REVUE DE PRESSE
ESPRIT SURCOUF
n°10
SOMMAIRE
- ACTUALITÉS INTERNATIONALES :
- Les liens entre la Chine et la Russie dans un ordre mondial biplolaire
- Nigeria, Soudan du Sud, Somalie, Yémen : 20 millions de vies en sursis
- La guerre en Syrie : Moscou et Téhéran déterminés à lutter contre le terrorisme
- LES ENJEUX DE LA DEFENSE FRANÇAISE :
- Les trois propositions de la France, pour enrayer la course aux armements cyber
- A 400M : les travaux d’homologation se poursuivent pour l’armée de terre
- DCNS livre la Fremm « Auvergne » à la Marine Nationale
- INDUSTRIE ET ECONOMIE :
- Face aux risques géopolitiques, les marchés financiers ne s’affolent pas
- Vers une renaissance des chantiers de l’Atlantique ?
- GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ:
- Mathieu Guidère : « Atlas du terrorisme islamiste, d’Al-Qaïda à Daech », ed Autrement
- Alexandra Laignel-Lavastine : comment se comporter en homme debout au XXIème siècle ?
- Les chrétiens d’Egypte encore frappés dans leur chair
de Jacques Raimond
ACTUALITÉS INTERNATIONALES
1 – Les liens entre la Chine et la Russie dans un ordre mondial biplolaire (Réinformation TV, Anne Dolhein)
Le Global Times, média chinois anglophone sous contrôle du parti communiste central, fait appel à un politologue de l’Institut européen de Nice pour évoquer la « coopération essentielle » de la Chine avec la Russie dans un Nouvel ordre mondial « multipolaire ». En plaidant pour des liens renforcés entre la Chine et la Russie, les deux superpuissances de l’ancien bloc ouvertement communiste, George N. Tzogopoulos cherche à démontrer que la Russie est aujourd’hui une force stabilisatrice, contrairement au « discours occidental dominant ». Ce discours dominant cite l’action de la Russie en Syrie et en Ukraine et met en avant les interventions réelles ou supposées de la Russie pour peser sur les résultats des élections américaines ou européennes, notamment en soutenant des partis d’extrême droite en Europe. Parlant de la récente rencontre de Marine Le Pen avec Vladimir Poutine au Kremlin, Tzogopoulos évoque carrément un financement du Front national par la Russie, qui inquiéterait Bruxelles « depuis des années ».
Le Nouvel ordre mondial multipolaire, une autre forme de mondialisme
« En particulier, l’extrême droite européenne voit en Poutine le modèle d’un homme puissant, fort et conservateur, qui défend les valeurs traditionnelles et s’oppose à l’Occident décadent », observe le politologue – chose qui, elle, peut en effet se vérifier : la fascination pour Poutine est une réalité.
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http://reinformation.tv/liens-chine-russie-ordre-mondial-multipolaire-dolhein-68745-2/
2 – Nigeria, Soudan du Sud, Somalie, Yémen : 20 millions de vies en sursis (La Libre Belgique, F.VM(St))
La famine menace près de 20 millions de personnes en Somalie, au Soudan du Sud, au Nigeria et au Yémen. Le risque de catastrophe humanitaire plane au-dessus de ces quatre pays si une aide, que l’Onu chiffre à 4,4 milliards de dollars (4,14 milliards d’euros), n’est pas récoltée d’ici au mois de juillet. Alors que le gouvernement sud-soudanais déclarait officiellement plusieurs régions du pays en état de famine le 20 février dernier, « le risque d’un nombre de morts massif provoqué par la famine parmi les populations de la Corne de l’Afrique, du Yémen et du Nigéria s’accroît », a déclaré mardi un porte-parole du Haut-commissariat de l’Onu pour les réfugiés (HCR). Au Soudan du Sud, 100 000 personnes luttent en ce moment contre cette famine prête à les emporter, et environ un million d’autres y seront bientôt confrontées, selon le HCR. En Somalie, pas encore déclarée en état de famine, 110 personnes sont mortes de faim en 48 heures début mars. Ce fléau n’épargne personne et encore moins les enfants : ils sont plus de 1,4 million, dans ces quatre pays, à risquer la mort en raison d’une malnutrition aiguë.
La sécheresse, mais surtout la guerre
Sur le banc des accusés, l’homme est celui qu’il convient de juger le plus sévèrement. Les conflits sont en effet le dénominateur commun de ces crises alimentaires. Bien sûr, l’impact de la sécheresse ne peut être minimisé, notamment en Somalie. Pierre Verbeeren, directeur général de Médecins du monde, était au Somaliland (nord de la Somalie) début avril : « Ce n’est pas une zone soumise aux conflits. J’y ai vu des gens perdre jusqu’à 70 % de leur cheptel. Les populations sont sans eau, les nappes phréatiques qui approvisionnent normalement leurs puits sont vides, des cadavres de vaches, de chèvres, de chameaux jonchent le sol. » Cependant, pour Alexandre Faite, chef de la délégation de la Croix-Rouge au Yémen, l’image d’Epinal de la terre craquelée, ravagée par la sécheresse et conduisant la population locale à la famine est trop simpliste : « Certes, le climat est un facteur mais, en réalité, tout s’aggrave avec le conflit actuel opposant les Houthis, qui tiennent la capitale, au gouvernement légitime, soutenu par l’Arabie saoudite. Au Yémen, vous trouvez encore de la nourriture sur les étals des marchés, mais les prix ont grimpé. Et alors que le chômage sévit gravement en raison de la crise et que les ménages perdent leurs revenus, seuls les plus riches parviennent encore à se nourrir
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http://www.lalibre.be/actu/international/nigeria-soudan-du-sud-somalie-yemen-20-millions-de-vies-en-sursis-58ee6a37cd70e80512ce341d
3– La guerre en Syrie : Moscou et Téhéran déterminés à lutter contre le terrorisme (L’Expression)
Les chefs des armées russe et iranienne ont affirmé samedi soir leur détermination à poursuivre leur lutte contre les terroristes en Syrie, la «première des priorités» également pour les Etats-Unis selon le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson. Lors de leur entretien au téléphone, le général Valery Gerasimov et le général Mohammad Bagheri ont exprimé leur volonté de poursuivre leur coopération militaire en soutien au gouvernement syrien, «jusqu’à la défaite totale des terroristes et de ceux qui les soutiennent». L’Iran et la Russie sont les plus proches alliés du régime de Damas et qualifient tous ses opposants de terroristes. Au lendemain de l’agression américaine contre une base aérienne de l’armée syrienne, en réaction à une attaque chimique présumée imputée au régime syrien qui a fait 87 morts mardi dans la localité rebelle de Khan Cheikhoun, les deux généraux russe et iranien ont également «condamné l’opération américaine», la qualifiant d’ «agression contre un pays indépendant», selon l’agence officielle iranienne Irna. Les frappes américaines, les premières contre le régime syrien depuis le début de la guerre en Syrie en mars 2011, «visent à ralentir les victoires de l’armée syrienne et de ses alliés, et à renforcer les groupes terroristes», ont-ils accusé dans un communiqué. Les Etats-Unis ont tiré tôt vendredi 59 missiles de croisière Tomahawk vers la base d’Al-Chaayrate, depuis deux navires américains en Méditerranée. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réaffirmé la position de la diplomatie russe, qui estime que les accusations selon lesquelles le régime syrien a mené une attaque chimique sur la localité de Khan Cheikhoun «ne sont pas conformes à la réalité». M. Lavrov, lors de sa première conversation avec M. Tillerson depuis cette attaque, a aussi affirmé que cette frappe contre le régime syrien «fait le jeu du terrorisme». Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, dans un entretien avec la chaîne de télévision CBS qui était diffusé hier, a assuré que «la première des priorités (pour les Etats-Unis en Syrie) est la défaite du groupe Etat islamique». Dans cet extrait diffusé samedi, M.Tillerson estime que battre l’EI et éradiquer son auto-proclamé ‘califat » éliminerait une menace non seulement pour les Etats-Unis mais «pour la stabilité de l’ensemble de la région». «Une fois que la menace de l’EI aura été réduite, voire éliminée, je pense que nous pourrons alors tourner notre attention directement vers la stabilisation de la situation en Syrie», a-t-il développé, en se déclarant «confiant de pouvoir prévenir une continuation de la guerre civile (à travers le pays) et amener les différentes parties à la table (des négociations) pour entamer le processus de discussions politiques». A ce sujet, le patron de la diplomatie américaine a souligné que de telles discussions nécessiteront la participation du président syrien Bachar al-Assad et de ses alliés.
LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
1 – Les trois propositions de la France, pour enrayer la course aux armements cyber ( Silicon, Reynald Fléchaux)
Responsabiliser les pays qui hébergent des proxies, amorcer le désarmement dans le monde cyber et proscrire le hack back. La France veut amorcer des discussions internationales sur la paix dans le cyberespace. Sans grande chance d’aboutir.
Dans un entretien au Monde, David Martinon, représentant spécial de la France pour les négociations internationales sur la société de l’information et l’économie numérique, a détaillé les positions que le pays comptait défendre dans le cyberespace. Alors que se tient à Paris, une conférence intitulée « Construire la paix et la sécurité internationale de la société numérique », la France espère stabiliser un espace en pleine ébullition. Et où les tensions sont plus que perceptibles, comme en témoignent les récentes accusations de Washington pointant la responsabilité de Moscou dans les piratages qui ont émaillé la campagne présidentielle outre-Atlantique. La France espère s’appuyer sur la conférence qui se tient les 6 et 7 avril à l’Unesco, et qui réunit diplomates, chercheurs, fonctionnaires et experts en cybersécurité à l’initiative du SGDSN (Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale) et de l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), pour peser sur le prochain round de négociations sur le sujet à l’ONU, des discussions qui se tiendront fin juin. Objectif : parvenir à des règles plus précises, dans ce que David Martinon décrit aujourd’hui comme « un Far-West ». « Le droit est applicable, mais il est peu appliqué, tout le monde agit ou peut agir de manière offensive, et il n’y a pas grand-chose pour brider les intentions malveillantes », détaille-t-il dans le quotidien du soir.
Freiner le marché des cyberarmes
Concrètement, la France devrait venir à ce round de négociations avec trois propositions sous le bras. D’abord responsabiliser les ‘proxies’, ces serveurs sur lesquels transitent les attaques et qui servent aux assaillants à masquer leurs traces. Paris voudrait rendre les pays hébergeant ces infrastructures relais en partie responsables des offensives qui transitent par leurs opérateurs ou FAI. Afin de les pousser à faire cesser les attaques dès qu’ils en sont informés. Ce que David Martinon présente comme un « mécanisme collectif de responsabilité ». Notons que cette notion figure déjà dans un rapport de 2015 écrit par le groupe des experts gouvernementaux mandatés par l’ONU afin d’établir des règles dans le cyberespace. Mais le cyber-ambassadeur hexagonal entend approfondir cette logique. Second point d’attention : le marché des cyberarmes. Paris voudrait que l’arrangement de Wassenaar, qui établit un contrôle à l’exportation des technologies pouvant à la fois servir à des fins défensives et offensives – un cas très courant dans le domaine cyber -, devienne universel. Là où seulement 41 pays l’ont signé aujourd’hui (dont la France, les Etats-Unis et la Russie). Enfin, David Martinon voudrait interdire toute forme de hack back – de contrattaque – par des organisations privées. « Un facteur hautement déstabilisateur », selon le diplomate, qui y voit une forme d’internationalisation du second amendement de la Constitution des Etats-Unis (qui établit le droit de porter une arme).
En pleine course aux armements cyber
Les propositions de Paris risquent toutefois d’être accueillies froidement par nombre de pays, qui trouvent dans le numérique un espace pour lancer des attaques à bas coût et pour lesquelles ils pourront toujours nier toute implication (l’attribution d’un piratage restant un exercice hautement difficile). Mieux : dans le cyberespace, les puissances peuvent même réexploiter les armes développées par d’autres, pour mener des attaques bon marché et qui pointeront vers un autre Etat. La France risque ainsi de trouver sur son chemin la Russie et la Chine – deux puissances soupçonnées d’exploiter le cyberespace pour combler leur retard technologique ou déstabiliser des pays jugés hostiles -, mais aussi les Etats-Unis, où la logique de hack backfigure dans une proposition de loi. En particulier, la proposition visant à engager un cyber-désarmement risque fort de tomber à plat, dans un contexte où la plupart des pays ont engagé une politique de renforcement de leurs moyens en la matière. Y compris en Europe, l’Allemagne venant ainsi d’annoncer une unité de 13 500 soldats, vouée explicitement à contrer en priorité les piratages russes. Et, comme dans le domaine conventionnel, c’est toute une industrie qui profite de cette course aux cyber-armements. Dans la préface à une étude sur les cyberattaques publiée à l’occasion de la manifestation de ces 6 et 7 avril, à l’Unesco, Guillaume Poupard, le directeur général de l’Anssi, parle ainsi « d’un marché des vulnérabilités IT qui a émergé », un marché qui, s’il était transposé dans le monde physique, « serait vu comme totalement inacceptable par l’opinion publique ».
2 – A 400M : les travaux d’homologation se poursuivent pour l’armée de terre (défense, armée de terre)
Le 21 mars, un A400M de l’armée de l’Air réalisait les opérations de chargement et déchargement d’un hélicoptère GAZELLE sur la base d’opérations aéroportées permanente de Francazal, près de Toulouse. Quelques jours plus tard, le 5 avril, c’est à Orléans que se déroulait pour la première fois un vol avec à son bord un véhicule blindé de combat de l’infanterie (VBCI). Ces deux tests augurent l’augmentation des capacités aéroportées de l’armée de Terre, l’A400M offrant des possibilités d’engagement supérieures et un rayon d’action bien plus important permettant d’intervenir depuis la métropole. Pour les opérations de chargement et déchargement de la GAZELLE dans l’A400M, les hommes du 1er régiment du train parachutiste (1er RTP : seul régiment de l’armée de Terre spécialisé dans la livraison par air et le transit aérien) ont travaillé en étroite coordination avec l’armée de l’Air et une équipe de convoyage du 9e bataillon de soutien aéromobile (9eBSAM). Spécialisés dans l’aérotransport, les militaires toulousains ont fourni les engins de manutention nécessaires aux opérations (grue, charriot élévateur, …), configuré la soute et installé des rampes de déchargement pour permettre l’extradition de l’hélicoptère de façon optimale.
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http://www.defense.gouv.fr/terre/actu-terre/a400m-les-travaux-d-homologation-se-poursuivent-pour-l-armee-de-terre
3 – DCNS livre la Fremm « Auvergne » à la Marine Nationale (Le Marin)
DCNS a livré mardi 11 avril la frégate multimission (Fremm) Auvergne à la Marine nationale à Toulon. C’est la quatrième Fremm livrée à la Marine nationale et c’est la sixième achevée et livrée par DCNS en tout, puisque deux ont été livrées respectivement à la marine royale marocaine et à la marine égyptienne. « La livraison de l’« Auvergne » est l’occasion de souligner la prouesse industrielle et technologique de DCNS et de ses sous-traitants. La frégate « Auvergne » illustre notre capacité à produire et livrer dans les temps toute une série de bâtiments de combats pour faire face aux besoins des marines qui sont nos clientes », s’est félicité le directeur du programme Fremm de DCNS Nicolas Gaspard, dans un communiqué. Lorsqu’il sera achevé, le programme aura représenté au total la construction de dix bâtiments sur le site DCNS de Lorient, dont huit pour la marine française. Six auront été livrés à la Marine nationale avant la fin 2019 conformément à la loi de programmation militaire 2014-2019. La Fremm Bretagne, mise à l’eau en septembre 2016, est actuellement en cours d’achèvement et la Normandie est en cours d’assemblage. La construction de la neuvième Fremm, l’Alsace, a débuté : il s’agira de l’une des deux frégates du programme à être équipée de moyens anti-aériens renforcés. Leur livraison est prévue avant 2022. L’Aquitaine a été livrée en 2012 à la Marine nationale ; la Mohammed VI a été livrée à la marine royale marocaine en 2014 ; la Provence a été livrée en juin 2015 à la Marine nationale ; la Tahya Misr a été livrée en juin 2015 à la marine égyptienne ; la Languedoc a été livrée en mars 2016 à la Marine nationale
INDUSTRIE ET ECONOMIE
1 – Face aux risques géopolitiques, les marchés financiers ne s’affolent pas (Le Temps, Ram Etwareea)
Les frappes américaines en Syrie, les tensions au large de la péninsule coréenne et même l’éventualité d’un Jean-Luc Mélenchon se retrouvant au 2e tour des présidentielles françaises augmentent la volatilité. Les analystes demandent toutefois de ne pas céder à la panique Les analystes ont les yeux rivés sur l’indice VIX, indicateur de volatilité du marché financier américain, mais qui rejaillit largement sur les sentiments des investisseurs mondiaux. Depuis le début de la semaine, il évolue en hausse, atteignant 15,41 points mercredi. Et pour cause. D’une part, les incertitudes géopolitiques provoquées par les frappes aériennes américaines contre la Syrie jeudi 6 avril, ce qui a aliéné les relations déjà tendues entre Washington et Moscou. D’autre part, les tensions près de la péninsule coréenne, d’où la marine américaine se dit prête à répondre aux provocations de la Corée du Nord. Par-dessus tout, la perspective inattendue d’un deuxième tour des présidentielles françaises entre les deux extrêmes – Marine Le Pen contre Jean-Luc Mélenchon. Du coup, le cours de l’or et celui du pétrole brut grimpent depuis lundi. Le franc suisse, valeur refuge, résiste – la Banque nationale suisse (BNS) se tient prête à contrer toute appréciation excessive. Parallèlement, les taux de rendement des obligations baissent. Les principales places financières font du surplace. Mercredi, le Dow Jones et le Nasdaq ont ouvert dans le rouge.
Garde-fou contre les extrêmes
Marie Owens Thomsen ne veut toutefois pas s’inquiéter outre mesure: «L’indice VIX est certes en hausse, mais nous sommes loin de la situation qui prévalait en 2008-2009 lorsqu’il frôlait les 90 points, explique la cheffe économiste de la banque Indosuez Wealth Management à Genève. Aux Etats-Unis, la banque Lehmann venait de faire faillite et l’économie mondiale s’assombrissait dans une profonde crise.» Selon elle, les élections présidentielles françaises, puis les législatives – à deux tours, les 11 et 18 juin – constituent une sorte de garde-fou contre les extrêmes.
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https://www.letemps.ch/economie/2017/04/12/face-aux-risques-geopolitiques-marches-financiers-ne-saffolent
2 – Vers une renaissance des chantiers de l’Atlantique ? (La Tribune)
L’Italien Fincantieri acquiert 48% des Chantiers de Saint-Nazaire (Crédits : © Stephane Mahe / Reuters) Quelques jours après avoir obtenu la reprise des chantiers de Saint-Nazaire à l’issue d’un long bras de fer avec l’Etat français, le PDG de Fincantieri veut leur redonner le nom de « Chantiers de l’Atlantique ». Après avoir longtemps résisté à la prise de contrôle des chantiers de Saint-Nazaire et avoir évoqué une possible nationalisation temporaire (défendue par les candidats Mélenchon et Fillon), le gouvernement a finalement donné jeudi son accord de principe. Selon le schéma prévu, l’italien Fincantieri (4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, plus de 21 milliards de carnet de commandes) possédera 48% du groupe mis en vente après la faillite de sa maison mère, le sud-coréen STX Offshore & Shipbuilding. DCNS entrera au capital à hauteur d’environ 12 %. « Notre entrée au capital va permettre de préserver l’accès de DCNS aux capacités industrielles uniques en Europe des chantiers de Saint-Nazaire pour la construction de navires militaires de grande taille comme les porte-hélicoptère de type Mistral ou encore les porte-avions, garantissant ainsi la préservation des intérêts stratégiques de la France tout en renforçant notre capacité d’exportation », a déclaré Hervé Guillou, le PDG de DCNS.
Droit de véto de l’Etat français
En tandem avec l’entreprise militaire publique DCNS, l’Etat français conserve ses 33 % actuels, assortis d’un droit de veto, qui lui permet « de s’opposer à ce que l’activité des Chantiers ou de leur bureau d’études soit substantiellement réduite, que leur propriété intellectuelle ou leur savoir-faire soient transférés, que les Chantiers développent des partenariats, filiales ou acquisitions hors d’Europe, ou une stratégie contraire aux intérêts en matière de défense nationale ». Fincantieri avait déjà accepté de garantir l’emploi à Saint-Nazaire pendant 5 ans « à conditions économiques inchangées », de poursuivre le plan d’investissement de 100 millions d’euros sur trois ans préparé par le management de STX, et de garantir l’accès de DCNS aux capacités de production de grandes coques militaires pour d’éventuels successeurs au Charles de Gaulle et aux porte-hélicoptères Mistral.
Pacte d’actionnaires prévu pour 20 ans
Mais ce droit de veto valable vingt ans, avec un rendez-vous au bout de douze ans pour les réexaminer, devrait être plus à même encore de rassurer les syndicats et les élus locaux qui, depuis l’annonce en janvier de la vente de STX France à Fincantieri, craignaient un transfert des compétences françaises à l’étranger, en particulier en Chine, où Fincantieri a créé une coentreprise. L’accord de gouvernance, avec l’équilibre du capital, est proposé pour huit ans et le pacte d’actionnaires serait prévu pour durer vingt ans, a précisé devant la presse le secrétaire d’Etat à l’Industrie, Christophe Sirugue. « J’espère que les chantiers de Saint-Nazaire pourront à nouveau s’appeler les Chantiers de l’Atlantique, a déclaré le PGD de Fincantieri, Giuseppe Bono, dans un entretien au Journal du Dimanche. Cela dépendra d’Alstom, encore propriétaire du nom, mais nous allons lui en faire la demande ».
GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE
ET DE SÉCURITÉ
1 – Mathieu Guidère : « Atlas du terrorisme islamiste, d’Al-Qaïda à Daech », ed Autrement (Diploweb, Ivan Sand et Mathieu Guidère)
Docteur en linguistique de la Sorbonne, diplômé en traduction et agrégé d’arabe, Mathieu Guidère a été tour à tour professeur résident à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (de 2003 à 2007), puis professeur détaché à l’Université de Genève (de 2007 à 2011) avant d’être nommé Professeur d’islamologie à l’Université de Toulouse 2 (depuis 2011). Il a publié une trentaine d’ouvrages sur la langue, la culture et la traduction, mais aussi sur la géopolitique, l’islamisme radical et le terrorisme global. Propos recueillis par Ivan Sand, diplômé de l’EDHEC (Lille) et doctorant à l’Institut Français de Géopolitique (IFG, Université Paris 8). Il contribue au Diploweb.com depuis 2013.
Les attentats mettent en avant la pertinence de la publication d’un Atlas du terrorisme islamiste. D’Al Qaida à Daech aux éditions Autrement. Mathieu Guidère répond avec précision aux questions d’Ivan Sand pour le Diploweb.com.
Ivan Sand : Quelle démarche intellectuelle vous a conduit à publier un Atlas du terrorisme islamiste ? Dans quelle mesure est-il intéressant d’appréhender ce phénomène via une réflexion fondée sur une analyse territoriale ?
Mathieu Guidère : L’actualité du sujet, la complexité du contexte et l’enchevêtrement des enjeux ont conduit à l’idée qu’il fallait un atlas du terrorisme islamiste. L’éditeur (Autrement) et moi-même étions même étonnés qu’il n’en existât pas d’atlas de cette nature. L’approche qui a été privilégiée est par conséquent celle de la représentation cartographique des connaissances sous une forme accessible à la fois au niveau scripturaire et au niveau visuel. Les cartes sont un support tout désigné pour représenter l’interaction entre pouvoir et territoire quand il s’agit du phénomène terroriste d’inspiration islamiste. La problématique de la territorialisation / déterritorialisation du terrorisme est au cœur des questionnements depuis la naissance d’Al-Qaïda, et elle a été exacerbée par l’organisation Daech après sa prise de contrôle d’immenses territoires en Syrie et en Irak
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http://www.diploweb.com/M-Guidere-Atlas-du-terrorisme-islamiste-D-Al-Qaida-a-Daech-ed-Autrement.html
2 – Alexandra Laignel-Lavastine : comment se comporter en homme debout au XXIème siècle ? (Figarovox, Alexandra Laignel – Lavastine)
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN- A l’occasion de la publication de son dernier ouvrage, Pour quoi serions nous encore prêts à mourir ? , Alexandra Laignel-Lavastine démontre dans FigaroVox l’impérieuse nécessité pour la France de renouer avec une vision « sacrée et sacrificielle » de l’histoire et de la nation.
*Alexandra Laignel-Lavastine est philosophe et historienne des idées. Elle est l’auteur de La pensée égarée , Islamisme, populisme, antisémitisme: essai sur les penchants suicidaires de l’Europe (Grasset, 2015). Elle vient de publier Pour quoi serions-nous encore prêts à mourir? (éditions du Cerf, 2017)
FIGAROVOX.- Votre dernier essai s’intitule Pour quoi serions-nous encore prêts à mourir? Le mot «encore» signifie-t-il que mourir pour un idéal est une faculté que nous avons perdue? Quand est-ce arrivé?
Alexandra LAIGNEL-LAVASTINE.- Je dirais que l »Europe s’est construite, depuis 1945, sur le désaveu du Mal radical. Le voyant revenir sous une forme imprévue et embarrassante — l’islamo-fascisme —, elle a choisi de faire l’autruche. Quant à la guerre, elle s’est perdue dans les méandres du XXème siècle. Et outre notre ramollissement consumériste, un autre facteur joue en sous-main: nous vivons sur l’idée folle selon laquelle, pour se débarrasser des tragédies du XXème siècle, il suffirait d’en finir avec le tragique lui-même. D’où le fait que nous nous savons en guerre, mais que nous ne voulons toujours pas le savoir: nous voulons avoir la paix!
Qu’est-ce qu’un homme vivant et debout ? C’est un homme encore capable de se demander pour quelles valeurs et au nom de quel héritage il serait éventuellement prêt à se battre.
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http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/04/07/31003-20170407ARTFIG00349-alexandra-laignel-lavastine-comment-se-comporter-en-homme-debout-au-xxieme-siecle.php
3 – Les chrétiens d’Egypte encore frappés dans leur chair (L’Orient le Jour, Jenna Le Bras)
Ce dimanche devait être une fête. Celui des Rameaux, célébrant l’entrée de Jésus dans Jérusalem, à l’aube de la semaine sainte. En ce jour symbolique, les églises en Égypte étaient pleines. On s’était mis sur son 31 et on avait paré les enfants de leurs plus beaux atours pour aller à la messe.
À Tanta, ville à 120 km au nord du Caire, l’archevêché avait même fait faire des tresses en feuilles de palmiers pour décorer l’autel et les allées. Dans l’église copte orthodoxe Saint-Georges, l’une des plus importantes de la région, les chrétiens étaient venus nombreux pour se recueillir : près de 950 personnes avaient pris place dans le chœur, face à celui qu’on appelle affectueusement « archevêque Daniel ». À 9h43 heure locale, en pleine prière, alors que les fidèles entonnent « Seigneur, sauve-nous », une bombe explose près de l’autel, côté hommes. A l’intérieur, au moins 27 personnes sont tuées et 78 autres sont gravement blessées. Une détonation, des cris et un sentiment de déjà-vu ébranlent alors la cinquième ville d’Égypte. Car cette attaque ressemble en tous points à celle perpétrée quatre mois plus tôt au Caire, dans l’église Saints-Pierre-et-Paul, qui avait coûté la vie à 28 personnes, majoritairement des femmes et des enfants. À l’époque, la communauté chrétienne réclamait déjà une meilleure protection de ses lieux de culte, en particulier les jours de grandes célébrations. Une demande restée lettre morte à Tanta.
Sécurité poreuse
« Comment cette bombe a pu entrer à l’intérieur, il n’y a qu’une seule porte et il y a un portique de sécurité, comment elle est rentrée ? L’église est énorme et la bombe a détruit l’intérieur de part en part, elle était donc très grosse, assez grosse pour être trouvée par la sécurité, alors comment ? » s’interroge Abanos qui passe inlassablement en revue les vitraux cassés, les bancs défoncés et les décorations giclées de sang. Rapidement, à proximité de l’édifice, de nombreuses personnes se réunissent pour tenter d’aider les victimes qui peuvent encore être sauvées. Une quinzaine d’ambulances sont dépêchées sur place. Les habitants de Tanta, chrétiens et musulmans confondus, se déplacent en masse à l’hôpital universitaire de la ville pour donner leur sang. Restent devant l’église les familles qui cherchent encore leurs proches et ceux qui tentent de protéger le site des regards indiscrets. « Le père d’un ami de mon fils était à l’intérieur, on est entré pour essayer de le trouver, on n’a retrouvé que ses chaussures », explique Nabil, un militaire retraité dont le petit balcon est ombragé par les grands clochers. « Dès que j’ai entendu la nouvelle, je me suis précipité à l’église, dedans tout est détruit, raconte aussi ce voisin choqué. J’ai cherché des gens que je connaissais, je n’ai pu reconnaître personne, les corps étaient trop déchiquetés, il y avait un pied là, une tête là, une jambe là… Tout était en morceaux (…) Je connaissais la majeure partie des gens à l’intérieur, même l’archevêque Daniel a perdu un fils ce matin. » Sur la petite place au pied de l’imposant édifice meurtri, on entend des femmes geindre et des hommes perdre la raison face à la douleur. « J’ai peur ! » lance cet homme. « Nous sommes des victimes depuis si longtemps, à toutes les festivités c’est la même chose, on ne se sent plus en sécurité », renchérit un autre.
L’horreur frappe deux fois
Nota « réduction d’impôts » :
Rapidement des rumeurs d’une nouvelle bombe dans une mosquée non loin de là se répandent. À quelques rues, la police est en train de désamorcer un engin explosif devant une mosquée fréquentée par la communauté soufie, autre cible privilégiée de l’organisation de l’État islamique. Et puis, un autre bruit se propage : c’est un kamikaze qui vient de se faire exploser à 60 km à l’ouest, à Alexandrie. L’homme a tenté de s’introduire au siège patriarcal de l’Église copte, là où le pape Tawadros II tenait l’office, avant d’être arrêté par des gardes et de déclencher sa ceinture d’explosifs. Aux 27 victimes de Tanta, 17 viennent s’y ajouter. « Ils veulent tous nous tuer ! » hurle un homme, alors que sur les télévisions branchées dans les cafés, les images des attaques passent en boucle. Et la revendication de Daech finit par tomber. Le groupe terroriste avait déjà prévenu : après l’attaque de Saint-Paul et Saint-Pierre en décembre, elle continuerait sa « guerre contre les apostats ». Une promesse réitérée fin février, après des assassinats ciblés contre des coptes dans le Nord-Sinaï qui avaient forcé plus de 300 familles à fuir la péninsule. Une fois encore, il promet que d’autres attaques vont avoir lieu. Face à l’incompréhension, l’horreur et l’indicible, c’est le fatalisme qui remplit les bouches : « Nos frères sont morts en martyrs, affirme Nabil, moi je n’ai pas peur. D’ailleurs, j’aimerais qu’un de ces cheikhs, qui appellent leurs combattants à se faire sauter dans nos églises, vienne ici lui-même se faire exploser au lieu d’envoyer de petits jeunes stupides. Que les grands responsables de ce genre d’attaques fassent ça eux-mêmes, ce serait toujours eux en moins ! » Dans le pays, des forces de police ont été immédiatement déployées pour renforcer la sécurité des lieux de culte chrétien. Le président Abdel Fatah al-Sissi a également convoqué un conseil national de sécurité exceptionnel et déclaré l’état d’urgence pour trois mois dans tout le pays. Une situation que les Égyptiens n’avaient plus connue depuis 2012. C’est dans ce contexte extrêmement tendu que le pape François doit faire une visite historique au Caire à la fin du mois.