• ACTUALITÉS INTERNATIONALES
  • LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
  • INDUSTRIE ET ÉCONOMIE
  • GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ 

  • ACTUALITÉS INTERNATIONALES :
  1. Méditerranée : une géopolitique de la périphérie
  2. l’Arctique, futur théâtre d’affrontements ?
  3. Pourparlers pour l’amendement de l’accord de Skhirat : nouvelle feuille de route pour la Libye
  • LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE :
  1. L’Etat investit 25 millions d’euros dans la marine antillaise
  2. Budget Défense : Un trou d’au moins 650 millions d’euros à combler pour la fin 2017
  3. Défense : la France accélère son réarmement
  • INDUSTRIE ET ÉCONOMIE :
  1. Signature du contrat entre Arianespace et ELV/Avio pour 10 lanceurs Vega et VegaC
  2. Les startups françaises à la conquête du monde, assure France Digitale
  3. Alstom, STX… France, ton industrie fout le camp !
  • GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ :
  1. Référendum kurde et peur turque
  2. Le ministère de l’intérieur incapable d’envoyer des mails vers les messageries Microsoft
  3. L’impossible réconciliation entre musulmans, hindous et bouddhistes (en Birmanie)

de Jacques Raimond

 

 ACTUALITÉS INTERNATIONALES

 

1 – Méditerranée : une géopolitique de la périphérie (Paris Innovation Review, Cédrick Allmang)

Cédrick Allmang / Géographe, professeur de classes préparatoires au lycée Saint-Louis, Paris /

Dans le contexte mondial contemporain, la Méditerranée n’est plus au cœur d’enjeux stratégiques majeurs et ce malgré quelques épisodes importants au XXe siècle (comme l’affaire de Suez en 1956). Elle demeure cependant un espace sous tension. Esquisser une géopolitique de la Méditerranée n’est donc pas sans intérêt. Pour l’entreprendre il faut renverser l’approche classique, qui en faisait un centre, et interroger son caractère périphérique. La géopolitique de la Méditerranée peut apparaître alors comme l’un des espaces emblématiques d’une époque où, pour comprendre le monde, il faut regarder du côté des espaces marginaux.

Trois distorsions parasitent l’analyse de la géopolitique méditerranéenne.

La distorsion historique : l’histoire est souvent un écrit à sens unique. L’histoire des uns n’est pas celle des autres. Ainsi l’histoire de Carthage est écrite par les Romains, celle des « Berbères » est nommée par les Grecs (« barbaros » signifie qui ne parle pas grec) et écrite par les Arabes puis les Ottomans, celle de la colonisation est écrite par les Européens… Mais les mondes et l’écriture de ces mondes ont changé. L’illusion d’une continuité des phénomènes peut amener à une lecture univoque ou erronée des enjeux contemporains. Or en Méditerranée l’injonction historique est presque systématique, alors qu’il ne faut pas toujours chercher des phénomènes très anciens pour expliquer des enjeux actuels. La distorsion géographique : une ou des Méditerranées ? Il y a en effet une illusion géographique, qui est celle de la continuité maritime des « mers » qui constituent l’ensemble méditerranéen. Or il n’y a pas une Méditerranée, mais des « espaces maritimes » très différenciés, à commencer par trois grands bassins : la mer Noire, le bassin oriental et le bassin occidental, avec des géographies et des histoires très différentes. On trouve ensuite des mers dans ces bassins avec leurs propres relations (ainsi de la mer Egée entre la Grèce et la Turquie). Il n’y a donc pas une mais des Méditerranées, et si l’on simplifie cet espace à l’excès, on ne peut pas l’interroger correctement. La distorsion sémantique : la Méditerranée, mer du milieu ou au milieu des terres ? L’historien Fernand Braudel présente dans sa thèse de 1949 (remaniée en 1966) une théorie d’unité des espaces et du temps autour de cette mer. Il en reprend le nom romain (mediterraneus : « au milieu des terres ») et en fait un espace central (mer du milieu). Or l’idée de Méditerranée comme lac intérieur et point de repère central n’est que l’une des formes et l’un des noms de cet espace complexe. Pour les Égyptiens, la Méditerranée s’appelle la « grande verte », ou la « grande mer », et elle constitue plus une limite qu’un centre. La Méditerranée s’appelle la mer de l’Ouest pour les Grecs ou les Hébreux, la « mer Blanche » pour les Arabes puis pour les Turcs (à cause des couleurs cardinales, le blanc représentant l’Ouest). Selon son nom, elle est un espace intérieur, un espace de lien, une limite ou une zone de séparation, une frontière, un mythe ou peu de chose. Cela signifie que nous ne pouvons pas utiliser comme seul paradigme la vision romaine ou la thèse braudélienne pour interroger cet espace, alors même que son nom nous y invite en permanence. Nous devons plutôt la penser comme une limite, une périphérie et un horizon. La périphéricité n’est pas sans enjeu géopolitique, bien au contraire. Dans un espace périphérique se nouent les questions majeures qui travaillent le monde contemporain : la gestion de la marginalité et des asymétries, la re-délimitation et les métissages, c’est-à-dire les intégrations et les identités.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://parisinnovationreview.com/2017/09/21/mediterranee-geopolitique-peripherie/

 

2 – l’Arctique, futur théâtre d’affrontements ? (IRIS, Charles Thibaut)

Depuis des années, l’Arctique est présenté comme le nouvel Eldorado : ses routes maritimes et ses matières premières stratégiques seraient en passe de révolutionner la géographie mondiale. Mais, les convoitises de toutes natures qui convergent vers cet océan ne risquent-elles pas d’enflammer les esprits et de faire de  la région  un nouveau terrain d’affrontement des grandes puissances mondiales ? Les routes du Nord-Ouest et du Nord-Est font figure de mythes géographiques. Depuis des siècles, les grandes flottes mondiales cherchent à y faire croiser leurs navires pour réduire les distances entre Atlantique et Pacifique : par la route du Nord-Ouest, le trajet de Seattle à Oslo ne fait que 6100 milles nautiques (contre 9 300 par Panama) ; pour rejoindre Rotterdam depuis Yokohama, il faut parcourir 6 500 milles nautiques (contre 11 200 par Suez). Au total, les routes nordiques permettent en théorie de rapprocher de façon substantielle les grands pôles organisateurs de l’économie mondiale. Il y a peu encore, ces voies de circulation étaient presque totalement impraticables et ne soulevaient guère l’intérêt des pays concernés. Mais, avec la tendance actuelle de la fonte de la banquise, la période de navigabilité annuelle des routes maritimes arctiques pourrait passer de 20 jours en 2004 à 150 jours en 2080[1]. L’intérêt pour la région se manifeste aussi avec acuité ces dernières années depuis la découverte de richesses minières et d’hydrocarbures. En 2008, le U.S. Geological Survey estimait que 10 % des réserves de pétrole et 29 % des réserves de gaz à découvrir seraient enfouies dans le sous-sol de l’Arctique. D’ores et déjà, la région renferme 13 % des ressources mondiales de pétrole et 30 % des réserves de gaz naturel. Sans compter les ressources halieutiques et les ressources minières : or, diamants, étain, plomb, zinc, nickel, fer, uranium, qui jouent un rôle nodal dans les industries de haute valeur ajoutée, abondent dans cette partie du monde. Autrefois inexistantes, les revendications territoriales des États riverains sont désormais de plus en plus manifestes. Par conséquent, les relations entre les pays ouverts sur l’Arctique (États-Unis, Canada, Danemark, Norvège, Russie) sont difficiles. Ces dernières années, les conflits territoriaux se sont multipliés pour l’appropriation de tel ou tel espace, le plus souvent en raison des ressources présentes (pêche, minerais, hydrocarbures). Ainsi, un conflit est apparu en 1976 entre le Canada et les Etats-Unis à propos de la délimitation maritime dans la mer de Beaufort lorsque Washington a officiellement protesté contre l’attribution de concessions pétrolières canadiennes. La revendication canadienne s’appuie sur un traité datant de 1825 entre la Russie et la Grande-Bretagne, repris par le Canada lors de l’achat de l’Alaska par Washington, ce que contestent les États-Unis qui appliquent la règle de l’équidistance. Pour le Canada, la frontière se situe en effet le long du 141e méridien, « jusqu’à la mer glaciale ». Ces tensions peuvent aussi prendre la forme de litiges concernant le statut des passages pour les routes maritimes. Entre ces deux pays, c’est le passage du Nord-Ouest qui pose problème. Le Canada considère que cette route maritime fait partie de ses eaux intérieures (selon la classification issue de la convention de Montego Bay), et qu’il n’est donc pas obligé d’accepter le droit de passage inoffensif des navires étrangers. À l’inverse, les États-Unis estiment que le passage du Nord-Ouest est un détroit international, qui doit donc pouvoir être emprunté sans entrave. Néanmoins, ces tensions n’ont jamais viré au conflit généralisé. Et, pour cause, les États riverains de l’Arctique ont largement fait le choix de la coopération[2], appuyés pour ce faire par des instances comme le  Conseil de l’Arctique, la Conférence des parlementaires de la région Arctique, ou  encore le Forum nordique. Les cinq États se sont ainsi réunis à Ilulissat (Groenland), en 2008, pour réaffirmer la primauté du droit international en matière d’extension des Zones Économiques Exclusives (ZEE) et de navigation, et plusieurs conflits frontaliers ont pu être résolus. Même le conflit autour de la mer de Barents entre la Russie et la Norvège, en raison principalement des ressources halieutiques que renferme cette mer, s’est soldé par un compromis entre les deux États, en 2010. Pourquoi les tensions ne sont-elles pas plus vives dans cette région si convoitée ? D’abord, 95 % des ressources en hydrocarbures de l’Arctique se situent déjà dans les ZEE existantes. Par ailleurs, si l’idée de transiter par les routes nordiques a pris un réel essor à mesure que fondait la banquise, le trafic y demeure mineur : par le passage du Nord-Ouest, un seul transit commercial a été recensé en 2013 et 2014. Dans le même temps, la Russie ne déclarait que 71 transits à travers le passage du Nord-Est en 2013, et seulement 31 en 2014.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.iris-france.org/99667-larctique-futur-theatre-daffrontements/

 

3 – Pourparlers pour l’amendement de l’accord de Skhirat : nouvelle feuille de route pour la Libye (El Watan, Mourra Sellami)

Le comité restreint du dialogue libyen reprendra ses travaux à partir d’aujourd’hui à Tunis pour amender l’accord de Skhirat.

Ledit comité est composé de six membres représentant le Parlement libyen, basé à Tobrouk, et autant de représentants, nommés par le Conseil de l’Etat, basé à Tripoli. Le principal objectif des réunions de Tunis, c’est d’avancer sur les trois questions encore en litige dans l’amendement de l’accord de Skhirat, à savoir l’article 8 portant sur l’autorité de nomination du commandant général de l’armée, la recomposition du Conseil de la Présidence en le ramenant à un Président et deux vice-présidents, ainsi que le projet de la Constitution. Le président de la commission du dialogue au Parlement, Abdessalem Nassia, a expliqué, à El Watan, que l’actuelle formule de l’article 8 de l’accord signé au Maroc en décembre 2015 stipule que «c’est le président du Conseil de la présidence du gouvernement de réconciliation qui est le chef suprême de l’armée». Mais, a ajouté le député, les représentants de l’Est libyen et les partisans de Khalifa Haftar ont refusé cet article. C’est la principale raison ayant empêché l’obtention, par le gouvernement de réconciliation, de la confiance du Parlement, nécessaire pour exercer ses prérogatives, toujours selon Nassia. Le deuxième point de litige, prévu pour être résolu à Tunis, c’est la recomposition du Conseil de la présidence du gouvernement de réconciliation. La députée Saltana Mismari, membre du comité du dialogue nommé par le Parlement, a expliqué, à El Watan, que la proposition à examiner, est la formule d’un conseil de la Présidence, formé d’un président et de deux vice-présidents. Lequel conseil est chargé du suivi de la transition jusqu’aux élections. Il propose l’équipe gouvernementale sans en faire partie. L’équipe gouvernementale est essentiellement composée de technocrates qui veillent, chacun dans son département, à améliorer le quotidien des Libyens. La confiance du Parlement est nécessaire aussi bien pour le Conseil de la présidence que le gouvernement. Mismari rappelle que l’actuel Conseil est formé de 9 membres, dont le président, qui est également chef du gouvernement, et trois vice-présidents. Ledit Conseil de la présidence s’est rarement réuni au complet, sous la présidence de Fayez Al Sarraj, le président nommé dans la foulée de l’accord de Skhirat. Le gouvernement désigné par Al Sarraj n’a pas obtenu la confiance du Parlement de Tobrouk. Le troisième point à l’ordre du jour des réunions de Tunis, c’est le projet de Constitution, approuvé par l’instance de la Constitution à la majorité requise des deux-tiers, comme le stipulent les réglementations provisoires. Toutefois, ce projet de Constitution est rejeté par les minorités touareg, amazigh et teboo. Plusieurs personnalités libyennes considèrent l’élément «compromis» absent de ce projet. La logique de la majorité l’a emporté sur la logique du compromis, ce qui a énervé les minorités et, même, certains représentants de l’Est et du Sud libyens. Les réfractaires considèrent que leurs régions sont marginalisées et ne bénéficient pas des richesses de leur pays.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.elwatan.com/international/nouvelle-feuille-de-route-pour-la-libye-26-09-2017-353416_112.php

 LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE

1 –  L’Etat investit 25 millions d’euros dans la marine antillaise (La Marin, Jean-Marc Tanguy)

C’est la première conséquence de l’effet Irma. La marine va recevoir en 2019 un patrouilleur de 60 mètres et 750 tonnes, de type patrouilleur léger guyanais (PLG). L’investissement est de 25 millions d’euros et profitera, comme pour les deux premiers PLG, au chantier Socarenam de Boulogne. Florence Parly, la ministre des Armées, évoque une configuration identique. Et confirme que ce PLG antillais ne se substituera pas au B2M (bâtiment multimission), lui aussi attendu en 2019. La commande de ce PLG reste à faire, même si la « décision a été prise en interministériel à la mi-septembre », explique la ministre. Le renforcement vise à pouvoir parer des situations comme celles qu’ont connues les Antilles en début d’Irma, avec deux frégates engagées dans l’opération de lutte contre le narcotrafic Charybde 2017. Mais l’une d’elles aurait pu être tout aussi bien en cale sèche, ou en Corymbe, dans le golfe de Guinée. Ce PLG servira aussi à renforcer les capacités antinarcotrafic déjà présentes aux Antilles. Le fait d’acquérir un navire de type PLG permet de mutualiser les ressources dans la zone Guyane-Antilles et d’en simplifier la maintenance. Reste que les opérations de débarquement du fret du BPC Tonnerre le démontrent, la présence d’Edar (engins de débarquement amphibie rapide) s’avère bien adaptée à ce type d’opérations humanitaires : pour pouvoir en baser pendant la saison des ouragans, il faudrait donc que la marine en ait beaucoup plus que les quatre actuels.

2 –  Budget Défense : Un trou d’au moins 650 millions d’euros à combler pour la fin 2017 (La Tribune, Michel Cabirol)

Comment Florence Parly va-t-elle pouvoir se sortir du guêpier de la fin de gestion du budget 2017, qui s’annonce aussi terrible que très compliquée ? (Crédits : Reuters) Le ministère des Armées va être confronté à une fin de gestion du budget 2017 très, très compliquée. Notamment qui va payer le reliquat des surcoûts des opérations extérieures et intérieures ? Mayday, mayday… Le ministère des Armées sera sauf miracle en détresse budgétaire à la fin d’année. Selon notre décompte, il manque au moins 650 millions d’euros dans le budget des armées pour boucler 2017 : reliquat du surcoût des opérations extérieures (OPEX), financement du surcoût des MISSINT, dérapage des dépenses de fonctionnement et de carburant, surestimation des recettes exceptionnelles (REX). Comment Florence Parly, qui présente ce mercredi son budget 2018 (+ 1,8 milliard), va-t-elle pouvoir se sortir du guêpier de la fin de gestion de 2017, qui s’annonce aussi terrible que très compliquée ? Et ce d’autant que des crédits sont encore gelés. Sur les 2,66 milliards d’euros gelés par le gouvernement Cazeneuve (850 millions de crédits annulés en juillet puis dégel de 1,2 milliard le même mois), il reste encore un peu plus de 600 millions d’euros à dégeler… ou pas. En tout cas, le programme 146 (Equipements) va être à nouveau racketté pour payer les factures courantes. Ce qui ne va pas rendre le sourire aux industriels déjà échaudés en juillet par l’annulation de 850 millions d’euros de crédits et la démission du général Pierre de Villiers.

Qui va payer le reliquat des surcoûts des OPEX et de MISSINT

Le ministère des Armées n’en a pas encore terminé avec les surcoûts des opérations extérieures (OPEX), qui doivent s’élever à 1,32 milliard d’euros en 2017. Il en a déjà financé une bonne partie : 450 millions en loi de finances initiale (LFI), 643 millions dans le cadre du décret d’avance du 20 juillet dernier et 43 millions attendus d’organismes internationaux. Soit 1,13 milliard d’euros déjà réglés. Mais il reste 190 millions d’euros environ à payer sur l’ardoise totale. Qui va régler la douloureuse ? Le ministère des Armées ou la solidarité interministérielle, appelée de ses vœux par le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre. Conformément à la loi de programmation militaire (LPM), le ministère des Armées est en droit de demander une couverture par un financement interministériel du solde résiduel des surcoûts des OPEX. Le surcoût des missions intérieures (MISSINT) devrait quant à lui s’élever cette année à près de 203 millions d’euros, dont 41 millions ont déjà été payés. La question reste donc la même : qui va payer les 162 millions restants. Au total, le surcoût net des dépenses, qui restent à financer par des crédits du ministère des Armées ou interministériels, atteint 352 millions d’euros. Sans compter les dépenses du ministère pour aller secourir et aider les populations de Saint-Martin et Saint-Barthélémy après le passage de l’ouragan Irma. L’Hotel de Brienne a envoyé beaucoup d’équipements, dont deux A400M et le Bâtiment de projection et de commandement (BPC), le Tonnerre.

Dérapage des dépenses de fonctionnement et surestimation des REX

 Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/budget-defense-un-trou-d-au-moins-650-millions-a-combler-pour-la-fin-2017-751739.html

3 – Défense : la France accélère son réarmement (La Tribune, Michel Cabirol)

Les crédits d’investissements (programme 146 et 178) vont croître de 7%, passant de 17,3 milliards en 2017 à 18,5 milliards d’euros en 2018. (Crédits : Reuters) En 2018, l’effort de la France en matière de défense va atteindre 1,82% du PIB (contre 1,77% en 2017). Le budget 2018 du ministère des Armées va croître de 1,7 milliard d’euros. Historique. Le budget 2018 du ministère des Armées est en nette hausse de 1,7 milliard d’euros (34,4 milliards d’euros, dont 650 millions consacrés aux surcoûts des opérations extérieures) par rapport à celui de 2017 (32,7 milliards). Et non de 1,8 milliard comme l’avait promis Emmanuel Macron. Toutefois, la ministre Florence Parly peut se réjouir de ce bond en avant même si la fin de gestion du budget 2017 s’annonce terrible pour son ministère. L’effort de défense atteindra 1,82% du PIB (contre 1,77% en 2017 et 1,78% en 2016), Si Bercy n’annule pas une partie de son budget en cours d’année, elle verra notamment les crédits d’investissements (programme 146 et 178) croître de 7%, passant ainsi de 17,3 milliards en 2017 à 18,5 milliards d’euros en 2018. Ce qui permettra de renouveler plus vite certains matériels à bout de souffle et, de fait, de moderniser les armées. C’est bel et bien un effort inédit au profit de la défense.

Hausse des crédits du MCO et de la dissuasion

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/defense-la-france-accelere-son-rearmement-en-2018-751845.html

 

INDUSTRIE ET ÉCONOMIE

 

1 – Signature du contrat entre Arianespace et ELV/Avio pour 10 lanceurs Vega et VegaC (Arianespace – communiqué de presse)

Arianespace et ELV/Avio, ont signé mercredi 27 septembre, le contrat d’engagement par lequel Arianespace commande 10 lanceurs Vega et Vega C au constructeur italien. La cérémonie de signature s’est déroulée à la Préfecture du Rhône, à Lyon, à l’occasion du 34e Sommet franco-italien en présence du Président de la République française, M. Emmanuel Macron et du Président du Conseil italien, M. Paolo Gentiloni. L’accord a été signé par Giulio RANZO, Directeur Général d’Avio, signataire au nom d’ELV et Luce Fabreguettes, Directrice exécutive Missions, Opérations et Achats d’Arianespace. Les 10 nouveaux lanceurs Vega et Vega C seront opérés à partir de 2019, depuis le Centre spatial guyanais, port spatial de l’Europe. Après la réussite de ses 10 premiers vols et la signature par Arianespace de 10 lancements supplémentaires en carnet de commande, cet engagement confirme l’exploitation de Vega dans la durée, lanceur qui s’impose comme le meilleur dans la catégorie des lanceurs légers. Vega est, en effet, parfaitement adapté au lancement de satellites scientifiques et d’observation de la Terre en orbites basses ou héliosynchrones. Il est pleinement au service des institutions et des gouvernements européens, tout en s’imposant à l’export. Vega C sera plus performante en termes de capacité d’emport de satellites, en masse et en volume et pourra ainsi accomplir une variété encore plus importante de missions, allant des nano satellites aux gros satellites optiques et radars, en étant encore plus compétitive.

Trois de ces premiers lanceurs Vega C sont d’ores et déjà affectés :

  • Deux pour la mise en orbite de la constellation d’Airbus d’observation de la Terre, contrats signés en juin dernier au Bourget à l’occasion du SIAE 2017,
  • Un pour le lancement d’un satellite COSMO-SkyMed de seconde génération construit par Thales Alenia Space pour le compte de l’Agence Spatiale Italienne (ASI) et du Ministère de la Défense Italien.

Vega est exploitée aux côtés du lanceur lourd Ariane 5 et du lanceur moyen Soyuz au sein de la gamme des lanceurs d’Arianespace au Centre Spatial Guyanais, Port Spatial de l’Europe. Le système de lancement Vega a été développé dans le cadre d’un programme de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) financé par l’Italie, la France, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse et la Suède. ELV, participation public-privée du Groupe Avio (70%) et de l’Agence Spatiale Italienne (30%) implantée à Colleferro (Italie), est le maître d’œuvre industriel du lanceur Vega. Il assume désormais la responsabilité de la préparation du lanceur jusqu’au décollage (H0), que ce soit pour Vega ou pour Vega C à partir de sa mise en service prévue en 2019. Arianespace garde l’entière responsabilité de la relation client ainsi que des opérations de chronologie finale et de la décision de lancement. A l’occasion de cette signature, Giulio RANZO, Directeur Général d’Avio, signataire au nom d’ELV, a déclaré : « L’accord que nous avons signé aujourd’hui, un peu plus d’un mois après le dixième lancement réussi de Vega, souligne la qualité de notre relation avec Arianespace ainsi que la grande fiabilité de nos produits reconnus dans le monde entier par les clients d’Arianespace. » Luce Fabreguettes, Directrice exécutive Missions, Opérations et Achats d’Arianespace a souligné : « Avec ces 10 lanceurs supplémentaires, Arianespace est fière d’assurer, aux côtés de ses partenaires, l’exploitation durable de Vega ainsi que la mise en service de Vega C dès 2019 au Centre spatial guyanais. Ce nouveau contrat consacre le partenariat privilégié construit entre Arianespace et ELV/AVIO, maître d’œuvre industriel de Vega, pour le succès de notre lanceur léger qui a su rapidement s’imposer comme la référence de sa catégorie. Forte de 10 lancements Vega et Vega C dans son carnet de commandes, Arianespace répond à une demande croissante de ses clients institutionnels et commerciaux pour des services de lancement de satellites dédiés principalement à la science et à l’observation de la Terre. »

 

2 – Les startups françaises à la conquête du monde, assure France Digitale (ZDnet, Guillaume Serries)

Société : Les startup françaises réalisent une croissance importante et stable, elles structurent un modèle de développement innovant et créent des emplois plus que jamais assure une étude de EY qui fait le point sur un écosystème qui se structure en bénéficiant de nombreux subsides publics. Les start-up du numérique françaises réalisent 54 % de leur chiffre d’affaires à l’international mentionne le baromètre EY/France Digitale, présenté à l’occasion du France Digitale Day qui se déroule aujourd’hui à Paris. Et les start-up numériques françaises ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 33 % en 2016 par rapport à l’année précédente. Pour France Digitale, cette dynamique n’est pas étonnante. La France rassemble tout à la fois des « champions internationaux », mais aussi de toutes jeunes sociétés qui veulent directement percer sur les marchés étrangers. La preuve ? 35% des start-up françaises se financent avec au moins un capital-risqueur étranger. Une vision qui ne se répand pas encore à tout l’écosystème. « Personne au niveau des fonds français n’a encore compris qu’il faut aller à l’international » regrette Pierre-Eric Leibovici, fondateur du fonds Daphni. Autre enseignement de l’étude, l’appui conséquent des aides publiques pour créer de nouvelles structures. Les start-up utilisent massivement le CICE ou le CIR, pour respectivement 72 % et 56 % d’entre elles. Surtout, 52 % bénéficient des avantages fiscaux liés au statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI). Une spécificité française souligne le document d’étude, qui insiste aussi sur la structuration de l’écosystème. 45 % des startups s’appuient sur des incubateurs et des accélérateurs pour développer leur activité. « Ca, c’est tout à fait nouveau » assure Franck Sebag, de EY, notant que désormais « 55% des startups de moins de 5 ans utilisent des incubateurs ».

Les startups créent de l’emploi 

Le baromètre insiste également sur le rôle de ces jeunes entreprises en matière de création d’emploi. En moyenne 2,7 emplois sont créés par des start-up en France, pour 1,2 à l’international. Et plus de neuf start-up sur dix ont l’intention de continuer à recruter en 2017, à 89% en CDI.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.zdnet.fr/actualites/les-startups-francaises-a-la-conquete-du-monde-assure-france-digitale-39857834.htm

 

3 – Alstom, STX… France, ton industrie fout le camp ! (Marianne, Jack Dion)

Alstom passant dans le giron de l’allemand Siemens et les chantiers navals STX contrôlés par l’italien Fincantieri sont les derniers avatars d’un Munich industriel. Évoquant la mainmise de Siemens sur Alstom, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, qui n’en rate pas une, a expliqué qu’il fallait arrêter « de jouer avec un pseudo-nationalisme franco-français qui serait protecteur ». En vertu de quoi le gouvernement a opté pour un abandon qui sera destructeur. Personne ne peut décemment croire à une quelconque parité entre les deux groupes dès lors que Siemens détiendra 51% du capital du nouvel ensemble. Toute comparaison avec Airbus, basé sur une vraie parité franco-allemande, est hors de saison. Comme dans l’affaire STX où le gouvernement a accepté de laisser la majorité à l’italien Fincanteiri, les fleurons de l’industrie foutent le camp, nonobstant les moulinets verbeux de Jupiter. Comme je l’avais raconté dans mon libre Le mépris du peuple (LLL), le scandale Alstom a éclaté en mai 2014, quand la direction de ce groupe présent dans le secteur de l’énergie et du transport a négocié en secret la cession de son activité énergétique au groupe américain General Electric (GE). Les syndicats n’ont évidemment pas été consultés (classique). Visiblement, le gouvernement ne l’a pas davantage été. Pourtant, l’Etat avait dû intervenir en 2004 lors d’une passe difficile en prenant une participation temporaire dans le capital, avant de laisser Bouygues récupérer sa participation dans un groupe qui, sans les commandes publiques, serait privé d’une large partie de ses débouchés. Certes, la concurrence des pays émergents, et notamment de la Chine, est une réalité. Cependant la principale faiblesse d’Alstom est la course à la rentabilité financière qui s’est traduite par une flambée de la part des profits dans la valeur ajoutée et des dividendes record versés aux actionnaires (dont Bouygues). Reste qu’Alstom n’avait rien d’un canard boiteux, ce qui est encore vrai aujourd’hui. A l’époque, il constituait le cinquième groupe mondial dans son secteur, jouant un rôle essentiel en matière de transition énergétique. Son PDG, Patrick Kron, confiait alors : « Il n’y a pas le feu à la maison Alstom. Son avenir à court terme n’est pas menacé et nous continuons à gagner de l’argent ».

Machette allemande

Dans ces conditions, pourquoi abandonner une partie de ses activités à General Electric ? Réponse de l’intéressé: « Le sujet, c’est de se projeter dans l’avenir, de relever les défis stratégiques qui attendent l’entreprise ». En somme, pour assurer l’avenir, il fallait se faire hara-kiri avec un sabre américain. Aujourd’hui, c’est avec une machette allemande. Pour la plupart des commentateurs, l’affaire ne souffrait aucune discussion. Cette entreprise à la réputation internationalement reconnue, a été systématiquement décriée, comme si elle était à la veille du dépôt de bilan. Sous la plume de François Lenglet, éditocrate officiant également à RTL et France 2, Alstom a été présenté comme « un bourgeois de Calais, la corde au cou, attendant que d’autres décident pour lui de son destin ». Le soir du 30 avril 2014, le patron de General Electric, Jeffrey Immelt, était invité sur France 2 et traité comme un hiérarque du Parti communiste d’Union Soviétique par la télévision d’Etat de l’URSS. Au même moment, Patrick Kron donnait la version française du laïus de Jeffrey Immelt sur TF1, sans plus de contradiction.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.marianne.net/economie/alstom-stx-france-ton-industrie-fout-le-camp

 GRANDS PROBLÈMES
DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ

 

1 – Référendum kurde et peur turque (L’Orient le Jour, Samia Medawar)

Hier encore, le PM kurde Nechirvan Barzani a répété qu’Erbil n’est et ne sera « jamais » une « menace » pour Ankara.

Recep Tayyip Erdogan n’a pas mâché ses mots hier. « Nous prenons toutes les mesures nécessaires aux niveaux politique, économique et sécuritaire. Il n’y aura pas de compromis », a affirmé le président turc lors d’un colloque à Istanbul. « Nous pouvons venir un soir, tout à coup, a-t-il ajouté. Nous l’avons fait avec l’opération Bouclier de l’Euphrate. (…) Toutes les options sont sur la table. » La menace n’est même pas voilée. Comme tous les détracteurs du référendum – et ils sont légion –, Ankara a haussé le ton hier pour dénoncer la consultation organisée hier au Kurdistan-Nord ainsi que dans certaines zones disputées avec Bagdad, comme Kirkouk, techniquement sous contrôle du gouvernement central irakien. Historiquement, la Turquie revendique cette province, rattachée à l’Irak après la Seconde Guerre mondiale. Les Kurdes y sont minoritaires face aux Turkmènes. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a d’ailleurs affirmé hier que si la minorité turkmène venait à être visée en Irak, une opération militaire turque serait immédiate pour la défendre. La Turquie refuse la création d’un État kurde indépendant pour des raisons évidentes. Elle combat le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’elle qualifie de « terroriste », sur son sol depuis plus de trente ans, et un référendum comme celui d’hier pourrait renforcer les velléités indépendantistes des communautés kurdes en Turquie même – plus de 15 millions – et de la région, comme en Syrie et en Iran. Le gouvernement de Massoud Barzani « doit faire un pas en arrière. (…) Nous n’autoriserons pas non plus la formation d’un État terroriste en Syrie », a d’ailleurs affirmé hier encore M. Erdogan. Et à ses yeux, un État autonome kurde pourrait offrir son soutien aux groupes kurdes appelant à un État kurde en bonne et due forme.

Intervention russe

Ankara entretient pourtant de bonnes relations avec Erbil. Depuis la rencontre Erdogan-Barzani en 2013, notamment, les deux gouvernements se sont soutenus mutuellement lors des différentes crises qui les ont ébranlés. Les autorités kurdes commencent à être considérées comme des partenaires dans la lutte contre le PKK. Sur les plans économique et énergétique aussi, la collaboration est étroite. Le président turc n’a d’ailleurs pas hésité hier à jouer cette carte pour menacer les Kurdes. « Voyons par quels canaux et où le (Kurdistan irakien) vendra son pétrole. Les vannes sont chez nous. Une fois que nous fermons les vannes, ce travail est terminé », a-t-il lancé. Le genre de mesure à asphyxier l’économie du Kurdistan : sur les 600 000 barils par jour (bpj), plus de 550 000 sont acheminés vers la Turquie quotidiennement. Une manne économique conséquente, donc, pour  Erbil mais aussi pour Ankara, qui n’a finalement peut-être pas intérêt à interrompre ces activités. D’autant que la société russe Rosneft vient de signer un contrat d’une durée de vingt ans avec Erbil. D’après l’accord, qui injecterait plusieurs milliards de dollars dans les caisses du gouvernement régional du Kurdistan (GRK), Rosneft devrait acheminer d’abord 700 000 bpj, puis graduellement atteindre le million, à travers la Turquie, pour finir en Allemagne, où le pétrole sera raffiné. De quoi faire réfléchir la Turquie quand elle menace de fermer ces canaux. « Après l’intervention russe dans le secteur pétrolier, il faut peut-être voir une volonté d’Ankara de mettre une certaine pression » sur Erbil, estime Julien Théron, politologue et enseignant en relations internationales à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. En diversifiant ses collaborations énergétiques, Erbil ne met pas tous ses œufs dans un même panier et devient de facto moins dépendant d’Ankara. Le gouvernement kurde a beau répéter que le processus d’indépendance est long, qu’une déclaration d’indépendance n’est pas pour bientôt, et vouloir simplement discuter sérieusement avec Bagdad, rien n’y fait. Hier encore, le Premier ministre kurde Nechirvan Barzani a répété qu’Erbil n’est et ne sera « jamais » une « menace » pour Ankara, qui ne pourra trouver « meilleur ami » dans la région.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.lorientlejour.com/article/1074602/referendum-kurde-et-peurs-turques.html

 

2 – Le ministère de l’intérieur incapable d’envoyer des mails vers les messageries Microsoft (ZDnet, La rédaction)

Sécurité : L’incident est particulièrement pénalisant pour l’Agence nationale des titres sécurisés qui s’occupe de la réalisation de certains documents d’identité.

Si vous attendez une réponse de l’Agence nationale des titres sécurisés concernant la création d’un passeport ou d’un permis de conduire et que vous utilisez une messagerie Microsoft, vous risquez d’attendre longtemps. Le ministère de l’Intérieur fait en effet état d’un incident depuis le lundi 18 septembre l’empêchant de recevoir et d’envoyer des emails depuis ou vers les adresses Microsoft.

Sont concernés
les comptes live.fr,  hotmail.com,  dbmail.com,  outlook.fr,  windowslive.com,  hotmail.es/it/nomsn.com. Le ministère précise que « la réception des méls est impossible. Elle concerne : les méls envoyés suite aux demandes permis de conduire et pré-demandes passeport/CNI, les réponses au formulaire de contact. En revanche, ne sont pas impactés: le mél permettant l’activation de votre compte, les méls envoyés suite à une demande d’immatriculation ». Et de poursuivre « Les équipes techniques du Ministère de l’Intérieur tentent de rétablir ce service dans les meilleurs délais ». La dernière mise à jour de la page date du 21 septembre, ce qui laisse entendre que la panne n’est pas résolue.  Cet incident est certainement une conséquence de la panne majeure subie par les messageries de Microsoft la semaine du 18 septembre. Pendant plusieurs heures, les utilisateurs étaient dans impossibilité de se connecter et/ou d’envoyer des messages, particulièrement en Europe. La firme de Redmond indique qu’un problème avec un sous-ensemble de l’infrastructure de répartition de charge ayant eu pour conséquence une utilisation accrue de la capacité serveur pourrait être à l’origine de l’incident. 

 

3 – L’impossible réconciliation entre musulmans, hindous et bouddhistes (en Birmanie) (Libération, AFP)

Il fut un temps, en Birmanie, où les barbiers hindous taillaient les barbes de leurs voisins musulmans rohingyas. Mais après un mois de violences meurtrières, et la découverte d’un charnier de civils hindous, la réconciliation semble impossible. « Nous étions des barbiers pour les musulmans, nos femmes allaient vendre leurs marchandises dans les villages musulmans. J’avais des amis musulmans, tout allait bien », se souvient Kyaw Kyaw Naing, un hindou de 34 ans capable de sauter allégrement d’une langue à l’autre de la région, selon qu’il s’adresse à un bouddhiste ou un musulman. « Nous voulons rentrer, mais pas si les musulmans sont encore là », dit-il aujourd’hui, réfugié parmi des centaines de membres de sa communauté dans un stade de football à l’abandon de Sittwe, la capitale régionale de l’État Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie. La ville échappe aux violences qui secouent depuis un mois les villages de la zone de Maungdaw, dans le nord de la région, à la frontière avec le Bangladesh. Mais les hindous et bouddhistes fuyant les violences entre rebelles musulmans et armée sont des milliers à venir trouver refuge ici. L’ampleur du mouvement n’a rien à voir avec l’exode des Rohingyas au Bangladesh (plus de 435 000 en un mois, selon l’ONU qui parle d’« épuration ethnique »). Mais, en Birmanie, le fait que des villages hindous et bouddhistes aient aussi été victimes de violences est largement mis en avant par les autorités, qui dénoncent le parti pris prorohingya de la communauté internationale. Rencontrée par l’AFP, Khin Saw Nyo, 48 ans, une bouddhiste réfugiée dans un monastère bouddhiste de Sittwe, décrit la façon dont les habitants d’un village musulman voisin l’ont forcée au départ. « Ils nous ont dit que, la prochaine fois, nous ne nous en sortirions pas », « nous mourrons si nous y retournons », dit-elle, refusant elle aussi de rentrer si ses voisins musulmans sont toujours là. La jeune femme de 20 ans assure que 23 membres de sa famille ont été tués dans son village de Kha Maung Seik par des rebelles rohingyas. L’armée a assuré dimanche avoir mis au jour une fosse commune avec 28 corps d’hindous près de ce village. Chaw Shaw Chaw Thee attend encore de savoir s’il s’agit bien de ses proches, alors que l’armée était à la recherche d’éventuelles autres fosses communes dans la zone. Dix-sept nouveaux corps ont été découverts au même endroit hier.

 Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.liberation.fr/planete/2017/09/25/en-birmanie-l-impossible-reconciliation-entre-musulmans-hindous-et-bouddhistes_1598723