Taiwan, vu par les Chinois continentaux

Claude Jaeck (*)
Conseiller en stratégie

Fin connaisseur de la Chine, où il a vécu près de 50 ans, l’auteur aborde la question taïwanaise du point de vue chinois, où la propagande d’Etat est maitresse en ses lieux.

“La réunification de Taiwan avec la mère patrie est l’aspiration commune de tous les Chinois”  * “统一台湾是全体中华儿女的共同心愿” tǒng yī tái wān shì quán tǐ zhōng huá ér nǚ de gòng tóng xīn yuàn

Ce titre quelque peu aguicheur est un des slogans, issu du vocabulaire marxiste-léniniste, pensé par le méconnu et tout puissant Département du Travail du Front Uni du Parti communiste Chinois (ou Front Uni). Il est mis en scène et visible sur des affiches de propagande partout en Chine. Le Front Uni a pour dessein d’influencer et d’endoctriner la population chinoise et depuis l’accession au pouvoir de Xi Jin Ping le reste du monde, pour que le P.C.C., son organisme de tutelle, parvienne à ses objectifs.

Que pense la population chinoise de la question de Taiwan ? 
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Le citoyen de la République Populaire, ‘l’homme de la rue’, est-il capable d’avoir une opinion par lui-même et qui soit différente de celle de la ligne du parti ?

Restons prudent quant à savoir ce que pense vraiment les Chinois. Nous les connaissions énigmatiques, sphinx insondable, mais en l’absence de démocratie ouverte il est encore plus difficile d’avoir une évaluation correcte de l’opinion publique. De plus, comment se faire une idée précise sans un échantillonnage représentatif des 1,4 milliards d’habitants, allant de l’avocat d’affaire de Shanghai au berger tibétain, en passant par le fonctionnaire pékinois, dans un pays de la taille d’un continent où souvent tout est vrai ainsi que son contraire.

Sonder l’opinion reste donc un exercice difficile, l’auto-censure étant monnaie courante dans le pays, par crainte d’éventuelles répercussions. L’omniprésence de la propagande (télévision, radios, réseaux sociaux, affiches, presse…) ainsi que l’absence d’une presse indépendante sont d’autres limites.

La contestation, ou une quelconque forme d’opposition, étant fermement réprimée, il est indéniable que si elle était interrogée, 99% de la population réciterait avec conviction le discours officiel du parti devenu celui du pays tout entier. 

Le crédo du parti communiste chinois (PCC) est aussi celui du gouvernement de la République Populaire de Chine et de l’Etat chinois, les trois étant inextricablement liés pour ne faire qu’un. Le PCC, avec son efficace machine de propagande, a façonné et forgé le cœur et les esprits de la population depuis 1949.

Ce discours fait appel à des notions d’histoire et de géopolitique.

Un contexte historique

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La scission entre le continent et Taiwan est survenue après la Seconde Guerre mondiale, lorsque des combats ont opposé les forces gouvernementales nationalistes au Parti communiste chinois.

Mao Zedong a gagné le contrôle de la Chine continentale en 1949, tandis que le parti nationaliste (Kuomintang) s’est replié à Taïwan. Pékin n’a jamais voulu admettre que la République de Chine, fondé en 1911, survive à la guerre civile, et a très tôt nié sa légitimité à gouverner à Taïwan, devenue, pour la toute nouvelle République Populaire, une province rebelle.

Dès le début de la coexistence des deux régimes, chacun d’entre eux a revendiqué la souveraineté sur l’intégralité du territoire chinois.

Quant aux pressions américaines et occidentales, Pékin considère le « problème taïwanais » comme une affaire intérieure et n’admet aucune ingérence extérieure. Dans leur esprit, vendre des armes et soutenir les velléités sécessionnistes de Taiwan c’est un peu comme si la Chine armait le FLNC et remettait en question notre ‘mare nostrum’. Pékin ne manque pas non plus de nous rappeler la réaction vive des Etats-Unis lorsqu’en 1962 l’Union Soviétique avait envisagé d’installer des missiles nucléaires sur l’île de Cuba pointés en direction du territoire américain, et le bras de fer qui s’en est suivi.

Taiwan, l’Alsace-Lorraine chinoise
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C’est en imposant au monde le discours d’une seule Chine que la R.P.C. a, peu à peu, réussi à marginaliser Taïwan. Ce principe d’une seule Chine a été gravé dans le marbre par le vote, en mars 2005, à Pékin, d’une loi anti-sécession, qui promeut la réunification avec Taïwan par des moyens pacifiques, mais autorise l’emploi de la force dans le cadre de trois scénarios : dans le cas où les Taïwanais « sépareraient Taïwan de la Chine » ; dans le cas où un incident pourrait mener à « séparer Taïwan de la Chine » ; en cas de disparition de toute possibilité d’une réunification pacifique.

C’est en s’éloignant petit à petit de ce principe d’une seule Chine et de son corollaire statu quo, en adoptant de plus en plus une politique perçue par Pékin comme “une Chine, un Taïwan”, que les États-Unis et leurs alliés ont remis en question l’équilibre en place, fragile et ambigu certes, mais qui permettait une coexistence pacifique.

Taiwan, personne ne s’en souciait vraiment avant le repli du KMT sur l’ile pour en faire une base arrière à partir de laquelle il reprendrait un jour le pouvoir sur le continent. Depuis c’est une épine dans le pied pour Pékin, une victoire incomplète.

Pékin a tellement rabâché la litanie de la ‘prise’ de Taiwan comme essentielle pour en finir avec le siècle de l’humiliation et des traités inégaux, que pour la plupart des Chinois, sinon pour le peuple tout entier, elle fait partie du principe non négociable : Hong Kong, Tibet, Xinjiang, Taiwan font partie intégrante du territoire national et rien au monde ne pourra changer cela. Taiwan c’est en quelque sorte leur “Alsace-Lorraine”…

Le véritable système démocratique mis en place à Taiwan représente également un danger dans le sens où il pourrait être considéré comme une alternative politique au communisme. Taïwan, ce sont des Chinois qui ont échappé au traumatisme de la Révolution Culturelle et autres méfaits du régime et qui ont su préserver les traditions et les convenances associées à la civilisation chinoise. Le compas moral du confucianisme, du taoïsme et du bouddhisme qui sur le continent furent relégués à l’état de superstitions n’a été « récupéré » que récemment par le régime de Pékin.

Affiche de propagande chinoise ca. 1986 “Nous libérerons Taïwan !”

“Si je vous dis Taïwan… ?” Qu’évoque Taiwan pour les Chinois

Taiwan ? C’est la plus grande île chinoise puis il y a Hainan et Chongming.
Taiwan ? Au gré des humeurs de Pékin, une destination touristique à visiter en groupe pour voir cette province perdue devenue cette autre Chine qui fonctionne avec un autre système politique. “Un pays, deux systèmes” a longtemps décrit la coexistence pacifique dans le détroit, la solution qui fonctionnait mais dans le cadre d’un équilibre fragile.
Taiwan ? Pour certains, c’est aussi de la famille. De la famille qui dès l’ouverture prônée par Deng Xiao Ping, apportait des cadeaux, des denrées ou du petit matériel électrique introuvable en Chine, ou de l’argent.
Taiwan ? C’est la même langue officielle, le mandarin, ainsi qu’un dialecte identique à celui parlé de l’autre côté du détroit, dans la province du Fujian.
Taiwan ? Ce sont des spécialités gastronomiques connues partout en Chine, la soupe de nouilles au boeuf (hóngshāo niúròu miàn), l’alcool de sorgho à 58 degrés (jīnmén gāoliáng jiǔ), le thé oolong d’Alishan (alishan oolongcha), les biscuits fourrés aux ananas (fènglísū)…
Taiwan ? Ce sont d’importants groupes industriels tel que Foxconn, le fabricant d’iPhone employant près d’un million de personnes.

L’importance stratégique de Taïwan.

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L’île de Taïwan est située à environ 100 miles nautiques des côtes du sud-est de la Chine, la géographie de la région des mers de Chine et les alliances de ses voisins contrarient les ambitions hégémoniques chinoises. Les 14 000 kilomètres de côtes chinoises font face à un chapelet d’îles que l’on appelle la « première chaîne d’îles » et qui comprend des territoires favorables à la politique étrangère américaine : la Corée du Sud, le Japon, les Philippines et Taïwan. Par sa position centrale, Taïwan est donc une sorte de verrou pour la Chine sur le Pacifique. 

Si la Chine prenait le contrôle de Taïwan, ses côtes orientales lui offriraient un accès direct à l’océan profond. Elle serait ainsi libre de projeter sa puissance navale en élargissant la portée de ses sous-marins nucléaires lanceur d’engins. En effet, les trois quarts de la mer de Chine orientale ont moins de deux cents mètres de fond, ce qui ne suffit pas pour que les sous-marins chinois “se diluent” et manœuvrent discrètement, sans être « entendus ».

Une annexion militaire de Taïwan aurait aussi pour objectif et conséquence d’affaiblir nettement la présence américaine dans la région, affirmant ainsi la domination chinoise.

Le contrôle de l’intégralité du détroit de Taïwan, constitué en partie d’eaux internationales librement ouvertes à la navigation, contribuerait également à élargir sa zone économique exclusive avec un droit de regard sur la navigation marchande très dense dans cette région. Le détroit est le principal axe commercial entre la mer de Chine du Sud et celle de l’Est.

Au-delà du détroit, Pékin tente aussi d’asseoir sa position sur un certain nombre d’archipels en mer de Chine du Sud, au détriment du droit de la mer et de ses voisins, et cela, malgré leur éloignement de ses côtes.

Enfin, la prise de Taïwan permettrait aussi au régime de Pékin de contrôler l’industrie taïwanaise des semi-conducteurs, qui représente une grande partie de la production mondiale (63%).

Voilà, en résumé, ce qui sous-tend et motive le discours officiel de ce qui est appelé la « mission sacrée de notre génération » : mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour le retour de Taiwan dans le giron de la mère patrie, au plus tard pour le centenaire de la fondation de la R.P.C. en 2049.

Les Taishang, ces entrepreneurs taïwanais qui vivent et investissent en Chine continentale.

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Dans les années 1990, incités par la politique d’ouverture de la Chine, cadres et investisseurs taïwanais ont traversé le détroit à la recherche de ressources matérielles et de main-d’œuvre bon marché, pour fabriquer leurs produits destinés au monde entier. De par la différence d’éducation et leur connaissance des pratiques commerciales internationales, les entreprises taïwanaises étaient les interlocuteurs privilégiés pour les clients occidentaux. Il est indéniable que la proximité et la facilité culturelle dont ont bénéficié les Taïwanais (comme les hongkongais d’ailleurs), a grandement contribué à leur réussite. Selon le bureau des statistiques de Taiwan, 400’000 Taïwanais travailleraient en Chine avec leurs familles.

D’habitude amicaux et directs, collègues et amis chinois ont durci leur attitude et posent carrément la question à ces « compatriotes venus d’une autre province » s’ils soutenaient “la réunification” ou “l’indépendance’’. Leurs propos sont désormais plus provocateurs, voire insultants.

Certains Taïwanais, dont les familles sont d’origine continentale, ont toujours ressenti leur situation comme délicate, quelles que soient leurs idées politiques. « L’identité de notre génération est très singulière. Les Taïwanais ne nous considèrent pas tout à fait comme des Taïwanais, et les Continentaux ne nous reconnaissent pas comme des Continentaux. Nous sommes culturellement chinois mais politiquement différents.”

Les émeutes anti-gouvernementales de Hong Kong en 2019 ont marqué un grand tournant dans les rapports des deux côtés du détroit. Ces tensions se sont prolongées jusqu’à l’élection présidentielle à Taïwan en janvier 2020. Depuis, Tsai Ing-wen a annoncé, à plusieurs reprises, sa solidarité avec Hong-Kong, et son parti, le P.D.P. (Parti Démocrate Progressiste), affiche le slogan “Aujourd’hui Hong Kong, demain Taiwan ».

La détérioration continue des relations internationales de ces trois dernières années a amené les Taïwanais, vivant en Chine continentale, à ressentir de plus en plus les frictions et la méfiance qui accompagnent leur singulière identité, et a incité un certain nombre d’entre eux à réexaminer leur choix de vie.

Beaucoup de Taishang préfèrent toujours Taïwan, et cela malgré le développement économique rapide de la Chine continentale et les avantages qu’ils ont pu en tirer.

Selon un récent sondage de la National Taiwan University, 64% des Taïwanais affichent une identité taïwanaise avant tout, 30% à la fois taïwanaise et chinoise, et seuls 2,4% s’affirment Chinois purs et durs. Il y a une vingtaine d’années, ce ratio était inversé pour les deux premiers points.

Une enquête publiée le 12 octobre 2023 par un institut de sondage taïwanais (Global Views Survey Research Center 遠見民意研究調查) à propos des attentes de leur population concernant les relations entre les deux rives, indiquait que près de 60 % de l’opinion publique taïwanaise souhaitent maintenir le statu quo. Elle montre également que 74,4 % de la population estiment que les deux rives du détroit de Taïwan devraient accroître leurs interactions, et 46,2 % espèrent que les deux rives maintiendront le dialogue.

Rassurer les électeurs
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En prévision des élections présidentielle de janvier 2024, le gouvernement taïwanais actuel veut rassurer sur 3 points : pas de guerre, pour le statu quo, pour la paix.

Après les discours longtemps anxiogènes du gouvernement taïwanais, la présidente Tsai lors de la fête nationale du Double-Dix (10 octobre) a tout fait pour rassurer les électeurs appuyés par le directeur de la sécurité nationale de Taïwan qui a affirmé “qu’il n’y aura pas de guerre imminente”.

Notons également que les opinions politiques des Taïwanais diffèrent grandement selon qu’il s’agisse de Taïwanais de souche ou bien de ceux dont les proches ou lointains ancêtres sont venus du continent. Dans le premier cas, ils seront plutôt de sensibilité P.D.P., le parti actuellement au pouvoir et donc plutôt favorables à l’indépendance, ou dans le second cas plutôt en faveur du K.M.T. et donc enclins à un ‘rapprochement’ avec le continent ou à un maintien du statu quo.

Les milieux d’affaires à Taiwan, quant à eux, sont en grande partie favorables au maintien des bonnes relations avec la Chine qui absorbe 60% des exportations taïwanaises.

Lors de la visite de Nancy Pelosi à Taïwan en août 2022 ou lors de la récente ‘escale’ aux États-Unis de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, les internautes chinois s’en donnaient à cœur joie et avaient inondé la toile de messages enflammés comme : “Si Pelosi atterri à Taiwan, le temps de la réunification de la patrie sera arrivé », « Unification de Taiwan par la force », « Personne ne sera laissé sur l’île », « l’unification de la patrie est imparable”, “notre devoir sacré, réunir Taiwan avec la Chine”, « anéantissement de Taiwan »… #Taiwan est un des sujets le plus fréquemment trouvé sur Sina Weibo (l’équivalent chinois de Twitter) le soir de l’atterrissage de N. Pelosi à Taïwan, avec près de 1,3 milliards de vues en une nuit.

Le contrat social chinois, ses évolutions et les conséquences sur l’opinion publique.

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En échange de l’obéissance politique, le P.C.C. avait offert aux Chinois ce dont ils avaient été privés depuis le milieu du XIXème siècle : une souveraineté incontestée, une unité territoriale réelle et le développement économique, pilier devenu essentiel dans ce pacte politique d’où le parti communiste a tiré sa légitimité à gouverner sans partage. En d’autres termes “Enrichissez-vous mais ne vous occupez pas de politique”

De fait, les Chinois sont pragmatiques et ne se soucient guère de politique dans la vie de tous les jours. Tant que l’économie va bien et que le niveau de vie progresse, comme cela a été le cas ces dernières décennies, pourquoi remettre en question le système pour un autre plus hasardeux ?

Dans même temps, ce serait une erreur de croire les Chinois “dociles”. L’histoire a montré qu’ils sont capables de se révolter lorsqu’ils estiment que leur gouvernement, ou empereur, ne mérite plus son “mandat du ciel”. 

La gestion stricte de la crise sanitaire a eu des conséquences dévastatrices sur l’économie. L’essoufflement de la croissance a considérablement affaibli “ce ciment politique”, avec des débuts de contestation et des troubles sociaux d’une ampleur inédite. 

Certains créditent la révolte des “feuilles blanches” de décembre 2022 d’avoir fait reculer le régime et lever les restrictions sanitaires. Face à une telle remise en cause du système politique général, le P.C.C. dispose d’un levier très efficace déjà en place mais renforcé cette fois-ci : le nationalisme dans sa version la plus chauvine. L’interview de l’ambassadeur de Chine à Paris Lu Shaye le 21 avril 2023 sur LCI en est l’éclatante illustration.

Ne pouvant plus assurer sa légitimité sur le consentement explicite et libre de sa population, le P.C.C. saura-t-il résister à la tentation de l’aventurisme stratégique pour compenser les difficultés de son pacte politique ? Bien malin celui qui connait la réponse.

Les Chinois ne se soucient guère de la dénomination de leur gouvernement, qu’il soit communiste, totalitaire, libéral ou démocratique. Ils veulent avant tout vivre dans un environnement stable et sûr, assurer leur avenir et avoir des perspectives motivantes pour leur descendance. De plus, ces termes forgés par l’histoire des sociétés judéo-chrétiennes occidentales, n’ont pas la même résonance en Chine qu’en Europe.    

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Dans le jeu des provocations des deux côtés, tout consiste à éviter l’escalade et une erreur de réaction. Les gens sont plus inquiets d’une provocation américaine que d’une invasion chinoise de Taiwan. Les mieux renseignés disant avec ironie que “les Américains étaient prêts à se battre jusqu’au dernier Ukrainien, maintenant ils semblent être prêts à se battre jusqu’au dernier Taïwanais. »

Malgré le narratif nationaliste exacerbé du PCC adressé à leur population, les deux côtés du détroit, réaliste, veulent avant tout éviter la guerre et maintenir le statu quo qui jusqu’à présent présidait à l’équilibre.

“Vaincre sans combattre” reste un des grands préceptes de l’Art de la guerre chinois.

Chacun ayant raison de son côté et laisser faire le temps long qui décidera le cours de l’histoire, semble être l’option la plus éclairée.

Il y a une échéance que les commentateurs des deux rives vont suivre avec intérêt et qui sans doute contribuerait fortement au maintien de la paix dans le court et moyen terme : les élections présidentielles et législatives taïwanaises de janvier 2024. En effet une victoire du KMT aurait tendance à limiter les tensions et une relation plus apaisée avec le continent en serait certainement le corollaire.

Puis il y a le scénario l’année prochaine d’un second mandat de Donald Trump qui vraisemblablement privilégiera la rivalité avec la Chine au détriment de l’Ukraine et qu’en cas d’activités militaires croissante autour de Taïwan, les États-Unis seraient amenés à mobiliser toutes leurs ressources.

De plus, le second front auquel sont confrontés les Etats-Unis au Moyen-Orient depuis le mois dernier pourrait profiter la Chine en accélérant leurs visées sur Taïwan… Il sera difficile en effet pour les USA d’ouvrir un troisième front en Asie de l’Est.

Tout en restant prudent dans nos affirmations, nous pensons qu’une intervention militaire chinoise est moins probable qu’une guerre psychologique alliant intimidation et peur par le déploiement des forces armées chinoises (“joint sword”) autour de l’île afin d’infléchir le résultat des élections de 2024 et créer une bascule en faveur d’un vote KMT et donc du statu quo (ce qui pourrait aussi avoir l’effet contraire…):  continuer à vivre en paix avec le continent, éloigner le spectre de l’indépendance, qui est à mon avis contesté par la majorité des taïwanais, réaffirmer sa ‘sinité’, ce ‘lien de sang’, continuer à commercer et à échanger.

Et pourquoi pas un Commonwealth chinois ? Tout sauf la guerre en somme semble être le consensus souhaité.

« L’arbre tordu vit sa vie, l’arbre droit finit en planches” (proverbe chinois)

 

Claude R. Jaeck

 

Pour aller plus loin

https://www.france24.com/fr/émissions/le-débat/20230410-taiwan-chine-jusque-ou-ira-xi-jinping-pekin-simule-bouclage-ile

https://www.arte.tv/fr/videos/111082-000-A/nous-sommes-taiwan/?fbclid=IwAR3MiZaqm0GC6D-I9WBvyG7cTWrWmgD1nOArWG6gZQStXNgYYddmrUyMe5I&mibextid=afzh1R

https://www.tallandier.com/livre/taiwan-face-a-la-chine/

Interview de Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France du 21 avril sur LCI :

 https://www.youtube.com/watch?v=8XYDYf1gmtA

Dirigeant d’entreprise, Claude Jaeck est arrivé à Shanghai en 2002 après Singapore, la Thaïlande et Hong Kong. ‘Asiate’ depuis près d’un demi siècle, passionné d’histoire et de géopolitique, il travaille comm conseiller en stratégie.  Il est également Président d’Honneur de la Société d’Histoire des Français de Chine. Il continue ses activités dorénavant entre la Thaïlande, la France et Shanghaï.

https://www.linkedin.com/in/claude-jaeck-4724bb1/

 

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