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« Géopolitique européenne
enfin une réalité? »

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Nous connaissons un conflit armé à moins de 2000 kilomètres de notre frontière la plus à l’Est. Ce conflit paraît se déployer avec cette qualité de « haute intensité », dont soudainement les hautes autorités de défense entretiennent la population, dans un moment et un espace qui nous concerne directement. Aussi semble-t-il opportun de considérer d’un point de vue géopolitique, ce qu’est précisément l’évolution de la géopolitique européenne parvenue à un stade où les différentes composantes forment les enjeux d’un devenir où l’incertitude le dispute à l’analyse plus ou moins pertinente des publications diverses et variées sur le sujet.

Pour donner de la consistance à notre propos de ce « Sémaphore singulier », voici ci-dessous cinq articles et un livre de réflexion d’Alain Crémieux sur ce sujet récurrent de défense globale et européenne.
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1- D’une Union européenne pusillanime à une UE puissance ?
(Diploweb  Pierre Verluise)

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Comment la guerre russe en Ukraine pourrait-elle contribuer à changer l’ADN de l’Union européenne en matière de puissance ? Il conviendrait de se défaire d’un héritage contraire et de prendre conscience des réalités géopolitiques en apportant des réponses mesurées à la hauteur de nos capacités.

Cet accouchement d’une UE puissance dans les fracas de la guerre russe en Ukraine sera douloureux et long, tellement nous avons tardé.

DEPUIS LA Révolution orange de 2004 – née de la contestation d’une élection truquée par un candidat pro-russe – les relations de l’Ukraine avec la Russie sont complexes [1]. En 2014, l’occupation illégale par la Russie de la Crimée et le soutien de Moscou à une guerre dite hybride dans l’Est de l’Ukraine marque une étape supplémentaire [2]. Il s’agissait pour Moscou de mettre dans les chaussures d’un pays souverain des silex tranchants pour l’empêcher de suivre librement son chemin, pourquoi pas vers l’OTAN et l’UE ? En 2008, pourtant, l’Allemagne fédérale et la France avaient donné satisfaction à la Russie en bloquant la mise en place d’un processus structuré de rapprochement entre l’Ukraine et l’OTAN. Par gêne, cette affaire est aujourd’hui passée sous silence, mais la non-appartenance de l’Ukraine à l’OTAN pèse lourd dans sa situation stratégique de février 2022. Parce que l’Ukraine ne peut se prévaloir de l’article 5 du traité de Washington qui pose le principe d’une défense collective. En cas d’attaque contre un membre de l’Alliance, cette action est considérée comme une attaque tournée vers tous les Alliés. En conséquence, les pays de l’OTAN se contentent pour l’essentiel en février 2022 de regarder ce qui se passe derrière la frontière ukrainienne, en évitant autant que faire se peut l’escalade.

💻 https://www.diploweb.com/D-une-Union-europeenne-pusillanime-a-une-UE-puissance.html

2- La guerre russo-ukrainienne : quelles menaces pour l’Europe centrale ?
(Revue Conflits, Olivier Roqueplo)

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Vladimir Poutine va-t-il se contenter de l’Ukraine ou bien souhaite-t-il pousser son armée jusqu’en Europe centrale ? Quelles menaces pèsent désormais sur la Pologne et les pays baltes ? Éléments de réponse avec Olivier Roqueplo.

La guerre de février 2022 suscite un émoi bien compréhensible dans toute l’Europe. L’étendue des combats, la volonté russe de briser les capacités militaires de l’Ukraine, la possibilité d’une escalade militaire entre l’OTAN et la Russie, la mise en alerte par la Russie de ses forces de dissuasion, le flux des réfugiés, tout cela inquiète profondément. Pourtant, cette guerre est un conflit très classique typique des fins d’empires, somme toute comparable aux conflits qui impliquent la Turquie à presque toutes ses frontières depuis 1919. L’empire soviétique s’est écroulé dans une précipitation étonnante, les conflits potentiels entre États issus de l’empire ont été laissés souvent irrésolus. La guerre de 2022 est donc non pas une revanche de la Russie sur la fin de l’URSS qu’elle a elle-même voulue et délibérément précipitée par sa déclaration d’indépendance en 1991[1], mais un règlement de comptes interne au monde post-soviétique, sans cesse repoussé depuis lors par la sagesse, l’impuissance ou l’indifférence des chefs d’État successifs russes et ukrainiens.

💻 https://www.revueconflits.com/la-guerre-russo-ukrainienne-quelles-menaces-pour-leurope-centrale/


SUR LE PLAN ÉNERGÉTIQUE
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En ce qui concerne le gaz, cet article fort intéressant du Centre d’études stratégiques de la Marine :

3- La géopolitique du gaz se joue également sur les mers et les océans
(Brèves Marines 248)

Le gaz naturel est la seule énergie fossile en croissance dans le monde qui sera en mesure d’accompagner le développement des énergies renouvelables. La part du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les marchés internationaux est en forte augmentation et la flexibilité qu’il offre en fait un outil géopolitique sur la scène énergétique internationale , qui nécessite de sécuriser les flux maritimes qui y sont associés

La souveraineté énergétique européenne doit se mesurer à l’échelle de la dépendance actuelle et future de l’ensemble des 27 pays de l’Union européenne. Notre indépendance énergétique repose certes sur le développement du nucléaire et des énergies renouvelables, mais également sur la diversification des approvisionnements énergétiques en hydrocarbures. A la lumière des conséquences de la tragédie que vit actuellement l’Ukraine, l’Europe prend conscienc e de sa dépendance excessive au gaz russe, qui représente 40% de ses importations, essentiellement par gazoducs (170 Gm 3 ) avec un complément sous forme de GNL (15 Gm 3 ) La composante maritime du marché du GNL dans le monde n’a cessé de progresser ces vingt dernières années et représente désormais avec près de 500 Gm 3 par an , 50% de l’ensemble du gaz commercialisé dans le monde. Cette tendance devrait s’accentuer , à la fois parce que le gaz va continuer de se substituer au charbon et au pétrole dans les mix énergétiques des pays consommateurs, mais aussi du fait de l’éloignement géographique des sources de gaz par rapport aux marchés . D e grands acteurs en Asie (Australie), au Moyen Orient (Qatar) ou en Afrique (Nigéria et Mozambique) sont en effet éloignés de leurs débouchés. Enfin le GNL est le meilleur moyen de diversifier les sources d’approvisionnement , avec cette capacité d’arbitrer entre les destinataires pour satisfaire les besoins prioritaires en fonction des situations géopolitiques ou météorologiques.

💻https://www.defense.gouv.fr/recherche?search_api_fulltext=Breves+Marine+248

SUR LE PLAN MILITAIRE :
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4- Renforcement du flanc est de l’OTAN
(Défense)
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Depuis le 24 février 2022, début de l’attaque de l’Ukraine par la Russie, les Armées se sont mobilisées pour participer au renforcement de la posture dissuasive et défensive de l’Alliance Atlantique sur le flanc oriental de l’Europe. Cet effort majeur passe par la réassurance de nos alliés de l’Alliance aux frontières de l’OTAN, le renforcement de nos dispositifs déjà engagés et la projection de nouvelles capacités. En outre, la France assure en 2022 le commandement de la force de réaction rapide de l’OTAN (NATO Response Force).

Renforcement de la posture défensive et dissuasive de l’OTAN sur le flanc Est de l’Europe –

1/ En Estonie, la participation à la mission LYNX, contribution française à la mission eFP (enhanced Forward Presence) de l’OTAN, après une année de déploiement, est prolongée. Un sous groupement d’infanterie légère de montagne succède au mandat en cours, toujours sous mandat eFP OTAN et au sein du Battle Group britannique à Tapa.

Cette compagnie est placée sous autorité de la Grande-Bretagne, nation-cadre, et aux côtés des soldats danois. Ce nouveau battlegroup à 3 nations reste sous le commandement de la 1ère brigade estonienne.

Dans le domaine aérien, depuis le 13 mars, la France a déployé 4 chasseurs M2000-5, qui sont venus s’ajouter aux moyens aériens de la Belgique déjà présents à Amari. Les avions de chasse français assurent des missions de surveillance et de défense aérienne aux frontières orientales des pays baltes dans le cadre de la mission eAP (enhanced Air Policing) de l’OTAN. L’objectif est d’assurer la sûreté et l’intégrité de l’espace aérien de l’Estonie.

Au total, environ 350 militaires français sont engagés au titre d’eAP ou d’eFP.

2/ En Pologne, les Armées contribuent aux missions de défense aérienne du flanc oriental de l’Alliance Atlantique. Engagés à partir des bases de Mont-de-Marsan et d’Istres, les Rafale et ravitailleurs de l’Armée de l’Air et de l’Espace ont conduisent des missions quotidiennes depuis le 24 février. Ces opérations aériennes de longue durée sont placées sous le contrôle opérationnel de l’OTAN, et s’effectuent en coopération avec nos alliés présents dans le ciel européen.

Par ailleurs, dans le cadre de l’OTAN, la France a conduit un vol E3F depuis Avord le 1er mars et a renouvelé cet effort au profit de ses alliés les jours qui ont suivi. Ce sont plus de 600 aviateurs qui contribuent depuis la France à la réalisation de ces opérations vers la Pologne.

💻https://www.defense.gouv.fr/renforcement-du-flanc-est-lotan

5- La Boussole stratégique de l’Europe: mérites et lacunes
(Télos, Riccardo Perissich)

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La « Boussole stratégique de l’Europe » propose un certain nombre d’initiatives

pour permettre à l’UE d’agir dans le domaine de la sécurité et de la défense, face aux nombreux défis ayant un impact sur les intérêts européens. Le document a été préparé sous la responsabilité de Josep Borrell, Haut représentant de l’UE et vice-président de la Commission (voir sa préface personnelle publiée en novembre sur Telos). Il sera débattu par les ministres de la Défense et des Affaires étrangères au cours des prochains mois, avant de devenir une déclaration stratégique officielle au cours de la présidence française du Conseil européen au premier semestre 2022.

Depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, l’UE a élargi ses engagements extérieurs. Le traité a jeté les bases de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’UE. D’autres procédures et organes ont été créés par la suite, notamment le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), le Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (également vice-président de la Commission européenne), le Comité militaire européen et le Fonds européen de défense (FED) financé par le budget de l’UE. Plusieurs projets (60 à ce jour) ont également été lancés sous diverses formes dans le cadre de la coopération structurée permanente (PESCO).

💻https://www.telos-eu.com/fr/politique-francaise-et-internationale/la-boussole-strategique-de-leurope-merites-et-lacu.html

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