DEPUIS PHARAMOND,
LE FILS DE MARCOUMIR.
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Thierry Nautaire
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Un de nos lecteurs s’est enflammé à la lecture d’un livre publié aux éditions la Simarre : « Quand l’histoire de France nous est contée : De la Dynastie mérovingienne à la Ve République » de Thomas Hernaut. Il nous a fait parvenir ce texte. Son lyrisme est si enthousiasmant que nous ne résistons pas au plaisir de le publier en billet.
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Le
manuscrit revient sur 1500 ans d’histoire de France. « L’histoire est une passion extraordinaire
peuplée d’aventures mortelles. Dans les fracas des canons, les tumultes des
régimes… l’harmonie du vivant se lie à un destin commun. » Les morts
gouvernent les vivants, selon le fameux axiome d’Auguste Comte, et l’auteur
nous rappelle combien le passé est la force motrice du temps présent.
L’ouvrage est introduit par la lecture du « Gesta Regum Francorum »
du Moine primat de Saint-Denis qui évoque l’existence de ce fils de
Marcomir : Pharamond. Cet homme, à la couronne de laurier bien faite, est
considéré comme le premier roi de France. S’ensuivent, dans une chevauchée
fantastique de portraits, de récits de batailles, de relations diplomatiques ou
épistolaires, les grandeurs d’un temps homérique transposé de la Grèce vers la
France.
L’auteur, à la hauteur de sa plume, trace les grandeurs de l’histoire de notre
nation. Dagobert qui fonde la tradition d’enterrer les rois à Saint-Denis,
Charlemagne et le travail méticuleux du moine Alcuin pour diffuser les savoirs
dans le royaume, la bataille de Bouvines remportée par Philippe Auguste dans un
siècle ou s’élèvent des noms tels que Richard Cœur de Lion ou Aliénor
d’Aquitaine. C’est aussi le roi Saint-Louis seigneur des croisades et fidèle
serviteur de la grandeur française, Jeanne d’Arc : la « sainte au
cœur de feu » qui vient couronner le roi de France Charles VII et libérer
Orléans de la domination anglaise. Mais aussi, François Ier le roi bâtisseur,
adoubé par Bayard, Henri IV cet « hercule gaulois » qui développe
l’agriculture française avec le duc de Sully, les instructions de Louis XIV à
son fils le dauphin, Robespierre et la Terreur, la guerre de Vendée, les
lettres de Napoléon à Joséphine, la bataille d’Austerlitz, l’art de la guerre
napoléonien détaillé par les génies de Clausewitz et de Jomini… bien des chants
nous sont livrés avec éclat, pour finir dans une symphonie romanesque avec une
vie parallèle à la Plutarque, entre Charles de Gaulle et François Mitterrand.
L’un est le fondateur de la Ve République : « Tous les principes et toutes les expériences exigent que les pouvoirs publics :
législatif, exécutif, judiciaire, soient nettement séparés et fortement
équilibrés. (…) Du Parlement, composé de deux chambres et exerçant le pouvoir
législatif, il va de soi que le pouvoir exécutif ne saurait procéder, sous
peine d’aboutir à cette confusion des pouvoirs dans laquelle le gouvernement ne
serait plus rien qu’un assemblage de délégation. (…) C’est donc du chef de
l’Etat (…) que doit procéder le pouvoir exécutif. (…) A lui la mission de
nommer les ministres (…) A lui l’attribution de servir d’arbitre au-dessus des
contingences politiques. (…) A lui, s’il devait arriver que le pays fût en
péril, le devoir d’être le garant de l’indépendance nationale et des traités
conclus par la France. »
L’autre est son principal opposant. « J’appelle le régime gaulliste dictature parce que, tout compte fait,
c’est à cela qu’il ressemble le plus, parce que c’est vers un renforcement
continu du pouvoir personnel qu’inéluctablement, il tend(…) Je veux bien, par complaisance, appeler ce
dictateur d’un nom plus aimable, consul, podestat, roi sans couronne, sans
chrême et sans ancêtres. Alors elle m’apparaît plus redoutable encore ».
Et pourtant, celui qui écrivit Le Coup d’État
permanent, une fois au pouvoir, ne remettra jamais en cause du rôle
prépondérant du président de la République, dénommé selon l’expression célèbre
de Michel Debré, « la clé de voute des institutions ».
Charles de Gaulle et François Mitterrand sont tous deux l’incarnation d’une
époque. Notre époque. A travers eux s’écrivent les pages de l’histoire de la Ve
République, une histoire dont la rédaction continue à ce jour. Dans ce récit, dont
nous sommes les acteurs, en fils et filles de France, sévissent les traces du
passé, reparaissent les comportements de nos ancêtres comme les menaces
éternelles auxquelles fait face la France. Des menaces où viennent s’ajouter
les nouveaux périples du siècle en mouvement.
C’est à la lueur de l’exemplarité de nos aïeux, tout autant qu’au constat de
leurs confusions que nous saurons faire face au temps qui s’impose et relever
les défis qui se greffent au chêne de notre Nation. Face à eux, par la
connaissance de l’histoire, la France peut et doit faire face. Pour cela, elle
doit se comprendre, ne pas oublier, et consacrer sa volonté sur l’échiquier
mondial en se conformant à ses valeurs. C’est seulement dans ce cas, en liant
les Français et leur passé, qu’elle garantira son avenir.
Aussi, comme aime à le dire l’auteur, si Homère a peint les héros de son temps
à travers l’Iliade et l’Odyssée, permettant à des
générations d’enfants de chanter la gloire d’Achille, d’Ulysse, d’Ajax et
d’Hector, dont les noms passeront les âges, il lui sembla indispensable de
diviniser les héros de notre nation. « Notre
terre a ses saints qu’il nous faut chanter » écrit-il. La France,
comme Spartes ou Athènes, a ses grandeurs. « Des grandeurs qui passent par des hommes, par des batailles »,
par des coups de génie, par « des
enchantements impérieux qui d’un coup d’œil tranchent le destin du Grand ensemble. »
Ainsi, chaque chapitre « est un
moment vertueux. Les souvenirs s’ébranlent comme les bataillons de la Grande
armée. La mémoire s’avance à pas de charge. Les rêves foncent au galop, les
traits de l’esprit s’animent », chacun faisant face aux « grandeurs et servitudes » de la
nation Française, tel que l’aurait si bien écrit Alfred de Vigny.
A l’heure d’une société qui vous demande chaque jour que vous lui chantiez
« vos pleurs et vos peurs »,
l’auteur de Quand l’histoire de France
nous est contée nous dit : « chantez moi vos gloires », et rappelle à chacun qu’il est une
bonne chose de lire des livres d’histoire, car l’histoire, lorsqu’elle est
gravée dans la mémoire, vous donne de bonnes pensées.
« Quand l’histoire de France nous est contée :
De la Dynastie mérovingienne à la Ve République »
de Thomas Hernault (*).
Vous trouverez la présentation de ce livre
dans la Rubrique LIVRES de ce numéro 158
(*) Thomas Hernault est un passionné d’histoire. Auteur d’une dizaine d’écrits, cet enraciné de Touraine a fait de sa vie, un engagement du quotidien au service de la France. Que ce soit à travers ses ouvrages, son blog ou ses interventions publiques, il aime à conter notre passé à la lueur du présent. Acteur de la vie politique tourangelle, il est également spécialiste du monde de la défense et des relations internationales. Vous pouvez le retrouver chaque mois dans l’émission Des forces et des hommes ainsi que sur les différents réseaux sociaux.
Blog : Sabre et esprit au combat (http://sabre-et-esprit-aucombat.over-blog.com)
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Bonne lecture et rendez-vous le 08 mars 2021
avec le n°159
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