– GÉOPOLITIQUES : international …
– DÉFENSES : militaire, sécurité intérieure, terrorisme …
– ÉCONOMIES : entreprise, industrie, technologie ….
Jacques Raimond
- GÉOPOLITIQUES
- Quelle suite au processus révolutionnaire en Egypte et en Syrie ?
- Turquie-Etats-Unis, des relations chahutées, mais robustes
- Mer Rouge
- Trump – Kim Jong Un : les coulisses de la rencontre
- DÉFENSES
- Cyberattaques : la formation pour faire face
- Mme Parly confirme la création d’une agence dédiée à l’innovation au sein du ministère des armées
- Les députés de la commission de la défense s’opposent au gouvernement sur les restes à payer du ministère des armées
- ÉCONOMIES
- Les guerres commerciales sont-elles bonnes et faciles à gagner ?
- L’Inde, 5ème puissance économique mondiale en 2018, et… ?
- L’accord de libre-échange transpacifique renaît, sans Washington
Pour télécharger la revue de presse interactive, cliquez sur le PDF ci-dessous
GÉOPOLITIQUES
1 – Quelle suite au processus révolutionnaire en Egypte et en Syrie ? (Les clés du Moyen-Orient, entretien avec Gilbert Achcar)
Originaire du Liban, Gilbert Achcar a enseigné à l’Université de Paris-8, puis travaillé comme chercheur au Centre Marc Bloch de Berlin, avant d’être nommé en 2007 professeur en études du développement et relations internationales à l’Ecole des études orientales et africaines (SOAS) de l’Université de Londres.
Parmi ses nombreux ouvrages, traduits en une quinzaine de langues : Le Choc des barbaries. Terrorismes et désordre mondial (2002, 2004, 2017) ; La Poudrière du Moyen-Orient, avec Noam Chomsky (2007) ; Les Arabes et la Shoah. La guerre israélo-arabe des récits (2009) ; Marxisme, Orientalisme, Cosmopolitisme (2013) ; Le Peuple veut. Une exploration radicale du soulèvement arabe (2013) ; et Symptômes morbides. La rechute du soulèvement arabe (2017).
Votre dernier ouvrage, Symptômes morbides. La rechute du soulèvement arabe publié en 2017 aux éditions Sinbad/Actes Sud fait suite à un premier, publié en 2013 et intitulé Le Peuple veut. Une exploration radicale du soulèvement arabe. Qu’est-ce qui vous a incité à l’écrire ?
Cette suite devait être un chapitre de mise à jour pour la nouvelle édition de l’ouvrage. Toutefois, en travaillant dessus, je me suis vite rendu compte qu’un chapitre ne suffirait pas pour rendre compte des changements en cours. J’ai donc décidé de consacrer un nouvel ouvrage à ce qui m’apparaissait comme une nouvelle phase dans ce bouleversement qui a commencé en 2011 et que j’avais qualifié de processus révolutionnaire de longue durée, un processus devant inévitablement passer par des phases successives de révolution et de contre-révolution. Je soutiens, en effet, que la vague révolutionnaire a été retournée en 2013. Nous sommes entrés depuis lors dans une phase réactionnaire. Nous y sommes encore, même si les prémices de nouvelles explosions se font sentir de temps à autre, comme ce fut le cas de manière spectaculaire au début de cette année 2018. Les analyses et pronostics du Peuple veut me semblent avoir été confirmés. J’expliquais alors que le processus révolutionnaire enclenché en Tunisie en décembre 2010 allait se poursuivre sur une longue période. Il m’apparaissait déjà clairement qu’il allait connaître inévitablement des hauts et des bas. Nous sommes entrés depuis 2013 dans une phase de régression à l’échelle régionale, après la vague révolutionnaire analysée dans Le Peuple veut. Dans Symptômes morbides, il s’agissait donc d’analyser les ressorts de la « rechute » après avoir analysé les ressorts du « soulèvement ».
Qu’en est-il de l’opposition en Égypte ? Aucun heurt n’a été reporté lors de l’anniversaire de la révolution le 25 janvier dernier, et la volonté révolutionnaire semble s’être évaporée.
Il y a au contraire une énorme frustration en Égypte. La révolution a été confisquée une première fois par les Frères musulmans, parvenus au pouvoir parce qu’ils avaient des moyens organisationnels et financiers bien supérieurs à ceux des mouvements que l’on peut qualifier de « progressistes » – cet éventail qui va des réformistes libéraux à la gauche radicale. C’est pourtant cet arc de forces qui a fait le 25 janvier 2011. Les Frères musulmans n’ont pas participé à l’appel initial au rassemblement ; ils ne sont intervenus officiellement que trois jours plus tard et ont tout fait pour confisquer la Révolution à ceux qui l’avaient déclenchée. Par cela même, ils se sont rapidement aliénés une grande majorité – y compris parmi les personnes qui avaient voté pour leur candidat au second tour de la présidentielle pour faire barrage au candidat de l’armée. Cela a permis à celle-ci d’opérer une grande manœuvre politique, pour récupérer une nouvelle fois le mouvement de masse et revenir au pouvoir en 2013 pour la seconde fois depuis le renversement de Moubarak en 2011.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.lesclesdumoyenorient.com/Entretien-avec-Gilbert-Achcar-Quelle-suite-au-processus-revolutionnaire-en.html
2 – Turquie-Etats-Unis, des relations chahutées, mais robustes (Orient XXI, Didier Billion)
Les relations entre la Turquie et les États-Unis traversent une conjoncture difficile et les sujets de tension se sont multipliés au cours des derniers mois. Le climat d’exacerbation nationaliste entretenu par l’exécutif turc approfondit une polarisation de la société, ainsi que le développement d’un sentiment de forte défiance à l’égard du monde occidental.dLes deux principaux contentieux qui troublent les relations Ankara-Washington relèvent, selon les autorités turques, de l’antiterrorisme. Il s’agit des dossiers afférant au Parti de l’union démocratique (PYD) et à l’« organisation terroriste Fethullah » (FETÖ), terme par lequel sont désormais systématiquement désignés les partisans de Fethullah Gülen. Le défi kurde, perçu comme existentiel par Ankara, réside dans le fait que le PYD — franchise syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) considéré comme l’un des « ennemis publics n° 1 » par le gouvernement turc — va s’imposer sur tous les autres groupes kurdes syriens et proclamer une administration autonome, le Rojava, en novembre 2013, transformé en entité « fédérale démocratique », le 17 mars 2016. Ankara trouve ainsi à sa frontière une vaste zone contrôlée par le PYD, qu’elle qualifie d’« entité terroriste ». L’affaire se complique quand le PYD prouve que ses composantes armées, les Unités de défense du peuple (YPG) et les Unités de défense de la femme (YPJ), encadrées par le PKK, sont capables de s’opposer victorieusement à l’organisation de l’État islamique (OEI) dans les combats au sol, ce qui leur vaut l’appui des puissances occidentales, États-Unis en tête, et accessoirement de la Russie. La Turquie est donc face à une contradiction majeure, puisque les organisations qu’elle considère comme ses ennemis principaux sont dans le même temps soutenues par ses alliés. L’opération « Bouclier de l’Euphrate », lancée le 24 août 2016, dont l’objectif affirmé était la reprise de la ville de Djarabulus aux mains de l’OEI constitue un tournant majeur. Tout d’abord parce qu’il est rarissime que l’armée turque intervienne en dehors de ses frontières nationales, ensuite parce que c’est une intrusion de la Turquie en territoire syrien ; enfin parce que derrière le combat contre l’OEI, c’est bien celui contre le PYD qui s’avère essentiel. Toute ambiguïté semble levée sur ce dernier point depuis le 20 janvier 2018, date du début de l’opération « Rameau d’olivier » dans le canton d’Afrin qui vise exclusivement les forces du PYD.
Obtenir l’extradition de Fetullah Gülen
Dans le deuxième dossier, il s’agit des enjeux du combat mené contre le mouvement Hizmet (« Le service », nom par lequel les gulénistes désignent leur mouvement) et de l’extradition de Fethullah Gülen, qui ne sont pas moins vitaux pour les dirigeants turcs, parce qu’ils expriment une rupture radicale au sein de l’islam politique turc. C’est après la première victoire électorale du Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002 que les relations entre les deux protagonistes se sont cristallisées. Durant presque dix ans, la complémentarité entre le Hizmet et l’AKP fut notoire : le premier fournissait les cadres politiques dont le second avait besoin, qui nommait les partisans de Fetullah Gülen à des postes de responsabilités au sein de l’appareil d’État.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://orientxxi.info/magazine/turquie-etats-unis-des-relations-chahutees-mais-robustes,2324
3 – Mer Rouge (Brèves Marine N°210, éditées par le CESM)
En janvier dernier, le gouvernement soudanais cède à la Turquie la souveraineté de l’île de Suakin pour 99 ans. La concession de cet ancien port ottoman, dans lequel Ankara pourrait bâtir une base navale, soulève les inquiétudes des pays présents dans la région.
Mer fermée, mer ouverte
Mer intracontinentale de 450 000 km2 , l’antique Erythra Thalassa des Grecs marque la frontière naturelle entre l’Afrique et la péninsule arabique. Longue de 2 000 km pour une largeur maximale de 300 km, elle n’est reliée au golfe d’Aden et à la Méditerranée que par deux étroits goulets : le détroit méridional de Bâb el-Mandeb (la « Porte des lamentations »), doublé, au nord, par le canal de Suez. À l’initiative de la France, l’ouverture du canal en 1869 fait basculer la géopolitique de la mer Rouge. Jusqu’alors mer semi-fermée, elle est désormais la route la plus directe pour les navires européens désirant rejoindre les Indes, la durée de la traversée étant réduite de moitié par rapport à celle passant par le cap de Bonne-Espérance, au sud de l’Afrique. Aujourd’hui, la mer Rouge est au cœur de l’une des trois grandes « autoroutes de la mer », la route eurasiatique, qui représente 40 % du commerce maritime international. Les porte-conteneurs reliant l’Asie orientale aux ports européens y naviguent aux côtés des pétroliers et méthaniers en provenance des pays producteurs du golfe Arabo-Persique. Doublé du pipeline terrestre SUMED à partir de 1977, agrandi d’un second chenal en 2015 pour supprimer la circulation alternée des navires, le canal de Suez voit chaque année passer 6 % du trafic mondial de pétrole et plus du quart du trafic de conteneurs. Avec près de 5 millions de barils y transitant chaque jour, Bâb el-Mandeb est, à la suite de Suez, le quatrième passage maritime dans le transport des hydrocarbures1 . Large d’une douzaine de nautiques, les eaux du détroit appartiennent aux mers territoriales yéménites et djiboutiennes, mais le trafic y est réglementé par l’Organisation maritime internationale (OMI). Par sa géographie et son importance stratégique, la mer Rouge engendre donc une proximité entre États qui peut être source de tensions, voire de conflits.
Tensions régionales
La permanence d’un accès à la mer est un élément essentiel de la géopolitique régionale. Sur les huit pays riverains2 , certains connaissent d’importants phénomènes de déstabilisation interne, auxquels viennent parfois se greffer les intérêts de puissances moyen-orientales. Au nord, la présence de groupes terroristes dans le Sinaï égyptien depuis 2013 fait peser des menaces d’attaques sur le canal de Suez, dans une Égypte par ailleurs marquée par des contestations populaires avec la rétrocession, en juin 2017, de la souveraineté des îles Tîrân et Sanâfir à l’Arabie saoudite. Occupées par l’Égypte depuis 1950, ces îles marquent l’entrée du golfe d’Aqaba où Le Caire et Riyad font face, dans son extrémité nord, aux présences israélienne et jordanienne qui y ont leur seul accès à la mer Rouge. Au sud, la guerre civile yéménite, ouverte en 2014 entre le gouvernement reconnu par la communauté internationale et le mouvement rebelle houthi, s’est doublée l’année suivante de l’intervention d’une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite. Le contrôle des ports ceinturant le détroit de Bâb el-Mandeb en est l’un des enjeux majeurs : si le gouvernement yéménite a gardé – après une âpre bataille – celui d’Aden, ouvert sur le golfe du même nom, les Houthis contrôlent toujours Hodeïda, le premier port du pays, soumis à un blocus depuis novembre 2017. Les bâtiments de la coalition arabe, saoudiens et égyptiens en majorité, y croisent au large en permanence. Enfin, Mocha3 , troisième port yéménite en importance, fut tenu par la rébellion entre 2015 et 2017 avant d’être repris par la coalition. Situé à équidistance des ports d’Hodeïda et d’Aden, il est celui de la péninsule arabique le plus proche de Bâb el-Mandeb. Les rebelles houthis ont plusieurs fois utilisé ces positions stratégiques pour lancer des attaques sur des navires de guerre ou de commerce naviguant au large : neuf, à l’arme légère comme au lance-roquettes, ont ainsi été enregistrés dans le détroit depuis 2016. À l’ouest, les revendications restent omniprésentes. Administré depuis le milieu des années 1990 par l’Égypte, le triangle d’Ḩalā’ib est toujours réclamé par le Soudan sur la frontière orientale entre les deux pays. Et un nouveau point d’achoppement entre Le Caire et Khartoum vient d’apparaître : la Turquie a obtenu du Soudan en janvier dernier la souveraineté de l’île de Suakin, d’une superficie de 70 km², pour les 99 prochaines années. Abritant les ruines d’un ancien port ottoman qui permettait aux pèlerins africains de s’embarquer pour La Mecque, elle permettra à Ankara d’y installer, à terme, sa première base navale dans la région… Cet état de fait renforce la concurrence régionale entre la Turquie et les Émirats arabes unis (EAU). Alors que les deux pays sont déjà positionnés militairement en Somalie, Abu Dhabi maintient depuis 2015, en face du Yémen, des installations logistiques et commerciales dans le port d’Assab, en Érythrée. L’Érythrée, dont l’indépendance en 1993 a privé l’Éthiopie, première économie de la sousrégion, de tout accès à la mer Rouge… Le commerce extérieur éthiopien transite, depuis, par le port de Djibouti.
Intérêt mondial
Micro-État de la Corne de l’Afrique, Djibouti accueille une présence militaire française depuis son indépendance en 1977. Le détachement permanent de 1 350 soldats et marins français a été rejoint, à partir de 2002, par des forces américaines engagées dans la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient. Elles sont aujourd’hui au nombre de 4 200. La situation géographique de Djibouti permet de surveiller le commerce maritime international dans le détroit mitoyen de Bâb el-Mandeb, où transite une partie des importations énergétiques et industrielles de la France : plus de 15 % du commerce extérieur français se fait avec l’Asie, plus de 25 % de ses importations de pétrole proviennent du MoyenOrient4 . Au-delà, la position de Djibouti permet de soutenir la mission européenne Atalante de lutte contre la piraterie, déployée depuis 2008 dans le golfe d’Aden et en mer d’Arabie. Preuve de son importance, Djibouti accueille sur son territoire une délégation de l’Union européenne et des ambassades allemande et française. La présence navale asiatique s’y affirme à son tour. Le Japon depuis 2011, et surtout la Chine depuis 2017, y entretiennent des bases militaires pour surveiller une route maritime essentielle à leurs exportations vers l’Europe. Si le camp logistique chinois de 36 hectares héberge pour l’instant 400 soldats, il serait en capacité de recevoir jusqu’à 10 000 hommes et d’offrir cinq mouillages pour la marine de l’Armée populaire de libération (APL) d’ici 2026. Pékin veut aussi profiter du positionnement stratégique de Djibouti en Afrique pour l’inclure dans son projet de « Nouvelles routes de la Soie ». Détentrice de 60 % de la dette nationale, Pékin a déjà investi plus de 12 milliards d’euros dans le pays, notamment pour la construction du nouveau port polyvalent de Doraleh et de la ligne de chemin de fer le connectant à la capitale éthiopienne d’Addis-Abeba. Plate-forme logistique des puissances navales internationales, nouveau pivot de la stratégie économique chinoise en Afrique
1 Site de l’U.S. Energy Information Administration.
2 Arabie Saoudite, Djibouti, Égypte, Érythrée, Israël, Jordanie, Soudan, Yémen.
3 Aussi appelé Mokha, il a donné son nom à un type de café, dont il a historiquement assuré le commerce.
4 Site de la Direction générale du Trésor.
4 – Trump – Kim Jong Un : les coulisses de la rencontre (Europe 1)
L’annonce d’une rencontre entre le président américain et le leader nord-coréen a surpris tout le monde car, en coulisses, les négociations ont été rocambolesques. C’est une annonce inattendue. Qui aurait pu imaginer Donald Trump, le moins diplomate et le plus impulsif des présidents américains, en faiseur de paix ? Et pourtant, le président américain a accepté jeudi de rencontrer prochainement le leader nord-coréen Kim Jong Un. Si on ne peut pas encore parler de réconciliation entre Washington et Pyongyang, il y aura le plus vite possible une poignée de mains entre Trump et celui qu’il critiquait vertement il y a quelques mois. Ce revirement soudain s’est décidé dans un contexte assez inhabituel, rapporte le correspondant d’Europe 1 à Washington.
L’art du teasing de Trump. En fin de journée jeudi, les premiers frémissements se sont fait sentir à la Maison-Blanche. Donald Trump passe la tête dans la salle de presse, ce qu’il ne fait jamais. Il dit alors que la Corée du Sud va faire une annonce majeure à propos de son voisin du nord d’ici deux heures. Le chef d’Etat démontre là sa maîtrise de l’art du teasing et provoque rumeurs et fébrilité. Finalement, à la nuit tombée, un responsable sud-coréen sort de la Maison-Blanche et lit un communiqué que les journalistes ont du mal à croire au début : Kim Jong Un a invité le président américain à le rencontrer et Donald Trump est d’accord. Il n’y a cependant pas de lettre officielle, juste ce message oral.
Un revirement dont seul Trump est l’auteur. Si cette annonce surprend tout le monde, c’est qu’en coulisses, les négociations ont été rocambolesques. Le New York Times raconte que l’émissaire de Séoul était là pour rencontrer des responsables nord américains mais pas le président. C’est Donald Trump qui est finalement allé à sa rencontre et a accepté d’emblée la rencontre, sans plus de consultations. « C’est un grand progrès », a-t-il ensuite indiqué dans un tweet. « On est en train d’organiser la rencontre ! ». Vendredi, on ne savait encore ni où ni quand aurait lieu ce sommet historique.
DÉFENSES
1 – Cyberattaques : la formation pour faire face (Défense, armée de terre)
Conformément aux objectifs fixés par la LPM 2019-2025, l’armée de Terre est en ordre de marche pour permettre la montée en puissance de la cybersécurité dans tous ses aspects. Formations initiales, recrutement dans les écoles civiles, partenariats et échanges avec les universités… Pour accomplir sa mission, la constitution d’un vivier de spécialistes est fondamentale.
Une ressource interne qualifiée et expérimentée
Pour être capable de répondre efficacement à une crise provoquée par une cyberattaque, l’armée de Terre juge indispensable de disposer en interne des ressources humaines nécessaires. Ainsi, le lycée militaire de Saint-Cyr-L’Ecole accueille depuis septembre 2017 le BTS « cyberdéfense » qui représente une source potentielle de recrutement. Cette formation post-bac vise en effet à attirer les étudiants issus de la nouvelle génération avide de numérique. Bac+2 en poche, ils peuvent intégrer les rangs de l’armée de Terre en tant que sous-officier ou civil. Pour les militaires déjà engagés, des stages sont initiés à l’Ecole des transmissions de Cesson-Sévigné ainsi qu’aux Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan (ESCC). Le mastère spécialisé® « Opérations et gestion des crises en cyberdéfense » inauguré en septembre 2015 aux ESCC forme notamment les officiers à la planification et à la conduite desopérations cybernétiques.
Des spécialistes capables d’être l’interface entre les techniciens et les chefs
Une partie des cours techniques de ce mastère se déroule à l’Ecole des transmissions. Cette dernière renforce son panel de formation à destination des officiers, sous-officiers et civils des trois armées destinés à servir dans le domaine de la guerre électronique. Elle est, à juste titre, considérée comme le pôle d’excellence et de référence pour la formation des spécialistes en cybersécurité, voyant passer dans ses murs plus de 3500 stagiaires par an.
L’union fait la force
Outre ces formations dispensées par l’armée de Terre dans ses différents établissements (écoles et lycée), des partenariats civilo-militaires universitaires1 offrent l’opportunité à la Défense de s’armer d’étudiants sensibilisés au monde numérique. De ce fait, en décembre 2014, le ministère des Armées, la région Bretagne, 11 universités, écoles d’ingénieurs et institutions de la recherche ont signé un accord général de partenariat pour la recherche en cyberdéfense. Ce partenariat vient renforcer l’existant ; l’armée de Terre compte en effet déjà une chaire de cyberdéfense installée à Coetquidan. Créée en 2013 et née de la volonté du ministère de soutenir la recherche académique, elle regroupe les ESCC, Thales (un des leaders mondial des hautes technologies pour les marchés de la Défense et de la Sécurité, de l’aérospatial et du transport) et Sogeti (un des leaders mondial des services informatiques et d’ingénierie de proximité). La chaire de cyberdéfense tend à mettre en place un programme de recherche de haut niveau, à publier des ouvrages, des articles et des documents de référence. Ainsi, à terme, elle s’inscrira comme un centre d’expertise sur les questions de cyberdéfense pour les forces.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.defense.gouv.fr/terre/actu-terre/cyberattaques-la-formation-pour-faire-face2
2 – Mme Parly confirme la création d’une agence dédiée à l’innovation au sein du ministère des armées (OPEX 360, Laurent Lagneau)
Lors de sa visite au siège de Dassault Aviation, à Saint-Cloud, pour évoquer le Plan d’Étude Amont « Man-Machine-Teaming » destiné à imaginer les technologies de l’intelligence artificielle nécessaires à l’aviation de combat du futur, la ministre des Armées, Florence Parly, a profité de l’occasion pour confirmer la création prochaine d’une agence de l’innovation de défense, inspiré de la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency), l’agence du Pentagone spécialisée dans la recheche et le développement de technologies à usage militaire. La création d’une telle structure avait été évoquée lors des auditions de Mme Parly et du Délégué général pour l’armement (DGA), Joël Barre, devant les parlementaires. À Saint-Cloud, la ministre a donné des précisions supplémentaires. « Cette agence devra être ouverte, accueillante, largement tournée vers le monde civil » et « inventer de nouveaux modes d’interventions du ministère, de nouveaux outils, notamment pour favoriser les expérimentations rapides », a expliqué Mme Parly. « Elle complètera ainsi les nouveaux dispositifs » comme « Def’Invest, fonds de capital risque dans les PME de défense qui devrait annoncer bientôt son premier investissement » et « Defense Lab », qui « deviendra un des poumons de l’innovation dans le ministère », a-t-elle ajouté. Avec le milliard d’euros que prévoit d’affecter aux études amont le projet de Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, cette nouvelle agence aura à « piloter l’innovation du ministère dans une logique de portefeuille, sans peur de l’échec, sans aversion au risque », en nouant des « partenariats avec les écosystèmes les plus innovants, dans le domaine académique, entrepreunarial, mais aussi intraprenarial car l’innovation interne et externe sont désormais indissociables », a fait valoir Mme Parly. Elle devra aussi « diffuser de nouvelles pratiques, notamment en matière d’achats. » Enfin, cette future agence de l’innovation se tournera vers l’Europe, afin de tirer « pleinement partie des l’opportunité formidable qu’est aujourd’hui le fonds européen de défense et que sera demain l’agence européenne de l’innovation de rupture », a continué la ministre. Dans ces domaines où l’on « n’a jamais fini d’apprendre » et où il y a « encore tant d’opportunités à découvrir, de champs à défricher », la France ne manque pas d’atouts. Et l’objectif de cette agence de l’innovation de Défense est justement de les jouer, comme le font d’ailleurs les Britanniques avec les leurs, avec l’Innovation and Research Insights Unit[IRIS], une structure lancée en 2016 avec un budget de 800 millions de livres.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.opex360.com/2018/03/17/mme-parly-confirme-creation-dune-agence-dedie-a-linnovation-sein-ministere-armees
3 – Les députés de la commission de la défense s’opposent au gouvernement sur les restes à payer du ministère des armées (Zone militaire, Laurent Lagneau)
L’article 17 de la Loi de programmation des finances publiques (LPFP), laquelle encadre la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, limite les restes à payer de l’État – c’est à dire la différence entre les autorisations d’engagement (AE) et les crédits de paiement (CP) – à une centaine de milliard d’euros. Sauf que le ministère des Armées est particulièrement concerné par ce plafonnement de ces restes à payer dans la mesures où les siens dépassent les 50 milliards d’euros. Ce qui est normal étant donné qu’il a à conduire des grands projets d’armement qui exigent des AE importantes. Aussi, cet article 17 limite ses marges de manoeuvre pour le programme 146 « Équipements des forces ».
Prenons l’exemple d’une commande de 100 véhicules blindés signée par la Direction générale de l’armement (DGA), pour un montant de 160 millions d’euros, dans le cadre d’un contrat prévoyant la livraison de 25 exemplaires par an. Au moment de la notification du marché, il faudra alors inscrire 160 millions au titre des AE (année n). Si les livraisons doivent commencer l’année suivante (n+1), il faudra donc prévoir 40 millions au titre des crédits de paiement. Et ainsi de suite jusqu’au terme du contrat. Lors des débats relatifs au projet de loi de programmation des finances publiques, plusieurs parlementaires avaient mis en garde contre les conséquences de cet article 17 pour le ministère des Armées. Certains allèrent jusqu’à demander son exonération de ce dispositif. Ce qui fut refusé par le gouvernement, tant au Sénat qu’à l’Assemblée nationale, malgré les préoccupations exprimées à ce sujet par Florence Parly, la ministre des Armées. Pour autant, cette dernière ne s’est pas avouée vaincue. En effet, le rapport annexé du projet de LPM 2019-2025 précise que « compte tenu de l’augmentation des engagements prévue sur la période de la LPM », l’article 17 de la LPFP « ne contraindra pas les investissements du ministère des Armées. » Mais cela est-il juridiquement suffisant? Suffit-il d’une mention dans un rapport annexé pour remettre en cause une disposition votée et amendée quelques semaines plus tôt? Quelques députés ont donc déposé des amendements afin d’inscrire « dans le dur » cette exonération du ministère des Armées des obligations prévues par l’article 17. En commission des Finances, François Cornut-Gentille (LR) et Valérie Rabault (PS) s’y sont attachés. Sans succés puisque leurs amendements respectifs ont été rejetés. En revanche, le président de la commission de la Défense, Jean-Jacques Bridey, a eu plus de succès. Lors de l’examen, en commission du projet de LPM, M. Bridey a quasiment toujours été d’accord avec Mme Parly sur les différents amendements déposés par les députés. Soit pour les rejeter, soit pour les accepter.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.opex360.com/2018/03/14/deputes-de-commission-de-defense-sopposent-gouvernement-restes-a-payer-ministere-armees/
ÉCONOMIE
1 – Les guerres commerciales sont-elles bonnes et faciles à gagner ? (Telos, Antoine Bouët)
Jeudi 8 mars 2018, Donald Trump a donc confirmé l’imposition de droits de douane supplémentaires de 25 pourcent sur les importations américaines d’acier et de 10 pourcent sur celles d’aluminium, malgré les menaces de représailles annoncées les jours précédents par les pays partenaires et les craintes de guerres commerciales exprimées par de nombreux observateurs. D’après le Président américain, celles-ci sont « bonnes et faciles à gagner »[1]. Pourtant l’histoire des relations commerciales internationales raconte des choses très différentes. Il y a même une théorie économique des guerres commerciales, et ses conclusions sont au contraire que celles-ci sont coûteuses et difficiles à gagner.
Essayons d’exposer simplement les principales conclusions de la théorie et de l’histoire des guerres commerciales.
Les leçons de l’histoire
(i) Très généralement les représailles commerciales punissent les initiateurs d’un conflit commercial. On utilise souvent pour montrer cela l’exemple du Hawley-Smoot Tariff Act qui en juin 1930 augmente des droits de douane aux Etats-Unis sur 890 produits du code tarifaire américain. Le taux de protection de l’économie américaine monte alors substantiellement, non seulement à cause de cette loi, mais aussi du fait de la déflation des prix : comme les douanes US appliquent de nombreux droits spécifiques (US$ par unité), la baisse des prix mondiaux fait croître le taux de protection pour un droit constant. Les partenaires commerciaux importants des Etats-Unis exercent ensuite des représailles sévères : Canada, Angleterre, Cuba, France, Espagne, Italie… Alors que le commerce mondial plonge, tant en valeur qu’en volume, la part des Etats-Unis dans celui-ci diminue fortement, tant et si bien que la gestion de la crise par les républicains au pouvoir (Hoover) est le sujet central de l’élection présidentielle de 1932, et en particulier leur politique commerciale. Le démocrate Roosevelt gagne l’élection et adopte dès 1934 le Reciprocal Trade Agreement Act qui donne au Président américain les prérogatives pour négocier des traités de libéralisation commerciale. Bref, après l’adoption d’une loi protectionniste et des représailles des partenaires, il convient de négocier des accords de libéralisation, tant cela a été coûteux pour tout le monde.
(ii) Dans une guerre bilatérale entre un grand et un petit pays, le grand pays peut y gagner (ou ne pas pratiquement être affecté) et le petit pays y perdre beaucoup. Quelques cas de guerres commerciales à la fin du XIXe siècle l’ont bien montré : guerre commerciale entre la France et l’Italie entre 1886 et 1898, guerre commerciale entre la France et la Suisse entre 1892 et 1895, guerre commerciale entre l’Allemagne et la Russie en 1893-1894. Il faut comprendre ici que ce n’est pas tant la taille économique qui compte, mais la part que le « grand pays » prend dans le total des exportations du « petit pays », et dans son activité économique. En 1891, la France absorbe 18,6% des exportations suisses et la Suisse étant un petit pays, ces exportations représentent une large part de son PIB. En arrêtant pratiquement d’importer de Suisse, la France inflige un tort économique considérable à son voisin.
(iii) Les deux cas de figure précédents ne sont pas tout à fait satisfaisants car d’une part le conflit commercial d’aujourd’hui ne concerne potentiellement que quelques produits, l’acier et l’aluminium et d’autre part il y a aujourd’hui une organisation commerciale multilatérale qui offre un cadre de résolution des conflits commerciaux. Cela fait une grande différence. On pourrait donc compléter ce tableau par l’évocation de deux autres guerres commerciales, la guerre des poulets (1962-64) et la guerre du maïs (1986-87). Le premier conflit est provoqué par l’adoption par l’Allemagne du tarif extérieur commun de la Communauté économique européenne (CEE).
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.telos-eu.com/fr/economie/les-guerres-commerciales-sont-elles-bonnes-et-faci.html
2 – L’Inde, 5ème puissance économique mondiale en 2018, et… ? (IRIS, Emmanuel Hache)
En matière économique, l’année 2017 s’est terminée sur une publication du Centre for Economics and Business Research (CEBR), un centre britannique indépendant de prévisions macroéconomiques globales et sectorielles, relative au classement des puissances économiques au niveau mondial. Fondée sur les trajectoires récentes de croissance du produit intérieur brut (PIB) des différentes économies constituant le G20, cette étude a mis en exergue la progression de l’économie indienne à court terme : l’Inde devancerait dès 2018, la France et le Royaume-Uni pour, se positionner à la 5e place mondiale en termes de PIB en dollars
Shining India et Shining Asia à l’horizon 2030
L’Inde a enregistré ces dernières années une croissance dynamique -près de 6,9 % depuis 2012-, New Delhi affichant même, entre 2014 et 2016, la croissance la plus forte des pays du G20 à environ 7,5 %. Le ralentissement observé l’année dernière, à environ 6,7 %, est largement imputable à la politique de démonétisation mise en place fin novembre 2016 par le gouvernement de Narendra Modi et au remplacement des taxes régionales par une TVA unique au niveau national au 1er juillet 2017. Toutefois, les perspectives économiques à moyen terme restent excellentes pour l’Inde et le pays devrait ainsi contribuer, avec la Chine, à la dynamique de la croissance mondiale dans les années à venir. Rappelons que la politique de libéralisation de l’économie indienne initiée depuis le milieu des années 1990 a permis une hausse du PIB par tête d’environ 5 % par an et que ce sont près de 140 millions d’habitants qui sont sortis de la pauvreté en moins de 10 ans (OCDE, 2017). En outre, la politique mise en place, depuis 2014, par N. Modi, notamment la politique industrielle du Make In India, a pour ambition la création de millions d’emplois et la montée en gamme technologique du pays. La parution de cette étude a engendré un certain nombre de commentaires dans la presse française et sur les réseaux sociaux. Le discours portant sur le déclin relatif de l’Europe (France et Royaume-Uni) face à la montée de l’Inde a été repris dans de nombreux médias français, « concurrencé » par un autre portant sur les « performances » de l’économie indienne et de sa nouvelle « puissance » au niveau économique international. Or, la puissance économique d’un pays ne se mesure pas à son volume de PIB : elle est le fruit de facteurs technologiques et de capacités d’innovations, de capital humain, de sa capacité d’influence sur les décisions des grandes organisations internationales (Banque mondiale, FMI, OMC, etc.) et de l’internationalisation de ses entreprises. Sur le seul critère du PIB et en supposant un prolongement des rythmes de croissance enregistrés sur les années récentes pour les économies du G7, on observerait effectivement un passage de témoin entre l’Inde d’une part, et la France et le Royaume-Uni d’autre part pour 2018 (Figure 2), confirmant ainsi les prévisions du CEBR. En projetant ces mêmes taux croissance à l’horizon 2030 il apparait que l’Inde devrait dépasser le Japon autour de 2029, année durant laquelle la Chine pourrait dépasser les États-Unis. Ces projections sommaires sont très proches de celles du CEBR qui considère ces passages de témoin respectivement en 2027 et en 2032. L’analyse plus détaillée du CEBR pointe même la rentrée dans le top 10 des puissances économiques de la Corée du Sud et de l’Indonésie, à partir de 2027 pour le premier et de 2032 pour le second, et la sortie de l’Italie et du Canada. Le Brésil prendrait pour sa part la 6e place du classement des économies mondiales en 2032. Plus globalement, le recentrage vers l’Asie de l’économie mondiale, déjà observé depuis les années 2000, devrait s’affirmer dans les décennies à venir, avec 3 pays asiatiques aux 4 premières places mondiales (Chine, Inde et Japon) et 5 pays asiatiques dans le top 10 mondial (Chine, Inde, Japon, Corée du Sud et Indonésie). Le rapport du CEBR projette même l’économie indienne à la première place des puissances économiques mondiales dans la seconde partie du siècle. Le rattrapage de l’Inde et la dynamique observée en Corée du Sud et en Indonésie permettraient ainsi de relativiser la puissance chinoise à l’horizon 2050, le siècle s’affichant ainsi globalement asiatique et non plus simplement chinois.
L’Inde, une puissance économique encore fragile
Les singularités de l’économie indienne sont multiples : son PIB est porté en majorité par les services (53,8 % en 2016), le secteur industriel (28,8 %) et l’agriculture (17,4 %), alors même que la population active reste concentrée pour plus de la moitié dans le secteur primaire (Banque mondiale). Encore foncièrement rurale, l’Inde donne ainsi l’image d’un pays profondément bouleversé par la modernité, comme le prouve son leadership dans les secteurs de l’informatique, de la pharmacie et dans la formation, avec les Instituts de technologie indiens (IIT)[1], en pointe au niveau mondial.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.iris-france.org/108971-linde-5e-puissance-economique-mondiale-en-2018-et/
3 – L’accord de libre-échange transpacifique renaît, sans Washington (La Tribune)
Alors que Donald Trump a confirmé, hier, la hausse des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis, onze pays américains et asiatiques, plus l’Australie, ont signé un Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP). Ce traité reprend les dispositions de l’accord transpacifique (TPP) signé en 2016, sauf celles portant sur la propriété intellectuelle imposées par Washington. Il était donné pour mort il y a un an après le retrait des États-Unis, mais le voilà ressuscité. Onze pays des deux rives du Pacifique – Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Vietnam -, ont signé jeudi 8 mars l’accord de libre-échange transpacifique, désormais nommé Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP). Ces pays, avec le Canada et le Japon en tête, représentent ensemble 13% du produit intérieur brut (PIB) mondial. Avec les États-Unis, le bloc aurait pesé 40% du PIB mondial. La signature de ce traité à Santiago envoie forcément un signal fort à Donald Trump qui vient de valider l’imposition des droits de douane à 25% sur les importations d’acier et de 10% sur celles d’aluminium. « Le commerce international est bel est bien vivant, contrairement à ce que certains pensent », a déclaré le ministre chilien des Affaires étrangères Heraldo Muñoz, au côté de la présidente Michelle Bachelet.
Un pied de nez aux intentions protectionnistes de Trump
Conçu à l’origine par Washington sous la présidence Obama en 2016, l’Accord de libre-échange transpacifique (TPP) était un moyen de freiner l’influence croissante de la Chine dans le commerce mondial. Il était ensuite devenu la bête noire de Donald Trump, qui s’était inquiété du danger pour « les travailleurs américains« . Ce nouvel accord reprend la quasi-totalité des dispositions du texte originel (soit 30 chapitres), sauf celles portant sur la propriété intellectuelle imposées par Washington (notamment dans le domaine pharmaceutique). Il prévoit d’éliminer les barrières douanières et des barrières non-tarifaires, comme la mise en place de normes communes dans plusieurs secteurs d’activité tels que le secteur industriel et agricole, entre ces onze pays qui représentent près de 500 millions de personnes. Une fois signé, l’accord entrera en vigueur 60 jours après sa ratification par au moins six des 11 pays. Pour Ignacio Bartesaghi, professeur de la faculté de sciences de l’entreprise à l’Université catholique d’Uruguay, « c’est l’accord le plus moderne jamais signé au niveau mondial« . « Il n’y a aucun accord commercial impliquant une telle quantité de pays et parvenant à avoir 30 chapitres qui traitent des questions les plus modernes du commerce international », ajoute-t-il. Washington n’a pas totalement exclu de réintégrer à l’avenir le TPP, le président américain posant comme condition d’obtenir un « meilleur accord« , mais cette perspective est jugée peu probable à court terme par les autres membres.
Le Mexique veut s’émanciper des États-Unis
Si Donald Trump a décidé d’exempter provisoirement le Canada et le Mexique des taxes sur l’acier et l’aluminium, il a conditionné cette décision à une renégociation « juste » d’un autre accord, celui sur le traité de libre-échange nord-américain (Aléna). Dans ce contexte, on peut comprendre que le Mexique, pays signataire du CPTPP, cherche à multiplier les accords commerciaux, tant au niveau bilatéral que multilatéral, afin de s’émanciper des Etats-Unis. Car le pays destine, à l’heure actuelle, 80% de ses exportations aux États-Unis. Comme l’indique un article de RFI, grâce à ce traité commercial, « le Mexique va pouvoir trouver de nouveaux débouchés commerciaux dans les dix autres pays signataires. Ce qui lui permettra notamment d’approfondir son accès aux marchés agroalimentaires de ses partenaires asiatiques.«
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.latribune.fr/economie/international/l-accord-de-libre-echange-transpacifique-renait-sans-washington-771245.html
Laisser un commentaire