• ACTUALITÉS INTERNATIONALES
  • LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
  • INDUSTRIE ET ÉCONOMIE
  • GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ 

Jacques Raimond

 

  • ACTUALITES INTERNATIONALES :
  1. Russie-Arabie saoudite : un rapprochement qui agace Washington ?
  2. Visite d’Emmanuel Macron en Chine : la France, tête de pont diplomatique entre Pékin et l’Occident ?
  3. Quelle lecture géopolitique de la crise grecque ?
  • LES ENJEUX DE LA DEFENSE FRANÇAISE :
  1. Marine nationale : un démonstrateur de drone attribué à Naval Group et Airbus
  2. 30% des aviateurs déployés au profit des forces spéciales proviennent d’unités classiques
  3. Chammal : visite du commandant des forces aériennes de l’armée de l’air sur la base aérienne projetée au Levant
  • INDUSTRIE ET ECONOMIE :
  1. Des centrales inertielles d’Ixblue équiperont les frégates FTI
  2. Aller sur Mars avec les Chinois ? oui, bien sûr (Jean-Yves Le Gall, Cnes)
  3. L’industrie aéronautique veut des « démonstrations » d’avions militaires (Gifas)
  • GRANDS PROBLEMES DE DEFENSE ET DE SECURITE :
  1. Guerre des étoiles, le retour : les Etats-Unis réfléchissent sérieusement à la création d’un corps d’armée pour les conflits de l’espace
  2. Piraterie maritime : une tendance à la baisse en 2017
  3. Tokyo renforce sa défense antimissile face à Pyongyang

 

ACTUALITÉS INTERNATIONALES

1 – Russie-Arabie saoudite : un rapprochement qui agace Washington ? (The Conversation, Cyrille Bret et Florent Parmentier)

Une « visite historique », un événement « emblématique » selon l’agence Sputnik news : ces formules reviennent, dans leschancelleries et les salles de rédaction pour qualifier la visite à Moscou du monarque d’Arabie Saoudite du 4 au 6 octobre 2017. La rencontre entre le président Poutine et le monarque saoudien présente des enjeux évidents : c’est la première visite de ce type en Russie, la Fédération et le Royaume sont opposés en Syrie depuis plusieurs années ; enfin et surtout, l’Arabie Saoudite est l’alliée structurelle des États-Unis dans la région. Cette visite peut-elle remettre en cause la solidarité entre États-Unis et Arabie saoudite ?

L’Arabie entre alliance américaine et rapprochement russe ?

Avec la conclusion du Pacte du Quincy le 14 février 1945, alliance qui soude durablement les États-Unis et le jeune royaume pétrolier, l’Arabie saoudite se range dans le camp opposé à celui de l’URSS. De fait, avant même le déclenchement de la Guerre froide, l’Arabie saoudite est devenue un des piliers de la politique moyen-orientale des États-Unis. La confrontation est alors assez dure au Yémen du Sud, soutenu par l’URSS, et en Afghanistan où les djihadistes sont financés par le royaume des Saoud. Une éclaircie passagère apparaît après la réunification des deux Yémen, en 1990, et la fin de l’URSS, en 1991. Mais, dès 1994, la Russie soupçonne le royaume de soutenir les mouvements séparatistes tchétchènes sur son sol. Après la fin de la deuxième Guerre de Tchétchénie, en 2000, les deux États se rapprochent sur les questions d’exportation de pétrole. Cette nouvelle embellie culmine dans la visite du président Poutine en Arabie saoudite, en février 2007. Néanmoins, une nouvelle fois, le rapprochement russo-saoudien s’interrompt au début de la décennie 2010 en raison des printemps arabes. Alors que Moscou considère ces derniers comme des facteurs de déstabilisation de ses alliés traditionnels en Syrie et en Libye, l’Arabie saoudite finance certains mouvements d’opposition aux régimes Al Hassad et Kadhafi, comme le Conseil militaire révolutionnaire, dirigé par le colonel syrien Abdel Jabbar al-Oqaidi. Aujourd’hui, la visite royale à Moscou confirme que les relations diplomatiques entrent, une nouvelle fois, dans une période de « dégel ».

Vers une sortie des crises au Yémen et en Syrie ?

Rien ne peut cependant séparer davantage les positions russes et saoudiennes que les conflits en Syrie et au Yémen. Vladimir Poutine a tâché de faire oublier le conflit ukrainien en amenant ses forces lutter en Syrie. Il est parvenu à s’imposer comme l’homme fort de la situation. Cette intervention comportait autant un volet interne, lié par exemple à la lutte contre ledjihadisme importé en Russie, qu’un volet externe de soutien à un Etat considéré comme un allié. En face, l’Arabie saoudite a soutenu les groupes insurgés sunnites. Au Yémen, le royaume est intervenu dans la guerre civile aux côtés des forces sunnites fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh contre les Houtis chiites (soutenus par les Iraniens) afin de les forcer à quitter le pouvoir. Dans cette guerre, la Russie s’est abstenue de prendre des positions trop tranchées afin de se positionner en situation d’arbitre, pouvant même imaginer à terme implanter une base navale au Yémen. Pourtant, la visite du roi Salman ne constitue pas un ralliement saoudien aux positions russes, ni même un retournement d’alliance, en dépit des différends sur ces deux conflits. En accueillant le roi Salman, Vladimir Poutine montre que la Russie peut travailler avec tout le monde au Moyen-Orient, tandis que l’Arabie saoudite semble entériner le fait que l’alliance américaine n’est plus une garantie ultime de ses intérêts, et ce, depuis l’ère Obama. Ce déplacement témoigne également d’une volonté de freiner la percée iranienne aussi bien sur le plan régional qu’international. En effet, Téhéran compte sur le soutien du Kremlin face à l’hostilité affichée de l’administration Trump. L’Arabie saoudite espère ainsi obtenir de la Russie qu’elle limitera son appui à l’Iran. Le royaume vise à faire évacuer les milices iraniennes de Syrie, à dissuader durablement leur soutien aux Houthis et à s’assurer que la République islamique ne sortira pas revigorée du conflit syrien.

Vers un renforcement des liens économiques ?

Dans le domaine des hydrocarbures, Russie et Arabie sont aujourd’hui alliés après avoir été rivales notamment auprès de la Chine. Cela n’a pas toujours été le cas. À la fin de la décennie 2000, les deux pays avaient des stratégies opposées. D’un côté, la Russie, qui n’est pas membre de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), développait des volumes d’exportation de pétrole et gagnait des parts de marchés pour reconstituer ses réserves financières après la crise de 2008, quitte à contribuer à la baisse des cours. De son côté, l’Arabie saoudite, au sein de l’OPEP, essayait de remédier à cette baisse des cours. Les deux plus grands producteurs et exportateurs de pétrole du monde ont ainsi développé des stratégies inverses. Tout change en 2014 avec l’annexion de la Crimée, la guerre dans le Donbass, la baisse des cours mondiaux des hydrocarbures et les sanctions économiques occidentales contre la Russie. Entrée en récession, confrontée à une crise de change, l’économie russe a besoin de devises et de capitaux pour combler ses lacunes en investissements. En conséquence, dans le format OPEP+ (autrement dit en accord avec la Russie sans adhésion à l’OPEP), les deux pays s’accordent sur une réduction des volumes de production mondiale à 1,8 million de barils par jour à partir du 1ᵉʳ janvier 2017. À l’heure actuelle, sur le plan énergétique, l’objectif de la visite royale à Moscou est de préparer la prochaine réunion du format OPEP+ qui a lieu à Vienne en novembre pour reconduire la réduction de la production de pétrole au-delà de l’échéance prévue en mars 2018. D’autres résultats économiques du déplacement du monarque ont été mis en évidence : installation d’une usine chimique russe en Arabie saoudite, développement du fonds d’investissement saoudien en Russie, etc. Mais les relations économiques russo-saoudiennes sont coutumières de ces annonces qui peinent à être suivies d’effets. En effet, à l’heure actuelle, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays est de seulement 1 milliard de dollars par an.

L’arbre russe ne doit pas cacher la forêt américaine

Sur le plan économique, la question est de savoir si les investissements de 10 milliards de dollars en Russie annoncés par l’Arabie saoudite en 2015 et confirmés la semaine dernière à Moscou se concrétiseront.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://theconversation.com/russie-arabie-saoudite-un-rapprochement-qui-agace-washington-85475

 

2 –  Visite d’Emmanuel Macron en Chine : la France, tête de pont diplomatique entre Pékin et l’Occident ? (IRIS, Barthélémy Courmont)

La tournée d’Emmanuel Macron en Chine qui a débuté ce lundi pour une durée de 3 jours comporte deux dimensions. L’une est bilatérale avec la volonté des deux nations de renforcer leur partenariat sur le plan diplomatique, culturelle et économique, L’autre dimension est multilatérale : dans un environnement géopolitique marqué par l’incertitude stratégique, il s’agit d’intégrer la Chine à des enjeux internationaux considérés comme majeurs par l’Union européenne et pour lesquelles des convergences de vue semblent opérer. Pour nous éclairer le point de vue de Barthélémy Courmont, directeur de recherche à l’IRIS.

Quel est le cadre diplomatique dans lequel s’inscrit la tournée d’Emmanuel Macron en Chine ?

Il doit être appréhendé à deux niveaux. D’une part, la relation diplomatique entre la France et la Chine, qui remonte à 1964, est solide et ancienne. À part l’isolement de la Chine qui a suivi les événements de la place Tian’anmen et s’est notamment traduit par l’embargo de l’UE sur les ventes d’armes à la Chine, et à part bien sûr les divergences sur la question des droits de l’homme et de la gouvernance, cette relation n’a pas été émaillée de divergences significatives. Les diplomaties des deux pays ont même tendance à converger sur une multitude de sujets politiques ou sécuritaires. La France est ainsi le seul membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU qui peut s’enorgueillir d’une relation constante et globalement positive avec la Chine sur plus d’un demi-siècle. L’autre niveau dans lequel s’inscrit cette visite d’Emmanuel Macron est celui du contexte actuel et des intentions affichées par les deux pays. Paris et Pékin défendent une approche multilatérale des dossiers diplomatiques, sur la base de l’équilibre et, comme l’a rappelé à Xi’an le Président de la République, de la réciprocité. Cette convergence s’affiche aussi bien sur des dossiers comme la lutte contre le réchauffement climatique que sur les enjeux sécuritaires, comme la crise syrienne et la sécurité dans la péninsule coréenne et les questions diplomatiques telle l’annonce du transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.  Ces convergences ne limitent pas les interrogations, voire les inquiétudes, liées à l’affirmation de la puissance chinoise, mais elles sont la base d’un dialogue solide, condition indispensable à une réponse concertée et plus efficace aux enjeux internationaux.

Dans un contexte d’isolement diplomatique relatif des Etats-Unis et d’une Europe en pleine tergiversation, la France peut-elle être l’interlocutrice privilégiée de Pékin sur les principaux enjeux internationaux ?

Pour les dirigeants chinois, le retrait progressif des Etats-Unis et le Brexit au Royaume-Uni replacent la France au centre du jeu diplomatique. L’élection de Macron fut d’ailleurs suivie avec un immense intérêt en Chine, et le Président français est perçu comme un interlocuteur privilégié. Cela s’explique par les attributs de puissance de la France, membre permanent du Conseil de sécurité, puissance nucléaire reconnue par le TNP, et puissance militaire capable de projeter des forces sur des théâtres extérieurs. Avec le retrait du Royaume-Uni, la France est le seul pays de l’UE disposant de ces attributs, ce qui en fait aux yeux des Chinois la principale puissance militaire et diplomatique européenne. Ajoutez à cela les indicateurs récents (et les Chinois y accordent une grande importance) plaçant la France comme premier soft power mondial selon une étude américaine, et pays de l’année 2017 selon The Economist. La Chine a besoin de partenaires à l’échelle internationale, et la France remplit les conditions requises dans un contexte qui lui est extrêmement favorable. Elle veut intensifier ses relations avec l’UE, et mise sur ce point sur la puissance économique de l’Allemagne et la puissance diplomatique de la France. Ne pas le reconnaître aujourd’hui revient à pérenniser une vision dépassée des relations internationales.

Retrouvez l’intégralité de l’article (et la vidéo) avec ce lien :
http://www.iris-france.org/105156-visite-demmanuel-macron-en-chine-la-france-tete-de-pont-diplomatique-entre-pekin-et-loccident/

 

3 – Quelle lecture géopolitique de la crise grecque ? (Diploweb, Georges Prevelakis, Pierre Verluise)

Georges Prévélakis, professeur à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris I) est l’auteur de “Qui sont les Grecs ? Une identité en crise”, Paris, CNRS éditions, 2017, 184 p. Il est membre du laboratoire Géographie-cités et membre associé du CERI (Sciences Po), spécialiste de la géopolitique des Balkans et des diasporas. Pierre Verluise, docteur en géopolitique de l’université Paris IV Sorbonne est le fondateur du Diploweb.com.

Pourquoi la relation entre la Grèce et l’Occident est-elle ambivalente ? Comment cette relation est-elle devenue une rente, particulièrement depuis l’entrée de la Grèce dans le Communauté économique européenne (1981) puis dans la zone euro (2001) ? Dans ce sytème, quelles sont les véritables fonctions des élites politiques grecques ? Le Professeur Georges Prévalakis répond de manière solidement argumentée aux questions de Pierre Verluise.

Pierre Verluise (P. V.) : Pourquoi la relation entre la Grèce et l’Occident est-elle ambivalente ?

Georges Prévélakis (G. P. ) : Il faut chercher l’explication dans le processus de création de la Grèce moderne. 

A la fin du XVIIIème siècle et au début du XXème siècle, les sociétés européennes ont subi une profonde transformation politique et idéologique. Leurs élites se sont tournées vers l’antiquité, à la recherche d’une utopie historique capable de légitimer la rupture avec le passé qu’elles préconisaient. Parmi les différents nationalismes qui se sont consolidés pendant cette période en exploitant la référence hellénique, le nationalisme allemand occupe une place particulière. Au-delà d’un modèle politique, il a trouvé dans l’antiquité grecque un précédent géopolitique : de même que l’Allemagne avant son unification en 1871, la Grèce de l’antiquité était un ensemble de cités unies par la culture. C’est pour cette raison que la relation gréco-allemande est tellement passionnelle. La France napoléonienne s’est tournée par contre vers l’antiquité romaine. Le néoclassicisme, mouvement artistique et architectural, a apporté une expression sensible à ces diverses représentations géo-historiques. Les grandes villes européennes et nord-américaines ont vu se multiplier les monuments conçus selon les règles élaborées par l’archéologie.  En même temps, dans l’Empire Ottoman, l’élite chrétienne orthodoxe (les Rums), était hellénophone ou employait le grec de l’Eglise comme langue véhiculaire, et avait développé des relations commerciales avec l’Europe. Sous l’influence idéologique européenne, les marchands rums ont commencé à développer une identité nationale. Ce fut le début d’une mutation identitaire qui a transformé une partie importante des Rums en Grecs « modernes ». En 1821 éclata au sud des Balkans l’insurrection, que l’on connait aujourd’hui en tant que « Révolution grecque ». Cet événement a été perçu par l’Europe comme une chance inespérée pour réaliser une construction néoclassique à l’échelle d’un Etat et, qui plus est, sur la base de la géographie mentale des guerres du Péloponnèse (territoires autour d’Athènes et Sparte). 

Ce rêve européen supposait d’idéaliser ceux qui devaient l’incarner, les “Grecs”. Les Rums, anciens schismatiques méprisés en tant que serviteurs du Grand Turc, sont devenus, aux yeux de l’Occident, les nobles descendants des Grecs de l’antiquité soumis à la “barbarie turque”. Pourtant ni le changement du regard occidental, ni la construction d’institutions étatiques selon le modèle occidental n’ont suffi à transformer complètement les réalités sociales et culturelles héritées du long passé impérial, byzantin et ottoman.  La contradiction entre une image imposée par les besoins identitaires occidentaux et la réalité du terrain est à l’origine de l’ambivalence de la relation entre la Grèce et l’Occident. Chaque fois que la Grèce donne des signes encourageants, l’ancienne idéalisation revient. Pourtant, la réalité dément tôt ou tard l’exagération des images. Le désenchantement conduit à des ressentiments ou même à l’hostilité, comme si les Grecs trahissaient les attentes de l’Occident. 

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.diploweb.com/Quelle-lecture-geopolitique-de-la-crise-grecque.html

 

LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE 

 

1 – Marine nationale : un démonstrateur de drone attribué à Naval Group et Airbus (Le Marin, Jean-Marc Tanguy)

Les deux sociétés ont reçu le 27 décembre un contrat de développement d’un démonstrateur de drone aéromaritime, ont-elles dévoilé le 11 janvier. Cet engin doit préfigurer le futur système de la Marine (Sdam) attendu en milieu de la prochaine décennie sur les navires armés. Le développement doit durer jusqu’en 2021 et ne comprend que la construction d’un drone, et les essais associés. L’équipe industrielle inclut Thales et Safran, les deux autres protagonistes français du domaine des drones aériens. Ce démonstrateur sera fondé sur l’hélicoptère léger Cabri G2 de la PME Hélicoptères Guimbal. Le premier vol de la version dronisée est intervenu l’an dernier. La masse totale atteint les 700 kg, pour une charge utile de 150 kg qui comprendrait des capteurs mais aussi des bouées sonar ou une chaîne Sar, etc. L’autonomie visée est d’une dizaine d’heures. Comparé à ses homologues et même des marines bien plus modestes, la Marine française a accumulé un retard certain dans son équipement en matière de drones aériens, se contentant d’expérimenter un drone plus compact, le Serval, mis en œuvre depuis le patrouilleur L’Adroit et le BPC Dixmude.

 

2 –  30% des aviateurs déployés au profit des forces spéciales proviennent d’unités classiques (OPEX 360, Laurent Lagneau)

L’armée de l’Air met à la disposition du Commandement des opérations spéciales (COS) trois unités spécialisées : le Commando parachutiste de l’Air (CPA) 10, l’escadron de transport 3/61 « Poitou » et, plus récemment, l’escadron d’hélicoptères 1/67 « Pyrénées ». Soit 650 aviateurs environ. Pour autant, ces unités ne sont pas les seules concernées par les opérations spéciales. C’est ce qu’a tenu à souligner le général Louis Fontant, récemment nommé « Général Forces spéciales air » (GFSA), dont la mission est « de fédérer l’ensemble des capacités des forces aériennes mises en œuvre dans le cadre des opérations spéciales. » Ainsi, a-t-il dit à lors du dernier point presse du ministère des Armées, « la contribution de l’armée de l’air dans le domaine particulier des opérations spéciales dépasse largement l’engagement des seules unités air identifiées Forces spéciales ». Et, en moyenne, « 30% des aviateurs déployés au profit du Commandement des opérations spéciales proviennent d’unités conventionnelles qui s’intègrent naturellement aux opérations spéciales ou fournissent à ces dernières des capacités rares ». En effet, le système des « Forces spéciales Air » (FSA) repose sur trois cercles. Outre le CPA 10 et les escadrons « Poitou » et « Pyrénées », il faut compter les « modules d’appui aux opérations spéciales » (MAOS) qui apportent leurs « capacités rares » évoquées par le général Fontant ainsi que les « unités référentes expertes » qui contribuent à ces mêmes opérations spéciales. Les MAOS sont constitués de 6 unités spécialisées, dont le CPA 30, l’escadre aérienne de commandement et de conduite projetable (EAC2P), le Centre air de saut en vol (CASV), des équipes qualifiées « Sampling Identifcation of Biological Chemical and Radiological Agent » (SIBCRA) en cas de menace NRBC (Nucléaire, radiologique, biologique, chimique), le Groupement Aérien d’Appui des Opérations (GAAO) et le 25e Régiment du Génie de l’Air [une unité de l’armée de Terre mise à la disposition de l’armée de l’air, ndlr]. Quant aux unités « référentes expertes », il s’agit du 30e Régiment de chasse 2/30 Normandie-Niemen et de l’escadron de drones 1/33 Belfort. Du 15 au 26 janvier, l’exercice ATHENA, organisé sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, permettra non seulement de préparer les Forces spéciales Air à leurs prochaines opérations mais aussi de certifier les MAOS. Plusieurs unités y participeront dans les domaines de la surveillance, du renseignement (un drone MQ-9 Reaper sera engagé), des infrastructures et des systèmes d’information et de communication.

Par ailleurs, et comme le rapporte le Journal de l’Aviation, le général Fontant, les Forces spéciales Air vont procéder à une quarantaine de recrutements, essentiellement pour renforcer les effectifs du CPA 10, en se tournant vers les jeunes civils, le vivier des CPA 20 et 30 n’étant plus suffisant

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.opex360.com/2018/01/13/30-aviateurs-deployes-profit-operations-speciales-proviennent-dunites-classiques/

 

 

3 – Chammal : visite du commandant des forces aériennes de l’armée de l’air sur la base aérienne projetée au Levant (Défense, EMA)

Le général de corps aérien Jean Rondel, commandant les forces aériennes de l’armée de l’air, s’est rendu pour la 1ère fois sur la base aérienne projetée (BAP) au Levant, en avion A400M, les 8 et 9 janvier 2018. Accueilli par le colonel Arnaud, commandant la BAP, le général Rondel a assisté à un briefing présenté par le commandant Kurt, commandant le détachement chasse, au retour d’une mission de deux avions Rafale, puis a rencontré les équipages. Le lendemain, le général s’est fait présenter différents scénarii par le détachement de protection : manœuvre à tirs réels, drone de reconnaissance, neutralisation d’agresseurs et lutte contre les engins explosifs improvisés. Le général a ensuite remis des décorations lors d’une cérémonie militaire récompensant l’engagement d’aviateurs au sein l’opération Chammal, en présence de l’ambassadeur de France, Monsieur Bertolotti, ainsi que des autorités militaires locales et étrangères.    « Daech a été contraint de céder tout le terrain qu’il occupait en Irak. Ces batailles ont été remportées grâce au concours de l’arme aérienne. Nous pouvons être fiers de notre contribution dans cette lutte contre le terrorisme, où nous étions en première ligne. Ces victoires sont les vôtres et vous honorent » a déclaré le général à l’issue de la cérémonie, lors de la présentation de ses vœux aux militaires de la BAP. Le commandeur s’est fait présenter toutes les unités interarmées de la BAP, chacune étant la pierre angulaire d’un système de combat. La base aérienne projetée est opérationnelle dès décembre 2014 et contribue directement aux actions contre Daech. Depuis sa création, plus de 980 missions de frappes et 22 000 heures de vol ont été réalisées, 6000 personnels y ont été déployés, et plus de 1500 tonnes de fret y ont été transportées. Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’opération Inherent Resolve et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation » au profit des forces de sécurité irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.

INDUSTRIE ET ECONOMIE 

 

1 – Des centrales inertielles d’Ixblue équiperont les frégates FTI (Le Marin)

Des centrales inertielles d’Ixblue équiperont les cinq nouvelles frégates de taille intermédiaire (FTI) destinées à la Marine nationale. C’est une nouvelle et très belle référence pour ce spécialiste français de la navigation et du positionnement maritime. Responsable du développement des frégates FTI, Naval group a signé un contrat avec Ixblue pour l’acquisition de centrales de navigation inertielles Marins, ainsi que de calculateurs et systèmes de distribution de données Netans, pour équiper ces cinq frégates de nouvelle génération. « Ce contrat est l’aboutissement d’une collaboration de longue date avec Naval group que nous accompagnons sur plusieurs programmes à l’export, indique Thomas Buret, responsable de la division Systèmes inertiels et applications chez Ixblue. C’est en revanche la première fois que les systèmes Ixblue sont choisis par Naval group pour équiper, dès son neuvage, un navire de premier rang de la Marine nationale. » Déjà sélectionnées en 2016 par les marines anglaises et allemandes, les centrales Marins sont des systèmes de navigation inertielle haut de gamme répondant aux exigences militaires des navires de combat les plus modernes. Basées sur la technologie Ixblue des gyroscopes à fibre optique, les centrales Marins proposent de très hautes performances et fournissent des informations très précises de position, cap, roulis, tangage et de vitesse, quel que soit l’environnement, et y compris lorsque les signaux GNSS sont inaccessibles. En dehors de la navigation inertielle, elles servent aussi à la stabilisation des armes et à l’alignement des missiles. Certains bâtiments de la Marine nationale en ont déjà été équipés lors leur modernisation. C’est le cas des frégates antiaériennes Jean Bart et Cassard, en 2012 et 2013. Des centrales Phins d’Ixblue équipent également les frégates La Fayette. Par ailleurs, 35 unités de la flotte française ont été dotées de gyrocompas Quadrans. Ixblue équipe par ailleurs la totalité de la flotte française en logiciel de navigation (Senin).

 

2 – Aller sur Mars avec les Chinois ? oui, bien sûr (Jean-Yves Le Gall, Cnes) (La Tribune, Michel Cabirol)

La France entretient une coopération très forte avec la Chine. Elle est sans doute plus importante pour les Chinois que pour nous parce que nous sommes pratiquement les seuls au monde, avec l’Agence spatiale européenne (ESA), à entretenir une coopération avec eux », a estimé le président du CNES, Jean-Yves Le Gall.  La France est un des très rares pays à coopérer avec la Chine dans le domaine spatial. Une coopération franco-chinoise initiée par Jacques Chirac.

Vous avez signé un accord en Chine lors de la visite d’Emmanuel Macron. Quels sont les programmes majeurs développés en partenariat avec les Chinois?

Nous avons actuellement deux satellites en cours de fabrication : CFOSat pour l’étude des vagues et SVOM pour l’étude des phénomènes énergétiques des sources gamma de l’univers. CFOSat est le programme le plus avancé. Il est en cours d’intégration à Pékin et il sera lancé en septembre ou octobre 2018 par un lanceur chinois Longue Marche 2C.

Le climat est-il un thème porteur dans la coopération spatiale franco-chinoise?

Absolument. A cet égard, CFOSat prend un relief particulier dans nos relations avec la Chine. Ce satellite permettra des observations très précises pour étudier les changements climatiques, ce à quoi les Chinois sont très attachés. Lors du « One Planet Summit » organisé à Paris en décembre dernier à l’initiative du président de la République, le vice-Premier ministre chinois, a eu une position extrêmement allante. Mon homologue chinois, le président de la CNSA (China National Space Administration), est également très dynamique sur ces programmes.

La France est l’un des rares pays à entretenir des relations dans le domaine spatial. Pour quelles raisons?

Nous entretenons une coopération très forte avec la Chine. Elle est sans doute plus importante pour les Chinois que pour nous parce que nous sommes pratiquement les seuls au monde, avec l’Agence spatiale européenne (ESA), à entretenir une coopération avec eux. Pourquoi ? Essentiellement en raison des règles américaines d’exportation ITAR, qui sont très strictes et qui interdisent l’exportation de matériel sensible vers la Chine. Mais il y a eu en France cette volonté politique de développer des programmes en coopération avec les Chinois. C’est Jacques Chirac qui a insufflé cette volonté de coopérer avec eux sur le plan spatial. Nicolas Sarkozy l’a amplifiée. Enfin, cette coopération a abouti lors du quinquennat de François Hollande avec la signature d’un accord-cadre en 2014 lors de la visite du président Xi Jinping en France. Pour ma part, je me suis beaucoup impliqué dans cet accord car j’ai très vite compris que nous avions là à saisir une chance historique.

Comment êtes-vous parvenu à surmonter l’obstacle ITAR?

Il fallait arriver à mettre en place un accord permettant de faire des satellites qui s’affranchissent des normes ITAR. Cela été possible avec CFOSat, notamment grâce à l’instrument SWIM fabriqué en France, qui est le cœur du satellite franco-chinois. CFOSat est actuellement à Pékin, ce que permet notre accord puisqu’il n’y a aucun composant américain dans le satellite.

Au-delà des satellites CFOSat et SVOM, que peut faire la France à l’avenir avec la Chine?

Nous pourrions lancer de nouveaux programmes en coopération sur le climat, la science et les technologies. Concernant la science, la France peut apporter sa contribution pour des missions d’exploration planétaire. Les Chinois veulent aller sur la Lune et sur Mars. Nous devons également poursuivre notre coopération avec la Chine sur la lutte contre le réchauffement climatique, qui est aujourd’hui fondamentale, surtout dans le contexte actuel avec les Etats-Unis.

Si les Chinois vous proposent une coopération sur Mars, le CNES embarque-t-il?

Oui bien sûr. Nous travaillons déjà sur Mars avec l’ESA via le programme ExoMars, avec la NASA (Curiosity, Maven, InSight et Mars 2020) et avec les Japonais sur MMX (Martian Moons Explorer). A mon avis, il faut être partout.

Quelle est votre stratégie de coopération avec la Chine?

Le CNES met l’accent sur le climat et la science avec sa stratégie de niches, qui nous permet de démultiplier considérablement nos efforts. Notre coopération avec la Chine est l’un des exemples de cette approche : le développement de l’instrument SWIM nous coûte quelques dizaines de millions d’euros. Si nous avions dû développer CFOSat tout seuls, il aurait fallu mettre sur la table entre 300 et 400 millions d’euros.

Comment analysez-vous l’ambition spatiale chinoise?

Elle est politique. Le spatial est un élément très important pour la Chine afin d’exister sur la scène internationale. La Chine a lancé une station spatiale, elle veut envoyer des Chinois sur la Lune et elle travaille également sur une mission vers Mars. La Chine veut vraiment exister et de façon très forte.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/aller-sur-mars-avec-les-chinois-oui-bien-sur-jean-yves-le-gall-cnes-763751.html

 

3 – L’industrie aéronautique veut des « démonstrations » d’avions militaires (Gifas) (La Tribune, Fabrice Gliszczynski)

 

  Dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire 2019-2025, le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) réclame une politique de « démonstrateurs ». Ces modèles grandeur nature permettraient de valider les concepts et lever les risques avant le lancement de grands programmes d’avions ou de drones militaires. En cours d’élaboration, la prochaine loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2019-2025 exprimera le renforcement du budget de la Défense souhaité par Emmanuel Macron, lequel a décidé de porter l’effort de défense à 2% du PIB à l’horizon 2025. Une décision saluée par Eric Trappier, le président du Gifas (Groupement des industries françaises de l’aéronautique et de l’espace) et PDG de Dassault Aviation, lors de la présentation des vœux du Gifas à la presse.

 De gros enjeux pour préparer l’avion de combat de demain

 Si cette « LPM » aura pour objectif a priori de régénérer le potentiel des armées et préparer le renouvellement de la dissuasion nucléaire, elle devra également, aux yeux d’Eric Trappier, « préparer le futur, en particulier dans l’aviation de combat et en coopération ». Pour bien préparer l’avenir, le Gifas plaide sur la nécessité de développer des « démonstrateurs », des appareils à grandeur nature qui servent de cobaye pour valider des technologies et des concepts avant le lancement de nouveaux programmes. « Nous espérons que l’amélioration des budgets permettra de mener une politique de démonstrateurs », a déclaré Eric Trappier: « Dans l’aéronautique, pour montrer que les concepts fonctionnent, il faut absolument avoir une boucle permanente entre les études en amont et la vérification en vol par des démonstrateurs (…). Le démonstrateur doit pouvoir montrer les bases de ce que peut faire l’industrie et de ce que pourra faire la technologie dans 15 ans », a-t-il insisté.

 Montants modestes

 Pour Eric Trappier, se priver des démonstrateurs et passer directement des études papier au lancement d’un programme est en effet extrêmement risqué pour les industriels. Surtout s’il leur est demandé de s’engager à 100% sur la performance de l’appareil. En cas de difficultés sur le programme, ils se retrouveront en effet dans une position délicate, et les pouvoirs publics aussi. Les déboires rencontrés par l’avion de transport A400M et les montants pharaoniques pour remettre le programme en selle (10 milliards de surcoûts) constitue un bon exemple.

 

GRANDS PROBLEMES DE DEFENSE 

ET DE SÉCURITÉ

 

1 – Guerre des étoiles, le retour : les Etats-Unis réfléchissent sérieusement à la création d’un corps d’armée pour les conflits de l’espace (Atlantico, Jean-Vincent Brisset)

Les intérêts des Etats-Unis sont partout, y compris dans l’espace. Pour s’assurer que ses satellites ne soient pas menacés, le congrès américain a failli créer un corps d’armée. Un air de guerre froide ou de la science-fiction ?

Le congrès américain est passé près de la création d’une nouvelle branche de l’armée américaine dévolue à la défense des satellites dans l’espace. Quel serait l’intérêt de créer un corps spécialement dévolu à la défense des intérêts américains dans l’espace séparé de l’Air Force ?

Il existe déjà, depuis le début des années 80, un commandement des forces spatiales (Space Command) dont le périmètre, qui incluait les missiles stratégiques, a souvent varié au cours des années, mais est toujours resté l’une des composantes majeures de l’Air Force. Ce commandement est actuellement chargé de trois missions : la mise en place des réseaux de satellites, le contrôle du segment spatial (ce qui inclut sa protection) et la fourniture de services issus du segment spatial au profit des forces. Ce commandement était donc essentiellement un commandement de soutien destiné à servir l’ensemble des armées américaines et pas seulement l’Air Force. Sa taille était importante, puisqu’il comptait près de 40.000 hommes, l’équivalent de l’ensemble de l’Armée de l’Air française.  La restructuration en cours va plus loin que celle du seul commandement Espace de l’Air Force. En fait, c’est l’ensemble du commandement du commandement stratégique américain (USSTRATCOM) qui est redessiné. Ou, plus exactement, qui sera probablement redessiné, car de nombreuses discussions et polémiques semblent être encore en cours.  La création d’un corps interarmées répond à deux objectifs. Le premier est d’affirmer le fait que le segment spatial est l’affaire des trois (quatre en comptant le Marine Corps) armées et pas seulement celui de la seule Air Force. Le second, celui qui crée le plus de polémiques, est celui de replacer les priorités. L’Armée de l’Air américaine est déjà en charge, en plus des missions traditionnelles, des missiles stratégiques. Les autres armées, mais aussi l’administration civile du Pentagone, lui reprochent de s’être accaparé le commandement de l’espace et d’en avoir fait une priorité subalterne, en acceptant d’être dépendante pour ses lancements à la fois de la Russie et d’un lanceur national dépassé et trop cher. On lui reproche aussi d’avoir négligé autant des pistes commerciales que des progrès technologiques.  Dans ces conditions, la création d’un corps indépendant permettrait, selon ses promoteurs, de remettre certaines priorités en place. Toutefois, les résistances demeurent fortes et, pour le moment, la création d’un commandement interarmées (JFSC, Joint Forces Space Component), le 1er décembre 2017, n’est qu’une étape intérimaire, le commandement Air demeurant en place et gardant l’essentiel de ses missions. L’officier général chef de la composante interarmées est d’ailleurs aussi –double casquette- celui de l’AFSC.

Quelles menaces pourraient planer sur les satellites américains ? Concrètement que se passerait-il du point de vue opérationnel si les satellites américains étaient victimes d’une attaque quelconque ?

Pour les forces américaines, comme pour toutes les grandes armées du monde, les satellites sont devenus indispensables. Ils fournissent une navigation précise (GPS ou équivalents), cartographie, météorologie, renseignement dans tout le spectre, communications, détection de départs de missiles, désignation de cibles mobiles etc.. On a donc rapidement pensé à construire des armes anti satellites, malgré toutes les déclarations sur l’interdiction de la militarisation de l’espace. Les Etats Unis et l’U.R.S.S. ont procédé à quelques expérimentations plus ou moins réussies dans les années 60 et suivantes, avant d’abandonner officiellement cette option. Le débat a été brutalement relancé en 2007, quand la Chine a détruit un de ses propres satellites et annoncé qu’elle envisageait de porter une éventuelle guerre dans l’espace. 

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.atlantico.fr/decryptage/guerre-etoiles-retour-etats-unis-reflechissent-serieusement-creation-corps-armee-pour-conflits-espace-3270188.html

 

2 – Piraterie maritime : une tendance à la baisse en 2017 (Le Marin, Olivier Mélennec)

La piraterie dans le monde a atteint son niveau le plus bas depuis vingt-deux ans en 2017, selon les statistiques du Bureau maritime international de Kuala Lumpur. Mais des incidents continuent à se produire quasi quotidiennement et certaines zones, comme le golfe de Guinée, restent peu sûres pour les navires et leurs équipages. Au total, 180 actes de piraterie et de brigandage maritime contre des navires ont été recensés l’an passé par le centre de veille du Bureau maritime international, émanation de l’International chamber of commerce (ICC), qui représentent les entreprises au niveau mondial. « C’est le plus faible nombre d’incidents depuis 1995, où 188 rapports avaient été reçus », indique le BMI. En 2017, 136 navires ont été abordés par des pirates, 22 autres ont subi des tentatives d’attaques, 16 ont été la cible de tirs et 6 ont été détournés, selon les chiffres recueillis par le BMI. Lors de 15 incidents séparés, 91 marins ont été pris en otages. 75 ont été enlevés lors de 13 autres incidents. Trois marins ont été tués et six autres blessés. Ces chiffres sont en baisse par rapport à 2016 où 191 incidents avaient été recensés. Il y avait eu 150 abordages de navires et 151 marins avaient été pris en otages.

Neuf incidents au large de la Somalie

Malgré tout, le BMI souligne que la situation reste préoccupante dans le golfe de Guinée. En 2017, 36 incidents ont été signalés dans cette zone. Aucun navire n’a été détourné mais 65 marins ont été enlevés lors de dix incidents séparés, à l’intérieur ou à proximité des eaux territoriales nigérianes. Neuf incidents ont été signalés en 2017 au large de la Somalie, contre deux en 2016. Lors du plus récent, en novembre, un porte-conteneurs de la compagnie Evergreen, l’Ever Dynamic, a été attaqué par une embarcation ayant à son bord six pirates somaliens. Les pirates ont été incapables d’aborder le navire de commerce en raison de ses manœuvres d’esquive. Ils ont alors tiré deux roquettes de type RPG dans sa direction, sans heureusement toucher leur cible, avant de prendre la fuite. Ils ont ensuite été capturés par un navire italien participant à l’opération européenne de lutte contre la piraterie Atalante, avant d’être remis aux autorités seychelloises.

« Cet incident grave, de même que les chiffres 2017, démontre que les pirates somaliens conservent la capacité et l’intention de s’en prendre à des navires de commerce à des centaines de milles de la côte », souligne le directeur du BMI, Pottengal Mukundan.

Insécurité au Philippines

En Asie du sud-est, les chiffres montrent une situation mitigée. En Indonésie, les incidents sont en baisse (43 contre 49 en 2016). En revanche, ils ont doublé aux Philippines. Il s’agit souvent d’actes de brigandage visant des navires au mouillage à Manille et à Batangas. Mais on note aussi une recrudescence des actes de piraterie au sud des Philippines. Plusieurs navires ont été abordés et leurs équipages enlevés.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.lemarin.fr/secteurs-activites/shipping/30358-piraterie-maritime-une-tendance-la-baisse-en-2017

 

3 – Tokyo renforce sa défense antimissile face à Pyongyang (IRIS,  Edouard Pflimlin)

Le projet de budget japonais pour l’année fiscale 2018-2019 approuvé fin décembre en conseil des ministres est marqué par un niveau de dépenses militaires record sur fond de tensions liées à la Corée du Nord. Le poste de la défense, en hausse pour la sixième année consécutive, augmente de 1,3 % et se monte à 5 190 milliards de yens (38,6 milliards d’euros). Au sein de ce budget militaire, le poste le plus important, d’un montant de 137 milliards de yens (1 025 milliards d’euros), vise à renforcer la défense de l’archipel contre une éventuelle attaque de missile balistique de la Corée du Nord. En effet, même si en ce début d’année on observe un rapprochement entre les deux Corées – rapprochement très modeste puisqu’il porte sur la réunion des familles séparées par la division Nord-Sud et sur la participation d’athlètes nord-coréens aux Jeux olympiques d’hiver qui se tiendront en février en Corée du Sud -, le Japon est sur ses gardes après deux années qui ont vu Pyongyang procéder à trois essais nucléaires et de nombreux lancements de missiles balistiques, dont certains sont passés au-dessus du Japon. Fin novembre, le régime communiste a ainsi testé un nouveau missile balistique intercontinental (ICBM) qui s’est abîmé en mer du Japon. Face à ces menaces, le Japon va acheter un système d’interception de portée plus longue, le SM-3 Block IIA, procéder à une modernisation des batteries de missiles Patriot qui sont la dernière ligne de défense contre des ogives arrivant sur le pays, et lancer les préparatifs pour la construction de stations de radars Aegis. La proposition de construire deux batteries Aegis Ashore (donc terrestres, à la différence des systèmes Aegis déployés sur des destroyers que le Japon possède déjà) développées par Lockheed Martin, approuvée en décembre dernier par le Cabinet japonais, coûtera au minimum 2 milliards de dollars (1,67 milliard d’euros) et ce système ne sera pas opérationnel avant 2023 au plus tôt, ont cependant indiqué des sources proches de ce projet en décembre dernier. Le gouvernement américain encourage néanmoins ces acquisitions, étant le principal allié du Japon par le Traité de sécurité de 1951, modifié en 1960. Lors de sa visite officielle au Japon début novembre, le président américain Donald Trump avait exhorté le Japon à se réarmer pour se protéger en achetant de préférence du matériel militaire américain. « C’est beaucoup d’emplois pour nous (les États-Unis) et beaucoup de sécurité pour le Japon », avait-il déclaré. Le gouvernement japonais envisage aussi de se doter de missiles américains de croisière d’une portée d’environ 900 kilomètres, capables d’atteindre la Corée du Nord. Une enveloppe de 2 200 milliards de yens (1 839 milliards d’euros) est prévue à cette fin pour lancer l’acquisition de ces missiles capables de frapper des sites militaires du « royaume ermite » (surnom parfois donné à la Corée du Nord tant ses dirigeants se comportent en empereurs tout puissants et en dynastie). Il s’agirait de dissuader Pyongyang qui continue ses tests de missiles balistiques malgré les tensions internationales. Cependant, acheter de telles armes offensives risque de faire débat au Japon, car la Constitution pacifiste du pays – par son article 9 -, depuis 1947, lui interdit de recourir à la guerre pour régler les différends internationaux. Néanmoins côté américain, la vente de missiles défensifs avance. Le département d’État a demandé mercredi 10 janvier 2018 d’approuver la vente pour 133 millions de dollars (111 millions d’euros) des quatre missiles et du matériel connexe, qui peuvent être lancés par des destroyers en mer ou à partir d’un système terrestre. La vente des missiles antibalistiques, produits par Raytheon Co. et BAE Systems, poursuit « l’engagement du président Donald Trump à fournir des capacités défensives supplémentaires aux pays alliés menacés par le comportement provocateur de la République populaire de Corée du Nord », a déclaré mardi 9 janvier un responsable du département d’État, indique le Japan Times.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.iris-france.org/105494-tokyo-renforce-sa-defense-antimissile-face-a-pyongyang/

 

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