– GÉOPOLITIQUES : relations internationales, zones géographiques …
– DÉFENSES : militaire, sécurité intérieure, terrorisme …
– ÉCONOMIES : entreprise, industrie, technologie ….
Par Jacques Raimond
- GÉOPOLITIQUES :
- Pakistan-Chine : des relations (comptables) dangereuses
- Synthèse de l’actualité internationale de juillet et août 2018
- La guerre d’influence bat son plein entre Moscou et Téhéran pour fructifier les dividendes de leur soutien à Assad
- DÉFENSES :
- Mali : un responsable jihadiste et deux civils tués lors d’une opération de l’armée française
- Le président Macron veut doter l’Union européenne d’une clause de défense collective renforcée
- Général Alabergère : « lorsque je rencontre mes homologues étrangers, tous envient le commandant des forces terrestres françaises »
- ÉCONOMIES :
- Nucléaire : le rapport qui jette un pavé dans la mare
- l’Europe enfin sérieuse avec sa défense
- Enquête : pétrole – l’Iran limitera l’impact baissier des tensions commerciales
GÉOPOLITIQUES
1- Pakistan-Chine : des relations (comptables) dangereuses (IRIS, Olivier Guillard)
Les aléas climatiques saisonniers malmenant durement ces derniers jours le Sud de l’Inde (cf. inondations meurtrières au Kerala) ont en grande partie accaparé l’attention de la communauté internationale, accordant une attention moindre aux événements politiques en cours dans une autre partie du sous-continent indien. En effet, le 18 août, à Islamabad, le Parlement pakistanais investissait Imran Khan, le dirigeant du PTI – récent vainqueur du scrutin parlementaire national du 25 juillet – dans ses nouvelles fonctions de Premier ministre. Un événement politique davantage marqué du sceau de la fébrilité que de la félicité… Ce n’est pas une tâche aisée qui attend le nouveau chef de gouvernement de cette République islamique de 206 millions d’habitants. L’agenda national du nouveau gouvernement déborde effectivement de priorités à prendre à bras le corps : environnement sécuritaire national dégradé, relations avec les pays voisins (Afghanistan, Inde) détériorées, image extérieure abimée, contexte économique sinistré. De l’avis général, c’est entre autres domaines sur ce dernier dossier que l’habileté de cette ancienne gloire nationale du sport doit en priorité s’exercer, tant le contexte comptable domestique s’avère ténu. L’occasion de revenir sur la dimension ‘comptable’ de l’étroite relation sino-pakistanaise, à l’aune des fragilités budgétaires d’Islamabad.
Une thématique d’actualité
Début août, The Heritage Foundation[1], un prestigieux think tank américain, s’interrogeait – comme nombre d’observateurs[2] – sur le risque pour le Pakistan de tomber à court terme dans ce que d’aucuns décrient comme la Debt-Trap Diplomacy de Pékin, arguant que la proximité économique entre la République islamique et la République populaire s’exerce au profit de cette dernière (en sa qualité de créancière), au détriment de la première (en sa position moins avantageuse de débitrice). Le très net déséquilibre comptable s’explique par le fait que Pékin s’est progressivement substituée à Tokyo, à grand renfort de milliards de dollars de prêts consentis – à des conditions financières guère avantageuses pour les finances publiques pakistanaises exsangues[3] – comme premier prêteur d’Islamabad. La déshérence des ressources nationales disponibles et la raréfaction des financements extérieurs vers le Pakistan – le fait principalement de son image extérieure écornée – ont mécaniquement fait au fil du temps de la Chine, par ailleurs déjà l’alliée stratégique ‘naturelle’ du Pakistan, sa principale source de financement. Une évidence que l’on observe tout particulièrement dans le secteur – très consommateur en ressources – du financement des infrastructures, domaine où la seconde nation la plus peuplée d’Asie méridionale affiche des carences majeures ; et où l’ambitieuse Chine abonde en velléités de financement de projets industriels et énergétiques dans le sous-continent indien et au-delà…
OBOR / BRI / CPEC : des acronymes servant (en priorité) les desseins de l’ex-empire du Milieu
En situation chronique de crise énergétique[4] et de raréfaction des sources extérieures de financement[5], le Pakistan peut opportunément compter sur la trésorerie abondante de la République populaire voisine et de sa kyrielle de projets énergético-industriels, articulés autour de l’ambitieux projet de nouvelles routes de la soie ou OBOR (One Belt One Road) / BRI (Belt and Road Initiative). Partie intégrante de ce projet international majeur – mais controversé pour nombre d’experts -, le China-Pakistan Economic Corridor(CPEC, d’un coût global supérieur à une soixantaine de milliards de dollars[6] !) donne la mesure des besoins de l’un (Pakistan) et des arguments comptables de l’autre : le partenaire chinois devrait a minima financer les trois quarts de cette coûteuse entreprise bilatérale, à des conditions comptables pas forcément des plus avantageuses[7] ; pour un allié stratégique qui plus est. Ce CPEC envisage nombre de projets dont le plus connu est le développement du port en eau profonde – et sa zone industrielle (Gwadar Special Economic Zone) – de Gwadar sur la mer d’Arabie (littoral du Baloutchistan), dont la gestion fut confiée en 2015 à un prestataire chinois pour un bail de longue durée (43 ans) …
État (précaire) de l’économie
Ces financements colossaux se conçoivent dans un cadre économique national ténu, nonobstant une croissance somme toute convenable ces trois dernières années (croissance moyenne annuelle du PIB + 4,7%). Classée en position peu flatteuse par la Banque mondiale[8], l’économie du ‘pays des purs’ affiche selon la State Bank of Pakistan une dette extérieure préoccupante (de l’ordre de 92 milliards $) très orientée à la hausse dernièrement. Une situation de grande fragilité comptable alors que les réserves de changes ne couvrent actuellement qu’à peine deux mois d’importations et que le service de la dette est jugé « intenable’ » à court terme par une batterie d’experts.
La jurisprudence régionale : un florilège inquiétant
À l’instar du Center for Global Development (Washington), certains lanceurs d’alerte évoquent les risques que l’ambitieuse BRI chinoise fait peser sur l’équilibre économique de divers gouvernements régionaux complaisants : le Sri Lanka et le financement par Pékin – en échange du management pour 99 ans … – de l’exorbitant port en eau profonde de Hambantota (8 milliards $), le projet pharaonique (autour de 10 milliards $) peu ou prou similaire de zone économique spéciale de Kyaukphyu en Arakan (Birmanie), figurent parmi les manifestations les plus parlantes.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.iris-france.org/116224-pakistan-chine-des-relations-comptables-dangereuses/
Le site de l'IRIS est répertorié dans la rubrique THINKTANKS de la "Communauté Défense et Sécurité" d'ESPRITSURCOUF.fr Cliquez ici
2- Synthèse de l’actualité internationale de juillet et août 2018 (Diploweb, Axelle Degans)
Professeure de chaire supérieure au lycée Faidherbe (Lille) où elle enseigne la géopolitique en classes préparatoires économiques et commerciales. Membre du laboratoire HABITER (EA 2076) de l’Université Reims Champagne-Ardenne. Auteure de « Réussite aux concours 2018 ! La synthèse de l’actualité internationale 2017 », éd. Diploweb via Amazon, 2018. Elle est aussi co-auteure chez Ellipses de « Les 50 cartes à connaître », Coll. Atout concours, Paris, 2016.
Le sort des urnes
Au Mali, le président Ibrahim Boubacar Keita a été réélu durant l’été 2018 sans surprise et sans gloire avec des deux tiers des voix … de seulement 35 % du corps électoral. Une réélection décriée par l’opposition et entachée de soupçons de fraudes qui ne devrait pas affermir le pouvoir d’un président en butte aux difficultés économiques et à la recrudescence de la violence djihadiste. Au Pakistan, les élections législatives de l’été 2018 ont été remportées par l’ancien champion de cricket Imran Khan, mais de fortes irrégularités sont dénoncées ; il a remporté 116 des 272 sièges à pourvoir. Le pays est au bord du défaut de paiement et la menace djihadiste n’est pas écartée. Il doit trouver un délicat équilibre entre l’allié américain, le partenaire chinois et le frère-ennemi indien. Au Cambodge, le premier ministre sortant, Hun Sen, a remporté les élections législatives. En restant plus de trente années au pouvoir, on peut parler d’une « ère Hun Sen ». Il annonce avoir remporté l’ensemble des sièges à pourvoir. Le Zimbabwe a organisé durant l’été 2018 les premières élections générales (présidentielles, législatives, municipales) de l’après Mugabe. Emmerson Mnangagwa, au pouvoir depuis le coup d’Etat de la fin de l’année passée, a gagné des élections contestées par l’opposition. Les arrestations se multiplient.
Les affres de la violence
La violence connait durant l’été 2018 une recrudescence effrayante en Afghanistan et au Pakistan, elle est largement le fait des taliban [1] et de l’EI. Elle est devenue endémique au Nigéria, géant démographique et pétrolier africain, et continue en Syrie où la guerre civile se prolonge. Près de 250 personnes ont été assassinées par l’EI dans le sud du pays. Les taliban ont décliné l’offre de trêve proposée par le président afghan Ashraf Ghani à l’occasion des fêtes musulmanes de l’Aïd el Adha. Le Mali est lui aussi déchiré par une violence que rien ne semble de voir éteindre. La région de Mopti est devenue un abcès de fixation, les djihadistes y attaquent les quartiers de la force G5 Sahel.
La Chine avance ses pions
La Chine et 16 pays d’Europe centrale et orientale (membres de l’Union européenne ou non) se réunissent en Bulgarie. Cette septième édition de ce sommet « 16+13 » a pour vocation de développer les investissements de Pékin en Europe, via des pays qui semblent plus prompt à les accepter. On se souvient de la mise en garde il y a quelques mois d’Angela Merkel à propos de l’influence exercée par Pékin sur les Balkans, y compris ceux qui aspirent à entrer dans l’Union. Ainsi, le Monténégro devient une porte d’entrée des capitaux chinois, même si ceux-ci s’investissent prioritairement en Europe de l’Ouest. Le continent européen n’est pas dans le seul dans le viseur chinois, les sommets chine-Afrique existent aussi depuis plusieurs années. L’Allemagne et la Chine ont signé durant l’été 2018 des contrats pour une valeur de 30 milliards de dollars, ainsi le chinois CATL va investir sur un site de production en Thuringe alors que l’allemand BASF investira dans le Guangdong sans devoir s’allier à une co-entreprise. Il s’agit d’un rapprochement entre les deux principales puissances exportatrices dans un contexte de fortes tensions commerciales, à l’initiative des Etats-Unis. Pékin et Berlin affichent une certaine solidarité et leur attachement au libre-échange.
Après avoir rompu ses relations avec Taiwan (comme l’ont déjà fait le Tchad ou le Sénégal), le Burkina Faso accueille une nouvelle ambassade de la Chine populaire. Les contours de la Chinafrique continuent à se dessiner, avec un trait toujours plus gros. On savait déjà que l’on peut manipuler l’Histoire, Pékin prouve que l’on peut aussi manipuler la géographie. La République populaire de Chine exige des firmes internationales non-chinoises de faire disparaitre le nom de Taiwan des cartes pour rattacher l’ile au territoire continental. Des compagnies aériennes comme Air France KLM, American Airlines, des groupes hôteliers comme Marriott ou textile comme Zara se sont pliés aux exigences chinoises…. Le Comité olympique vient d’annuler les Jeux de la jeunesse qui devaient se tenir en 2019 à Taichung, sur l’ile de Taïwan. Peut-on y voir le fruit des pressions de Pékin ?
Les affres du Brexit
On savait que les négociations du Brexit – le divorce du Royaume-Uni et de l’Union européenne – seraient complexes. Les questions soulevées sont nombreuses : les frontières (Channel, Irlande), la circulation des biens, des capitaux… et des hommes, tous les points de droit….
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https://www.diploweb.com/Synthese-de-l-actualite-internationale-de-juillet-et-aout-2018.html
3- La guerre d’influence bat son plein entre Moscou et Téhéran pour fructifier les dividendes de leur soutien à Assad (L’Orient le Jour, Antoine Ajoury)
Il ne sera probablement pas militaire, mais le prochain conflit en Syrie sera une guerre d’influence et une course pour la répartition des parts du gâteau en prévision d’une éventuelle reconstruction du pays entre les deux alliés du régime de Bachar el-Assad, la Russie et l’Iran. Les préparatifs de l’offensive sur Idleb, dernier grand bastion rebelle en Syrie, ont montré les divergences sur le terrain entre Moscou et Téhéran, où chacun poursuit son propre agenda. Alors que la Russie s’active à trouver un compromis avec ses partenaires, notamment turcs, en vue de ménager leurs intérêts, rien n’indique que le régime et son allié iranien, qui amassent leurs troupes en vue d’une offensive, soient enclins à attendre les résultats des négociations entamées par Moscou. Les seconds veulent en finir avec cette province rebelle contrôlée principalement par les jihadistes de Hay’at Tahrir al-Cham (groupe dominé par l’ex-branche syrienne d’el-Qaëda, le Front al-Nosra), ainsi que par d’autres factions rebelles, alors que Moscou préconise une offensive limitée afin de ménager Ankara et ses protégés. Parallèlement à cette divergence tactique, on trouve des objectifs différents entre la Russie et l’Iran en Syrie. La Russie cherche par tous les moyens à renforcer et pérenniser le régime syrien afin d’affirmer son retour triomphal sur la scène internationale. Elle a par ailleurs renforcé durablement sa présence militaire sur la côte est de la Méditerranée, avec ses bases à Tartous et Hmeimim. Pour sa part, l’Iran vise à sécuriser un couloir stratégique reliant Téhéran à Beyrouth tout en ayant en ligne de mire son ennemi juré, Israël.
Israël
Or les activités de la République islamique en Syrie provoquent l’ire des Israéliens qui ont dû sévir à plusieurs reprises cette année en frappant des cibles iraniennes à travers le pays. Mercredi, le Premier ministre israélien a affirmé que « les forces de sécurité israéliennes continueront à mener avec force et détermination des actions contre les tentatives de l’Iran d’implanter ses forces et des systèmes sophistiqués d’armement en Syrie ». « Nous réagirons en Syrie avec toute notre puissance contre tout objectif iranien qui menacerait Israël, et si la défense antiaérienne de l’armée syrienne intervient contre nous, elle en paiera le prix », a renchéri le ministre israélien des Renseignements, Yisrael Katz. Toute escalade entre les deux pays risque ainsi de déstabiliser le pouvoir de Bachar el-Assad. L’agenda iranien en Syrie pourrait donc contrecarrer les plans russes pour leur protégé. Sans oublier l’hostilité des monarchies arabes du Golfe contre les tentatives hégémoniques iraniennes dans la région, alors que Moscou essaie de s’affirmer comme l’interlocuteur incontournable de tous les pays de la région. Et face aux pressions diplomatiques israéliennes, les Russes ont mis de l’eau dans leur vin, faisant miroiter un retrait des forces iraniennes et des milices chiites à quelque 85 km de la frontière nord de l’État hébreu. La position ambiguë de la Russie a vite poussé Téhéran à sécuriser sa présence sur le territoire syrien en signant avec Damas un accord de coopération militaire. L’accord traite de la poursuite de la « présence et de l’implication » de l’Iran en Syrie, a ainsi affirmé lundi dernier le ministre iranien de la Défense, Amir Hatami, lors d’une visite dans la capitale syrienne. « L’élément le plus important de l’accord, c’est la reconstruction des forces armées et des industries militaires de défense syriennes, pour qu’elles puissent retrouver leur pleine capacité », a-t-il ajouté. La signature de cet accord qui concerne à la fois la présence iranienne en Syrie ainsi que l’exécution de projets en prévision de la reconstruction semble être un pied de nez non seulement aux pays considérés comme ennemis (Israël, les Arabes et les Occidentaux), mais aussi à l’allié russe.
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DÉFENSES
1 – Mali : un responsable jihadiste et deux civils tués lors d’une opération de l’armée française (France 24, Daphné Benoit, AFP)
Des soldats de l’armée française ont tué dimanche l’un des principaux cadres du groupe jihadiste État islamique au Grand Sahara (EIGS), à Ménaka, dans le nord du Mali. L’état-major des armées a déploré la mort de deux civils dans l’opération. Mohamed Ag Almouner, l’un des principaux responsables de l’organisation État islamique au Grand Sahara (EIGS), ainsi que deux civils ont été tués dans une opération de l’armée française dimanche dans la région de Ménaka, dans le nord du Mali. « Le 26 août 2018 dans la région de Ménaka, des unités de la force Barkhane ont mené une action contre un groupe armé terroriste, neutralisant Mohamed Ag Almouner, l’un des principaux responsables de l’État islamique au Grand Sahara », a annoncé lundi à Paris l’état-major français dans un communiqué. L’opération, déclenchée dans la nuit, a consisté en une frappe aérienne par deux avions Mirage-2000 sur la position du groupe terroriste, suivie d’une action au sol pour saisir la position, précise l’armée. « Les commandos déployés (au sol après une frappe aérienne) ont constaté la mort de Mohamed Ag Almouner et d’un membre de sa garde rapprochée », est-il écrit dans le communiqué. « Ils ont découvert que deux civils, une femme et un adolescent, avaient également été tués et qu’un membre du groupe terroriste ainsi que deux autres civils avaient été blessés », a ajouté l’état-major.
Regrets et condoléances
Les blessés ont été pris en charge par les équipes médicales de l’armée française déployées sur place. L’état-major a exprimé ses « regrets » et présenté ses condoléances aux familles et aux proches des deux victimes. Il a annoncé qu’une investigation était en cours « pour déterminer comment des civils ont été atteints lors de cette frappe ».
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https://www.france24.com/fr/20180827-mali-responsable-jihadiste-civils-tue-operation-armee-francaise-ei-Mohamed-Ag-Almouner
2- Le président Macron veut doter l’Union européenne d’une clause de défense collective renforcée (OPEX 360, Laurent Lagneau)
Dans la droite ligne de son dernier discours prononcé lors la Conférence des ambassadeurs, le président Macron a proposé, ce 30 août, à Helsinki, de renforcer significativement la portée de l’article 42-7 du Traité sur l’Union européenne, lequel prévoit que les États membres doivent « aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir » à l’un d’entre-eux s’il fait l’objet d’une « agression armée sur son territoire. » Cet article 42-7 a été invoqué pour la première fois par la France, après les attentats de Paris et de Saint-Denis, en novembre 2015. S’il peut être comparé à l’article 5 du Traité de l’Atlantique-Nord sur la défense collective, ce texte est cependant moins contraignant et plus flou sur les moyens à mettre en œuvre en cas d’une agression armée contre l’un des États membres de l’UE. Moins contraignant car il ne concerne pas tout le monde. La Suède, la Finlande, l’Autriche, Malte, l’Irlande ne sont pas concernés par cet article en raison de leur « politique de sécurité et de défense spécifique », c’est à dire de leur neutralité. D’autre part, « l’aide et l’assistance » évoquée par cet article ne sont pas clairement définies : cela peut aller d’une aide financière à l’envoi de soldats, en passant par de simples autorisations de survol. Enfin, ce texte n’a pas de caractère automatique, contrairement à l’article 5 de l’Otan. En effet, ce dernier indique que « les parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d’elles, dans l’exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l’Atlantique Nord. » D’où la proposition du président Macron de corriger cet article 42-7 en lui donnant une caractère « semi-automatique » en cas d’agression armée contre l’un des État membres de l’UE. « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », a souligné M. Macron lors d’une conférence de presse tenue au côté de Sauli Niinistö, son homologue finlandais. Pour cela, il envisage donc une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué. » Il s’agirait ainsi, a expliqué le président français, de faire en sorte que l’UE puisse disposer d’une « espèce d’article 5 renforcé ». Et d’ajouter que cette « avancée » ne serait « pas contraire » à l’Otan, qui « reste alliance importante et stratégique. » Seulement, a-t-il estimé, « nous avons besoin d’une solidarité renforcée » entre Européens. Une telle évolution pourrait intéresser des pays comme la Suède et la Finlande, qui s’interrogent sur l’opportunité de rejoindre ou non l’Otan, afin de pouvoir bénéficier de cette clause de défense collective prévue à l’article 5 face à l’activité militaire russe dans leur voisinage immédiat. Cela étant, ces deux pays ont renforcé leur coopération militaire avec les États-Unis et participent à une force expéditionnaire commune (Joint Expeditionary Force, JEF) mise sur pied par le Royaume-Uni. Reste que l’affaire s’annonce compliqué pour « refonder » les traités européens afin d’instaurer cette défense collective, les gouvernements de plusieurs États membres faisant preuve de défiance à l’égard de l’UE. Par ailleurs, M. Macron a plaidé pour un « aggiornamento complet » de la relation entre l’UE et la Russie, en particulier dans les domaines de la sécurité et de la défense. « Nous sommes restés parfois sur des réactions de part et d’autre liées à des erreurs ou des incompréhensions dans les deux dernières décennies qui ont conduit à ne pas aller au bout du raisonnement qu’on devait tirer », a-t-il expliqué. « Il y a beaucoup de travail compte tenu des péripéties que nous avons connues ces dernières années mais il faut le mener et mener cette discussion », a-t-il ajouté. Mais pour que cette discussion ait lieu, le président français a fixé deux conditions préalables. Il faut « au sein de l’Union européenne être beaucoup plus forts, avoir une autonomie stratégique » car « quand on n’a pas une Europe de la défense et de la sécurité suffisamment forte, ce n’est pas la peine d’aller parler avec des partenaires privilégiés », a fait valoir M. Macron. Et puis, a-t-il continué, la Russie doit aussi « donner des signaux », notamment dans l’affaire ukrainienne. « Il ne s’agit pas d’oublier tout ce qu’il s’est passé ces dernières années, ce ne serait pas une bonne méthode mais simplement de manière réaliste, avec les préconditions que je viens de donner, aller plus loin dans la coopération », a souligné le président Macron. « C’est envisageable mais il faut qu’il y ait la volonté de part et d’autre », a-t-il conclu.
3- Général Alabergère : « lorsque je rencontre mes homologues étrangers, tous envient le commandant des forces terrestres françaises » (Défense, armée de terre)
Ce 29 août, le général Alabergère, commandant les forces terrestres (COM FT) depuis septembre 2017, fait ses adieux aux armes. A l’aune de quitter le service actif, il revient pour nous sur cinq moments qui ont marqué son temps de commandement.
1 – Mission accomplie : le retour des forces terrestres à leurs pleines capacités opérationnelles entre l’été 2018 et la fin 2018
C’était le challenge fixé par le CEMAT et cet effet majeur a été atteint. Je vais donc laisser à mon successeur des forces terrestres qui ont retrouvé le niveau opérationnel qui était le leur avant les attentats de 2015. Nous avons à nouveau des militaires qui sont capables, si le président de la République nous le demandait, de refaire une opération de type SERVAL. Cela se traduit par le retour de nos unités dans les centres d’entraînement et la reprise de l’entraînement interarmes pour nos brigades qui constituent la clé de voute de la construction de notre capacité opérationnelle. J’ai pu aller voir à plusieurs reprises nos soldats au cours de leur préparation opérationnelle interarmes dans les centres où se construit et s’entretient notre capacité opérationnelle.
2- La création du COME2CIA le 1er juillet 2018
Cette création du commandement de l’entrainement et des écoles du combat interarmes est l’aboutissement de plusieurs années de travail. C’était l’un des dossiers qui m’avait été confié lorsque je suis arrivé au commandement des forces terrestres en tant que commandant en second. J’avais été mandaté pour faire évoluer entraînement et formation vers ce commandement qui va nous permettre de mettre en œuvre, de la façon la plus efficace possible, la synergie formation-entrainement. C’est d’autant plus un satisfecit que lorsque je rencontre mes homologues étrangers, tous envient le commandant des forces terrestres françaises qui a sous sa responsabilité directe les écoles d’armes, les centres de formation initiales des militaires du rang et tous les centres d’entrainement, donnant une véritable cohérence à notre entraînement et à notre formation. Le deuxième satisfecit est plus personnel : cela fait partie des choses pour lesquelles j’ai toujours milité car j’étais convaincu depuis longtemps que la place des écoles d’armes était au sein des forces terrestres. En effet, ce sont elles qui emploient et préparent ensuite les cadres qui sortent de nos écoles. C’est donc une satisfaction personnelle de terminer ma carrière sur la création de ce nouveau commandement.
3- La satisfaction d’avoir des hommes prêts pour les engagements qui les attendent
J’ai pu le constater lors de ma première visite au sein de l’opération BARKHANE au Sahel en juillet 2017 avant ma prise de fonction et le vérifier une fois encore début juillet cette année en retournant en bande sahélo-saharienne. J’ai vu les conditions dans lesquelles nos hommes et femmes remplissent leurs missions face à un ennemi très actif, remportant sur le terrain de vrais succès tactiques. Cela démontre bien toute la plus-value de notre entraînement qui constitue notre meilleure assurance-vie. Nos hommes sont prêts. Je veux mettre aussi en exergue les conditions très difficiles pour nos logisticiens qui assurent magnifiquement le soutien de cette force, avec notamment des mécaniciens qui continuent de faire des miracles, les convois qui sont des opérations dans l’opération, l’implication extraordinaire de nos médecins.
Tout ce qui a été remarquablement préparé en amont porte ses fruits au combat.
4- La disparition de nos frères d’armes du 1er régiment de Spahis, tués au Mali le 21 février 2018, l’adjudant Emilien Mougin et le maréchal des logis Timothé Dernoncourt
Ce sont des visages que je n’oublierai jamais, tout comme le contact avec leurs familles qui, une fois de plus, font preuve d’une dignité et d’un courage extraordinaires face à la perte de leur être le plus cher, leur mari, leur fils ou leur frère. Dans l’exercice de mes responsabilités de commandant des forces terrestres, la cérémonie d’hommage à nos morts en opérations et les explications que nous devons à leurs familles sur les circonstances de leur décès font partie des moments les plus forts émotionnellement qui marquent un chef militaire.
5- Noël 2017 passé à Maripasoula, en Guyane, au milieu des grizzlis du 92e régiment d’infanterie en mission au 9e régiment d’infanterie de marine
Afin de partager un moment auprès des soldats engagés au sein de l’opération HARPIE, je me suis rendu au 9e RIMa puis au 3e régiment étranger d’infanterie les 24 et 25 décembre 2017. Noël est toujours un moment particulier quand on est en opération. Ce déplacement auprès de nos soldats traduit l’attention particulière que le chef doit avoir en matière de condition du personnel pour nos hommes et nos femmes qui sont engagés en opération. Passer Noël avec eux est une façon de rendre à l’ensemble des soldats des forces terrestres l’hommage qu’ils méritent de par leur engagement. Ma plus grande fierté de COM FT a été de commander les 77.000 hommes et femmes des forces terrestres, en ayant sous mes ordres des soldats d’une telle valeur.
L’info en + :
C’est le général Guionie, commandant jusqu’alors la division performance synthèse de l’état-major de l’armée de Terre, qui succède au général Alabergère à la tête des forces terrestres.
ÉCONOMIES
1- Nucléaire : le rapport qui jette un pavé dans la mare (La Tribune, Dominique Pialot)
L’entrée en service de l’EPR de Flamanville, initialement prévue en 2012, a été à nouveau repoussée à 2020 courant juillet. (Crédits : Benoit Tessier)Un rapport commandé par les ministres de la transition écologique et de l’économie dans le cadre des réflexions en cours sur la programmation pluriannuelle de l’énergie préconise la construction de six EPR à partir de 2025. Nicolas Hulot avait-il connaissance du contenu de ce rapport lorsqu’il a annoncé sa démission du gouvernement mardi 28 août? C’est probable. D’après son entourage, il l’aurait brièvement parcouru. Or, s’il avait endossé la responsabilité du report à 2025 ou 2030 du passage de la part nucléaire à 50% du mix énergétique, son opposition à la construction de nouveaux réacteurs ne faisait pas mystère. Plus que la présence d’un lobbyiste à une réunion sur la chasse lundi soir, sa conclusion a peut-être pesé plus lourd dans sa décision. Une hypothèse corroborée par sa déclaration off à Libération début août, prédisant « 3 EPR dans quelques années » au cas où il quitterait le gouvernement. Ce rapport révélé par Les Echos résulte d’une mission lancée par son ministère et celui de Bruno Le Maire à l’Economie, concernant « le maintien des capacités industrielles de la filière nucléaire en vue de potentielles nouvelles constructions de réacteurs ».
Conclusion sur-mesure pour EDF
Sa rédaction a été confiée à deux experts, Yannick d’Escatha, ancien administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et actuel conseiller du président d’EDF pour le volet militaire (paradoxalement), et Laurent Collet-Billon, ex-délégué général à l’armement, pour le volet civil. Et sa conclusion ressemble fort à la solution préconisée par EDF dans sa contribution au débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie. La construction d’un premier EPR démarrerait en 2025 pour une entrée en service en 2035, suivie par la construction d’un deuxième réacteur deux ans après le premier, et ainsi de suite pour construire les six premiers réacteurs. Cela correspond également au « carnet de commandes » virtuel réclamé par la Société française de n’énergie nucléaire (SFEN) en échange de la promesse d’abaisser de 30% le coût de construction des EPR. C’est aussi une parfaite réponse à la métaphore employée par le PDG de EDF Jean-Bernard Lévy, qui déclarait en juin devant l’Assemblée Nationale que la filière était « comme un cycliste qui doit continuer à pédaler – en l’occurrence, à construire – pour ne pas tomber. »
Publication de la PPE à nouveau repoussée
Dans quelle mesure le gouvernement suivra-t-il ces préconisations ? Interrogé sur Radio Classique, le ministre de l’Economie a redit sa conviction « que le nucléaire est un atout pour la France, une énergie qui n’émet pas de CO2. » « Le gouvernement a logiquement engagé plusieurs missions et expertises préparatoires à ses décisions. Ce sujet sera examiné dans le cadre de la préparation de la PPE au cours de l’automne », a indiqué à l’AFP le ministère de la Transition écologique et solidaire. Sébastien Lecornu, secrétaire d’Etat auprès de Nicolas Hulot particulièrement actif sur le dossier nucléaire, annonce la publication d’une première mouture de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) dans le courant de l’automne. Initialement prévue pour juillet, celle-ci avait déjà été reportée à septembre. Reconstruire de nouveaux EPR reviendrait à entériner le fait que la part de 50% du nucléaire dans le mix énergétique serait un plancher durablement établi, plutôt que la première étape d’un désengagement du nucléaire appelé de leurs vœux par les écologistes. « Même si la mise en œuvre de ses recommandations n’était que partielle, elle signerait l’arrêt de mort de la transition énergétique, détournant des sommes colossales des alternatives énergétiques et imposant la perpétuation du risque nucléaire », a d’ailleurs déclaré l’ONG Sortir du nucléaire. Et cela ne constituerait sans doute pas le meilleur signal adressé aux acteurs des énergies renouvelables pour susciter des investissements massifs. « On nous dit qu’il faudrait faire des réacteurs nucléaires simplement pour garder de la technologie ou un savoir-faire, mais clairement, il n’y a pas d’argument énergétique », s’est indigné Yannick Rousselet de Greenpeace France, auprès de l’AFP. « Si on ne fait pas de place sur le réseau pour du renouvelable, il ne se fera jamais ».
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https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/nucleaire-le-rapport-qui-jette-un-pave-dans-la-mare-788838.html
2- L’Europe enfin sérieuse avec sa défense (L’usine nouvelle, Hassan Meddah)
Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, prononcera devant le Parlement européen son discours de l’Etat de l’Union le 12 septembre prochain. Il réaffirmera l’une de ses nouvelles priorités : mettre en place une Europe de la défense. Il ne s’agira pas que de mots, l’argent est là. La proposition de budget européen intègre pour la première fois une ligne budgétaire consacrée aux investissements de défense et de sécurité. En incluant les fonds hors budget, l’UE envisage de consacrer jusqu’à 30 milliards d’euros pour sa Défense et sa Sécurité sur la période 2021-227. La décomposition est la suivante : 13 milliards d’euros pour le nouveau Fonds européen de défense, 10,5 milliards pour les opérations militaires et de paix, et 6,5 milliards pour la construction d’infrastructures de transport pour la mobilité des armées. Un effort inédit. La lutte contre le terrorisme qui a frappé au cœur les capitales européennes, les menaces aux frontières à l’Est de l’Europe ont accéléré les prises de conscience. D’autant plus que la Russie continue de montrer ses muscles. Elle organisera mi-septembre une incroyable démonstration de puissance militaire mobilisant 300 000 hommes, 36 000 véhicules blindés, 1 000 avions…
FAVORISER LES COOPÉRATIONS
Ce qui fait dire à certains que l’effort n’est pas encore suffisant. Alors que l’Europe renégocie ses liens avec l’OTAN, le président américain Donald Trump ne s’est pas privé de tacler son allié. Selon lui, le Vieux Continent devrait cesser de se reposer sur les Etats-Unis pour assurer sa sécurité, et porter ses dépenses militaires à 4% de son PIB. Même la France, qui va consacrer près de 300 milliards d’euros à son armée sur la période 2019-2025, n’atteindra l’objectif des 2% du PIB qu’en 2025. Le fonds européen de Défense, ciblant les industriels de l’armement, marque indéniablement une réelle avancée. Son but : apporter une autonomie stratégique et technologique aux armées européennes. La méthode: inciter les pays membres et leurs industriels à coopérer pour développer des drones, des logiciels de cybersécurité, des lasers militaires à haute énergie, des équipements de surveillance des frontières… Le fonds prendra en charge 20% du coût de développement des prototypes à condition que le programme correspondant associe au moins trois industriels de trois pays différents. Le message a été entendu. La France, l’Italie, l’Allemagne envisagent de faire appel au fonds pour lancer un nouveau drone militaire européen… alors qu’aujourd’hui ils achètent sur étagère un appareil américain.
3– Enquête : pétrole – l’Iran limitera l’impact baissier des tensions commerciales (Les Echos, Sumita Layek, Reuters)
31 août (Reuters) – Les analystes sur le marché du pétrole ont abaissé en août leurs prévisions de cours du brut pour cette année, une première en près d’un an, sur fond de craintes croissantes que les tensions commerciales ne pèsent sur la demande, même si la réduction de l’offre, notamment en provenance d’Iran, devrait limiter les pertes, montre une enquête Reuters publiée vendredi. L’enquête menée auprès de 45 économistes et analystes fait ressortir une estimation moyenne pour le baril de Brent de la mer du Nord à 72,71 dollars cette année, soit 16 cents de moins que les 72,87 dollars anticipés le mois précédent et contre un prix moyen de 71,96 dollars en moyenne depuis le début de l’année. Le prix moyen prévu pour 2019 est de 72,58 dollars Pour le brut américain, la prévision moyenne est de 67,13 dollars le baril en 2018, contre 67,32 dlrs estimés le mois dernier et une moyenne de 66,40 dollars jusqu’à présent. « La baisse de la production iranienne devrait égaler, sinon dépasser, le niveau observé lors des sanctions multilatérales imposées entre 2012-2015 », a dit Harry Tchilinguirian, directeur de la stratégie sur les matières premières chez BNP Paribas. La production est également menacée dans des pays comme le Venezuela, la Libye et l’Angola, a-t-il ajouté.
« Ces éléments sont susceptibles d’exercer une pression à la hausse sur le prix du pétrole ».
Les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran dans le secteur énergétique doivent entrer en vigueur le 4 novembre alors que les exportations de brut et de condensats du pays semblent avoir déjà touché un creux de 16 mois en août. Les analystes alertent toutefois sur l’impact des tensions commerciales sur la croissance, ce qui pourrait entraîner une baisse de la demande des importateurs asiatiques de brut. « Les tensions commerciales pourraient ralentir la croissance de la demande de pétrole en Asie, tout comme une éventuelle contagion de la crise turque; une croissance plus faible de la demande permettrait de remplacer plus facilement les barils iraniens », déclare Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. Selon les analystes, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) continuera d’ajuster son offre de brut afin d’équilibrer le marché pétrolier. L’Arabie saoudite sera disposée à combler le déficit d’offre provoqué par les sanctions contre l’Iran et les tensions ailleurs dans le monde dans les prochains mois, ont estimé une majorité d’experts du secteur. « Pour l’instant, le marché semble équilibré pour le quatrième trimestre, en admettant que l’offre iranienne baisse d’environ 500.000 barils par jour (bpj) », a déclaré Warren Patterson, stratège en matières premières chez ING. Selon lui, le risque sera plus important si la baisse de la production iranienne s’avère supérieure à 500.000 bpj, ce qui placerait le marché en situation de déficit au cours du dernier trimestre. (Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon).
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