• ACTUALITÉS INTERNATIONALES
  • LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
  • INDUSTRIE ET ÉCONOMIE
  • GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ 

  • ACTUALITES INTERNATIONALES :
  1. L’Iran, pièce maîtresse de nombreux enjeux régionaux et internationaux
  2. Bruxelles et Pékin négocient dans l’ombre de Trump
  3. Essor dans la diplomatie, action dans la médiation
  • LES ENJEUX DE LA DEFENSE FRANÇAISE :
  1. Le combat aérien du futur au Bourget
  2. Communiqué de la ministre des armées (création de la revue stratégique de défense et de sécurité nationale)
  3. Barkhane : les militaires français accompagneront la future force conjointe du G5 Sahel
  • INDUSTRIE ET ECONOMIE :
  1. La situation et les perspectives des finances publiques – audit des finances publiques
  2. Changement de nom de DCNS en Naval Group : pourquoi Naval Group a coulé DCNS
  3. Bombardier et Embraer : quelle stratégie pour un nouveau transporteur moyen-courrier ?
  • GRANDS PROBLEMES DE DEFENSE ET DE SECURITE:
  1. Le mythe des terroristes « loups solitaires »
  2. Automatiser la sécurité ? Les robots ne peuvent pas remplacer les êtres humains dans la boucle de décision
  3. Le terrorisme n’est que la partie émergée de l’iceberg politico-religieux islamiste

de Jacques Raimond

 

ACTUALITÉS INTERNATIONALES

 

 1 –  L’Iran, pièce maîtresse de nombreux enjeux régionaux et internationaux (IRIS, le point de vue de Didier Billion)

La République islamique d’Iran est régulièrement sous les feux de l’actualité diplomatique, de par son importance stratégique tant sur le plan régional qu’international. Le point de vue de Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS.

Trump, mise au ban du Qatar… Pourquoi la République islamique iranienne cristallise-t-elle beaucoup de tensions diplomatiques dans la région ?

Depuis plusieurs jours, beaucoup évoquent une crise diplomatique. Il s’agit, en réalité, bien plus d’une crise politique profonde, susceptible d’entraîner des conséquences économiques. Contrairement à ce que l’on entend régulièrement, la véritable obsession que conçoit l’Arabie saoudite à l’égard de l’Iran ne s’explique pas essentiellement par des raisons confessionnelles, de rivalité sunnite-chiite, mais bien par des raisons politiques et géopolitiques. Si le paramètre religieux est bien sûr à prendre en compte, il s’agit d’un paramètre parmi d’autres. Riyad éprouve une véritable inquiétude, une peur même, à voir Téhéran s’imposer comme la force déterminante des équilibres régionaux dans les années à venir. Il s’agit donc d’une classique question de rapport de puissance. L’inquiétude des Saoudiens est, en ce sens, compréhensible. L’Iran jouit d’une histoire multiséculaire et c’est probablement l’un des seuls pays de la région à posséder une tradition d’État, contrairement aux monarchies pétrolières arabes du Golfe. L’Iran compte par ailleurs 80 millions d’habitants, une main d’œuvre qualifiée, d’importantes richesses en hydrocarbures (gaz et pétrole), autant d’éléments objectifs de concurrence avec Riyad. Par ailleurs, si l’Iran est bien une république, islamique, une consultation électorale a eu lieu en moyenne tous les ans depuis la Révolution de 1979. S’il ne s’agit certes pas d’une démocratie à l’occidentale, le régime bénéficie d’une légitimité populaire, doublée d’une légitimité théocratique. L’Iran va probablement s’imposer dans la région dans les 10-15 ans à venir, ce qui n’est évidemment pas du goût des Saoudiens. Raison pour laquelle ces derniers – avec les Israéliens et les néo-conservateurs américains, à l’époque opposés à Barack Obama – n’ont cessé de tenter d’empêcher, sans succès, la signature de l’accord sur le nucléaire en juillet 2015. Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump tente de détricoter méthodiquement ce qu’avait réalisé son prédécesseur. Dans cette veine, le président américain a prononcé un tissu de stupidités lors de sa visite officielle en Arabie saoudite, où il a notamment déclaré que l’Iran était le foyer du terrorisme. Depuis, des attentats, revendiqués par l’Etat islamique, ont frappé le Parlement iranien et le mausolée de l’imam Khomeini…

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http://www.iris-france.org/95780-liran-piece-maitresse-de-nombreux-enjeux-regionaux-et-internationaux/

 

2 –  Bruxelles et Pékin négocient dans l’ombre de Trump (La Tribune)

L’Europe tentée de jouer de la carotte et du bâton avec Pékin.

La mauvaise volonté du président américain permet aux Européens et aux Chinois d’afficher leur complicité sur le climat. Mais dans l’ombre, d’âpres négociations commerciales se poursuivent. Une heure trente : c’est le temps que le Premier ministre chinois Li Keqiang, le président de la Commission Jean-Claude Juncker et le président du Conseil Donald Tusk passeront ensemble vendredi matin pour leur réunion formelle à l’occasion du sommet UE-Chine qui s’ouvre ce soir. Une session courte dont le changement de cap à Washington devrait toutefois transformer en événement. Les dirigeants européens et chinois devraient en effet publier une déclaration jointe sur le climat et l’efficacité énergétique qui contrastera avec l’unilatéralisme de Donald Trump. « Le sommet va probablement donner des signaux sérieux du fait qu’il est important de s’en tenir à des engagements fermes dans le système commercial multilatéral », expliquait mercredi une source européenne. Au-delà de cette déclaration très opportune qui sert tant les intérêts européens que chinois, où en est-on vraiment des relations entre ces deux puissances économiques ?

Accord d’investissement et antidumping au programme

Début 2014, des négociations ont été ouvertes en vue de la conclusion d’un accord d’investissement. Le douzième « round », qui s’est tenu en septembre, était encore essentiellement consacré à des discussions sur la définition de termes comme « investissement », « traitement juste et équitable » ou encore sur les mécanismes de règlement des conflits. Mais la volonté d’aboutir est là, vue la place prise par la Chine dans le commerce extérieur européen. « Un accord d’investissement avec la Chine remplacerait les accords actuels que les Etats membres ont conclu bilatéralement. Cela améliorerait la sécurité juridique, notamment pour les investisseurs ou exportateurs européens en Chine », estime l’avocat Olivier Prost, associé du cabinet Gide Loyrette Nouel à Bruxelles..

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http://www.latribune.fr/economie/international/bruxelles-et-pekin-negocient-dans-l-ombre-de-trump-728450.html

 

3 –  Essor dans la diplomatie, action dans la médiation (L’Orient le Jour, Mevlüt Cavusoglu)

Tribune La quatrième édition de la conférence d’Istanbul sur la médiation aura lieu aujourd’hui 30juin 2017 sous le thème «Essor dans la diplomatie, action dans la médiation». Des experts, des diplomates, des praticiens et des universitaires du monde entier exploreront les voies et les moyens de promouvoir la médiation comme une méthode éminente de prévention et de résolution des conflits. Le profil de la médiation est en hausse à l’échelle mondiale, depuis que la Turquie et la Finlande ont ouvert la voie dans le cadre des Nations unies en lançant l’initiative de « Médiation pour la paix ». Cette initiative a atteint son point culminant avec la création du Groupe des amis de la médiation. Le groupe compte désormais 53 membres, dont 48 États et 5 organisations internationales. On constate également une amélioration substantielle de la capacité internationale de diplomatie préventive et de médiation au sein des Nations unies, des organisations régionales et sous-régionales et de la société civile. Le groupe est devenu la plate-forme de premier plan de l’ONU pour promouvoir la médiation. Il a initié l’adoption de quatre résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies, qui créent les conditions du développement du cadre normatif et conceptuel de la médiation. Le groupe a également contribué à la Directive des Nations unies pour une médiation efficace en 2012, un document fondamental pour ceux qui pratiquent et étudient la médiation dans le monde entier. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa volonté de développer davantage la capacité de soutien à la médiation de l’ONU. Ses efforts sont des plus louables. Nous appelons tous les États membres de l’ONU à soutenir cette vision d’envergure du secrétaire général de l’ONU, M. Guterres, et ses efforts pour prévenir et résoudre les conflits actuels. La Turquie, qui se situe à côté d’une vaste région où persistent de graves conflits actifs et gelés, ne manque pas de déployer des efforts à ce propos. La prévention et le règlement pacifique des conflits sont un élément central de la politique étrangère entreprenante et humanitaire de la Turquie. La Turquie mène divers efforts dans une large géographie allant de l’Afrique jusqu’au Moyen-Orient, aux Balkans et au Caucase. Elle considère que le rétablissement de la paix est en lien avec le développement humanitaire. Cette année, la Turquie est devenue une fois de plus la nation la plus généreuse du monde en termes d’aide humanitaire par habitant. La Turquie accueille depuis 2012 les conférences d’Istanbul sur la médiation. Ces conférences marquantes sont conçues pour rassembler de nombreux praticiens et chercheurs dans le domaine des activités de prévention et de médiation des conflits. L’objectif de ces conférences est de promouvoir les synergies entre la théorie et la pratique et d’aider à accroître l’étendue, la portée et l’efficacité des efforts de médiation de la communauté internationale. Je dois rendre hommage aux efforts des médiateurs qui s’engagent quotidiennement dans la résolution des conflits à travers le monde. Cette année, la conférence évaluera dans quelle mesure la méthodologie et la pratique de la médiation peuvent mieux prendre en compte les besoins quotidiens.

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https://www.lorientlejour.com/article/1059863/essor-dans-la-diplomatie-action-dans-la-mediation.html

 

LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE 

 

1 –  Le combat aérien du futur au Bourget (TTU Online)

Avec le développement et l’acquisition de capacités anti-accès/déni de zone (A2/AD) par de plus en plus de pays, le maintien de la supériorité aérienne est devenu un enjeu majeur pour les forces aériennes occidentales. En France, les travaux menés par l’armée de l’Air et la DGA dans le cadre du Système de combat aérien futur (SCAF) visent précisément à identifier les technologies et les capacités devant permettre de répondre à ces défis. Le combat reconfigurable et collaboratif sera au cœur de cette révolution : mettre en réseau les différentes plateformes (Rafale, drones, Awacs…) et les systèmes de commandement de l’armée de l’Air pour lui garantir la maîtrise du tempo opérationnel. En partageant notamment, en temps réel, les informations recueillies par l’ensemble de leurs capteurs, afin de bénéficier d’une image la plus fidèle possible de la situation tactique et donc d’être à même de s’adapter constamment à l’adversaire. Si la L16 reste aujourd’hui l’architecture privilégiée pour cette mise en réseau, sa capacité de débit limitée et son manque de discrétion en mode émission nécessiteront un saut technologique dans les prochaines années. La DGA a donc lancé la feuille de route pour un système futur de liaisons intra-patrouilles qu’elle présente au Salon du Bourget : un cloud de combat permettant aux différentes plateformes d’échanger, en haut débit, tous types de données (images, vidéos) en temps réel. Certaines briques technologiques de ce futur dispositif font déjà l’objet de PEA et un démonstrateur est prévu pour 2025. Autre champ de recherche capacitaire, l’intégration de capacités d’Intelligence Artificielle (IA) pourrait elle aussi être déterminante et la DGA travaille activement sur le sujet au travers du PEA Man Machine Timing (MMT), qui devrait être notifié dans les prochains mois. Il s’agit de technologies en cours de maturation qui seront appliquées au niveau des capteurs intelligents, des systèmes (plateformes) et des systèmes de systèmes (patrouille). Un cœur numérique optimisera la gestion des capteurs, en termes d’allocation de temps et de fréquence, puis fusionnera les différentes images pour fournir une information enrichie à l’ensemble des plateformes. Ces capteurs permettront aussi aux futurs UCAS et Rafale de calculer et corriger automatiquement les trajectoires optimales de pénétration pour éviter des bulles d’interdiction détectées par une des plateformes impliquées dans l’opération. Ou encore d’attribuer automatiquement des missions spécifiques ou des cibles aux différentes plateformes, pilotées ou non, participant à une opération aérienne. Soit une nouvelle relation entre l’homme et la machine. Le premier vol de démonstration est attendu en 2025, pour une entrée en service vers 2030.

 

2 –  Communiqué de la ministre des armées (création de la revue stratégique de défense et de sécurité nationale) (DICOD)

Le Président de la République a confié à la ministre des Armées la responsabilité de conduire une revue stratégique de défense et de sécurité nationale. Elle vise à tirer les leçons de l’évolution, depuis le Livre Blanc de 2013, d’un contexte stratégique aujourd’hui marqué par une menace terroriste durablement élevée, des stratégies de puissance pouvant de préparer l’élaboration de la prochaine loi de programmation militaire, qui permettra de porter l’effort de défense à 2% du produit intérieur brut de notre pays à l’horizon 2025, comme l’a décidé le Président de la République. Cette revue sera conduite, sous l’autorité de la ministre des Armées, par un « comité de rédaction de la revue stratégique », présidé par monsieur Arnaud Danjean, député européen, et expert reconnu des questions stratégiques, de défense, internationales et européennes. Ce comité sera composé de 16 membres, désignés par la ministre des Armées, représentants des institutions civiles et militaires, personnalités qualifiées ou issues de la société civile. Il consultera un large ensemble représentatif d’élus, de responsables publics et privés, de chercheurs, en France comme à l’étranger, en particulier en Europe. Florence Parly réunira le comité dès le vendredi 30 juin pour lui confier les orientations du Président de la République et lancer ses travaux. Cette revue examinera l’environnement stratégique actuel et prévisible, et en particulier les menaces auxquelles la France et l’Europe seront confrontées. Elle définira, sur la base de nos intérêts de défense et de sécurité nationale, nos ambitions en matière de défense et en déduira les aptitudes requises de nos forces. La revue stratégique sera présentée au Président de la République en Conseil de défense en octobre puis aux deux Assemblées dans le courant du mois de novembre afin de démarrer au plus vite les travaux d’élaboration de la prochaine loi de programmation militaire. Florence Parly conduira ce projet avec détermination et conviction. Elle veillera à ce qu’il conserve pour finalité première la protection de nos concitoyens et la défense de nos intérêts sur le territoire national et à l’étranger, missions sur lesquelles nous ne pouvons transiger et qui nécessitent que les femmes et les hommes du ministère des Armées soient dotés des moyens nécessaires à leur réalisation.

3 – Barkhane : les militaires français accompagneront la future force conjointe du G5 Sahel (OPEX 360, Laurent Lagneau)

Désormais chef de la diplomatie française, l’ancien ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ne se prive pas de parler des opérations militaires en cours, en particulier dans la bande sahélo-saharienne (BSS). C’est en effet ce qu’il a fait à l’occasion d’un entretien qui sera publié ce jeudi par le quotiden Le Monde (daté du 30 juin). Ainsi, M. Le Drian a indiqué que la force française Barkhane accompagnera la future force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), qui a fait l’objet d’une résolution a-minima du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée, jusqu’à ce que la « situation soit pacifiée » dans la BSS. Pour rappel, le G5 Sahel réunit le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso. « Cette force est d’abord destinée à sécuriser les frontières en particulier dans les zones où évoluent les groupes terroristes. Elle fait du contre-terrorisme. C’est une priorité pour Barkhane de l’accompagner dans la durée », a expliqué M. Le Drian. Le « terrorisme territorial et militarisé, qui occupait la moitié nord du Mali et menaçait sa moitié sud », est devenu un « terrorisme d’opportunité et de harcèlement », a continué l’ancien ministre de la Défense. « Mais il est redevenu dangereux » parce qu’Iyad Ag Ghali, l’un des chefs de la mouvance jihadiste, a réussi à fédérer des groupes disparates, y compris peuls », a-t-il relevé. Sur ce point, M. Le Drian fait référence au Groupe de soutien à l’islam et aux musulman (GSIM), né de la fusion d’Ansar Dine, d’al-Mourabitoune et de l’Émirat du Sahara, une branche d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), sous la houlette d’Iyad Ag Ghali. « Pour l’instant, le G5 Sahel c’est un bataillon par pays, avec un niveau d’équipement encore faible. Il faut l’aider à monter en puissance », a encore fait valoir M. Le Drian. Effectivement, cette FC-G5S, qui va bénéficier d’une aide de 50 millions d’euros de la part de l’Union européenne, présente des déficits capacitaires majeurs, en particulier dans les domaines de la logistique, du renseignement et de l’appui aérien. Sur ce point, la résolution adoptée par le Conseil de sécurité précise qu’il « incombe aux États du G5 Sahel de donner à la FC-G5S les ressources dont elle a besoin » et demande au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, de remettre un rapport sur « les problèmes rencontrés et d’autres mesures qui pourraient être envisagées ainsi que les moyens d’atténuer les retombées négatives que pourraient avoir ses opérations militaires sur la population civile, notamment les femmes et les enfants.

 

INDUSTRIE ET ÉCONOMIE 

 

1 –  La situation et les perspectives des finances publiques – audit des finances publiques (Cour des Comptes, communiqué de presse)

La Cour des comptes rend public son rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques, incluant l’audit des finances publiques demandé par le Premier ministre. En dépit des efforts engagés, la situation des finances publiques de la France est loin d’être assainie. La lenteur de la réduction du déficit public de 2012 à 2016 place aujourd’hui notre pays dans une situation en décalage par rapport à nos partenaires européens. La trajectoire financière 2017-2020 présente de nombreux biais de construction qui affectent sa sincérité et elle ne paraît pas pouvoir être respectée. En 2017, sans mesures fortes de redressement, le déficit public dépasserait l’objectif de 0,4 point de PIB, pour atteindre 3,2 points de PIB ; en 2018 et au-delà, un effort d’économies sans précédent serait nécessaire pour respecter la trajectoire du Programme de stabilité. La Cour recommande de revoir les méthodes de programmation et de pilotage des finances publiques. Elle identifie en outre les leviers d’action pouvant être mobilisés pour maîtriser durablement l’évolution de nos dépenses publiques.

De 2012 à 2016, une réduction lente des déficits, plaçant la France en décalage avec ses partenaires européens

En 2016, le déficit public a atteint 3,4 points de PIB, en réduction de seulement 0,2 point par rapport à 2015, contre 0,3 point en moyenne annuelle sur la période 2011-2015. Si les dépenses ont crû un peu moins vite que le PIB en 2016, cette évolution provient, pour une part importante, d’économies constatées sur la charge d’intérêts et d’une baisse des dépenses d’investissement en partie imputable au cycle électoral communal. La France présente une situation de ses finances publiques dégradée par rapport aux autres pays de l’Union européenne, seule l’Espagne conservant un déficit plus élevé. La dépense publique a d’ailleurs nettement plus augmenté entre 2011 et 2016 en France que chez ses principaux voisins. Et alors qu’elle était d’un niveau comparable avant la crise économique de 2008, la dette publique française est désormais supérieure de 30 points de PIB à la dette allemande.

Des risques forts sur la trajectoire des finances publiques 2017-2020

La cible de déficit public pour 2017 (2,7 points de PIB selon la LFI, relevée à 2,8 points par le Programme de stabilité) semble aujourd’hui hors d’atteinte et pourrait être dépassée de 0,4 point. Des recettes publiques un peu surestimées et des dépenses publiques manifestement sous-évaluées, en particulier s’agissant de l’État, expliquent l’essentiel de cet écart. La loi de finances pour 2017 et le Programme de stabilité contiennent ainsi d’importants facteurs d’insincérité. Ramener en 2017 le déficit sous la barre des 3 points de PIB fixée par les traités européens suppose de reporter ou annuler toutes les mesures d’accroissement de dépenses publiques non encore mises en œuvre, et de prendre des mesures d’économies supplémentaires portant sur toutes les administrations publiques. Atteindre en 2018 l’objectif de réduction du déficit de 0,5 point de PIB impose de stabiliser les dépenses en volume, alors qu’elles ont progressé de +0,9 % par an entre 2011 et 2016. Avec ce rythme de croissance des dépenses en 2018, le déficit serait simplement stabilisé. L’équation budgétaire est d’autant plus complexe à résoudre que l’exercice 2018 est caractérisé par de nombreux facteurs d’augmentation de la dépense publique : croissance de la masse salariale publique sous l’effet notamment des mesures salariales accordées en 2016 et de l’augmentation des effectifs, progression des dépenses de défense et de sécurité, grands travaux d’infrastructure, atténuation des effets de la réforme des retraites de 2010, reprise de l’investissement local…

Des méthodes à renouveler en vue d’une maîtrise durable des dépenses publiques

Le rétablissement de la situation des finances publiques, sans augmenter les prélèvements sur les entreprises ou sur les ménages, passe par une meilleure maîtrise et une plus grande efficacité de la dépense publique. Un tel effort est possible. La France se caractérise en effet par un niveau plus élevé de dépenses que ses voisins européens, sans que le contribuable ou l’usager bénéficient pour autant de services publics plus performants. Pour y parvenir, la Cour estime nécessaire de renforcer la cohérence et la portée des différents textes financiers et de compléter les normes et outils budgétaires existants par un objectif pluriannuel de dépenses couvrant toutes les administrations publiques, voté dans la loi de programmation des finances publiques et décliné chaque année dans les lois financières (loi de finances, loi de financement de la sécurité sociale et, à terme, loi de financement des collectivités locales). Une instance du type de la conférence des finances publiques, mise en sommeil depuis quelques années, pourrait également permettre une meilleure appropriation des objectifs de politique budgétaire par les différentes parties prenantes (État, sécurité sociale, collectivités territoriales).

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https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-situation-et-les-perspectives-des-finances-publiques-0

 

2 – Changement de nom de DCNS en Naval Group : pourquoi Naval Group a coulé DCNS (La Tribune, Michel Cabirol)

Le PDG de DCNS Hervé Guillou a voulu changer de nom. Son groupe s’appelle désormais Naval Group.

Hervé Guillou tenait vraiment beaucoup au changement de nom de son groupe en dépit du manque d’enthousiasme de son conseil d’administration convoqué mardi à 15 heures pour avaliser la nouvelle identité du groupe naval. Fini donc DCNS, place à Naval Group, un nom anglo-saxon. Et c’est peu de dire que les administrateurs de l’Etat (défense et Bercy) ont modérément goûté à cet exercice de la direction de DCNS. Certains administrateurs de l’Etat (Direction générale de l’armement et l’Agence des participations de l’Etat) auraient évoqué, selon nos informations, un manque de transparence, voire de déloyauté sur la méthode de la direction de DCNS, qui avait déjà tout mis en scène pour mercredi. Bref, ambiance autour de la table. Mais Hervé Guillou, qui se sent actuellement plus fort, n’en a eu cure… « Nous avons besoin d’un trait d’union entre notre passé et notre vocation, la mer et les bateaux », a expliqué mardi soir Hervé Guillou à des journalistes en dévoilant la nouvelle appellation du groupe. Dans ce besoin d’identité, nous avons choisi de changer de nom (…) qui est ce trait d’union entre notre glorieux passé d’innovation et notre futur ». Avant Hervé Guillou, plusieurs grands patrons du secteur ont souhaité changer le nom de leur groupe pour impulser une nouvelle dynamique : Thales (ex-Thomson CSF), Airbus (ex-EADS), Safran (ex-Snecma et Sagem), Nexter (ex-GIAT Industries), ODAS (ex-Sofresa). Pour Naval Group, le coût de cette opération va s’élever à près de trois millions d’euros, dont les deux tiers seront nécessaires pour le changement de la signalétique du groupe et un tiers pour la communication.

Pourquoi changer

Pour Hervé Guillou, c’est clair et net, DCNS n’évoquait rien à l’étranger, ni chez les jeunes. « Notre société manquait de lisibilité à l’international et chez les jeunes quand on cherchait à recruter de nouveaux talents« , a-t-il expliqué aux journalistes. Avec Naval Group, c’est « simple, international et intelligible dans toutes les langues », a pour sa part estimé la directrice de la communication de Naval Group Claire Allanche. « La création d’une marque forte, fédératrice, incarnant en un seul mot notre vocation et notre héritage, forgé au cours de 400 ans d’innovation navale, répond à deux défis majeurs : d’une part, accroître notre rayonnement à l’international, pour développer notre leadership et conquérir de nouveaux marchés dans un contexte de durcissement du paysage concurrentiel ; d’autre part, attirer les talents et fidéliser nos collaborateurs est un enjeu essentiel pour garantir, dans le domaine naval, le renouvellement des compétences critiques nécessaires au soutien durable de la souveraineté de la France et de ses partenaires », a expliqué le patron de Naval Group. Pourquoi changer maintenant ?

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http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/changement-de-nom-pourquoi-naval-group-a-coule-dcns-741956.html

 

3 – Bombardier et Embraer : quelle stratégie pour un nouveau transporteur moyen-courrier ? (Aeromorning)

A l’occasion d’un salon du Bourget riche en affaires et au tarmac bien rempli, les avionneurs ont suivi la tradition en présentant leurs dernières nouveautés. Sur le marché de l’avion monocouloir de 130 passagers, deux fabricants s’affrontent depuis peu. Le premier est le brésilien Embraer, dont le dernier 195-E2 incarne une nouvelle génération d’E-jets basée sur l’amélioration des avions à succès de la précédente génération E1. Le deuxième, Bombardier, a quant à lui fait le pari d’un avion basé sur une feuille blanche : le Cseries est un concept tout nouveau développé à la fin des années 2000 avec l’ambition de répondre à de nouveaux besoins. Avec un marché de l’aviation commercial concurrentiel, nous avons souhaité apporter un regard critique sur deux philosophies opposées portées par deux avionneurs concurrents. Laquelle portera le mieux ses fruits ? Analyse.

Un peu d’histoire

Lorsque les dirigeants d’Embraer lancent leur première génération d’avion monocouloir moyen-courrier au salon du Bourget de 1999, ils n’imaginaient probablement pas le succès qu’allait connaître la gamme des E-jets. Avec quatre modèles développés pour 80 à 124 passagers, l’avionneur brésilien s’aventurait sur un marché encore inexploré, à la frontière de celui gardé jalousement par le 737 de Boeing et l’A320 d’Airbus. Mais les 1200 E-jets livrés depuis 2002 ont donné confiance àEmbraer qui en a officialisé le lancement d’une deuxième génération au Bourget 2013. Cette nouvelle génération fait suite à une longue étude technique et commerciale à l’issue de laquelle l’existence d’un besoin pour un remplaçant plus économique chez les clients de E1 est apparue. L’histoire du Cseries de Bombardier est tout autre. Le concept original a émergé pour la première fois à la fin des années 90, sous le nom de Bombardier Regional Jet eXpansion. Il faisait suite à un besoin apparent sur le marché des avions de 100-150 places. Le manque de ressources en technologies composites et l’absence de nouvelle motorisation a conduit à l’abandon du projet, laissant à Embraer et ses E-jet la voie libre. L’industrie ne retiendra à cette époque que l’attachement de Bombardierà l’innovation et aux nouvelles technologies. Quelques années plus tard, au salon de Farnborough de 2008, l’avionneur québécois officialise le développement de la gamme des Cseries. Il est question de venir concurrencer Embraer en faisant largement appel aux composites et en utilisant le moteur PW1500G de Pratt&Whitney, peu gourmand en carburant.

Deux concepts opposés

Si l’on résume ce qui vient d’être énoncé, le marché des moyen-courriers de 100-130 passagers est donc aujourd’hui prisé par deux familles d’avions diamétralement opposés : d’un côté, l’amélioration d’une génération d’avion ayant déjà fait ses preuves est incarnée par les E2 d’Embraer. De l’autre, la gamme des Cseries incarne le renouveau via un concept entièrement développé sur la base d’une feuille blanche. Découvrons un peu plus en profondeur ces deux familles d’avions. La famille des Cseries de Bombardier est composée de deux modèles partageant 99 % des composants. Le CS100 est le premier à avoir volé et peut embarquer jusqu’à 135 passagers. Son grand frère est le CS300, plus grand de 3.7 m et capable d’emporter 160 voyageurs. Le développement des Cseries s’est fortement basé sur un besoin en innovation dans les technologies utilisées et en expérience cabine. Comme l’affirme le vice-président du programme Cseries Rob Deward : « il n’y a pas eu de familles d’avions 100 % nouvelles et optimisées pour le segment des 100-150 passagers depuis le Douglas DC-9 des années 60. L’amélioration d’avions déjà existants comme le Boeing 737NG date d’au moins 20 ans, et les besoins des opérateurs ont beaucoup changé depuis. Nous avons eu l’ambition de répondre à ces nouveaux besoins en apportant un concept entièrement repensé ». C’est donc sans doute cette raison qui explique que la cabine des Cseries soit configurée avec deux sièges d’un côté du couloir central et trois de l’autre. Cette formation permet d’offrir un espace aux épaules inégalé pour les passagers.

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http://www.aeromorning.com/blog/bombardier-embraer-strategie-nouveau-transporteur-moyen-courrier/

 

GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE 

ET DE SÉCURITÉ

 

1 – Le mythe des terroristes « loups solitaires » (Les Yeux du Monde, Sophie Guillermin-Golet)

Avec l’intensification des attaques terroristes en Europe, ainsi qu’en Amérique du Nord, de nouvelles notions explicatives se sont installées dans le discours politique, mais aussi dans les médias. Parmi elles, l’expression « loup solitaire », désignant une personne isolée, influencée par une idéologie, perpétrant une attaque en dehors d’un cadre de commandement, a une place de choix. Par exemple, Ralph Goodale, le Ministre de la sécurité publique du Canada, a parlé de « loup solitaire » après la fusillade visant la grande mosquée de Québec le 29 janvier dernier. Le même constat a pu être fait dans les journaux au sujet de Khalid Masood, qui a tué cinq personnes le 22 mars 2017 dans le quartier de Westminster (Londres). Néanmoins, l’expression populaire est critiquée car elle simplifie trop un phénomène global, aux multiples facettes. Cette semaine, Les Yeux du Monde revient sur l’origine de l’expression, et sur son sens actuel. Ses limites seront étudiées dans un prochain article.

D’où vient l’expression « loup solitaire » ?

Au 20ème siècle, la plupart des groupes terroristes en activité étaient caractérisés par leur organisation hiérarchique (Front de libération nationale en Algérie ; Armée républicaine irlandaise ; ETA…). Les membres pouvaient réaliser des attaques, seulement grâce au soutien venant des dirigeants. Une telle structure avait l’inconvénient d’être très vulnérable aux infiltrations policières. Si un membre arrêté parlait aux forces de l’ordre, tout le groupe pouvait être rapidement démantelé. L’extrême-droite américaine des années 1980 va donc mettre au point une alternative. Il s’agit de la stratégie de « leaderless resistance » (littéralement « résistance sans leader »), mise au point par Louis Beam, un suprématiste blanc, figure du Ku Klux Klan texan. Le principe est simple. Selon lui, plutôt que d’avoir une unique structure pyramidale, il est plus judicieux d’établir différentes cellules indépendantes (baptisées « autonomous leadership units »), œuvrant pour une seule et même cause. Ainsi, même si une unité est infiltrée, le reste du mouvement est protégé. De plus, la force de frappe du groupe optant pour cette stratégie augmenterait, car les cellules pourraient être situées dans diverses régions, ou même dans un autre pays. C’est dans ce contexte que le terme « loup solitaire » a été utilisé pour la première fois pour parler d’actes terroristes aux États-Unis. Le fondateur du mouvement néo-nazi White Aryan Resistance, Tom Metzger, se qualifiait lui-même de « loup solitaire ». Ainsi, pendant les années 1990, le FBI fit face à une augmentation des actes terroristes, commis par ces loups solitaires, n’ayant aucun lien direct avec l’organisation pour laquelle ils tuaient. Une des attaques les plus meurtrières de ce genre reste l’attentat d’Oklahoma City (168 victimes), commis par un sympathisant d’un groupe proche du national-anarchisme. En 1999, The New York Times a publié son premier article expliquant la menace que ces loups solitaires représentaient pour la sécurité nationale (1). A partir de ce moment, l’expression « loup solitaire » est devenue connue du grand public. Néanmoins, elle n’avait pas encore la signification qu’on lui attribue aujourd’hui. Après les attentats du 11 septembre, avec la montée en puissance d’al-Qaïda, l’idée de « leaderless resistance » n’a plus été cantonnée aux rangs de l’extrême-droite américaine. Un texte écrit par le syrien Abu Musab al-Suri, idéologue influent lié à al-Qaïda  a remis sur le devant de la scène la stratégie imaginée par L. Beam. Dans Appel à la résistance islamique globale, al-Suri critique l’organisation trop hiérarchique d’al-Qaïda, et met en avant les avantages de cellules autonomes. Selon lui, al-Qaïda devrait se reposer sur des attaquants individuels, inspirés par des textes publiés en ligne. Grâce à une telle structure, les attaquants pourraient viser des cibles dans le monde entier. Cependant, une base restait nécessaire à ses yeux.

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2 – Automatiser la sécurité ? Les robots ne peuvent pas remplacer les êtres humains dans la boucle de décision (ZDnet.fr, Jennifer Leggio)

Automatiser la sécurité ? Les robots ne peuvent pas remplacer les êtres humains dans la boucle de décision Si la technologie peut être utilisée à des fins malveillantes, telles que l’exploitation du matériel pour des attaques par refus de service distribué, c’est l’homme qui crée le programme malveillant, qui détermine la victime et qui orchestre le crime. En février dernier s’est tenue la RSA Conference, où des fournisseurs de solutions de sécurité ont transformé le Moscone Center de San Francisco en un étalage de lumières vives, concours et ludification, à grand renfort de cadeaux publicitaires, goodies estampillés et autres brochures commerciales. Chaque année, il est facile de repérer les décideurs en sécurité présents dans le hall d’exposition, à les voir entrer dans une transe proche du zombie tandis qu’ils ingurgitent un nombre incalculable de messages tous semblables les uns aux autres. À l’occasion on peut encore repérer un signe d’humanité, matérialisé par un vague lever de sourcil lorsqu’une tactique de vente ou un message marketing n’a tout simplement pas de sens.

Faire mon travail à ma place

« Comment se fait-il que tellement de fournisseurs cette année pensent pouvoir me vendre quelque chose qui peut… faire mon travail à ma place ? », m’a demandé un ami responsable de la sécurité autour d’un verre. Ma réponse ? « Oh, pauvre ange naïf. Dans la sécurité, seul un spécialiste du marketing sur quatre dit la vérité. Ne confonds pas produit et marketing. » (Par voie de conséquence, 67 % de tous les spécialistes du marketing maquillent les statistiques.) Toutefois, le problème ne se limite pas au marketing, ni à la conférence RSA ou aux autres événements visant à générer la demande. C’est plutôt que les entreprises qui veulent démontrer une « vision » vont trop loin en essayant de montrer qu’elles peuvent faire bien mieux que leurs concurrents, quasiment au point d’affirmer tout et n’importe quoi.

Interrogation sur l’automatisation

Comme j’aime mélanger les métaphores, délaissons les zombies au profit du téléachat. « Il coupe en tranches ! Il coupe en dés ! Il s’occupe de vos impôts ! Il va chercher votre frère à l’aéroport ! » est à peu près aussi crédible que « Automatisation ! Apprentissage automatique ! Intelligence artificielle ! Il s’occupe de toute la sécurité pour vous ! ». C’est faux. Il doit toujours y avoir un être humain dans la boucle de décision. L’automatisation et les autres avancées telles que l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle ont certes un rôle crucial à jouer dans les solutions de sécurité. Dans une certaine mesure, l’automatisation des processus aide les entreprises à réduire la surcharge. Tiffany Rad, professeur adjointe au département informatique de l’université du Maine Sud, fondatrice et PDG d’Anatrope, Inc., entreprise de big data spécialisée dans l’industrie des véhicules connectés, estime que l’automatisation deviendra réalité dans un avenir proche pour des domaines aussi divers que les fast-foods ou les véhicules autonomes. Toutefois, lorsqu’il existe trop de variables ou si la prise de décisions nécessite de l’expérience, l’automatisation peut ne pas suffire.

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3 – Le terrorisme n’est que la partie émergée de l’iceberg politico-religieux islamiste (Fiagrovox, Renée Fregosi)

FIGAROVOX/TRIBUNE – Malgré les attentats de Londres et de Paris, les responsables politiques ne lient toujours pas le terrorisme au fondamentalisme islamique. Dans sa tribune, Renée Fregosi prend position et dénonce ce silence qui participe à l’affaiblissement de l’autorité de l’État.

Renée Fregosi est une philosophe et politologue française. Directrice de recherche en Science politique à l’Université Paris-Sorbonne-Nouvelle, elle a récemment publié Les nouveaux autoritaires. Justiciers, censeurs et autocrates (éd. du Moment 2016).

Laisser au Front national la défense de la laïcité et la dénonciation de l’islamisme, c’est faire doublement le jeu du totalitarisme islamiste. Les attentats se succèdent. Plus ou moins meurtriers, certains spectaculairement ou plus discrètement déjoués, mais leur qualification d’islamiste reste insignifiante. Au lendemain de l’attentat islamiste de Londres le 3 juin dernier, excepté Marine Le pen, le silence des responsables politiques sur la nature de ce «terrorisme» était assourdissant. Seuls Jean-Yves Le Drian en France osa qualifier de «djihadiste» l’attentat terroriste, et Denis McShane en Angleterre (ancien ministre de Tony Blair aujourd’hui marginalisé au sein de son parti), appela sans détour à lutter contre le totalitarisme islamiste. Après les attentats de Charlie, de l’Hypercacher puis du Bataclan, la nécessité de «nommer l’ennemi» avait gagné des partisans dans le monde politique démocratique, mais cette stratégie semble aujourd’hui au point mort, avec notamment l’effacement de Manuel Valls du devant de la scène politique. Or, laisser au Front national la défense de la laïcité et la dénonciation de l’islamisme, c’est faire doublement le jeu du totalitarisme islamiste. Parce que le laïcisme du Front national n’est pas la lutte laïque pour l’émancipation des individus et les principes républicains, et qu’il cache mal sa xénophobie foncière et sa dimension autoritaire. La guerre au «terrorisme» est certes déclarée, mais en se refusant à le qualifier, à le définir on s’interdit d’en saisir la logique dans sa globalité. S’il s’agissait de terrorisme «en général», de phénomènes de «radicalisation» quelconques, de «violence aveugle», voire de simples actes de «déséquilibrés», des mesures techniques de plus ou moins grande envergure devraient pouvoir en venir à bout. Reconduction de l’État d’urgence, aménagement de l’État de droit, et bricolage des dispositifs individuels de «dé-radicalisation». Si les attentats étaient le seul produit d’agents extérieurs, les guerres menées contre les groupes islamistes en Afrique et au Moyen-Orient pourraient en venir à bout ou du moins réduire considérablement leur capacité de nuisance. Mais l’ennemi est tout autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. En agissant ainsi a posteriori, on ne s’attaque en rien au «vivier» des milliers de «fichés S» ou susceptible de l’être, sans cesse alimenté par de nouvelles recrues pouvant «passer à l’acte» à un moment indéterminable, et nos sociétés continuent à être travaillées par des conflits culturels et civilisationnels destructeurs. Car le terrorisme n’est que la partie émergée de l’iceberg politico-religieux qui plonge ses racines à la fois dans l’expansion de l’intégrisme musulman à travers le monde, et dans nos sociétés occidentales désarmées face à la question religieuse et déstructurée socialement par les inégalités et les défauts d’intégration d’une immigration non maîtrisée. Que tous les Musulmans ne soient pas des terroristes ne signifie pas pour autant que l’islam n’a «rien à voir» avec l’islamisme. La matrice idéologique politico-religieuse se fonde dans la religion musulmane, ses textes sacralisés, ses préceptes de séparation des sexes et de haine des femmes et des homosexuels, ses exhortations aux croyants à se dissocier, jusqu’au meurtre, de leurs «chiens» d’ennemis, les «mécréants», les «impies», les Juifs, les apostats. Et c’est pourquoi il est si facile aux militants islamistes de créer une solidarité entre eux-mêmes et la «communauté» musulmane qu’ils contribuent en grande part à consolider.

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