GÉOPOLITIQUE
DÉFENSE
ÉCONOMIE
de Jacques Raimond
- GÉOPOLITIQUE :
- La prodigieuse histoire d’amour entre Trump, Poutine et Netanyahu
- Déclaration de la haute représentante au nom de l’Union européenne sur le respect de la primauté du droit dans le cyberespace
- Divergences franco-allemandes sur la question du Brexit : une question aussi politique qu’économique
- DÉFENSE :
- Au Sénat, on redoute une « déconstruction lente » de la Loi de programmation militaire 2019-25
- Discours de madame Florence Parly à Saclay – intelligence artificielle et défense
- Ordre du jour N° 8085 du général d’armée François Lecointre, chef d’état-major des armées
- ÉCONOMIE :
- Guillaume Faury ne révolutionne pas le comité exécutif d’Airbus
- Les luttes d’influence autour du changement d’heure en Europe
- Pression fiscale ; la France en tête, selon l’OCDE
- Un couple condamné pour avoir détourné 586.000euros de la solde des militaires via le logiciel Louvois
- TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPÉCIALISÉS
- TEXTES PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
GÉOPOLITIQUE
ESPRIT SURCOUF.fr a retenu trois sujets d’actualité qui engagent la réflexion géopolitique sur les chemins très complexes des relations internationales, d’abord entre les humains, et notamment avec le dirigeant d’Israël comme « directeur du jeu », ensuite dans le cyberespace, avec une déclaration d’intention majeure de la représentante de l’Union européenne, enfin avec cette analyse critique de ce que souhaitent et ne souhaitent pas les Britanniques, au sein du Brexit, dans les relations qu’ils entretiennent avec le couple franco-allemand, lequel se révèle divisé dans ses intérêts autant que dans sa conception.
1– LA PRODIGIEUSE HISTOIRE D’AMOUR ENTRE TRIMP, POUTINE ET NETANYAHU (Orient XXI, Mawahan Bishara)
Dans la campagne pour être reconduit à son poste, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a réussi le tour de force d’obtenir le soutien de Donald Trump et de Vladimir Poutine.
Qualifiez-le d’escroc ou de va-t’en guerre, mais qui d’autre que le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou pourrait se vanter d’avoir tenu deux sommets réussis avec les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine, le tout à quelques jours des élections israéliennes ? Ses motivations immédiates sont claires, mais il y a quelque chose qui va au-delà de son utilisation manifestement habile de la diplomatie à des fins électorales. Il y a des dimensions stratégiques plus importantes à de telles réunions. Comment un dirigeant d’un tout petit État, politiquement contesté et corrompu, a-t-il réussi à amener les deux superpuissances mondiales à faire ce qu’il leur demandait et à respecter son calendrier ? La réponse réside dans l’amitié tripartite qui s’épanouit depuis un certain temps et qui pourrait façonner le Proche-Orient pour les années à venir. Tout a commencé par une réunion dans la Trump Tower à la fin septembre 2016. Le premier ministre Nétanyahou, qui était à New York pour le sommet annuel de l’ONU, est venu rencontrer Donald Trump, le candidat républicain à la présidentielle américaine. La rencontre s’est rapidement transformée en master class de géopolitique mondiale, selon l’ancien conseiller Trump Steve Bannon. Le premier ministre israélien chevronné, fort de quatre mandats, a formé le milliardaire novice en politique sur l’importance des relations entre les États-Unis et Israël à l’ombre des réalités amères du Proche-Orient. Les deux se sont bien entendus. Énormément. Nétanyahou n’a pas seulement répondu de manière satisfaisante à toutes les questions de Trump, il a aussi rationalisé et donné corps aux instincts de politique étrangère du futur président américain sur la sécurité, l’immigration, le terrorisme, l’islam, etc. — même sur les avantages de créer des murs-frontières comme en Cisjordanie. Il a distillé et résumé le tout dans une formule simple : L’Iran, et non la Russie, est « notre » ennemi principal. En fait, le président russe est dans une position unique pour nous aider contre les ayatollahs et l’islam radical. Selon Vicky Ward, l’auteur du best-seller Kushner, Inc,, Nétanyahou est en fait un « grand maître des échecs », qui a fait pression sur Trump pour courtiser Poutine et améliorer ses relations avec la Russie. C’était ce que Trump voulait entendre. Avant cette rencontre, il échangeait déjà des compliments personnels avec le président russe, au grand dam de ses détracteurs chez lui et en Europe. Maintenant, il était armé d’une doctrine stratégique qui impliquait l’établissement d’un nouveau partenariat avec des hommes forts aux vues similaires.
OBAMA, L’HOMME QU’ILS HAÏSSENT LE PLUS
C’était une alliance facile sur le plan personnel. Benyamin, Donald et Vladimir s’apprécient et se félicitent mutuellement. Ils peuvent avoir des passés et des styles différents, mais ils sont faits dans le même moule. Ces trois « vieux hommes blancs » sont des nationalistes populistes et machistes, avec une tendance à la méchanceté. Ils sont généralement considérés comme des personnages trompeurs et diviseurs, qui ont le coup de main pour agir en toute impunité. Ils n’aiment pas non plus la liberté de la presse et l’indépendance de la justice. L’homme qu’ils haïssaient le plus n’est autre que Barack Obama et tout ce qu’il représentait, que ce soit le multiculturalisme, les idéaux libéraux ou la politique étrangère libérale. Peu après son entrée à la Maison-Blanche, Trump a commencé à démolir tout ce qu’Obama avait construit chez lui ou à l’étranger, piétinant le droit et les accords internationaux sous les acclamations de ses deux amis et d’un nombre croissant d’admirateurs dans le monde. Il s’est retiré de l’accord de Paris sur le climat et de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ; il a apporté son soutien inconditionnel à certains des régimes les plus répressifs, au Proche-Orient et ailleurs. Le trio a attiré et inspiré une nouvelle ligue d’hypernationalistes agressifs qui ne pensent qu’en termes de pouvoir : le Saoudien Mohamed Ben Salman, l’Égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, le Brésilien Jair Bolsonaro et le Hongrois Viktor Orban. Trump et Poutine mènent le peloton, mais Nétanyahou est leur serviteur enthousiaste. Il a marginalisé le libéralisme et la pensée progressiste pour ouvrir la voie à la ploutocratie populiste. Mais le succès des trois hommes à la tête d’une tendance populiste mondiale n’a pas pu masquer leur échec à traduire leur love story en relations plus étroites entre les États-Unis et la Russie. Ni Trump ni Nétanyahou n’ont réussi à convaincre l’establishment de la politique étrangère américaine de s’allier à Poutine, pas même comme un moyen de contrer Téhéran. L’Iran peut être considéré comme un mauvais acteur régional, mais tant les démocrates que les républicains considèrent la Russie comme un dangereux ennemi mondial. La tragédie de la politique des grandes puissances est qu’elles continuent de rivaliser dans un monde anarchique, au risque de la guerre, quels que soient leurs dirigeants ou leur système de gouvernement. Ainsi, la Russie est-elle revenue sur la scène mondiale en tant qu’actrice géopolitique indépendante majeure, le plus souvent opposée aux États-Unis. L’intervention militaire de Poutine en Ukraine et en Syrie et sa décision de déployer des troupes russes au Venezuela dans le cadre d’un défi direct à Washington dans l’hémisphère occidental en sont la preuve. Bref, bien que Poutine et Trump pensent de la même façon, leurs pays semblent être opposés sur tout : de la cyberguerre à la prolifération nucléaire en passant par la sécurité régionale en Europe et au Proche-Orient, et bien sûr l’ingérence russe dans les élections américaines. Mais ils sont d’accord sur Israël — ou du moins, Poutine et Trump sont d’accord sur Nétanyahou, une affection que le premier ministre israélien s’efforce d’entretenir.
QUINZE RENCONTRES EN QUATRE ANS
Trump et Poutine n’ont tenu qu’un seul sommet, qui s’est terminé par un échec relatif, et quatre courtes rencontres. Nétanyahou a eu cinq réunions réussies avec Trump en deux ans, et treize réunions tout aussi réussies avec Poutine au cours des quatre dernières années. Nétanyahou sait qui il doit courtiser. Il a persisté à entretenir des relations étroites avec Poutine malgré un certain nombre de revers, car la Russie est la seule puissance à avoir un dialogue ouvert avec tous les acteurs majeurs du Proche-Orient, y compris le Hamas et le Hezbollah, ou des rivaux régionaux comme l’Iran et l’Arabie saoudite, la Turquie et l’Égypte.
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https://orientxxi.info/magazine/la-prodigieuse-histoire-d-amour-entre-trump-poutine-et-netanyahou,3015
2 – DÉCLARATION DE LA HAUTE REPRÉSENTANTE AU NOM DE L’UNION EUROPÉENNE SUR LE RESPECT DE LA PRIMAUTÉ DE DROIT DANS LE CYBERESPACE (Conseil européen)
L’Union européenne et ses États membres sont des ardents avocats d’un cyberespace ouvert, stable et sûr, respectueux des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’État de droit. Le cyberespace offre d’importantes possibilités de développement social, politique et économique. L’Union européenne et ses États membres sont préoccupés par la multiplication des actes de cybermalveillance qui visent à saper l’intégrité, la sécurité et la compétitivité économique de l’UE, y compris le nombre croissant de vols de propriété intellectuelle facilités par les technologies de l’information et de la communication. L’utilisation abusive des technologies de l’information et de la communication (TIC) pourrait produire des effets déstabilisants en cascade qui aggraveraient les risques de conflit. L’Union européenne et ses États membres exhortent les responsables à mettre un terme à ces activités malveillantes, et ils invitent tous les partenaires à renforcer la coopération internationale afin de promouvoir la sécurité et la stabilité dans le cyberespace. Ils sont déterminés à agir pour neutraliser ces activités malveillantes et désireux à cet effet de consolider la coopération avec les partenaires au niveau international. L’Union européenne et ses États membres s’attachent en permanence à surveiller les défis que pose le cyberespace aussi bien au niveau interne que dans le cadre de leur politique étrangère et de sécurité, et à y faire face. Leurs efforts visent à renforcer la cyber-résilience, à sensibiliser davantage les entreprises et les citoyens et à réagir au moyen de mesures diplomatiques. Afin de conserver un cyberespace ouvert, stable et sûr, il incombe à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour lutter contre les actes de cybermalveillance et de veiller à utiliser elle-même les TIC en appliquant dans le cyberespace le droit international existant, ainsi qu’en adhérant aux normes, règles et principes en matière de comportement responsable des États, tels qu’ils sont énoncés dans les rapports cumulatifs du groupe d’experts gouvernementaux des Nations unies sur les technologies de l’information et de la communication dans le contexte de la sécurité internationale (UNGGE). À cet égard, les États ne devraient pas permettre sciemment que leur territoire soit utilisé pour mener des activités informatiques malveillantes, ainsi que l’indique le rapport 2015 de l’UNGGE. L’Union européenne et ses États membres sont fermement attachés au consensus existant dans ce domaine et aux discussions à venir dans le cadre des Nations unies, ainsi qu’aux engagements pris en ce qui concerne la protection de la propriété intellectuelle contre les vols facilités par les TIC dans le contexte des enceintes multilatérales telles que le G20, ou par l’intermédiaire de l’appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace, auquel tous les États membres se sont ralliés.
3 – DIVERGENCES FRANCO-ALLEMANDES SUR LA QUESTION DU BREXIT : UNE QUESTION AUSSI POLITIQUE QU’ECONOMIQUE (IRIS, le point de vue de Rémy Bourgeot)
Mercredi 10 avril s’est tenu un Conseil européen exceptionnel pour accorder un délai supplémentaire au Brexit. M. Macron et Mme Merkel ont affiché des positions différentes, l’un favorable à une extension courte au 30 juin, l’autre favorable à une extension longue de près d’un an. Pourquoi un tel désaccord ?
Face au chaos politique qui domine à Westminster, il a souvent été annoncé que la partie britannique n’était pas parvenue à diviser le camp européen dans les négociations sur les conditions de sa sortie de l’Union depuis 2016. Bien que les 27 aient effectivement adopté une position générale commune sur l’accord de sortie, comprenant le « backstop » irlandais, on voit en fait depuis le vote même du Brexit des sensibilités différentes s’exprimer en Europe. La lecture du Brexit a certes eu tendance à être fortement critique chez la plupart des dirigeants européens, mais là où Paris s’est concentré sur l’idée consistant à décourager les velléités de sortie potentielle d’autres peuples, la structure politique berlinoise et le poids des intérêts économiques en particulier ont conduit le gouvernement allemand à redouter davantage les conséquences commerciales et financières d’une rupture avec Londres. L’enjeu dépasse cependant la seule question de la hiérarchie entre économie et politique. Malgré le soutien de Berlin à l’accord de sortie que le Parlement britannique rejette, on voit généralement en Allemagne un malaise certain à toute évocation d’une rupture nette avec le Royaume-Uni et notamment d’une sortie précipitée sans accord. Ce malaise dépasse la simple équation économique. La volonté d’accorder un délai substantiel pour tenter de trouver les moyens politiques d’un Brexit ordonné en découle naturellement. Le rapprochement avec le Royaume-Uni constitue un aspect important de la construction de l’identité politique de la République fédérale, moins visible certes que la réconciliation franco-allemande, portée par une succession de symboles forts jusque dans les années 1970. L’idée qui consisterait à valider une certaine rupture avec Londres à des fins de cohésion politique, pour préserver l’intégrité de l’UE, ne trouve que peu d’écho en Allemagne, malgré la condamnation assez générale du vote du Brexit. La préservation des liens avec la Grande-Bretagne et le modèle de démocratie libérale qu’elle incarne historiquement renvoie en réalité à d’importants enjeux d’identité politique pour l’élite allemande, confrontée à sa propre crise politique et à la dynamique d’affaiblissement de la construction européenne. Par ailleurs, il convient de se souvenir qu’Angela Merkel a vécu de l’intérieur l’effondrement du système politique dans lequel elle a effectué le premier chapitre de sa carrière politique. Son approche du risque de choc politique est aussi conditionnée par cette expérience. En résumé, bien que les dirigeants français et allemands soient soucieux d’éviter une spirale de désintégration de l’Union, leur vision respective du problème n’est pas guidée par la même sensibilité ni par le même horizon historique.
Y a-t-il une vraie fissure dans le couple franco-allemand ? L’union des 27 face au dossier du Brexit est-elle entamée ?
On constate une inversion relative des rôles entre la France et l’Allemagne si l’on compare les positions sur le Brexit à celles qui s’exprimaient sur le Grexit, le scénario d’exclusion de la Grèce de la zone euro par la Troïka, jusqu’en juillet 2015. Alors que le gouvernement français avait alors tendance à appeler Berlin à la modération pour éviter une rupture systémique, c’est aujourd’hui l’inverse qui se produit sur la question de la gestion européenne du Brexit. À la suite du vote britannique, Yanis Varoufakis s’exprimait dans les médias britanniques pour annoncer la volonté allemande de traiter le Royaume-Uni comme la Grèce, oubliant de prendre en compte le caractère inégalitaire, voire hiérarchique, des rapports de force dans la famille européenne. De plus, si le fédéralisme européen de Wolfgang Schäuble, tout-puissant ministre des Finances pendant la crise de l’euro, se traduisait effectivement par une volonté de contrôle minutieux de ses partenaires les plus affaiblis, ce type de fédéralisme européen, surtout lié à une génération de responsables politiques ayant grandi en Allemagne de l’Ouest dans l’après-guerre, est aujourd’hui en recul dans le pays, au point de ne plus être représentatif. La réorientation identitaire qui travaille la CDU-CSU sur fond de progression fulgurante de l’extrême droite se traduit également par une réorientation sur les questions plus domestiques qu’européennes. Tout en étant focalisée sur une vision particulière des intérêts du pays, elle s’accompagne à la fois d’un désintérêt relatif pour l’idée d’un contrôle étroit sur ses partenaires et du rejet accru du concept de solidarité financière. Par-delà la question de la gestion du Brexit, la relation franco-allemande est aujourd’hui dans une situation délicate. Les projets de réforme européenne d’Emmanuel Macron, centrés sur l’architecture de la zone euro, ont été pour l’essentiel écartés par Berlin, car ils se heurtaient aux tabous indépassables de la culture politique allemande en ce qui concerne la solidarité financière avec ses partenaires, en particulier du sud de la zone euro. L’idée d’une armée européenne, relancée à la suite de ce désaccord, reste évanescente et sa mise en avant ne permet pas de pallier le manque de convergence sur des décisions politico-économiques majeures. La gestion du Brexit intervient dans ce climat complexe. Les réactions vives en Allemagne ces derniers jours face à la position affirmée par Emmanuel Macron au sommet européen sur le délai du Brexit indiquent une étape supplémentaire dans le développement d’une certaine défiance dans les relations bilatérales. Surtout, ce climat semble davantage infirmer l’hypothèse selon laquelle un Brexit sans accord pourrait permettre de ressouder l’UE et de réactiver la notion de couple franco-allemand (qui reste malheureusement intraduisible dans la langue de Goethe). Étant donnés les enjeux qui se manifestent en termes d’intérêts économiques et d’identité politique en Allemagne, l’hypothèse inverse semble plutôt se confirmer.
En accordant une extension jusqu’au 31 octobre, l’Union européenne envisage de facto les élections européennes au Royaume-Uni. Quelles seraient les conséquences pour la recomposition du Parlement européen ? Que vont devenir les eurodéputés britanniques une fois le délai dépassé ?
Le Royaume-Uni participerait à reculons à l’élection européenne de mai, si la sortie n’est pas réglée d’ici là. Les eurodéputés britanniques représentent environ un dixième du parlement ; ce qui est substantiel, mais n’altère pas nécessairement le rapport de force dans son ensemble, d’autant plus que le rôle du Parlement européen reste en retrait dans le contexte de l’intense jeu interétatique qui a actuellement lieu.
.Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.iris-france.org/135738-divergences-franco-allemandes-sur-la-gestion-du-brexit-une-question-aussi-politique-queconomique/
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DÉFENSE
Que ce soit les inquiétudes des sénateurs, quant à l’évolution des réalisations de la Loi de programmation militaire, ou le discours de madame Parly sur l’intelligence artificielle, les militaires français se retrouvent autour du chef d’état-major des armées, lorsque ce dernier, après une remise de décorations, donne le sens des valeurs et de la culture militaires.
1 – AU SÉNAT, ON REDOUTE UNE « DÉCONSTRUCTION LENTE » DE LA LOI DE PROGRAMMATION MILITAIRE 2019-25 (OPEX 360 Laurent Lagneau)
La trajectoire financière établie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, entrée en vigueur en juillet 2018, prévoit d’augmenter le budget du ministère des Armées de 1,7 milliard par an jusqu’en 2022. Puis, de porter son montant à 44 milliards d’euros en 2023 [ce qui supposera une hausse de 3 milliards]. Lors des débats, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, des dispositions ont été votées pour s’assurer que les fonds promis seraient bel et bien alloués à la mission « Défense ». S’il estime que l’application de certaines dispositions prévues par celle LPM est « globalement satisfaisante », Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées, a cependant émis quelques réserves. Ainsi, lors d’une séance organisée le 10 avril, M. Cambon a déploré que la commission n’a « pas reçu le bilan annuel politique, opérationnel et financier des opérations extérieures en cours que le gouvernement doit [lui] transmettre chaque année », conformément à ce que prévoit la LPM. « Nous n’avons toujours pas reçu non plus le bilan annuel politique, opérationnel et financier des missions intérieures en cours, non plus que le rapport décrivant la politique de gestion des ressources humaines du ministère » des Armées, a-t-il poursuivi. Par ailleurs, le président de la commission s’est également inquiété de ne pas avoir reçu un « bilan de l’exécution de la programmation militaire », qui donne le détail des commandes passées et des livraisons reçues « pour les programmes à effet majeur de plus de 70 millions d’euros, les opérations d’armement de plus de 20 millions d’euros et les programmes d’infrastructures dont le coût est supérieur à 15 millions d’euros. » Or, l’article 10 de la LPM stipule que ce bilan doit être transmis par le ministre aux commissions parlementaires concernées « deux fois par an, avant le 15 avril et avant le 15 septembre. » Visiblement, à cinq jours de la date limite, celle du Sénat n’avait toujours rien reçu. En outre, M. Cambon s’inquiète aussi du respect d’une obligation prévue par l’article 11 de la LPM, lequel précise que, avant le 30 juin de chaque année, « le ministre chargé des armées présente aux présidents des commissions permanentes de l’Assemblée nationale et du Sénat chargées de la défense les enjeux et les principales évolutions de la programmation budgétaire ministérielle. » « Ces dispositions ont été introduites par les assemblées pour nous permettre de contrôler l’exécution de la LPM. C’était, je le rappelle, la condition de notre vote positif : que la LPM soit exécutée à l’euro près », a rappelé M. Cambon. Or, a-t-il poursuivi, le cabinet de la ministre des Armées, Florence Parly, « n’a pas, à ce stade, donné d’indications sur le calendrier précis de mise en oeuvre de ces dispositions, même s’il a été indiqué que le gouvernement ‘souhaitait mettre en oeuvre cette obligation sous la forme d’une réunion de travail prochaine avec la ministre’ » et qu’il « travaillait ‘d’arrache-pied’ pour respecter le délai du 15 avril pour la transmission des documents. » S’il a laissé le « bénéfice du doute » au gouvernement, le président de la commission a dit « s’inquiéter » de ces « premiers signaux qui ne sont pas bons ». Et de rappeler les « 850 millions envolés à l’automne 2017 et les 404 millions de non couverture des OPEX [*] en décembre 2018. » Puis, M. Cambon a évoqué une information selo laquelle la moitié des véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon seraient livrés sans leurs tourelleaux. « C’est une décision qui serait prise incessamment, à l’occasion de la fameuse ‘VAR’, l’exercice de variation en cours d’année, rebaptisée ‘A2PM’ [pour] ajustement annuel de la programmation militaire, sur laquelle la ministre devrait statuer mi-avril en COMEX [comité exécutif]. J’espère vivement que les arbitrages seront favorables », a-t-il dit. En 2019, dans la cadre du programme Scorpion, l’armée de Terre recevra effectivement ses 89 premiers véhicules Griffon. Mais la question des tourelleaux téléopérées n’est pas nouvelle. En effet, pour compenser une [petite partie] de la coupe budgétaire de 850 millions décidées en juillet 2017, il avait été décidé de décaler la livraison de tourelleaux destinés aux VBMR. « Il s’agit d’un complément d’acquisition programmé dans le cadre de la première étape du programme Scorpion, qui correspond à l’augmentation du nombre de Griffon équipés d’emblée de ces tourelleaux. Nous serons capables d’équiper la moitié des Griffon livrés pour les engager en opération en 2021 », avait expliqué, à l’époque, Joël Barre, le Délégué général pour l’armement. Cela étant, M. Cambon tient à rester à très attentif sur l’exécution de la LPM. « Et dire que le gouvernement prétendait lors de la discussion de la LPM que la ‘VAR’, dont nous demandions communication, était un exercice purement technique », s’est-il exclamé. « Il est évident que nous avons besoin que le Gouvernement nous transmette les informations. Comptez sur moi pour les demander! », a-t-il assuré. Car, a-t-il enchaîné, « un point sur l’exécution de la LPM ne sera pas inutile car plusieurs annonces récentes peuvent donner l’image d’une déconstruction lente. »
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http://www.opex360.com/2019/04/13/au-senat-on-redoute-une-deconstruction-lente-de-la-loi-de-programmation-militaire-2019-25/
2 – DISCOURS DE MADAME FLORENCE PARLY À SACLAY – INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET DÉFENSE (DICoD)
Monsieur le Préfet, Mesdames et messieurs les élus, Monsieur le délégué général pour l’armement, Mesdames et messieurs les officiers généraux, Chers membres de Data IA, Mesdames et messieurs,
Gary Kasparov. C’est un nom que vous connaissez sûrement, celui du premier champion du monde d’échecs à avoir été défait par un ordinateur, en 1997. Vous connaissez aussi les noms de Fan Hui et Lee Sedol, parmi les meilleurs joueurs professionnels de go, qui se sont tous deux inclinés devant les programmes informatiques de Google DeepMind. Vous connaissez peut-être aussi, ou moins, le nom du colonel Gene Lee, ancien pilote de chasse et formateur des pilotes de l’US Air Force vaincu en 2016 par une intelligence artificielle, lors d’une simulation de combat aérien. Ce programme, même privé de certaines commandes, est capable de réagir 250 fois plus rapidement que l’homme. A ce rythme-là, j’ai bien peur qu’à la sortie de Top Gun en 2020, Tom Cruise perde son aura chez nos jeunes pilotes de l’aéronautique navale ! Pour certains, l’intelligence artificielle, l’IA, n’est synonyme que de progrès. C’est le moyen de détecter de façon plus précoce certaines maladies, de maîtriser notre consommation énergétique ou encore de s’adapter au rythme de chaque enfant dans le domaine de l’éducation. Pour d’autres, l’intelligence artificielle n’est que menace et ouvre la voie au marketing irrespectueux de la vie privée qui sait tout de vos envies de week-end à Rome, jusqu’à la propagation des fake news, ou plus grave encore, à la manipulation des élections. Annonciatrice de l’immortalité transhumaniste ou au contraire de la fin de l’espèce humaine, l’intelligence artificielle nourrit aujourd’hui tous les fantasmes. Je voudrais vous assurer d’une chose : le ministère des Armées ne tombera dans aucun de ces excès. Nous choisissons la voie de la responsabilité, celle de protéger à la fois nos valeurs et nos concitoyens, tout en embrassant les opportunités fabuleuses qui sont offertes par l’intelligence artificielle. Nous choisissons de donner à nos forces les moyens de remplir leurs missions dans un environnement opérationnel qui se durcit, comme on peut le constater chaque jour. Nous choisissons de renforcer notre capacité à assumer, à l’avenir, nos responsabilités internationales au profit de la paix et de la sécurité.
Pas un jour ne passe sans qu’on ne parle d’intelligence artificielle, de ce qu’elle promet de révolutionner dans nos vies quotidiennes, des investissements massifs réalisés par toutes les grandes puissances étatiques comme économiques.
Le développement de l’IA est désormais un lieu de compétition stratégique, une course à la puissance technologique, économique mais aussi militaire. Le président de la République a souhaité que la France prenne la place qui lui revient dans cette course en s’appuyant sur l’excellence de son tissu académique et industriel. En endossant les conclusions du rapport de Cédric Villani, dont je salue à nouveau le remarquable travail, il a dévoilé il y a tout juste un an la stratégie de la France qui place la défense parmi les quatre domaines prioritaires, aux côtés de la santé, des transports et de l’environnement. Et je m’inscris pleinement dans cette stratégie gouvernementale et je compte bien faire de l’IA une priorité de notre défense nationale. Alors oui, les Armées françaises investissent et investiront dans l’intelligence artificielle, c’est une évidence. Car c’est une technologie stratégique, indispensable pour garantir notre supériorité opérationnelle. Les bénéfices potentiels de l’IA pour notre ministère sont forts et nombreux, et alors que les armées des principales puissances affûtent déjà leurs algorithmes, nous ne pouvons pas prendre le risque de manquer ce virage technologique. Tout se joue donc maintenant. L’IA, c’est une aide précieuse à la décision. Elle nous permettra de mieux comprendre et mieux prévoir les menaces, d’agir plus vite et avec plus de précision et de certitude : éviter la surprise, éviter la méprise, donner du sens au torrent de données qui parfois nous submerge. Je pense au projet de la Marine Nationale qui développe une plateforme d’analyse en temps réel du trafic maritime à l’échelle mondiale, qui sera donc capable par exemple de détecter les embarcations qui soudainement dévient de leur trajectoire habituelle. L’IA n’est pas une fin en soi, elle doit être un appui à une décision plus éclairée, plus rapide, un outil de lucidité pour les décideurs stratégiques comme tactiques. L’IA, c’est également des capacités inédites pour le renseignement. Croiser des milliers d’images satellites, avec les données du darkweb, pour parvenir à en extraire des liens intéressants, c’est ce que nous permettra l’analyse de données massives. L’IA, c’est aussi mieux protéger nos militaires. Evacuer des blessés du champ de bataille, ouvrir un itinéraire, déminer un terrain, autant de tâches périlleuses que nous pourrons bientôt confier à des robots. L’IA c’est encore une cyberdéfense renforcée. Elle permettra à nos cyber-combattants de contrer à grande vitesse les attaques toujours plus furtives, toujours plus nombreuses et toujours plus automatisées qui menacent nos systèmes et nos économies. L’IA, c’est enfin un allègement de la pénibilité et un gage de précision. Elle doit soulager l’homme de tâches fastidieuses, répétitives, parfois source d’erreurs. En effet, pourquoi un mécanicien passerait-il des heures à déceler une panne que l’analyse des données pourrait directement lui indiquer sans risque de se tromper sur le remplacement des pièces ? L’US Air Force, qui a déjà adopté l’IA dans son processus de maintien en condition opérationnelle, a annoncé une disponibilité de ses avions en hausse de 25%, c’est considérable et permettez-moi de vous dire que cela nous fait rêver. L’IA nous permettra un meilleur entretien de nos matériels, une meilleure gestion de nos stocks et de notre consommation d’énergie. Nos militaires pourront se concentrer sur les aspects critiques de leurs missions, nos personnels civils seront plus efficients.
L’IA ce n’est ni plus ni moins que la garantie du plus haut niveau de protection des Français. Et parce que c’est notre première priorité, nous saisirons toutes les opportunités.
Nous le ferons avec volontarisme et ambition. Nous le ferons aussi avec responsabilité. Car la France a des valeurs, la France respecte ses engagements internationaux, et la France sera fidèle à cette marque de fabrique. Et c’était d’ailleurs le sens de l’événement « AI for Humanity » tenu il y a un an par le président de la République. Je vous parle de valeurs, je vous parle d’intelligence artificielle militaire et je sais que dans beaucoup d’esprits une question émerge. Une question qui nourrit les débats, suscite de l’intérêt mais aussi de l’inquiétude, tant dans la communauté des développeurs qu’au sein de la société civile. Et cette question, c’est celle des systèmes d’armes létaux, les SALA autonomes, que certains appellent les « robots-tueurs ». Des systèmes d’armes, qui seraient capables d’agir sans aucune forme de supervision humaine, qui seraient capables de modifier le cadre de la mission qui leur a été fixée, voire de s’assigner eux-mêmes de nouvelles missions. Ces systèmes, je le dis de façon très catégorique, n’existent pas aujourd’hui sur les théâtres d’opération. Mais pour autant le débat est légitime. C’est d’ailleurs la France qui l’a introduit en 2013 aux Nations-Unies, dans l’enceinte de la convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques. Et nous souhaitons que les discussions se poursuivent dans ce cadre multilatéral, le seul qui pourra aboutir à un encadrement des systèmes autonomes militaires, c’est le seul qui soit universel, crédible, efficace. Nous ne pouvons pas écarter le risque que de telles armes puissent être développées, un jour, par des Etats irresponsables et tomber entre les mains d’acteurs non-étatiques. La nécessité de dégager un consensus robuste avec tous les autres Etats du monde n’en est donc que plus impérieuse.
La position française est sans ambigüité, le président de la République a été parfaitement clair : la France refuse de confier la décision de vie ou de mort à une machine qui agirait de façon pleinement autonome et échapperait à tout contrôle humain.
De tels systèmes sont fondamentalement contraires à tous nos principes. Ils n’ont aucun intérêt opérationnel pour un État dont les armées respectent le droit international, et nous n’en déploierons pas. Terminator ne défilera pas au 14 juillet. Nous développerons l’intelligence artificielle de défense selon trois grands principes : le respect du droit international, le maintien d’un contrôle humain suffisant, et la permanence de la responsabilité du commandement. Nous avons des lignes rouges dans le champ de l’action militaire. Des lignes rouges tracées par les principes du droit humanitaire international et le droit des conflits armés : je citerai par exemple la proportionnalité de la réponse, la discrimination entre combattant et non-combattants, la minimisation des dommages collatéraux. L’intelligence artificielle ne fera bouger aucune de ces lignes. Au contraire, l’intelligence artificielle nous permettra de continuer à les respecter dans les conflits de demain. Et pour joindre les actes à la parole, j’ai pris la décision de renforcer l’examen de licéité de nos nouveaux armements dans le cadre de la réforme des programmes d’armement. Fruit d’un dialogue éclairé entre les directeurs de programme, les états-majors et les juristes, l’examen de licéité renforcé garantira la conformité des nouveaux moyens et matériels de guerre au droit international. Quel que soit le degré d’automatisation, voire d’autonomie de nos systèmes d’armes actuels et futurs, ceux-ci resteront subordonnés au commandement humain. Cela suppose que l’homme définisse et valide leurs règles de fonctionnement, leurs règles d’emploi et leurs règles d’engagement. Cela suppose qu’il exerce un contrôle suffisant sur les systèmes déployés. Pour veiller tous les jours à ce que ces principes soient respectés dans la durée et pour nourrir notre réflexion éthique, alors même que de nouveaux usages de l’IA émergent chaque jour, j’ai décidé de créer dès cette année un comité d’éthique ministériel sur les sujets de défense. Ce comité sera un outil d’aide à la décision et à l’anticipation. Il aura vocation à traiter en premier lieu des questions posées par les technologies émergentes et leur emploi par l’homme dans le domaine de la défense. Mais au-delà, les interrogations éthiques multiples liées à l’évolution du métier des armes ainsi que des espaces de conflictualité pourront lui être soumis. Ce comité sera mis en place dans les prochains mois. En son sein, la riche réflexion éthique des hommes et des femmes du ministère sera confrontée à celle de personnalités extérieures puisant à diverses sources de réflexion : les sciences, la philosophie, le droit ou bien encore l’histoire. Le comité éthique ministériel, aiguisera en outre, son analyse par des échanges avec le Comité consultatif national d’éthique et les instances de réflexion du monde de la recherche et de l’industrie. La France sera la première grande puissance militaire à se doter d’une structure de réflexion permanente sur les enjeux éthiques des nouvelles technologies dans le domaine de la défense, et se placera ainsi à la pointe de cette réflexion au niveau international. Les questions légitimes relatives à l’emploi de l’IA dans des systèmes militaires, se posent en réalité dans tous les systèmes critiques, et je pense en particulier au véhicule autonome. Ces questions ne pourront pas être résolues par une interdiction pure et simple : il nous faut donc nourrir notre réflexion et investir dans la recherche pour rendre l’intelligence artificielle robuste et sûre, et développer des systèmes de façon maîtrisée. Car si les questions éthiques sont primordiales, nous ne sous-estimons pas non plus les risques de nature technique. L’IA reste une technologie très jeune, et la faible maturité de certaines approches ne permet pas aujourd’hui de les utiliser dans des applications critiques, qui sont à forts enjeux. Lorsqu’il s’agit de battre un champion de go ou bien de recommander le film du dimanche soir, la machine peut se tromper, ça n’est pas très grave, votre soirée peut en être gâchée, mais guère plus. Lorsqu’il s’agit de détecter une mine sous-marine ou de contrer une cyber-attaque, il est évident que la fiabilité et la robustesse deviennent des enjeux majeurs. La manipulation des données d’apprentissage, les biais cognitifs transmis par l’homme aux algorithmes, les systèmes désorientés et mis en défaut par un simple bout de scotch, les systèmes hackables à distance : les facteurs de risques que nous devons évaluer et maîtriser dès la conception sont extrêmement nombreux. Et c’est tout l’enjeu du grand défi sur la certification de l’IA récemment lancé par le Conseil de l’Innovation. Cette initiative a tout notre soutien, car dans le monde civil comme militaire, il nous faut bâtir une IA robuste, une IA de confiance.
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3 – ORDRE DU JOUR N° 8085 DU GÉNÉRAL D’ARMÉE FRANÇOIS LECOINTRE, CHEF D’ÉTAT MAJOR DES ARMÉES (EMA)
Officiers, sous-officiers, officiers mariniers, soldats, marins, aviateurs et personnels civils. Membres de l’ordre et décorés, Le 23 mars 20}9, te dernier bastion encore aux mains des djihadistes de Daesh est tombé. La bataille de Baghouz, dans la moyenne vallée de l’Euphrate, marque la fin de l’emprise territoriale du groupe terroriste. Désormais, Daesh ne contrôle plus aucune parcelle de territoire, ni en Irak, ni en Syrie. Cette victoire est une grande nouvelle pour les populations martyrisées de ces deux pays et, plus largement, pour la stabilité du monde et la sécurité des pays européens. Que. faut-il retenir ? D’abord que ta victoire reste possible. La chute du califat autoproclamé apporte un démenti éloquent à tous ceux qui prophétisaient que tes campagnes militaires seraient désornais sans fin ni gain, et par conséquent inutiles. Une bataille a bet et bien été gagnée. Elle l’a été grâce au courage et à la combativité de toutes les forces engagées. Elle représente un jalon déterminant dans ta guerre contre les groupes terroristes qui va désormais se poursuivre sous d’autres formes. S’opposer à la violence généralisée, éparpillée, endémique exige beaucoup de ténacité et de persévérance. Elle demande surtout que l’ennemi terroriste, organisé mais diffus, soit considéré pour ce qu’il est, et non envisagé comme un simple criminel. La criminalisation de l’ennemi est tentante mais elle est délétère. Elle rend la guerre infaisable et la victoire impossible. L*emploi de !a force armée demeure plus que jamais une option efficace et crédible pour .faire respecter le droit et protéger los intérêts. I! est des cas où seule la confrontation guerrière peut créer les conditions du retour effectif à un état stabilisé et pacifié. Ce succès au Levant nous rappelle également combien il est indispensable d’être en capacité de combiner les effets. La victoire, en l’espèce, ne peut être revendiquée ni par un pays, ni par une armée. Elle vient couronner l’effort collectif d’une coalition internationale agissant au profit de forces démocratiques locales, en Irak et en Syrie. Au sein de cette coalition, les armées françaises ont joué et jouent toujours un rôle de tout premier plan. Notre modèle complet et notre culture interarmées nous permettent de combiner les effets dans !es espaces terrestres, maritimes, aériens et désormais cyber, avec une efficacité remarquable. L’opération Hamilton, dont nous fêterons !e premier anniversaire dans quelques jours, offre, de ce point de vue une parfaite illustration des capacités .françaises en matière de projection de puissance, d’ intégration et de commandement. C’est depuis un Awacs de l’armée de !’air que te commandement tactique de t’ensemble des moyens navals ou aériens américains, britanniques et français engagés dans !’opération a été assuré. Moins de dix heures après te lancement d’un raid d’une extraordinaire complexité, tous tes objectifs assignés ont pu être atteints. Ce résultat, tout comme la défaite infligée au califat physique de Daesh, est le tait de la constance et de ta persévérance dans l’effort. C’est là, sans aucun doute, !’enseignement le plus déterminant de tout engagement militaire victorieux : l’excellence opérationnelle est te produit d’une maturation lente, souvent douloureuse, mais toujours féconde. Les longues heures passées en formation. à l’entraînement ou à poste prennent tout leur sens lorsque survient !’ instant décisif. Il s’agit alors d’être prêt. C’est cette disposition du corps, de l’’esprit et du cœur qui vient justement d’être reconnue à chacun des récipiendaires, il y a quelques instants Qu’elle soit attribuée pour distinguer un parcours remarquable ou pour récompenser une action d’éclat dans ta bataille, une décoration révèle avant tout chez le récipiendaire cette disposition à « être prêt », en tout temps et en tous lieu, pour assurer le succès des armes de la France
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ÉCONOMIE :
Cette semaine, ESPRITSURCOUF.fr s’est penché sur les modifications en cours chez Airbus, avec l’avènement des nouvelles technologies, sur les luttes d’influence en Europe, en ce qui concerne le changement d’heure, sur la pression fiscale élevée en France, selon l’OCDE, et sur une affaire de détournement de la solde des militaires, à partir des failles du système Louvois. A travers ces différentes analyses, on découvre surtout des fragilités économiques.
1 – GUILLAUME FAURY NE RÉVOLUTIONNE PAS LE COMITÉ EXÉCUTIF D’AIRBUS (La Tribune, Michel Cabirol)
« Un nouveau chapitre d’Airbus s’ouvre en 2019 », a estimé mercredi lors de l’assemblée générale des actionnaires d’Airbus, Guillaume Faury, nommé dans la foulée président exécutif par le conseil d’administration du constructeur européen. « Nous exploiterons les nouvelles technologies numériques pour optimiser notre système industriel et ouvrir de nouveaux débouchés commerciaux, tout en donnant la priorité à la satisfaction client », a-t-il expliqué dans un communiqué, présentant le nouveau comité exécutif.
« Notre industrie connaît une période de mutation exceptionnelle et nous devons préparer Airbus à saisir les opportunités et à affronter les défis à venir. Notre esprit pionnier nous permet de nous appuyer sur nos succès passés pour préparer l’Airbus de demain afin de mieux servir nos clients, d’améliorer notre compétitivité et croître de façon durable », a assuré Guillaume Faury.
Un nouveau chapitre qui s’ouvre pour Airbus avec une équipe mixte choisie autant par Guillaume Faury que son prédécesseur, Tom Enders. Les nouveaux arrivants sont au nombre de trois : Dominik Asam, directeur financier, qui remplace Harald Wilhelm parti chez Daimler, Jean-Brice Dumont, vice-président directeur de l’ingénierie et Julie Kitcher, nommé vice-présidente directrice, en charge de la communication et des affaires générales. Ils vont côtoyer des « anciens » choisis par Tom Enders au sein du comité exécutif comme le directeur des ressources humaines Thierry Baril (depuis juin 2012), qui apparaît indéboulonnable, ou encore John Harrison (depuis juin 2015), General Counsel, en charge des affaires de conformité, et, enfin, Dirk Hoke (depuis avril 2016), patron de la branche défense et espace. En revanche, le patron des achats, Klaus Richter, disparaît du comité exécutif.
Julie Kitcher touche le gros lot
La surprise de Guillaume Faury est donc Julie Kitcher, qui sera doté de super-pouvoirs au sein d’Airbus. C’est incontestablement la grande gagnante de ce mouvement. Mariée et mère de deux enfants, cette anglaise dirigera toutes les activités de communication externes et internes. Mais ce n’est pas tout. Car celle qui n’était qu’en charge jusqu’ici des relations avec les investisseurs entre 2015 et 2019 va également superviser et coordonner la transformation d’Airbus. Ce qui n’est pas rien au regard du grand chantier de la digitalisation d’Airbus. Sa mission inclut par ailleurs les activités sensibles de l’audit mais aussi de la gestion de la performance et des affaires environnementales. Enfin, cerise sur le gâteau, elle sera chef de cabinet de Guillaume Faury. Très clairement, elle a la confiance du nouveau président exécutif d’Airbus. Enfin, le PDG d’Airbus Helicopters, Bruno Even (depuis avril 2018), le responsable des programmes et des Services, Philippe Mhun (depuis janvier 2019), le patron commercial Christian Scherer (depuis septembre 2018), le directeur des opérations, Michael Schöllhorn (depuis février 2019), et, enfin, la directrice technique Grazia Vittadini (depuis mai 2018), complètent le premier comité exécutif de Guillaume Faury. Soit deux femmes sur douze membres.
2 – LES LUTTES D’INFLUENCE AUTOUR DU CHANGEMENT D’HEURE EN EUROPE (Infoguerre, Maxence Tettamanti)
À la suite d’une consultation organisée par la commission européenne en 2018, les députés européens ont suivi les 84% des 4,6 millions de citoyens ayant pris part à ce sondage, pour se prononcer en faveur de la suppression du changement d’heure saisonnier en 2021. Cette suppression actée le 26 mars 2019 était également soutenue par le parlement européen qui avait adopté en février 2018 une résolution demandant l’abrogation de cette mesure. En effet, à l’origine, ce changement d’heure permettait de faire d’importantes économies d’énergie. Mais avec les avancées technologiques et l’usage conjugué de produits et d’appareils à forte efficacité énergétique, le gain est depuis quelques années devenu minime et négligeable au regard des contraintes humaines et logistiques liées à un double changement d’heure annuel. Reste maintenant aux États membres, y compris la France, de décider du nouveau fuseau horaire et donc de choisir entre l’heure d’hiver (GMT +1) et l’heure d’été (GMT +2). Sur cette question, les avis en France sont partagés. Une dizaine de sondages montrent une préférence des français pour l’heure d’été (59%), mais une partie de la classe politique avance des arguments en termes notamment de santé publique afin de faire pencher la balance sur l’heure d’hiver. Pour le grand public, le lobby est surtout le fait de grandes multinationales, ou de grands secteurs industriels qui défendent des bénéfices personnels au détriment de l’intérêt public. Les récents débats sur le sujet ont fait ressortir quelques histoires mêlant changements d’heures et lobbies. Si pour les économies d’énergie, l’Europe ne réagit que maintenant, les États-Unis et certains secteurs industriels ont quant à eux pris les devants depuis plusieurs décennies.
Genèse du changement d’horaire
Benjamin Franklin, l’un des pères fondateurs des États-Unis est le premier qui suggère cette possibilité dans le journal de Paris le 26 avril 1784. Il évoque l’idée de décaler les horaires pour profiter plus longtemps de la lumière du soleil et permettre ainsi d’économiser des chandelles. Cette idée n’est reprise que plus d’un siècle plus tard, au milieu de la première guerre mondiale. Le 30 avril 1916, l’Allemagne instaure le changement d’heure. Cette décision est rapidement suivie par le Royaume-Uni le 21 mai 1916 puis votée en France le 19 mars 1917 sur proposition du député André Honnorat. Le pays décide ainsi de rajouter une heure de plus l’été par rapport à celle de Greenwich afin de faire des économies sur le charbon et le pétrole gaspillés en éclairage inutile. Cette modification est appelée en France « l’heure de guerre ». (GMT + 1) Pendant la deuxième guerre mondiale, sous l’occupation, l’Allemagne ajoute à la France et sa zone occupée encore 1 heure supplémentaire à l’heure d’été (GMT +2). Cette situation pose des problèmes logistiques entre zone libre et occupée contraignant Vichy à s’aligner sur l’horaire allemand. A la libération, le gouvernement français revient à sa situation d’avant-guerre (GMT +1). Suite au choc pétrolier de 1973, le changement d’heure revient sur le devant de la scène. En 1975, un tiers de l’électricité est générée par des centrales à fuel mais la crise du pétrole entraine une flambée des prix. L’heure d’été est rétablie le 28 mars 1976 par le président Valéry Giscard-d ’Estaing afin de réaliser des économies d’énergie. Avec le temps et les années, ce changement séduit de plus en plus de pays partout dans le monde. L’UE impose en 2001 la synchronisation des changements d’heures chez ses états membres (Directive 2000/84/EC). Aujourd’hui, pour la majorité des pays dans le monde, il n’y a plus de changement d’heure, la population mondiale garde son heure légale constante toute l’année. C’est le cas de la Chine, qui a annulé le concept en 1992 car jugé inefficace. Les Russes, ont abandonné le changement périodique en 2011 par un décret du président Dmitri Medvedev en faveur de l’heure d’été. Puis en 2014, le président Vladimir Poutine fait passer le pays à l’heure d’hiver. Il s’est appuyé sur des études qui font état de problèmes de stress, de santé et un taux de suicide en hausse en particulier dans le nord du pays où les matinées restent dans l’obscurité plus longtemps pendant l’hiver. Pour les pays situés le long de l’équateur, la durée des jours et des nuits reste quasiment la même au cours de l’année. Donc, pas besoin de changer d’heure pour économiser de l’énergie. Dans ces pays, il n’y a jamais vraiment eu de débat sur la question.
L’exemple américain de lutte d’influence
On étudiant le cas américain, on perçoit l’influence des lobbies même dans un domaine qui semble aussi anodin que celui du choix entre l’heure d’été ou l’heure d’hiver. Jusqu’en 1986, les dates de changement d’heure étaient communes des deux côtés de l’Atlantique. Puis nous assistons aux États-Unis à un étrange décalage, le Congrès avance l’arrivée de l’heure d’été de trois semaines. La lutte d’influence a été remportée par les industries du barbecue, du golf et des bonbons au détriment par exemple des compagnies aériennes qui ont été obligé de recaler tous les horaires de leurs vols internationaux. Une opération de plusieurs centaines de millions de dollars. Selon les calculs de l’industrie du barbecue, « l’heure d’été » représente une hausse du chiffre d’affaire de 200 millions de dollars de vente. L’industrie du golf qui s’est jointe à la revendication, promet quant à elle une hausse de 400 millions de dollars en vente de matériels et inscriptions en clubs si le soleil se couche une heure plus tard un peu plus longtemps. Les chambres de commerce et des supermarchés s’invitent dans la partie en avançant que les américains sont plus enclins à faire des emplettes en sortant du travail s’il fait encore jour. En 2005, l’heure d’hiver est repoussée d’une semaine. Cette fois, c’est l’industrie du bonbon qui milite pour repousser l’heure d’hiver à début novembre pour qu’Halloween tombe pendant l’heure d’été afin de générer plus de vente de bonbons.
Une guerre d’information se dessine en France entre les partisans de l’heure d’été et ceux de l’heure d’hiver
Partisans de l’heure d’été. Actuellement, l’heure d’été a le vent en poupe. Les sondages vont en ce sens et plusieurs pays y sont également favorables dont l’Allemagne. Les secteurs mis en avant concernent les bénéfices sur le tourisme, les sports, l’industrie des loisirs, le moral, le travail des ouvriers du bâtiment ou encore l’économie. Partisans de l’heure d’hiver. Pour l’heure d’hiver, il n’y a guère que quelques personnalités politiques et les défenseurs de la santé, de l’écologie ou du bien-être qui militent en sa faveur. En 1996, Alain Juppé voulait supprimer l’heure d’été. La commission sénatoriale avait rendu un avis dans ce sens (https://www.senat.fr/rap/r96-13/r96-13_mono.html). Le ministre de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, a déclaré qu’il était favorable à l’idée de « réduire l’écart » avec l’heure naturelle du soleil, autrement dit qu’il était favorable au maintien de l’heure d’hiver toute l’année. Il est intéressant d’étudier les sujets abordés par les partisans de l’heure d’hiver qui ont pour objectif de rattraper le retard dans les sondages. En termes de santé publique, le changement d’heure pourrait perturber notre horloge biologique. Lors du passage à l’heure d’été (2 heures de plus par rapport au soleil), le manque de sommeil peut provoquer une chute de l’attention, occasionner de la somnolence, de la nervosité ou dégrader l’humeur. Différentes études font état d’une hausse des infarctus du myocarde ou des crises cardiaques. Des messages sont martelés pour préciser qu’il ne faut pas confondre la saison d’été avec l’heure d’été et qu’il serait bon de s’inspirer de la Russie ou d’autre pays européens favorables à l’heure d’hiver comme la République Tchèque, le Danemark, la Finlande et les Pays-Bas.
Campagnes de manipulation de l’information par le contenu.
Les derniers sondages européens sont remis en question par une partie des défenseurs de l’heure d’hiver.
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https://infoguerre.fr/2019/04/guerre-dinformation-autour-changement-dheure-europe/
3 – PRESSION FISCALE : LA FRANCE EN TÊTE, SELON L’OCDE (Economie matin, Olivier sancerre)
La France figure en bonne position des pays où la pression fiscale sur les revenus est la plus élevée. Le classement de l’OCDE n’est guère reluisant pour l’Hexagone.
Alors que le gouvernement cherche à favoriser les revenus du travail, la dernière enquête de l’OCDE sur le poids des prélèvements montre qu’il reste un long chemin à parcourir. Pour mesurer la pression fiscale qui pèse sur les revenus de chacun de ses États membres, l’organisation internationale basée à Paris a pris en compte les cotisations sociales et patronales et les impôts, puis a soustrait les prestations sociales et les allocations. Le tout a été ramené au coût de la main d’œuvre. Pour un célibataire sans enfant, la charge fiscale représente en moyenne 36,1% dans l’ensemble de l’OCDE.
Lourdes charges fiscales sur les revenus
En France, ce poids est de 47,6%, plus de dix points au-delà de la moyenne. L’Hexagone n’est cependant que quatrième dans ce domaine, ex-æquo avec l’Autriche ; ce sont la Belgique (52,7%), l’Allemagne (49,5%) et l’Italie (47,9%) qui sont sur le podium. Le Chili est le pays où la charge fiscale est la plus légère avec 7%. Pour ce qui concerne un couple marié avec deux enfants sur un seul salaire, la France est première avec des prélèvements représentant 39,4% des coûts de la main d’œuvre. L’Italie, avec 39,1%, la Grève et la Suède (ex-æquo avec 37,9%) complètement le haut du classement.
Pour les employeurs aussi
La moyenne de l’OCDE pour cette catégorie de contribuables est de 26,6% : la France la dépasse de près de 13 points… C’est en Nouvelle-Zélande que la charge fiscale est la moins lourde, avec 1,9% seulement. La hausse de la CSG de 1,7 point a contribué à la forte augmentation des impôts sur le revenu en pourcentage des coûts de main d’œuvre observée en France (+1,36 point). Par ailleurs, le poids des cotisations sociales pour les employeurs est de 26,5%, ce qui représente le niveau le plus élevé dans l’OCDE.
4 – UN COUPLE CONDAMNE POUR AVOIR DÉTOURNÉ 586.000 EUROS DE LA SOLDE DES MILITAIRES VIA LE LOGICIEL LOUVOIS (OPEX 360, Laurent Lagneau)
Certes, le Logiciel unique à vocation interarmées de la solde [LOUVOIS] a été à l’origine d’innombrables dysfonctionnements dans le paiement des soldes dues aux militaires de l’armée de Terre. Mais il a eu parfois bon dos, comme en témoigne l’affaire que vient de révéler le quotidien « L’Est Républicain ». Ainsi, adjointe au chef d’atelier du service de contrôle des opérations des soldes des militaires au Centre expert des ressources humaines et de la solde [CERHS] de Nancy, Pascale V. était chargée d’identifier et de corriger d’éventuelles anomalies détectées sur les bulletins mensuels de soldes [BMS] de 6.000 soldats. C’est alors qu’elle a eu l’idée d’en profiter… En effet, via Louvois, Pascale V. a ouvert un dossier au nom de son mari, chauffeur routier de profession, en lui donnant le grade de lieutenant. Ce qui lui a permis, pendant trois ans, de lui verser tous les mois des soldes auxquelles ils ne pouvaient évidemment pas prétendre. Le préjudice a été évalué à 267.000 euros. Mais ce n’était pas encore suffisant… Elle a également détourné des indemnités destinées aux militaires quittant l’armée. Le tout pour près de 320.000 euros. Pour cela, elle remplaçait les coordonnées bancaires des destinataires par les siennes, puis elle effaçait immédiatement après le virement afin de ne pas laisser de traces. Ce n’est qu’en avril 2017 que le service de contrôle du CERHS a mis fin à ces détournements, après avoir constaté une incohérence dans le virement d’une solde. Une procédure judiciaire a ensuite été lancée contre Pascale V. L’affaire vient d’être jugée par le tribunal correctionnel de Nancy. Le couple, qui a vécu grand train pendant trois ans, a été condamné à 36 mois de prison [dont 12 avec sursis et mise à l’épreuve], à une privation des droits civiques pendant cinq ans et, surtout, à rembourser les 586.000 euros détournés.
TOUR D’HORIZON
DE MEDIAS SPÉCIALISÉS :
ESPRIT SURCOUF.fr vous offre un tour d’horizon des titres de fond propres à susciter la réflexion de défense et de sécurité
Baisse des attaques de piraterie mais hausse des tensions (Le marin, Haude-Marie Thomas)
https://www.lemarin.fr/secteurs-activites/defense/33991-baisse-des-attaques-de-piraterie-mais-hausse-des-tensions
Ils veulent interdire l’expo Toutânkhamon parce que les Égyptiens étaient tous noirs… Si si ! (Boulevard Voltaire)
https://www.bvoltaire.fr/ils-veulent-interdire-lexpo-toutankhamon-parce-que-les-egyptiens-etaient-tous-noirs-si-si/?mc_cid=589828cc38&mc_eid=4208895ac2
Appel à l’émergence d’une culture française de la sécurité nationale : quand la DGSI alerte sur le déni de sécurité de consultants extérieurs (Infoguerre, Nicolas Zubinski)
https://infoguerre.fr/2019/04/appel-a-lemergence-dune-culture-francaise-de-securite-nationale-dgsi-alerte-deni-de-securite-consultants-exterieurs/
Veille sahélo-saharienne (déc. 2018 – jan. 2019) (géoculture)
http://www.geoculture.org/pages/afrique/veille-sahelo-saharienne-dec-2018-jan-2019.html
Pourquoi les compagnies aériennes allongent volontairement la durée des vols (Slate, repéré par Thomas Messias)
http://www.slate.fr/story/175743/compagnies-aeriennes-augmentation-duree-vols
Le Golan syrien occupé, fortin militaire aquifère stratégique convoité (Les Yeux du Monde, Adrien Guyot)
https://les-yeux-du-monde.fr/actualite/40044-golan-syrien-occupe-fortin-militaire-aquifere-strategique-convoite
Malgré les pourparlers à Doha sur l’Afghanistan, les talibans annoncent l’offensive de printemps ( L’Expression)
http://www.lexpressiondz.com/internationale/313882-les-talibans-annoncent-l-offensive-de-printemps.html
Ouverture à Alger d’un forum méditerranéen sur les énergies (El Watan)
https://www.elwatan.com/edition/economie/ouverture-a-alger-dun-forum-mediterraneen-sur-les-energies-09-04-2019
PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
Textes à ne pas négliger pour comprendre l’actualité de défense et de sécurité.
LOI n° 2019-282 du 8 avril 2019 autorisant l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République fédérale du Nigeria relatif à la coopération en matière de défense et au statut des forces (1)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5EAF1D8D76EEA47B02906AD092ECB8BA.tplgfr29s_1?cidTexte=JORFTEXT000038349476&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038349473
LOI n° 2019-283 du 8 avril 2019 autorisant la ratification de la convention n° 184 de l’Organisation internationale du travail relative à la sécurité et la santé dans l’agriculture (1)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5EAF1D8D76EEA47B02906AD092ECB8BA.tplgfr29s_1?cidTexte=JORFTEXT000038349478&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038349473
LOI n° 2019-284 du 8 avril 2019 autorisant la ratification de la convention internationale sur les normes de formation du personnel des navires de pêche, de délivrance des brevets et de veille (STCW-F) (1)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5EAF1D8D76EEA47B02906AD092ECB8BA.tplgfr29s_1?cidTexte=JORFTEXT000038349480&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038349473
LOI n° 2019-285 du 8 avril 2019 autorisant l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République dominicaine relatif à l’emploi des conjoints des agents des missions officielles de chaque Etat dans l’autre, et de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Nicaragua relatif au libre exercice des activités professionnelles salariées des membres des familles du personnel diplomatique, consulaire, administratif et technique des missions officielles (1)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5EAF1D8D76EEA47B02906AD092ECB8BA.tplgfr29s_1?cidTexte=JORFTEXT000038349482&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038349473
LOI n° 2019-286 du 8 avril 2019 relative à la représentation des personnels administratifs, techniques et spécialisés au sein des conseils d’administration des services départementaux d’incendie et de secours (1)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5EAF1D8D76EEA47B02906AD092ECB8BA.tplgfr29s_1?cidTexte=JORFTEXT000038349485&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038349473
LOI n° 2019-290 du 10 avril 2019 visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations (1)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5EAF1D8D76EEA47B02906AD092ECB8BA.tplgfr29s_1?cidTexte=JORFTEXT000038358582&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038358579
Décret du 9 avril 2019 portant nomination et promotion dans l’armée active
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5EAF1D8D76EEA47B02906AD092ECB8BA.tplgfr29s_1?cidTexte=JORFTEXT000038359386&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038358579
Décret n° 2019-299 du 10 avril 2019 relatif à la sécurité sanitaire des baignades artificielles
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5EAF1D8D76EEA47B02906AD092ECB8BA.tplgfr29s_1?cidTexte=JORFTEXT000038365112&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038365089
Décret n° 2019-308 du 11 avril 2019 relatif au contrôle de l’encadrement des promotions pour les denrées et certains produits alimentaires
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=5EAF1D8D76EEA47B02906AD092ECB8BA.tplgfr29s_1?cidTexte=JORFTEXT000038369625&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038369487
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