Le chiffrement : un enjeu géopolitique crucial
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André Dulou (*)
Directeur Média, Mémoire et Patrimoine d’ESPRITSURCOUF
CHIFFRER : UNE NÉCESSITÉ STRATÉGIQUE
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Certes, la dissimulation de ses intentions est, la plupart du temps, une phase préalable à toute action qui souhaite voir une victoire, dans quelque domaine que ce soit. Certes également, pour vivre heureux vivons cachés. La valeur d’une information stratégique est d’une telle importance, que dès les premières organisations, qu’elles soient internes ou exogènes, il a fallu cacher ce qui se tramait au sein de son propre espace de liberté, et dans toutes les disciplines possibles et imaginables. Evidemment, le chiffrement s’applique au domaine militaire. Il se différencie du codage, qui ne s’applique qu’à certaines parties d’un message ou d’une information, par le fait que dans le chiffrement, la totalité d’une information, d’un message, doit être dissimulée par le procédé utilisé.
Les méthodes qui font aujourd’hui l’engouement des gens honnêtes, comme hélas, celui de gens mauvais, sont très diverses. S’intéresser à la méthode fait d’ailleurs toute la valeur de ce qui est transmis en clair. En effet, lorsque l’on est par exemple en présence de l’adversaire, il paraît incongru de chiffrer, puisque la rapidité de l’information l’emporte sur la durée passée à déchiffrer.
Il fut un temps, où les Français excellaient dans le chiffrement. C’était un peu plus lent que l’électronique, et c’était terriblement efficace. Que l’on évoque les cages à écureuil, les machines à main et à clés métalliques, il semble que l’on se réfère aujourd’hui à des mécanismes qui font appel à des algorithmes que l’on espère suffisamment élaborés pour parvenir au résultat souhaité.
Cependant, que l’on ne s’y trompe pas : changer un mot de passe dans son ordinateur obéit à une logique personnelle, et non pas à une indication de la machine. En effet, programmer la mise à jour (MAJ) ou/et la prise en compte (PEC) est bien un fait humain.
Si demain l’intelligence artificielle vient s’en mêler, comment les conditions d’un « bon » chiffrement peuvent-elles être conçues en matière de confidentialité ?
Car ce qui importe, le plus souvent, n’est pas le déchiffrement, mais plutôt l’absence de décryptement, c’est-à-dire la percée hostile d’un adversaire qui découvre les clés de chiffrement utilisées, pour faire apparaître l’information souhaitée. Il s’agit d’un labeur de spécialiste, lequel peut durer parfois longtemps, selon la méthode utilisée pour chiffrer.
D’ailleurs, il faut souvent être un peu linguiste, pour être un « décrypteur ». L’exemple de la langue française est cité dans tous les cours de décryptement : les lettres les plus utilisées de la langue de Molière ne sont-elles pas ESARINTULOD ?
Bonne lecture !
A LA UNE
Le chiffrement : un enjeu géopolitique crucial
(Revue Conflits, François Jolain)
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Le chiffrement, une arme défensive cruciale dans la collecte de données, est au cœur des enjeux géopolitiques à venir.
L’espionnage permet la collecte de données. Le chiffrement est l’arme défensive pour l’éviter. Domaine mathématique par excellence, son évolution est l’enjeu de guerres. Allant jusqu’à être classé comme munition interdite à l’exportation par les Américains ou les Français durant la guerre froide. L’informatique a décuplé ses possibilités en dehors des simples communications chiffrées. Aujourd’hui, le chiffrement est un enjeu majeur qui enrôle les États, les armées, les scientifiques et les citoyens.
L’ère pré-informatique
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César : Permutation fixe
Avant l’accès à l’informatique, le chiffrement consistait en des protocoles pour mélanger les lettres d’un message.
Comme le chiffrement César où l’on décale les lettres dans l’alphabet. Si l’on décale les lettres de 5, le mot CESAR devient HJXFW. Un tel protocole est peu fiable, n’importe qui peut tester les 26 possibilités pour casser le code.
On peut aussi venir à bout de n’importe quelle permutation de lettres par une analyse fréquentielle. On note la répartition des lettres dans le texte chiffré. Il suffit de comparer avec la répartition des lettres dans la langue française pour retrouver la table de permutation.
Vigenère : Permutation périodique
Une méthode plus astucieuse est venue du mathématicien français Vigenère en 1586. On choisit une clé comme ARTICLE. Le décalage dans l’alphabet va varier en fonction des lettres de la clé ici : 1(A), 18(R), 20(T), 9(I), 3(C), 12(L) et 5(E). Le mot VIGENERE devient XTKGYITP.
Même si le décalage n’est plus fixe, il reste périodique. Aussi, ce chiffrement fut cassé par le major Prusse Kasiski en 1863.
Enigma : Permutation apériodique
Les Allemands mirent au point le chiffrement par permutation le plus élaboré avec la machine Enigma. L’utilisateur tape son texte comme sur une machine à écrire, à chaque touche une lumière s’allume sur un écran pour lui donner la lettre chiffrée associée.
Entre les touches et l’écran se cache un ingénieux circuit électrique qui passe dans des rouleaux. À chaque lettre, la position des rouleaux change, ainsi l’électricité prend un autre chemin à chaque lettre. La permutation des lettres dans un message n’est plus ni fixe ni périodique.
Enigma a apporté un avantage aux nazis durant la Seconde Guerre mondiale et un casse-tête aux Anglais. Il a fallu le génie d’Alan Turing pour en venir à bout avec une machine révolutionnaire qui débutera l’ère de l’informatique.
Le chiffrement aujourd’hui
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AES : Successeur d’Enigma
Par sa rapidité de calcul, l’informatique a rendu obsolètes tous les précédents codes comme Enigma. Par la même occasion, cela a permis de créer de nouveaux chiffrements plus sûrs.
Aujourd’hui, le successeur d’Enigma s’appelle AES. Il permet, à l’aide d’une clé, de chiffrer et déchiffrer n’importe quel fichier numérique. Mais l’informatique a ouvert d’autres branches du chiffrement.
Signature numérique
Le cryptage informatique a apporté une innovation peu connue, les signatures numériques ECDSA. Elles permettent de garantir que le contenu d’un auteur n’a subi aucune altération.
Elles servent aussi bien à authentifier un message, s’assurer de l’intégrité d’un logiciel ou s’authentifier sans mot de passe.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.revueconflits.com/le-chiffrement-un-enjeu-geopolitique-crucial/
REVUE DE PRESSE ESPRITSURCOUF n°217
SOMMAIRE
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HISTOIRE :
La naissance de BISON FUTE le 30 juin 1976
GEOPOLITIQUE :
- La Chine. Ilot géopolitique ? Entretien avec Hugues Eudeline
- Dieu, la bombe et la « roulette russe »
- Les négociateurs parviennent à un accord sur le premier programme d’acquisition conjointe d’armes de l’UE
ECONOMIE :
- Etats-Unis : la fraude aux aides Covid dépassent les 200 milliards de dollars
- Quand le « justicier » de la Bourse Gotham City Research s’attaque à une pépite française
- Commerce coopératif et associé en croissance malgré les crises
DEFENSE ET SECURITE :
- LPM : Les industries de défense à la peine
- Nexter prend les rênes du projet de canon électromagnétique européen
- La France a effectué le premier tir d’une fusée sonde emportant le planeur hypersonique VMAX
TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPECIALISES
REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE en langue étrangère
TEXTES PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
HISTOIRE
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La naissance de Bison Futé
30 juin 1976
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Chronologie : Bison Futé en route vers la gloire…
Retour sur la création du service de gestion du trafic et de sécurité routière le plus célèbre
1966 : Un premier organisme de type «Bison Futé» est créé par la gendarmerie afin de regrouper et d’exploiter les informations liées à la circulation routière.
1968 : Le centre national d’information routière de la gendarmerie voit le jour au fort de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
1969 : Un an plus tard, les ministres de l’Intérieur, de la Défense et de l’Equipement/Transport donnent naissance à la première structure interministérielle de gestion du trafic et de sécurité routière : le Cnir (Centre national d’information routière). Sept centres régionaux seront créés entre 1972 et 1980 (Metz, Lyon, Bordeaux, Lille, Marseille, Rennes et Créteil).
2 août 1975 : Les bouchons sur la route des vacances sont interminables. A 11h du matin, on dénombre 600 kilomètres de bouchons cumulés, soit environ 60 000 véhicules bloqués simultanément.
30 juin 1976 : Bison Futé est lancé par le ministère des Transports. Objectif : mieux gérer le grand chassé-croisé de l’été.
30-31 juillet 1976 : Sur cinq jours, 2,5 millions de vacanciers reprennent le chemin du travail tandis que 4,5 millions s’apprêtent à se mettre les doigts de pied en éventail. Le petit Indien conseille d’étaler les départs et recommande d’emprunter les itinéraires bis. Un automobiliste sur quatre suit ses conseils. On dénombre 650.000 heures perdues sur les routes, au lieu des 2.400.000 redoutées, soit une réduction de 73%. Sur les quinze jours les plus chargés de l’été, la réduction observée par rapport aux tendances prévues est de 53%.
https://www.20minutes.fr/france/94359-20060626-france-chronologie-bison-fute-en-route-vers-la-gloire
GEOPOLITIQUE
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Il y a lieu, cette semaine, à ne pas se disperser, car la tentation est grande de vouloir tout montrer de ce qui fait les relations internationales, dans un monde qui devient de plus en plus dangereux : c’est ainsi que la Chine, et ses voisins demeurent en conflit, ce qui la fait caractériser d’ilot, que les armes nucléaires russes contribuent à entretenir l’angoisse européenne, et que l’Europe, avec son EDIRPA fait reparler d’Europe de la défense, à travers son industrie spécifique.
1 – La Chine. Ilot géopolitique ? Entretien avec Hugues Eudeline
(RevueConflits, propos recueillis par Jean-Baptiste Noé)
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Vous désignez la Chine par le terme « d’île géopolitique ». Celle-ci, pour construire sa puissance, n’a pas d’autres choix que de s’ouvrir aux mers. Comment la construction d’une puissance maritime peut-elle permettre de construire une puissance globale ?
La Chine est à proprement parler une île géopolitique parce que ses voisins terrestres ne sont pas des amis et que des contentieux territoriaux importants (Russie, Inde) ou autres les opposent. Dès son arrivée au pouvoir en 1978, Deng Xiaoping a rapidement conclu qu’une ouverture pérenne de la Chine au commerce international ne pouvait dépendre des aléas géopolitiques que représentent les frontières terrestres. Il a donc créé des zones économiques spéciales en bordure des mers de Chine et de la mer Jaune et agrandi les ports qui se trouvaient à proximité. Aujourd’hui, huit sont parmi les dix premiers au monde.
Profitant de la liberté de navigation et de la bienveillance des États-Unis persuadés que l’essor économique ne pouvait qu’amener à la démocratisation du régime, la Chine est d’abord devenue l’usine du monde puis le premier pays exportateur et importateur ainsi qu’un fantastique marché que tous les pays industrialisés ont longtemps regardés avec les yeux de Chimène.
Au mantra de Deng Xiaoping : « cachez votre force, attendez votre heure » a succédé la volonté de Xi Jinping de se dévoiler et de développer une marine de guerre supérieure à celle des États-Unis pour pouvoir dominer à leur place le contrôle des voies maritimes de communication de l’océan mondial et donc le commerce international.
Vous analysez le rôle du porte-avions comme genèse de la puissance et de la géopolitique chinoise. En quoi celui-ci est-il l’instrument de sa puissance ?
Le besoin de porte-avions est apparu progressivement aux Chinois en se confrontant à la puissance qui est devenue leur adversaire de référence depuis 1950 et l’implication des deux pays dans la guerre de Corée. Ils ont pu prendre conscience de la capacité de projection lointaine de puissance inégalée des groupes aéronavals américains (ou d’autres pays) dans tous les conflits, ceux qui les concernaient (crises du détroit de Taiwan) ou pas (guerre du Golfe, guerre des Malouines…).
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2 – Dieu, la bombe et la « roulette russe »
(Télos, Bernard Chappedeleine)
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Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine les discours jusqu’au-boutistes n’ont pas manqué dans les médias russes, notamment sur les chaines TV, l’ancien président et ex-premier ministre Dmitri Medvedev est le symbole de cette radicalisation, qui s’est lui aussi lancé dans cette surenchère belliciste pour faire oublier son passé libéral. L’incapacité des forces russes à emporter la décision sur le terrain, les incursions armées en territoire russe et la détermination occidentale à poursuivre l’assistance militaire à Kiev ont conduit les experts de politique étrangère et de sécurité internationale à s’interroger sur la capacité dissuasive de la Russie en tant que puissance dotée de l’arme nucléaire. En septembre dernier, l’ancien directeur du bureau de la Carnegie à Moscou, Dmitri Trenin, jugeait essentiel de « faire de l’arme nucléaire un élément efficace de dissuasion dans le cas concret ukrainien » pour convaincre les Etats-Unis que, le cas échéant, leur territoire pourrait aussi être l’objet d’une frappe. Il regrettait que la fin de la guerre froide ait fait disparaître la crainte d’une conflagration nucléaire, alors que « la paix est fondée sur la peur et sur rien d’autre ». Si les Européens avaient réellement peur, ils auraient réagi autrement au bombardement de la centrale nucléaire de Zaporijia, affirmait-il. En mars dernier, Nikolaï Patrouchev, le puissant secrétaire du conseil de sécurité, déplorait que « les responsables américains soient victimes de leur propagande et restent convaincus qu’en cas de confrontation directe avec la Russie, les Etats-Unis sont en mesure de mener une frappe préventive à laquelle la Russie ne pourra répliquer ». « Une idiotie à courte vue, très dangereuse de surcroît », déclarait ce proche de Vladimir Poutine, qui reprochait à l’Occident « d’oublier les leçons de l’histoire » et lui attribuait un désir de « revanche » l’objectif étant une « victoire militaire sur la Russie ».
L’article publié le 13 juin par Sergueï Karaganov marque toutefois une nouvelle étape dans ce dialogue nucléaire très particulier avec l’Occident [i]. « L’emploi de l’arme nucléaire peut préserver l’humanité d’une catastrophe globale », affirme en effet ce membre important de l’establishment russe de politique étrangère et de sécurité. Agé de 71 ans, Sergueï Karaganov s’est fait connaître en théorisant, au lendemain de l’écroulement de l’Union soviétique,
https://www.telos-eu.com/fr/dieu-la-bombe-et-la-roulette-russe.html
3 – Les négociateurs parviennent à un accord sur le premier programme d’acquisition conjointe d’armes de l’UE
(Euractiv, Aurélie Pugnet, translated by Nicolas Thomsin)
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Les États membres de l’UE, la Commission européenne et le Parlement européen ont convenu, mardi (27 juin), de la création d’un fonds de 300 millions d’euros afin d’encourager les acquisitions conjointes d’armes pour reconstituer les stocks et aider l’Ukraine.
Cet instrument visant à renforcer l’industrie européenne de la défense au moyen d’acquisitions conjointes (EDIRPA) a été présenté en juillet dernier comme un coup de pouce de 500 millions d’euros pour aider les États membres à effectuer des achats conjoints d’armes afin de reconstituer leurs stocks entamés par l’aide apportée à Kiev et de continuer à lui fournir des armes.
L’instrument EDIRPA devrait aider à financer les coûts administratifs et la charge financière supplémentaire liés à la mise en place d’acquisitions conjointes d’armes par les États membres de l’UE et s’appliquerait à tout contrat passé après le 24 février 2022, date du début de l’agression de la Russie en Ukraine.
Un terrain d’entente
Le point principal auquel les négociateurs devaient s’attaquer hier soir portait sur le budget consacré au programme.
L’été dernier, lors de la présentation du plan, l’exécutif européen avait proposé un budget de 500 millions d’euros, les fonds se trouvant dans les marges du budget septennal de l’UE.
Les batailles internes entre les commissions parlementaires autour de l’attribution du dossier ont entraîné un retard d’un an dans la recherche d’un accord, un délai bien plus long que ce que le Conseil et la Commission avaient initialement espéré pour ce qui avait été présenté comme un instrument « d’urgence ».
Depuis, la Commission européenne a proposé l’action de soutien à la production de munitions (ASAP) afin d’aider les industries européennes de la défense à stimuler leur production.
ECONOMIE
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L’économie et la finance occupent un certain devant de la scène, où l’on débat de crises, de fraudes, mais aussi de croissance.
1 – Etats-Unis : la fraude aux aides Covid dépassent les 200 milliards de dollars
(RFI)
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Deux cents milliards de dollars, voilà la somme qui aurait été versée frauduleusement à des PME aux États-Unis dans le cadre des aides mises en place durant la pandémie de Covid-19, selon un rapport de l’agence chargée des petites et moyennes entreprises.
Qui dit aides exceptionnelles, dit fraudes exceptionnelles. Sur les 1 200 milliards versés pour soutenir les PME durant la pandémie aux États-Unis, pas moins d’un dollar sur six serait concerné par la fraude. Cette nouvelle estimation est largement supérieure à celle réalisée fin 2022, qui estimait à environ 100 milliards de dollars le montant total des fraudes constatées.
La stratégie est simple : certaines entreprises ont menti sur leur situation pour profiter de prêts à taux préférentiels, ou d’aides au maintien du salaire des employés.
Trente milliards de dollars récupérés
Une fraude importante qui s’explique par l’affaiblissement des contrôles durant la pandémie alors que le gouvernement Trump ouvrait les vannes des allocations pour limiter la casse. Au total, 4 600 milliards de dollars ont été dépensés sous différentes formes pour soutenir l’économie américaine.
Rappelons qu’en deux mois seulement, plus de 20 millions d’Américains avaient perdu leur emploi. Le rapport ajoute que près de 86% de ces fraudes ont eu lieu durant les neuf premiers mois de la crise sanitaire.
2 – Quand le « justicier » de la Bourse Gotham City Research s’attaque à une pépite française
(France 24, Sébastien Seibt)
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Pour les uns, il est un prédateur financier, tandis que d’autres considèrent Gotham City Research comme un justicier des marchés traquant les fraudeurs. Pour ses cibles, ce fonds spéculatif est surtout un oiseau de très mauvais augure.
La société française SES-imagotag vient d’en faire l’amère expérience. Accusée d’être largement surévaluée en Bourse dans un rapport à charge publié jeudi 22 juin par Gotham City Research, cette pépite française qui valait plus de deux milliards d’euros en Bourse s’est effondrée en quelques heures jusqu’à ce que la cotation de ses actions soit suspendue.
L’encombrant ami chinois
Après avoir fait sa réapparition sur l’indice boursier vendredi matin, l’action de SES-imagotag – par ailleurs leader mondial de l’étiquetage électronique en grande surface – a poursuivi sa chute libre et sa valeur a été divisée par deux en moins de 24 heures.
Le rapport de 48 pages de Gotham City Research vise un aspect très précis de l’activité de SES-imagotag : ses liens avec la société chinoise BOE Technology Group, qui est son principal actionnaire. Gotham City Research s’étonne que le géant chinois, numéro 1 mondial des écrans plats pour téléviseur, soit également l’un des principaux fournisseurs de SES-imagotag et un important client. Cela fait beaucoup et le fonds spéculatif conclut que « le potentiel pour des malversations financières est élevé ».
3 – Commerce coopératif et associé en croissance malgré les crises
(Economie matin, la rédaction)
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Le Commerce Coopératif et Associé enregistre une croissance exceptionnelle avec un chiffre d’affaires de 176,5 milliards d’euros en 2022, représentant 32,4% du marché du commerce de détail en France. Avec l’ouverture de 425 nouveaux points de vente et l’adhésion de plus de 800 entrepreneurs associés, ce secteur a créé 3 665 emplois et compte désormais 32 286 associés. Une croissance remarquable de 54,4% a été observée dans le secteur de l’hôtellerie, du tourisme et de la restauration.
Le Commerce Coopératif et Associé : une croissance continue malgré les obstacles
La Fédération du Commerce Coopératif et Associé (FCA) a révélé les chiffres annuels du Commerce Coopératif et Associé en France, qui a connu une croissance de 8,3% en 2022, atteignant un chiffre d’affaires de 176,5 milliards d’euros. Malgré les obstacles économiques, géopolitiques et sociétaux rencontrés en 2022, le modèle a su faire preuve d’une grande résilience et a surperformé le marché du commerce de détail qui a pourtant baissé de 1,8% en 2021.
Une croissance supérieure et des ouvertures de points de vente
Le Commerce Coopératif et Associé est la forme de commerce en réseau la plus répandue en France et compte plus de 30 000 entrepreneurs associés en 2022. Avec 425 nouveaux points de vente recensés cette année-là, le modèle coopératif affiche une progression constante et une croissance supérieure à celle de son marché de référence. En moyenne, chaque enseigne possède 281 points de vente, ce qui témoigne de l’ancrage local et territorial du modèle.
Des secteurs porteurs et une augmentation de l’emploi
Les secteurs de l’hôtellerie/tourisme/restauration (+54,4%), le sport et les loisirs (+18,8%), l’équipement professionnel (+11,8%) ou encore l’aménagement de la maison, de la construction (bricolage/jardinage) (+6,9%) ont vu leur chiffre d’affaires augmenter significativement en 2022 . Ce succès s’accompagne également de la création de 3 665 emplois en 2022, malgré les difficultés de recrutement rencontrées dans le secteur u commerce.
https://www.economiematin.fr/commerce-association-augmentation-croissance
DEFENSE ET SECURITE
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Trois articles relatifs aux conditions de l’actualité de sécurité et de défense
1 – LPM : Les industries de défense à la peine
(Revue Conflits, Baudouin de Petiville)
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Les annonces relatives à la nouvelle loi de programmation militaire ont fait l’effet d’une douche froide pour l’industrie française de défense. Alors que les acteurs du secteur s’attendaient à une hausse des commandes en cohérence avec les proclamations d’économie « de guerre », et avec la nécessité de faire face à la « haute intensité » des conflits prévisibles, ce sont in fine le cyber, l’espace et l’outre-mer qui sont favorisés. Des contradictions qui mettent en difficulté la BITD.
Depuis l’électrochoc ukrainien, le ministère de la Défense n’a plus qu’une idée en tête : être en mesure de faire face à un conflit de haute intensité. C’est d’ailleurs ce qui a conduit Emmanuel Macron à annoncer début avril un effort budgétaire de 400 milliards d’euros. Un effet d’annonce soutenu par un discours cohérent, mais que la réalité des efforts envisagés, avec une tendance marquée vers des domaines novateurs, mais pas directement liés aux enseignements tout chauds de la guerre en Ukraine, ne traduit pas dans la réalité. Pas plus d’ailleurs que le calendrier, d’emblée objet de divergences marquées au sein de l’exécutif. Bruno Le Maire et Sébastien Lecornu, ministre des Armées, s’opposent à Elisabeth Borne au sujet de l’échelonnement des augmentations budgétaires promises d’ici à 2030. Si le budget des armées doit augmenter de plus de 3 milliards par an pour atteindre 413 milliards en fin d’exercice, Matignon souhaite des augmentations limitées en début de période puis crescendo dans le quinquennat suivant, tandis que Brienne met en avant les besoins immédiats des armées pour compléter leurs stocks ou être à la hauteur des missions à venir.
La BITD en ordre de marche
Plus gênant encore pour l’exécutif, la voie adoptée par Matignon semble contradictoire avec les injonctions, faites à l’industrie de défense depuis quelques mois, de passer en « économie de guerre ». En mars dernier, l’Élysée recevait ainsi neuf grands patrons de la défense afin de les inciter à augmenter leur production. Face à la nécessité d’envoyer des armes à l’Ukraine, il était demandé à la BITD de « produire plus et plus vite », dans un modèle « soutenable pour l’État » selon les propres termes du Ministre des Armées, Sébastien Lecornu. La demande a été entendue par les grands patrons. Ainsi Naval Group se serait organisé pour doubler sa capacité de production de frégates afin de répondre au besoin des marines étrangères sans pénaliser la nôtre. Côté terrestre, Arquus a annoncé avoir augmenté sa productivité, avec des usines désormais capables d’une cadence quatre fois plus élevée, fabricant un Griffon par jour.
Produire plus… avec moins de commandes ?
Or, les objectifs de la nouvelle loi de programmation militaire ont provoqué un décalage dans les délais des programmes d’armement. Dans le secteur terrestre, ceci se traduit par des projections de commandes en baisse de plusieurs centaines d’unités d’ici 2030, alors même que les industriels répondent aux attentes élyséennes en dopant leur outil de production.
https://www.revueconflits.com/lpm-les-industries-de-defense-a-la-peine/
2 – Nexter prend les rênes du projet de canon électromagnétique européen
(Home FOB, Nathan Gain)
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La Commission européenne a validé hier une deuxième tranche de 41 projets de R&D soutenus via le Fonds européen de la défense (FED). L’un d’entre eux acte la poursuite du développement d’un canon électromagnétique européen, projet piloté par Nexter (KNDS).
Gagner en maturité
Baptisé « Technology for Electromagnetic Artillery » (THEMA), l’effort verra Nexter Systems et ses partenaires s’attacher à faire monter en maturité les composants critiques du système, à commencer par l’apport en énergie, le canon proprement dit et le projectile hypervéloce. À terme, cette arme « offrira un intercepteur hypersonique avec une précision et une létalité améliorées », relève la Commission européenne.
Pour les instances européennes, il s’agira de plancher en priorité sur une solution moyen calibre opérée dont la mission primaire relèvera de la défense anti-aérienne au profit de forces navales et terrestres. « Le canon électromagnétique devrait compléter d’autres moyens défensifs comme les missiles et les canons, et pourrait être adapté à diverses plateformes navales et systèmes de défense aérienne terrestres ». Les applications contre des cibles de surface ne viennent qu’en second lieu.
THEMA s’inscrit dans la continuité du projet PILUM, lancé en 2021 via le dispositif d’action préparatoire sur la recherche en matière de défense (PADR). À supposer que le calendrier annoncé au lancement de PILUM soit respecté, THEMA devrait ouvrir la voie au démonstrateur complet attendu pour 2028.
3 – La France a effectué le premier tir d’une fusée sonde emportant le planeur hypersonique VMAX
(Opex 360, Laurent Lagneau)
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La semaine passée, la Direction générale de l’armement [DGA] avait émis deux avertissements de navigation concernant deux zones allant de son centre « Essais de missiles » situé à Biscarrosse jusqu’à la mer Celtique. Et la trajectoire ainsi définie laissait présager qu’elle s’apprêtait à faire voler le planeur hypersonique VMAX [Véhicule Manoeuvrant Expérimental] pour la première fois.
Et, le 26 juin, après 22 heures, plusieurs photographies montrant de curieuses traces dans le ciel ont été diffisuées sur les réseaux sociaux. Et il était probable qu’elles avaient un lien avec les avertissements de navigation publiés par la DGA… Le mystère n’aura pas duré bien longtemps. En effet, quelques heures plus tard, le ministère des Armées a confirmé que le planeur hypersonique VMAX venait d’effectuer son vol inaugural, après avoir été lancé par une fusée sonde depuis Biscarrosse.
« Hier, la DGA a procédé […] au premier tir d’essai de fusée sonde emportant le démonstrateur de planeur hypervéloce VMax. Bravo à l’ensemble de nos équipes qui ont œuvré pour ce tir et qui sont engagées quotidiennement sur le programme », a-t-il affirmé, via Twitter.
Et d’ajouter : « Équipé de nombreuses innovations technologiques embarquées, cet essai en vol était un défi technique inédit qui prépare l’avenir de notre feuille de route nationale hypervélocité. La France est l’un des seuls pays dans le monde à disposer d’une expertise crédible dans ce domaine ».
TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPECIALISES
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ESPRITSURCOUF vous offre un tour d’horizon des titres de fond propres à susciter la réflexion de défense et de sécurité
Quand les femmes pilotes sauvent des vies et volent bas carbone
(Air et cosmos)
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Chez Oyonnair, Élisabeth Kristensen assure, aux commandes de son Piaggio P180 Avanti 2, les transports médicaux. Outre le fait qu’elle permet de sauver des vies, elle tient à opérer cette fabuleuse machine qui fait partie des avions dits bas carbone
Oyonnair est une société de transport aérien régional qui opère en France. Fondée en 1995, elle s’est rapidement positionnée comme une compagnie aérienne de référence dans le domaine du transport médicalisé.
La compagnie dispose d’une flotte diversifiée comprenant des avions à turbopropulseurs adaptés aux aéroports régionaux et aux challenges environnementaux auxquels font face tous les opérateurs aériens et va prochainement recevoir une nouvelle version du P180.
https://air-cosmos.com/article/quand-les-femmes-pilotes-sauvent-des-vies-et-volent-bas-carbone-65381
L’Ecole de Châteaulin organise son 2ème forum d’échanges entre élèves et partenaires
(Gendinfo, ecole de gendarmerie de Châteaulin)
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Un forum départemental d’échanges a été organisé, le 22 juin dernier, par l’école de gendarmerie de Châteaulin, entre ses élèves gendarmes, des maires, des commerçants et des agriculteurs.
Fort du succès de la première édition du forum d’échanges en 2022, l’école de gendarmerie de Châteaulin a souhaité renouveler l’expérience cette année.
Édition 2023 : un speed meeting élargi
À la suite d’une forte demande des élus, l’école a élargi cette année ses invitations à l’ensemble des maires et acteurs du département. Élaborée autour d’un partenariat avec l’association des maires du Finistère (AMF29) et les chambres consulaires départementales (chambre de commerce et d’industrie et chambre d’agriculture, l’édition 2023 a ainsi rassemblé près de 200 élèves gendarmes prochainement affectés en gendarmerie départementale, ainsi que 65 maires, 30 commerçants et 15 agriculteurs.
Sur le format proche d’une patrouille, 3 ou 4 élèves ont rencontré successivement 8 maires le matin, ainsi que 6 commerçants et agriculteurs l’après-midi. Toutes les 15 minutes, les jeunes recrues étaient invitées à changer d’atelier pour rencontrer un autre partenaire et aborder des sujets différents (agressivité envers les élus, trafics de stupéfiants, usages de faux billets, cybercriminalité, vols dans les exploitations agricoles, etc).
Associés à cette journée, le groupement de gendarmerie départementale du Finistère et ses référents sûreté ont pu également échanger avec les partenaires, notamment concernant la prévention situationnelle et la vidéoprotection.
QUELQUES ARTICLES EN LANGUE ÉTRANGÈRE;
POUR LIRE LA TRADUCTION Si vous souhaitez lire un article d’ESPRITSURCOUF dans une autre langue que celle de la publication ? |
New Study : US Needs Countezrspace Weapons for Space Superiority
https://www.airandspaceforces.com/ussf-counterspace-weapons-space-superiority/
Korean Air delivers first fuselage for Boeing AH-6 Helicopters
https://www.defensenews.com/industry/2023/06/27/korean-air-delivers-first-fuselage-for-boeing-ah-6-helicopters/
HMS Victorious undergoes a major refit at Babcock’s enhanced facility
https://www.naval-technology.com/news/hms-victorious-undergoes-major-refit-at-babcocks-enhanced-facility/
PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
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Textes à ne pas négliger pour comprendre l’actualité de défense et de sécurité
- LOI n° 2023-491 du 22 juin 2023 relative à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047715784
- LOI n° 2023-479 du 21 juin 2023 visant à faciliter le passage et l’obtention du permis de conduire
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047709059
- Arrêté du 19 juin 2023 fixant la liste des opérations de restructuration des unités de gendarmerie nationale ouvrant droit à certaines indemnités de restructuration au profit des militaires
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047719711
- Décret N° 2023-480 du 21 juin 2023, relatif au statut des magistrats de la Cour des comptes et aux emplois d’auditeur, de conseiller référendaire et de conseiller maître en service extraordinaire
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047709070 - Décret n° 2023-484 du 21 juin 2023 relatif au statut des membres du Conseil d’Etat
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047709327
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Rendez-vous le 14 juillet 2023 pour le N°218
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