• ACTUALITÉS INTERNATIONALES
  • LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
  • INDUSTRIE ET ÉCONOMIE
  • GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ

 Jacques Raimond

  • ACTUALITÉS INTERNATIONALES :
  1. L’introuvable Europe de la défense
  2. Le Proche-Orient après la dé-certification – une perspective française
  3. Kim Jong-Un, maître de la dissuasion
  • LES ENJEUX DE LA DEFENSE FRANÇAISE :
  1. Face au durcissement des combats, quel modèle d’armée ?
  2. La tentation civilo-militaire
  3. Près de 36000 nautiques parcourus par le Beautemps-Beaupré, en mission hydrographique
  • INDUSTRIE ET ÉCONOMIE :
  1. Les laissés pour compte de la mondialisation
  2. Londres et Paris lancent un programme d’échange de start-up
  3. L’indépendance, une revendication de riches ?
  • GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ :
  1. La Corée du Nord maîtrise les technologies qui permettent de toucher l’Europe
  2. L’Afrique est-elle rongée par les guerres ethniques ?
  3. Xi Jinping, maître incontesté d’une nouvelle ère chinoise

 

 

ACTUALITÉS INTERNATIONALES

 

1 – L’introuvable Europe de la défense ( Les Echos, Bruno Alomar)

LE CERCLE/POINT DE VUE – Avion de transport militaire A400M, brigade franco-allemande, Agence européenne de défense : le bilan de l’Europe est désastreux, mais les obstacles doivent inciter à l’humilité, au pragmatisme et à la détermination.Le projet d’Europe de la défense, arlésienne depuis l’échec de la Communauté européenne de défense (CED), le 30 août 1954, est à nouveau à l’ordre du jour. Naturellement, les déclarations récentes des autorités suscitent le scepticisme. En matière de défense, le bilan récent de l’Europe est désastreux. Qu’on en juge. La brigade franco-allemande est un échec patent. L’avion A400M est un modèle de ce qu’il ne faut pas faire sur la gestion d’un grand programme d’armement. L’Agence européenne de défense est une coquille vide. Les atermoiements des uns et des autres quand il s’est agi pour la France de solliciter de ses partenaires un soutien logistique dans la guerre qu’elle livre dans la bande sahélo-saharienne ont laissé des traces. On pourrait continuer.

Des choix diamétralement opposés

La France, conformément à ses responsabilités géopolitiques, a un modèle d’armée complet, capable de mener des opérations à tous les niveaux du spectre (de l’expédition à la dissuasion nucléaire). L’Allemagne – comme toute l’Europe -, sourde au retour du tragique, ne se pense, elle, que comme une puissance civile, mue par les/ses seuls intérêts économiques. L’Allemagne a refusé quasiment toute intervention extérieure et s’est cantonnée à un modèle d’armée très guerre froide Cette différence fondamentale d’approche s’est illustrée de manière répétée. Ainsi, l’Allemagne a refusé quasiment toute intervention extérieure et s’est cantonnée à un modèle d’armée très « guerre froide ». Que l’on songe, dans le domaine de l’artillerie, au choix diamétralement opposé entre la France, qui a choisi l’artillerie sur châssis de camion pour disposer d’une plus grande maniabilité des terrains difficiles (Afrique, Moyen-Orient), et l’Allemagne, qui a conservé une pièce sur châssis blindé (le PzH 2000) typée guerre froide.

Domination américaine

A l’exception de la France, tous les pays européens, mis à part le Royaume-Uni, ont abdiqué leur sécurité ultime aux Etats-Unis. Cette réalité, qui déteint sur tout le projet européen, se constate à tous niveaux. L’aviation militaire en est un exemple éloquent. Les partenaires de premier niveau (Royaume-Uni, Italie) du F-35 américain ayant participé au développement de certaines parties de l’appareil, les crédits qui auraient pu être alloués à la conception d’un successeur à l’Eurofighter ont été siphonnés en amont. Il en résulte un vide générationnel en termes d’avion de combat européen.

Dans ce contexte, alors que les industriels réfléchissent à une version modernisée du Rafale, et malgré les déclarations récentes, l’Allemagne, qui devra bientôt moderniser sa flotte de Tornados, reste tentée d’acheter américain, voire y sera contrainte pour remplir la mission nucléaire de l’Otan, les Etats-Unis refusant l’intégration de leur bombe sur tout avion non américain. Ce serait renoncer à toute idée d’indépendance militaire aérienne européenne.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/030766299622-lintrouvable-europe-de-la-defense-2124522.php

 

2 –  Le Proche-Orient après la dé-certification – une perspective française ( Institut Montaigne, Michel Duclos)

Nucléaire iranien : quelles sont les conséquences du volte-face de Donald Trump sur l’accord de Vienne ? Quel rôle peut jouer la France ? Une période d’incertitudes s’ouvre dans les relations internationales. Analyse de Michel Duclos, ancien ambassadeur et conseiller spécial de l’Institut Montaigne.

Après des mois de réflexion, Donald Trump a annoncé, vendredi 13 octobre, la « non-certification » de l’accord sur le nucléaire iranien, appelé « Plan d’action conjoint » (Joint Comprehensive Plan of Action, JCPOA). Cet accord, qui a été signé le 14 juillet 2015 entre la république islamique et les puissances du P5 + 1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, plus l’Allemagne), vise à empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique.

La France a joué un rôle significatif dans les négociations qui ont conduit au Plan d’action conjoint avec l’Iran (JCPOA). Sur le fond, elle était partisane d’un « accord robuste ». Sur la méthode, elle était préoccupée par la tendance de l’administration Obama à fermer les yeux sur la politique régionale de l’Iran pour maximiser les chances d’un accord sur le nucléaire. Cela ne veut pas dire que les Français souhaitaient inclure les questions régionales ou le balistique dans la négociation. Ils ont vite admis que ces sujets devaient, pour des raisons d’efficacité, rester séparés. Ils pensaient simplement que la négociation sur le nucléaire ne devait pas empêcher par ailleurs de contrer les actions de l’Iran dans la région, et notamment en Syrie. Deux ans plus tard, le même type de dilemme se trouve toujours devant nous.

Le bilan régional de l’accord de Vienne.

Les Français n’ont jamais cru à la valeur « transformationnelle » du JCPOA. Ils ne pensaient pas du tout que l’accord pourrait conduire à plus de modération de la part de l’Iran sur le plan régional. Ils redoutaient même l’inverse, estimant que pour rallier l’aile sécuritaire de l’accord, les éléments modérés du régime seraient contraints de laisser les mains encore plus libres aux Gardiens de la Révolution islamique et à leurs épigones. C’est au fond à peu près ce qui s’est passé – d’autant plus que les choix des Etats-Unis ont facilité la politique iranienne. L’administration Obama a concentré toute son attention sur la guerre contre Daesh. En Irak, elle a coopté les milices d’obédience iranienne pour resserrer l’étau autour de Mossoul et libérer la ville de Daesh. En Syrie, elle a perdu beaucoup de temps en vaines négociations avec la Russie et limité son action à l’offensive contre Raqqa, achevant au passage d’antagoniser la Turquie par son soutien aux forces kurdes syriennes.

Il est en réalité un peu trompeur de parler d’ »actions déstabilisatrices » de l’Iran dans la région ou d’ « expansionnisme chiite ». Au cours des années, nous avons en réalité assisté à la création systématique d’une zone d’influence. L’Iran a avancé ses pions en exploitant le chaos provoqué par la faiblesse des Etats du Levant, la montée sanglante du djihadisme, et le vide de pouvoir laissé par le repli, au moins relatif, américain.

L’Iran a-t-il obéi à des motivations défensives ou à un grand dessein de type « construction d’empire » ? On pourrait en débattre sans fin. Le fait est que dans une vaste zone allant de l’Afghanistan au Liban, et parallèlement à l’émergence d’un espace de libre circulation des djihadistes sunnites, s’est mise en place une “internationale” des milices chiites, composée de plus modestes milices incluant les groupes armés irakien, afghan et pakistanais. Ces dernières sont constituées sur le modèle du Hezbollah libanais, bénéficiant d’une doctrine d’emploi, d’entraînement et d’équipement largement standardisés. Elles répondent au commandement supérieur des Gardiens de la Révolution islamique. Ces milices ne sont pas seulement des opérateurs militaires, mais aussi des agents politiques. Le Hezbollah joue avec brio le rôle de marionnettiste pour l’Etat fantôme libanais. Les Unités de mobilisation populaire ont vocation à jouer un rôle similaire en Irak. En Syrie, le réservoir de miliciens locaux, vraiment fiables du point de vue de Téhéran, est limité. Les stratèges iraniens sont donc obligés de faire appel à de nombreuses recrues afghanes, irakiennes ou pakistanaises, d’engager des forces proprement iraniennes, de compter sur l’appui aérien russe et d’encourager Assad dans sa politique de transferts de populations à caractère ethnico-confessionnel.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.institutmontaigne.org/blog/le-proche-orient-apres-la-de-certification-une-perspective-francaise

 

3 – Kim Jong-Un, maître de la dissuasion (Boulevard extérieur, Daniel Vernet)

La Corée du nord a procédé, le 3 septembre, à un essai nucléaire souterrain dont les experts étrangers se demandent s’il s’agit d’une bombe H, comme l’affirme Pyongyang, ou d’un engin intermédiaire entre la bombe atomique et une charge à hydrogène. C’est le sixième essai nucléaire nord-coréen depuis 2006. Kim Jong-un répond ainsi aux sanctions de la communauté internationale qui a voté plusieurs résolutions au Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le programme militaire nord-coréen. Washington n’exclut pas de recourir aux armes nucléaires pour dissuader une attaque de la part du régime communiste nord-coréen. Avec ses costumes stalino-maoïste, sa coiffure improbable et ses philippiques sorties d’un temps où l’ennemi de classe était une « vipère lubrique », le jeune président nord-coréen – il n’a que 34 ans dont quelques-uns passés dans un collège suisse – fait figure de dangereux extravagant dans la politique internationale. Mais la manière dont Kim Jong-un a, après son grand-père Kim Il-sun, fondateur de la dynastie, et son père Kim Jong-il, assis son pouvoir dans le dernier pays véritablement communiste de la planète, montre qu’il est un froid calculateur.  Sa gestion de la crise qu’il a lui-même déclenchée au début de cet été avec des tirs de missiles balistiques est la preuve d’une parfaite maîtrise de la stratégie de la tension. La question est de savoir s’il connait suffisamment les codes de la dissuasion pour que la montée aux extrêmes ne débouche pas sur la guerre nucléaire. L’essai d’une charge thermonucléaire (bombe H) du 3 septembre est le dernier pas en date d’une campagne commencée il y a deux mois. En juillet, la Corée du nord a lancé deux missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) de type Hwasong-14. Le premier pouvait frapper l’Alaska. Le deuxième, d’une portée d’environ 10 000 km, était théoriquement capable d’atteindre les côtes californiennes, voire la ville de Chicago. Fort de cette capacité supposée, Kim Jong-un a menacé de lancer un missile sur la base américaine de Guam si les Etats-Unis menaient des manœuvres militaires communes avec la Corée du sud comme ils le font traditionnellement chaque année au mois d’août.

Un missile au-dessus du Japon

Conscient sans doute qu’une telle diatribe revenait à s’en prendre directement aux Etats-Unis, le dictateur nord-coréen a corrigé le tir : il lancerait ses fusées « autour » de l’île de Guam. Les manœuvres américano-sud-coréennes ont eu lieu et Kim Jong-un n’en a rien fait mais il a tenu à souligner que ses menaces n’étaient pas que des gesticulations en envoyant un missile à moyenne portée qui est passé au-dessus du Japon. Un geste pour le moins inamical à l’égard d’un allié de Washington dans la région. L’essai d’une bombe H, s’il est confirmé qu’il s’agit bien d’un engin thermonucléaire, est une étape supplémentaire. Il ne change rien fondamentalement dans la situation déjà très tendue autour de la péninsule coréenne mais il constitue un pas de plus du régime communiste vers le statut de puissance nucléaire. A court terme, il est une réponse au renforcement des sanctions voté à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, aux rodomontades de Donald Trump et aux pressions de Pékin.

La miniaturisation réussie ?

Pour être vraiment opérationnelle, la bombe nord-coréenne devrait être miniaturisée afin de pouvoir être montée sur un missile balistique. Pyongyang en est-il arrivé à ce stade ? Les avis des experts divergent. Cependant il suffit que la Corée du nord réussisse à le faire croire pour que l’effet dissuasif soit atteint. Tout laisse à penser que de nouveaux essais auront lieu à brève échéance pour convaincre le monde entier que le pays est entré dans le club des puissances nucléaires. L’objectif de Kim Jong-un n’est pas de lancer une première frappe sur des objectifs américains. Il sait que les représailles rayeraient son régime de la carte. La possession de l’arme nucléaire apparaît pour lui, comme pour ses prédécesseurs, comme une assurance-vie, une garantie que son pouvoir et son système politique ne seront pas subvertis par la force. Il a médité les précédents de Saddam Hussein et de Kadhafi. Tous les deux ont été balayés parce qu’ils avaient renoncé à l’arme nucléaire.

Toutes les options sur la table

Plus Kim Jong-un enregistre de progrès dans son programme militaire, plus il sera difficile pour la communauté internationale qui condamne la prolifération nucléaire d’empêcher le dirigeant nord- coréen d’arriver à ses fins. « Le dialogue n’est pas une réponse », a déclaré Donald Trump après avoir brandi « le feu et la furie » au-dessus de la tête du troisième des Kim. Toutes les options sont sur la table, affirment les stratèges américains – ce qui est la phrase convenue dans ces cas-là —, tout en sachant que le temps d’une frappe « chirurgicale » sur les installations nucléaires nord-coréennes est sans doute passé. 

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https://www.boulevard-exterieur.com/Kim-Jong-un-maitre-de-la-dissuasion.html

 

LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE 

 

1 – Face au durcissement des combats, quel modèle d’armée ? (Le Monde diplomatique, Philippe leymarie)

Même s’il faut faire la part des choses en ces temps de débats budgétaires — où chacun cherche à valoriser ses actions et à plaider pour le financement impérieux de ses projets —, tous, du président aux chefs militaires, évoquent ces temps-ci, un monde de plus en plus « imprévisible », un « durcissement » des armes et des affrontements, et même la menace qui redeviendrait plausible d’une « déflagration majeure » : le tout nécessitant, pour un pays comme la France, de se prémunir contre toute « surprise stratégique », et de ne pas renoncer au « modèle d’armée complet » qui est encore le sien. Mais tout juste…

 Le « champ de menaces s’élargit », estime ainsi le général Jean-Pierre Bosser, qui commande l’armée de terre française — de loin la plus nombreuse : 112 500 personnels ( contre 41 160 dans l’armée de l’air, 35 550 dans la marine, etc.). Cette armée est en voie de réorganisation (dans le cadre du plan pluri-annuel « Au contact »), mais aussi de renforcement (avec la création d’une trentaine d’unités nouvelles, deux ans après les attentats et les décisions d’augmenter de 11 000 hommes les effectifs) : elle « aura retrouvé à l’été 2018 le niveau d’entraînement d’avant 2015 », se réjouit le général Bosser, pour qui les campagnes annuelles de recrutement (13 000 engagements cette année) se déroulent mieux que pour d’autres armées. Mais, déjà confrontées depuis des années à un « ennemi hybride » dans la bande sahélo-saharienne (BSS), ses forces font face en outre à une « menace irrégulière », avec le terrorisme sur le territoire national (1), à quoi s’ajoute désormais une « menace conventionnelle » dans les pays baltes.

Capacité à durer

Indices pour le général du « durcissement » des conditions d’engagement de ses hommes : depuis le début de l’année, trois militaires de l’armée de terre tués, soixante-dix blessés, plus de vingt véhicules détruits. Dans la BSS, dit-il, « c’est une IED [engin explosif improvisé] par semaine, souvent à double charge », dans un climat qui ressemble de plus en plus à l’Afghanistan, mais sur une échelle « vaste comme l’Europe », qui impose un « éparpillement » également générateur de tensions. Pour le général Bosser, l’armée française doit conserver et étendre sa « capacité à durer » et à « supporter les pertes », à la différence de certains de ses partenaires. Mais doit aussi être équipée en conséquence, notamment dans tout ce qui est « seuil critique », et qui a été identifié comme tel : par exemple les pistolets automatiques (qui ont cinquante ans d’âge, mais dont il a fallu une nouvelle fois différer le renouvellement), les ponts de franchissement (plus que 200 mètres en magasin, à peine de quoi sauvegarder un minimum de savoir-faire), des déficits dans l’artillerie ou dans l’aéro-combat, un manque de véhicules militarisés pour les patrouilleurs de Sentinelle (transportés sur des Kangoo louées dans le civil), etc.

Été chaud

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ce haut responsable militaire préfère « capitaliser » sur « l’ambition forte du président de la République », qui veut que la France mettre en œuvre « la première armée européenne ». Mais l’été a quelque peu échaudé le petit monde de la défense :

  • un chef d’état-major général démissionnaire-démissionné (le général de Villiers, en juillet), par un nouveau président sans culture militaire, mais cherchant à s’imposer à la tête des armées (« Je suis votre chef ») ;
  • une valse des responsables, avec un nouveau chef d’état-major général (François Lecointre), un nouveau délégué général pour l’armement (Joël Barre), de nouveaux patrons à la tête des services de renseignement, etc. ; 
  • un chef d’état-major particulier du président, chef des armées, légèrement rabaissé dans l’ordre protocolaire (l’amiral Bernard Rogel), passé du 2e au 3e rang, mais désormais derrière le secrétaire général et le directeur de cabinet (2) ;
  • un engagement d’augmenter le budget militaire de 1,8 milliard d’euros pour 2018, et la promesse de tenir une trajectoire de montée jusqu’à 2 % de PIB — prôné par l’OTAN —, mais une amputation de dernière minute de 800 millions au titre du financement des opérations extérieures, pour boucler le budget rectificatif pour 2017 ;
  • des perquisitions à la mi-octobre au Centre du soutien des opérations et des acheminements (CSOA), dans le cadre d’une enquête sur les engagements pris par les armées sans appels d’offre auprès de transporteurs privés étrangers (Ukraine, Russie), pour les transferts de matériels urgents lors d’opérations extérieures ;
  • le souhait de l’exécutif de « civilianiser » certains hauts postes de soutien, au CSOA, au Commissariat, voire aux services de Maintien en condition opérationnelle (MCO), alors que les militaires ont le sentiment d’avoir déjà perdu la main ces dernières années sur la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), la direction des relations internationales et de la stratégie (DRIS), la délégation générale pour l’armement (DGA), etc. — au point que notre confrère Philippe Chapleau, dans Ouest-France, se demande « si la strapontinisation ne guette pas la haute hiérarchie militaire »(20 octobre 2017).

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://blog.mondediplo.net/2017-10-26-Face-au-durcissement-des-combats-quel-modele-d

 

2 –  La tentation civilo-militaire (IRIS, François-Xavier Delmonteil, docteur de l’école polytechnique))

Si la relation de cause à effet reste encore à préciser, le changement climatique semble participer d’une accélération et d’une aggravation des catastrophes naturelles. Les organisations de secours doivent ainsi répondre à des besoins accrus en termes d’assistance aux populations et être en capacité d’intervenir sur des terrains opérationnels de plus en plus difficiles, ce qui requière un panel de moyens et de compétences de plus en plus large. Dans ce contexte, on assiste à une multiplication du nombre d’acteurs de secours sur les théâtres humanitaires : des organisations non gouvernementales, des organisations internationales et des acteurs de secours publics. Cependant, les acteurs civils sont de plus en plus confrontés à des situations de chaos qui requièrent des moyens d’intervention considérables. Les États sont ainsi régulièrement contraints de faire appel aux capacités opérationnelles des armées pour assurer le déploiement dans l’urgence de l’aide humanitaire, donnant naissance à des espaces de collaboration civilo-militaire ou CIMIC. Si la conjugaison de moyens semble à première vue porteuse de promesses du point de vue de l’efficacité et de la rapidité de l’assistance aux populations, l’idée d’un rapprochement entre ces deux communautés d’acteurs pose aussi un certain nombre de problèmes.

Le choix de la collaboration civilo-militaire pour une plus grande efficacité des interventions humanitaires

L’offre de secours est constituée d’un ensemble d’acteurs spécialisés dans l’assistance aux territoires et aux populations dans le besoin. La taille et la diversité de cette communauté d’acteurs se sont fortement accrues pour répondre à l’amplification des catastrophes (Blecken et Hellingrath, 2008 ; Kovács et Spens, 2010). Hodges (2000) parle de l’aspect multi-organisationnel de la réponse aux catastrophes. Dans ce contexte, la littérature montre l’importance de la collaboration et de la coordination entre tous ces acteurs de secours afin d’assurer une réponse efficace au niveau global. En particulier, ces acteurs peuvent être séparés en deux grandes catégories : des acteurs de secours civils et des acteurs de secours militaires.

Les acteurs de secours civils

En réponse à un évènement catastrophique, trois grands groupes d’acteurs civils vont se mobiliser (Pettit et Beresford, 2005 ; Sheu, 2010). Le premier groupe est constitué d’organisations non gouvernementales (ONG). Celles-ci peuvent être généralistes (par exemple, Oxfam ou Care) ou plus spécialisées dans certains domaines comme l’aide médicale (par exemple, Médecins sans frontières ou Médecins du monde), la lutte contre la faim (par exemple, Action Contre la Faim) ou le soutien technique (par exemple, Télécoms sans frontières). Le second groupe est constitué d’organisations internationales (OI) telles que l’Organisation des Nations Unies (ONU) (par exemple, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires[1] (BCAH), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) ou l’Organisation mondiale de la santé (OMS)), la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge (FICR) et la Banque mondiale. Celles-ci disposent de ressources financières, humaines, et matérielles importantes leur permettant de fournir une assistance à la fois globale et plus spécialisée dans certains domaines. Enfin, le troisième groupe est constitué d’organisations publiques comme la sécurité civile ou les ambassades qui ont également mis en place des outils de gestion de crise visant à faciliter l’aide aux victimes.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.iris-france.org/101454-la-tentation-civilo-militaire/

 

3 – Près de 36000 nautiques parcourus par le Beautemps-Beaupré, en mission hydrographique (Défense, SIRPA Marine)

Parti le 15 janvier dernier de Brest, le Bâtiment hydrographique et océanographique (BHO) Beautemps-Beaupré rentre prochainement à son port-base après un déploiement de 9 mois en océan Indien. Au terme de cette mission, le bâtiment hydrographique et océanographique a travaillé dans le golfe Arabo-Persique, dans le Sud de l’océan Indien et dans les approches de Djibouti et aura parcouru près de 66 000 kilomètres. Au total, 2 téraoctets de données ont été recueillis par le Groupe hydrographique et océanographique de l’Atlantique. Les travaux réalisés répondent à deux grands objectifs : améliorer la sécurité de la navigation et contribuer à la fonction stratégique « connaissance et anticipation ». L’analyse de ces données nécessite un an et demi de traitement précis pour que le Shom les publie dans les différents produits qu’il diffuse, notamment les cartes et instructions nautiques.

Certains de ces levés sont effectués dans les eaux territoriales des pays rencontrés. Cela fait alors l’objet d’autorisations particulières et les données sont alors transmises aux autorités locales. Cette action concrète permet de démontrer le savoir-faire français dans le domaine de l’hydrographie et l’océanographie.

Souveraineté et action de l’Etat en mer

Au cours de sa mission, le Beautemps-Beaupré a également conduit des actions relevant de l’action de l’État en mer. Il a ainsi réalisé trois contrôles de police des pêches sur le banc du Geyser (récif situé dans le canal du Mozambique, dans la zone économique exclusive française). En plus des travaux hydrographiques réalisés à Mayotte et aux îles Glorieuses, la présence du Beautemps-Beaupré permet à la France d’affirmer sa souveraineté sur ses territoires de la zone Sud de l’océan Indien.

Relève d’équipages

Cette mission a duré 285 jours pour un total de 208 jours de mer. Deux équipages se sont relayés pour exploiter le Beautemps-Beaupré au maximum de ses capacités. Ainsi, l’équipage B a assuré la première et la dernière partie (de janvier à mars puis d’août à octobre) tandis que l’équipage A s’est chargé de la deuxième partie (d’avril à juillet). Parti en hiver de Brest, le Beautemps-Beaupré a sillonné les mers : des détroits stratégiquesd’Ormuz ou Bab El Mandeb au lagon paisible des Glorieuses, du climat vivifiant océanique à la chaleur écrasante de l’Afrique de l’Est et du golfe persique. Les marins du Beautemps-Beaupré reviennent à Brest, avec le sentiment d’avoir conduit une mission riche et variée.Une cure de jouvence Après cette navigation riche et dense, les deux équipages du bâtiment seront à pied d’œuvre, dès le 6 novembre 2017, face à un défi majeur : réussir l’arrêt technique de mi-vie. Pendant trois mois et demi, les nombreuses modernisations et maintenances majeures des équipements de ce bâtiment permettront de garantir un emploi optimal du Beautemps-Beaupré pendant les 15 prochaines années.

Focus sur le SHOM

Le SHOM, héritier du premier service hydrographique officiel au monde (1720) est un établissement public administratif (EPA) sous tutelle du ministère des Armées. Il est l’opérateur public pour l’information géographique maritime et littorale de référence. Il a pour mission de connaître et décrire l’environnement physique marin dans ses relations avec l’atmosphère, avec les fonds marins et les zones littorales, d’en prévoir l’évolution et d’assurer la diffusion des informations correspondantes.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.defense.gouv.fr/marine/actu-marine/pres-de-36-000-nautiques-parcourus-par-le-beautemps-beaupre-en-mission-hydrographique

 

INDUSTRIE ET ÉCONOMIE

 

1 – Les laissés pour compte de la mondialisation (The Economist) 

La mondialisation a marginalisé de nombreuses régions dans les pays développés

Même avant le désastre, Scranton n’avait pas connu un siècle très favorable. En 1902, la Lackawanna Steel Company avait quitté le nord-est de la Pennsylvanie à la recherche d’un accès aux moyens de transport plus facile et d’une main-d’œuvre plus docile. La zone possédait toujours du charbon et assez d’énergie pour lancer de nouvelles activités : dans les années 1920, un fabricant local de boutons devint le numéro un de la gravure de disques 78 tours. Mais après la Seconde guerre mondiale, la demande de charbon déclina. Ensuite, en 1959, des mineurs qui travaillaient à la frange d’une veine de charbon percèrent le lit de la rivière Susquehanna, qui inonda les galeries comme l’eau d’une baignoire qui se vide. Les mines ne s’en sont jamais remises. “Beaucoup de territoires autrefois prospères du monde industrialisé n’ont pas trouvé comment perdurer dans une économie numérique et mondialisée. Mais ils n’ont pas disparu” La vallée que traverse la rivière Susquehanna est bordée d’usines fermées. Les dégâts sont bien visibles. La ville de Scranton a frôlé la faillite en 2012. Pourtant, en dépit de presque un siècle d’épreuves économiques, plus d’un demi-million de personnes restent dans cette région. L’histoire se répète dans beaucoup d’autres territoires autrefois prospères du monde industrialisé. Ils n’ont pas trouvé comment perdurer dans une économie numérique et mondialisée. Mais ils n’ont pas disparu. Les politiques ont tenté d’intervenir. Les États et les collectivités locales ont dépensé des centaines de millions de dollars au cours des décennies passées en infrastructures et projets de reconversion dans la région de Scranton, comme ils l’ont fait pour le Teesside en Grande-Bretagne et le Pas-de-Calais en France. Selon une estimation, la Pennsylvanie a dépensé plus de 6 milliards de dollars entre 2007 et 2016 en subventions aux entreprises, plus que tout autre État américain. La plus grande partie a été octroyée au nord-est de l’État, sa partie la plus sinistré. Mais déverser des fonds ne suffit pas. Pour améliorer le destin des territoires laissés pour compte, les décideurs politiques doivent se montrer plus déterminés et mieux s’accorder sur ce qui marche.

Une partie de cache-cache

Ils doivent faire mieux. Les forces à l’œuvre dans les inégalités territoriales sont insérées dans les mécanismes de mondialisation, ce qui rend difficile d’y résister. Il est vrai que la mondialisation pourrait connaître des ratés ou même revenir en arrière. Une des raisons pour laquelle les électeurs du nord-est de la Pennsylvanie ont voté à une grande majorité pour Donald Trump en 2016, en lui offrant l’État. C’est dans ce même espoir que la Grande-Bretagne, comme le Teesside, a voté pour le Brexit et que le Nord de la France, économiquement éprouvé, a offert de beaux scores au Front national de Marine Le Pen. Mais même si la mondialisation se figeait, les régions qu’elle a affaiblies ne vont pas se rétablir comme par magie. Les économistes pensaient à une époque qu’avec le temps, les inégalités entre les régions et pays s’aplaniraient naturellement. Les zones riches, avec plus d’argent à investir que d’opportunités d’investissements disponibles, iraient investir dans les régions plus pauvres dont le potentiel n’avait pas encore été exploité : le savoir-faire technologique se transférerait d’une économie à l’autre. Pendant une grande partie du XXe siècle, il y avait assez de signes pour y croire. “Les forces à l’œuvre dans les inégalités territoriales sont insérées dans les mécanismes de mondialisation, ce qui rend difficile d’y résister” Les pays industrialisés à la traîne ont rebondi beaucoup plus vite que les pays riches durant les décennies qui ont suivi la Seconde guerre mondiale. En 1950, par exemple, la production réelle par personne en Italie correspondait à 33 % de celle d’un Américain. En 1973, elle avait atteint 62 %. De 1880 à 1980, les écarts de revenus entre les États américains se sont réduits, à un taux annuel moyen de 1,8 % : le revenu réel par personne en Floride est passé de 33 % de ce qu’il était dans l’État du Connecticut à 82 %. Une convergence comparable a été relevée entre différents territoires japonais. Alors que les disparités géographiques diminuaient à l’intérieur ainsi qu’entre les économies industrialisées, l’écart entre ces économies et le reste du monde augmentait. Les revenus américains, ajustés au coût de la vie, étaient environ neuf fois supérieurs à ceux des pays les plus pauvres du monde en 1870, mais ils allaient devenir 50 fois plus importants en 1990. Dans la transition entre les années 1980 et les années 1990, les deux tendances ont changé. L’inégalité entre les régions à l’intérieur des pays riches a augmenté. Les économies plus pauvres ont commencé à rattraper les plus riches. “Dans la transition entre les années 1980 et les années 1990, les deux tendances ont changé. L’inégalité entre les régions à l’intérieur des pays riches a augmenté. Les économies plus pauvres ont commencé à rattraper les plus riches” Entre 1990 et 2010, le taux de convergence économique entre les États américains a ralenti, pour atteindre moins de la moitié de ce qu’il était entre 1880 et 1980. Depuis, il est proche de zéro. Les villes riches ont commencé à prendre leurs distances avec leurs sœurs moins bien loties. Selon le think tank Brookings Institution, dans la décennie qui s’est achevée en 2015, la croissance de la productivité dans les zones urbaines américaines était à son plus haut dans les 10 % du haut du classement et les 20 % de bas du classement (où, par définition, le référentiel est le plus bas). Les villes à revenus moyens et en crise, comme Scranton, sont tombées encore plus bas.

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https://www.lenouveleconomiste.fr/les-laisses-pour-compte-de-la-mondialisation-61551/

2 – Londres et Paris lancent un programme d’échange de start-up (Challenges, Capucine Cousin)

Treize jeunes pousses londoniennes ont traversé la Manche ce 23 octobre pour bénéficier d’un programme d’accompagnement sur mesure pour leur implantation à Paris. Un voyage en sens inverse devrait être organisé d’ici à la fin de l’année. C’est promis, les « tech cities » que sont Paris et Londres ne sont pas concurrentes. Elles veulent même jouer de leur complémentarité, pour favoriser les échanges entre leurs start-up respectives. Ce 23 octobre, 14 start-up britanniques ont pris l’Eurostar pour Paris avec le maire de Londres, Sadiq Khan, pour rencontrer des grands groupes français. Celles-ci vont conserver leur siège à Londres mais se développer à Paris, pour certaines en y implantant un bureau ou une équipe commerciale. Cela marque par ailleurs le coup d’envoi concret du programme de collaboration entre les villes de Paris et Londres, préparé par London&Partners et Paris&Co, les agences en charge du développement économique et de l’innovation. Celui-ci avait déjà été annoncé le 28 mars dernier, à l’occasion d’une rencontre à Paris entre Sadiq Khan et Anne Hidalgo. Mais il avait été retardé par des attentats qui avaient touché la capitale britannique.

Programme d’accompagnement

Maintenant, ce programme entre concrètement en action. Il comporte une série de mesures d’accompagnement aux créateurs, communes aux deux capitales:  aides à l’installation, accès facilité à des espaces de coworking tels que WeWork, aides au logement, tarifs préférentiels pour l’Eurostar, pour l’accès aux musées, etc. Elles accèdent aussi pour un an à des services d’accompagnement, assuré par le cabinet de conseil KPMG et des entrepreneurs. Côté français, une cinquantaine d’entrepreneurs londoniens devraient bénéficier de ce dispositif. Il entre en vigueur alors que les deux capitales européennes bénéficient d’un écosystème de start-up bouillonnant. Paris a inauguré, au début de l’été, son incubateur « aux 1 000 start-up » dans la Halle Freyssinet. Le géant américain de espaces de coworking WeWork va inaugurer, en décembre, un second espace parisien, après celui ouvert Rue La Fayette, à Paris. Or l’Ile de France concentre maintenant près de 10 000 start-up, selon Paris & co. Autre fait, en 2016, les investisseurs ont apporté 2,7 milliards d’euros dans des start-up hexagonales, deux fois plus qu’en 2015. Et presque autant qu’à Londres, où 3,2 milliards d’euros ont été levés, en retrait de 15%.

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https://www.challenges.fr/start-up/londres-et-paris-lancent-un-programme-d-echange-de-start-up_508360?xtor=RSS-64

 

3 – L’indépendance, une revendication de riches ? (Le Temps, Simon Petit et Solem Paulic)

La Catalogne, la Flandres ou la Lombardie auraient les reins assez solides pour être indépendants. A part la Catalogne, les autres régions ont toutefois mis en sourdine leur rêve d’indépendance A Barcelone, la Catalogne pourrait déclarer ce jeudi son indépendance, à moins que les indépendantistes reculent à la dernière minute devant les menaces imminentes de mise sous tutelle. En Lombardie et Vénétie, les électeurs ont plébiscité dimanche dernier une plus grande autonomie, en particulier sur le plan fiscal. Plus au nord, Flamands et Ecossais observent attentivement l’issue du bras de fer catalan. Mais, à moins d’une surprise, le prochain référendum d’autodétermination en Europe devrait avoir lieu aux Iles Féroë, qui dépendent du Danemark, en avril prochain.

Le ras-le-bol semble contagieux

Le point commun entre ces régions avides d’indépendance ou d’autonomie? Elles sont plus riches que la moyenne nationale. La Catalogne n’est pas  la plus prospère d’Espagne. «C’est plutôt une région de second rang qui en a marre de subventionner le reste du pays», pointe Laurent Davezies, économiste au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) à Paris et auteur du «Nouvel égoïsme territorial. Le grand malaise des nations» (Seuil).  «Ce n’est pas nouveau: voilà cinquante ans que les Italiens du Nord vilipendent les paresseux du Sud. Les Flamands ont la même condescendance envers les Wallons», tempère René Schwok, directeur du Global Studies à Genève et spécialiste de l’Europe. Il n’empêche, le ras-le-bol semble contagieux. Même la Bavière commence à grogner contre les Länder de l’ex-Allemagne de l’Est. «Un peu comme Angela Merkel tançait la Grèce et le Portugal», glisse Laurent Davezies.

«Pas qu’une affaire de gros sous»

«Le séparatisme n’est pas qu’une affaire de gros sous. Chaque mouvement a sa propre histoire», ajoute René Schwok. Les aspirations catalanes sont  très anciennes et la mise sous tutelle probable par Madrid, du jamais-vu depuis le retour de la démocratie, rappelle les années noires de la dictature franquiste.

Mais, depuis une vingtaine d’années, les revendications pécunières ont pris le pas sur les aspirations identitaires», avance Laurent Davezies. Recul de la solidarité, bien sûr, mais le chercheur avance aussi des raisons économiques. «Avec la mondialisation, les régions les plus riches n’ont plus besoin des plus pauvres, développe-t-il. Auparavant, un pacte industriel les liait. Les premières innovaient et concevaient les produits et les secondes les fabriquaient et offraient des débouchés.» En clair, dans les rues de Naples, les vespas et les Fiat ont été supplantées par des modèles japonais ou sud-coréens. Et Pise et Turin n’ont plus besoin d’usine dans le Mezziogorno. Cela fait longtemps qu’elles ont été délocalisées en Asie. Le fait que les grandes métropoles européennes se spécialisent dans l’immatériel accentue leur autonomisation. La crise des finances publiques en Europe exacerbe aussi les tensions entre régions.

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https://www.letemps.ch/monde/2017/10/25/lindependance-une-revendication-riches

 

GRANDS PROBLÈMES
DE DÉFENSE 
ET DE SÉCURITÉ

 

1 – La Corée du Nord maîtrise les technologies qui permettent de toucher l’Europe (Le Parisien, Corentin Brustein)

Alors que la Corée du Nord a testé ce qui semble être une bombe H, Corentin Brustlein, responsable du Centre des études de sécurité de l’Ifri, souligne que, pour l’instant, les Etats-Unis sont en mesure de neutraliser les missiles de Pyongyang.

 La Corée du Nord a annoncé dimanche avoir réalisé son sixième essai nucléaire, d’une puissance estimée à 50 kilotonnes, soit trois fois plus que la bombe américaine lâchée sur Hiroshima en 1945, selon des responsables sud-coréens. Si ces données sont exactes, ce serait cinq fois plus que lors du précédent test de Pyongyang, mené en septembre 2016. Séoul a riposté lundi par des tirs balistiques, et un projet de résolution sera mis au vote lundi prochain pour alourdir les sanctions envers Pyongyang.

La Corée du Nord développe-t-elle son arsenal nucléaire seule ?

CORENTIN BRUSTLEIN. Il faut distinguer le domaine nucléaire du domaine des missiles balistiques. A l’origine du programme, mené à partir des années 1950-1960, une aide a été fournie par l’Union soviétique, mais elle a cessé très tôt, et la Corée du Nord était alors loin d’avoir un programme avancé. Il a fallu ensuite plus de 40 ans pour que la Corée du Nord parvienne à réaliser son premier essai, en 2006, sur une base nationale.Il y a cependant une exception à la fin des années 1990 : la Corée du Nord a bénéficié d’un transfert de technologie du réseau clandestin du scientifique pakistanais Abdul Qadeer Khan. On estime que ce réseau, démantelé au début des années 2000, a pu fournir des centrifugeuses pour le programme clandestin d’enrichissement d’uranium de la Corée du Nord. Dans le domaine balistique, la Corée du Nord a échangé avec d’autres Etats, notamment avec l’URSS, la Chine et plus récemment l’Iran. Il y a eu des rumeurs récentes de fourniture de moteurs ukrainiens pour certains missiles balistiques, mais cela n’a pas été confirmé. Aujourd’hui, on peut considérer que la Corée du Nord maîtrise à elle seule la quasi intégralité des technologies et du savoir-faire dans ces domaines.

Pyongyang assure pouvoir menacer le monde entier. L’Europe a-t-elle quelque chose à craindre ?

Dans la perspective nord-coréenne, la priorité est de pouvoir exercer une forme de dissuasion directe à l’égard des Etats-Unis. Pour cela, il faut un missile balistique ayant une portée de 11 000 à 12 000 km. Aujourd’hui, cela semble être approximativement le cas. Si les missiles intercontinentaux tirés avaient été testés au maximum de leur portée, la Corée du Nord aurait atteint les Etats-Unis, au minimum la côte Ouest. Maintenant, le régime maîtrise les technologies balistiques qui permettent de toucher les Etats-Unis et l’Europe. Son défi est de les rendre ses forces pleinement opérationnelles pour être capable d’exercer une menace permanente à l’égard des Etats-Unis. Cela implique par exemple la conception d’une arme nucléaire au sommet de missiles balistiques qui soit capable de rentrer dans l’atmosphère, mais aussi de déployer rapidement ces missiles avant qu’ils soient exposés à une première frappe.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.leparisien.fr/international/la-coree-du-nord-maitrise-les-technologies-qui-permettent-de-toucher-l-europe-04-09-2017-7234557.php

 

2 – L’Afrique est-elle rongée par les guerres ethniques ? (The conversation, Sonia Le Gouriellec)

 « L’ethnie tue ! » C’est du moins ce que laissent entendre de nombreuses analyses des guerres en Afrique.

Nous avons tous en tête, le génocide rwandais, qui opposait deux ethnies : les Hutus et les Tutsis. D’avril à juillet 1994, entre 500 000 et 1 million de Rwandais périrent (800 000 selon l’ONU). En France, très tôt, ce conflit a fait l’objet de controverses. Pour le rôle qu’aurait pu jouer la France, mais surtout sur l’interprétation des causes du génocide. La lecture ethnique est très rapidement venue se confronter aux lectures plus complexes sur les causes sociologiques, politiques, historiques et régionales du génocide. Selon cette première lecture, les Tutsis et les Hutus seraient destinés à s’affronter, et les massacres seraient le résultat d’une opposition raciste héréditaire et pratiquement constitutive de l’ADN des Rwandais, et plus largement, des Africains, condamnés aux tueries et aux barbaries spontanées sans dimension politique ni instrumentalisation. Cette lecture n’est pas réservée uniquement aux conflits africains, mais l’explication ethnique se trouve être plus répandue concernant cette région du monde. Ainsi, à la veille des élections présidentielles kenyanes prévues le 26 octobre, le pays semble plus divisé que jamais par les ressentiments ethniques.

L’ethnie, une réalité et un vecteur

La littérature sur le lien entre ethnie et conflit est très riche, et de nombreuses controverses ont opposé les analystes. Pour les uns, le continent africain serait « condamné » aux affrontements ethniques, et pour les autres, les ethnies n’existent pas et ne seraient que des groupes artificiels créés à des fins de manipulation ou de domination politique, notamment par le colonisateur. Nous ne nions pas l’existence d’« ethnie », au sens d’une « identité » distincte d’un autre groupe. En revanche, il est aisé de démontrer que l’ethnie n’est pas une cause unique de conflit. Si tel était le cas, tous les groupes ethniques du monde seraient perpétuellement en conflit, alors que la plupart du temps, ils vivent paisiblement côte à côte. Donc, l’ethnie seule n’est pas une cause de conflit. Cela ne veut pas dire que les appartenances identitaires ne sont pas cruciales, dans la guerre. Elles peuvent même très certainement venir alimenter le conflit. Pour Paul D. Williams, les analystes doivent s’intéresser à l’« ethnie plus », c’est-à-dire chercher les causes additionnelles aux conflits. L’ethnie n’est qu’un vecteur. Ce qui apparaît à première vue comme des combats entre ethnies est bien souvent entièrement lié à des luttes entre les élites, pour la puissance politique ou matérielle. Ainsi, au Soudan du Sud, le conflit était au départ une opposition entre élites pour l’accès au pouvoir, avant de se cristalliser sur l’appartenance ethnique et une opposition entre Dinka et Nuer.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://theconversation.com/lafrique-est-elle-rongee-par-les-guerres-ethniques-85577

 

3 – Xi Jinping, maître incontesté d’une nouvelle ère chinoise (L’Orient le Jour, AFP)

Le secrétaire général du PCC reconduit pour cinq ans, sans dauphin potentiel.

C’était une simple formalité pour celui qui pourrait désormais se maintenir indéfiniment au pouvoir : Xi Jinping a obtenu hier un nouveau mandat à la tête du Parti communiste chinois (PCC), entouré d’une équipe dirigeante sans dauphin présumé pour lui faire de l’ombre. Conformément à la tradition, Xi Jinping, costume sombre et cravate rouge, est apparu souriant devant la presse, entouré de ses six collègues du nouveau conclave qui va diriger la Chine pendant cinq ans, au lendemain de la clôture du congrès quinquennal du PCC. « Je prends (ma réélection) non seulement comme une approbation envers mon travail, mais aussi comme un encouragement qui me poussera à aller de l’avant », a-t-il promis, lors d’une allocution retransmise en direct à la télévision. Le comité central, sorte de parlement du PCC, l’a élu à huis clos secrétaire général, aux côtés des six autres membres permanents du bureau politique, l’instance qui détient la réalité du pouvoir en Chine. Âgé de 64 ans, Xi Jinping a consolidé son pouvoir à la faveur du XIXe congrès du PCC qui s’est achevé mardi, obtenant l’honneur suprême de figurer dans la charte du parti, une distinction que seul le fondateur du régime, Mao Tsé-Toung, avait eue avant lui de son vivant. Chef du parti, chef de l’État, chef des armées : depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, Xi Jinping a accumulé les pouvoirs au sommet de la deuxième puissance économique mondiale et présidé à un renforcement de l’autorité du régime.

Xi dans l’histoire ?

L’inclusion de son nom et de sa « Pensée » dans les statuts du PCC suggère qu’il peut désormais rester indéfiniment à la tête du pays, s’affranchissant de la limite d’âge théorique de 68 ans et du souci d’avoir à se choisir un successeur. « Cela lui servira à promouvoir son ambitieux programme politique et lui garantira une place dans les livres d’histoire », juge Matthias Stepan, chercheur à l’institut allemand Mercator pour les études chinoises. Autre enseignement : le nouveau comité permanent, dévoilé hier, est exclusivement composé de sexagénaires et ne s’est pas ouvert à la génération des quinquagénaires, qui auraient pu faire figure de dauphins potentiels. « Xi Jinping ne veut pas partager le pouvoir, il ne veut pas avoir quelqu’un qui lui souffle dans le cou en préparant la succession », observe le sinologue Jean-Pierre Cabestan, de l’Université baptiste de Hong Kong. Mettant en compétition ses dauphins potentiels, « il veut maintenir la pression sur tout le monde et jouir du pouvoir pendant encore cinq ou dix ans sans se lier les pattes ».

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :

https://www.lorientlejour.com/article/1080446/xi-jinping-maitre-inconteste-dune-nouvelle-ere-chinoise.html

 

 

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