-GÉOPOLITIQUE : relations internationales, zones pays
-DÉFENSE : militaire, sécurité intérieure, terrorisme
-ÉCONOMIE : entreprise, industrie

La revue de presse de Jacques Raimond

  • GÉOPOLITIQUE :
  1. Le virage européen sur la Chine
  2. Solidarités stratégiques et politiques d’Etat
  3. Le Tibet, mars 2019 : de l’indifférence à l’oubli ?
  • DÉFENSE :
  1. Armées : quand la communication politique abîme le moral des troupes ( et celui des Français) (The conversation, Bénédicte Chéron)
  2. Nouvel avion ravitailleur de l’armée de l’air, le Phénix a participé à sa première opération extérieure
  3. Opération Atalante, communiqué de presse (DICOD)
  • ÉCONOMIE :
  1. L’UE et Airbus remportent une victoire majeure contre les Etats-Unis, avec une base solide de contre-mesures de plusieurs milliards
  2. Le groupe naval allemand TKMS gagne la bataille navale du Brésil
  3. Guerre commerciale : le retour des espions
  4. L’apprentissage nécessaire de la résilience
  • TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPÉCIALISÉS
  • TEXTES PARUS AU JOURNAL OFFICIEL

 

GÉOPOLITIQUE

 

ESPRIT SURCOUF.fr a constaté une certaine inclination pour les propos de la Chine, lorsque son dirigeant vient en Europe et annonce quatre grandes mesures pour la gouvernance mondiale. Cependant, les Etats dont les dirigeants veulent apparaître sur la scène internationale s’appuient sur une solidarité, face aux grands, pour que leur émergence soit une réalité. Quant aux régions proches de la Chine, aux régions qui s’insurgent régulièrement contre leur gouvernement central ( et le Tibet en est un exemple important), on voit se dessiner une position singulière des Occidentaux, entre oubli et indifférence.

 

1 –  LE VIRAGE EUROPÉEN SUR LA CHINE
       (Institut Montaigne, François Godement)

C’est un changement de perspective que connaît aujourd’hui la politique chinoise de l’Europe. Tout récemment, l’attention se portait encore sur la dimension de politique d’influence dans les visites de Xi Jinping aux différents états membres de l’UE – après le Portugal et l’Espagne il y a quelques mois, l’Italie et même Monaco (38 000 habitants) avant la France. C’est alors, le 12 mars, que la Commission européenne annonce une stratégie nouvelle face à la Chine. En un document court et concret, cette stratégie part d’un constat réaliste : la Chine est certes un partenaire, mais aussi un « concurrent économique » et un « rival systémique ». L’UE doit trouver en elle-même ses propres réponses, à commencer par de nouvelles règles de concurrence et par des politiques industrielles, ainsi qu’en liant entre eux les sujets de négociation pour obtenir des résultats dans les relations avec Pékin.  La Commission ne semble rien laisser passer, à commencer par les pratiques déplorables de la Chine en matière de droits de l’Homme. Elle note sèchement que les importantes exportations chinoises de centrales au charbon sont en contradiction avec ses engagements en matière de climat. Elle encourage, au nom de la sécurité, une coordination à travers toute l’Europe des décisions sur les réseaux 5G.  A ce tournant important, Emmanuel Macron vient d’ajouter une innovation diplomatique : il invite Angela Merkel et Jean-Claude Juncker à une rencontre conjointe avec Xi Jinping lors de la visite, en principe bilatérale, de ce dernier en France. Et il place la barre très haut pour cette rencontre : outre le climat, il met au menu la réforme de l’OMC et les questions clés pour les relations économiques UE-ChineLe président français revient également tout juste d’Afrique de l’Est, un voyage au cours duquel il a souligné, à Djibouti, le risque d’une « hégémonie chinoise ». Il a également approuvé publiquement à Bruxelles la nouvelle stratégie européenne, avec l’explication que l’UE doit « agir comme une superpuissance si elle veut être reconnue comme telle ».

C’est pour la première un acte de survie pour l’Europe, coincée entre une pression chinoise incessante exercée en termes de politique d’influence et de minorisation des règles internationales.

Cette fois-ci, la communication de la Commission n’est pas un simple coupé/collé, et les propos d’Emmanuel Macron ne relèvent pas d’une simple rhétorique gaullienne. C’est pour la première un acte de survie pour l’Europe, coincée entre une pression chinoise incessante exercée en termes de politique d’influence et de minorisation des règles internationales, et un président américain qui semble extrêmement sceptique sur l’utilité de l’Union Européenne. Et c’est pour le second un choix stratégique fort pour la France, qui est aujourd’hui le seul grand État de l’UE combinant une position résolument pro-européenne et la capacité associée à la volonté d’utiliser toute la gamme des moyens d’action géopolitiques. La survie par l’affirmation de soi n’est chose inconnue ni pour la France, ni pour l’UE. La Chine a parfois traité les Européens avec brutalité, négligeant certains dialogues et en paralysant d’autres. Depuis que ses relations commerciales avec les États-Unis se sont gâtées, elle se montre plus avenante. Mais la confrontation sino-américaine ne change pas la position de la Chine sur le fond, qu’on peut résumer par la poursuite de ses intérêts propres immédiats et un refus, abrupt ou circonstancié, de faire évoluer ses positions sur les autres questions. De la part de la France, les dialogues avec la Chine n’ont pas manqué – projets de développement conjoints en Afrique, coopération dans la lutte contre le changement climatique. Mais au final, la Chine agit par elle-même, pour elle-même. Partout en Europe, elle pousse les portes entrouvertes. Tout cela n’est pas complètement nouveau. Mais le pouvoir personnel de Xi et sa passion pour le contrôle n’aident pas sa bureaucratie à arrondir les angles.

La Chine conserve l’avantage d’un pouvoir centralisé largement incontesté sur le plan intérieur, tandis que l’Europe doit constamment prouver qu’elle est capable de se coordonner avec elle-même. Se pourrait-il qu’une vague populiste aux élections européennes en Mai prochain mette en danger le récent virage réaliste de l’Europe ?

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.institutmontaigne.org/blog/le-virage-europeen-sur-la-chine

 

2  SOLIDARITÉS STRATÉGIQUES ET POLITIQUES D’ÉTAT
      (Info guerre, Christian Harbulot et Didier Julienne)

 

Historiquement, le patriotisme économique est un des éléments structurants de la pensée souverainiste. Il est assimilé aux pratiques protectionnistes et au repli sur soi. Sa formule moderne est plus complexe car elle fait appel à la notion d’intelligence économique offensive et défensive parce que dans la mondialisation des échanges il est devenu nécessaire de tenir compte de jeux d’acteurs aux comportements différents. Ces stratégies prioritaires de conquête de marchés extérieurs sont celles des Etats-Unis depuis 1945, et en Asie, du Japon jusqu’à la fin de l’URSS, de la Corée du Sud à partir des années 60 et enfin de la Chine depuis un quart de siècle. Force est de constater que le patriotisme économique ne couvre qu’une partie de la problématique de la survie ou de l’essor d’un peuple sur un territoire donné.

Intérêt général et solidarité

Le progrès et le marché ont dicté la ligne de conduite des sociétés humaines depuis l’ère des révolutions industrielles. Tout au long du XIXe et du XXe siècle, le problème principal a été le développement. Les pays industrialisés étaient le modèle à suivre.  Depuis la chute du mur de Berlin, l’évolution des rapports de force entre les puissances a battu en brèche la croyance en un monde régulé par une mondialisation des échanges bénéfique à tous. Au début du XXIe siècle, des limites sont plus évidentes : la vulnérabilité d’un Etat n’est plus seulement mesurée par ses difficultés à se développer comme c’était le cas lors des débats sur les rapports Nord/Sud. Un Etat peut être menacé par les rapports de force qui existent autour de l’énergie, sur l’accès aux ressources, aux matières premières et à l’eau. Ce sont des sujets quasi permanents de confrontation dans certaines parties du monde. La fragilité du monde actuel et les multiples menaces qui résultent de la confrontation entre différentes forces (puissances, monde financier, firmes multinationales, sociétés civiles) rend l’économie indissociable de la notion de résilience d’un peuple sur un territoire. L’intégrité du territoire et la protection des populations ne peuvent plus être considérés comme les deux seules priorités primordiales de la défense de l’Etat de droit. Il serait peut-être utile de réfléchir sur une nouvelle forme de priorité qui renforce la notion d’intérêt général par la solidarité stratégique. Comprenons par solidarité stratégique, des décisions de moyen/long terme pour la préservation du bien commun. Dans le passé, l’Etat s’est construit à partir de ses intérêts vitaux. Dans l’avenir, la seule survie d’une population sur un territoire donné pourra devenir un intérêt vital. Une telle approche dépasse la vision restrictive de la défense économique telle qu’elle a été définie et souligne les imperfections de la définition des intérêts stratégiques validée par la Commission Européenne. Elle sort aussi du périmètre de la pensée souverainiste qui se focalise sur la notion d’indépendance territoriale. Au niveau européen, la notion de solidarité stratégique renvoie à la capacité de résilience des Etats membres de l’Union Européenne confrontés non seulement aux crises mais aux limites du progrès (cf. par exemple les effets de la pollution industrielle) et du marché (cf. les risques générés par une situation de dépendance alimentaire ou énergétique).

Construction des Etats et gestion des rapports de force

Le principe de solidarité existe depuis des siècles. Sous la monarchie absolue, les provinces riches devaient stocker du blé pour venir en aide aux provinces pauvres en cas d’intempéries, de mauvaises récoltes et de risque de famine. L’enjeu était déjà stratégique pour éviter les jacqueries et les révoltes populaires dans les campagnes. Pour prendre un exemple actuel, l’électricité distribuée dans certains départements français est payée en partie par la contribution de l’Ile de France, donc des citoyens qui vivent sur son sol. Ce principe de solidarité a aussi une dimension stratégique dans la mesure où il contribue au fonctionnement des territoires qui n’ont pas la dynamique économique suffisante pour satisfaire les besoins élémentaires de leurs habitants. La prise en compte politique d’un tel concept relève encore du sous-entendu et non d’un corps de doctrine affiché ouvertement. Le débat existe pourtant sur la scène internationale. La province d’Alberta au Canada a affiché des positions de « désolidarisation » en s’enrichissant avec l’exploitation du pétrole et du gaz. Le système de péréquation appliqué par la structure fédérale est un exemple très intéressant de l’application d’un principe qui pourrait être justement assimilé au concept de solidarité stratégique. Certaines provinces comme l’Ontario et le Québec reçoivent de l’argent d’Ottawa depuis des décennies dans le cadre du développement économique ou de la contribution à l’aide des provinces en difficulté. Le gouvernement fédéral est conduit à arbitrer et faire évoluer le système en fonction de paramètres économiques, financiers et fiscaux. Nos Etats se sont construits au fur et à mesure de révoltes, de révolutions ou bien d’évolutions plus pacifiques pour aboutir à des démocraties, des monarchies constitutionnelles, des démocratures, des dictatures. Au-dessus de chacune de ces formes d’Etat, il est possible d’identifier des solidarités stratégiques qui sont autant de trajectoires à très long terme auxquelles les administrations et les différents gouvernements qui se succèdent à la tête du pays, ne touchent pas parce qu’elles façonnent la relation particulière entre la population et son concept de nation. Elles sont un prélude à la construction politique et au développement économique d’un pays, elles différencient les Etats les uns des autres, parce qu’elles définissent leurs dépendances, leurs indépendances et leurs interdépendances vis-à-vis notamment de la sécurité, des ressources naturelles, du développement économique, de la santé, de modèle économiques… Elles furent décidées à un instant particulier du pays et la première d’entre-elles est sans aucun doute l’inspiration première de l’Etat, dans sa déclaration des droits de l’homme et du citoyen, dans sa constitution, ou de par la voie tracée dans la matrice idéologique d’un petit livre rouge. En bref, l’évènement intellectuel qui inspire ou conclut, selon les cas, la guerre de libération ou la révolution qui engendra le premier pouvoir en place. Après cette solidarité stratégique intellectuelle et de fondation, viennent des solidarités stratégiques plus tangibles mais qui restent historiques. Depuis l’apparition du pays elles ont été décidées à des moments charnières, fin d’un conflit mondial par exemple. Elles restent peu nombreuses par pays et regroupées en trois familles. Les solidarités stratégiques acquises par un processus de décision par objectif, par accidents et par progrès. Ce processus de décision n’est-il pas par ailleurs différent en fonction des régimes, par exemple entre la dictature et de la démocratie ?

Solidarité stratégique et nature des régimes

Dans les pays totalitaires il y a une unique solidarité stratégique, c’est la sécurité. L’étranger y est au mieux un espion et en général un ennemi. Pour atteindre cette solidarité stratégique sécuritaire, celle-ci à une emprise totale sur l’Etat, elle s’y substitue ; sacrifiant tout, elle guide l’ensemble des forces de la nation pour se préserver et atteindre son but. Des services de renseignements jusqu’aux forces militaires, elle rafle les meilleures ressources aux dépens du reste des besoins des populations.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://infoguerre.fr/2019/03/solidarite-strategique-politiques-detat/

 

3 LE TIBET, MARS 2019 : DE L’ INDIFFÉRENCE À L’OUBLI ?
       (IRIS, Olivier Guillard)

 

« Soixante ans après l’exil du dalaï-lama en Inde, la cause de la liberté tibétaine, qui lui a valu un prix Nobel et une célébrité internationale, a perdu beaucoup de son élan, neutralisée, selon les analystes, par le passage du temps et la montée en puissance mondiale de la Chine[1] ». On ne saurait effectivement mieux dire… Récemment[2], une revue de relations internationales (The Diplomat) s’interrogeait pareillement, à bon droit : « Où est passé l’appel de ralliement pour un « Tibet libre » ? La résistance à l’occupation chinoise se poursuit au Tibet, mais sa visibilité en Occident semble avoir nettement diminué depuis les années 1990 ». L’emploi de l’euphémisme fera également sens ici. Dans l’Hexagone, l’actualité de ces derniers jours ne crée pas précisément les conditions d’un inversement de jurisprudence tibétaine à court terme : le long séjour printanier du chef de l’État Xi Jinping en France, la densité des interactions diverses (avec le président E. Macron notamment) avec notre 2e fournisseur et 7eclient[3], annulaient par définition toute initiative ou sujet contentieux susceptible de froisser la susceptibilité du visiteur et d’agir de manière négative sur les relations entre Pékin et Paris ; une ‘prévenance’ qui facilita certainement, entre autres dividendes, la signature lundi 25 mars d’un contrat pour commande de 300 Airbus pour l’entreprise China Aviation Supplies Holding (pour un montant total, au prix catalogue, approchant les 32 milliards d’euros). On se situe donc en ce printemps 2019 fort loin du précédent de 2008, annus horribilis lors de laquelle le passage chaotique de la flamme olympique chinoise par Paris (le 7 avril) précéda d’un semestre la (brève) rencontre entre le chef de l’État français N. Sarkozy et le dalaï-lama (6 décembre à Gdansk, Pologne), alimentant une ire telle du côté de Pékin qu’elle se répandit un certain temps – au détriment de l’Hexagone – sur les plans politiques, comptables et commerciaux. Une douzaine d’années plus tard, le précédent et son coût comptable ont donc été bien retenus, mais de cela, nous ne doutions guère. Loin des fastes et privilèges entourant l’escale azuréenne puis parisienne du Secrétaire général du PCC et président de la République populaire Xi Jinping, la discrétion entourant quelques jours plus tôt la visite dans la capitale tchèque de Lobsang Sangay, le Premier ministre du gouvernement tibétain en exil, tranchera, c’est le moins qu’on puisse dire. Et puis, du reste, qui s’en est seulement ému ou était au courant : « Chaque fois que je viens ici (à Prague), on m’encourage, on m’encourage, on me donne le carburant pour revenir en arrière et dire : il y a des gens partout dans le monde qui nous soutiennent, qui nous croient[4] ». Un propos tout en mesure, tout en discrétion ; et résignation. Et ce, alors même que ce mois de mars 2019 célèbre le soixantième anniversaire du départ de celui qui, sa vie étant possiblement menacée, déguisé alors en soldat tibétain, quitta Lhassa et son Palais du Potala pour ne plus jamais y revenir. Dépeint comme un ‘’dangereux séparatiste’’ par la République populaire, comme quelqu’un qui selon le responsable du PCC au Tibet (le secrétaire du Parti Wu Yingjie) n’aurait « ’pas fait une seule bonne chose pour le Tibet depuis son départ[5] », le 14e dalaï-lama est de moins en moins souvent l’invité de marque des grandes capitales (démocratiques) occidentales, hier encore pourtant très friandes de sa présence, de son aura. Ce, alors même que voilà déjà huit années qu’il s’est retiré de la vie politique (au printemps 2011) pour se consacrer pleinement à son rôle de chef spirituel des bouddhistes tibétains : depuis 2016, il n’est aucun chef de l’État en exercice à l’avoir convié à quelque rencontre officielle que ce soit. Non pas que la planète dans sa totalité se soit définitivement dessaisie du sort du Tibet et de sa population ; de l’autre côté de l’Atlantique, à quelques jours de Noël 2018, le président D. Trump paraphait une nouvelle législation américaine à destination de la Chine, le Reciprocal Access to Tibet Act, dont le dessein, selon les dispositions de ce texte, serait « d’obliger les autorités chinoises à céder aux limites qu’elles imposent aux déplacements dans les régions tibétaines ». « Pendant trop longtemps, la Chine a dissimulé ses violations des droits de l’homme au Tibet en limitant les déplacements[6] », précise un élu démocrate de la Chambre des représentants. Au printemps 2019, 11 ans après les violentes émeutes antigouvernementales [7]et contre l’ethnie Han au Tibet, l’agence de presse chinoise Xinhua livra sa vision sino-chinoise de la réalité tibétaine des dernières décennies : « (…) Soixante ans après la réforme démocratique qui a fait date au Tibet, les habitants de la région du plateau jouissent de droits humains sans précédent dans l’histoire. La réforme démocratique au Tibet en 1959, menée par le Parti communiste chinois, a mis fin au système cruel de servage et émancipé un million de serfs tibétains, soit plus de 90 % de la population de la région à l’époque. La réforme historique et la mise en œuvre du système d’autonomie ethnique régionale en 1965 ont fait entrer la région dans une nouvelle ère de développement, de progrès et de prospérité continus (…) ». Laissons là l’éditorialiste à son formidable enthousiasme. Certes, d’un point de vue strictement statistique ou comptable, Pékin peut dans une certaine mesure pavoiser : l’espérance de vie moyenne des Tibétains est passée de 35 ans dans les années 1950 à 70 ans en 2018 et le PIB tibétain a connu une croissance à deux chiffres ces 25 dernières années. Le 10 mars en Inde, dans ce pays abritant depuis 1959 à Dharamsala le gouvernement tibétain en exil, ils étaient plusieurs milliers de sympathisants de la cause tibétaine à défiler dans la capitale New Delhi, brandissant des drapeaux tibétains et des posters à l’effigie du 14e dalaï-lama ; 3 000 km vers l’Est, dans la capitale Taïpei de ‘’l’île rebelle’’ Taïwan, cette commémoration particulière draina également son lot de participants. Dans la capitale de Chine continentale, on se trouvait naturellement à des lieux d’un tel engouement, et pour cause : le printemps 2019 apparaît sur le calendrier politique de Pékin comme une saison particulièrement sensible. Hormis le 60e anniversaire du soulèvement tibétain (avorté), se profilera début juin le 30e anniversaire de la répression du mouvement étudiant place Tiananmen (Pékin) ; à peine un mois plus tard, le 5 juillet, la population ouïgoure du Xinjiang célébrera le 10e anniversaire des émeutes dans la capitale Ouroumtchi ayant coûté la vie de plusieurs centaines d’individus

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.iris-france.org/134664-le-tibet-mars-2019-de-lindifference-a-loubli/

Le site IRIS est répertorié 
dans la rubrique "ThinkTanks" de la "Communauté Défense et Sécurité" d'ESPRITSURCOUF.fr

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DÉFENSE

Trois communications et analyses caractérisent cette semaine, en matière de défense. Tout d’abord, les effets de la communication sur le moral des militaires engagés dans l’opération Sentinelle. Ensuite, la première mission du nouvel avion ravitailleur est un succès. Enfin, l’opération Atalante déménage son quartier général à Rota, alors que son centre de sécurité maritime se situe désormais à Brest.

 

1 ARMÉES : QUAND LA COMMUNICATION POLITIQUE ABIME LE MORAL DES TROUPES ( ET CELUI DES FRANÇAIS)
       (The conversation, Bénédicte Chéron)

 

Ainsi donc la question militaire aura fait irruption dans l’histoire du traitement médiatique du mouvement des « Gilets jaunes ». Si la parenthèse semble close alors que ces lignes sont écrites, elle mérite analyse, car elle n’est pas sans conséquence.

Les effets délétères d’une annonce

Au départ de l’histoire se trouve une déclaration de Benjamin Grivaux, à la sortie du conseil des ministres du mercredi 20 mars. Dans un contexte de forte polémique sur le maintien de l’ordre, il décrit les différents pans du dispositif prévu pour la 19e journée de manifestation et termine en annonçant « la mobilisation renforcée du dispositif Sentinelle pour sécuriser les points fixes et statiques, conformément à la mission du dispositif Sentinelle. »Les termes « conformément à la mission du dispositif » renvoient au fait que les militaires sont bien mobilisés pour faire face à d’éventuelles attaques terroristes. Du côté de l’état-major des armées, il n’y a aucune ambiguïté sur ce point. Le gouvernement a assuré qu’il n’y en avait pas eu de son côté non plus, et on ne demande qu’à le croire. Et pourtantdepuis que Sentinelle a été déployée en janvier 2015, jamais cette opération n’aura été l’objet d’une telle tension médiatique en dehors d’un moment d’attaque terroriste. Cette annonce contient en fait les effets délétères qu’elle va produire. Benjamin Grivaux, en ne se donnant pas la peine de préciser que les militaires ne seront là que pour faire face à d’éventuelles attaques terroristes, ouvre la porte à de bien trop nombreuses interprétations. Plus encore, le choix même de communiquer sur les modalités de l’emploi de Sentinelle dans ce contexte particulier prête à confusion : depuis 2015, l’opération a été déployée dans discontinuer, y compris lors de journées de manifestations lors desquelles survinrent des face-à-face tendus. Aucun gouvernement, cependant, dans une situation de très forte attention médiatique sur la question des dispositifs de sécurité, n’avait communiqué en liant aussi nettement l’opération à des annonces concernant le maintien de l’ordre.

Trois jours de chaos informationnel

Cette innovation de communication dans ce contexte particulier ne pouvait manquer de susciter une focalisation médiatique très forte, articulée autour de l’hypothèse que les militaires de Sentinelle se trouvent, à un moment ou à un autre, face à des manifestants. Cette hypothèse était alors d’autant plus envisageable que les premières informations qui ont filtré le même mercredi faisaient état d’un déploiement statique des militaires autour de lieux de pouvoir (l’Élysée ou l’Assemblée nationale) déjà choisis par le passé comme cibles réelles ou symboliques par certains manifestants. Ce dispositif correspondait, en outre, à une demande formulée par certains syndicats de police après les très chaotiques journées de mobilisation du mois de décembre. S’ensuivent alors en toute logique trois jours de chaos informationnel et de surenchères dramatisantes. Un certain « camp de l’ordre » imagine déjà, avec enthousiasme, des militaires faisant face aux manifestants tandis que, dans l’autre camp, quelques meneurs instrumentalisent à leur tour l’information équivoque pour mobiliser leurs troupes. Très légitimement, les militaires de l’opération Sentinelle peuvent avoir la sensation de servir de renforts aux forces de police dans un rôle qui n’est pas le leur et d’être désignés comme des cibles symboliques majeures aux manifestants qui souhaiteraient en découdre avec l’autorité de l’État. La tension n’a commencé à redescendre que lorsque la ministre des Armées s’est fendue d’un tweet visant à mettre fin à de « faux débats » (en grande partie déclenchés par son propre gouvernement) et affirmant sans ambiguïté que les militaires ne seraient pas déployés aux alentours des zones de manifestation.

À l’arrivée, samedi, pas un treillis n’est finalement apparu

Le mal est fait

Et pourtant, malgré cette paisible et heureuse issue, le mal est fait. Comme à chaque fois que le politique sort sa carte kaki sans réellement réfléchir à l’usage qu’il en fait. Un militaire de l’opération Sentinelle interviewé par des journalistes de France Info a déclaré : « L’armée, au niveau du gouvernement, ça reste le petit joker. On le sort quand on en a besoin. » Sentinelle est une opération particulière, structurellement porteuse de toutes les ambiguïtés politiques que l’on voit surgir une à une depuis les attentats de 2015. D’autres, en des gouvernements différents, en ont joué de manière équivoque, le plus souvent à des fins de communication. Avec cette séquence, un nouveau cap a été franchi. Le recul manque encore, mais pendant trois jours des Français ont pu envisager que leurs soldats, engagés pour les défendre contre des ennemis extérieurs, pourraient tirer sur leurs concitoyens. Bien sûr, certains ont joué avec les interprétations les plus folles des annonces gouvernementales, colportées de réseau social en titres de presse fracassants. Cependant, ce sont aussi beaucoup d’honnêtes citoyens, simplement peu au fait des réalités militaires (ils constituent l’essentiel de la population, dans toutes les catégories de la société), dont l’esprit a été traversé par cette hypothèse. On peut espérer que la force du réel et du déroulement de cette journée du 23 mars aient effacé chez la plupart cette désagréable idée. Chez d’autres cependant, elle demeurera sans doute ancrée.

Confusion autour du service national obligatoire

Moins dramatiquement, mais plus insidieusement, ce type de séquence produit les mêmes effets que ceux provoqués, il y a maintenant trois ans, par l’annonce fracassante du candidat Emmanuel Macron de rétablir un service national obligatoire qualifié de « militaire », alors qu’il ne devait avoir aucune finalité militaire.

Retrouvez l’intégralité de cet article avec ce lien :
https://theconversation.com/armees-quand-la-communication-politique-abime-le-moral-des-troupes-et-celui-des-francais-114316

 

2 – NOUVEL AVION RAVITAILLEUR DE L’ARMÉE DE L’AIR, LE PHENIX A PARTICIPE A SA PREMIÈRE  OPÉRATION EXTÉRIEURE                        
      (OPEX 360 , Laurent Lagneau)

 

Seulement quatre jours après avoir obtenu ses certificats de navigabilité délivrés par la Direction de la sécurité aéronautique d’État [DSAé], le nouvel avion ravitailleur de l’armée de l’Air, l’A330 MRTT « Phénix », a pris part à sa première opération extérieure [OPEX] lors d’une mission au profit de la force Chammal, en Jordanie. En effet, le 22 mars, et pour la première fois depuis qu’il a été livré à la 31e Escadre aérienne de ravitaillement et de transport stratégique, il y a cinq mois, cet appareil a convoyé deux Rafale de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan vers la base aérienne projetée [H5] installée en Jordanie. « Le Phénix a décollé peu après 09h00 de la base aérienne 125 d’Istres. Il a rejoint les Rafale de Mont-de-Marsan sur un axe de ravitaillement au large de la Corse. Les trois aéronefs ont ensuite mis le cap à l’est et longé les côtes italiennes, puis grecques avant de se séparer peu avant d’atteindre Israël », explique l’État-major des armées [EMA]. Au cours des 4 heures 30 qu’aura duré ce vol, le Phenix a livré 12 tonnes de carburant aux deux Rafale qui l’accompagnaient. « Ce qui reste une ‘petite’ livraison au vu de ses capacités. Cela prouve une fois encore la capacité multi rôle de ce vecteur et la possibilité éventuelle de mixer les missions [c’est à dire transporter du fret et/ou des passagers tout en ravitaillant en vol d’autres avions, ndlr] », a souligné le commandement de bord de l’appareil. Les deux Rafale C de la 30e Escadre de Chasse ont été envoyés en Jordanie pour y relever deux des quatre Rafale B, qui, habituellement basés à Saint-Dizier, étaient alors engagés au Levant depuis le 25 novembre dernier [ce qui leur fait, au compteur, 300 sorties, 1.500 heures de vol et 700 ravitaillement en vol]. L’A330 MRTT est resté deux jours en Jordanie, soit le temps pour mettre les Rafale C en configuration « guerre » et attendre que les appareils remplacés soient préparés pour leur retour en France. Cette première mission effectuée dans le cadre d’une opération extérieure a été riche en enseignements, visiblement plus que lors de la participation de cet appareil à l’exercice « Marathon-Monfreid », en janvier. « En particulier, le système de préparation de mission récemment reçu a fait l’objet d’une expérimentation et les conclusions du compte rendu permettront de rédiger un nouveau GUO [guide d’utilisation opérationnelle] convoyage, qui comptera de nombreuses modifications par rapport à l’existant, notamment dans la phase de planification et de préparation des convoyages », explique son commandant de bord. Pour rappel, l’A330 MRTT Phénix est capable de délivrer 50 tonnes de carburant [contre seulement 17 tonnes pour le C-135 FR], avec une autonomie sur zone de 4h30, à 2.000 km de distance. « Le ravitaillement en vol connait une indéniable rupture en particulier avec le Phénix, en particulier, capable de décoller quasi-systématiquement avec la masse maximale, il disposera de meilleures performances que le C-135 mais aussi d’une meilleure disponibilité. Il offrira ainsi un temps disponible sur zone supérieur pour les avions de chasse. […] Il confortera la capacité de projection de puissance et de force, en effectuant des missions de transport de passagers et de fret [40 tonnes à 7000km] », fit valoir l’armée de l’Air, à l’occasion de la livraison de son premier des 15 Phénix qui lui ont été promis.

 

3 – OPÉRATION ATALANTE
communiqué de presse (DICOD)

 

Atalante, opération maritime phare de l’Union européenne, déménage son QG opérationnel à Rota, tandis que le centre de sécurité maritime de l’opération prend ses quartiers à Brest. Florence Parly, ministre des Armées, se félicite de cette coopération franco-espagnole sous l’égide de l’UE. L’Amiral Prazuck, chef d’état-major de la Marine nationale, la représentera lors de la passation de commandement. Le Vice-amiral espagnol Antonio Martorell Lacave prendra le 29 mars, depuis un centre opérationnel situé à Rota, le commandement de l’opération européenne de lutte contre la piraterie au large de la corne de l’Afrique dirigée jusqu’à maintenant par le Royaume-Uni depuis Northwood. Atalante est un succès de la politique de sécurité et de défense commune de l’Union européenne. Depuis son lancement en 2008, elle a permis de réduire drastiquement la menace de piraterie en océan Indien qui devenait intolérable. Si certaines tentatives de piraterie ont été observées en 2018, la piraterie est contenue dans cette région qui concentre une part importante du trafic maritime à destination de l’Europe. L’amélioration de la situation permet également à l’aide humanitaire destinée à la Somalie d’être acheminée en sécurité. En prenant le commandement de cette opération, l’Espagne confirme son esprit d’engagement européen, déjà illustré sur d’autres théâtres (commandement de la mission de formation de l’Union européenne au Mali en 2018 par exemple). Signe du haut niveau de coopération opérationnelle franco-espagnole, c’est à Brest qu’a été installé le centre de sécurité maritime de l’opération, le Maritime Security Center Horn of Africa (MSC HoA). Le MSC HoA assure l’interface entre Atalante et le monde maritime civil. Il suit ainsi les bâtiments de commerce navigant de la mer Rouge au bassin somalien, diffuse l’appréciation de la menace piraterie au large de la Corne de l’Afrique, est capable de déclencher les alertes et partage le retour d’expérience avec les armateurs, l’industrie et les compagnies maritimes. Le MSC HoA est colocalisé à Brest avec un autre centre de sécurité maritime qui suit déjà au quotidien les navires – français mais pas exclusivement – naviguant dans les eaux du Golfe de Guinée, une zone où les enjeux de sécurité maritime sont importants. La France développe ainsi un pôle d’expertise de coopération navale à Brest qui conforte son rôle d’acteur majeur de la sécurité maritime.

Le site de la DICoD est répertorié 
dans la rubrique "Institutions gouvernementales" de la "Communauté Défense et Sécurité" d'ESPRITSURCOUF.fr

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ÉCONOMIE :

 

Etranges fonctions de l’économie, quand on évoque plus l’intelligence économique que l’espionnage : mais revoilà les espions qui se manifestent dans la guerre commerciale. Il n’y a donc pas de contradiction. Et cependant, la guerre bat son plein, avec ses succès, ses victoires ( Airbus)à et ses défaites ( Naval Group), en attendant le meilleur, c’est-à-dire en apprenant la résilience.

 

1 – L’UE ET AIRBUS REMPORTENT UNE VICTOIRE MAJEURE CONTRE LES   ETATS-UNIS, AVEC UNE BASE SOLIDE DE CONTRE-MESURES DE PLUSIEURS MILLIARDS
       (Airbus, communiqué de presse)

 

L’Organe d’appel de l’OMC se range du côté de l’UE et confirme l’absence de mesures prises par Boeing pour mettre un terme aux subventions illégales et tient compte de nouvelles subventions dans sa décision. · En l’absence d’un règlement, les États-Unis s’exposeront à des contre-mesures de l’ordre de plusieurs milliards. Amsterdam, 28 mars 2019 – Airbus se félicite du rapport de l’Organe d’appel de l’OMC, publié ce jour, qui confirme que les États-Unis n’ont pas retiré les subventions accordées à Boeing par les autorités fédérales, des États et les autorités locales des États-Unis et n’ont pas remédié au préjudice que ces subventions ont causé à Airbus. L’Organe d’appel a rejeté chacun des arguments avancés par les États-Unis et il a pris en compte tous les points juridiques de l’UE. En outre, la plus haute juridiction de l’OMC a également qualifié un certain nombre d’autres programmes fédéraux et des États américains de subventions illégales, et même de subventions prohibées, comme dans le cas du régime FSC (Foreign Sales Corporation), ce qui représente une victoire majeure pour l’UE. Ce rapport demande aux États-Unis et à Boeing de prendre d’autres mesures en vue de la mise en conformité. En l’absence de toute réaction de leur part, l’Union européenne aura la possibilité de demander l’adoption de contre-mesures à l’encontre des importations de produits américains. « Pour l’UE et Airbus, il s’agit là d’une nette victoire qui confirme notre position selon laquelle Boeing, tout en pointant du doigt Airbus, n’a pris aucune mesure pour se conformer à ses obligations envers l’OMC, contrairement à Airbus et à l’UE. Au vu de ce rapport préjudiciable, Boeing ne peut plus continuer à nier qu’il perçoit des subventions illégales massives de la part du gouvernement des États-Unis. Autrement dit, en l’absence de règlement, les États-Unis seront tenus de payer – à perpétuité – plusieurs milliards du fait de l’application de sanctions annuelles pour chaque programme Boeing en exploitation, alors que l’UE ne serait confrontée, dans le pire des cas, qu’à des problèmes mineurs », affirme John Harrison, General Counsel d’Airbus. « Nous espérons que ces conclusions inciteront les États-Unis et Boeing à progresser de manière constructive pour régler ce différend de longue date et à se joindre à nous pour œuvrer à instaurer un environnement commercial équitable. En l’absence d’une approche constructive, l’UE disposera désormais d’arguments juridiques très solides pour passer aux contre-mesures », a-t-il ajouté. Airbus remercie la Commission européenne et les gouvernements français, allemand, britannique et espagnol pour leur soutien constant au cours de ce litige de longue date. Leurs efforts déployés depuis longtemps pour restaurer des conditions de concurrence équitables donnent maintenant des résultats concrets.

 

2LE GROUPE NAVAL ALLEMAND TKMS GAGNE LA BATAILLE NAVALE DU BRÉSIL 
       (La Tribune, Michel Cabirol)

 

ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), associé à Embraer, a remporté l’appel d’offres de la marine brésilienne portant sur l’achat de quatre corvettes d’escorte. Un programme estimé à 1,6 milliard de dollars environ. Le groupe naval allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), associé à Embraer au sein du consortium Águas Azuis, a remporté l’appel d’offres de la marine brésilienne portant sur l’achat de quatre corvettes d’escorte dans le cadre du programme Tamandaré (CCT). Estimé à 1,6 milliard de dollars environ, ce programme prévoit la construction d’un premier lot de quatre corvettes afin de remplacer les frégates vieillissantes des classes Niteroi et Broadsword. La marine brésilienne a choisi les navires les plus lourds (3.455 tonnes) et l’un des modèles les plus chers sinon le plus cher. La livraison des corvettes est prévue entre 2024 et 2028. Le contrat et les avenants (transfert de technologie, soutien…) devra été signé « d’ici à la fin de cette année », a averti la marine brésilienne, qui a choisi le plus gros navire et l’un des plus chers. Ce programme, dont 40% seront fabriqués au niveau local, devrait générer environ 2.000 emplois directs et 6.000 emplois indirects, a-t-elle par ailleurs précisé. En revanche, le consortium Águas Azuis prévoit quant à lui la création de plus de 1.000 emplois directs et environ 4.000 emplois indirects tout au long du programme.  Quant aux industriels français, ils auront une part très modeste dans le programme. Les corvettes Tamandaré seront notamment armées par des missiles de MBDA (Exocet MM40 B1/B3 et Sea Ceptor). En tant qu’équipementiers, Safran (optronique Paseo XLR) et Thales (systèmes de conduite de tir Stir) obtiennent en outre quelques miettes.

Premier échec de Naval Group en 2019

Le consortium Águas Azuis a gagné la compétition face à trois autres consortiums : Damen et Saab Tamandaré, FLV (Fincantieri et Vard), et, enfin, Villegagnon (Naval Group et Enseada). C’est une claque pour le néerlandais Damen, qui était considéré comme le favori. Tout comme le partenaire italien de Naval Group, Fincantieri, qui échoue une nouvelle fois dans un appel d’offres international. Naval Group, qui avait été repêché in extremis au deuxième tour, est quant à lui parti certainement trop tardivement dans cette compétition. Après un début d’année tonitruant sur le plan commercial, Naval Group perd sa première compétition. Il est vrai que le groupe naval tricolore ne croyait pas vraiment en ses chances au Brésil, ignoré par ailleurs par le pouvoir politique français depuis l’élection de Jair Bolsonaro. En dépit d’un très gros effort dans la dernière ligne droite de son PDG, Hervé Guillou, et d’un soutien tout aussi tardif de la France (lettre de soutien de Florence Parly), Naval Group a finalement logiquement échoué. Mais le Brésil joue également avec le feu avec son nouveau chantier naval ultra moderne d’Itaguai, appartenant aux chantier naval brésilien Itaguaí Construções Navais (ICN), où sont construits les sous-marins brésiliens gagnés par Naval Group. Si le groupe français avait gagné, les corvettes auraient été logiquement fabriquées à Itaguai. Mais la marine brésilienne en a décidé autrement…

 

3 – GUERRE COMMERCIALE : LE RETOUR DES ESPIONS
(Forbes, Bernard Jomard)

 

Depuis 30 ans et l’écroulement de l’URSS, on avait un peu l’impression que nombre de menaces militaires et commerciales plus ou moins perverses avaient disparu. En fait, il semblerait qu’on se soit juste tout simplement endormi.

Car on note une recrudescence de dangers représentés par certains cabinets de renseignements économiques, ou autres cabinets de barbouzes à l’ancienne. Des dangers surtout générés par une intensification invraisemblable de la cyber surveillance privée. En résumé, il est aujourd’hui devenu quasiment impossible de protéger ses secrets industriels et commerciaux. Impossible aussi de conquérir un gros marché international sans l’aide d’un cabinet d’intelligence économique.

Cyber surveillance ou cyber espionnage 

Le sujet du moment, c’esHuawei qui pose un vrai problème de souveraineté. Avec ses 80 000 salariés dédiés à la R et D, Huawei est passé devant les acteurs comme Nokia et Ericsson. Hier, nous dépendions de Cisco, demain, sera-t-il plus dangereux de dépendre de Huawei ?

Seule solution pour échapper à ce dilemme, travailler sur la 6G. Les Américains sous la pression de Donald Trump le font déjà. Sinon les États-Unis avec leur NSA, alliés aux Israéliens et Tsahal deviendront incontournables. Sans oublier bien sûr, le russe Kaspersky, certainement contrôlé par le Kremlin.

La manipulation et autres fake news font aussi partie de la manipulation liée au cyber espionnage. On connaît tous les fermes à trolls de Saint-Pétersbourg, mais les Américains ne sont pas en reste avec Facebook et autres réseaux, et certaines de leurs ONG.

Mais la vraie révolution, ce sont les cabinets de renseignements économiques.

Ou sociétés d’intelligence économique (SIE). Des sociétés de conseils et de services aux entreprises ont pour d’étudier et comprendre l’environnement économique dans lequel le client a choisi de se développer. Ces études passent par des activités telles que la veille technologique, l’analyse concurrentielle et l’acquisition de renseignements, pour ne pas dire espionnage.

Qui sont-elles en France ?

Cette société étant à vendre, on citera tout d’abord l’ADIT présidée par Serge Weinberg. Ce surdiplômé passé par le cabinet de Fabius, ex-directeur général de Pallas finance, fut aussi président du Directoire de PPR (Kering). On a même vu ce touche-à-tout dans les papiers peints.

Créé il y a 25 ans et privatisé en 2011, le groupe ADIT se positionne comme leader européen de l’intelligence stratégique. Ses missions essentielles : limiter les risques des projets à l’international et réduire l’incertitude inhérente à toute stratégie de croissance.

CEIS, créé en 1997, intervient principalement sur des thématiques liées aux industries stratégiques, défense, sécurité, aéronautique, finance, énergie, transport et matériaux stratégiques.  Cette société est détenue majoritairement par son management.

À noter que CM-CIC Investissement est entré au capital de CEIS pour accompagner l’entreprise dans sa croissance et permettre à Olivier Darrason d’amorcer la transmission progressive du capital au management.

Groupe SERIS, créé en 1958 à Saint-Nazaire, détenu et contrôlé à 100 % par la famille Tempereau. SERIS, qui annonce 18 000 collaborateurs, s’est associé en octobre 2015 avec Amarante International.

Groupe Risk & Co, créé en 1994, présent dans plus d’une quarantaine de pays.

Affinis, un cabinet de conseil spécialisé dans la recherche et l’analyse d’informations stratégiques, collectées dans la sphère médiatique et au travers d’échanges humains. Un cabinet spécialisé dans des secteurs d’activités particulières, énergie ,cybersécurité, NTIC, agroalimentaire, finance,  automobile et aussi médical.

On citera aussi Kynos, créée en 2013 par Bernard Squarcini qui a notamment été à la tête de la Direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI) de 2008 à 2012. Cette société est liée au cabinet britannique Arcanum Global dirigé par Ron Wahid.

Arcarnum France société « sœur » de Kynos, filiale de la société Arcanum Global fut créée en 2015. On notera parmi ses collaborateurs, Keith Bristow, ancien directeur général de la National Crime Agency (NCA) John David Baycroft, ancien membre éminent du Special Air Service (SAS), Calvin R. Humphrey, ancien directeur au sein du Comité à la Sécurité intérieure à la Chambre des Représentants (États-Unis) ; Dennis Blair, ex-directeur du renseignement national (Director of National Intelligence) qui coordonnait les 16 agences de renseignement américaines ou encore Steven P. Adragna, ancien membre de la Defense Intelligence Agency (DIA),

Axis & Co, dont le métier consiste à rechercher et analyser des informations précises et exploitables afin d’aider ses clients à prendre des décisions stratégiques, remporter des marchés et affronter des menaces. Axis & Co intervient notamment au profit d’entreprises ou d’institutions internationales.

HAXXOM, qui accompagne les entreprises de toutes tailles, les collectivités, les institutions nationales et internationales ainsi que les ONG dans la prévention et la protection de leurs intérêts.

Mais bien évidemment, les États-Unis ont été précurseurs.

Avec tout d’abord l’incontournable Blackwater. Certainement la première armée privée au monde. Très liée aux néoconservateurs américains, la société fut créée par Erik Prince. Elle s’illustra en Irak.

Blackwater vient de signer un accord préliminaire pour la gestion d’un centre de formation au Xinjiang, province où les autorités chinoises mènent une intense campagne de répression contre les Ouïgours. Ils se sont associés aux Chinois de Frontier Services Group (FSG), société fondée en 2013 à Hongkong. Blackwater aurait aussi établi un partenariat avec le « parc industriel » de Caohu. Ils sont situés à proximité de Kashgar, centre culturel de cette minorité musulmane et turcophone.

Bien sûr, les Russes ne sont pas en reste.  

Cela grâce au groupe Wagner, une société d’intelligence militaire privée utilisée par les compagnies pétrolières, dont Lukoil ou Gazprom Neft, sociétés proches du Kremlin. Wagner a éliminé la plupart de ses concurrents grâce aux contrats qu’ils ont obtenus en Syrie.

Retrouvez l’intégralité de cet article avec ce lien :
https://www.forbes.fr/technologie/guerre-commerciale-le-retour-des-espions/?cn-reloaded=1

 

4 L’APPRENTISSAGE NÉCESSAIRE DE LA RÉSILIENCE
(Info guerre, Stéphane Werbrouck)

 

Au-delà du déni flagrant des entreprises françaises vis à vis de la situation de guerre dans laquelle elles se trouvent face à leurs concurrents américains, chinois, indiens ou européens, il y a un autre constat plus navrant qui explique le manque de transformation « gagnant » et qui est directement lié au jeu de pouvoir au sein de ces mêmes entreprises. Institutionnellement, les grands groupes industriels ont toujours vu s’affronter la R&D ou le département « Produit » à la direction commerciale. Mais depuis une dizaine d’année, ce sont les contrôleurs de gestion, responsables de la profitabilité à court terme des actionnaires, qui ont contribué à fragiliser l’action stratégiques des sociétés. Et ce alors que nous affrontons des Chinois qui déploient sans faillir un plan stratégique à 100 ans écrit par Mao avec une constance, qui en fait à mon sens un modèle d’Etat résilient.  A court terme, tout le monde pensera que ce propos est erroné, mais à l’échelle du temps des pratiques de guerre économique, on se rend compte que les Chinois tiennent leur objectif à long terme comme un marin remonte au plus près face à un vent contraire. Les Américains ont développé une stratégie commerciale claire : c’est celui qui a le moins de tort qui est légitime pour gagner. A partir de ce constat élémentaire, ils ont développé tout un tas d’outils intelligents ( juridiques et financiers les derniers en date) – au sens intelligence économique de l’emploi – qui leur permette d’arriver à leur fins. Cet armada cognitif a modifié la nature de la guerre économique. Si les pratiques illégales perdurent ainsi que l’expression d’une certaine forme de violence, y compris par le biais de conflits armés limités, les stratégies d’influence cognitive, d’encerclement de marché et de mise sous dépendance des Etats affaiblis industriellement, deviennent peu à peu les éléments clés de la victoire durable. Dans les pays développés, la conquête des positions dans le monde matériel se vérifie de plus en plus par la capacité à attaquer sur le terrain légal. Mais c’est dans la conquête du monde immatériel que se vérifie de manière déterminante cette nouvelle forme cognitive de la guerre économique. Le principal champ de bataille est désormais celui de la DATA et des plateformes . Une fois de plus ce sont les puissances conquérantes qui sont à la manœuvre comme le démontrent les péripéties sur l’affrontement sino-américain autour de l’affaire HUAWEI. Dans cette course à la suprématie dans l’économie numérique, les Américains et les Chinois se disputent le contrôle du terrain pendant que les Français ou les Européens sont encore à espérer d’être l’ « ami » du vainqueur En résumé à l’instar des grandes forces présence, la capacité de résilience de nos sociétés, de notre gouvernement ou de notre Union européenne dépend des facteurs suivants :

  • Avoir conscience de cette mutation majeure de la guerre économique.
  • Avoir suffisamment d’ambition et de grandeur pour ne pas abandonner les objectifs stratégiques à long terme pour des résultats éphémères à courts ou à moyen terme.
  • Se donner les moyens de ses ambitions et aller les chercher dans des alliances ou dans la métamorphose des appareils d’Etat . Le rapport du faible au fort n’existe pas en Chine, et je ne suis pas sûr qu’il fonctionne avec un Poutine ou un Trump.
  • Plus que jamais la plume est plus forte que le glaive : surtout à l’époque de Twitter et de Facebook, qui sont dans de mauvaises mains les nouvelles armes de destruction massive : la communication d’influence est la première arme de résilience des sociétés et des Etats – et nous sommes souvent absents du champ de bataille dans ce domaine.

Le but du programme Segor, initié par l’Ecole de Guerre Economique sur la résilience, est de familiariser les futurs décideurs avec toutes les armes qui peuvent être utilisées contre ou par eux, de manière à leur permettre quelque que soit l’attaque ou l’enjeu, de revenir en un temps très court à un état proche de l’initial ou à fonctionnement nominal toujours orienté sur le même objectif à long terme.

 

TOUR D’HORIZON
DE MEDIAS SPÉCIALISÉS :

ESPRIT SURCOUF.fr vous offre un tour d’horizon des titres de fond propres à susciter la réflexion de défense et de sécurité.

 

La marine maltaise reprend le pétrolier « détourné »  (Le marin)
https://www.lemarin.fr/secteurs-activites/shipping/33875-la-marine-maltaise-reprend-le-petrolier-detourne

Yémen, atroce bilan d’une guerre sans fin (Orient XXI, Helen Lackner)
https://orientxxi.info/magazine/yemen-atroce-bilan-d-une-guerre-sans-fin,2986

Mission Sophia : une prolongation… sans navire (Le Marin, Haude-Marie Thomas)
https://www.lemarin.fr/secteurs-activites/defense/33866-mission-sophia-une-prolongation-sans-navire

Cesare Battisti: Français, Françaises, je vous ai menti! (SLATE)
http://www.slate.fr/story/175125/cesare-battisti-gauche-francaise-mensonge-manipulation

Dr Denis Mukwege: « Nous devons tracer une ligne rouge contre l’utilisation du viol comme arme de guerre » (INTERVIEW) (Huffington Post, Alix Etournaud)
https://www.huffpostmaghreb.com/entry/dr-denis-mukwege-nous-devons-definir-une-ligne-rouge-relative-aux-obligations-des-etats-en-matiere-de-prevention-de-repression-et-de-reparation-des-violences-sexuelles-interview_mg_5c9e116ae4b0474c08cd24c0

Exportation d’armements vers Ryad : le diktat de Berlin roule dans la farine Londres et Paris (La Tribune, Michel Cabirol)
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/exportation-d-armements-vers-ryad-le-dicktat-de-berlin-roule-dans-la-farine-londres-et-paris-812519.html

Visite de Xi Jinping en Europe : la Chine cherche ses partenaires des nouvelles routes de la soie  (IRIS, Barthélémy Courmont)
http://www.iris-france.org/133928-visite-de-xi-jinping-en-europe-la-chine-cherche-ses-partenaires-des-nouvelles-routes-de-la-soie/

Du terrorisme islamiste au terrorisme intellectuel : les deux fléaux qui menacent les démocraties occidentales (Atlantico, Alexandre Del Valle)
https://www.atlantico.fr/rdv/3569301/du-terrorisme-islamiste-au-terrorisme-intellectuel–les-deux-fleaux-qui-menacent-les-democraties-alexandre-del-valle

Un Chinook canadien au Mali évacue des soldats français blessés (45° Nord, Nicolas)
http://www.45enord.ca/2019/03/chinook-canadien-mali-evacue-soldats-francais-blesses-barkhane/

 

 

 

PARUS AU JOURNAL OFFICIEL 

Textes à ne pas négliger pour comprendre l’actualité de défense et de sécurité.

 

Décret n° 2019-250 du 27 mars 2019 portant création d’une prime de technicité de haute montagne
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=B3E5E11FB2EF199E602DE48F2F41315B.tplgfr21s_2?cidTexte=JORFTEXT000038316704&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038316652

Arrêté du 27 mars 2019 fixant les montants de la prime de technicité de haute montagne et la liste des brevets y ouvrant droit
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=B3E5E11FB2EF199E602DE48F2F41315B.tplgfr21s_2?cidTexte=JORFTEXT000038316725&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038316652

Arrêté du 27 mars 2019 fixant la liste des unités de montagne ouvrant droit à la prime de technicité de haute montagne
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=B3E5E11FB2EF199E602DE48F2F41315B.tplgfr21s_2?cidTexte=JORFTEXT000038316731&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038316652

Décret n° 2019-254 du 27 mars 2019 relatif aux conditions de nomination des personnels dirigeants de certains établissements publics nationaux à caractère administratif
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=B3E5E11FB2EF199E602DE48F2F41315B.tplgfr21s_2?cidTexte=JORFTEXT000038316850&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038316652

Décret n° 2019-255 du 27 mars 2019 portant attribution d’une prime de fidélisation aux sous-officiers du corps de soutien technique et administratif de la gendarmerie nationale
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=B3E5E11FB2EF199E602DE48F2F41315B.tplgfr21s_2?cidTexte=JORFTEXT000038316908&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038316652

Décret n° 2019-244 du 27 mars 2019 relatif au régime de sûreté de la partie française de la liaison fixe transmanche
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=B3E5E11FB2EF199E602DE48F2F41315B.tplgfr21s_2?cidTexte=JORFTEXT000038284369&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038283872

Décret n° 2019-234 du 27 mars 2019 modifiant certaines conditions de la disponibilité dans la fonction publique
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=B3E5E11FB2EF199E602DE48F2F41315B.tplgfr21s_2?cidTexte=JORFTEXT000038277205&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038277048

 

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