LES SOCIÉTÉS FRANÇAISES
PEU INTÉRESSÉES
PAR LE BIG DATA
Par Pierre Lesieur
Expert en renseignement
Les insuffisances en matière d’anticipation des sociétés françaises spécialisées dans le traitement des données électroniques de masse (Big Data)
Certains articles de presse récents notamment dans le magazine Challenge ont critiqué plusieurs organismes français singulièrement Airbus et la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) d’avoir choisi le procédé américain PALANTIR pour traiter le big data ( bases de données massives).
Ils prétendent citant plusieurs avis de responsables qu’il aurait fallu s’adresser à des sociétés spécialisées nationales ou tout au moins européennes pour répondre à cette problématique de traitement des informations, faute de quoi il y avait un risque d’ accès américain aux données du client.
Il apparaît cependant qu’aucune solution nationale ou continentale n’ est actuellement à disposition en la matière. Le directeur Général de la DGSI l’a bien spécifié fin 2016 quand le recours à PALANTIR a été annoncé. Il a précisé à l’époque qu’il y avait urgence dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamique de masse. Les logiciels de cette société ont déjà fait leurs preuves non seulement aux États-Unis mais dans de nombreux autres pays.
Quant aux risques de pénétration, ils sont, tout au moins pour la DGSI inexistants, les données n’étant traitées qu’en circuit fermé.
PALANTIR avait déjà proposé ses systèmes à certains de nos services de renseignements il y a plusieurs années . Ceux-ci avait décliné à l’époque pour des raisons de principe tout à fait normaux en la matière mais depuis, malgré leurs avertissements et leur demandes, ni les autorités , ni les sociétés spécialisés n’ont répondu aux besoins.
La DGSI, quant à elle, avait absolument besoin pour répondre à une menace terroriste de plus en plus difficile à traiter , tant le nombre de personnes à surveiller va croissant, de disposer de tous les moyens de traitement des données .C’est désormais chose faite.
Ce cas est révélateur du manque de réactivité des sociétés françaises spécialisées qui attendent presque systématiquement de recevoir des commandes « recherches développement » financées, pour se lancer, avec les délais qu’on imagine et la non certitude de résultats à court terme.
Les exemples de manquent pas dans un passé pas si lointain où des services étrangers ont acheté ailleurs que chez nous parce qu’ils avaient eux aussi des besoins urgents.
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