• ACTUALITÉS INTERNATIONALES
  • LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
  • INDUSTRIE ET ÉCONOMIE
  • GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ 

    Jacques Raimond

 

  • ACTUALITÉS INTERNATIONALES :
  1. 12/17 actualité internationale – Synthèse de l’actualité internationale de décembre 2017
  2. Défait militairement en 2017, l’EI reste une menace globale
  3. Crise humanitaire et influences étrangères : le Sahel face aux défis sécuritaires
  • LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE :
  1. Défense : déblocage de 700 millions d’euros de crédits gelés
  2. Entre 2007 et 2016, plus de 600 militaires français ont été blessés lors d’opérations extérieures
  3. Alligator Dagger : entraînement conjoint franco-américain à Djibouti
  • INDUSTRIE ET ÉCONOMIE :
  1. La reprise économique sera mondiale selon Christine Lagarde
  2. Avec ses instituts de formation agricole, le parti communiste de Chine tente de reprendre le contrôle des paysans
  3. Airbus finalise un mégacontrat de 430 A320 néo évalué à 50 milliards de dollars
  • GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ :
  1. Y a-t-il eu révolution ? la réponse est clairement non. Y a-t-il eu révolution manquée ? D’un point de vue historique, la réponse est non aussi.
  2. Guerre contre la corruption en Chine
  3. Réchauffement climatique : quels enjeux géopolitiques ?

 

ACTUALITÉS INTERNATIONALES

 

1 – 12/17 actualité internationale – Synthèse de l’actualité internationale de décembre 2017 ( Diploweb, Axelle Degans)

Le sort des urnes

En Espagne, la Catalogne a voté en décembre 2017 pour renouveler son parlement régional. Le taux de participation est élevé, plus de 80 % des électeurs se sont déplacés. Le parti centriste libéral Cuidadanos est arrivé en tête des suffrages avec 25 % des voix, mais les trois partis indépendantistes obtiennent, ensemble, la majorité. Au Honduras, Salvador Nasralla a prévenu qu’il ne contesterait pas la victoire déjà reconnue par les Etats-Unis du président Juan Orlando Hernandez. Elle est pourtant contestée par ses opposants qui manifestent contre les fraudes.

Au Chili, le conservateur Sebastian Pinera a été élu en décembre 2017 avec plus de 54 % des voix à la présidence de la république, charge qu’il a déjà occupée de 2010 à 2014. Au Libéria, George Weah a remporté fin décembre 2017 assez confortablement les élections présidentielles de son pays. C’est une première à plusieurs titres : premier ancien footballeur (attaquant du Paris Saint-Germain) à prendre la direction de son pays, premier ballon d’or africain, premier membre de l’ethnie Krou (un « autochtone » et non pas un descendant des esclaves affranchis arrivés des États-Unis) à accéder à la magistrature suprême. Il a remporté les élections en choisissant pour colistière Jewel Howard-Taylor, ex-femme de Charles Taylor (un des pires bourreaux du continent africain, aujourd’hui en prison pour crimes contre l’humanité). Il a reçu le soutien de Prince Johnson, autre protagoniste tristement célèbre de la guerre civile qui a ensanglanté cette région. George Weah ne peut se targuer d’avoir présenté un programme électoral précis et clair. Il s’est engagé à combattre la corruption et à développer l’éducation… Il est néanmoins élu à la suite d’une transition démocratique. 

Le temps des héritiers ?

En Inde, Rahul Gandhi prend courant décembre 2017 les rênes du parti du Congrès, remplaçant sa mère Sonia Gandhi actuelle présidente de ce parti. Il succède à son arrière-grand-père, Nehru, à sa grand-mère Indira Gandhi et à son père Rajiv, tous premiers ministres et illustres membres de ce parti. Une dynastie au cœur de la plus grande démocratie du monde. En Afrique du Sud, l’ANC, le parti de Nelson Mandela, vient de désigner un successeur à l’actuel président Jacob Zuma. Ce dernier est des plus décrié pour ses prises de position (par exemple par rapport au Sida dont la prévalence est particulièrement élevée en Afrique du Sud) comme pour sa pratique du pouvoir (scandales de corruption…). Cyril Ramaphosa a été désigné, de justesse, à la tête de l’ANC. Il est l’ancien dauphin de Nelson Mandela et devrait se présenter aux élections de 2019, même si le vice-président et le secrétaire général de l’ANC sont des proches de Jacob Zuma. 

La violence toujours

Un attentat en Égypte a de nouveau frappé fin décembre 2017 la communauté copte faisant une dizaine de victimes. Le bilan est similaire au Pakistan où la communauté chrétienne a de nouveau été endeuillée à la suite d’un attentat qui l’a frappée. A Kaboul, une quarantaine d’Afghans chiites de la communauté Hazara a été tuée dans un attentat suicide revendiqué par l’EI. Daech et les Talibans ont fait de la capitale afghane l’une des villes les plus dangereuses du monde. Une bombe a explosé dans un magasin de Saint-Pétersbourg blessant une dizaine de personnes. La Russie est très régulièrement touchée par des attentats, le climat y est assez anxiogène en raison du retour probable de djihadistes jusque-là engagés dans la guerre en Syrie. 

Du nouveau à l’Est…

La Russie de Vladimir Poutine annonce en décembre 2017 un retrait – partiel – de ses troupes engagées en Syrie après la prise des principaux bastions de l’EI (Raqqa Der el-Zor…).  Vladimir Poutine a annoncé qu’il est candidat à sa succession. Il brigue un nouveau mandat de président de la fédération russe pour six ans, et les médias l’ont déjà … intronisé tant l’issue du futur scrutin semble courue d’avance. Son principal opposant, Alexeï Navalny ne peut se présenter à l’élection présidentielle, en raison d’une condamnation judiciaire. Washington autorise la vente d’armes à l’Ukraine, toujours engagée dans une guerre de « basse intensité » avec les « séparatistes » du Donbass soutenus par Moscou. Le Kremlin a mal pris cette annonce qui inquiète aussi Paris et Berlin

Les tensions sont vives au Proche et au Moyen-Orient

En Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) a procédé à une vague d’arrestations, notamment au sein de la famille royale, au motif de la lutte anti-corruption. Les libérations se font contre le paiement d’une lourde amende qui devrait apporter 100 milliards de dollars au Trésor public saoudien. Selon l’agence Bloomberg, le prince Mutaib – fils du roi Abdallah et ancien homme fort du pays – aurait accepté de payer un milliard de dollars pour pouvoir quitter librement sa suite du Ritz-Carlton de Riyad.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.diploweb.com/Synthese-de-l-actualite-internationale-de-decembre-2017.html

 

2 –  Défait militairement en 2017, l’EI reste une menace globale (L’Orient le Jour, AFP/ Michel Moutot)

La façon dont l’après-EI sera géré va s’avérer cruciale pour empêcher que la communauté sunnite ne se tourne vers un autre mouvement jihadiste prétendant défendre ses intérêts, estiment tous les experts.

L’année 2017 a vu la déroute du groupe État islamique (EI), qui a perdu la quasi-totalité des terres de son « califat » auto-proclamé en Irak et en Syrie, mais a prouvé qu’il s’adaptait et continuait de représenter une menace, soulignent experts et officiels. Les premières heures de l’année ont vu un Ouzbèke, qualifié de « soldat du califat » dans la revendication, ouvrir le feu à la Kalachnikov dans une discothèque d’Istanbul pendant la nuit du Nouvel An, tuant 39 personnes. En armant directement le bras de jihadistes ou en les inspirant, grâce à une propagande en ligne efficace, l’EI a commis ou fait commettre des dizaines d’attentats meurtriers, surtout pendant le premier semestre, notamment au Pakistan, en Irak, en Syrie, en Afghanistan, en Egypte, en Somalie, en Grande-Bretagne. Ainsi par exemple le 22 mai, le kamikaze Salman Abedi, jeune Britannique d’origine libyenne, a tué 22 personnes en faisant sauter une bombe artisanale à la sortie d’un concert à Manchester. Des attaques à la voiture-bélier, menées par des jihadistes répondant aux injonctions de l’EI et quasiment impossibles à prévenir, ont ensanglanté notamment les rues de Jérusalem, de Londres, de Stockholm ou de Barcelone. Ces attentats, qui ont fait plusieurs milliers de victimes, ont eu lieu malgré le démantèlement quasi-complet de la structure terrestre de l’organisation en Irak et en Syrie, au terme d’une offensive coordonnée lancée à l’automne 2016. L’EI y avait mis sur pied une branche chargée de gérer des réseaux à l’étranger, de recruter des candidats, de financer et de piloter leurs actions. Sa disparition n’a pas mis fin aux attaques. « L’EI est certes militairement vaincu » confie à l’AFP Yves Trotignon, ancien analyste anti-terroriste à la DGSE, « mais d’une part il lui reste environ trois mille combattants en Syrie et en Irak, ce qui est beaucoup et d’autre part il faut bien garder en mémoire qu’en 2009 les prédécesseurs de l’État islamique en Irak avaient été militairement vaincus, mais il ne leur a fallu que deux ans et demi pour profiter de la révolution syrienne et renaître de leurs cendres ». 

« Très menaçantes »

La façon dont l’après-EI sera géré va s’avérer cruciale pour empêcher que la communauté sunnite ne se tourne, dans quelques mois ou quelques années, vers un autre mouvement jihadiste prétendant défendre ses intérêts, estiment tous les experts. Et en attendant, la longue liste des attaques, attentats ou tentatives déjouées de 2017 prouve que le mouvement jihadiste global, dans lequel il faut toujours compter el-Qaëda qui n’a pas disparu, fait preuve de résilience. « L’opération chirurgicale en Irak et en Syrie a réussi, mais, comme ce fut le cas en Afghanistan avec el-Qaëda, le cancer a métastasé et il y a des terres de jihad ailleurs », ajoute Yves Trotignon. « L’EI est vaincu, mais la menace terroriste est loin d’avoir disparu. Elle évolue en termes d’acteurs, de modes opératoires, et aucun facteur apaisant n’émerge (…) Les chercheurs américains estiment que le phénomène va durer plusieurs générations ».

Retrouvez l’intégralité de l’article (et la vidéo) avec ce lien :
https://www.lorientlejour.com/article/1091799/defait-militairement-en-2017-le-groupe-ei-reste-une-menace-globale.html

 

3 – Crise humanitaire et influences étrangères : le Sahel face aux défis sécuritaires (L’Expression)

Le continent africain suscite de plus en plus l’intérêt de la communauté internationale, notamment la région du Sahel, où des actions de lutte antiterroriste ont été menées afin de sécuriser cette partie de l’Afrique et préserver la paix et la sécurité internationales.

Cette donne expose le Sahel aux «calculs» stratégiques d’acteurs étrangers désirant élargir leur influence et maintenir leurs intérêts sur le continent. Des analystes politiques et des experts militaires en questions africaines ont affirmé que l’éradication du groupe terroriste dit «Daesh» ainsi que la suractivité des groupes terroristes dans la région du Sahel ont suscité l’intérêt international à l’Afrique traduit par une forte présence militaire à travers l’établissement des bases militaires, l’envoi des conseiller et experts militaires, l’augmentation des programmes d’entraînements et de manoeuvres ainsi que la signature de conventions de financement des forces et opérations militaires. «Daesh a essuyé un échec dans la région du Moyen-Orient» ont mentionné les experts du Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (Caert), dans leurs recommandations lors de la dernière réunion tenue en Algérie, en faisant allusion aux avertissements croissants concernant le déplacement de près de 6.000 éléments armés de ce groupe terroriste vers la région du Sahel en provenance de l’Irak et de la Syrie. Dans le but de faire face à ces défis sécuritaires menaçant le continent, l’Union africaine (UA) a appelé à une forte approche globale et flexible touchant tous les aspects économique, social, politique et militaire pour empêcher l’extrémisme violent à même d’éradiquer les facteurs favorisant le terrorisme à travers tout le continent africain en se basant sur la prévention tout en accordant la priorité aux jeunes. Parallèlement à la croissance des avertissements quant au transfert de l’activité terroriste vers l’Afrique notamment la région du Sahel, de nouvelles approches sécuritaires occidentales ont émergé (France et Etats Unis) pour faire face au terrorisme en adoptant des politique d’intervention par procuration à travers la mise en place des forces territoriales ou locales, outre la prolifération des techniques sécuritaires avancées notamment les drones dans certains pays proches des zones de conflits. C’est pourquoi le président français, Emmanuel Macron a mobilisé son soutien au profit du Groupe 5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger et Tchad), formée octobre passé pour faire face aux groupes terroriste dans la région. Le premier ministre italien, Paolo Gentiloni, a exprimé, pour sa part, la détermination de son pays de transférer un nombre de ses forces se trouvant en Irak (470 individus) vers le Niger, alors que la chancelière allemande, Angela Mirkel, a appelé à l’impératif d’accélérer l’application des mesures de lutte contre le terrorisme dans la région à travers des aides logistiques et financières de la part de l’Union européenne (UE). L’assassinat de quelques soldats américains dans une embuscade au nord du Niger octobre dernier a consolidé la volonté du Pentagone à consacrer l’existence militaire américaines dans la région du Sahel à travers un accord avec les autorités de Niamey permettant aux forces américaines d’utiliser des drones à partir d’une base en cours de réalisation à Ghadamès, qui est la deuxième du genre après celle de Djibouti. A l’approche du lancement des opérations de la force militaire du G5 Sahel appuyée par la France pour «faire face au terrorisme dans la région», des experts en questions africaines ont minimisé la capacité de cette force à relever ces défis, indiquant que l’échec de ces efforts mène la région du Sahel à une guerre de bandes permanente et à une guerre par procuration qui ravage encore plus l’économie vulnérable de ses Etats tout en fragilisant leur sécurité et leurs capacités pour contrecarrer la migration clandestine, le trafic de drogues et la criminalité transfrontalière. Bien que la région du Sahel recèle d’importantes richesses naturelles telles que l’or, l’uranium et le pétrole, il n’en demeure pas moins qu’elle compte parmi les régions à plus faible croissance dans le monde comme en témoignent ses populations qui souffrent d’une crise à triple dimension, à savoir la pauvreté, la rudesse du climat et l’insécurité. Selon des rapports de l’ONU et d’agences de secours internationales, les besoins de la région du Sahel en 2017 s’élevaient à 22 milliards de dollars. Un montant nécessaire pour faire face à une crise alimentaire et humanitaire aiguë qui a pris en proie huit pays de la région (Tchad, Mali, Niger, Cameroun, Nigéria, Burkina Faso, Mauritanie et Sénégal), et pour venir en aide à pas moins de 15 millions de personnes hantées par le spectre de la famine. Pas moins de 11 millions de personnes dans les pays riverains du Bassin du Lac Tchad ont besoin de secours urgents et 500.000 autres au moins commencent à présenter des symptômes de malnutrition, notamment au Mali qui fait face à des tensions d’ordre politiques et économiques, ajoute-t-on de même source.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.lexpressiondz.com/internationale/283012-le-sahel-face-aux-defis-securitaires.html

LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE 

 

1 – Défense : déblocage de 700 millions d’euros de crédits gelés (Challenges, avec AFP)

Ces 700 millions, qui faisaient partie du budget 2017, avaient été gelés en juillet et devaient faire l’objet d’un arbitrage, qui a donc été rendu en faveur du ministère de la Défense. Le ministère de la Défense a obtenu le déblocage de 700 millions d’euros de crédits du budget défense 2017 qui avaient été gelés et ne pouvaient être dépensés, s’est félicité la ministre de la Défense Florence Parly. Dans un tweet mercredi soir, Mme Parly a écrit: « Dégel des 700 millions d’euros: je m’y étais engagée, je l’ai obtenu. Le budget des armées confirme sa remontée en puissance. On avance. » Ces 700 millions, qui faisaient partie du budget 2017, avaient été gelés en juillet et devaient faire l’objet d’un arbitrage, qui a donc été rendu en faveur du ministère de la Défense. S’exprimant le 13 décembre à l’Assemblée, Mme Parly avait déclaré: « je crois pouvoir affirmer que l’hypothèse d’un arbitrage favorable reste ouverte et vous pouvez compter sur ma détermination pour continuer à convaincre de la nécessité d’obtenir un dégel de crédits à hauteur de 700 millions d’euros ». Le budget de la Défense est prévu à 34,2 milliards d’euros pour 2018, en hausse de 1,8 milliard d’euros par rapport à 2017, ce que la ministre avait qualifié de « hausse historique, jamais vue depuis 20 ans ». La Commission sénatoriale des affaires étrangères, de la défense et des forces armées s’est félicitée de ce dégel. « La ténacité de la ministre a payé: la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées se réjouit de cette bonne nouvelle. Les armées vont enfin pouvoir disposer des moyens pour accomplir leur mission », a déclaré dans un communiqué le président de la commission, Christian Cambon (LR). « La préparation de la prochaine loi de programmation militaire va maintenant pouvoir intervenir dans des conditions plus sereines », a-t-il estimé.

 

2 –  Entre 2007 et 2016, plus de 600 militaires français ont été blessés lors d’opérations extérieures (OPEX 360, Laurent Lagneau)

La Revue annuelle de la condition militaire (édition 2017) est disponible depuis le 20 décembre sur le site du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire (HCECM). Ce document, signalé par l’AFP, donne des chiffres jusqu’alors difficiles à obtenir, comme ceux relatifs aux blessés lors d’opérations extérieures. Généralement, l’État-major des armées (EMA) ne communique jamais sur ce sujet (du moins, il ne donne pas de bilan). Ainsi, selon les données présentées par cette revue, 620 militaires français ont été blessés par armes à feu ou engins explosifs lors d’opérations extérieures (OPEX) entre 2007 et 2016. Un nombre « élevé », commente le HCECM. Dans le même temps, il est rappelé dans ce document que 154 militaires ont perdu la vie en opérations extérieures. Ces décès « concernent principalement des militaires de l’armée de Terre », souligne le HCECM. Les opérations en Afghanistan ont particulièrement été « dures » puisque durant les années où l’armée française y a été engagée, l’on compte 453 blessés par armes à feu ou engins explosifs (soit 73%). L’année 2011 aura été particulièrement éprouvante, avec 168 blessés et 28 tués. Par ailleurs, la revue du HCECM n’oublie pas les militaires souffrant d’un stress post-traumatique (SPT). Entre 2009 et 2016, plus de 2.200 cas ont été relevés (dont 365 pour la seule année 2016). Étant donné la nature de leurs engagements, les soldats de l’armée de Terre sont les plus affectés (avec 1.624 cas). « La détection des cas de stress post-traumatique s’est améliorée grâce à la mise en œuvre par le Service de santé des armées d’un plan d’action comportant notamment l’ouverture, en janvier 2014, d’un numéro de téléphone ‘Écoute défense’. 379 appels de militaires en activité avaient été enregistrés en 2014 dont 126 concernaient des états de stress post-traumatique (ESPT). En 2015, aux 215 appels de militaires en activité recensés s’ajoutaient 23 communications avec d’anciens militaires. En 2016, le nombre d’appels de militaires en activité augmente de plus de 48 % (319 appels) et celui d’anciens militaires passe de 23 communications à 112 », précise le HCECM.

À noter : Des blessés en opérations ont lancé l’initiative de concevoir et de vendre le calendrier des InvaincuS. Les bénéfices seront reversés à Solidarité Défense pour financer le projet « la box des blessés », qui comprend une trousse de toilette et un survêtement thermo-régulé adapté aux handicaps. Cela  doit permettre d’améliorer les conditions de vie et de confort des militaires durant leur séjour à l’hôpital d’instruction des armées.

 

3 – Alligator Dagger : entraînement conjoint franco-américain à Djibouti (Défense, EMA) 

Du 12 au 21 décembre 2017, s’est déroulé au large de Djibouti un exercice interarmées et interallié de grande ampleur baptisé Alligator Dagger. L’aptitude à opérer ensemble a été démontrée.

Cet exercice majeur, élaboré à bord du Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) Tonnerre par un état-major combiné franco-américain, a permis de mener à bien un double objectif : consolider la capacité française à planifier et conduire des opérations interarmées à dominante amphibie, et renforcer l’interopérabilité avec les Américains, notamment avec le groupement embarqué des US Marine Corps. Du 12 au 16 décembre 2017, différents exercices sérialisés ont eu lieu à la mer comme à terre. Un ravitaillement à la mer pour le BPC Tonnerre et la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul a ainsi été conduit par le bâtiment ravitailleur américain USS Washington Chambers, tandis que des activités aéronautiques croisées ainsi que des entraînements impliquant le détachement de la Flottille Amphibie ont eu lieu avec le bâtiment de soutien logistique USS Puller. A terre, un premier débarquement des troupes incluant les détachements du 3ème régiment d’infanterie de marine (3e RIMa) et de l’US Marine Corps a eu lieu. Ce dernier était renforcé d’un détachement de l’US Army de la Task Force « Bayonet » et d’une section de fusiliers marins. Sur le terrain, différents entraînements dont des exercices de tirs se sont succédé, permettant aux soldats français et aux Marines américains d’améliorer leur interopérabilité. Pleinement intégrés, les éléments américains ont débarqué aux côtés des Français pour mener des patrouilles communes de contrôle de zone, notamment de nuit. La deuxième phase de l’exercice, plus tactique, s’est déroulée du 17 au 21 décembre. Un débarquement des troupes françaises et américaines a permis une projection de force rapide, poursuivie par un raid et une reprise de vive force d’un point détenu par des factions hostiles. Les troupes au sol, appuyées et soutenues par les hélicoptères du 1er régiment d’hélicoptères de combat (1er RHC) ont ainsi pu mener à bien la mission qui leur avait été confiée dans le cadre d’un scénario réaliste mobilisant des plastrons.

Un TRAP (tactical recovery of aircraft and personnel), exercice consistant en la récupération d’un équipage dont l’aéronef est à terre suite à un crash ou à une panne dans un environnement complexe, a également été mené. Manœuvre délicate, coordonnée depuis la mer par l’état-major combiné franco-américain et réalisée par des militaires du 3ème RIMa, convoyé par un Caïman du 1er RHC, elle a vu 10 soldats du 3ème RIMa commandés par un officier américain entreprendre la récupération de l’équipage tombé en territoire hostile. Enfin, Alligator Dagger s’est conclu par un entraînement réaliste d’évacuation de ressortissants, exercice d’ampleur permettant de restituer une grande partie des savoir-faire préalablement répétés. Baptisé « Bois Belleau 100 » en référence au centenaire de cette bataille de la Première Guerre mondiale, qui fut le premier engagement des troupes américaines sur le territoire français, ce déploiement a pour fonction d’entretenir un très haut niveau d’interopérabilité avec la marine américaine dans le domaine amphibie, et d’assurer la défense des intérêts français dans une région stratégique allant de la méditerranée orientale au golfe arabo-persique en passant par l’océan Indien.

INDUSTRIE ET ÉCONOMIE 

 

1 – La reprise économique sera mondiale selon Christine Lagarde (Le Parisien, avec AFP)

Pour 2018, le Fonds monétaire internationale (FMI) table sur une accélération de la croissance à 3,7 %.

La reprise économique mondiale est « plus forte, plus partagée », et non plus seulement tirée par les économies émergentes, se félicite la directrice générale du Fonds monétaire internationale (FMI), Christine Lagarde, dans une interview au JDD. La responsable du FMI appelle tout de même les pays à des réformes en profondeur. « En 2017, pour la première fois depuis longtemps, nous avons revu à la hausse nos prévisions de croissance dans le monde – auparavant, nous les révisions plutôt à la baisse », souligne Mme Lagarde dans un entretien au Journal du dimanche. « La reprise est plus forte, mieux partagée, elle n’est plus seulement tirée par les ‘grands émergents’ », explique-t-elle.

La grande crise financière de 2007-2008 s’éloigne

Avec une croissance de 3,6 % cette année, « l’économie mondiale reviendra au taux moyen des deux décennies qui ont précédé la grande crise financière de 2007-2008 », relève la responsable. Pour 2018, le FMI table sur une accélération à + 3,7 %.

« Cette reprise est propice, soit à poursuivre les réformes structurelles lorsqu’elles ont été engagées, soit à décider de les mener », estime Christine Lagarde, répétant sa formule fétiche : « Quand le soleil brille, il faut en profiter pour réparer le toit. »

En France, des réformes payantes

« La réalisation de réformes structurelles importantes doit constituer pour la France un gage de crédibilité afin d’engager ensuite un dialogue de fond sur la modification des institutions européennes ou aller plus loin dans l’intégration européenne », selon la patronne du FMI.  « Je crois que le président Macron a un train de réformes successives en tête avec un calendrier », se félicite-t-elle à ce sujet.

De « l’espoir » dans le projet européen

Christine Lagarde indique en particulier qu’elle a « toujours de l’espoir » dans le projet européen, citant les idées de défense commune, d’une politique énergétique convergente ou d’une ligne européenne de défense de l’environnement. Et quand bien même le projet d’union monétaire européenne ne sera « peut-être » jamais achevé « parce que l’Europe n’est pas unie » pour aller vers plus d’intégration tout en maintenant la souveraineté des États, Mme Lagarde juge que « l’euro se porte bien ». La zone euro « est fortement consolidée par rapport à ce qu’elle était en 2008 », constate-t-elle. « A l’époque, on était en risque permanent, on se demandait si l’euro allait tenir bon et on attendait l’ouverture des marchés dans l’angoisse. Depuis, il y a eu l’adoption d’un mécanisme de stabilité et le début d’une Europe bancaire. »

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.leparisien.fr/economie/la-reprise-economique-sera-mondiale-selon-christine-lagarde-la-directrice-du-fmi-31-12-2017-7477941.php

 

2 – Avec ses instituts de formation agricole, le parti communiste de Chine tente de reprendre le contrôle des paysans (Ré-information TV)

La marche frénétique de la Chine communiste vers la métropolisation à outrance inquiète le régime. En témoigne la grande campagne lancée par le parti communiste chinois (PCC) pour s’assurer de l’endoctrinement et de la soumission des populations rurales – ces paysans dont il faut reprendre le contrôle – sous l’appellation d’Instituts de formation agricole. Ces Instituts, « approuvés » par Xi Jinping, secrétaire du comité central du PCC et désormais homme fort de la Chine populaire, entendent « renouveler les relations entre le parti et les agriculteurs », explique le très officiel Global News dans son incomparable langue de bois. Aux côtés des caciques du parti, sont invités des conférenciers qui enseignent au bon peuple des campagnes les principes de l’entreprise et des techniques agricoles, tandis que les migrations de masse des campagnes vers les mégapoles menacent la paix sociale.

Les « Instituts de formation agricole de l’Ere nouvelle » sont prônés par Xi Jinping

 Le Global Times nous sert ainsi un reportage sur une session d’un de ces Instituts, dans les préfectures autonomes de Qiannan Buyi et Miao, province de Guizhou (Sud-Ouest). Là, un jour de novembre, « des dizaines de paysans poussiéreux, certains portant leurs outils, sont assis sur le sol sale de leur exploitation de primeurs du comté de Changshun », écrit le préposé à l’information. Au-dessus d’eux, entre deux arbres, cette bannière : « Institut de formation agricole de l’Ere nouvelle ». Appellation labellisée par Xi Jinping. La séance commence par la leçon politique. Lei Yu, formateur à l’école locale du parti demande à l’assistance : « Alors, quand est-ce que le 19e congrès national du Parti communiste chinois s’est-il tenu ? Qu’a-t-il dit à propos des questions agricoles qui nous concernent nous, fermiers ? » A l’un des participants qui affirme que « nous, paysans, nous ne comprenons rien à tout ça », Lei Yu récite : « Le gouvernement ne vous paie-t-il pas quand il loue vos terres pour y cultiver des légumes ? N’êtes-vous pas payés quand vous travaillez ici dans l’exploitation de primeurs ? Ce sont là tous les avantages de la politique du gouvernement. Nous devons nous intéresser à elle ! »

Le PCC veut populariser sa « pensée politique » et se souvient de Mao Tse Toung

 Des milliers de réunions se sont déjà tenues ces derniers mois dans les provinces de Guizhou, Hubei, Qinghai et Zhejiang, nouveau moyen pour les sections locales du PCC de populariser la « pensée politique » et les projets agricoles du parti destinés à « sortir ces populations de la pauvreté », nous indique le Global Times, en se gardant bien d’insister sur le volet propagande totalitaire de l’entreprise. Pour prendre la mesure de l’effort, le journal nous donne quelques chiffres.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://reinformation.tv/instituts-formation-agricole-parti-communiste-chine-controle-paysans-lenoir-78842-2/

 

3 – Airbus finalise un mégacontrat de 430 A320 néo évalué à 50 milliards de dollars (La Tribune, Michel Cabirol)

La commande de 430 avions est composée de 274 A320neo et de 156 A321neo d’une valeur de 49,5 milliards de dollars au prix catalogue. (Crédits : © Regis Duvignau / Reuters)Airbus a signé un contrat avec Indigo Partners pour l’achat de 430 A320neo appareils pour quatre compagnies aériennes ultra-low-cost : Frontier Airlines, JetSMART, Volaris et Wizz Air.

In extremis. Conformément à ce qu’il avait annoncé en novembre au salon de Dubaï, Airbus a conclu un contrat avec le fonds de capital-investissement spécialisé dans le transport aérien Indigo Partners pour l’achat de 430 A320neo appareils pour les compagnies aériennes ultra-low-cost Frontier Airlines (États-Unis), JetSMART (Chili), Volaris (Mexique) et Wizz Air (Hongrie). La signature du contrat fait suite au protocole d’accord annoncé au salon aéronautique de Dubaï le mois dernier.  Grâce à cette méga-commande, Airbus sauve quelque peu les apparences d’une drôle d’année 2017 tant sur le plan de la gouvernance qu’au niveau commercial. La commande de 430 avions est ainsi composée de 274 A320neo et de 156 A321neo d’une valeur de 49,5 milliards de dollars au prix catalogue. Wizz Air s’offre 72 A320neo et 74 A321neo, Frontier Airlines 100 A320neo et 34 A321neo, JetSMART 56 A320neo et 14 A321neo, et, enfin, Volaris 46 A320neo, 34 A321neo. Les compagnies aériennes appartenant à Indigo Partners avaient déjà passé des commandes pour un total de 427 avions de la famille A320. Indigo Partners a indiqué que les sélections de moteurs seront réalisées à « une date ultérieure ».

Airbus dispose de 60% de parts de marché dans les monocouloirs

Ces appareils vont permettre « une croissance continue pour notre famille de compagnies aériennes ultra-low-cost », a estimé le cofondateur et associé directeur d’Indigo Partners, Bill Franke, l’une des figures les plus influentes du monde aérien citée dans le communiqué d’Airbus. Pour sa part, le patron des ventes d’Airbus, John Leahy, sur le départ, a rappelé que « la famille A320neo offre les plus bas coûts d’exploitation, la plus longue portée et la cabine la plus spacieuse du marché des avions monocouloirs, ce qui fait du NEO un excellent choix pour ces compagnies low-cost en Amérique et en Europe ». La finalisation de cette commande est une consécration pour l’emblématique directeur commercial d’Airbus. La famille A320neo offre par exemple 20% d’économies de carburant par rapport à la génération actuelle. Avec plus de 5.800 commandes reçues de 98 clients depuis son lancement en 2010, la famille A320neo a capturé environ 60% de parts de marché.

 

GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE 
ET DE SÉCURITÉ

 

1 – Y a-t-il eu révolution ? la réponse est clairement non. Y a-t-il eu révolution manquée ? D’un point de vue historique, la réponse est non aussi. (Le nouvel économiste, Jean-François Sirinelli,)

Alors que l’on prête – à tort ou à raison – à Emmanuel Macron l’intention de “commémorer” Mai 68 en 2018, l’historien Jean-François Sirinelli s’interroge sur la résonance de l’événement cinquante ans plus tard. Il rappelle que le quarantième anniversaire avait donné lieu en 2008 à une profusion éditoriale pour répondre notamment à la mise en cause par Nicolas Sarkozy de l’héritage de 68 lors de la campagne présidentielle de 2007. Qu’en sera-t-il l’année prochaine ? Alors que la plus grande partie de la population française n’a pas été contemporaine de ces événements, l’écho dépendra de la “capacité, encore forte ou pas, des contemporains de Mai 68 à mettre en mots leur part de l’histoire nationale”, souligne l’historien. On peut s’interroger : les soixante-huitards ayant vieilli – les plus jeunes sont train de devenir septuagénaires – cette capacité à donner le ton de l’analyse sera peut-être amoindrie. Une certitude : la querelle du bilan ne sera pas close. Pour certains, Mai 68 reste une “belle leçon d’imagination et d’utopie”, pour d’autres, il “a non seulement ouvert des vannes mais enfoncé des digues”, notamment celle de la permissivité. Une ambivalence dans la nature même de 68 qui n’est pas près de s’effacer.

Propos recueillis par Philippe Plassart

Mai 68 est un événement qui présente plusieurs visages, ces visages ayant été différents à toutes les étapes de la remémoration. Aujourd’hui, cinquante ans nous séparent de l’événement. Mais auparavant, il y a eu les dix ans, puis les vingt ans, trente et quarante ans qui en ont scandé le souvenir. Il est frappant de constater que l’écho n’a pas été le même au fil des décennies. En 1978, paradoxalement, l’anniversaire passe relativement discrètement. L’une des figures de proue, Daniel Cohn-Bendit, qui avait déjà publié ‘Le Grand Bazar’ paraissait lui-même alors tendance baba-cool, et semblait un peu détaché de ce passé. C’est le livre du préfet de police de Paris de mai 68, Maurice Grimaud, qui marque le plus avec son titre provocateur ‘En mai, fais ce qu’il te plaît’. Cette discrétion s’explique par le fait que les soixante-huitards, qui ont la trentaine, ne sont pas encore en situation d’exercer un pouvoir intellectuel influent. Vingt ans plus tard, l’écho est tout autre : la même génération qui, la quarantaine arrivant, s’est hissée dans l’échelle de l’influence, fait entendre une voix largement favorable à Mai 68. On le voit à travers deux livres très révélateurs : celui de Patrick Rotman et Hervé Hamon, intitulé ‘Génération’ et qui retrace l’épopée de Mai 68 à travers quelques personnages, et celui de Laurent Joffrin, qui donne le récit de mai 68 en insistant sur la nature “démocratique” de cette “révolution”. Dans les deux cas, il y a la revendication d’un héritage positif. Mais dès ce moment-là, il faut nuancer. Deux ans auparavant, la nouvelle génération qui avait manifesté contre la loi Devaquet avait proclamé : 68 c’est bien, 86 c’est mieux.

“En 2008, pas moins de 70 ouvrages sont consacrés à 68. Ils ouvrent un débat sur l’héritage, Nicolas Sarkozy ayant appelé un an auparavant durant sa campagne pour l’élection présidentielle à “le liquider””

Troisième étape, 1998, c’est le ressac. La chute du mur de Berlin et l’effondrement des régimes communistes sont passés par là, ainsi que le mouvement social de 1995 contre les lois Juppé qui voit resurgir une ultragauche, cette dernière ne se réclamant d’aucune façon de 68. C’est le temps du sociologue Pierre Bourdieu. Parallèlement, l’écosystème républicain donne des signes de faiblesse avec l’ancrage du Front national, la persistance de la crise et les premières critiques sur la “permissivité” de 68. D’où la quatrième étape en 2008 qui va donner lieu à un raz de marée éditorial. Pas moins de 70 ouvrages sont consacrés à 68. Ils ouvrent un débat sur l’héritage, Nicolas Sarkozy ayant appelé un an auparavant durant sa campagne pour l’élection présidentielle à “le liquider”. À droite, le procès en responsabilité est intenté, Mai 68 étant accusé d’avoir été le creuset de dérapages ultérieurs. Ce qui crée une réaction à gauche qu’exprime bien par Bernard-Henri Levy quand il range Mai 68 en tant que marqueur indélébile de la gauche, au même titre que la défense de Dreyfus et le combat anticolonial. Cette défense de Mai 68 est teintée aussi d’une certaine nostalgie véhiculée par les acteurs de la période qui, arrivant à leur soixantaine, se retournent vers leur passé. Mai 68 n’est pas vu comme une révolution – qu’il n’a d’ailleurs pas été – mais comme une parenthèse d’un temps suspendu, de libération de la parole

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.lenouveleconomiste.fr/jean-francois-sirinelli-historien-professeur-emerite-a-sciences-po-62076/

 

2 – Guerre contre la corruption en Chine (alternatives économiques, Andrew Sheng et Xio Geng)

La corruption est un cancer contre lequel aucune société n’est immunisée. Elle a fait augmenter le nombre de morts en Iran suite au récent tremblement de terre, parce qu’il y a dix ans des logements n’avaient pas été construits conformément aux normes prévues. Elle touche la marine des Etats-Unis, qui enquête à présent sur plus de 60 amiraux et sur des centaines d’autres agents pour fraude et pour corruption. Elle a provoqué la chute de nombreux gouvernements, celui de la présidente du Brésil Dilma Rousseff l’année dernière, tout comme à une époque plus ancienne celui du gouvernement nationaliste de la République populaire de Chine de Tchang Kaï-chek.

Les citoyens révoltés

Le président chinois Xi Jinping, passionné d’histoire, est bien conscient du potentiel destructeur de la corruption. Il s’est attaqué de manière directe à ce phénomène. Mais à l’heure où l’économie de la Chine continue de se moderniser, il reste encore beaucoup à faire. Avant les réformes économiques des années 1980, la corruption en Chine était relativement faible, puisque la taille limitée du marché bornait les possibilités pour des fonctionnaires d’abuser de leur position. Mais comme depuis lors le marché s’est étendu, une législation inadaptée et des garanties institutionnelles trop faibles ont facilité un nombre croissant de pratiques de corruption et d’infractions administratives éhontées. Cependant, le revenu et le niveau d’études ayant augmenté au cours de la même période, les citoyens sont aussi devenus moins tolérants face à de tels abus, ils ont exigé davantage de transparence et de conformité à la loi dans la fourniture des biens publics de base, depuis les infrastructures jusqu’à la protection de l’environnement, ainsi qu’une répartition équitable des revenus et des opportunités pour les citoyens.

La campagne anti-corruption du président Xi Jinping a frappé aussi bien aussi bien des « tigres » (responsables du Parti) que des « mouches » (petits fonctionnaires)

Reconnaissant que la corruption risquait de saper la légitimité du Parti Communiste de Chine (PCC) et l’autorité de l’Etat chinois, Xi a lancé une campagne anti-corruption d’une échelle, d’une portée et d’une intensité sans précédent. Au cours des cinq dernières années, cette campagne a entraîné des révocations, des sanctions ou d’autres peines concernant pas moins de 440 fonctionnaires provinciaux, 8 900 au niveau municipal, 63 000 au niveau des comtés et 278 000 à celui des villages. Quelque 58 000 personnes ont en outre été visées par un complément d’enquête criminelle. Dans l’ensemble, 1,7 % des 89 millions de membres du PCC – aussi bien des « tigres » (responsables du parti) que des « mouches » (petits fonctionnaires) selon les expressions consacrées – ont été touchés. Mais l’initiative est loin d’être terminée. Au 19e Congrès national du PCC en octobre dernier, le Parti a approuvé la création d’une Commission nationale de surveillance  afin de consolider et de moderniser l’agence anti-corruption, de sorte qu’elle étende son contrôle au-delà des membres du Parti pour couvrir tous les fonctionnaires aux différents niveaux. La mise sur pied d’institutions anti-corruption robustes et durables ne sera pas facile cependant, en raison de la capacité des fonctionnaires corrompus à en prendre le contrôle.

Financement de campagnes électorales

C’est le cas par exemple du type de corruption qui touche les économies avancées exposées à la crise financière mondiale de 2007-2008, corruption par laquelle des intérêts particuliers garantissent la promulgation de lois et de règlements qui perpétuent leurs propres avantages. Aux Etats-Unis, la tristement célèbre décision de la Cour suprême Citizens United de 2010 encourage activement un tel résultat, en permettant aux entreprises et aux syndicats de dépenser des sommes illimitées de façon anonyme lors des campagnes électorales afin de s’assurer de l’élection ou de la défaite de candidats. Suite à cette décision, les dépenses extérieures liées à la campagne électorale de 2016ont atteint près de 1,4 milliard de dollars en 2016, contre moins de 100 millions de dollars dans le cadre du cycle de 2006.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.alternatives-economiques.fr/andrew-sheng-xiao-geng/guerre-contre-corruption-chine/00082282

 

3 – Réchauffement climatique : quels enjeux géopolitiques ? (Figarovox, Jean-Michel Valantin)

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN – A l’occasion de la parution de son livre Géopolitique d’une planète déréglée, le choc de l’Anthropocène, Jean-Michel Valantin accorde un long entretien au Figaro Vox. Il analyse les effets systémiques dus aux changements climatiques.

Jean-Michel Valantin, spécialiste de géopolitique et d’études stratégiques, est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Hollywood, Washington et le Pentagone (Autrement, 2003), Écologie et gouvernance mondiale (Autrement, 2007) et Guerre et Nature, L’Amérique se prépare à la guerre du climat (Prisma Media, 2013). Il vient de publier Géopolitique d’une planète déréglée , le choc de l’Anthropocène (Le Seuil, 2017).

Jean-Michel VALANTIN.– La notion d’ «Anthropocène», qui apparaît pour la première fois comme telle en 2002, renvoie à l’idée que l’ère géologique contemporaine est largement déterminée par le fait que l’Humanité est devenue la principale force géophysique sur Terre, au point d’avoir fait émerger sa propre couche géologique au vingtième siècle. Il en découle que, collectivement, à l’échelle planétaire, nous sommes en train de transformer rapidement et profondément les conditions géophysiques dans lesquels nous nous sommes développés, à savoir l’atmosphère, l’océan, les sols, la biodiversité et à partir desquelles se sont développées les sociétés humaines. Cette nouvelle ère géologique qui émerge de l’altération des conditions planétaires met le développement infrastructurel et énergétique de l’humanité en danger. Les débats sont nombreux pour identifier le point de bascule, qui peut être identifié à la révolution industrielle, au tournant du dix-huitième et du dix-neuvième siècle. La notion d’Anthropocène est porteuse d’un paradoxe fondamental: cette nouvelle ère géologique qui émerge de l’altération des conditions planétaires par les formes de développement industriel, agricole, urbain, infrastructurel et énergétique de l’humanité, met justement ce développement en danger. Et ce car nos façons d’habiter, de vivre, de nous déplacer, de nous alimenter, de consommer, sont dépendantes des paramètres planétaires qui sont en cours d’altération. En d’autres termes, les «crises en chaîne» que sont celles du climat, de la hausse et de l’acidification de l’océan, de l’eau, de la biodiversité sont largement dues aux formes de développement des sociétés depuis deux siècles. Or, ces dernières sont aujourd’hui mises en danger par cette crise planétaire qu’est l’Anthropocène. On peut constater, par exemple, que les «Printemps arabes» ont été précédés par des hausses brutales des prix des céréales, dues à la multiplication des sécheresses et des inondations sur les grands centres mondiaux de production céréalière, en 2006, 2008, et en 2010 avec la canicule qui a affecté les récoltes russes et urkrainiennes. La hausse des prix des céréales qui s’en est suivie, aggravée par la spéculation, a entraîné la hausse des prix du pain, aliment de base dans de nombreux pays arabes, ce qui a entraîné de fortes tensions sociales dans des pays déjà sous tension.

Vous évoquez la vulnérabilité américaine face au changement climatique. Y a-t-il un déni profondément inscrit dans la culture américaine?

Du fait de leur géographie, les Etats-Unis sont particulièrement vulnérables aux différents types d’effets du changement climatique. On peut penser à la très longue sécheresse du Sud-Ouest et à la Californie actuellement ravagée par des incendies géants … et en plein hiver. De même, les événements climatiques extrêmes comme la destruction de la Nouvelle Orléans en 2005 par l’ouragan Katrina, le choc de «Sandy» en 2012, «Harvey» qui ravage le Texas en septembre 2017, suivi de l’impact d’Irma une semaine après, tandis que les littoraux sont impactés par la hausse du niveau de l’océan. En revanche, la question du changement climatique est, malheureusement, devenue un marqueur politique entre les partis politiques et leurs électorats. Cette démarche est fortement sous-tendue par le fait que l’économie américaine est historiquement et profondément intriquée à la production et la consommation de charbon, de gaz naturel et de pétrole pour l’industrie, les transports et l’agriculture, sur un territoire immense dont l’aménagement est dépendant des flux de voitures et de camions. Combattre le changement climatique implique d’interroger profondément de mode de développement, ce qui est politiquement très «chargé».

Le climato-scepticisme du dirigeant de la première puissance mondiale hypothèque-t-il les chances de contrer le dérèglement climatique à l’échelle globale?

La Chine est très volontariste dans la transition énergétique pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, tout en donnant une part toujours plus grande aux énergies renouvelables.

Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2017/12/28/31002-20171228ARTFIG00147-rechauffement-climatique-quels-enjeux-geopolitiques.php

 

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