• ACTUALITÉS INTERNATIONALES
  • LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
  • INDUSTRIE ET ÉCONOMIE
  • GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ

  • ACTUALITÉS INTERNATIONALES :
  1. 09/17 actualité internationale – synthèse de l’actualité internationale de septembre 2017
  2. Rendre l’Europe visible
  3. OTAN : l’exercice Brillant mariner remplit les quais de Toulon
  • LES ENJEUX DE LA DEFENSE FRANÇAISE :
  1. France : le budget de la défense redresse la barre
  2. La nouvelle version du service national pourrait être expérimentée dès 2019
  3. Marine : les frégates brestoises changent de visage
  • INDUSTRIE ET ECONOMIE :
  1. Sécurité alimentaire et commerce international
  2. Bruxelles veut contrer les investissements étrangers (chinois surtout) en Europe
  3. Rafale : la Belgique claque la porte à la France
  • GRANDS PROBLEMES DE DEFENSE ET DE SECURITE:
  1. Comprendre le « soft power » salafiste de l’Arabie saoudite
  2. Policiers/gendarmes : vers une nouvelle guerre des polices ?
  3. De la Catalogne au Kurdistan : un « droit à l’Etat » ?

de Jacques Raimond

 

ACTUALITÉS INTERNATIONALES

 

1 – 09/17 actualité internationale – synthèse de l’actualité internationale de septembre 2017 (diploweb, Axelle Degans)

Professeure de chaire supérieure au lycée Faidherbe (Lille) où elle enseigne la géopolitique en classes préparatoires économiques et commerciales. Membre du laboratoire HABITER (EA 2076) de l’Université Reims Champagne-Ardenne. Elle est notamment co-auteure chez Ellipses de Les 50 cartes à connaître, Coll. Atout concours, Paris, 2016 ; Histoire, Géographie, Géopolitique. Concours d’entrée aux grandes écoles, Coll. Atout concours, Paris, 2015.

Voici une synthèse de l’actualité internationale de septembre 2017 qui sera fort utile à tous ceux qui veulent disposer d’un point de l’actualité géopolitique, voire préparent un concours. Pour ne rien manquer, et recevoir nos alertes sur des documents importants, le plus simple est de s’abonner gratuitement à notre Lettre d’information hebdomadaire ou au compte twitter de veille géopolitique @diploweb

Le sort des urnes

Au Kenya, la Cour suprême a annulé en septembre 2017, pour des raisons d’irrégularité du scrutin, l’élection présidentielle qui avait consacré la victoire d’Uhuru Kenyatta, le président sortant. Ce pays est traumatisé par les violences électorales qui se sont déchainées il y a une dizaine d’années, et le contexte de grande sécheresse qui renforce le problème d’accès à la terre, n’est pas pour calmer les tensions. En Allemagne, la CDU-CSU, le parti de la chancelière Angela Merkel, a remporté les élections législatives de septembre 2017. Quels sont les enseignements de ce scrutin ? Avec près de 33% des suffrages sa victoire est moins nette qu’escomptée, ce qui ne l’empêchera pas de mener un quatrième mandat. Elle occupe le poste de chancelière depuis 2005 et la longévité à ce poste rappelle celle de son ancien mentor Helmut Kohl. Martin Schulz n’a pas remporté son pari, car les sociaux-démocrates (SPD) ne remportent qu’un cinquième des votes. Enfin, l’extrême-droite menée par Jorg Meuthen rafle plus de 13 % des suffrages. Ainsi l’AfD s’enracine dans la vie politique allemande, s’installant comme le troisième parti en triplant ses voix par rapport à l’élection d’il y a quatre ans. Il obtient plus de 90 sièges au parlement grâce au scrutin proportionnel. La chancelière pourrait gouverner en s’appuyant sur une alliance avec les libéraux du FDP (10,4% des voix) et les verts (9,4%). Sa réélection devrait permettre de relancer un tandem franco-allemand rénové. En Irak, Massoud Barzani organise le 25 septembre 2017 un referendum sur l’avenir du Kurdistan irakien, espérant le faire évoluer vers l’indépendance. Il s’agit de donner un pays à un peuple qui en est privé. Les pays voisins de l’Irak, la Turquie, l’Iran et la Syrie ont sur leur sol des minorités kurdes plus ou moins importantes et s’inquiètent de cette possible évolution. Les Kurdes arguent, eux, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et du rôle essentiel des peshmergas (kurdes) dans la lutte contre l’Etat islamique. La Cour suprême irakienne s’est fermement opposée à la tenue de ce referendum, même si elle n’a pas les moyens de contraindre les Kurdes irakiens d’y renoncer. Elle n’est pas la seule, car Téhéran, Ankara, Riyad, mais aussi Moscou ou Bruxelles et Washington s’en sont ouvertement inquiétés. L’issue de ce référendum – le « oui » l’emporte avec plus de 90% des suffrages – aura-t-il un effet de dominos dans la région ? En outre, le mandat du président Massoud Barzani est arrivé à expiration en 2013… Doit-on y voir une fuite en avant et un moyen de se maintenir au pouvoir, quelles qu’en soient les conséquences ou un vrai projet politique pour le peuple kurde ? Les élections de Nouvelle-Zélande reconduisent le premier ministre sortant de centre-droit Bill English. Il n’a pas la majorité absolue et devra nouer une alliance. 

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.diploweb.com/09-17-Actualite-internationale.html

 

2 – Rendre l’Europe visible (Des idées pour demain ou Institut Montaigne, Dominique Moïsi)

De l’Allemagne à la Catalogne en passant par le Royaume-Uni, les aspirations des électeurs européens sont de plus en plus complexes. Dans ce grand kaléidoscope, le président français a le mérite de proposer une vision claire pour relancer l’Union européenne. Dominique Moïsi, conseiller spécial de l’Institut Montaigne, revient sur ces bouleversements que l’Europe traverse actuellement. L’Allemagne troublée, la France régénérée, l’Espagne fragmentée… sans oublier la Grande-Bretagne empêtrée. Au lendemain des élections allemandes, du discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe à la Sorbonne, de la tentative de référendum en Catalogne et alors que se négocient de manière confuse les relations de la Grande-Bretagne avec l’Union, c’est toute l’Europe qui semble s’être transformée en une sorte de gigantesque kaléidoscope. Il y a des pays qui montent et d’autres qui régressent. Mais cela n’a-t-il pas toujours été le cas, même si aujourd’hui les variations semblent plus spectaculaires compte tenu du contexte international ? A la fin des années 1990, l’Allemagne était décrite comme l’homme malade de l’Europe. En 2005, alors que Londres venait d’obtenir les Jeux Olympiques de 2012, le Royaume-Uni – en dépit des attentats qui venaient de frapper sa capitale – était confiant dans son avenir. Et la France semblait plongée dans une morosité, qui en dépit de courtes parenthèses positives, allait se prolonger jusqu’au printemps 2017.

Savoir raison garder

S’il est vrai que l’avenir de l’Europe se joue sous nos yeux, entre les scénarii de réveil, de résignation et de délitement, sinon d’implosion, il importe néanmoins de raison garder. Il ne faut ni sombrer dans le pessimisme le plus noir, ni faire preuve d’un optimisme béat. Certes, le résultat des élections en Allemagne est troublant. Autour de 13 % des voix pour l’extrême droite allemande, c’est, en termes émotionnels au moins, l’équivalent de 35 % en France. Même si deux Allemands sur trois demeurent proeuropéens, alors que c’est le cas de moins d’un Français sur deux. Le populisme, avec sa conjonction de colère contre les élites, de peur des « autres » et de nostalgie d’un monde plus homogène (celui d’avant la mondialisation) ne pouvait indéfiniment s’arrêter aux portes de l’Allemagne. Pourtant, en dépit de l’érosion naturelle du pouvoir et de sa décision légitime, courageuse mais électoralement coûteuse, d’accepter l’arrivée d’un million de réfugiés en moins d’un an sur son territoire, la Chancelière d’Allemagne a été réélue pour un quatrième mandat. Les Allemands peuvent éprouver un profond et justifié sentiment de gêne, sinon de honte devant l’entrée de 94 députés d’extrême droite au Bundestag , mais toute comparaison avec les années 1930 est simplement absurde. L’Allemagne d’Angela Merkel demeure un pilier de stabilité et de prospérité en Europe. Ne nous faisons pas peur inutilement alors même que la France réveillée de sa torpeur par son nouveau président, retrouve confiance en elle et dans le projet européen.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.institutmontaigne.org/blog/rendre-leurope-lisible

 

3 – OTAN : l’exercice Brillant mariner remplit les quais de Toulon (Le Marin, Jean-Marc Tanguy)

Le top départ des navires a eu lieu le samedi 30 septembre. (Photo : Jean-Marc Tanguy) 
L’exercice de l’Otan Brilliant Mariner réunira 3 500 marins et une trentaine de navires, sous-marins et aéronefs, jusqu’au 13 octobre à Toulon. Cet exercice de haut niveau vise à qualifier la marine française et ses partenaires pour le prochain tour de Nato Response Force (NRF), une composante maritime qui doit permettre la meilleure réactivité aux marines de l’Otan. Même si elle n’a jamais servi dans des opérations de guerre réelle. La France assurera le commandement de la composante maritime au premier semestre 2018. La force est taillée pour pouvoir assurer son autonomie dans les premières semaines d’une crise, avant les renforts de capacités plus complètes, dans les domaines aéromaritimes, avec la possibilité d’opérations amphibies. Elle met ainsi en lice un porte-aéronefs espagnol (le porte-avions français est indisponible), le Juan Carlos Primero, un BPC français, le Mistral, et une dizaine de frégates, toutes à quai depuis ces derniers jours jusqu’au top départ le samedi 30. Les Varois pourront notamment en voir quelques actions, comme un débarquement à Port-Pothuau prévu le 5 octobre.

LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE 

 

1 –  France : le budget de la défense redresse la barre (RFI, Olivier Fourt)

Le ministère des Armées annonce un budget en hausse à 34,4 millions d’euros, en hausse de près de 5%. « Il marque une augmentation historique des ressources allouées à la Défense après de très faibles augmentations depuis 10 ans et des déflations très importantes au niveau des effectifs depuis 15 ans », mais cette augmentation intervient après une coupe de 850 millions d’Euros en 2017, et alors que 700 millions d’euros sont toujours gelés par le ministère des Finances. Le budget 2018 de la Défense permettra donc tout au plus de « limiter la casse ».

Le budget de la défense reprend des couleurs

Pour l’entourage de la ministre Florence Parly, « c’est le budget de la remontée en puissance ». 1,8 milliard d’euros supplémentaires. Une somme à relativiser toutefois, car au ministère on reconnaît que près de 1 milliard d’euros (996 millions d’euros exactement) seront encore consacrés en 2018 à financer les décisions sécuritaires prises par François Hollande, notamment en avril 2016 aprés les attentats de 2015. Cela concerne essentiellement, la remonté des effectifs de l’armée. « Ce budget permet de ne pas remettre en cause ce qui était prévu avant et c’est important », commente-t-on au ministère.

Interrogations sur les Opex

Pour 2018 se pose toujours la question du financement des opérations extérieures. 650 millions d’euros sont prévus pour l’an prochain, mais la France dépense plutôt de l’ordre de 1 milliard d’euros par an, lorsqu’elle envoie ses troupes combattre en Afrique ou au Moyen-Orient. La barre a donc été remontée pour 2018, et cela va continuer graduellement jusqu’en 2020 avec une provision de 1,1 milliard d’euros, ce qui semble beaucoup plus réaliste. « Mais qui sait quels seront alors nos engagements en 2020 ? », s’interroge un conseiller de Florence Parly. Le ministère des Armées et le ministère des Finances bataillent toujours pour savoir qui payera la facture ? Début septembre, le nouveau chef d’état-major des Armées avait mis en garde contre l’idée de faire supporter aux seules Armées la totalité du coût des opérations extérieures. En principe, la facture est partagée en interministériel.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.rfi.fr/economie/20170927-france-le-budget-defense-redresse-barre

 

2 –  La nouvelle version du service national pourrait être expérimentée dès 2019 (OPEX 360, Laurent Lagneau)

Quand, en mars dernier, Emmanuel Macron proposa de rétablir la conscription, il avait bien insisté sur le caractère « militaire » que devrait avoir le service obligatoire universel d’un mois qu’il entendait alors instaurer. Cette mesure lui avait été inspirée par les généraux Dominique Trinquand et Bertrand Soubelet, auteurs d’une note dans laquelle ils proposait d’établir une « période citoyenne » de deux mois. Dans l’esprit de M. Macron, ce service de seulement un mois devait correspondre à la période des « classes » que les conscrits ont connue jusqu’en 2001. « Les classes, ça durait un mois et généralement, vous ne recroisiez plus la chose militaire le reste de votre service (sic).  Je propose de refaire les classes, ni plus ni moins. C’est pour créer du lien », avait-il expliqué, plus tard, sur les ondes d’Europe 1. Plus de six mois plus tard, il n’est plus question d’un « service militaire » mais d’un « service national », ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Quoi qu’il en soit, la création d’une commission chargée d’étudier les modalités du rétablissement de la conscription a été annoncée le 14 juillet dernier. Et la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, vient de donner des précisions au sujet de cette dernière, en marge de l’université de rentrée du Modem. Depuis l’annonce faite lors de la fête nationale, il y a « eu des rencontres techniques, des demandes aux administrations de faire un point sur les actions déjà mises en place pour la jeunesse », a ainsi indiqué Mme Darrieussecq. « La commission de haut niveau va prendre en charge ce dossier. Nous avons fait des propositions au Premier ministre qui devrait la nommer courant octobre », a-t-elle continué, avant de préciser qu’il s’agira d’y inclure « tous les représentants des ministères concernés, des responsables de la jeunesse, des parlementaires, des personnes qualifiées. » Ensuite, le gouvernement espère que cette commission « puisse remettre ses préconisations au printemps 2018 » pour une posisble « phase d’expérimentation en 2019 », a expliqué Mme Darrieussecq.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.opex360.com/2017/10/01/la-nouvelle-version-du-service-national-pourrait-etre-experimentee-des-2019/

 

3 – Marine : les frégates brestoises changent de visage (le télégramme)

La bascule a commencé dans le monde des frégates anti-sous-marines brestoises. Les deux premières frégates multimissions sont entrées en service. Il ne reste plus que trois frégates d’ancienne génération (F70), appelées à disparaître entre 2020 et 2022. 

Il reste trois frégates anti-sous-marines emblématiques du port militaire brestois. Trois navires au nom prestigieux qui ont vu des milliers de marins s’y succéder depuis la fin des années 80. Plus de 700 marins sont encore affectés sur ces trois navires de premier rang, véritable coeur opérationnel de la Marine nationale à Brest. Mais une page est bel et bien en train de se tourner dans le monde des surfaciers spécialisés dans la traque des sous-marins. Les frégates multimissions (FREMM) Aquitaine et Provence sont arrivées à Brest en 2015 et 2016. Dans le sillage des F 67 (Tourville et De Grasse), les F70 sont également appelées à disparaître en 2020, pour le Primauguet, et 2022, pour le La-Motte-Picquet et le Latouche-Tréville.

 Bretagne et Normandie à suivre

Ces frégates anti-sous-marines ont véritablement fait battre le coeur du port militaire de Brest, avec jusqu’à 300 marins mobilisés à bord des modèles F 67. Sur les F 70 encore en service, ils sont encore 240 à faire tourner des navires lancés entre 1986, pour le Primauguet, et 1990, pour le Latouche-Tréville. Mais gourmandes en carburant et en personnel, les FASM ont fait leur temps et vont être progressivement remplacés par les furtives FREMM. Il faudra attendre la fin 2018 pour voir entrer en service la troisième unité, la Bretagne, pendant que la Normandie devrait compléter le dispositif fin 2019. L’arrivée des frégates multimissions a sensiblement changé la donne sur les quais brestois avec des navires, comme leur nom l’indique, très polyvalents et des organisations plutôt innovantes.

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http://www.letelegramme.fr/finistere/brest/marine-les-fregates-changent-de-visage-06-10-2017-11691402.php?utm_source=rss_telegramme&utm_medium=rss&utm_campaign=rss&xtor=RSS-21

 

INDUSTRIE ET ÉCONOMIE 

 

1 – Sécurité alimentaire et commerce international ( Télos, Antoine Bouët et David Laborde)

Alors que la sécurité alimentaire est depuis longtemps reconnue comme un droit humain universel, on déplore toujours 815 millions de personnes sous-alimentées dans le monde en 2016, soit 38 millions de plus qu’en 2015. Cette augmentation récente semble marquer une halte, si ce n’est un renversement de tendance, dans la dynamique des 20 dernières années qui a vu la part de la population mondiale affectée par la faim passer de 17,5% à 11%, alors même que la globalisation qui a soutenu cette dynamique est remise en question. Historiquement, le commerce international a aidé à réduire l’insécurité alimentaire en connectant les régions structurellement déficitaires aux régions ayant des avantages comparatifs dans l’agriculture. Néanmoins, différentes politiques agricoles tant aux frontières (e.g. droits de douanes) que sur le plan domestique (subventions) ont souvent été des obstacles importants à l’intégration des marchés et des sources de distorsions. Pour que le commerce agricole bénéficie au plus grand nombre, il faut une coopération internationale. Celle-ci a échoué lors de la création du GATT en 1947 lorsque les questions agricoles ont été exclues de toute discipline internationale. Elles ont été réintégrées 50 ans plus tard avec le succès du Cycle de l’Uruguay Round.

Les échecs de la coopération internationale

Cependant, les échos de cet échec initial ont retenti par deux fois depuis le début du IIIème millénaire : (i) d’abord à l’occasion du Cycle de Doha pour le développement, issu des négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), (ii) ensuite au cours de la crise des prix agricoles mondiaux en 2007-2008. (i) Amorcé en novembre 2001, sur fond de participation élargie (164 membres en juillet 2016), ce cycle se proposait de couvrir un vaste ensemble de sujets : agriculture, industrie, services, propriété intellectuelle… Seize ans plus tard, le Cycle de Doha n’est toujours pas achevé. Un résultat positif pourrait néanmoins se traduire par des gains non négligeables, tant pour les pays en développement que pour les autres : production mondiale accrue de produits alimentaires et industriels, création d’infrastructures commerciales plus adaptées et adoption de procédures douanières plus efficaces dans les pays en développement, réduction des protections tarifaires et des effets de distorsion des aides intérieures, élimination des subventions à l’exportation. Tout cela donnerait lieu à un accès amélioré à des produits alimentaires moins chers et à un plus grand bien-être des consommateurs. (ii) Les marchés agricoles internationaux ont enregistré une croissance record de certains prix des produits de base en 2007–2008, ainsi qu’en 2011. Nombre de facteurs ont contribué à cette flambée des prix, laquelle a été exacerbée par des politiques commerciales interventionnistes. De nouvelles restrictions aux exportations, une hausse des taxes à l’exportation et la baisse des tarifs douaniers sur les produits agricoles importés n’ont fait qu’aggraver le choc initial sur les prix agricoles mondiaux. Ces instruments politiques sont inadaptés. Il existe des instruments plus directs, tels que les investissements dans l’offre agricole et alimentaire et la recherche-développement, susceptibles d’aider à redresser les difficultés d’approvisionnement, tandis que les transferts monétaires ou en nature peuvent aider les ménages démunis à faire face à la hausse des prix alimentaires. Dans « Agriculture, Development and the Global Trading System », librement accessible sur le site de l’IFPRI  nous revisitons ces questions en compagnie de 11 auteurs, de manière à proposer une feuille de route concernant les futures négociations et politiques commerciales.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.telos-eu.com/fr/economie/securite-alimentaire-et-commerce-international.html

 

2 – Bruxelles veut contrer les investissements étrangers (chinois surtout) en Europe (La Tribune)

La Commission européenne fera à l’automne des propositions au sujet des investissements étrangers en Europe, alors que l’inquiétude grandit au sujet des acquisitions chinoises, a annoncé samedi la commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager. La Commission européenne fera à l’automne des propositions au sujet des investissements étrangers en Europe, alors que l’inquiétude grandit au sujet des acquisitions chinoises, a annoncé samedi la commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager. « Ces derniers mois, nous avons entendu des inquiétudes au sujet d’investisseurs étrangers -des sociétés souvent détenues par des Etats- prenant le contrôle d’entreprises européennes détenant des technologies clés », a affirmé Mme Vestager lors du forum The European House – Ambrosetti, sorte de mini-Davos à l’italienne qui se tient jusqu’à dimanche à Cernobbio, sur le lac de Côme. « Cette question n’est pas simple. Elle requiert un examen attentif afin de décider comment nous devons agir. Nous sommes en train de travailler sur cette question en ce moment et nous prévoyons de mettre en avant des propositions concrètes cet automne », a-t-elle expliqué. « Parce que les entreprises européennes ont ce qu’il faut pour réussir, notre travail est de mettre en oeuvre les bonnes conditions afin qu’elles puissent donner le maximum de ce potentiel », a encore souligné la commissaire.

Renforcement des règles

L’Italie, la France et l’Allemagne ont demandé récemment à Bruxelles de définir une ligne commune au sujet des investissements venant de pays extérieurs à l’UE. Le 22 août, deux quotidiens italiens, Il Sole 24 Ore et La Stampa révélaient que ces trois pays avaient envoyé une lettre à la Commission le 28 juillet lui demandant de renforcer les règles autorisant les pays de l’Union européenne (UE) à bloquer l’achat d’entreprises européennes par des sociétés étrangères. Celle lettre faisait suite à un autre courrier adressé en février dans lequel Paris, Berlin et Rome voulaient que l’UE limite les investissements étrangers dans les entreprises détenant des technologies de pointe en les soumettant notamment à des règles de réciprocité. Ce document de 10 pages stipulait que les prérogatives européennes seraient renforcées pour toute entreprise ciblée considérée comme stratégique et dans le cas d’OPA financées par des fonds ou organismes publics.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.latribune.fr/economie/international/bruxelles-veut-contrer-les-investissements-etrangers-chinois-surtout-en-europe-748840.html

 

3 – Rafale : la Belgique claque la porte à la France ( La Tribune, Michel Cabirol)

« Nous ne pouvons que constater que les Français ne souhaitent pas participer à la compétition telle que définie par la décision du Conseil des ministres du 17 mars » (lançant l’appel d’offres), a expliqué le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput. (Crédits : Pascal Rossignol)Le ministre de la Défense Steven Vandeput a affirmé mercredi que la France n’avait pas répondu à l’appel d’offres de la Belgique pour l’achat de 34 avions de combat. Selon lui, la France ne souhaite pas participer à la compétition. A Paris, on estime que Bruxelles, qui ne s’est pas encore prononcé sur la proposition de « partenariat approfondi » de la France, n’a pas fermé la porte au Rafale.

C’est une demi-surprise, la France s’est mis hors-jeu en Belgique en ne répondant pas aux règles de l’appel d’offres pour l’acquisition de 34 avions de combat destinés à remplacer les F-16 belges, selon l’agence de presse Belga. Le ministre de la Défense Steven Vandeput a constaté mercredi ce défaut de la France : « je ne vois aucun élément qui n’aurait pas permis à la France de remettre une proposition gouvernementale détaillée conformément à ce qui était demandé dans le RfGP(l’appel d’offres lancé en mars par le ministère de la Défense, ndlr) », a-t-il affirmé en commission de la Défense de la Chambre.

La ministre de la Défense Florence Parly n’a remis « aucune offre de prix, ni aucune réponse n’a été transmise par la France aux 164 questions posées aux candidats dans le RfGP et qui aurait dû constituer, en substance, la proposition gouvernementale attendue », a précisé Steven Vandeput. Il se fonde sur une analyse juridique de la proposition du gouvernement français, elle estime qu’elle n’est pas recevable « car elle n’entre pas dans la procédure de marche public lancé le 17 mars 2017. En conséquence, « nous ne pouvons que constater que les Français ne souhaitent pas participer à la compétition telle que définie par la décision du Conseil des ministres du 17 mars » (lançant l’appel d’offres), a-t-il assuré.

Quid du partenariat approfondi ?

Par ailleurs, le ministre de la Défense a souligné qu’il revenait au gouvernement fédéral dans son ensemble de répondre à une proposition de « partenariat approfondi » formulée début septembre par Paris autour du Rafale. Toutefois, selon le ministre, si le gouvernement continue à « prendre en compte » la proposition des Français, il s’exposerait ainsi à de vives critiques. Cette déclaration laisse donc entendre que l’on se dirige bien vers un rejet de la proposition et, donc, un duel entre le F-35 de l’américain Lockheed Martin et l’Eurofighter Typhoon du consortium européen Eurofighter (BAE Systems, Airbus et Leonardo). Pour autant, au ministère des Armées, on estime que la Belgique, qui ne s’est pas encore prononcée sur la proposition de partenariat approfondi de la France, n’a pas fermé la porte à Paris.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/rafale-la-belgique-claque-la-porte-a-la-france-752851.html

 

GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE 

ET DE  SÉCURITÉ 

 

1 – Comprendre le « soft power » salafiste de l’Arabie saoudite (The Conversation, Mohamed Al-Araoui)

Mohamed-Ali Adraoui est actuellement chercheur Marie Curie à l’Université de Georgetown et celle de Harvard. Il est responsable du groupe de travail « Salafisme, sectarisme et violence » au sein du Panel international sur la sortie de violence. Le Panel international sur la sortie de violence (IPEV) est un projet de la Plateforme Violence et sortie de la violence (FMSH), dirigée par Michel Wieviorka et Jean-Pierre Dozon. La Carnegie Corporation of New York en est le principal soutien.

Au sein d’une arène mondiale censément dominée par le pur intérêt étatique westphalien, le Royaume d’Arabie saoudite détonne depuis sa création en 1932 en revendiquant de défendre une version intransigeante de l’islam ainsi que tout pan de la Oumma, tombant sous domination « impie ». Ce concept désigne la matrie des musulmans au sens spirituel du terme, mais recouvre dans certaines visions de l’islam une portée politique en tant que communauté humaine à défendre voire unifier. Cet État a fait de la promotion de l’orthodoxie salafiste un axe de politique étrangère majeure depuis près d’un siècle, fidèle au pacte fondateur de 1744. Ce dernier a uni en effet les familles Al-Cheikh descendant de Muhammad Ibn Abdel-Wahab – ayant à tort ou raison autorisé à parler de « wahabisme » – et Al-Saoud, dans une quête de réforme puritaine doublée d’une entreprise de conquête politique.

Une défense de l’islam « authentique »

S’il fait écho à des lectures en réalité diversifiées et évolutives de l’héritage des Sages Anciens (al-Salaf al-Salih ou trois premières générations de l’Islam), le salafisme tel que défendu dans le discours des clercs et princes saoudiens est synonyme de rigorisme et d’exclusivisme dans sa prétention à incarner l’islam « authentique ».

Mohamed-Ali Adraoui répond à trois questions clefs sur le salafisme. Fondé sur une alliance entre clercs et princes, les premiers apportent une légitimité et caution religieuse aux seconds, qui sont, en contrepartie chargés de gouverner selon les préceptes religieux et de diffuser l’islam au reste du monde. L’Arabie saoudite a su se ménager une place de choix au sein du système international contemporain, à la nuance de taille près que son prosélytisme historique fait aujourd’hui peser sur son existence un danger considérable. La vision religieuse portée par le royaume se distingue par une double conception du politique. En interne, les clercs, au premier rang desquels le Grand Mufti, demandent au peuple l’obéissance à la monarchie dans le but de préserver l’ordre social. En externe, au contraire, la finalité menée depuis l’après-Seconde Guerre mondiale a été clairement de se protéger des idéologies séculières, nationaliste, communiste et démocratique et de soutenir les causes impliquant des peuples musulmans. C’est donc la combinaison d’un salafisme légitimiste sur le plan domestique et concurrençant les autres courants politiques et religieux dans le monde musulman qui caractérise le positionnement saoudien depuis plusieurs décennies.

 Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://theconversation.com/comprendre-le-soft-power-salafiste-de-larabie-saoudite-84308

 

2 – Policiers/gendarmes : vers une nouvelle guerre des polices ? (Causeur, Aurélien Marq)

Entre mauvaises conditions de travail et provocations, la tension monte entre syndicats de police et de gendarmerie

Policiers et gendarmes ont les mêmes ennemis, et sont dans une large mesure confrontés aux mêmes difficultés. Pour autant, au sein de la gendarmerie l’exaspération monte face à certaines attitudes de la police nationale, et plus particulièrement de ses syndicats. Si le gouvernement n’en prend pas rapidement la mesure, il est à craindre que les militaires ne décident d’adopter les mêmes méthodes que les organisations syndicales pour se faire entendre, ce qui à terme ne pourrait que nuire à l’efficacité de nos forces de sécurité intérieure. Bien évidemment, les revendications portées par les syndicats des fonctionnaires de police sont, pour certaines d’entre elles, parfaitement légitimes. Bien évidemment aussi, le quotidien de nos policiers est souvent rude, et parfois même ils sont contraints d’exercer leur profession dans des conditions inadmissibles : agressions physiques et verbales, lieux de travail dégradés, difficultés personnelles (le problème du logement des jeunes policiers affectés à Paris, par exemple), ou réponse pénale d’une efficacité plus que discutable.

La gendarmerie n’est pas une « sous-police »

A titre d’exemple, les attaques dont des fonctionnaires de police ont été victimes quai de Valmy ou à La Grande Borne sont des actes aussi odieux que lâches, qui ne doivent être tolérés sous aucun prétexte. Tout aussi intolérable, d’ailleurs, est l’attitude de prétendus « intellectuels » qui entreprennent de défendre les incendiaires, ce qu’a fort bien dénoncé Jean-Paul Brighelli. N’en déplaise à certains, une société privée de ses forces de sécurité intérieure – ou dont celles-ci seraient privées des moyens humains, matériels ou légaux d’agir – ne serait pas une utopie libertaire, mais un chaos d’une sauvagerie terrifiante. Entre pillards et seigneurs de la guerre, du repli des Légions romaines aux Écorcheurs en passant par la révolte d’An Lushan, la loi de la jungle n’a rien de désirable. Ces problèmes bien réels, et dont la plupart sont communs à la police et à la gendarmerie, ne doivent pas interdire pour autant l’exercice d’un minimum d’esprit critique, en l’occurrence au sujet des déséquilibres persistants entre ces deux institutions. En effet, les dernières semaines ont mis en évidence de manière presque caricaturale l’irrecevabilité d’un certain discours, trop souvent porté par les organisations syndicales de la police, et qui tendrait à faire de la gendarmerie une sorte de « sous-police », tout juste bonne à siffler au bord des routes ou à patrouiller dans de calmes campagnes pendant que les policiers, eux, combattraient les vrais criminels et les terroristes.

Les gendarmes ne sont pas mieux lotis

Pire, ces clichés – totalement faux, s’il est besoin de le préciser – sont parfois implicitement validés dans l’esprit de nos concitoyens par des responsables politiques qui, sans forcément les relayer, s’abstiennent de les démentir afin de ne pas contrarier les syndicats. Quand le ministre de l’Intérieur déclare au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, au sujet de l’immobilier, vouloir « mettre à niveau la police par rapport par exemple à l’effort qui a été fait dans la gendarmerie », il laisse croire que les gendarmes seraient mieux lotis, ce qui est loin d’être vrai. Il oublie que, contrairement aux commissariats, les casernes ne sont pas seulement des lieux de travail mais aussi des lieux de vie, où les militaires ont l’obligation de résider avec leurs familles. Or, trop souvent encore et notamment dans le parc immobilier domanial, les logements des gendarmes ne respectent même pas les normes pourtant minimales des HLM.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.causeur.fr/securite-guerre-police-gendarmerie-syndicats-147043

 

3 – De la Catalogne au Kurdistan : un « droit à l’Etat » ? (Iris, Béligh Nabil)

Soudan du Sud, Ecosse, Kurdistan, Catalogne, … Malgré l’éventuelle contestation de leur légalité ou légitimité, l’organisation de référendums d’autodétermination se succèdent. Au-delà de leurs résultats respectifs, chacune de ces consultations s’inscrit dans un contexte historique et (géo)politique propre. Elles reposent néanmoins sur un fondement commun : la revendication d’un « droit à l’État » par des nations autoproclamées en quête d’émancipation. Pourtant, un tel droit est loin d’être acquis.

L’attractivité des nations pour l’organisation étatique

Apparu en Europe occidentale, à la fin de la féodalité (entre le XVᵉ et le XVIᵉ siècle), l’État s’est imposé comme la forme d’organisation politique des sociétés modernes. Dans l’Europe du XIXe siècle, le principe des nationalités (c’est-à-dire la revendication des peuples dotés d’une conscience nationale à se constituer en État) a motivé la création d’une série de nouveaux États. Le XXᵉ siècle a vu la croissance exponentielle d’États nés de l’éclatement des empires multinationaux (ottoman, austro-hongrois, etc.), des empires coloniaux (vagues successives de décolonisation qui ont touché l’Afrique et l’Asie) et de la dislocation d’États multinationaux (URSS, Yougoslavie, Tchécoslovaquie, etc.). D’une cinquantaine d’États au début du XXᵉ siècle, on est passé à un peu moins de 200 États au début du XXIᵉ siècle, dont une trentaine sont nés au cours des trente dernières années. Les Nations unies comptent aujourd’hui 193 Etats membres, alors qu’ils n’étaient que 51 pays à la création de l’organisation en 1945. Aujourd’hui, la tendance au séparatisme demeure, y compris en Europe, et les nouvelles revendications nationales visent l’accession à la condition étatique.

La revendication d’un « droit à l’État »

Alors que le principe des nationalités a été au cœur de la dislocation des empires multiethniques (Autriche-Hongrie, Empire ottoman), il prend la forme tout au long du XXe siècle du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » face aux empires coloniaux européens (qui s’étendent en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie), invoqué par des mouvements de libération nationale qui se placent dans la lignée des déclarations d’indépendance des États-Unis en 1776, et de celles qui ont traversé l’Amérique latine au début du XIXᵉ siècle. Conséquence juridique du principe des nationalités, le droit à l’autodétermination consacré par la Charte des Nations-Unies a justifié la création des États nés à la suite des vagues successives de décolonisation. Utilisé comme fondement juridique du droit des peuples colonisés à l’indépendance, il a abouti à la multiplication des États nationaux. Or « l’autodétermination » des peuples/minorités, invoquée notamment au nom du « principe de nationalité », aboutit en règle générale à un « droit à l’État » signifiant un « droit à la sécession » contre un État existant (exemples topiques du démembrement des Empires multinationaux austro-hongrois et ottoman après la Première guerre mondiale).

Les Etats sont rétifs à l’idée du « droit à l’État »

Le droit international a une prétention à régir la création (juridique et non factuelle) d’un nouvel État, autour de critères objectifs ou éléments constitutifs qui relèvent de l’analyse descriptive : « une collectivité qui se compose d’un territoire et d’une population soumis à un pouvoir politique organisé » (1er avis du 29 novembre 1991 de la Commission d’arbitrage pour la paix en ex-Yougoslavie). Si la formation objective de l’État (catalan ou du Kurdistan) dépend de la réunion de ces trois conditions nécessaires – et fortement interdépendantes –, mais son existence internationale effective est liée à une dimension plus subjective. L’existence effective de l’État (son opposabilité à l’ensemble des autres sujets de droit international) demeure en effet purement théorique si elle ne s’accompagne pas d’une réaction diplomatique des États tiers : l’acte unilatéral, discrétionnaire, de reconnaissance. Certes, selon les termes de l’article 1er, §2 de la Charte des Nations Unies, l’ONU a notamment pour but de « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ». Il n’empêche, les États et les organisations internationales sont en général rétifs à l’idée de consacrer un véritable « droit à l’État ». Une application effective systématique du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » est exclue, car elle serait synonyme de déstabilisation de l’ordre (inter)national. L’Europe n’échappe pas à cette règle : la légitimité des revendications autonomistes voire indépendantistes (en Catalogne, mais aussi en Flandre, en Corse, au Pays-Basque, etc.) est contestée par l’Union européenne comme par ses Etats membres. Une « contagion séparatiste » ouvrirait la voie à un risque de fragmentation d’un espace européen en quête d’intégration… La « communauté internationale » demeure un club fermé sur elle-même, peu encline à intégrer de nouveaux membres. Du reste, il n’existe pas d’organe centralisant l’obtention de la qualité d’État. Chaque sujet de droit international (États et organisations internationales) choisit unilatéralement de considérer la création d’un État. En attestent les réactions diplomatiques (négatifs) aux référendums catalan et kurde, cette condition de la reconnaissance représente un obstacle majeur à la création d’un État souverain dans chacun de ces cas. Le défaut de reconnaissance internationale place l’État autoproclamé dans une situation d’État « virtuel » dans l’incapacité d’entretenir des rapports de droit avec les autres États sur la scène internationale, par exemple en adhérant à une organisation internationale (cas problématique de l’Union européenne pour la Catalogne). L’absence de reconnaissance internationale d’entités ayant une existence de facto crée des « États fantômes » (King et Byman, 2012), sortes de « quasi-États » susceptibles d’être définis comme des entités politiques ayant formellement déclaré leur indépendance, qu’elles exercent sur une majeure partie du territoire revendiqué et disposant d’institutions publiques (Caspersen, 2012).

***
Deux remarques en guise de conclusion :

  • Si des nations sans État existent (exemple de la Palestine), des États formés de plusieurs nations aussi (avenir d’Israël ?). L’État plurinational – conçu dans un cadre fédéral – est un modèle d’organisation alternatif à l’État-nation unitaire ou même régional (cas de l’Espagne), dès lors que ce dernier s’avère incapable d’inclure sa dimension pluraliste dans le champ de sa société politique.
  • Loin du discours décliniste sur la « fin de l’État », ce modèle continue d’exercer un puissant pouvoir d’attraction. Malgré la multiplication des signaux annonciateurs d’un monde post-étatique, les peuples, eux, n’ont pas encore décidé de sortir l’État de l’Histoire.

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