Pillés, menacés, apeurés :
Le triste quotidien des Français « d’en bas »

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Xavier Raufer (*)
Criminologue

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L’auteur dresse un bilan glaçant des vols qui se multiplient sur le territoire national, et dans tous les domaines. Personne n’est épargné.

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On ne louera jamais assez le superbe coup de collier des forces de l’ordre lors de l’épisode olympique ; l’auteur l’a toujours dit : la France dispose d’un appareil régalien, à coup sûr sans égal en Europe. Reste que, disposer d’une telle arme impose d’en user avec sérieux pour protéger la population. Ici, rappel de ce que Raymond Aron dit du devoir de l’État à la nation : « Respectée à l’extérieur, en paix à l’intérieur » ; ce, ni par épisode ou en option ; mais permanent et préjudiciel.

Or là, ce n’est vraiment pas le cas. Au quotidien, les Français sont pillés, menacés, harcelés, par une myriade de bandits, d’usage issus des zones hors-contrôle du territoire ; voire venus, parfois de très loin, piller notre pays. Cet exemple d’emblée : à Marseille (le sort s’acharne…) une bande « venue d’Irak » (?!?) et installée « depuis trois générations » (!?!) dépouille les vieilles gens. L’un de ces nomades a commis « 30 vols en trois mois ». « Des virtuoses » dit la police – mais que font-ils en France ?

De cet abandon des gens « d’en bas », selon un récent propos politique, voilà la preuve. Commis ces deux derniers mois, tous les faits mentionnés ici sont sourcés ; mais, dans leur gravité et leur masse même, négligés par la plupart des médias dits d’information. Autre caractéristique, la faible réactivité des forces de l’ordre à leur encontre.

RODÉOS SAUVAGES – Dans le grand-Reims et ailleurs en France, « exaspération générale du fait de ces rodéos en pleine expansion »… Pour les élus et la population, « des actes dangereux et inacceptables »… Les riverains « apeurés, excédés et fatigués »…

QUARTIERS INVIVABLES – Dans le Nord-Est de Paris, et dans maintes banlieues des métropoles, des gangs ethniques s’affrontent par dizaines d’individus violents, armés de triques ou de machettes… Vendeurs à la sauvette, dealers de drogues ou de cigarettes, s’acharnant pour un bout de trottoir, un coin de trafic au milieu même des habitants.

CAMBRIOLAGES DE MASSE – Ça baisse, dicte l’Intérieur à des journalistes serviles. Ah bon ? En zone rurale, une vague d’effractions vise pourtant les maisons de défunts, lors de leurs obsèques ; relevé sur les avis de décès, un moment idéal pour piller en paix… Dans un quartier chic des Hauts-de-Seine, une habitante est cambriolée trois fois en deux jours par la même bande. Dans ce département, les effractions ont encore augmenté de 10% de 2022 à 2023.

  • Vols en masse de : POTS CATALYTIQUES – Sans ces pots dont le remplacement coûte cher, votre voiture, camion ou autobus, ne roule plus. Les quantités minimes d’or, platine, iridium, etc. qu’ils contiennent sont vendus à l’étranger, d’usage par divers nomades. En Bretagne, une seule bande vole plus de 400 pots en quelques mois.

CÂBLES OU OBJETS EN CUIVRE – Partout en France, chaque jour et par tonnes, des câbles sont arrachés des locaux techniques de téléphonie, sur les chantiers, dans les ateliers de traitement des métaux. Dégâts importants, préjudices énormes ; sans ces câbles, ni téléphone fixe ni internet ; la télésurveillance des malades et gens âgés est impossible.

CARBURANTS – Sur les parkings des entreprises de transports, aires d’accueil, etc. Vols par centaines de litres par des individus agressifs, les entreprises sont pénalisées.

VÉLOS – Faites du vélo, disent les écolos – mais ceux des Français sont volés en masse. Une association de cyclistes estime (modestement) que « plus de 500 000 vélos sont volés par an » ; en gros, un vélo volé par minute.

BRAQUAGES EN SÉRIE – supermarchés, commerces, bijouteries de centres commerciaux ; surtout, boutiques de téléphonie et bureaux de tabac : le nouvel eldorado de braqueurs violents. Près de Montélimar, une boutique Orange est braquée CINQ FOIS en 18 mois.

BRAQUAGES À DOMICILE – Dans les « beaux quartiers », habitants assaillis chez eux, molestés, volés et parfois séquestrés ; bijoux et espèces volés ; de même dans les pavillons de banlieues bourgeoises. Sont aussi visés des touristes, diplomates, etc.

HÔPITAUX ET CLINIQUES – Dans la seule Île de France, 130 hôpitaux publics ou privés (Dont 37 de l’Assistance publique), plus environ cent cliniques ; en tout quelque 27 000 lits. Le tout, livré au pillage : patients, portefeuilles, portables, tablettes ; personnel, sacs à main, vélos, etc. ; plus, matériel médical, médicaments chers, ordinateurs, voitures, etc.

PILLAGE EN MASSE DES CAMPAGNES

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ANIMAUX – pillage extravagant, d’abord des ovins, agneaux, etc. Un seul élevage s’est ainsi fait voler en une décennie « 400 moutons, 150 chèvres et 3 chevaux ». Un cas isolé ? Un syndicat agricole corrige : « Ça touche tous les éleveurs au niveau national ».

GPS high-tech des tracteurs – Ils coûtent de 15 000 à 25 000€ ; sans eux, pas d’agriculture au XXIe siècle. Des vols massifs : en août 2024 dans le Gers, sur un rayon de 8 km, environ 20 vols, 400 000 euros de préjudice.

MONDE NUMÉRIQUE – Là aussi les choses empirent.

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Selon la Banque centrale européenne, la France est le N°1 en Europe pour les fraudes à la carte bancaire ; plus de 3 millions de transactions frauduleuses au premier semestre 2023. Accablés d’impôts et taxes toujours plus lourds, les Français espèrent, à ce prix, pouvoir vivre paisiblement. Ce qui précède, minime échantillon du réel criminel affectant le pays, montre que ce n’est pas le cas.

(*) Xavier Raufer, criminologue, est directeur d’études au pôle sécurité-défense du Conservatoire National des Arts et Métiers. Il est Professeur associé à l’institut de recherche sur le terrorisme de l’université Fu Dan à Shanghaï, en Chine, et au centre de lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale et la corruption de l’Université Georges Mason (Washington DC). Directeur de collection au CNRS-Editions, il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à la criminalité et au terrorisme, répertoriés dans la rubrique LIVRES d’ESPRITSURCOUF.

Il a écrit  “A qui profite le djihad ?”  publié en mars 2021 aux Éditions Cerf, et présenté dans la rubrique LIVRES dans le numéro 164.