Relance de la course aux armements
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André Dulou (*)
Directeur Média, Mémoire et Patrimoine d’ESPRITSURCOUF
Un monde dangereux.
Si le réarmement est plus que bien engagé, si les conflits armés progressent, et si les armes létales ont le vent en poupe, ce n’est pas sans rappeler des temps et des lieux, où l’humanité s’est déjà affrontée, pour des motifs divers et variés, qui tiennent sans aucun doute à la convoitise, sous quelque forme que l’on puisse l’évoquer.
La guerre plus ou moins directe entre l’Orient et l’Occident est de retour, mais pas seulement.
Les Empires s’arment et pour se protéger, en accédant à une situation dissuasive, et pour attaquer un ou des adversaires dans les meilleures conditions d’une victoire, qui est d’ailleurs toujours à attendre.
Ce nouvel ordre de défense doit être examiné avec attention, car il suppose une relance industrielle dans ce que l’on nomme très pudiquement « course aux armements ».
Si les nostalgiques de tensions antérieures demeurent dans une posture très médiatique d’explications plus ou moins spécifiques, il est tout de même fondamental de comprendre que les conditions sont en train de changer, que ce soit sur le plan technique, technologique, et sur des avancées de haute intensité dans les forces en présence.
Ce qui ne semble pas varier, c’est la nature humaine. On entend des discours par devant, qui volent en éclat devant la réalité guerrière, en révélant des intentions cachées.
Le zéro mort n’existe pas, puisque chaque humain est par essence mortel.
Ceux qui veulent la paix sont souvent ceux qui préparent la guerre : comment faire autrement, sur le plan de la conscience humaine ?
S’en référer à la sagesse deviendrait illusoire : est-elle seulement enseignée encore en philosophie ?
Que Platon et Socrate pardonnent alors à celles et ceux qui, sans vouloir muter leur esprit, en gardant un œil sur le rétroviseur, manquent d’essuie-glaces pour aller plus loin, plus haut, vers un monde que les humains raisonnables (dotés de raison) souhaitent moins dangereux.
Bonne lecture !
A LA UNE
Relance de la course aux armements
(IRIS, Le point de vue de Pascal Boniface en éditorial)
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Le monde est lancé dans une course aux armements on peut donc se demander quelle pourrait être sa ligne d’arrivée et si elle contribue à promouvoir la sécurité internationale, ou si elle est plutôt un facteur d’instabilité.
Le mouvement est général et se constate à l’échelle mondiale. Les dépenses militaires mondiales auront atteint 2240 milliards de dollars en 2022 selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) qui fait autorité en la matière. Elles pourraient augmenter de 10 % par an du fait des décisions déjà prises sur l’acquisition de matériels.
Qu’est-ce qui peut expliquer cela ? Il y a bien sûr la guerre en Ukraine, la rivalité sino-américaine en Asie et, dans le Golfe, l’augmentation des ressources liées au pétrole et une moindre confiance dans les garanties américaines.
Le problème de la course aux armements, c’est qu’elle s’autoalimente. Il y a un effet spiral, chacun suivant le mouvement de son rival, souvent en l’amplifiant, provoquant des réactions en chaine.
Du temps de la guerre froide, il y avait des négociations de limitation des armements qui étaient venues encadrer cette course. Plus rien de cela désormais.
Chacun veut faire de la surenchère, et, alors que les finances publiques de la plupart des pays sont sous tension, les budgets militaires sont les seuls pour lesquels la contrainte est limitée.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.iris-france.org/176413-relance-de-la-course-aux-armements/
Pour aller plus loin :
https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2023/06/12/nucleaire-23920.html
SDQFQFDF.
HISTOIRE
Le Discours de Bayeux : le 16 juin 1946
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Discours prononcé par le général de Gaulle à Bayeux (Calvados)
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Dans notre Normandie, glorieuse et mutilée, Bayeux et ses environs furent témoins d’un des plus grands événements de l’histoire. Nous attestons qu’ils en furent dignes. C’est ici que, quatre années après le désastre initial de la France et des Alliés, débuta la victoire finale des Alliés et de la France, c’est ici que l’effort de ceux qui n’avaient jamais cédé et autour desquels s’était, à partir du 18 juin 1940, rassemblé l’instinct national et réformée la puissance française, tira des événements sa décisive justification.
En même temps, c’est ici que, sur le sol des ancêtres, réapparut l’État. L’État légitime, parce qu’il reposait sur l’intérêt et le sentiment de la nation ; l’État dont la souveraineté réelle avait été transportée du côté de la guerre, de la liberté, de la victoire, tandis que la servitude n’en gardait que l’apparence ; l’État sauvegardé dans ses droits, sa dignité, son autorité, au milieu des vicissitudes, du dénuement et de l’intrigue ; l’État préservé des ingérences de l’étranger ; l’État capable de rétablir autour de lui l’unité nationale et l’unité impériale, d’assembler toutes les forces de la patrie et de l’Union française, de porter la victoire à son terme, en commun avec les Alliés, de traiter d’égal à égal avec les autres grandes nations du monde, de préserver l’ordre public, de faire rendre la justice et de commencer notre reconstruction.
Si cette grande œuvre fut réalisée en dehors du cadre antérieur de nos institutions, c’est parce que celles-ci n’avaient pas répondu aux nécessités nationales et qu’elles avaient d’elles-mêmes abdiqué dans la tourmente. Le salut devait venir d’ailleurs.
Il vint d’abord d’une élite, spontanément jaillie des profondeurs de la nation et qui, bien au-dessus de toute préoccupation de parti ou de classe, se dévoua au combat pour la libération, la grandeur et la rénovation de la France.
Sentiment de sa supériorité morale, conscience d’exercer une sorte de sacerdoce du sacrifice et de l’exemple, passion du risque et de l’entreprise, mépris des agitations, prétentions, surenchères, confiance souveraine en la force et en la ruse de sa puissante conjuration aussi bien qu’en la victoire et l’avenir de la patrie, telle fut la psychologie de cette élite partie de rien et qui, malgré de lourdes pertes, devait entraîner derrière elle tout l’Empire et toute la France.
Elle n’y eût point cependant réussi sans l’assentiment de l’immense masse française. Celle-ci, en effet, dans sa volonté instinctive de survivre et de triompher n’avait jamais vu dans le désastre de 1940 qu’une péripétie de la guerre mondiale où la France servait d’avant-garde. Si beaucoup se plièrent, par force, aux circonstances, le nombre de ceux qui les acceptèrent dans leur esprit et dans leur cœur fut littéralement infime. Jamais la France ne crut que l’ennemi ne fût point l’ennemi et que le salut fût ailleurs que du côté des armes de la liberté. A mesure que se déchiraient les voiles, le sentiment profond du pays se faisait jour dans sa réalité.
https://www.elysee.fr/la-presidence/le-discours-de-bayeux-194
GEOPOLITIQUE
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Il faut appréhender les conditions géopolitiques d’un monde en mutation permanente, pour comprendre que si la forme prise dans les déclarations reste diplomatique, la réalité l’est beaucoup moins, car la suprématie recherchée conduit les Etats à laisser de côté des morales, des éthiques souvent critiquables.
1 –Les Etats-Unis ont vendu des armes à environ 60% des régimes autoritaires du monde en 2022
(Les Crises, Kenny Stancil, avec Common dream)
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« Ces résultats vont à l’encontre de la conception de la politique internationale privilégiée par Biden, à savoir une bataille entre les démocraties et les autocraties », déclare l’auteur d’un nouveau rapport.
Le président Joe Biden prétend que les États-Unis sont à la tête des « démocraties » dans une lutte contre les « autocraties » pour établir un ordre international pacifique, mais son administration a approuvé des ventes d’armes à près de trois cinquièmes des pays autoritaires du monde en 2022.
C’est ce qui ressort d’une nouvelle analyse réalisée par Stephen Semler, cofondateur du Security Policy Reform Institute, et publiée jeudi dans The Intercept.
Depuis la fin de la Guerre froide, les États-Unis sont le plus grand vendeur d’armes au monde. Des données publiées en mars ont montré que les États-Unis représentaient 40 % des exportations mondiales d’armes entre 2018 et 2022.
Comme l’a expliqué Semler :
En général, ces exportations sont financées par des subventions ou des ventes. Il existe deux voies pour cette dernière catégorie : les ventes militaires à l’étranger [FMS pour Foreign Military Sales] et les ventes commerciales directes [Direct Commercial Sales].
Le gouvernement américain agit en tant qu’intermédiaire pour les acquisitions de FMS : il achète d’abord le matériel à une entreprise, puis le livre au destinataire étranger. Les acquisitions de DCS sont plus simples : elles résultent d’un accord entre une entreprise américaine et un gouvernement étranger. Les deux catégories de ventes nécessitent l’approbation du gouvernement.
Les données par pays pour les autorisations des DCS de l’année dernière ont été publiées fin avril par la Direction des contrôles commerciaux de la défense du Département d’État. Les chiffres des FMS pour l’année fiscale 2022 ont été publiés au début de l’année par l’Agence de coopération pour la sécurité de la défense du Pentagone. Selon ces données, 142 pays et territoires ont acheté des armes aux États-Unis en 2022, pour un total de 85 milliards de dollars de ventes bilatérales.
Pour déterminer combien de ces gouvernements étaient démocratiques et combien étaient autocratiques, Semler s’est appuyé sur les données du projet Varieties of Democracy de l’université de Göteborg en Suède, qui utilise un système de classification appelé Regimes of the World.
2 – Centrafrique : informations parcellaires sur les combats dans la province de la Haute-Kotto
(RFI)
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En Centrafrique, la province de la Haute-Kotto, dans l’est du pays, est secouée par de nouveaux combats depuis ce week-end, entre les combattants rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement d’un côté, et les mercenaires de Wagner et les militaires centrafricains de l’autre. Plusieurs accrochages ont été rapportés à quelques dizaines de kilomètres de Bria, la capitale provinciale. Mais les informations sont parcellaires.
À Bria, les autorités provinciales, les humanitaires et la société civile ont bien du mal à savoir ce qui se passe dans le reste de la province. La route, qui gagne Ouadda, vers le nord, est coupée depuis samedi, ainsi que les communications. À une cinquantaine de kilomètres, au lieu-dit Container, des combats ont opposé des rebelles aux Russes de Wagner. La CPC assure que cinq mercenaires ont été tués, dimanche 11 juin, ce qui n’a pu être confirmé.
Village attaqué
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Un des chefs militaires rebelles, le général Mahamat Nil, a été fait prisonnier et envoyé directement à Bangui. Lundi, dans la même zone, c’est un village situé sur le chemin d’Aigbando qui aurait été attaqué par les forces armées centrafricaines et leurs supplétifs russes. Si elle ne donne pas de bilan, la CPC reconnaît que le sort de l’un de ses commandants, Mohamed Ali, dit « B13 », est incertain en raison d’une blessure.
3 – Les tensions sino-américaines entravent la reprise du dialogue
(Asialyst, Pierre-Antoine Donnet)
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La rhétorique enflammée de Pékin à propos de Taïwan a gravi un nouvel échelon lors du Shangri-La Dialogue, le sommet annuel sur la défense en Asie à Singapour du 2 au 4 juin derniers. Le ministre chinois de la Défense Li Shangfu a déclaré devant l’assistance qu’un conflit entre les États-Unis et la Chine causerait un « désastre insupportable pour le monde », accusant les Américains de chercher à instaurer une guerre froide en Asie de l’Est.
Avant le début du Shangri-La Dialogue, le ministre de la Défense, nommé en mars dernier par le président Xi Jinping dont il est un fidèle, avait refusé de rencontrer son homologue américain, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin. Le discours de Li Shangfu a coïncidé avec le 34ème anniversaire du massacre de la place Tiananmen. Le 4 juin 1989, sur l’ordre de Deng Xiaoping, alors numéro un chinois, l’armée avait ouvert le feu sur une foule de dizaines de milliers de manifestants rassemblés depuis plusieurs semaines pour demander davantage de libertés en Chine. Pékin n’a jamais fourni de bilan sérieux mais les témoins de cette journée noire estiment à autour de 2 000 le nombre des morts.
Li Shanfu a certes expliqué que Pékin préférait le dialogue à la confrontation et que la planète était assez vaste pour la Chine et les États-Unis se développent tous les deux. Mais « il est indéniable qu’un conflit sévère ou une confrontation entre la Chine et les États-Unis causerait un désastre insupportable pour le monde », a-t-il ajouté. Des mises en garde similaires avaient déjà été formulées par le régime chinois. Prononcée à Singapour, cette tirade, dont le but est de faire peur, a néanmoins jeté un froid dans l’assistance. C’était la première allocution devant une audience internationale du nouveau ministre, vêtu de son uniforme militaire, depuis sa nomination.
https://asialyst.com/fr/2023/06/10/tensions-chine-etats-unis-entravent-reprise-dialogue/
Pour aller plus loin :
https://www.connaissancedesenergies.org/afp/la-chine-augmente-son-arsenal-nucleaire-dans-un-contexte-de-tensions-globales-croissantes-230612
ECONOMIE
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L’économie englobe plusieurs « mondes », qui font cette semaine l’objet de réflexions de fond et d’analyses statistiques à découvrir.
1 – Le monde des affaires ne peut plus ignorer la géopolitique
(Revue Conflits, François-Joseph Schichan)
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, la géopolitique a rattrapé l’économie. Les turbulences des relations internationales affectent de plus en plus les entreprises et les investisseurs. D’après une enquête d’Oxford Analytica publiée en avril, 93% des multinationales indiquent avoir enregistré des pertes liées au contexte géopolitique, contre seulement 35% en 2020.
La guerre en Ukraine a accéléré une tendance à l’œuvre depuis plusieurs années, et qui correspond aux évolutions du système international et de l’internationalisation des entreprises. Au cours de la Guerre Froide, le secteur privé était peu affecté par la rivalité entre les blocs. Les systèmes économiques étaient hermétiques et les interdépendances limitées, voire inexistantes. Les entreprises étaient donc peu affectées par l’instabilité dans les relations entre les États-Unis et l’Union soviétique. Les interactions politiques entre les blocs répondaient à des règles du jeu prévisibles qui préservaient le statu quo. Les préoccupations géopolitiques du secteur privé se réduisaient à l’instabilité régionale – en Afrique ou au Moyen-Orient notamment.
Ouverture mondiale
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Aujourd’hui, tout a changé : le commerce international s’est développé avec le libre-échange, accéléré par l’ouverture économique de la Chine, conduisant à des interdépendances dans les chaînes d’approvisionnement dont dépendent les entreprises privées. Celles-ci ont aussi massivement investi dans les économies émergentes – Chine et Russie notamment – qui aujourd’hui constituent des risques accrus qui pèsent sur la performance voire la survie de certaines entreprises. La compétition entre les grandes puissances est de retour, mais la grande différence est que leurs systèmes économiques sont aujourd’hui imbriqués, notamment entre la Chine et les États-Unis.
La fragmentation des relations internationales amplifie la complexité de ces évolutions et les difficultés pour le secteur privé. La compétition entre la Chine et les États-Unis est l’axe principal autour duquel se structurent les relations internationales, mais de nombreux pays refusent de s’aligner sur l’un ou l’autre – notamment les pays en développement d’Afrique et d’Amérique du Sud, ainsi que les pays du Golfe. Ces pays ne sont pas prêts à parier sur la persistance de la toute-puissance américaine, et gardent leurs options ouvertes. De surcroît, les zones d’instabilité ne manquent pas : la Corée du Nord, l’Iran, le Yémen, l’Afrique… Les conflits en cours ou potentiels sont nombreux. On pourrait ajouter à ce tableau les incertitudes grandissantes dans les pays habituellement considérés comme stables – en particulier les démocraties occidentales. Le Brexit ou l’arrivée de Trump ont conduit à des changements structurels rapides dans la structure économique du Royaume-Uni ou des États-Unis.
https://www.revueconflits.com/le-monde-des-affaires-ne-peut-plus-ignorer-la-geopolitique/
2 – AgriTech : « Nous avons besoin d’une ambition européenne », annonce le président de La Ferme Digitale
(Euractiv, Hugo Struna)
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Alors que se rassemblent, ce mardi 13 juin, les acteurs européens de l’AgriTech et de la FoodTech, Jérôme Le Roy, président de La Ferme Digitale, revient sur les enjeux de l’innovation dans le secteur et appelle l’UE à investir davantage.
La Ferme Digitale est une association qui promeut l’innovation et le numérique dans l’agriculture et l’alimentation. Elle organise un évènement annuel, LFDay, qui rassemble mardi 13 juin, à Paris, 200 entreprises françaises et européennes autours de leurs solutions.
En 2021 le gouvernement lançait en grande pompe la « French AgriTech », un investissement stratégique de 200 millions d’euros dans le secteur. Deux ans après où en est l’AgriTech en France ?
Elle se développe bien. Les entreprises de la Ferme digitale ont pu lever 290 millions euros l’année dernière, et 281 millions rien que sur ce premier trimestre 2023 ! Cela montre que, malgré le contexte actuel, le secteur de l’innovation en agriculture et dans l’alimentation est devenu une cible d’intérêt pour les gouvernants – avec le souci de la souveraineté alimentaire – et pour le secteur privé. Car malgré un retour sur investissement encore long par rapport à d’autres secteurs, ce sont des investissements à impact : pas d’énièmes Facebook ou TikTok, on revient à la terre, à l’alimentation, à la santé. Au concret.
3 – La mobilité sociale en France depuis 1977: quel bilan ?
(Télos, Olivier Galland)
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Une étude de l’INSEE offre un bilan très complet sur l’évolution de la mobilité sociale en France depuis 1977. Comme il s’agit d’un sujet sur lequel on entend beaucoup d’approximations, il est important de s’y reporter et d’en tirer les principaux enseignements. On peut en retenir quatre principaux : la mobilité sociale reste forte (même si elle n’évolue plus beaucoup chez les hommes), les mouvements ascendants sont plus fréquents que les mouvements descendants, la mobilité sociale est de moins en moins liée à l’évolution de la structure des emplois, les femmes rattrapent les hommes à grande vitesse. Reprenons ces différents points.
L’enquête Formation et qualification professionnelle, réalisée en 1977, 1985, 1993, 2003 et en 2014-2015 est la base de données indispensable pour traiter des questions de mobilité sociale en France. Elle permet de comparer la position sociale des enfants (garçons et filles) à celle de leurs parents (pères et mères) aux mêmes âges. Elle permet donc d’apprécier si, d’une génération à l’autre, les enfants ont progressé, stagné ou décliné socialement par rapport à leurs parents. Comme l’enquête a été réalisée à plusieurs dates différentes, elle permet aussi de voir si ces mouvements s’amplifient ou non dans le temps. Marc Collet et Emilie Pénicaud, de l’INSEE, présentent les résultats dans France portrait social 2019[1]. On peut en retenir quatre principaux.
La mobilité sociale reste forte et est plus souvent ascendante
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En 2015, les deux tiers des hommes âgés de 35 à 59 ans appartiennent à une catégorie sociale différente de celle de leur père. La mobilité sociale des femmes est encore plus élevée (71% par rapport à leur mère) et surtout a progressé très rapidement (alors que celle des hommes a stagné) : 12 points de plus par rapport à leur mère, 6 points de plus par rapport à leur père.
https://www.telos-eu.com/fr/la-mobilite-sociale-en-france-depuis-1977-quel-bil.html
DEFENSE ET SECURITE
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Trois articles relatifs aux conditions de l’actualité de sécurité et de défense
1 – Les stagiaires Enquêteurs fraude documentaire s’entraînent lors la perquisition fictive d’une officine de faux titres d’identité
(Gendinfo, la Rédaction)
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Dans le cadre de la formation initiale des Enquêteurs fraude documentaire (EFD) de la gendarmerie nationale, le département Documents de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a élaboré un exercice de synthèse simulant la perquisition d’une officine de faux titres d’identité.
Afin d’améliorer le contenu de ses formations en fraude documentaire et les adapter à la réalité du terrain, le département Documents de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a élaboré un exercice de synthèse très réaliste, visant à mettre les stagiaires Enquêteurs fraude documentaire (EFD) à l’épreuve, lors de leur troisième et dernière semaine de formation.
Inspiré de la formation délivrée par la Banque de France aux spécialistes en fausse-monnaie de la gendarmerie, cet exercice avait pour cadre la perquisition fictive, par les stagiaires, d’une officine de faux titres d’identité, dissimulée à l’intérieur d’un domicile.
Intervenant en fin de formation, il a ainsi permis aux experts en fraude documentaire de l’IRCGN d’évaluer la capacité des stagiaires à appréhender ce contexte singulier (officine de faux), d’apprécier leur jugement sur la saisie de potentiels matériels ayant pu servir à la conception de faux documents, mais aussi de définir les missions que l’IRCGN peut honorer afin d’étayer leur dossier (rapprochement entre les matériels saisis et les faux documents produits).
2 – Comment fournir des essaims de drones aux forces armées françaises ?
(Air et cosmos, Victor Riou)
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La Direction générale de l’armement (DGA) est investie, aux côtés de Safran et Squadrone System, dans le programme TAMOS qui pourrait permettre de doter les armées françaises de drones volants en essaim.
Un dispositif d’aide à l’innovation technologique de défense pour les essaims de drones
La Loi de Programmation Militaire est actuellement en cours d’étude par le Sénat, après avoir été votée par l’Assemblée Nationale ce mercredi 7 juin, à 408 voix pour et 87 contre. Les discussions ne sont pas encore terminées, mais la loi prévoit un effort de 10 milliards d’euros dédié à l’innovation dans le domaine de la défense, au service des forces armées françaises. Dans le cadre de cette loi, et plus largement de l’effort de modernisation des Armées, la Direction générale de l’armement (DGA) s’investit largement dans le développement des technologies novatrices en coordination avec l’Agence de l’innovation de défense (AID). De cette première découle d’ailleurs le dispositif RAPID ou Régime d’APpui à l’Innovation Duale qui vise à subventionner des projets d’innovations duales portés par des entreprises de moins de 2000 salariés (qu’elles soient seules ou en consortium).
Dans un point presse du ministère des Armées réalisé la semaine dernière, l’ingénieur général de l’armement Patrick Aufort, actuellement directeur de l’AID, a notamment rappelé les 9 thématiques prioritaires provenant de l’Etat-Major des Armées et porté par l’Agence, parmi lesquelles se trouvent « les véhicules autonomes et leurs flottes ».
Le projet de recherche TAMOS pour des flottilles de drones
Dans le cadre de cet effort global, la DGA et l’AID ont lancé le programme TAMOS (pour « Tactical Multi-Objectives Swarming UAVs) qui a été confié aux entreprises Safran Electronics & Defense et Squadrone-System, une entreprise grenobloise spécialisée dans la conception de drones. Le bilan d’activité 2022 de l’AID publié ce 8 juin, indique que le « projet prévoit la mise en œuvre d’essaims de drones pour permettre la réalisation d’une ou plusieurs missions, avec la capacité d’adapter et de reconfigurer les flottes dynamiquement, le tout contrôlé par un superviseur intelligent » (comprendre ici l’intelligence artificielle). Son financement par la DGA via la RAPID est prévu sur 2 ans.
3 – La Marine nationale « recale sa navigation » avec une nouvelle mise à jour du plan stratégique « Mercator »
(OPEX 360, Laurent Lagneau)
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Si le projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 a confirmé la construction du porte-avions de nouvelle génération [PANG], avec un investissement de l’ordre de 10 milliards d’euros, la Marine nationale a dû faire quelques concessions…
Ainsi, la cible de 15 navires de surface dit de premier rang restera inchangée, alors que trois de plus [au moins] n’auraient pas été de trop au regard de ses contrats opérationnels. En prime, la livraison de deux frégates de défense et d’intervention [FDI], sur les cinq attendues, sera décalée. Le système de lutte anti-mines futur [SLAM-F] sera quant à lui finalisé en 2035, et non plus en 2030. Comme d’ailleurs le programme des patrouilleurs océaniques [PO]. Et le quatrième Bâtiment ravitailleur de force [BRF] ne sera pas livré durant la période couverte par la LPM.
Quant à l’aéronautique navale, elle ne recevra pas de nouveaux Rafale Marine pour remplacer les plus anciens. « Un renouvellement partiel n’aurait pas été superflu. Le vieillissement du parc pourrait avoir un impact sur le format de la capacité dans la mesure où une partie des appareils seront immobilisés pour des rétrofits », ont ainsi prévenu les sénateurs Cédric Perrin et Hélène Conway-Mouret, rapporteurs sur le programme 146 « Équipements des forces ».
TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPECIALISES
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ESPRIT SURCOUF vous offre un tour d’horizon des titres de fond propres à susciter la réflexion de défense et de sécurité
L’Allemagne accueille le plus grand exercice aérien jamais mené par les forces de l’OTAN
(NATO int)
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Ce lundi (12 juin 2023), les forces aériennes alliées ont entamé le plus grand exercice de déploiement jamais mené par l’OTAN. L’exercice Air Defender, auquel participent vingt-cinq pays, va mobiliser sur deux semaines quelque 10 000 personnes et 250 aéronefs.« Air Defender montre clairement que l’OTAN est prête à défendre chaque centimètre carré de son territoire », déclare la porte-parole de l’OTAN, Oana Lungescu, ajoutant : « Air Defender est nécessaire, car nous vivons dans un monde plus dangereux. Alors que nous sommes confrontés au plus grand défi de sécurité depuis une génération, nous sommes unis, résolus à garantir la sécurité de nos pays et de nos populations ». « Cet exercice est une démonstration éloquente de l’engagement et des capacités de l’Allemagne, et nous remercions ce pays d’accueillir cet exercice sans précédent », déclare également Mme Lungescu. Avec 250 aéronefs, dont une centaine venant des États-Unis, Air Defender témoigne également du lien solide entre l’Europe et l’Amérique du Nord, qui travaillent ensemble au sein de l’OTAN ».
https://www.nato.int/cps/fr/natohq/news_215611.htm?selectedLocale=fr
Audrey Azoulay (Unesco): «Il y avait un coût pour les États-Unis à ne pas être à cette table»
(RFI, Nicolas Falez)
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La directrice générale de l’Unesco se félicite de la décision américaine de réintégrer l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Les États-Unis en avaient claqué la porte en 2018, sous la présidence Trump, par défi au multilatéralisme. Washington avait suspendu sa contribution financière dès 2011 pour protester contre l’admission de la Palestine. Le retour américain s’accompagne d’un plan de remboursement de sa dette. Trois questions à la Française Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco.
RFI : Comment analysez-vous la décision américaine de réintégrer l’Unesco ?
Audrey Azoulay : C’est la reconnaissance du mandat de l’Unesco : les questions liées à l’éducation, aux sciences et à la culture dans les défis d’aujourd’hui. Et puis, il y avait un coût pour les États-Unis à ne pas être à cette table. Dans la lettre qu’ils m’ont adressée pour me notifier leur intention de revenir, ils mentionnent que l’Unesco est présente sur ses missions traditionnelles, mais aussi, et de plus, présente sur des sujets émergents et stratégiques. Par exemple l’intelligence artificielle et la question de l’éthique dans ce domaine. L’Unesco a beaucoup travaillé sur cela et produit un instrument normatif. Je sais que les États-Unis auraient aimé aller jusqu’au bout de cette discussion à laquelle ils ont participé au niveau des experts, mais sans pouvoir y prendre part en tant qu’État.
QUELQUES ARTICLES EN LANGUE ÉTRANGÈRE
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- US Defense Trade Groups Offer Recommendations for Foreign Military Sale Process Modernization
- V-22 Production Winds Down As Deployments Ramp Up
- Congress’ critical annual defense policy work kicks off this week
PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
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Textes à ne pas négliger pour comprendre l’actualité de défense et de sécurité
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- LOI n° 2023-451 du 9 juin 2023 visant à encadrer l’influence commerciale et à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux (1)
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047663185
- Décret n° 2023-454 du 12 juin 2023 relatif au blocage et déréférencement des « sites miroirs », pris en application de l’article 6-3 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047670149
- Décret n° 2023-452 du 9 juin 2023 relatif aux obligations incombant aux entreprises en matière d’accident de travail et d’affichage sur un chantier
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047664526
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Rendez-vous le 30 juin 2023 pour le N°217
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