ZONE INDO-PACIFIQUE,
ZONE DE TENSIONS

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Joseph Le Gall (*)  
Ancien officier de renseignement
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Le 15 septembre 2021, après plusieurs mois de pourparlers secrets, les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont annoncé la création de l’AUKUS (acronyme d’Australia – United Kigngdom – United States), une nouvelle alliance militaire visant à contrer l’expansionnisme chinois dans la zone Indo-Pacifique. Parallèlement, Canberra a dénoncé, sans aucune notification diplomatique préalable, le contrat passé avec le français Naval Group pour la fourniture de douze sous-marins de type « Barracuda ». Cette affaire, menée à l’insu du gouvernement français, a provoqué une grave
crise diplomatique entre Paris, Washington et Canberra. Dans ce contexte, il convient de rappeler que la France, puissance maritime et nucléaire, membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, est un État riverain de la zone Indo-Pacifique où elle dispose d’une vaste zone économique exclusive.
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Située entre l’Afrique et l’Indonésie, au sud de l’Iran, du Pakistan et de l’Inde et des portes de la Chine, la zone Indo-Pacifique est devenue le centre de gravité stratégique, économique et financier du monde, où passe 25 % du trafic maritime mondial. C’est pourquoi il convient d’y protéger la liberté de navigation, en particulier celle des routes maritimes empruntant les détroits d’Ormuz dans le golfe Arabo-persique (où transite 40% du pétrole mondial), et ceux de l’Asie du Sud-Est insulaire (Malaisie, Indonésie, Singapour et Philippines), en particulier celui de Malacca, qui, voit passer 90% des importations japonaises en hydrocarbures.

Au même titre que les États membres du G20 riverains de l’océan Indien (Chine, Australie, Corée du Sud, Inde, Indonésie et Japon), la France détient le statut d’acteur majeur de cet espace maritime. Elle a été l’un des premiers pays de l’UE à faire de l’Indo-Pacifique une de ses priorités géopolitiques. Déjà le 3 juin 2012, à Singapour, lors du 12ème « Dialogue de Shangri-La »,  le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé que la France souhaitait jouer un rôle majeur dans la région Asie-Pacifique, « partie intégrante de notre environnement de sécurité ».

Il déclarait notamment : « Tout ce qui contribue à accroître la sécurité de l’Asie-Pacifique profite à la stabilité mondiale, tant cette région pèse dans les affaires du monde et pèsera encore plus dans l’avenir… » Et le ministre de rappeler : « Dans cet ensemble, l’Asie du Sud-Est joue un rôle central : ses voies maritimes, vitales, sont un pont reliant entre elles les nations asiatiques et sont une voie privilégiée avec le reste du monde…la prospérité du Pacifique dépend pour partie de la stabilité de l’océan Indien. La plupart des conflits de la zone Asie sont aujourd’hui liés ».

Plus récemment, le 2 mai 2018, en visite sur la base navale de Garden Island (Sydney), le président Emmanuel Macron a déclaré : « dans l’océan Indien la France doit assumer le rôle d’une puissance médiatrice, inclusive et stabilisatrice ». En septembre 2020, l’Allemagne a elle aussi affirmé vouloir participer activement à l’organisation de l’ordre international dans l’Indo-Pacifique ; suivie peu après par les Pays Bas.

Emmanuel Macron, sur le pont d’un sous-marin australien, à Sydney. Photo DR

La politique « agressive » de Pékin

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La mer de Chine méridionale est un espace mal délimité entre les États riverains, qui fait l’objet de nombreuses rivalités aux enjeux. Ces différends territoriaux se cristallisent principalement autour des archipels Spratleys et Paracels. La Chine, qui revendique le plus vaste espace, renforce sa présence dans les zones disputées (incursions militaires, bétonnage des récifs), tout comme ses voisins.

Espace maritime partagé par la Chine, le Vietnam, la Malaisie, les Philippines, Brunei et Singapour, la mer de Chine méridionale est l’objet de ces rivalités en raison de son importance stratégique. Plus de la moitié du trafic commercial maritime mondial transite chaque année par les détroits de Malacca, Sunda et Lombok. Les ports régionaux comme Shenzhen, Guanzhou, Hong-Kong, Singapour ou Taïwan figurent parmi les plus importants du monde en terme de volume.

En outre, cette zone maritime renfermerait d’importantes ressources d’hydrocarbure. Les estimations font état de près de 11 milliards de barils de pétrole et plus de 5 000 milliards de mètres cubes de gaz. Cela renforce considérablement les rivalités entre les États qui cherchent à obtenir le contrôle de ces territoires, pouvant à terme porter préjudice au développement de la région. Ces richesses et ses ressources halieutiques importantes renforcent les convoitises des pays riverains.

Ces dernières années, la Chine a multiplié les démonstrations de force en mer de Chine méridionale.Les incidents sino-américains sont de plus en plus fréquents : interceptions régulières d’avions de surveillance américains par les chasseurs chinois, protestations systématiques lors de patrouilles de bâtiments américains, notamment quand ceux-ci pénètrent dans les 12 miles nautiques des îles artificielles bâties par la Chine, manœuvres chinoises d’intimidation contre les moyens américains (comportements nautiques dangereux, utilisation de lasers aveuglant les aéronefs, etc.).

La Chine tient à affirmer ce qu’elle qualifie de « droits historiques » en mer de Chine méridionale au travers d’une tactique avérée du fait accompli, de la militarisation de certains îlots et de l’implication plus grande de la population chinoise dans ses revendications, cette stratégie globale étant soutenu par des campagnes médiatiques intenses.

En 2016, la Cour permanente d’arbitrage international a débouté la Chine de sa revendication de droits historiques sur la mer de Chine méridionale, ce qui a eu pour effet d’attiser le nationalisme chinois sur cette zone. La militarisation de certains îlots revendiqués par la Chine dans les archipels des Paracels et Spratleys s’est depuis accélérée : création d’une piste d’aviation sur le récif de Fiery Cross, mise en place d’emprises militaires et de systèmes d’écoute sur les îlots de Woody Island, Scarborough, Subi et Mischief. Des tirs d’essais de missiles antinavires ont été conduits dans l’archipel des Paracels au cours de l’été 2019. L’armée de l’air chinoise y effectue aussi des déploiements de force et des exercices de raids à grande distance, dans cette région considérée par Pékin comme une zone de défense et d’identification aérienne (ADIZ), non reconnue au plan international. Ce réseau militaire est complété par l’emploi d’une milice maritime pro-gouvernementale, basée essentiellement à Haïnan et composée d’une flottille de pêche pléthorique (300 navires en permanence en mer de Chine du Sud) soutenue par une flotte de 142 navires garde-côtes. 

 

Un groupe aéronaval chinois en « démonstration » en mer de Chine méridionale.
Photo China.com

En avril 2020, un groupe aéronaval chinois composé du porte-avions Liaoning et de cinq navires de premier rang, s’est déployé dans les eaux contestées de l’archipel des Ryukyu, puis au large de Taïwan avant d’entamer une patrouille très médiatisée en mer de Chine méridionale. Dans le même temps, plusieurs incidents navals ont impliqué des navires chinois, tant civils que militaires, avec des États riverains des mers de Chine (Japon, Taïwan, Vietnam et Indonésie). Ces frictions, cumulées à de nouvelles annonces chinoises sur la territorialisation de ces espaces maritimes, ont renforcé le sentiment d’une démarche coordonnée de Pékin pour réaffirmer ses droits sur de nombreux îlots contestés.

Washington a accusé Pékin de profiter de la crise sanitaire liée au Covid-19 pour renforcer ses positions en mer de Chine méridionale. En appliquant une politique du fait accompli, Pékin  aurait ainsi voulu accélérer ses démonstrations de force en tirant opportunément bénéfice de l’épidémie sanitaire frappant la marine américaine, cette dernière ayant été ponctuellement dans l’impossibilité de déployer ses groupes aéronavals affectés à la région Indo-Pacifique.

Dispositif militaire US renforcé

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En novembre 2011, le président américain Barack Obama a effectué une visite en Australie dans le but de resserrer la coopération militaire entre les deux pays face à la Chine. Devant le Parlement australien, il a annoncé sa volonté de tourner les forces militaires américaines vers le Pacifique, et d’y déployer plus de 60% de la marine de guerre. Il a annoncé par ailleurs le renforcement de la présence militaire US sur la base de Darwin, sur la côte nord du pays, pour atteindre 2500 marines en 2017. Darwin devait également servir de port d’escale et de ravitaillement pour les bâtiments de l’US Navy.

Dans le Pacifique, les américains disposent de leur grande base navale de Pearl Harbor, dans l’ïle d »Oahu à Hawaï, siège de la Flotte du Pacifique. Parmi les autres bases de l’US Navy dans le Pacifique, on peut citer Yokosuka au Japon (7ème flotte), l’Île de Guam (archipel des Mariannes). Les bâtiments américains peuvent également utiliser les infrastructures de la base de la marine singapourienne de Changi et relâcher dans les ports d’autres pays de la région.

Pour affirmer sa stratégie d’endiguement de la menace chinoise, les États-Unis s’appuient désormais sur la 1ère chaîne d’îles qui va du Japon aux îles Ryukyu et de Taïwan aux Philippines jusqu’à Bornéo, et ainsi confiner la Chine par l’Est et pousser le front jusqu’au seuil du continent chinois. Depuis le 30 mai 2018, l’United States Pacific Command est devenu l’United States Indo-Pacific Command.

Le 17 novembre 2020, le Secrétaire à la Marine US, Kenneth Braithwaite, a annoncé son intention de recommander la reconstitution de la 1ere Flotte, dissoute en 1973, précisant : « Nous voulons la positionner au carrefour des océans Indien et Pacifique pour une présence dans la zone Indo-Pacific Command (Indo-PACOM)…Son QG pourrait être installé à Singapour. L’objectif est de décharger la 7e Flotte d’une partie de ses missions et de confier la couverture des détroits d’Asie du sud-est et de l’océan Indien à cette nouvelle entité. » 

L’AUKUS

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Le 15 septembre 2021, les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont donc annoncé une nouvelle alliance militaire pour contrer l’expansionnisme chinois, l’AUKUS (acronyme d’Australia – United Kigngdom – United States). Dans le domaine du renseignement, l’AUKUS va bénéficier de l’expérience de l’UKUSA (United States Communications Intelligence Agreement). Créé en 1946 dans le contexte de la guerre froide,  entre les services britanniques et américains en matière de coopération autour du renseignement électromagnétique, dit SIGINT (Signals intelligence), l’UKUSA a ensuite été étendu aux autres pays anglo-saxons (Canada, Australie et Nouvelle-Zélande), alliance connue sous le terme « Five-Eyes » (FVEY), littéralement « Cinq yeux »…

Depuis les attentats de 2001, l’USA Patriot Act permet aux agences de renseignement américaines de faire usage des nouvelles technologies pour intercepter les communications électroniques, orales et filaires dans les domaines de la sécurité intérieure, du renseignement extérieur (y compris économique) et du contre-espionnage. Sont concernées 17 agences de renseignement dont la NSA et la CIA. Ainsi, la NSA a mis en place un outil redoutable du nom de XKEYSCORE utilisant le programme PRISM de surveillance par la collecte de renseignements à partir d’Internet et d’autres fournisseurs de services électroniques. Il a pour objectif de surveiller les individus,  les gouvernements étrangers, y compris alliés, les dirigeants de grandes entreprises ; et d’exploiter les métadonnées collectées (géolocalisation, historique de navigation, historiques d’appels …).

De son côté, le Royaume-Uni n’est pas en reste. La loi RIPA 2000 (Regulation of Investigatory Powers Act 2000) autorise le GCHQ (Government Communications Headquarters) à intercepter les communications d’origine électronique au profit du Secret Intelligence Service (SIS), de la Défense (MoD), d’autres services de renseignement comme le MI5. Agissant dans le cadre de l’alliance «FVEY» et du projet américain XKEYSCORE, grâce au programme TEMPORA, le GCHQ a installé un système d’interceptions électroniques sur les câbles sous-marins et réseaux de fibres optiques entrants et sortants de Grande-Bretagne. Sachant que 99% des communications mondiales se font au travers des câbles sous-marins et que la Grande-Bretagne est le principal point d’entrée pour le continent eurasiatique, les Britanniques sont capables de capter près d’un quart des communications mondiales. Tout comme PRISM, TEMPORA collecte et stocke de grandes quantités d’informations (emails, réseaux sociaux, historiques et appels sur Internet …). Dans l’affaire des sous-marins, Naval Group en a probablement été victime…

Le GCHQ n’est pas spécialement discret dans sa banlieue britannique.
Photo DR

L’océan Indien, espace stratégique

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L’océan Indien représente un espace maritime stratégique par où transite plus de 25% du trafic maritime mondial. Un grand nombre de routes maritimes critiques (Sealanes of communications – SLOC) traversent des points névralgiques : le détroit de Bab-el-Manded qui relie la mer Rouge à l’océan Indien est le lieu de passage des approvisionnement de l’Europe en hydrocarbures (pétrole et gaz) et en marchandises diverses en provenance d’Asie ; le détroit d’Ormuz qui relie le golfe Persique au golfe d’Oman voit passer 40% du pétrole mondial, on l’a déjà dit, tandis que le détroit de Malacca et celui de la Sonde assurent la jonction entre l’océan Indien et le Pacifique.

Aux menaces de piraterie se superposent les tensions sur les frontières maritimes entre la Chine et certains pays de l’ASEAN (Association of Southeast Asian Nations) en mer de Chine méridionale, mais également en mer de Chine de l’Est, où Pékin dispute les îles Senkaku au Japon. Il s’y ajoute la rivalité entre l’Inde, puissance tutélaire de l’océan Indien, et la Chine qui y déploie sa marine, notamment depuis son installation à Djibouti en 2017. Par ailleurs, le Japon, l’Inde et les États-Unis, auxquels s’est jointe l’Australie, se sentent menacés par la mise en œuvre de la route de la soie chinoise (Belt and Road Initiative), dont la dimension maritime comporte la modernisation d’un grand nombre d’infrastructures portuaires de l’océan Indien, incluant le sous-continent indien, certains ports d’Afrique de l’Est et jusqu’à l’Océanie. De nombreux tankers et porte-conteneurs français transitent chaque jour dans l’océan Indien.

 

Base navale chinoise à Djibouti.
Photo DR

Dans le Golfe arabo-persique, la stabilité régionale est fragile en raison des tensions opposant les États-Unis et l’Iran. Afin de défendre leurs intérêts économiques tout en évitant une dégradation sécuritaire, les pays occidentaux y maintiennent une forte présence militaire, en coopération avec leurs partenaires régionaux. La sécurité autour de la péninsule arabique repose sur la maîtrise des tensions avec l’Iran, la neutralisation de la menace représentée par les groupes terroristes et la résolution du conflit au Yémen opposant la coalition arabe aux houthis.

En 2019, une insécurité et une instabilité croissantes ont entraîné de nombreux incidents maritimes dans le golfe d’Oman et le détroit d’Ormuz. Dans ce contexte, la Belgique, le Danemark, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, les Pays-Bas et le Portugal ont décidé de mettre en place une Mission européenne de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz pour maintenir la liberté de navigation dans la zone. Ainsi, en février 2020, a été lancée l’initiative EMASoH (European led Maritime Awareness in the Strait of Hormuz). Son pilier militaire, l’opération AGENOR, est commandé par ALINDIEN, l’amiral français commandant la zone maritime de l’océan Indien (ZMOI), et contrôlé depuis Abou Dabi par un état-major tactique multinational. AGENOR assure depuis maintenant plus d’un an une présence navale européenne permanente dans le golfe Arabo-Persique, le détroit d’Ormuz et le golfe d’Oman. Cette opération vise à obtenir une appréciation autonome de la situation, à faire baisser les tensions nées de l’antagonisme entre les États-Unis et l’Iran et à sécuriser le trafic maritime marchand.

Les États-Unis disposent dans l’océan Indien de la grande base de Diego Garcia, située sur un atoll dans l’archipel des Chagos, loué par le Royaume-Uni, utilisé par les bâtiments de la Vème flotte US, dont le centre de commandement (CENTCOM) est situé à Bahreïn dans le golfe Persique.

La France présente

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Ce vaste espace océanique représente un intérêt stratégique pour notre pays, riverain de l’océan Indien, avec plus d’un million de ressortissants et, de façon plus large, pour l’Europe, notamment en matière d’approvisionnements. Il doit donc être protégé. Cette mission revient à ALINDIEN, lequel est également le commandant interarmées des forces françaises stationnées aux Émirats arabes unis (COMFOR EAU). Sa zone de responsabilité permanente (ZRP) comprend 14 pays : Émirats arabes unis, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït, Jordanie, Irak, Iran, Pakistan, Inde, Maldives, Sri Lanka et Bangladesh. Cette zone s’étend d’ouest en est, de la sortie sud du canal de Suez jusqu’aux limites occidentales des eaux de la Birmanie, de l’Indonésie et de l’Australie. Elle comprend notamment les détroits stratégiques de Bab-el-Mandeb, d’Ormuz et de Malacca.

Parmi ces 14 pays, il faut citer l’Inde avec qui la France a noué un partenariat stratégique en 1998. Le volet naval de cette coopération militaire est sans doute le plus abouti, autour notamment des exercices bilatéraux « Varuna », dont le dernier s’est déroulé du 25 au 27 avril 2021 en mer d’Arabie avec le porte-avions Charles de Gaulle et son groupe aéronaval (GAN). Cet exercice de grande ampleur entre les marines française et indienne a été l’occasion d’accroître l’interopérabilité des deux marines  à l’heure où la France et l’Inde entendent renforcer leur coopération.

La France participe à la sécurisation de cet immense espace maritime et de ses détroits, elle y  déploie régulièrement une force navale composé du porte-avions et de son groupe aéronaval. Notre base à Djibouti permet le contrôle de l’Afrique de l’Est et du détroit de Bab el-Mandeb, tandis que la base installée Émirats arabes unis ouvre la porte du Golfe Arabo-persique et du détroit d’Ormuz.

 Le 7 avril 2021, le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Emeraude est rentré à Toulon à l’issue d’un périple de près de huit mois dans la zone Indo-Pacifique, depuis l’océan Indien jusqu’en mer de Chine méridionale, une région où la France tenait depuis longtemps à faire savoir qu’elle est en mesure de se projeter, si nécessaire, avec de tels moyens, alors que les tensions et manœuvres se multiplient dans ces eaux contestées. Cette mission hors norme effectuée à plus de 15 000 km de la métropole, baptisée « Marianne », témoigne des capacités de la Marine nationale à se déployer loin et longtemps, sur toutes les mers du globe. Cette patrouille a permis de mieux connaître cette zone située aux carrefours de nombreuses influences et de nombreux enjeux. La mission de l’Emeraude s’inscrit dans un cadre plus large d’activités opérationnelles comme la mission aérienne « Skyros » en Eurasie (Égypte, Émirats arabes unis et Inde) du 20 janvier au 5 février 2021, ou encore les déploiements réguliers de bâtiments de la Marine nationale dans cette région, à l’instar de la mission Jeanne d’Arc qui a quitté Toulon le 18 février 2021 pour un déploiement opérationnel de longue durée (5 mois) articulé autour du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre, lequel a fait escale au Japon du 9 au 13 mai.

Enfin, face à la piraterie maritime qui sévit au large de la Somalie, dans le canal du Mozambique, près des détroits d’Ormuz, de Malacca, de la Sonde ou de Lombok au large de l’Indonésie, de Palk entre l’Inde et le Sri Lanka, la France participe avec d’autres pays européens à l’opération EU NAVFOR/Atalante afin d’assurer la libre circulation du trafic maritime. 

La suite dans la prochaine publication : L’espace français dans le Pacifique et l’océan Indien


Source photo bandeau : Le sous-marin français Emeraude a patrouillé huit mois durant dans les eaux des océans Indien et Pacifique. Photo Marine Nationale


(*) Joseph Le Gall a servi  27 ans à la Direction de la protection et de la sécurité de la défense. Officier de renseignement, il a occupé diverses fonctions en France, outre-mer et à l’étranger.
De 1999 à 2005, il est Délégué général de l’ACORAM (association des officiers de réserve de la Marine). De 2006 à 2015, membre de la rédaction de la revue MARINE & Océans éditée par l’ACORAM,  il est l’auteur de plusieurs articles sur la défense, le monde maritime et le renseignement. Il est actuellement président délégué de l’ANASSA (Association Nationale des Anciens des Services de  Sécurité des Armées).
Joseph Le Gall est l’auteur de « 1914-1918 : La Guerre secrète » publié dans le cadre du Centenaire (2015) et de « L’Histoire des services de renseignement et de sécurité de la défense, du SR Guerre (1872) à la DRSD » (2016) et « KENNEDY, la CIA et CUBA : L’histoire secrète » (2020) Il est membre de l’UPF (Union de la presse francophone).

Bonne lecture et rendez-vous le 18 octobre 2021
avec le n°175
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