REVUE DE PRESSE
ESPRIT SURCOUF

n°11

SOMMAIRE 

 

  • ACTUALITES INTERNATIONALES :
  1. Jana J.Jabour : analyse du résultat du référendum et de ses conséquences notamment sur la politique étrangère de la Turquie
  2. Pékin sur la défensive, face à l’imprévisible Donald Trump
  3. A Pékin, une « école de la gouvernance globale » pour la formation des futurs agents de l’hégémonie chinoise
  4. Gotland, une île stratégique
  • LES ENJEUX DE LA DEFENSE FRANÇAISE :
  1. Projet réserve 2019 : un recours indispensable
  2. Auxylium : les smartphones ultrasécurisés de l’opération Sentinelle
  3. Programme de frégates de taille intermédiaire : DCNS se félicite de l’annonce de la notification du marché par le ministère de la défense
  • INDUSTRIE ET ECONOMIE :
  1. Pourquoi la Chine défend-elle le libéralisme économique ?
  2. Concentrations : la commission autorise, sous conditions, le rachat du fabricant de cartes intelligentes Morpho par Advent International
  • GRANDS PROBLEMES DE DEFENSE ET DE SECURITE:
  1. Des virus, quelques armes, et des hommes
  2. Ce qui se cache sous « la guerre contre le terrorisme » en Irak
  3. « Pour agir contre le terrorisme islamiste, il faut une réforme ambitieuse de la justice »
  4. Les déchets plastiques s’accumulent en Arctique

 

De Jacques Raimond

 

ACTUALITÉS INTERNATIONALES

 

1 –  Jana J.Jabour : analyse du résultat du référendum et de ses conséquences notamment sur la politique étrangère de la Turquie (Les clés du Moyen-Orient, propos recueillis par Carole André-Dessornes)

Carole André-Dessornes, Docteure en sociologie de l’EHESS et consultante.

Jana J. Jabbour est Docteure en Sciences politiques associée au CERI et enseignante à l’USJ de Beyrouth ainsi qu’à Sciences po Paris et Menton, auteure du livre La Turquie, l’invention d’une diplomatie émergente, CNRS éditions, février 2017.

Dimanche 16 avril dernier, les Turcs ont été appelés à se prononcer lors du référendum destiné à modifier la constitution en accordant plus de pouvoirs à l’actuel président Recep Tayyip Erdogan (en effet, la réforme constitutionnelle lui permettra de contrôler l’exécutif et assez largement le législatif et le judiciaire). Le « oui » l’a emporté avec 51,4% des voix ; cette victoire contestée par l’opposition met au grand jour une profonde division au sein du pays. Jana J. Jabbour nous a fait le plaisir de répondre à nos questions sur les résultats et conséquences de ce référendum, notamment sur la politique étrangère de la Turquie.

Recep Tayyip Erdogan a remporté une victoire, mais cette victoire est assez serrée si l’on s’en tient aux derniers résultats communiqués. Le « non » a gagné les grandes villes du pays, Istanbul et Ankara en tête…peut-on interpréter ces votes comme un signal fort envoyé au président ?

Ces résultats révèlent une fracture qui se dessine en Turquie aujourd’hui entre l’ancienne élite kémaliste et la nouvelle élite représentée par l’AKP. Les grandes villes, notamment Izmir, Istanbul et Ankara, sont le bastion de l’élite laïque et pro-occidentale qui, depuis la fondation de la République en 1923 et jusqu’au début des années 2000, a contrôlé le centre de l’échiquier politique et le système économique. Cette élite ultra-minoritaire a constamment tenu à l’écart la majorité sociologique du pays, c’est-à-dire la « masse » anatolienne (située au centre et dans l’est du pays), qui était plus conservatrice et ne s’identifiait pas avec l’idéologie kémaliste/ataturkiste. L’AKP, parti fondé en 2001, se veut le porte-parole de ces « Turcs noirs », de cette « masse » anatolienne pieuse et conservatrice sur le plan religieux, mais libérale et capitaliste sur le plan économique. Avec l’AKP, au pouvoir depuis 2002, les « Turcs noirs » ont conquis le centre politique, et éclipsé l’ancienne élite kémaliste. Ceci dit, si les résultats du « non » à Izmir et Ankara ne sont pas surprenants, le « non » à Istanbul est un revers pour le parti AKP et le Président Erdogan personnellement, étant donné qu’Istanbul est sa ville natale et c’est là où il fut maire de 1994 à 1998, et a travaillé à améliorer les infrastructures de la ville et le niveau de vie de ses habitants.

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http://www.lesclesdumoyenorient.com/Entretien-avec-Jana-J-Jabbour-Analyse-du-resultat-du-referendum-et-de-ses.html

 

2 – Pékin sur la défensive, face à l’imprévisible Donald Trump (The conversation, Valérie Niquet)

 

Valérie Niquet est responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Depuis l’élection de Donald Trump, la République populaire de Chine oscille entre l’optimisme et l’inquiétude. Pékin – par hostilité à la stratégie du pivot vers l’Asie dont Hillary Clinton était l’incarnation – était initialement plutôt favorable à Donald Trump. Le retrait du TPP, est ainsi apparu comme une opportunité pour la Chine de mieux défendre sa propre vision de la régionalisation économique en Asie, avec le projet de zone de libre-échange (FTAAP) présenté par le Président chinois lors du sommet de l’APEC en 2014. La visite du Secrétaire d’État Rex Tillerson à Pékin au mois de mars, et sa référence au « respect mutuel », ont pu être perçues comme une acceptation de la conception chinoise du respect de ses intérêts fondamentaux. Très vite, cependant, c’est l’inquiétude qui l’a emporté devant les initiatives prises par Donald Trump. Au mois de janvier, le Président américain est revenu « à la demande du président Xi », sur le changement majeur qu’avait constitué son entretien téléphonique avec la Présidente de Taïwan, et son tweet selon lequel « tout peut être négocié, même la politique d’une seule Chine ». Mais la question est loin d’être réglée, et elle pourrait être à nouveau ouverte si les États-Unis procèdent aux importantes ventes d’armes à Taiwan annoncées. Sur tous les sujets d’importance pour la Chine, Donald Trump mêle déclarations rassurantes et menaces voilées. C’est dans ce contexte qu’a eu lieu la première rencontre entre les deux présidents, le 6 avril 2017. Pour Xi Jinping, la symbolique de ce sommet, dont les images ont été très largement retransmises dans les médias chinois, était importante, à Mar-a-Lago (Floride), dans les mêmes conditions que le premier ministre japonais, qui avait été l’un des premiers à être reçus par Donald Trump après les élections.

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http://theconversation.com/pekin-sur-la-defensive-face-a-limprevisible-donald-trump-76427

 

3 –  A Pékin, une « école de la gouvernance globale » pour la formation des futurs agents de l’hégémonie chinoise (réinfomation TV)

 

S’il fallait une nouvelle illustration de l’incompatibilité entre mondialisation et démocratie, l’ouverture d’une Ecole de la gouvernance globale par la Chine communiste figurerait en tête de gondole. Le régime en place à Pékin, auteur dans un passé récent des plus vastes assassinats de masse de l’histoire humaine, entend former les dirigeants qu’il placera dans ce système de « gouvernance globale » dont il s’est fait le plus zélé promoteur. L’agence Xinhua, organe de propagande autant que d’espionnage, explique que cette section de l’Université des Etudes étrangères de Pékin « formerait des professionnels polyglottes dotés d’une vision globale et d’une compétence en communication interculturelle ». Dirigée par le parti communiste, cette Ecole de la gouvernance globale financera les recherches sur les institutions globalistes telles que les Nations unies, le FMI, la Banque Mondiale, explique le président de l’université, Peng Long. Pékin pourra ainsi déléguer auprès de ces organes supranationaux de zélés serviteurs du parti communiste et de ses prétentions hégémoniques.

L’entrisme forcené de la Chine dans les services de l’ONU désormais soutenu par la formation d’agents spécialisés

D’ores et déjà, Pékin pratique un entrisme forcené dans les institutions internationales. Ses diplomates ont pris la tête de l’UNIDO, l’agence de développement industriel de l’ONU, qui favorise le transfert de technologie depuis les pays occidentaux vers la Chine, toujours regardée comme un pays en voie de développement à « aider ». Ils dirigent aussi l’Union internationale des télécommunications (ITU) que les globalistes espèrent voir contrôler internet, ainsi que les agences onusiennes de la santé, de l’aviation civile, des affaires sociales et économiques Pékin, qui dispose d’un siège permanent au Conseil de sécurité avec droit de veto, volé à la Chine nationaliste qui en disposait légitimement à l’origine, a aussi obtenu un siège au très controversé Conseil des Nations unies pour les droits de l’homme, une honte au regard de la brutalité du régime. Elle fournit le plus gros contingent aux « forces de maintien de la paix » de l’ONU. Avec les « Nouvelles Routes de la Soie » (One Belt, One Road), ses trains de conteneurs traversant l’Eurasie de part en part et ses bateaux ralliant l’Afrique, la Chine compte doubler son influence politique par sa maîtrise mondiale du commerce.

La Chine a joué un rôle clé pour l’Agenda 2030, « déclaration mondiale d’interdépendance » de l’ONU

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http://reinformation.tv/pekin-ecole-gouvernance-globale-formation-agents-hegemonie-chinoise-lenoir-69014-2/

 

4 –  Gotland, une île stratégique (TTU Online)

 

Un général américain fait, depuis mardi, une visite remarquée sur l’île suédoise de Gotland, qui recevait aussi, ce mercredi, le chef du gouvernement et le ministre suédois de la Défense. D’après le programme annoncé, aucune rencontre n’est prévue entre le général David G. Perkins, chef de l’United States Army Training and Doctrine Command (Tradoc), et les deux politiques suédois. Leur visite simultanée n’en traduit pas moins le regain d’intérêt pour cette île à nouveau considérée comme stratégique de par son emplacement quasi central en mer Baltique. Officiellement, le quatre étoiles américain doit passer deux jours et demi sur place pour échanger avec des Suédois et préparer les exercices Aurora 17, présentés par l’état-major suédois comme «les plus importants dans leur genre depuis plus de vingt ans». Environ 19 000 militaires seront impliqués (Suédois, Américains, Français, Norvégiens, Danois et Estoniens) courant septembre, tant sur Gotland que dans les régions de Stockholm et de Göteborg. Pour le chef de l’armée de terre suédoise, le général Karl Engelbrektson, cette visite américaine est «très importante» : son hôte veut «se faire une idée de la signification de Gotland» et les Etats-Unis sont «un partenaire important et stratégique». L’an dernier, la Suède, qui se dit non-alliée militairement, et les Etats-Unis ont signé un accord de coopération bilatérale en matière de Défense. Gotland est «un point stratégique de premier plan dans la région, et ce n’est pas seulement important pour la Suède qu’il soit bien défendu», a commenté le général Perkins après sa première journée sur l’île, grande comme deux fois la Guadeloupe. L’Américain s’est notamment fait présenter le dispositif de défense que le gouvernement suédois a décidé d’y installer de manière permanente, après avoir quasiment démilitarisé Gotland en 2005. C’est également ce dispositif que Stefan Löfven, le chef du gouvernement, et Peter Hultqvist, son ministre de la Défense, devaient passer en revue mercredi. A l’automne dernier, Stockholm a décidé d’accélérer le déploiement d’une unité blindée sur l’île, de manière à ce qu’elle soit sur place dès cet été. Mardi, le gouvernement a inclus, comme prévu, une rallonge équivalant à 52 millions d’euros destinée à la Défense dans sa proposition de budget révisé pour 2017. Une partie de cette somme doit servir à «renforcer la capacité de défense antiaérienne» de cette unité gotlandaise de 150 hommes.

LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE 

1 –  Projet réserve 2019 : un recours indispensable (défense.gouv.fr, armée de terre)

 

L’actualisation de la Loi de programmation militaire 2014-2019 prévoit un appel renforcé à la réserve opérationnelle. Dans ce cadre, le projet Réserve 2019 rénove l’emploi des réservistes pour répondre aux besoins des armées face aux enjeux sécuritaires.

En septembre 2015, le ministre de la Défense mandatait une équipe dédiée au projet Réserve 2019 afin d’améliorer le fonctionnement de celle-ci : son recrutement, sa formation, sa gestion et son emploi. Fin 2018, le ministère doit en effet être en mesure, à partir d’un vivier de 40 000 réservistes opérationnels toutes armées confondues, d’engager chaque jour 1 000 d’entre eux sur le TN. L’armée de Terre en emploie aujourd’hui plus de 19 000. « Elle devra disposer de 24 000 volontaires au 1er janvier 2019, environ 5 000 en supplément, explique le colonel Jacques de la Délégation aux réserves de l’armée de Terre (DRAT). 16 000 seront répartis dans 102 unités élémentaires de réserve (UER) et 8 000 en compléments individuels dans les organismes interarmes ou dans les 11 états-majors tactiques (EMT) placés auprès des brigades de l’armée de Terre».

5 200 réservistes supplémentaires à former

Ces derniers, composés de réservistes qualifiés, peuvent prendre sous commandement tactique de 2 à 5 unités de type Proterre ainsi que des unités spécialisées, qu’elles soient d’active ou de réserve, pour la protection du territoire national. Sur les 102 UER, 86 sont des unités élémentaires Proterre, dont quatre appartiennent au 24e régiment d’infanterie et 16 sont des unités spécialisées de réserve (USR) dans la circulation, le transport, le génie ou le soutien du combattant. Le colonel souligne : « Cela représente environ une à deux unités créées par régiment, donc à former ». Depuis 2014, les militaires du rang doivent suivre la formation initiale du réserviste (FMIR). En octobre 2016, 118 volontaires ont ainsi participé, au camp militaire de La Courtine (Creuse), à une expérience pilote de FMIR centralisée, regroupant pour la première fois des régiments venus de toute la France. L’armée de Terre l’a mise sur pied pour répondre aux nouveaux objectifs de recrutement et tester un nouveau modèle de formation moins coûteux et plus efficace.

Une réserve mieux gérée et intégrée

L’expertise des réservistes est quelquefois recherchée dans des spécialités comme l’infrastructure, la communication, l’armement ou de nouveaux domaines comme la cyber-défense. L’étude se concentre également sur l’amélioration de la convocation de la réserve de disponibilité. Depuis sa création en 1996, la réserve opérationnelle de 2e niveau (RO2), composée d’anciens militaires liés par une durée légale de cinq ans à la fin de leur engagement, n’avait jamais été convoquée. Fin mars 2016 a eu lieu le premier exercice de rappel : Vortex. Il a permis de convoquer 1 500 anciens soldats sur les 3 500 répertoriés.1 000 personnes étaient attendues pour que soit prononcé le succès de l’expérimentation.

 

2 –  Auxylium : les smartphones ultrasécurisés de l’opération Sentinelle (Silicon, Reynald Fléchaux)

 

Pour les besoins de l’armée, Atos a développé une solution de communication sécurisée, basée sur un smartphone Android customisé, un modem dédié et des bulles de communication privées. Cette solution, Auxylium, est déployée à environ 1000 unités dans le cadre de Sentinelle. 

Lors d’un point presse centré sur sa politique d’innovation, Atos est notamment revenu sur Auxylium, un projet permettant d’équiper les soldats de l’armée française d’une solution de communication de type smartphone. Un projet qui a connu deux tempos. Lent d’abord, l’armée s’étant lancée dans un premier temps dans une réflexion liée à l’utilisation par ses soldats de téléphones mobiles ‘civils’. Très agité ensuite, les attentats de novembre 2015 poussant la Direction générale de l’armement (DGA) à accélérer l’industrialisation de la solution. « Nous avons travaillé sur des projets de R&D qui se succédaient (sur la base d’un concept imaginé à l’origine par l’Ecole d’infanterie de l’Armée de Terre, NDLR). Puis, nous avons vécu trois mois de folie pure : nous avons reçu la notification de marché le 26 février 2016 et sommes passés en production le 9 juin, juste avant l’Euroce dernier commençant… le lendemain », raconte Hugues Cremona, le directeur du programme chez Atos.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.silicon.fr/auxylium-smartphones-ultra-securisees-operation-sentinelle-172697.html

 

3 – Programme de frégates de taille intermédiaire : DCNS se félicite de l’annonce de la notification du marché par le ministère de la défense (DCNS, communiqué de presse).

 

Le Ministère de la Défense a annoncé ce jour la notification à DCNS du marché pour le développement et la réalisation de cinq frégates de taille intermédiaire (FTI) destinées à la Marine nationale. DCNS proposera une déclinaison française de sa nouvelle frégate belh@rra®. La première des cinq frégates de ce programme piloté par la Direction Générale de l’Armement (DGA) doit être livrée en 2023 pour une entrée en service actif en 2025.

Une frégate numérique de dernière génération pour la Marine nationale

La nouvelle frégate belh@rra sera conçue et développée par DCNS, en co-maîtrise d’œuvre avec Thales, pour le développement du radar de nouvelle génération qui l’équipera. Le lancement du programme FTI profitera aux bassins d’emplois du groupe DCNS, au premier rang desquels le site DCNS de Lorient et de ses partenaires sous-traitants : la conception des  frégates belh@rra représente environ deux millions d’heures de travail pour les bureaux d’études de DCNS. Pour l’ensemble du groupe DCNS, la réalisation d’une frégate belh@rra représentera en moyenne deux millions d’heures de travail dont trois cent mille heures pour les bureaux d’études. Hervé Guillou, PDG de DCNS déclare : « DCNS est fier de contribuer avec Thales au renouvellement des forces navales françaises grâce à un nouveau navire répondant aux ambitions d’une marine de premier rang. Eléments clé de notre gamme de navires militaires, la notification de ce marché permet également de développer une frégate qui s’adresse aux attentes d’un marché international dynamique. » Frégate de premier rang d’un déplacement de 4 000 tonnes à vocation de lutte anti sous-marine, la version française de belh@rra est destinée à répondre à l’ensemble des besoins nationaux. Elle sera dotée de capacités d’autodéfense élargies et de projection de forces spéciales. Enfin, elle intègrera le nouveau radar à quatre antennes planes SEA FIRE de Thales et sera équipée des missiles Aster 30 de MBDA.

La première frégate pour les « digital natives »

Développée pour les équipages qui en prendront les commandes dans les années 2020, les frégates belh@rra bénéficieront des technologies numériques les plus modernes. Elles seront équipées, notamment, d’un système de combat de dernière génération. Celui-ci apportera une plus grande rapidité dans l’analyse tactique, dans la prise de décision et dans la mise en œuvre des armes. L’intégration des dernières technologies numériques offrira une capacité d’évolution du navire pendant près de quarante ans. Les systèmes de traitement de l’information seront modernisés de manière incrémentale pour s’adapter aux évolutions du contexte d’emploi, aux menaces futures ainsi qu’aux cycles courts de renouvellement des nouvelles technologies. Avec la frégate belh@rra, DCNS a l’ambition de poursuivre le succès des frégates type La Fayette, une référence sur le marché du naval de défense avec plus d’une vingtaine d’exemplaires vendus dans le monde. DCNS complète ainsi sa ligne de produits en positionnant cette nouvelle frégate entre le segment des frégates multimissions FREMM de 6 000 tonnes et celui des corvettes Gowind® de 2 500 à 3 000 tonnes.

INDUSTRIE ET ÉCONOMIE 

1 –  Pourquoi la Chine défend-elle le libéralisme économique ? (La Tribune, Gilles Campagnolo)

 

Lors du Forum de Davos, le président chinois a surpris son auditoire en plaidant en faveur de la mondialisation. Il mettait en garde contre un retour au protectionnisme, que préconise le président des Etats-Unis. Lors de leur première rencontre au début du mois, Xi Jinping a à nouveau soutenu sa position face à Donald Trump, car la Chine a largement profité de la « libéralisation » de son économie et entend bien continuer.

Gilles Campagnolo, directeur de recherches au CNRS

Enfoncés dans la campagne présidentielle, media et opinion publique de France limiteraient-ils (déjà) leur horizon aux frontières nationales (hormis l’information « choc » sur les horreurs des conflits en cours) ? La rencontre des dirigeants des deux principales puissances à la fois commerciales  (la Russie jouant à cet égard les seconds rôles) et militaires (que dire d’une Europe dont la communauté de défense échoua de sa fondation jusque maintenant?) a donné lieu à bien peu de commentaires, toute presse confondue. C’est dommage – car les enjeux en sont sans doute, et pour nous Français aussi, de plus de conséquence que les propos des bateleurs d’estrades électorales. M. Donald Trump et M. Jinping Xi (en rétablissant l’ordre utilisé à l’Ouest pour nom et prénom) ou bien Ms. Trump Donald et Xi Jinping (selon l’ordre asiatique) se rencontraient pour la première fois. L’emploi le plus courant de leurs noms revient à mélanger les usages, puisqu’on parle de M. Donald Trump et M. Xi Jinping – une incohérence (qui entend peut-être respecter en même temps deux normes contradictoires) qui reflète l’inconsistance de la réception de discours à fronts renversés.

Un agenda de cent jours

Résultat principal des 6 et 7 avril : un agenda de cent jours pour débattre de différends commerciaux où la Chine s’engage à tenter de réduire ses excédents (visant de la sorte à maîtriser son inflation) et les Etats-Unis mettent en sourdine leurs reproches. Le G7 a immédiatement suivi mais rien ajouté à cette inversion des discours qui se traduit par la réactivation d’un protectionnisme/isolationnisme par le président américain républicain et l’auto-proclamation de la promotion d’une mondialisation libérale par le secrétaire général d’un parti communiste (!) Or les débats économiques ont été éclipsés par les frappes militaires américaines en Syrie et l’envoi (à grande publicité) d’un porte-avions en manœuvre près de la Corée du Nord. Les positions militaires bougeaient, tandis que les choix économiques confirmaient les deux coups de tonnerre de l’élection états-unienne et du plaidoyer chinois de janvier, à Davos. Comment saisir ces discours à fronts renversés qui sont ainsi confirmés ? Le plaidoyer datait de janvier : au Forum de Davos, M. Xi avait dit en substance que « la Chine a eu le courage de plonger dans l’océan des marchés mondiaux » (01/17/2017) et qu’elle sait nager, pour ainsi dire… Mme Ursula von der Leyen, ministre de la Défense allemande, entendit « un discours impressionnant, et un discours très stratégique, vibrant plaidoyer pour une politique de portes ouvertes, pour le dialogue direct et contre le protectionnisme », tandis que Carl Bildt, ancien Premier ministre suédois, trouvait, « en tous cas, assez étrange que nous devions demander au leader du Parti Communiste chinois de nous venir en aide sur le libre-échange » ! Ironie du propos nonobstant, cela est-il en vérité si étrange?

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http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/pourquoi-la-chine-defend-elle-le-liberalisme-economique-689781.html

 

2 – Concentrations : la commission autorise, sous conditions, le rachat du fabricant de cartes intelligentes Morpho par Advent International (Commission européenne, communiqué)

 

La Commission européenne a autorisé, en vertu du règlement de l’UE sur les concentrations, le projet d’acquisition de Morpho, fournisseur de solutions en matière d’identité et de sécurité établi en France, par l’entreprise américaine Advent International. Cette autorisation est subordonnée à la cession des activités ayant trait aux cartes de paiement intelligentes que Morpho exerce en France. Morpho, qui appartient au groupe Safran, fournit des solutions en matière d’identité et de sécurité. Advent International est une société de capital-investissement. Elle contrôle Oberthur, qui fabrique des cartes intelligentes et fournit des prestations de sécurité numérique. Tant Oberthur que Morpho conçoivent et fournissent des solutions en matière d’identification et de sécurité, dont des cartes intelligentes destinées aux secteurs des banques, des télécommunications et des documents d’identité. L’enquête de la Commission a révélé qu’il n’existe actuellement en France que trois fournisseurs viables de cartes de paiement intelligentes détenant les certifications nationales et possédant les sites de production nécessaires pour pouvoir approvisionner les banques françaises de façon effective. À la suite de l’acquisition, ces fournisseurs ne seraient plus qu’au nombre de deux, ce qui limiterait sensiblement la concurrence.

Les problèmes de concurrence soulevés par la Commission

L’enquête de la Commission a porté en particulier sur les marchés des cartes intelligentes, sur lesquels les activités des parties se chevauchent. En ce qui concerne les cartes SIM et les documents d’identité électroniques (passeports, cartes d’identité et cartes de santé électroniques, par exemple), la Commission est parvenue à la conclusion que l’entité issue de la concentration resterait confrontée à plusieurs concurrents sérieux. L’enquête a toutefois permis de constater que pour les cartes de paiement intelligentes, l’opération envisagée, telle que notifiée initialement, aurait abouti à une diminution importante de la concurrence sur le marché concerné en France. Il est particulièrement difficile de s’implanter sur ce marché, ce qui limite la capacité des fournisseurs qui ne sont pas déjà présents en France à exercer une concurrence effective. La Commission a constaté que pour pouvoir fournir des cartes de paiement intelligentes en France, les fabricants doivent obtenir, et conserver, la certification relative au système national de cartes de débit Cartes Bancaires (CB), en plus de répondre à la norme de certification mondiale EMV. En outre, pour pouvoir exercer une concurrence effective, les fournisseurs doivent exploiter en France un site de production certifié CB pour la personnalisation des cartes certifiées CB. Se fondant sur les résultats de son enquête de marché approfondie, la Commission a considéré que l’opération, telle que notifiée, soulevait des doutes sérieux quant à sa compatibilité avec le marché unique en ce qui concerne le marché des cartes de paiement intelligentes en France.

Les engagements proposés

Afin de lever ces craintes, les parties ont proposé de céder CPS, la filiale française de Morpho qui fournit et personnalise des cartes intelligentes de paiement certifiées CB pour la clientèle bancaire en France. Compte tenu des mesures correctives proposées, la Commission est parvenue à la conclusion que l’opération envisagée, telle que modifiée, n’entraverait pas de manière significative la concurrence dans l’Espace économique européen (EEE) ou une partie substantielle de celui-ci, y compris en France. Sa décision est subordonnée au respect intégral des engagements contractés.

Les entreprises et les produits

Advent International est une société de capital-investissement établie aux États-Unis qui détient des participations dans divers secteurs. Oberthur est une société de portefeuille française contrôlée par Advent International qui fournit à l’échelle mondiale des prestations de sécurité numérique dans les secteurs des paiements, de l’identité et des télécommunications. Morpho (Safran Identity & Security) est une entreprise établie en France qui fournit à l’échelle mondiale des solutions en matière d’identité et de sécurité. Elle propose des solutions et des services liés à la gestion des identités des citoyens, des applications dans le domaine de la sécurité publique, ainsi que des solutions en matière de connectivité et de sécurité, notamment des cartes intelligentes, destinés aux banques, aux opérateurs de télécommunications et à d’autres prestataires de services commerciaux.

GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE 

ET DE SÉCURITÉ

1 – Des virus, quelques armes, et des hommes (IRIS, Anne Sénéquier)

 

Du 25 au 28 mars, l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP) lançait l’opération « d’une côte à l’autre » pour tenter de vacciner 116 millions d’enfants contre la polio à travers 13 pays d’Afrique. Il s’agit d’une mobilisation record de 192 800 agents de santé volontaires pour en finir avec la polio sur le grand continent. En 1979 et après 12 ans de lutte, la petite vérole devient la première maladie éradiquée, ou presque[1], de la surface de la Terre. Dans un élan d’optimisme, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lance alors sa seconde bataille et vise cette fois-ci la poliomyélite. Cette dernière est un bon candidat : le virus est identifié ; la maladie représente un vrai problème de santé publique au niveau mondial[2] ; il n’y a pas de traitement curatif ; et l’on dispose d’un vaccin procurant une protection à vie. La 44e assemblée mondiale de la santé adopte ainsi en mai 1988 une résolution visant à éradiquer la poliomyélite pour l’an 2000. 29 ans plus tard, le virus sévit toujours. Quels sont les freins qui empêchent cette vraie bonne idée d’être une réalité sur le terrain ? En 1988, on comptait 350 000 cas annuels, contre 75 en 2015. L’IMEP est parvenu aujourd’hui à plus de 99% de l’éradication mondiale de la poliomyélite. Cependant, de nombreux obstacles parsèment encore le chemin de la réussite : populations inaccessibles, virus dérivé de souche vaccinale, conflits, fausses croyances, mouvements de population… L’éradication de la poliomyélite est actuellement considérée comme une urgence programmatique pour la santé publique mondiale. L’OMS vient encore d’y consacrer 700 millions d’US$ (soit 17 % de son budget « programme ») en déroulant le plan suivant : l’interruption de la transmission du poliovirus sauvage, le renforcement du système des vaccinations, l’achèvement du confinement et la certification au niveau mondial de l’éradication. La poliomyélite est transmise par deux catégories de virus : par un virus de souche sauvage de la polio (PVS) et par le poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale (PVDVc).

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http://www.iris-france.org/92855-des-virus-quelques-armes-et-des-hommes/

 

2 – Ce qui se cache sous « la guerre contre le terrorisme » en Irak (Orient XXI, Peter Harling et Loulouwa Al-Rachid)

 

L’offensive pour reprendre Mossoul se poursuit depuis des mois et nul ne peut douter qu’elle aboutira à la défaite de l’organisation de l’État islamique. Mais les civils libérés ont peu de raisons de se réjouir tant leur sort apparait incertain, prisonniers qu’ils sont de l’arbitraire des milices, de l’incompétence du gouvernement irakien, du jeu trouble des acteurs régionaux et internationaux (Iran, Turquie, États-Unis). Un fossé profond sépare le récit de la guerre contre l’organisation de l’État islamique (OEI) du vécu des gens ordinaires, pris entre deux feux. En Irak, les divers protagonistes du combat anti-OEI proposent une histoire simple et consensuelle : au fur et à mesure des avancées vers la reprise de la ville de Mossoul, les civils pris en otage par des terroristes sont libérés. Les premiers reçoivent de l’aide, les derniers sont exterminés. La lutte contre l’OEI unit dans un objectif commun le rassemblement hétéroclite de forces étrangères sans aucune coordination, de troupes irakiennes et de milices locales. Cet objectif met sous cloche le potentiel de divisions et de frictions entre tous ces acteurs. Dans la réalité, les plus vulnérables ne peuvent compter sur presque personne, et ils doivent pratiquement craindre tout le monde. Leur nombre est difficile à estimer, mais il y aurait plusieurs centaines de milliers de civils coincés dans Mossoul. Aucun couloir humanitaire pour faciliter leur évacuation n’a été mis en œuvre, ni même envisagé. Anéantis par les privations et pourchassés par l’OEI, ils fuient dès que possible avec ce qu’ils peuvent emporter à pied vers le sud de la ville, où l’on ne fait pas grand-chose pour les accueillir. Des officiels du ministère de l’émigration et des personnes déplacées, l’institution chargée des personnes déplacées à l’intérieur de l’Irak, estiment à 10 000 les arrivées quotidiennes. Ces responsables admettent aussi, en privé, que jusqu’à 60 % des ressources disponibles s’évaporent avant d’atteindre les bénéficiaires. Les camps sont surpeuplés et mal équipés, même en infrastructures sanitaires de base. Ce qui n’empêche pas les politiciens qui visent les élections parlementaires de se faire filmer en train de distribuer aux survivants des sommes dérisoires en espèces.

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3 – « Pour agir contre le terrorisme islamiste, il faut une réforme ambitieuse de la justice » (Figarovox, Guillaume Jeanson)

 

FIGAROVOX/TRIBUNE- Au lendemain de l’attentat des Champs-Élysées, l’avocat Guillaume Jeanson rappelle que les moyens mis en œuvre pour lutter contre le terrorisme ne sont pas encore suffisants.

Guillaume Jeanson est avocat au Barreau de Paris et porte-parole de l’Institut pour la Justice.

Aucune surprise mais une profonde tristesse. La mort violente qui promettait mardi de frapper l’un des candidats est venue souiller hier soir la plus belle avenue du monde emportant tragiquement la vie d’un policier de 37 ans. Comment en est-on arrivé là? Que faisait un tel individu en liberté? Est-ce que ceux qui briguent la magistrature suprême réalisent pleinement l’ampleur du drame qui se joue, depuis des années, sous les yeux effarés de ceux dont ils réclament les suffrages?

Le débat du 20 mars n’a consacré aux thèmes de la justice et de la sécurité que 17 minutes sur ses 3 heures 12 minutes d’échanges. Soit seulement trois minutes par candidats.

À lire les programmes et à comptabiliser le temps d’antenne accordé sérieusement à ces sujets, il est permis d’en douter. À titre d’exemple, le débat du 20 mars, grande messe cathodique de la campagne, n’a consacré aux thèmes de la justice et de la sécurité que 17 minutes sur ses 3 heures 12 minutes d’échanges. Soit seulement trois minutes par candidats. Il n’est donc guère étonnant de relever que posture et cynisme semblent largement de rigueur sur ce sujet, alors même qu’il compte parmi les deux premières préoccupations des Français à la veille de cette élection. Devant l’expansion du terrorisme islamiste, est-il en effet raisonnable de vanter le désarmement d’une police qui constitue désormais une cible privilégiée? Devant l’état désespéré des prisons françaises, victimes de plusieurs décennies de lâchetés politiques, est-il crédible de promettre que chaque peine prononcée sera exécutée et de n’envisager, dans le même temps, que la création d’un nombre de nouvelles places de prison qui couvrira à peine le nombre actuel de détenus en surnombre, alors que plus personne n’ignore qu’il existe toujours, à côté, près de 100.000 peines de prison en attente d’exécution?

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4 – Les déchets plastiques s’accumulent en Arctique (Le marin, Isabelle Jarjaille)

 

Jusque là, les scientifiques s’étaient peu penchés sur la pollution des zones polaires, fort éloignées des sources de production de déchets. Mais une étude vient de démontrer que des milliers de déchets en plastique s’accumulent dans les mers du Groenland et de Barents. C’est sur la base des échantillons relevés par l’expédition française Tara dans la zone polaire, de juin à octobre 2013, qu’a travaillé une équipe de scientifiques européens, mené par Andrés Cozar, chercheur à l’université de Cadix en Espagne. Publiée, en anglais, par la revue Science Advances l’étude démontre que de nombreux débris de plastique – estimés par les chercheurs entre 100 tonnes  et 1 200 tonnes – s’accumulent dans la zone polaire. Leur usure et leur fragmentation suggérant qu’il s’agit de vieux débris venus de loin. L’équipe de scientifiques estime qu’ils ont été transportés par les courants océaniques (circulation thermohaline) entre les eaux de l’Atlantique nord et les mers du Groenland et de Barents. Un voyage sans retour, les déchets s’accumulant ensuite dans les mers polaires. En parallèle de cette étude l’Institut Alfred Wegner en Allemagne travaille également sur la pollution plastique au pôle Nord via l’observatoire Hausgarten installé sur les plages de l’Arctique. Leurs résultats devraient être publiés dans les prochaines semaines. Selon un article scientifique paru dans la revue Science en février 2015, 250 millions de tonnes de déchets pollueront les mers du monde d’ici à 2025.