850, les États-Unis… 1,32 million. Quant aux pasdaran, leur effectif est estimé à 190 000. Les deux corps possèdent des bases dans l’ensemble du pays, notamment le long du golfe Persique, une zone stratégique pour le commerce mondial des hydrocarbures (2).
https://www.areion24.news/2025/09/17/liran-a-t-il-les-moyens-de-faire-la-guerre/
ECONOMIE
.
Les conséquences économiques des tensions en cours vont jusqu’à contraindre de cacher un certain nombre de débordements, notamment en matière écologique.
1. Inde-Chine : un déséquilibre économique qui exacerbe les tensions
(aérion24, 15 septembre 2025, Sylvia Malinbaum)
.
Bien que l’Inde, cinquième économie mondiale, aspire à un destin économique comparable à son voisin chinois, les écarts de richesse et de développement demeurent considérables.
À son arrivée au pouvoir, Narendra Modi a tenté de renforcer les liens économiques avec Pékin, mais les tensions à la frontière, ainsi qu’un déséquilibre commercial majeur, ont rapidement compromis cette stratégie. L’Inde cherche désormais à réduire sa dépendance à la Chine tout en tentant de rattraper son retard.
Chine-Inde : une asymétrie économique profonde
En 2006, Narendra Modi, alors ministre en chef du Gujarat, se rend en Chine avec une délégation de 35 industriels. Impressionné par le développement économique chinois, il déclare : « Je veux que le Gujarat rivalise avec la Chine ! » Cette visite est l’occasion pour lui d’étudier les zones économiques spéciales (ZES) chinoises et de convaincre les investisseurs chinois de développer des zones similaires au Gujarat. En parallèle, il développe le modèle économique gujarati, axé sur la multiplication de grands projets industriels et d’infrastructure, soutenus par de généreux avantages fiscaux et fonciers offerts par le gouvernement local. Ce modèle, il s’efforcera de le déployer à l’échelle nationale après son élection comme Premier ministre en 2014 (1), notamment avec le lancement du programme « Make in India » destiné à transformer l’Inde en un centre manufacturier mondial, attirant investisseurs, capitaux et technologies.
2.KNDS France et TEXELIS DEFENCE définitivement liés au printemps 2026
(HomeFOB, 16 septembre 2025, Nathan Gain)
.
La pause estivale était propice au rapprochement pour KNDS France et Texelis. Le projet de rachat des activités de défense du second par le premier progresse, un document engageant ayant été signé fin juillet et ouvrant la voie à une intégration définitive au printemps 2026.
Acté en juillet, ce contrat d’achat d’actions ouvre la voie au rachat de 100% des parts d’une future entité baptisée « Texelis Defence ». Celle-ci sera formellement créée d’ici au 31 décembre, l’entreprise limougeaude scindant de facto ses activités de transport et de défense. Cette dernière restera totalement indépendante jusqu’au « closing », jalon finalisant le rachat annoncé en janvier dernier.
Texelis Defence restera dirigé par l’actuel directeur général de l’entreprise, Jean Vandel. Restera à définir la gouvernance de l’entité une fois celle-ci rattachée au groupe KNDS. Seule certitude dans l’immédiat : ce rapprochement ne manque pas d’intérêts pour les deux acolytes mobilisés depuis 2018 par le marché Serval. Leur complémentarité n’est plus à démontrer, Texelis produisant les chaînes de mobilité que KNDS pourra intégrer sur ses plateformes 4×4, 6×6 et 8×8.
Le champ pourrait s’élargir à d’éventuelles nouvelles plateformes à chenilles, Texelis jouant désormais un rôle central dans la mobilité du robot lourd Vector RCV de l’estonien Milrem. Une première expérience de laquelle pourraient émerger des idées à proposer pour ce qui deviendrait l’ailier robotisé du char de combat de demain, à l’instar de ce qui est aujourd’hui planifié pour le programme franco-allemand MGCS.
3. Bilan carbone : les entreprises américaines bientôt dispensées
(Economie matin, 15 septembre 2025, Anton Kunin)
.
Le reporting des émissions de gaz à effet de serre est vu par l’administration Trump comme un frein à la compétitivité des entreprises et un coût inutile
Le 12 septembre 2025, aux États-Unis l’Environmental Protection Agency (EPA) a proposé de mettre fin au Greenhouse Gas Reporting Program (GHGRP), en vigueur depuis 2009. Ce dispositif oblige plus de 8.000 installations industrielles — centrales électriques, raffineries, usines chimiques ou sites pétroliers — à transmettre chaque année leurs données d’émissions de gaz à effet de serre. Ces bilans carbone détaillés constituent aujourd’hui la base de l’inventaire national américain des émissions.
https://www.economiematin.fr/bilan-carbone-reporting-entreprises-americaines-fin-obligation-epa
DEFENSE ET SECURITE
.
Du contexte actuel, la nécessité des liens et des communications est une réalité stratégique, et le lien Armées-Nation en est un élément clé ; par ailleurs, les quêtes de supériorité en tous domaines est un enjeu capital.
1. Raviver le lien Armées-Nation : retour sur le 3ème colloque Souveraineté Tech
(Le portail de l’IE, 14 septembre 2025, Coline Fortuna)
.
Le 12 septembre 2025, à Saint-Malo, la Cité corsaire a été le théâtre d’une journée de réflexion rassemblant des acteurs civils et militaires autour d’un objectif commun : raviver le lien entre l’Armée et la Nation. La richesse du programme a permis de croiser perspectives historiques, analyses stratégiques et débats sur les défis économiques et technologiques qui façonnent l’avenir national français.
Dès l’ouverture, François Lempereur a donné le ton : « La souveraineté n’est jamais acquise, elle se conquiert, elle se relance. ». Bertrand Leblanc-Barbedienne, président-fondateur de Souveraine Tech et organisateur du colloque a renchéri en rappelant la nécessité de « défendre notre souveraineté comme la prunelle de nos yeux ».
Mémoire d’Edgar Brandt figure du lien Armée-Nation
Stéphane Gaudin, fondateur de Theatrum Belli, a évoqué la trajectoire d’Edgar Brandt, à la fois industriel, inventeur, artiste et militaire. De l’invention du mortier de 81 mm, devenu une référence mondiale, à la conception de monuments comme la porte de la Tranchée des Baïonnettes ou le brûloir de la flamme du Soldat inconnu, Brandt incarne la continuité entre création industrielle et mémoire nationale. Ce dernier ne se limitait pas à inventer : il suivait toute la chaîne de production, de la conception à la fabrication, assurant qualité et innovation. Son entreprise était à la fois militaire et civile, produisant mortiers et grenades, mais aussi pièces décoratives et œuvres métalliques. Cette double vocation dénote une capacité française à concilier innovation technique, défense nationale et mémoire culturelle, incarnant pleinement le lien entre Armée et Nation. À travers cet exemple, Monsieur Gaudin a souligné que l’innovation ne se réduit pas à la recherche d’efficacité militaire, mais participe aussi à nourrir le récit collectif.
De la société civile à l’armée : une seule et même Nation
Rémi de Fritsch, président des Jeunes IHEDN, a insisté sur le fait que l’Armée française n’est pas une entité extérieure à la Nation, mais son émanation particulière, incarnant certaines spécificités comme la continuité, l’attente ou le port de l’uniforme. Le verbe « servir » y prend tout son sens, désignant un dépassement de soi au profit d’un objectif collectif, que chacun, militaire ou civil, peut retrouver dans son engagement quotidien. La Nation est une œuvre collective, durable et partagée, et sa pérennité dépend de la capacité de chaque citoyen à contribuer à la cohésion nationale et au bien commun, au-delà des rôles institutionnels, en réaffirmant le lien entre intelligence collective, sens du service et appartenance à un projet commun.
2. Espace : le ministère des armées veut accélérer sur la communication optique à haut débit par laser
(OPEX 360, 16 septembre 2025, Laurent Lagneau)
.
Il y a un an, la Direction générale de l’armement [DGA] se félicitait du succès de la première liaison laser stable entre une station sol optique et le nanosatellite Keraunos, celle-ci ayant duré « plusieurs minutes ». Et d’expliquer que cette « première mondiale » allait « rendre possible l’utilisation de communications laser spatiales sur des plateformes mobiles terrestres, navales ou aériennes ».
Dévoilé en 2021 lors du Forum Innovation Défense [FID], le projet Keraunos [« foudre » en grec ancien] avait été confié par l’Agence de l’innovation de défense [AID] à deux entreprises accompagnées par Definvest, le fonds d’investissement du ministère des Armées, à savoir Unseenlabs, spécialiste de la détection de radiofréquences par satellite, et Cailabs, alors connue pour avoir développé une solution permettant de « mettre en forme » la lumière dans une fibre optique afin d’augmenter significativement la vitesse de transmission des données.
3. THA : la base aérienne d’Istres se prépare à mettre en œuvre le dirigeable stratosphérique Stratobus
(OPEX 360, 14 septembre 2025, Laurent Lagneau)
.
Dévoilée par le ministère des Armées lors du dernier salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, la stratégie pour la Très Haute Altitude [THA], c’est à dire pour une zone comprise entre la fin de l’espace aérien contrôlé et le début de l’espace extra-atmosphérique, repose sur trois piliers, à savoir la détection [radars, dont le système Nostradamus], l’interception des aéronefs [ballons, dirigeables, etc.] hostiles et l’exploitation.
S’agissant de ce dernier point, il s’agit de « renforcer la supériorité des forces françaises » en leur donnant les capacités nécessaires en matière de renseignement, de transmissions, de guerre électronique, voire de frappe dans la profondeur, afin de leur permettre de tirer avantage de la THA.
Sans toutefois préciser leurs usages potentiels, cette stratégie ministérielle a évoqué trois projets capacitaires : le ballon stratosphérique manœuvrant BALMAN, conçu par Hemeria sous la maîtrise d’ouvrage du Centre national d’études spatiales [CNES], le pseudo-satellite [ou HAPS, pour High Altitude Permanent System] Zephyr, un avion « solaire » proposé par Airbus, et le dirigeable autonome Stratobus, développé par Thales Alenia Space depuis maintenant plus de dix ans.
TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPECIALISES
.
ESPRITSURCOUF vous offre un tour d’horizon des titres de fond propres à susciter la réflexion de défense et de sécurité
Alpes – Maritimes : sept unités de gendarmerie reçoivent leur fanion lors d’une cérémonie solennelle.
(Gendinfo, 12 septembre 2025, BCOM RGPACA)
.
Ce mardi 9 septembre 2025, à Nice, sept unités du Groupement de gendarmerie départementale des Alpes-Maritimes se vont vu remettre leur fanion, à l’occasion d’une cérémonie solennelle.
Ce mardi 9 septembre 2025, une cérémonie militaire inédite s’est tenue sur la place d’armes de la caserne Ausseur de Nice, sous la présidence du colonel Benoît Taponat, commandant le Groupement de gendarmerie départementale (GGD) des Alpes-Maritimes (06) et en présence de Monsieur Laurent Hottiaux, préfet des Alpes-Maritimes. Pour la première fois, les Compagnies de gendarmerie départementale (CGD) de Cannes, Grasse, Menton, Nice, Puget-Théniers, ainsi que l’Escadron départemental de sécurité routière (EDSR) et le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Saint-Sauveur-sur-Tinée ont reçu leur fanion de commandement.
Symbole d’identité, de cohésion et d’engagement, ce fanion incarne également le lien entre gendarmes, élus, autorités et population. À travers cet événement, le Groupement réaffirme son attachement au territoire, ainsi qu’à sa mission de protection des habitants.
L’ordre européen vu du Kremlin
(Télos, 17 septembre 2025, Bernard Chappedeleine)
.
Droits de l’homme, intégrité territoriale, sécurité collective : trois concepts qui, dans l’interprétation des dirigeants russes actuels, doivent jeter les bases d’un continent hiérarchisé et morcelé, très éloigné de l’esprit qui a présidé il y a un demi-siècle au lancement du processus d’Helsinki.
Le 1er août 1975 les chefs d’État et de gouvernement des pays européens (à l’exception de l’Albanie), ainsi que les dirigeants des États-Unis et du Canada, réunis au sein de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE), adoptaient l’Acte final d’Helsinki[1]. Ce document définissait les principes (le « décalogue ») qui, dorénavant, devaient contribuer à assurer la sécurité, promouvoir la coopération économique et garantir le respect des droits de l’homme dans une Europe divisée. Ce « décalogue » a été intégré en 1990 dans la « Charte de Paris » qui marque la fin de la guerre froide et l’espoir d’un continent réunifié. Signe des temps, le cinquantenaire de cet événement majeur de l’après-guerre en Europe n’a guère été relevé. Alors qu’on s’interroge sur les chances d’une négociation pour mettre fin aux combats en Ukraine, les commentaires suscités en Russie par cet anniversaire sont riches d’enseignements sur le sens que le régime de Vladimir Poutine attribue désormais aux notions de droits de l’homme, d’intégrité territoriale et de sécurité collective.
https://www.telos-eu.com/fr/lordre-europeen-vu-du-kremlin.html
Planisphère. Quelle question allemande en Europe ? Avec T.Garcin
(Diploweb, 17 septembre 2025, Emilie Bourgoin, Pierre Verluise, Thierry Garcin)
.
L’ALLEMAGNE occupe une place particulière dans l’Union européenne : à la fois puissance économique centrale, État fédéral singulier, héritière d’une histoire tourmentée. Elle reste un acteur ambivalent dans les dynamiques de l’Union européenne et de l’OTAN. À travers cet entretien, Thierry Garcin déconstruit plusieurs idées reçues sur la relation franco-allemande, le rôle de l’Allemagne dans l’élargissement européen, ses rapports avec la Russie, la Chine et sa vision de la défense européenne. Il met en lumière les tensions entre les intérêts nationaux allemands et ceux de l’Union européenne dans un contexte géopolitique instable.
Le mythe du « couple franco-allemand »
L’expression « couple franco-allemand », fréquemment utilisée depuis les années 1980, est critiquée par Thierry Garcin comme étant une image surannée, inadaptée à la réalité des rapports entre Paris et Berlin. Il propose d’abandonner les métaphores comme « binôme », « axe » ou « tandem » pour préférer celle du moteur franco-allemand, plus dynamique et réversible. En effet, depuis l’unification de l’Allemagne, les équilibres ont changé et cette relation ne repose plus sur la même base historique.
https://www.diploweb.com/Planisphere-Quelle-question-allemande-en-Europe-Avec-T-Garcin.html
ARTICLES EN LANGUE ÉTRANGÈRE
![]() |
Si vous souhaitez lire un article d’ESPRITSURCOUF dans une autre langue que celle de la publication ? Suivez la méthodologie suivante pour le français, l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le portugais, l’italien, le néerlandais, le polonais ou le russe. Cliquez ici. |
- https://breakingdefense.com/2025/09/russian-threat-pushes-sweden-to-additional-2-9-billion-defense-spending-pledge-for-2026/
- https://spacenews.com/to-lead-in-space-we-must-go-all-in-on-our-industrial-base/
- https://leehamnews.com/2025/09/16/tariffs-trade-and-turbines-aerospace-leaders-call-for-zero-barriers-at-global-summit/
- https://thedefensepost.com/2025/09/14/australia-nuclear-submarine-facility/
- https://www.iris-france.org/globalization-is-dead-but-planetarization-has-yet-to-be-born/
- https://kyivindependent.com/how-russias-drone-incursion-into-poland-skirted-the-line-of-natos-escalation-policy/
- https://www.kyivpost.com/post/60324
- https://www.themoscowtimes.com/2025/09/16/russia-and-belarus-stage-simulated-nuclear-strike-during-zapad-2025-war-games-a90539
- https://www.defenseone.com/business/2025/09/pentagons-new-startup-focus-pushing-established-companies-try-new-strategies/408161/?oref=d1-featured-river-top
POUR LIRE LA TRADUCTION
Si vous souhaitez lire un article d’ESPRITSURCOUF dans une autre langue que celle de la publication
PARU AU JOURNAL OFFICIEL
.
Décret n° 2025-965 du 16 septembre 2025 modifiant le décret n° 2019-973 du 20 septembre 2019 relatif à la situation des anciens Premiers ministres
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000052249875


RSS - Articles
Laisser un commentaire