Xi Jinping,
suite…sans fin ?

EDITORIAL
.

Depuis que, dans les médias, l’évocation de la géopolitique a tourné à « l’Indopacifique », il faut bien avouer que la Chine aurait perdu quelque auréole pourtant bien placée dans le paysage des relations internationales. Il est exact que les essais de similitude que les écrivains de tout bord essayent de nous imposer, entre le comportement de la Russie vis-à-vis de l’Ukraine et de la Chine à l’égard de Taïwan nous incitent à craindre que cette partie du monde ne s’embrase. Le Japon a réinvesti dans sa défense, Singapour, puis l’Australie réarment comme on le sait (Aukus…). Toutes les sympathies, tous les argumentaires sont conformes à une levée de boucliers – au sens propre et figuré de l’expression – contre les appétits expansionnistes, impérialistes de la Chine.

Au cœur de toutes ces formulations, de toutes les manières de se comporter de l’Empire du milieu, nous devons nous intéresser à cette « réélection » de Xi Jinping, comme s’il était ce néo-grand Timonier, à l’image de son célèbre prédécesseur, même si les conditions globales de notre temps diffèrent des « Grands Bonds », du « Petit livre rouge » et d’une armée chinoise contrainte de s’organiser en multipolaire.

Xi Jinping vient d’être réélu à la tête de la Chine et des Chinois, pour un troisième mandat. Si la définition est celle-ci, c’est parce qu’elle s’éloigne d’une démocratie, avancée comme un progrès aux yeux des occidentaux, qui, sur ce plan d’élection, qualifient plus volontiers de dictature ce plébiscite qu’ils appréhendent des procédures de mise en place plus que d’une réelle place du peuple dans les prises de décision.

Si nous nous posons la question légitime de comprendre qu’une nouvelle génération de dirigeants associés peut influencer les politiques chinoises, à l’aune des directives annoncées par Xi Jinping, force est de constater que cette soumission au président chinois ne nous incite guère à l’optimisme. Le rapprochement de Xi Jinping avec Vladimir Poutine est-il vraiment symbolique au point de valider et de fortifier les craintes d’une ouverture belliqueuse en « Indopacifique » ?

Les auteurs ne s’accordent pas sur le sujet, tant les facteurs de troubles, intérieurs et extérieurs paraissent rendre vulnérable le système chinois actuel. Les manifestations, la grogne populaire ne sont pas réglées. Les appétits de reconquête navals ne le sont pas moins, car les prétentions sont nombreuses et sources de conflits, autant immédiats que lointains.

Quant à l’enjeu représenté par Taïwan, il est de taille, puisqu’il oppose La Chine au « monde occidental », c’est-à-dire les Etats-Unis, lesquels ont trouvé récemment un allié de poids avec l’Inde, grande concurrente de la Chine.

S’ouvre-t-il alors « une nouvelle ère Xi » ? Face aux voisins encombrants comme la Corée du Nord, comment la Chine de Xi Jinping peut-elle réagir aux avancées belliqueuses des pions de l’échiquier international, alors que les accusations liées à la COVID-19 sont récurrentes ?

Par ailleurs, les annonces d’une gouvernance nouvelle ne sont pas sans rappeler celles de son illustre prédécesseur, Mao, et la centralisation des pouvoirs recueille certes des voix, mais laisse sur sa fin l’Occidental qui rêve « d’une démocratie orientale », là où il ne constate que la mise en place d’une dictature renvoyant à la part d’incertitude, qui semble régner actuellement sur le monde.

 

André Dulou (*)
Directeur Média, Mémoire et Patrimoine d’ESPRITSURCOUF

André Dulou, Président de la Gironde de la société des membres de la Légion d’honneur, président d’Aquitaine des membres de la Légion d’honneur décorés au péril de leur vie.
Il a travaillé dans une grande entreprise de construction navale, puis Ancien élève de l’école militaire d’administration, il devient Chancelier, chef dE cabinet, spécialiste des questions d’événements graves, il quitte le service actif avec le grade de colonel.
Diplômé technique, breveté, il est auditeur du CFRH et de l’IHEDN.
Écrivain, historien, rédacteur en chef de la revue Floréal an X.
Il est Directeur Média, Mémoire et Patrimoine d’ESPRITSURCOUF.
André Dulou est l’auteur de nombreux romans….plusieurs ont été présentés dans la rubrique LIVRES d’ESPRITSURCOUF dans les numéros 116 du 15 juillet 2019 « Campagne interdite », 133 du 09 mars 2020 « Amère Discipline » et 149 du 19 octobre 2020 son dernier ouvrage « Cyber-Caprices ».

[…]
Pour lire la suite de ce Sémaphorecliquez ICI