- ACTUALITÉS INTERNATIONALES
- LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
- INDUSTRIE ET ECONOMIE
- GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ
SOMMAIRE
- ACTUALITÉS INTERNATIONALES :
- Les « révolutions » arabes, selon un ambassadeur…
- Corée du Nord : la provocation de trop ?
- Un nouveau départ pour le couple franco-allemand
- LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE :
- Défense : Macron, un programme au son de la canonnière
- Sylvie Goulard, une européenne à la défense
- Logistique opérationnelle terrestre, enjeu des 20 prochaines années
- INDUSTRIE ET ÉCONOMIE :
- Le déclin du commerce physique menace l’emploi américain
- Cessons d’idolâtrer le numérique !
- Ce que WannaCry nous dit sur la régulation du chiffrement
- GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ:
- La géopolitique et le sacré – la cérémonie et l’installation du nouveau président de la République française.
- Police, armée, gendarmerie, douane, pénitentiaire, communauté de renseignement et centre de coordination : le labyrinthe de l’organisation française du renseignement
- Donald Trump destitué : un scénario envisageable ?
de Jacques Raimond
ACTUALITÉS INTERNATIONALES
1 – Les « révolutions » arabes, selon un ambassadeur… (Proche&Moyen-Orient-Online, Guillaume Berlat)
« Quand on ne sait pas où l’on va, tous les chemins mènent nulle part » (Henry Kissinger). Cette citation – d’une grande actualité – est reprise par Yves Aubin de la Messuzière dans son ouvrage récent consacré aux « révolutions arabes »1. Dans l’abondante littérature auquel ont donné lieu, ces dernières années, les mal nommés « printemps arabes », le point de vue d’un ancien ambassadeur, grand connaisseur du monde arabe (ancien directeur d’Afrique du nord Moyen-Orient au Quai d’Orsay, ambassadeur en Irak, au Tchad, en Tunisie), connu pour son franc parler est bienvenu. À l’œil du diplomate d’hier, il ajoute celui du chercheur d’aujourd’hui. Il mêle utilement la pratique à la théorie2. Rappelons que l’auteur avait livré, en 2011, ses mémoires d’ambassadeur en Tunisie sous le régime Ben Ali3. Que peut-on dire de son dernier ouvrage ? Deux choses : excellente démarche rétrospective et modeste démarche prospective.
Une excellente démarche rétrospective
Reconnaissons à l’ancien ambassadeur, expert du monde arabe, plusieurs qualités non négligeables par les temps qui courent : bonne plume, approche logique, connaissance précise de l’histoire ancienne et récente, capacité de synthèse… Les chapitres s’enchaînent habilement : ressorts des révoltes arabes, échec de l’islam politique débouchant sur une expansion du jihadisme, sunnisme contre chiisme, tragédie syrienne, énigme saoudienne, malédiction de l’or noir, malédiction proche-orientale pour les États-Unis, retour impérial de la Russie, centralité du conflit israélo-palestinien, décomposition des États et recomposition géopolitique. Chaque problématique est décortiquée, disséquée et replacée dans son contexte historique, politique, diplomatique, économique, social… pour notre plus grand bonheur. La connaissance de la langue arabe, de l’histoire des civilisations de ce diplomate issu du corps d’orient est un atout de qualité. Ce panorama du monde arabe contemporain sonne juste avec ses cohérences, ses contradictions tant à l’échelon national que régional. Il fait apparaitre ses éléments de continuité et de rupture. « Les intérêts géopolitiques, stratégiques et économiques des deux puissances régionales que sont l’Iran et l’Arabie saoudite viennent instrumentaliser le religieux et renforcer l’identitarisme et les replis communautaires qui ravagent la région » souligne Yves Aubin de la Messuzière.
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http://prochetmoyen-orient.ch/les-revolutions-arabes-selon-un-ambassadeur/
2 – Corée du Nord : la provocation de trop ? (Asialyst, Olivier Guillard)
Et la très défiante Corée du Nord se manifesta une nouvelle fois. De la pire manière qui soit s’entend et en soignant, selon une pratique coutumière bien établie, le timing de son (détestable) propos. Non pas que l’événement en soi – dans la péninsule coréenne et par-delà – ait pris grand monde au dépourvu : qu’il fut nucléaire ou balistique, l’essai « imaginé » par les observateurs du retors dossier nord-coréen était attendu si ce n’est annoncé. Ce dernier arriva donc ce dimanche 14 mai au matin, non pour « accompagner » l’investiture du 8e président de la Ve République française, mais davantage pour signaler à son homologue sud-coréen Moon Jae-in, entré en fonction cinq jours plus tôt, que la gestion depuis Séoul des rapports inter-coréens et des contentieux divers serait tout sauf une partie de plaisirs, toute libérale et plus ouverte au dialogue entre les deux Corées fut la nouvelle administration du « pays du matin calme ». Célébration « Pyongyang style »Les invitations à la retenue, les appels à la décrispation et à la raison (émis depuis Séoul, Pékin, Washington ou ailleurs) n’y auront donc rien fait. On ne saurait en l’occurrence parler de surprise. Moins d’une semaine après que le successeur de Park Geun-hye ait investi la Maison Bleue (Palais présidentiel sud-coréen), Pyongyang opta d’entrée de jeu, malgré un contexte bilatéral (enfin) moins obtus, pour l’épreuve de force et la défiance. Un terrain des plus connus, mais de plus en plus périlleux, quoi qu’elle puisse en penser, pour la direction de l’austère Corée du nord notamment. Le nouveau chef de l’État sud-coréen, Moon Jae-in, jugea « profondément regrettable » le nouvel aventurisme de son énigmatique homologue du Nord, Kim Jong-un, ajoutant, entre colère froide et déception : « Notre porte reste ouverte à la Corée du nord pour un dialogue, mais nous devons réagir de manière décisive aux provocations nord-coréennes, pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté. Nous devons montrer que le dialogue n’est possible que si le Nord modifie son attitude. » Le chef du gouvernement nippon, Shinzo Abe, parla quant à lui de « grave menace contre le Japon », alors que la Maison-Blanche, sur un ton volontairement univoque, décrivait la Corée du nord comme une « menace flagrante depuis bien trop longtemps ». Un verbiage convenu qui n’aura pas ébranlé sur cette seule base rhétorique et policée le socle du pouvoir nord-coréen.
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https://asialyst.com/fr/2017/05/15/coree-du-nord-provocation-de-trop/
3 – Un nouveau départ pour le couple franco-allemand (desidéespourdemain, Institut Montaigne)
Ramon Fernandez, directeur général délégué en charge des finances et de la stratégie du groupe Orange et président de notre groupe de travail sur l’avenir de l’Europe, nous livre ici son analyse de la visite du président Emmanuel Macron à Berlin le 15 mai dernier.
Que retenez-vous de cette visite du président de la République ?
La première rencontre officielle entre deux chefs d’Etat ou de gouvernement est avant tout une prise de contact qui donne souvent le ton de la relation future. La rencontre entre un président de la République française et un(e) chancelier(e) allemand(e) revêt toujours une importance particulière. De la concorde entre les gouvernements des deux principales économies de la zone euro dépend la réussite des politiques et des initiatives qui seront menées au niveau européen. Il en va ainsi depuis le plan Schuman de 1950 dont la finalité était l’unification du marché du charbon et de l’acier entre la République fédérale d’Allemagne, la France, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas et le Luxembourg. C’est pour cette raison que cette visite est au fil du temps devenue un rite, un point de passage obligé. Il s’agit pour les deux dirigeants de se donner des gages de confiance mutuels et d’engager des premières discussions sur les propositions qu’ils pourront défendre conjointement sur la scène européenne. La visite du président Macron à Berlin a ceci de particulier qu’elle est celle d’un partisan résolu et sincère de la construction européenne. Rappelons qu’Emmanuel Macron a été l’un des rares candidats – si ce n’est le seul – à mettre systématiquement en avant le drapeau européen lors de sa campagne. Berlin semble avoir pris conscience de l’opportunité historique que représente l’élection de notre nouveau président. Ces dernières années, le lien de confiance entre les deux pays s’est profondément distendu, ce qui explique en partie l’incapacité de l’Union européenne (UE) à répondre efficacement aux attentes des citoyens
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LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
1 – Défense : Macron, un programme au son de la canonnière (La Tribune, Michel Cabirol)
Pour Emmanuel Macron, plus question de baisser la garde en matière de défense. Cela se traduit par une hausse du budget de la défense. (Crédits : POOL) Le programme d’Emmanuel Macron en matière de défense n’évoque plus comme en 2012 les économies que devrait faire l’armée. Au vu de la menace terroriste et de l’instabilité géopolitique chronique, la rhétorique est devenue plus guerrière. Fini le temps où la défense était la variable d’ajustement du budget français. Il est redevenu une priorité de l’Etat. Le programme en matière de défense d’Emmanuel Macron n’échappe pas à cette nouvelle règle. Il faut dire que la menace terroriste, notamment djihadiste, qui atteint un très haut niveau d’alerte, et l’instabilité géopolitique chronique d’un nouveau monde (Cyberattaques, Russie, Corée du Nord, Iran, Irak, Afghanistan, Syrie, Libye, Sahel…), sont pour le nouveau président de 39 ans des questions prioritaires lors de son quinquennat. Emmanuel Macron va étrenner rapidement ses galons de chef des armées lors du sommet de l’OTAN programmé le 25 mai, où il rencontrera le président américain Donald Trump. Il se rendra en fin de semaine auprès des forces françaises déployées à l’étranger, a priori au Mali, pour une visite aux soldats engagés dans le cadre de l’opération antiterroriste Barkhane. Pour le nouveau chef des armées, il n’est donc plus question de baisser la garde en matière de défense. Cela va se traduire par une hausse du budget de la défense. Seule ombre au tableau, un service militaire réduit d’un mois, qui a tout l’air d’une mesure gadget. En tout cas, une mesure très onéreuse dans un contexte de contrainte budgétaire.
Une journée sous le signe de la défense
Au cours de sa journée de dimanche marquée par la passation de pouvoir avec François Hollande, le nouveau chef des armées a tenu à rendre en compagnie du chef de l’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, une visite surprise à l’hôpital militaire de Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine), « au chevet des soldats blessés au combat ». Un geste fort vis-à-vis des militaires qui versent régulièrement leur sang pour la France. Après la cérémonie d’intronisation, Emmanuel Macron a également passé en revue les troupes et écouté sa première Marseillaise de président dans les jardins de l’Elysée tandis que résonnaient 21 coups de canon. Le président est ensuite monté dans un command car pour se rendre à l’arc de Triomphe via l’avenue des Champs-Elysées. Comme lors de sa première sortie de président élu à l’occasion du 8-Mai, il a salué les anciens combattants et ravivé la flamme du Soldat inconnu. Il a ensuite déjeuné à l’Elysée avant de s’entretenir avec son chef d’Etat-major particulier, l’amiral Bernard Rogel, à propos des codes de la force de dissuasion nucléaire.
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http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/defense-macron-un-programme-au-son-de-la-canonniere-713145.html
2 – Sylvie Goulard, une européenne à la défense (La Tribune)
La députée européenne Sylvie Goulard, nommée ministre des Armées, a du pain sur la planche pour faire avancer l’Europe de la Défense. Son atout : un réseau hors pair. Si le but était d’envoyer au reste de l’Europe le signal que la France veut avancer vers une intégration plus poussée en matière de défense, il eut été difficile de faire un meilleur choix que celui de la député européenne Modem Sylvie Goulard. Élue au Parlement européen depuis 2009, cette Marseillaise a fait de l’Union européenne son centre d’intérêt exclusif depuis sa sortie de l’ENA (promotion Liberté-Egalité-Fraternité) en 1989 et ses débuts au Quai d’Orsay.
Une diplomate atypique
Elle y suit la négociation du traité de réunification allemande. Mais la carrière diplomatique « classique » ne l’attire pas. Elle endosse pendant deux ans les habits de chercheur au CERI, le centre de recherche international de Sciences-Po Paris, dont elle est ancienne élève, avant de rallier le cabinet du Président de la Commission européenne, Romano Prodi. Elle a 37 ans et ne s’éloignera plus guère de Bruxelles et des affaires européennes. C’est François Bayrou qui, en 2009, lui donne une chance d’entrer pour de bon en politique. Elue dans la circonscription de l’Ouest sur une liste Modem, elle siège à la commission des Affaires économiques et monétaires et s’investit dans le sujet le plus chaud du moment : la législation financière que la Commission Barroso enfourne à grandes pelletés dans la machine législative suite à la crise de 2008. En dépit des relents nationalistes du François Bayrou de la campagne présidentielle de 2007, le MoDem est membre de l’Alliance des Libéraux et Démocrates Européens, dirigée par le très fédéraliste Guy Verhofstadt. Elle la rejoint et en devient une des figures influentes. Auteur de plusieurs brefs et vifs essais sur l’intégration européenne, qu’elle écrit l’été en Provence, inlassable lectrice des Pères Fondateurs, polyglotte (elle peut faire des conférences aussi bien en anglais, qu’en italien et en allemand), elle se tient à l’écart des amitiés nationales et partisanes et en profite pour continuer à tisser un réseau au plus haut niveau, ce qui lui vaut des reproches d’arrogance de ses compatriotes. Elle n’en a cure.
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3 – Logistique opérationnelle terrestre, enjeu des 20 prochaines années (Défense, armée de terre)
Le 16 mai, le numéro 2 de l’armée de Terre, le général Houitte de La Chesnais (MGAT) s’est rendu à Montlhéry pour visiter le commandement de la logistique des forces (COM LOG), créé il y a près d’un an. Solidement implanté dans l’organisation de l’armée de Terre, cette nouvelle entité régit à elle seule l’intégralité de la préparation logistique des unités de l’armée de Terre et optimise l’emploi des capacités d’acheminement routier, tout en assurant la formation des logisticiens. Par cette visite, c’est toute l’importance de la logistique opérationnelle terrestre qui a été soulignée. Créé officiellement le 1er juillet 2016, le COM LOG est à l’image d’une armée de Terre nouvelle, marquée par la mise sur pied du modèle « Au contact ». A l’occasion de sa visite, le MGAT développe cette légitimé : « La création du Commandement logistique répond à un besoin de mise en cohérence des acteurs de la chaîne logistique, qui est une capacité clef de l’armée de Terre. Il donne davantage de visibilité à une fonction essentielle dans la planification et la conduite des opérations modernes. L’objectif est d’ailleurs de faire du COMLOG un pôle de référence national et multinational en matière de logistique opérationnelle terrestre. ».
Le jeune COM LOG déjà en action
À ce titre, le COM LOG est déjà engagé sur de nombreux théâtres d’opération, comme BARKHANE avec le déploiement d’un échelon de commandement du groupement tactique logistique et de deux sous-groupements logistique à Gao et N’Djamena. Le COM LOG a également mis sur pied une structure de soutien national France et un détachement logistique pour DAMAN et LYNX. Il participe en parralèle, de manière permanente, à l’opération SENTINELLE (en moyenne 9 unités Proterre) et au transport de surface interarmées (engagement de 290 militaires, 140 véhicules et armement de 5 plateformes interarmées).
Une organisation dynamique et efficace
Pour accomplir ses missions, le COM LOG s’articule autour de trois niveaux complémentaires permettant le bon fonctionnement de l’ensemble du commandement. L’état-major du COM LOG, situé à Lille, est à ce titre la tête de chaîne (niveau conception) de la logistique opérationnelle de l’armée de Terre. Le niveau de mise en œuvre rassemble le Poste de commandement de la force logistique (pôle opération), le Centre des transports et transits de surface (pôle acheminement) – tous deux ayant retenu tout particulièrement l’attention du MGAT lors de sa visite – et l’Ecole du train et de la logistique opérationnelle (pôle formation).
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INDUSTRIE ET ÉCONOMIE
1 – Le déclin du commerce physique menace l’emploi américain (The economist/ Le nouvel économiste)
L’histoire d’amour des Américains avec le shopping a migré en ligne. L’addition sera lourde.
À le voir, on n’en jurerait pas, mais le centre commercial de Staten Island est un concentré d’optimisme dans une boîte en ciment. Comme dans toutes ces galeries marchandes, la température y est soigneusement modulée. De la musique pop banale coule le long des travées beiges. Les trois grands magasins du centre commercial sont la trinité marchande des grandes enseignes américaines en péril : Macy’s, J.C. Penney et Sears. Ici, les trois sont en train de fermer. Mais dans ce ‘mall’ – centre commercial – en particulier, une renaissance est en cours. Des équipes d’ouvriers sont au travail pour agrandir sa surface à 218 300 mètres carrés, une extension de presque un cinquième de sa surface actuelle. Le mall accueillera plus d’enseignes, un nouveau cinéma, des restaurants. Dans ce qui va devenir l’ancienne aile, les commerces qui périclitent céderont la place à d’autres. Le grand magasin Sears sera bientôt confiné dans un quart de la surface qu’il occupait à l’origine. Deux enseignes européennes de discount, Lidl et Primark, prendront sa place. GGP, le fonds de placement immobilier (FPI) propriétaire du centre commercial, estime que les 231 millions de dollars injectés dans l’extension produiront de beaux dividendes d’ici 2019. “Le bon immobilier commercial rapporte de l’argent” assure Sandeep Mathrani, le patron de GGP. En sa faveur, il y a le fait que ce centre commercial est le seul et unique sur l’île peuplée de Staten Island. “Les trois grands magasins du centre commercial sont la trinité marchande des grandes enseignes américaines en péril : Macy’s, J.C. Penney et Sears” Ailleurs, le futur du shopping américain a bien triste figure. Le centre commercial The Shoppes de Buckland Hills, à proximité de Hartford, dans le Connecticut, appartient aussi à GGP mais là, pas de projet d’investissement. Le parking est presque désert. On ignore si les succursales de J.C. Penney, Macy’s et Sears resteront ouvertes, et qui les remplacera si elles ferment. Le centre commercial américain est en butte à la concurrence incessante du commerce électronique et des autres commerces à proximité. Un vendeur attend patiemment les clients derrière sa caisse. “Jour après jour, ça devient pire” soupire-t-il.
Adapter le ‘mall’
Adapter le ‘mall’ : c’est le grand problème du commerce de détail américain. Tous les centres commerciaux, tous les magasins ne sont pas à l’agonie. Pour l’instant, le taux d’occupation des surfaces commerciales reste sain. Les consommateurs n’ont pas cessé d’acheter. Mais leurs comportements d’achat ont changé, pour le plus grand bénéfice d’autres activités commerciales comme les restaurants, les hôtels, les sites de e-commerce, et surtout d’Amazon. Résultat : un secteur économique géant et bien établi glisse dans une crise. L’an dernier, environ 4 000 magasins ont définitivement fermé. En 2017, plus du double pourraient mettre la clef sous la porte, selon la banque Credit Suisse. La confiance des ménages est solide et le chômage est au plus bas de ce qu’il a été durant cette décennie. Mais S&P Global Ratings s’attend à un nombre de faillites plus élevé qu’en 2009, quand l’économie américaine touchait le fond de la récession. La grande question est : jusqu’où et à quel rythme le commerce physique peut-il sombrer ? Ce qui aurait des conséquences non seulement pour les commerçants et les propriétaires de baux commerciaux, mais aussi pour les institutions financières qui gravitent autour, des banques aux compagnies d’assurance-vie. Le poids du commerce américain (à l’exception d’Amazon), en capitaux propres et en dette, dépasse aujourd’hui les 2 500 milliards de dollars, selon les calculs de The Economist.
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https://www.lenouveleconomiste.fr/declin-commerce-physique-menace-lemploi-americain-60234/
2 – Cessons d’idolâtrer le numérique ! (Causeur, Jacques Bichot)
Les cyberattaques « sans précédent » se succèdent. Celle qui avait ébranlé toute une partie des États-Unis, en octobre 2016, a provoqué un feu de paille journalistique. Il en ira sans doute de même pour la cyberattaque mondiale qui a fait les gros titres des médias le 15 mai 2017. Mais nous sommes loin d’avoir atteint le maximum de la délinquance informatique : les objets connectés, notamment, offriront dans quelques années des opportunités supplémentaires aux pirates. Imaginons les facilités dont profiteront les opérateurs de « rançongiciels » lorsque nos voitures, nos chauffages, nos appareils ménagers, et les machines dans les entreprises, seront connectés, et qu’il sera possible à des malfaiteurs astucieux de prendre leur contrôle à distance…
Dans bien des cas, une perte de temps…
Le « tout numérique » est un engouement « politiquement correct », comme le furent en leur temps le chauffage au charbon et la production d’énergie par les machines à vapeur. Au début d’une révolution technologique, le sentiment du progrès rend peu sensible aux inconvénients que présentent d’une part les nouvelles techniques en elles-mêmes, et d’autre part l’usage maladroit ou volontairement nocif qui en est fait. À cet égard, la facilité de la délinquance informatique n’est qu’un aspect parmi plusieurs. La mauvaise maîtrise de l’outil est une source de destruction de valeur tout aussi importante. Les administrations, notamment, ont de la difficulté à se doter de logiciels adaptés aux services qu’elles ont à rendre. Pressées par des responsables qui, souvent, n’y connaissent pas grand-chose, les services mettent ou font mettre en place des outils inadaptés, censés faciliter le travail, mais qui en fait se traduisent par des pertes de temps pour les agents et pour les administrés ; le drame qu’ont été les cafouillages informatiques du RSI pour de nombreuses petites entreprises en est un exemple parmi d’autres.
…et donc d’argent!
Nous avions, dans un précédent article, attiré l’attention sur le coût économique impressionnant que génère la facilitation par le numérique – ou plus exactement par une certaine organisation du numérique – des incivilités en tous genres, à commencer par les spams.
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https://www.causeur.fr/tout-numerique-cyberattaque-44430.html
3 – Ce que WannaCry nous dit sur la régulation du chiffrement (Silicon, Reynald Fléchaux)
Pour Tristan Nitot, la crise WannaCry montre que des gouvernements ne devraient pas détenir des secrets susceptibles de mettre en péril la sécurité globale des systèmes. A méditer alors que se profile une régulation européenne sur le chiffrement. Une démonstration par l’absurde ? C’est en tout cas la façon dont Tristan Nitot, le fondateur de Mozilla Europe aujourd’hui chef produit chez Cozy Cloud, interprète les récents ravages du ransomware WannaCry, qui a occupé la Une des médias internationaux le week-end dernier. Pour l’auteur de Surveillance://, l’épisode montre surtout l’incapacité des Etats, y compris ceux dotés de moyens considérables comme les Etats-Unis, à protéger leurs secrets. Car, avant de ‘récupérer’ un exploit développé par la NSA (EternalBlue), WannaCry n’était, dans sa première version, qu’un ransomware de plus à la capacité de nuisance limitée. Le lien avec le chiffrement ? Pour Nitot, l’affaire montre le danger qui existe à mettre entre les mains d’autorités des secrets ou des armes numériques capables de saper la sécurité informatique globale. Or, c’est ce que réclament, selon lui, les gouvernements souhaitant affaiblir le chiffrement.
« L’industrie doit tenir bon »
« Des gouvernements nous expliquent que le chiffrement fort est gênant dans l’exercice de leurs fonctions, et qu’il faudrait passer à un chiffrement à deux vitesses, pour lequel le gouvernement disposerait de clés spéciales, écrit Tristan Nitot, sur le blog de Cozy Cloud. Pour eux, en possession de telles clés, déchiffrer les communications serait facile, mais cela resterait presque impossible pour tout le reste du monde. Mais on l’a vu encore et encore, et WannaCry n’est qu’un exemple supplémentaire, les gouvernements n’arrivent pas à garder de tels secrets. Les clés spéciales finiront par fuiter, ce qui veut dire que le chiffrement fort deviendra d’un coup faible. La sécurité informatique ne sera plus qu’un bon souvenir. » De quoi saper la confiance dans toute les applications numériques. « En d’autres mots, l’économie du monde s’arrêtera dans un grand fracas », pronostique l’expert. Qui ajoute : « En tant qu’industrie, nous devons tenir bon et refuser de dégrader la force du chiffrement, nous devons refuser les clés spéciales pour le gouvernement.»
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http://www.silicon.fr/wannacry-regulation-chiffrement-175267.html
GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE
ET DE SÉCURITÉ
1 – France. La géopolitique et le sacré – la cérémonie et l’installation du nouveau président de la République française. (Diploweb, Gérard Dumont, Samuel Pruvot).
Recteur, Gérard-François Dumont est Professeur à l’Université de Paris-Sorbonne. Président de la revue Population & Avenir. Membre du Conseil scientifique du Centre géopolitique qui soutient le Diploweb.com. Samuel Pruvot, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, rédacteur en chef à « Famille chrétienne ».
Voici une lecture géopolitique de l’installation d’E. Macron à la présidence de la République. Le recteur Gérard-François Dumont faisait partie des 400 invités à la cérémonie qui s’est déroulé le dimanche 14 mai 2017 dans la salle des fêtes de l’Elysée pour l’installation du nouveau président de la République française Emmanuel Macron. Il précise les caractéristiques de cette cérémonie et montre combien son objet est d’exercer des effets géopolitiques internes et externes. Propos recueillis par Samuel Pruvot.
Samuel Pruvot (S.P.) : Que retenez-vous du cadre de la passation des pouvoirs ?
Gérard-François Dumont (G.F.D.) : Le premier symbole tient aux lieux mêmes où ce déroule cette cérémonie « d’installation », puisque c’est le terme qui figure sur le carton officiel d’invitation. En effet, la présidence de la République est d’abord symbolique par le lieu : sa localisation au centre de Paris, à coté de l’avenue la plus connue au monde, les Champs Elysées ; son histoire à la fois royale puisque ce palais naît pour la favorite de Louis XV, la marquise de Pompadour, et impériale, puisque Napoléon 1er, puis Napoléon III en firent leur résidence. On sait d’ailleurs que le symbole est si fort que le général Charles de Gaulle renonça à installer dans un autre lieu la présidence de la République, comme il l’avait envisagé en raison du caractère mal commode du palais pour la vie courante. Les caractéristiques architecturales de l’Elysée sont également symboliques : un palais du XVIIIe siècle enserré dans une vaste cour qui semble avoir été faite pour accueillir ce large tapis rouge qui agrémente la réception des invités de marque. Un tapis rouge qui nous plonge aussi dans l’histoire puisque l’idée de couvrir ainsi le sol lors de cérémonies provient de l’Antiquité. Cet usage s’est tellement généralisé que, par exemple, le festival de Cannes est symbolisé par son tapis rouge qui fait entrer dans le septième art.
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2 – Police, armée, gendarmerie, douane, pénitentiaire, communauté de renseignement et centre de coordination : le labyrinthe de l’organisation française du renseignement (Sécurité intérieure, Pierre Berthelet).
Le Sénat a publié un rapport dressant le paysage institutionnel du renseignement. Pour le moins que l’on puisse dire, ce paysage est labyrinthique. Pour y voir plus clair et pour commencer, il est possible de distinguer deux types d’organisme : les services de la communauté de renseignement et ceux chargés de la coordination (même si les sphères se recoupent). La communauté de renseignement (qui compte l’Académie du renseignement et le Coordonnateur national du renseignement) se subdivise en services du « premier cercle » et du « second cercle ». Il y a d’abord, les services spécialisés de renseignement (au nombre de 6). Ce sont les services du « premier cercle ». Les services dits du « second cercle » sont ceux qui peuvent être autorisés à recourir aux techniques de renseignement. Certains sont évoqués dans ce rapport, mais il ne faut pas oublier d’autres comme le service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (SIRASCO) et la direction du renseignement de la Préfecture de Police de Paris. Outre ces membres de la « communauté du renseignement », il convient de mentionner la coordination interministérielle, avec d’un côté, les instances en matière de coordination stratégique et de l’autre les centres de coordination.
Les 6 services du 1er cercle
- La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE)
Rattachée au ministère de la Défense, la DGSE est le service de renseignement extérieur de la France, avec une double mission de renseignement et d’action. La DGSE détient le monopole de l’action clandestine à l’étranger. Fin 2015, les effectifs de la DGSE, s’élevaient à 6 315 agents. Ils ont été portés à 6 463 fin 2016. Il convient de noter que les effectifs de la DGSE progressent de manière constante depuis 2008.
- La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI)
La Direction générale de la sécurité intérieure a été créée en 2014. Elle reprend les missions de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), créée en 2008, elle-même issue de la fusion de la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG), née en 1907, et de la Direction de la surveillance du territoire (DST), créée en 1944. La DGSI est compétente en matière de contre-espionnage, de lutte contre le terrorisme, de lutte contre les extrémismes ou les séparatismes violents (comme en Corse ou au Pays basque), de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication, et de contre-ingérence criminelle ; elle contribue à la surveillance des communications électroniques et radioélectriques.
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3 – Donald Trump destitué : un scénario envisageable ? (Iris, le point de vue de Marie-Cécile Naves)
Le président états-unien accumule les scandales politiques, au point que certains évoquent la possibilité d’un impeachment. Le point de vue de Marie-Cécile Naves, chercheuse associée à l’IRIS.
Comment interpréter les agissements, décriés, de Donald Trump envers la justice états-unienne ?
Le limogeage brutal, le 9 mai dernier, du directeur du FBI James Comey, puis les justifications discordantes des différents porte-parole du président – que celui-ci a même contredits en renchérissant sur son compte Twitter -, montrent que rien ne va plus à Washington. Cette semaine, le New York Times a dévoilé que Donald Trump avait demandé à Comey d’arrêter d’enquêter sur Michael Flynn, son éphémère conseiller à la sécurité nationale. Celui-ci avait été remercié en février dernier car il est soupçonné d’avoir laissé entendre aux Russes, avant même sa prise de fonction à la Maison blanche, que Trump annulerait les sanctions contre Moscou sur la question ukrainienne, ce qui est illégal. Le président aurait notamment formulé cette demande à Comey – cela a son importance – après l’éviction de Flynn. La veille de cet article du New York Times, le Washington Post a révélé que Trump avait déclassifié des informations secrètes sur les modus operandi de Daech (en particulier sur la manière de commettre des attentats dans les avions). Selon le journal, le président aurait communiqué ces renseignements lors d’une réunion dans le bureau ovale au ministre russe des Affaires étrangère et à l’ambassadeur russe aux États-Unis. Une « course à l’enquête russe » s’est engagée entre les deux grands quotidiens nationaux, que Trump critique sans cesse et qui n’ont donc pas de raison de lui faire de cadeau. C’est pour cela aussi que la comparaison avec le Watergate est souvent évoquée, car ce sont deux journalistes du Washington Post qui ont fait tomber Richard Nixon. Trump risque de payer le prix de son goût du conflit et du clivage, oubliant que la grande presse nationale est un contre-pouvoir redoutable, surtout quand elle est attaquée comme c’est le cas depuis la dernière campagne présidentielle. Comey a rédigé des notes après ses échanges avec le président relatant la teneur de leurs conversations. C’est donc, pour l’heure, sa parole contre celle de Trump. Mais ce dernier a une image de menteur et de manipulateur qui lui colle à la peau ; sa crédibilité est donc plus qu’entachée. Le Congrès s’intéresse de près à cette affaire. Jason Chaffetz, président républicain de la commission de surveillance du travail gouvernemental à la Chambre des représentants, a envoyé une lettre le 16 mai au directeur par intérim du FBI pour lui demander de lui faire parvenir « tous les mémos, notes, résumés et enregistrements relatifs à une quelconque communication entre Comey et le président ». De plus, un procureur spécial vient d’être nommé par le département de la Justice pour mener une enquête sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle et sur un éventuel lien avec l’entourage de Trump. Il s’agit d’un ancien directeur du FBI, Robert Mueller, qui a servi sous G. W. Bush et Obama et qui est très respecté de part et d’autre de l’échiquier politique.
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