• ACTUALITÉS INTERNATIONALES
  • LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
  • INDUSTRIE ET ÉCONOMIE
  • GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ 

 

SOMMAIRE 

 

  • ACTUALITÉS INTERNATIONALES :
  1. Le numéro d’équilibriste de Donald Trump en Arabie saoudite
  2. Premiers pas Macron-diplomatiques : changement d’air ou d’ère ?
  3. L’OTAN va devenir un membre à part entière de la coalition anti-EI, mais sans participer aux combats
  • LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE :
  1. Hollande, Macron, mêmes combats
  2. FFDJ : former les chefs tactiques de demain à l’interarmées
  3. Le transport aérien militaire à l’exercice
  • INDUSTRIE ET ÉCONOMIE :
  1. 380 milliards de dollars, le montant hallucinant des accords entre Riyad et Washington
  2. Moody’s menace de diminuer encore la note chinoise
  3. Renault s’empare des Intel Labs France pour ses voitures connectées
  • GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ :
  1. L’écocide, un concept en marche
  2. Bruno Tertrais : « Nous assistons au retour de l’histoire »
  3. L’Inde, un géant hésitant au Proche-Orient

de Jacques Raimond

 

ACTUALITÉS INTERNATIONALES

 

 1 –  Le numéro d’équilibriste de Donald Trump en Arabie saoudite (L’Orient le Jour, Kenza Safi-Eddine)

En visite officielle à Riyad, le président américain a voulu tirer un trait sur la doctrine Obama au Moyen-Orient. Un rapprochement avec les monarchies du Golfe qui pourrait lui coûter cher.

Elle aura beaucoup circulé cette vidéo montrant le président américain Donald Trump dansant, aux côtés de soldats saoudiens et du roi Salmane, la traditionnelle « danse du sabre ». Arrivé samedi à Riyad, le 45e président des États-Unis a reçu un accueil particulièrement chaleureux de la part du souverain saoudien. Si ses prédécesseurs réservaient traditionnellement leur premier déplacement à leur voisin direct – Mexique ou Canada –, M. Trump a choisi la monarchie pétrolière saoudienne. Un premier pas hors continent censé dessiner sa doctrine en politique étrangère, jusqu’ici difficile à esquisser.

Tourner la page de la doctrine Obama

Si le tapis rouge a été déroulé pour l’ancien magnat de l’immobilier, il ne l’avait pas été pour son prédécesseur. Il y a près d’un an, la monarchie saoudienne avait en effet réservé un accueil glacial à Barack Obama, critiqué pour avoir amorcé un début de rapprochement avec l’Iran, grâce notamment à l’accord sur le nucléaire conclu avec Téhéran. La doctrine Obama consistait à créer une sorte d’équilibre entre les deux puissances de la région, l’Arabie sunnite face à l’Iran chiite. L’ancien président américain avait d’ailleurs choisi un autre poids lourd sunnite de la région pour s’adresser au monde musulman, à savoir l’Égypte.

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https://www.lorientlejour.com/article/1052989/le-numero-dequilibriste-de-donald-trump-en-arabie-saoudite.html

 

2 –  Premiers pas Macron-diplomatiques : changement d’air ou d’ère ? (Proche&Moyen-Orient-Online, Guillaume Berlat)

L’occasion fait le larron a-t-on coutume de dire. Au début de l’année 2017, l’affaire était entendue. Le nouveau président de la République était déjà désigné. Il avait pour nom François Fillon, l’ex-collaborateur, Premier ministre de Nicolas Sarkozy. Les multiples péripéties du « Penelopegate » en ont décidé autrement. Ce sera en définitive l’outsider, Emmanuel Macron (39 ans), ex-collaborateur, ministre de l’Économie de François Hollande, que le peuple français choisira le 7 mai 2017 au détriment de la candidate du Front National, Marine Le Pen. Comment se situe-t-il dans une perspective historique, lui dont l’expérience internationale est limitée ? « Mais les successeurs du général de Gaulle ne sont pas issus de la tragédie historique, ils ne sont pas des héros de Corneille. Ils sont les avatars des jeux politiciens ou le résultat d’une cooptation des choix oligarchiques qui ont privilégié le ‘rebranding’. C’est le cas d’Emmanuel Macron, jugé parfait ‘homo politicus néolibéral’, vigoureusement poussé par deux vagues qui se sont conjuguées en sa faveur : celle du ‘dégagisme’, et celle du ‘jeunisme’ »2.  Il importe de dresser un rapide bilan de l’action extérieure de François Hollande pour mieux appréhender les possibles évolutions de son successeur. Il nous faudra nous interroger sur la doctrine et les hommes du président avant de conclure sur ses premiers pas et ses prochaines échéances internationales3.

L’EX-PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE : UN DIPLOMATE GUERRIER

La constitution française confère au président de la République des pouvoirs exorbitants du droit commun, ce que l’on qualifie de domaine réservé. François Hollande a conduit une diplomatie débridée et brouillonne débouchant sur une perte d’influence de notre pays dans le monde.

Des pouvoirs exorbitants du droit commun : le domaine réservé

Sous la cinquième République, la constitution française du 4 octobre 1958 – taillée sur mesure pour le général de Gaulle – confère au chef de l’État d’importantes responsabilités tant dans le domaine de la défense (article 15 : « Le Président de la République est le chef des armées. Il préside les conseils et les comités supérieurs de la défense nationale ») que dans celui de la politique étrangère (article : « Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités »). Voilà pour ce qui est du droit constitutionnel, de la théorie.  Depuis 1958, force est de constater que la pratique a été dans le sens d’une interprétation extensive des prérogatives du président de la République dans ces deux domaines de son action régalienne. S’agissant de la pratique, on ne peut que constater que ces responsabilités s’exercent le plus souvent sans l’aval du parlement (contrôle largement a posteriori, rarement a priori), en particulier dans le domaine des interventions extérieures que le président de la République décide seul si ce n’est avec l’aide de son chef d’état-major (le très influent général Benoît Puga).  Cette situation de quasi-monopole de l’exécutif n’a pas d’équivalent dans les autres démocraties occidentales où le parlement reste vigilant sur l’usage de la force à l’étranger. Une fois encore, nous cultivons le sens de l’exception française avec un art consommé de la supériorité, de l’arrogance intellectuelle. La notion de « Grande Nation » est toujours vivace dans notre posture extérieure.

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https://prochetmoyen-orient.ch/premiers-pas-macron-diplomatiques-changement-d-air-ou-d-ere/

 

3 –  L’OTAN va devenir un membre à part entière de la coalition anti-EI, mais sans participer aux combats (Zone militaire, Laurent Lagneau)

 

Pour sa première participation à un sommet de l’Otan, le 25 mai à Bruxelles, le président américain, Donald Trump, était particulièrement attendu après les propos ambigus au sujet de l’Alliance atlantique lors de la course à la Maison Blanche. Alors que, par exemple, il avait semblé remettre en cause le principe de défense collective, défini dans l’article 5 du Traité de l’Atlantique-Nord, M. Trump n’a pas totalement rassuré les Alliés sur ce point. En revanche, il est revenu à la charge sur la nécessité pour les pays membres de porter leurs dépenses militaires à 2% de leur PIB, conformément à l’engagement pris en septembre 2014, lors du sommet de Newport (Pays de Galles). « L’Otan du futur doit se concentrer sur le terrorisme et l’immigration, ainsi que sur les menaces de la Russie sur les frontières est et sud de l’Otan », a estimé M. Trump, lors de son discours. S’agissant de l’immigration, le président américain a affirmé que « des milliers et des milliers de personnes se répandent dans nos différents pays et se dispersent, et dans de nombreux cas, nous ne savons pas qui elles sont. » Aussi, a-t-il continué, « nous devons être durs, nous devons être forts et nous devons être vigilants. » Et « c’est pour ces mêmes raisons que j’ai été très, très direct avec le secrétaire [général de l’Otan Jens] Stoltenberg et les membres de l’Alliance, quand je leur ai dit qu’ils devaient enfin payer leur part et respecter leurs obligations financières », a poursuivi M. Trump, déplorant que « 23 des 28 nations membres ne payent toujours pas ce qu’elles devraient payer. » Et d’accuser : « C’est injuste envers les contribuables américains. » Sur ce point, le président Trump a répété ce qu’il n’a cessé de dire avant d’entrer à la Maison Blanche (et même après d’ailleurs). Selon lui, les Alliés doivent « d’énormes sommes d’argent ». Et il souhaite que leurs dépenses militaires soient équivalentes à 2% de leur PIB. C’est « le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui », a-t-il insisté. Cet objectif des 2% suscite quelques réticences au sein de l’Otan. Tel est le cas outre-Rhin. Si la chancelière Angela Merkel a pris l’engagement de porter le budget de la Bundeswehr à ce niveau, quelques voix se font entendre, notamment chez les sociaux-démocrates pour en contester la pertinence. « L’Allemagne doit faire plus en matière de dépenses militaires, mais l’Europe veut-elle qu’elle mette 60 milliards d’euros par an dans son armée? », s’était récemment interrogé Sigmar Gabril, le chef de la diplomatie allemande. Quoi qu’il en soit, selon les explications données par M. Stoltenberg, il a été décidé que les « Alliés établiraient des plans nationaux annuels décrivant comment ils comptent respecter l’engagement en matière d’investissements de défense qu’ils ont pris ensemble en 2014.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.opex360.com/2017/05/26/lotan-va-devenir-un-membre-part-entiere-de-la-coalition-anti-ei-mais-sans-participer-aux-combats/

 

LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE

 

1 –  Hollande, Macron, mêmes combats (Le Monde diplomatique, Blog Philippe Leymarie)

En matière de défense, même s’il n’a pas reconduit directement Jean-Yves Le Drian, le président Emmanuel Macron met tout naturellement ses pas dans ceux de son prédécesseur : reconduction de la « lutte antiterroriste » au Sahel et au Levant ; renforcement des effectifs et des moyens des militaires à hauteur de deux points de PIB ; maintien et des alliances et de la dissuasion nucléaire.

Marque de fabrique du nouveau chef de l’État autant que stratégie électorale en vue des législatives, le panachage de soutiens politiques de centre-gauche et centre-droit permet à M. Macron de continuer à surfer sur un consensus en matière de défense et de politique étrangère. Ce consensus entre les deux grandes ailes du « système » — les « socialistes » et les « républicains » — était déjà la règle sous Hollande et même sous Sarkozy. Lire aussi Rémi Carayol, « En Afrique, le spectre d’un djihad peul », Le Monde diplomatique, mai 2017. La préparation d’une « revue stratégique » (Livre blanc), qui devrait être bouclée d’ici la fin de cette année, et l’adoption dès l’an prochain d’une nouvelle loi de programmation militaire (LPM) devraient témoigner à nouveau de ce consensus (1), dénoncé bien sûr par les deux ailes de l’opposition, la France insoumise à gauche, le Front national à droite. De nombreux dossiers attendent le nouveau gouvernement français, si l’on en croit Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, le directeur de l’Institut de recherche de l’École militaire (IRSEM), qui a listé pour le site en anglais War on the Rocks les dix défis « défense » de la présidence Macron :

  • le financement de l’ambition de la France (les désormais fameux 2 % de PIB) ;
    •l’après Sentinelle ;
    • la modernisation des forces nucléaires ;
    • l’offensive russe ;
    • l’unité euro-atlantique ;
    • le piège syrien ;
    • la stabilité au Sahel ;
    • la pente glissante libyenne ;
    • le Pacifique ;
    • le dilemme nord-coréen.

Task-force à l’Élysée

Le jeune président, qui passait pour moins expérimenté dans les domaines « régaliens » comme la défense, n’a pas manqué de multiplier le jour même de son investiture, le 14 mai, les signaux en direction des forces armées (et donc, de fait, vers l’autorité, l’ordre, la droite) :

  • la remontée des Champs Elysées en « command-car » militaire ;
    •l’entretien détaillé sur les dossiers urgents avec le chef d’état-major particulier, l’amiral Bernard Rogel ;
    • la visite à des soldats blessés à l’hôpital Percy ;
    • la tournée, le 19 mai, auprès des troupes de l’opération militaire régionale française Barkhane, au Mali.

La confirmation à la tête de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) du général Jean-Pierre Palasset (en remplacement d’un civil, le diplomate Bernard Bajolet, dont il était l’adjoint) est un autre signe en direction du monde militaire (2), de même qu’il faudra guetter les nominations prochaines à la tête de la Direction du renseignement militaire (DRM) (3) et de la Direction générale du renseignement intérieur (DGSI) (4), dont les mandats arrivent à échéance. Les militaires devraient également avoir un rôle étendu au sein de la « task force renseignement » annoncée par les macroniens, axée sur la lutte contre l’Organisation de l’État islamique (OEI) et Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), et directement rattachée à l’Elysée ; ainsi que dans les structures de cyberdéfense et cybersécurité en cours de renforcement, qui ont vocation à terme à devenir une quatrième armée, en parallèle des armées de terre, de l’air et de la marine.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://blog.mondediplo.net/2017-05-19-Hollande-Macron-memes-combats

 

2  FFDJ : former les chefs tactiques de demain à l’interarmées (Défense, EMA)

 

Du 10 au 27 avril 2017, les forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) ont accueilli les officiers-élèves des divisions d’application des écoles d’Artillerie (EA), de Cavalerie (EC) et du Génie (EG) proposant ainsi aux futurs chefs de section une formation et un cadre d’entrainement unique en son genre : l’école du désert. L’objectif de ce partenariat avec les écoles d’application est de mettre en situation de commandement les 80 lieutenants (dont 3 élèves étrangers) en les insérant dans des sections du 5e régiment interarmes d’outre-mer (5e RIAOM) renforcé par une compagnie d’infanterie du 21e régiment d’infanterie de marine (21e RIMa), d’une section sol-air du 3erégiment d’artillerie de marine (3e RAMa) et d’un peloton de recherche et d’investigation du régiment d’infanterie char de marine (RICM). Le cadre d’action des lieutenants est interarmées avec la participation de la base aérienne 188 (BA 188) et interalliés avec la présence d’une section d’infanterie du 1/153 BAT INF US et d’une section mortier lourd des forces armées Djiboutiennes. Les conditions climatiques extrêmes de Djibouti sont proches de celles des zones de projection actuelles conférant le plus grand réalisme possible à l’exercice. Après une première phase d’aguerrissement au centre d’entrainement au combat et d’aguerrissement au désert (CECAD) la formation s’est poursuivie par un parcours de tirs interarmes du niveau individuel au niveau compagnie ou escadron, du combat de niveau section ou peloton et à des exercices de synthèse de 72 et 96 heures.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.defense.gouv.fr/ema/forces-prepositionnees/actualites/ffdj-former-les-chefs-tactiques-de-demain-a-l-interarmees

 

3 – Le transport aérien militaire à l’exercice (TTU Online)

On connaît désormais le TLP (Tactical Leadership Program) de l’OTAN qui a contribué au sein de l’Alliance atlantique à faire progresser le métier de pilote de chasse face à la complexité croissante des opérations. Fruit d’une volonté de planification évolutive adaptée au commandement d’opérations tactiques combinées massives, ou Composite Air Operations (COMAO), le TLP a breveté en la matière pas moins de 2 000 chefs de dispositif aérien (d’une dizaine de pays) depuis 1978 — date de sa première réunion en RFA. Organisé de nos jours par sessions annuelles à Albacete en Espagne, le TLP a un petit frère : il s’appelle l’European Tactical Airlift Program Course (ETAP-C). C’est sur la BA 123 d’Orléans-Bricy qu’il a pris ses premières marques en mai 2017. L’ETAP-C est un exercice global d’harmonisation conçu pour fournir aux équipages de transport militaire un cursus de formation tactique au vol à plusieurs avions, en visant à renforcer l’interopérabilité entre forces aériennes. Notamment via le développement d’une doctrine et de méthodes de travail standard. Du 8 au 19 mai, des équipages en provenance d’Allemagne, d’Espagne, des Pays-bas et de France ont été ainsi placés dans des conditions proches de l’opérationnel en respectant des scénarios tactiques avancés, en forte ambiance de brouillage radio, où tous les joueurs étaient systématiquement exposés à des menaces sol-air et air-air simulées mais mises en œuvre par des systèmes d’armes réels. Lancé par l’Agence Européenne de Défense (AED) et en partie financé par elle, cet exercice sera dorénavant organisé sur une base annuelle. Il regroupe un éventail de seize cours «à la carte» allant de la navigation de nuit au largage de charges, en passant par la formation d’instructeurs et l’évacuation sanitaire d’urgence en territoire hostile, etc. L’ETAP-C est placé sous la conduite du Commandement européen du transport aérien militaire (EATC). Les participants peuvent assister à tous les cours ou ne retenir que ceux qui les intéressent en priorité.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.ttu.fr/transport-militaire-europeen-a-lexercice/

 

INDUSTRIE ET ÉCONOMIE 

 

1 –  380 milliards de dollars, le montant hallucinant des accords entre Riyad et Washington (La Tribune)

L’agence officielle saoudienne SPA a fait état de 34 accords dans des domaines aussi divers que la défense, le pétrole et le transport aérien (Crédits : © Muhammad Hamed / Reuters) Les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ont signé samedi des accords d’une valeur de plus de 380 milliards de dollars, au premier jour de la visite du président Donald Trump à Ryad. Ce sont des montants hallucinants qui laissent rêveurs ou sceptiques. Les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ont signé samedi des accords d’une valeur de plus de 380 milliards de dollars, dont 110 milliards pour des ventes d’armements, au premier jour de la visite du président Donald Trump à Ryad, a annoncé le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir. Un responsable de la Maison Blanche a cité plus tôt des contrats de ventes d’armements d’une valeur de 110 milliards de dollars à l’Arabie saoudite. « Les deux pays ont signé une série d’accords (…). La valeur des investissements dépasse les 380 milliards de dollars », a déclaré Adel al-Jubeir lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire d’Etat Rex Tillerson. L’agence officielle saoudienne SPA a fait état de 34 accords dans des domaines aussi divers que la défense, le pétrole et le transport aérien, sans cependant fournir de montant total. Dans le domaine de l’énergie par exemple, Aramco, le géant pétrolier saoudien, a indiqué dans un communiqué avoir passé « des accords de 50 milliards de dollars » avec de grandes compagnies américaines. « C’était une journée formidable », a lancé le président républicain. « Des centaines de milliards de dollars d’investissements aux Etats-Unis et des emplois, des emplois, des emplois ».

Un fonds d’investissement de 40 milliards de dollars

Le groupe américain de capital-investissement Blackstone et le fonds souverain saoudien PIF ont annoncé samedi la création d’un véhicule d’investissement de 40 milliards de dollars (35 milliards d’euros) pour investir dans les projets d’infrastructures, principalement aux Etats-Unis. Blackstone et le Public Investment Fund (PIF) ont signé un accord indicatif qui devra se concrétiser après de nouvelles négociations. Sur les 40 milliards de dollars de dotation, 20 milliards viendront du PIF et le reste sera souscrit par des investisseurs. Via ce financement qui mêle dette et fonds propres, Blackstone dit envisager d’investir dans des projets d’infrastructures pour un total de plus de 100 milliards de dollars. Ce nouveau fond « reflète notre avis positif concernant les projets ambitieux d’infrastructures qui vont être entrepris aux Etats-Unis comme le président Trump l’a annoncé », a déclaré le secrétaire général du PIF, Yasser al Roumayyane

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http://www.latribune.fr/economie/international/380-milliards-de-dollars-le-montant-hallucinant-des-accords-entre-ryad-et-washington-718560.html

 

2 – Moody’s menace de diminuer encore la note chinoise (La Croix, Thomas Engrand)

 

Après avoir dégradé, mercredi 24 mai, la note de la Chine pour la première fois depuis 28 ans, l’agence de notation américaine Moody’s, prévient qu’« un autre abaissement est possible » selon deux de ses responsables. Les notes données par les agences de notation, sont censées évaluer la capacité d’un pays à pouvoir rembourser sa dette. En faisant passer la note chinoise de A3 à A1, Moody’s estime que « la solidité financière de la Chine va quelque peu s’éroder au cours des années qui viennent, le volume total de la dette continuant à grossir tandis que le potentiel de croissance ralentit ».

La dette explose pendant que la croissance ralentie

La croissance économique du géant asiatique est tombée en 2016 à 6,7 %, soit son plus mauvais score depuis un quart de siècle. Du fait du vieillissement de la population et du ralentissement des investissements et de la productivité, Moody’s dit désormais s’attendre à la voir descendre aux alentours de 5 % par an sur les cinq années à venir. Un chiffre très inférieur aux prévisions officielles, qui tablent sur plus de 6,5 % en moyenne jusqu’en 2020. Face à ce ralentissement, le régime communiste s’efforce désormais de soutenir l’économie en investissant massivement dans les infrastructures, et en maintenant des taux d’intérêt très bas. Cette politique incite à l’endettement des entreprises du pays et notamment les entreprises d’État souvent déficitaire, qui siphonnent une grande partie des crédits bancaires au détriment du secteur privé. Aujourd’hui, l’endettement total du pays : ménages, entreprises et institutions publiques, représente près de 300 % du Produit intérieur brut (PIB). L’état exact de la situation financière des banques chinoises reste un mystère et la crainte de l’éclatement d’une bulle immobilière perdure depuis plusieurs années.

Moody’s juge les réformes chinoises insuffisantes

Le ministère chinois des Finances a rejeté l’évaluation de Moody’s, et accuse l’agence d’avoir surestimé les difficultés du pays. Celle-ci répond qu’elle a bien pris en compte le « vaste programme de réformes » entrepris par les autorités chinoises pour contenir les risques liés à une accumulation rapide de la dette, mais il ne pourra que « ralentir et non empêcher une augmentation de la dette »du pays. Parmi les autres agences de notations S&P Global Ratings a annoncé en mars 2016 qu’elle envisageait d’abaisser sa note de la Chine,actuellement « AA- », dans les six à vingt-quatre mois suivants. Tandis que Fitch note le pays « A + », avec une perspective d’évolution « stable ».

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http://www.la-croix.com/Economie/Monde/Moodys-menace-diminuer-encore-note-chinoise-2017-05-26-1200850310

 

3 – Renault s’empare des Intel Labs France pour ses voitures connectées (Silicon, Christophe Lagane)

Renault annonce l’acquisition de l’activité R&D d’Intel en France pour accélérer le développement de ses véhicules connectés et autonomes.

Intel Lab France est sauvé. Du moins une partie de ses salariés. Renault vient d’annoncer son « projet d’acquisition des activités de R&D françaises d’Intel spécialisées dans les logiciels embarqués ». La transaction porte sur les sites de Toulouse et Sophia-Antipolis du fournisseur mondial de semi-conducteur. Près de 400 personnes devraient ainsi rejoindre les rangs du constructeur automobile.

Dans le cadre d’un plan de restructuration présenté en avril 2016, Intel avait annoncé son intention’ de supprimer 11% de ses effectifs mondiaux dont 750 emplois sur 940 en France. Dont la fermeture des quatre sites de recherche et développement. Si Toulouse et Sophia-Antipolis sont récupérés par Renault, Aix-en-Provence et Nantes sont en revanche sacrifiés. Le transfert devrait être finalisé dans les prochaines semaines, avant la fin du deuxième trimestre 2017. Concrètement, l’opération passera par la création par Intel d’une société dédiée aux activités de R&D que le constructeur automobile rachètera. Cette nouvelle société sera rattachée à la Direction Engineering des Systèmes Alliance du Groupe Renault.

Accélérer le développement des véhicules autonomes

Cette opération permet donc à Renault de récupérer un ensemble d’ingénieurs et experts IT spécialisés dans le développement de logiciels embarqués, en connectivité et dans la création de nouvelles expériences client. Ils viendront renforcer les équipes d’ingénierie du constructeur français en vue de développer « des technologies qui permettront d’offrir des services personnalisés, une mise à jour à distance, en toute autonomie et en temps réel, sans intervention d’un tiers », souligne le groupe dirigé par Carlos Ghosn. « Les salariés d’Intel qui rejoindront Renault ont des compétences et des profils très qualifiés dans un domaine technique et concurrentiel, où l’Alliance est un des leaders mondiaux », a commenté le PDG du groupe.

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http://www.silicon.fr/renault-sempare-des-intel-labs-france-pour-ses-voitures-connectees-175869.html

 

 

GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE 

ET DE SÉCURITÉ

 

 

1 – L’écocide, un concept en marche (Le nouvel économiste, Paul-Henri Moinet)

Seuls les nouveaux concepts nous donnent une chance de transformer le monde

Il faut du temps pour qu’un concept transforme le monde. Beaucoup de temps. Trop de temps. Cela fait presque cinquante ans que le mot écocide est sorti du placard. La guerre du Vietnam faisait rage, l’opération “Ranch Hand” détruisait méthodiquement les forêts vietnamiennes et les cultures vivrières en larguant des agents rose, vert, bleu, pourpre, joliment surnommés les “Rainbow herbicides” et dont le plus célèbre fut l’agent orange produit par Monsanto et Dow Chemical. En 1970, le biologiste Arthur Galston, s’opposant au gouvernement américain qui ne considérait pas l’agent orange comme une arme chimique, fur le premier à dégainer. En créant le mot écocide, il espérait sans doute qu’il disparaisse aussi vite que la chose. Ce ne fut pas le cas. L’arc-en-ciel des herbicides provoqua lymphomes, maladies de Hodgkin, leucémies dans la population vietnamienne comme dans les rangs des soldats américains. En 2005, le juge de la cour de New York, en réponse au procès contre onze fabricants de l’agent orange intenté par l’Association des victimes vietnamiennes, conclut que celui-ci n’était pas un poison au regard du droit international. La class action montée par les vétérans américains fut plus chanceuse : elle parvint dans les années 80 à obtenir des fabricants un fonds de compensation de 180 millions de dollars, soit une indemnité variant entre 12 000 et 256 000 dollars pour 40 000 vétérans. Mais qui, dans le même temps, défendit les rivières, les mangroves, les forêts systématiquement massacrées ? La nature ne peut témoigner contre les crimes dont elle est victime. On n’entend pas les arbres hurler, les fleuves pleurer, les sols crier. Seuls les Ents, le plus ancien des peuples de la Terre du Milieu, se révoltent contre l’Isengard et la folie de Saruman dans ‘Le Seigneur des anneaux’. “La nature ne peut témoigner contre les crimes dont elle est victime. On n’entend pas les arbres hurler, les fleuves pleurer, les sols crier” La vraie nature ne se révolte pas, ne se plaint pas, elle reste muette, indifférente aux outrages, aux attaques, aux guerres. Regardez d’ailleurs, elle repousse toujours. Le crime contre la nature serait donc le crime parfait, sans témoin, sans trace ! Quant à ce concept d’écocide, il n’est qu’imposture, confusion, arrogance : comment oser établir un parallèle avec le génocide ? C’est oublier que seuls les nouveaux concepts nous donnent une chance de transformer le monde.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.lenouveleconomiste.fr/lecocide-concept-marche-60341/

 

2 – Bruno Tertrais : « Nous assistons au retour de l’histoire » (Figarovox)

A l’occasion de la sortie de son ouvrage, La revanche de l’histoire, Bruno Tertrais a longuement répondu aux questions de FigaroVox. Il explique comment l’histoire est redevenu un enjeu politique majeur.

Bruno Tertrais est chercheur en géopolitique, spécialiste des questions de défense.

FIGAROVOX.- «Tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux», écrit Musset en 1836. Phrase que vous avez choisi de mettre en exergue de votre chapitre introductif. Sommes-nous revenus au XIXe siècle?

Bruno TERTRAIS.- Ce que dit Musset symbolise la mélancolie, ce «mal du siècle» de l’époque. La nostalgie du passé face à un présent qui donne le tournis n’est pas sans écho avec notre époque. Une autre référence au XIXème siècle vient à l’esprit: celle de la logique impériale. Lorsque Moscou annexe la Crimée, l’inénarrable John Kerry s’exclame: «au XXIème siècle, on ne se comporte pas comme au XIXème!» Il n’avait pas compris que «le Vieux Monde est de retour», pour employer l’expression d’Eugénie Bastié… La compétition entre grandes puissances, on la retrouve aussi en Asie: nombreux sont les analystes qui ont souligné à quel point l’émergence de la Chine face aux États-Unis et au Japon ressemblait à celle de l’Allemagne face à l’Angleterre. Et tant la Chine que l’Inde sont en passe de retrouver, en termes de part dans la production mondiale, la place qu’elles avaient au XIXème siècle. Mon amie, la regrettée Thérèse Delpech avait écrit de belles pages sur les échos de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle dans la géopolitique contemporaine.

Est-ce la fin de la fin de l’histoire comme le suggère Alain Finkielkraut?

Alain Finkielkraut a raison. Cela faisait longtemps que le retour de l’Histoire était annoncé: dès 1991 avec la chute de l’URSS, en 2001 avec le 11 septembre, en 2011 encore avec les printemps arabes… Mais les Européens, qui s’en croyaient sortis, ont mis du temps à le réaliser. Et quand l’Histoire recommence, le passé refait surface: le retour des rivalités traditionnelles de puissances, c’est aussi l’affrontement de modèles politiques et de récits nationaux qui se veulent ancrés dans l’Histoire: la Russie annexe le lieu de son «baptême», Daech veut restaurer le califat, la Chine excipe de l’existence de cartes et de manuscrits anciens pour justifier son installation sur des îlots stratégiques…

Le diagnostic de Fukuyama était-il faux pour autant?

Pas totalement lorsqu’il est pris à la lettre. Fukuyama soutenait que le débat sur la forme optimale de gouvernement humain était désormais clos: pour les sociétés modernes, on ne trouverait pas mieux que la démocratie libérale. Il ne disait nullement que le monde allait devenir kantien du jour au lendemain et que la dissémination de la démocratie allait bientôt susciter la paix perpétuelle. Mais il estimait que les autres formes de gouvernement ne rencontraient ou ne rencontreraient qu’un succès temporaire. La thèse de la fin de l’Histoire n’est guère performative pour gérer le temps présent. Rappelons que l’article fut écrit au printemps 1989, avant même l’ouverture du Rideau de fer… La thèse reste intéressante, mais j’ai envie de dire que cela me rappelle le fameux commentaire de John Maynard Keynes à propos de l’équilibre du marché sur le long terme: «certes, mais ‘à long terme’, nous serons tous morts!». On peut bien dire par exemple que le régime nord-coréen s’effondrera un jour, mais en attendant, il dure, pour le malheur de sa population… Autrement dit, la thèse de la fin de l’Histoire n’est guère performative pour gérer le temps présent.

Aujourd’hui, c’est plutôt la thèse du choc des civilisations de Huntington qui semble triompher…

Le diagnostic de Samuel Huntington était contestable: sa division du monde en huit civilisations laisse perplexe, et les conflits qui se déroulent le long des lignes de failles culturelles ne sont pas nécessairement des conflits «de» civilisation. Mais son pronostic n’était pas absurde: c’est exactement comme cela que les djihadistes conçoivent leur combat, de même que certains mouvements islamistes. Ce qui, en retour, mobilise l’élite politique et intellectuelle d’une partie du camp républicain aux États-Unis, jusqu’à la Maison Blanche aujourd’hui. Et ce thème a désormais aussi un écho en Russie.

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http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/05/19/31003-20170519ARTFIG00258-bruno-tertrais-nous-assistons-au-retour-de-l-histoire.php

 

3 – L’Inde, un géant hésitant au Proche-Orient (Orient XXI, Pierre Prier)

Le premier ministre Narendra Modi, arrivé au pouvoir en mai 2014, sera le premier chef de gouvernement indien à effectuer une visite en Israël, annoncée pour le 5 juillet 2017. Un tournant dans la politique indienne au Proche-Orient ? Car New Delhi s’est comportée jusqu’ici en spectateur dans la région, analyse le journaliste Olivier Da Lage dans son livre L’Inde, désir de puissance. Un géant hésitant et ambigu, telle apparaît l’Inde dans ses relations avec le Proche-Orient, nous dit Olivier Da Lage. Forte de ses 1,3 milliard d’habitants, promise à devenir le pays le plus peuplé de la planète, possédant l’arme nucléaire et une armée de plus d’un million d’hommes, le mastodonte du sous-continent pourrait logiquement jouer un rôle de médiateur dans le règlement des conflits, du Levant au Golfe. D’autant plus qu’il se considère d’ores et déjà comme une grande puissance à l’égal des États-Unis, de la Russie ou de la Chine. Mais on ne voit pas ses représentants aux tables des négociations sur le conflit israélo-palestinien ou sur la Syrie ni se mettre particulièrement en avant à l’ONU, alors que l’Inde revendique un siège permanent au Conseil de sécurité et qu’elle est l’un des principaux pays pourvoyeurs de Casques bleus. Cette frilosité découle, selon l’auteur, d’une prudence stratégique : ne se fâcher avec personne. En outre, une « technostructure conservatrice » au sein de la défense, de l’armée et des renseignements « agit constamment pour freiner toute initiative comportant une prise de risque ». En application de ce principe à la région du Proche-Orient, on voit donc le premier ministre nationaliste Narendra Modi, élu en 2014, effectuer une tournée dans les pays du Golfe, avant de se rendre en Iran pour une visite tout aussi historique. À chaque fois, on parle surtout de choses concrètes : business, investissements et ventes d’armes.

L’« Asie occidentale » et Israël

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