« DEMOCRATIE APPARENTE
EN RUSSIE »
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Plutôt que de répéter ce qui cette semaine, et depuis le coup de Trafalgar australien, le méli-mélo diplomatique, industriel offusqué, André Dulou nous offre cette semaine un sujet récurrent concernant des consultations électorales qui semblent avoir passé au second plan, et qui constituent sur la durée et dans la globalité, un sujet capital pour l’Occident et dans un horizon proche : Les questions de démocratie apparentes en Russie.
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Il y a plus de trente années, la question posée au concours de l’enseignement militaire supérieur, redevenu « Ecole de guerre », était la suivante :
« La venue au pouvoir d’une nouvelle génération de dirigeants est-elle susceptible de modifier les orientations politiques de l’URSS ? » Aujourd’hui, toutes les apparences semblent se tourner vers une nouvelle forme de gouvernance, avec Vladimir Poutine, qui, ayant pris la mesure des questions stratégiques, notamment celle de l’information, cultive Alexis de Tocqueville, semble-t-il, avec une pointe de Machiavel dont les médias occidentaux ignorent d’ailleurs la teneur exacte.
En effet, il suffit que l’Etat russe incarcère un opposant, pour que la manifestation de la réprobation unanime des médias vienne faire des « unes » de journaux qui vont jusqu’à demander, voire exiger la libération de celui qui a bien failli mourir d’empoisonnement. Cependant l’habitude de s’immiscer dans les affaires intérieures des Etats, fussent-ils ex-soviétiques, revient à admettre que les défis dont il s’agit viennent se transformer en enjeux stratégiques, car dans le jeu politique et géopolitique actuel, les regards veulent prophétiser, dès qu’il y a une fausse alternative à un devenir quasi annoncé.
C’est le cas avec cet article de la revue Conflits, qui aborde presque culturellement les élections russes, en n’omettant aucun des défis que la Russie doit aborder, pour les années qui viennent et jusqu’en 2024 : à découvrir sans modération !
HORIZON 2036, OU LA RELANCE PLEBISCITAIRE DU SYSTEME POLITIQUE RUSSE
(Revue Conflits, Jean-Robert Raviot)
L’année 2021 marque-t-elle un durcissement de l’autoritarisme en Russie ? La condamnation d’Alexeï Navalny à deux ans et demi de prison et son incarcération ont été très sévèrement jugées en Occident.
Un article à paraître dans Russie 2021. Regards de l’Observatoire franco-russe
Le traitement réservé à l’opposant russe et à certains des cadres et des militants de son organisation, le FBK (Fonds de lutte contre la corruption), a justifié l’adoption d’un nouveau train de sanctions américaines contre de hautes personnalités russes, bientôt assorties, un mois plus tard, de sanctions financières. Au-delà d’Alexeï Navalny et de son mouvement, une vague de répression s’est abattue sur l’opposition dite hors-système – ensemble des organisations ne sont pas reconnues officiellement comme des partis politiques et qui, de ce fait, sont maintenues hors du jeu électoral. Certains médias emblématiques de la mouvance libérale et démocrate engagée contre Vladimir Poutine – tel le magazine étudiant Doxa ou la chaîne d’information en ligne Meduza – se retrouvent dans le collimateur de la justice, tombant sous le coup de la législation contre l’extrémisme[1] ou encadrant l’activité des associations et des ONG qui bénéficient de financements étrangers[2].
A trop se focaliser sur la figure d’Alexeï Navalny – rituellement qualifié de « principal opposant à Vladimir Poutine » par les médias occidentaux, il n’est que l’opposant russe le plus exposé dans les médias – on risque de commettre une erreur de perspective et de ne pas prendre la juste mesure du réagencement de politique intérieure à l’œuvre en Russie. La quasi-totalité des analystes politiques russes s’accordent sur un point : le référendum
constitutionnel de juin-juillet 2020 a marqué un tournant dans l’évolution du système politique russe[3]. Ce référendum constitutionnel, qui est en réalité un vote en forme de plébiscite visant à confirmer, par le suffrage universel, les amendements constitutionnels adoptés par l’Assemblée fédérale en mars 2020, fut aussi un plébiscite pour le président Poutine. Si ce dernier avait pris l’initiative d’annoncer les principales réformes en décembre 2019, il avait pris soin de laisser à la célébrissime députée Valentina Terechkova, toute auréolée de son statut de première femme cosmonaute de l’histoire, l’initiative du plus controversé des amendements constitutionnels adoptés en 2020, à savoir la « remise à zéro du compteur » (обнуление) des mandats présidentiels après 2024, un amendement qui permet à Vladimir Poutine de se représenter encore deux fois après l’expiration de son mandat actuel, en 2024, et qui fera peut-être de lui, compte tenu de son âge, un président à vie [né en 1952, il aura 84 ans en 2036]. Dès l’annonce de cette réforme, Vladimir Poutine l’avait approuvée au nom de la priorité de la stabilité politique sur l’alternance (сменяемость власти)[4].
Pour lire la totalité de l’article, cliquer sur ce lien :
https://www.revueconflits.com/horizon-2036-ou-la-relance-plebiscitaire-du-systeme-politique-russe/
Pour aller plus loin :
EN RUSSIE, DES ELECTIONS SANS SURPRISE MAIS PAS SANS IMPORTANCE
(France 24)
https://www.france24.com/fr/europe/20210917-en-russie-des-%C3%A9lections-sans-surprise-mais-pas-sans-importance
ELECTIONS EN RUSSIE : LE PARTI DU KREMLIN VICTORIEUX DE LEGISLATIVES SANS OPPOSITION ANTI-POUTINE
(RTBF, Belga)
https://www.rtbf.be/info/monde/detail_elections-en-russie-le-parti-du-kremlin-victorieux-de-legislatives-sans-opposition-anti-poutine?id=10845132
RUSSIE: LA TECHNIQUE DE POUTINE POUR DONNER L’ILLUSION D’UNE ELECTION EN ECARTANT LES GENEURS ET A LA FIN, C’EST LE KREMLIN QUI GAGNE.
(Huffpost, Par Matthieu Balu)
https://www.huffingtonpost.fr/2018/03/16/russie-la-technique-de-poutine-pour-donner-lillusion-dune-election-en-ecartant-les-geneurs_a_23387713/
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