-GÉOPOLITIQUES : relations internationales, zones géographiques …
-DÉFENSES : militaire, sécurité intérieure, terrorisme …
-ÉCONOMIES : entreprise, industrie ….
Par Jacques Raimond
- GÉOPOLITIQUES
- L’ambition régionale contrariée de l’Iran
- G 20 à Buenos Aires – le tango des néo-autoritaires
- France-Allemagne-Russie : des trois, il faut être l’un des deux
- DÉFENSES
- Journée de défense et de citoyenneté : prise en charge par l’Education nationale ?
- Allocution du CEMA à l’occasion des IXème assises internationales de la recherche stratégique
- Irak : Les artilleurs français ont détruit une colonne de véhicules de l’État islamique avec des obus « BONUS »
- ÉCONOMIES
- Les conséquences d’une attaque cyber contre la compagnie aérienne Cathay Pacific
- Pourquoi Thalès peut être soulagé d’avoir vendu quatre satellites espions à la Corée du Sud
- Le gouvernement renforce le contrôle des investissements étrangers dans les secteurs stratégiques
- TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPÉCIALISÉS
- TEXTES PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
GÉOPOLITIQUES
La dynamique mondiale s’observe souvent d’une manière globale, mais ne peut s’analyser qu’à travers des points névralgiques, et des réussites, dont il convient de rendre compte. C’est ce que propose Esprit Surcouf cette semaine, à travers trois grands thèmes, l’Iran, et ses ambitions contrariées, le G20 et son ballet diplomatique au plus haut niveau, et l’axe géopolitique triangulaire d’une géographie européenne qui pointe à travers l’expression d’une proximité forte.
1– L’ambition régionale contrariée de l’Iran (The conversation, Thierry Kellner, Mahammad Reza Dialili) avec l’université libre de Bruxelles et l’agence universitaire de la francophonie
Dans le contexte du retrait américain de l’accord sur le nucléaire, parmi les critiques les plus fondamentales émises par l’administration Trump – mais aussi par les États européens- à l’encontre de la République islamique figure la politique régionale expansionniste que Téhéran mènerait essentiellement au Levant et dans la Péninsule arabique.
Quelles sont les origines de cette politique et les moyens mis en œuvre par Téhéran. Quelles en sont aussi les limites ?
Une série d’occasions offertes à Téhéran
« La poursuite de la révolution dans le pays et à l’étranger » est clairement annoncée dans le préambule de la Constitution de la République islamique, même si – comme le souligne son article 154 – le régime iranien « tout en s’abstenant absolument de la moindre intervention dans les affaires intérieures des autres nations, soutient la lutte des opprimés pour la conquête de leurs droits contre les oppresseurs dans tous les points du globe ». La révolution islamique se rattache ainsi à la tradition des révolutions à vocation universelle. Dans ce contexte, il est évident que des considérations idéologiques sous-tendent la politique internationale et surtout régionale du régime iranien. Mais les réalisations de cette politique, vu l’évolution des rapports de force au Moyen-Orient, n’ont pas uniquement été le fruit de la seule volonté de Téhéran. En fait, il a souvent – de manière très pragmatique – profité des occasions qui se sont offertes. Il ne les a pas créées. Ainsi, les interventions américaines en Afghanistan en 2001 et en Irak en 2003, en éliminant les Taliban et le régime de Saddam Hussein, ennemis jurés de la République islamique, ont non seulement mis un terme aux pressions que ces deux pouvoirs hostiles pouvaient exercer sur elle, mais lui ont aussi ouvert de nouvelles possibilités d’influence dans ces deux pays voisins. Les divisions au sein du monde arabe et les conséquences des « printemps » arabes qui ont élargi et approfondi, à partir de 2011, les lignes de fractures qui le traversent, ont par ailleurs permis à Téhéran de conforter ses positions à la fois au Levant et dans la Péninsule arabique. La guerre civile en Syrie, déclenchée en 2011, et la prise de la ville de Mossoul en Irak par l’État islamique en 2014, ont contribué à la consolidation de la présence militaire iranienne dans les deux pays. Les troubles au Bahreïn et surtout la guerre civile au Yémen lui ont offert l’occasion d’accroître son influence indirecte dans le voisinage saoudien.
Une clientèle militante très étendue
Sur le plan des moyens, la République islamique est sans doute l’État du Moyen-Orient qui, à l’extérieur de ses frontières, dispose de la plus importante clientèle militante. Elle l’utilise pour réaliser ses objectifs stratégiques. Parmi cette clientèle, il y a – certes avec d’importantes nuances et des limites substantielles – les populations de confession chiite et les réseaux cléricaux chiites, mais pas uniquement. Le discours révolutionnaire ainsi que la propagande anti-américaine et anti-israélienne du régime iranien rencontrent aussi un écho favorable dans les populations arabes d’autres confessions. Quelle que soit leur appartenance religieuse, des Arabes – à titre individuel ou au sein de milices pro-iraniennes – peuvent agir en tant que relais ou mandataires locaux de Téhéran et contribuer à consolider son rôle régional, tout en lui assurant un avantage face à ses rivaux. C’est le cas de dizaines de milices chiites en Irak, du Djihad islamique palestinien ou du Hamas. Enfin, il y a le cas particulier du Liban où la République islamique, plus rapidement que partout ailleurs, a commencé à exercer une influence prépondérante. Cela s’explique par les liens particuliers qui existaient, avant même la révolution, entre les mouvements chiites libanais et le clergé iranien proche de Khomeyni. Téhéran a vite compris l’intérêt d’une présence au Liban, tout d’abord dans le contexte de la guerre contre l’Irak, et, par la suite, pour toute sa politique régionale. Il l’a construite par l’intermédiaire du Hezbollah, dont il a contribué à la formation en 1982. Cette présence a été facilitée par la faiblesse du Liban qui, contrairement à d’autres pays de la région, n’est jamais parvenu à se doter d’un État fort capable de résister aux pressions extérieures.
Le frein économique
La première limite que rencontre la politique régionale de l’Iran est d’ordre économique. Certes, durant les deux années qui ont suivi la conclusion de l’accord sur le nucléaire, en 2015, l’économie iranienne a connu une embellie. Mais dès le début 2018, la situation s’est très rapidement détériorée. Plus globalement, le poids économique de l’Iran n’a cessé de diminuer depuis 30 ans. Ainsi, en 1989, il était équivalent à celui de la Turquie. En 2017, calculé en parité de pouvoir d’achat (PPA), un indicateur qui permet de mieux comparer deux économies, il n’atteignait que 75 % celui de son voisin turc , qui n’est pourtant pas doté d’hydrocarbures ! Depuis l’annonce du retrait américain de l’accord en mai 2018, l’économie iranienne traverse d’importantes turbulences. Il est plus que probable qu’avec les nouvelles sanctions de Washington sur les secteurs pétrolier et financier, qui sont entrées en vigueur en novembre 2018, les capacités économiques du pays vont se restreindre. Pour conduire sa politique régionale, la République ne dispose donc pas de moyens financiers comparables à ceux de son rival régional, l’Arabie saoudite, ni même de ceux des Émirats arabes unis, pour mener à bien ses interventions et financer les milices qui lui sont inféodées en Irak, en Syrie et au Liban. En fait, l’Iran est contraint de faire d’importants prélèvements sur ses réserves – ce qui a pour conséquence de créer de graves difficultés internes. Au-delà du Proche et du Moyen-Orient, sur son flanc Est les aides financières généreuses qu’accorde l’Arabie saoudite au Tadjikistan, à l’Afghanistan et au Pakistan ont poussé ces voisins – culturellement et politiquement proches de Téhéran – à prendre leurs distances.
Des capacités militaires limitées
La deuxième limite concerne les faiblesses militaires de Téhéran. Certes, en nombre d’hommes, il possède la force militaire la plus importante de la région (523 000 hommes, dont 350 000 dans l’armée et 125 000 Gardiens de la révolution). Mais son budget de la Défense est de l’ordre de 16 milliards de dollars en 2017 contre 76,7 milliards pour l’Arabie saoudite et 18,5 milliards pour Israël (chiffres tirés de IISS, Military Balance 2018, London).
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https://theconversation.com/lambition-regionale-contrariee-de-liran-107300
2 – G 20 à Buenos Aires – le tango des néo-autoritaires ( Institut Montaigne, Blog, Michel Duclos, conseiller spécial géopolitique, ancien ambassadeur)
Ce sommet du G20 à Buenos Aires était entouré d’une étrange atmosphère. Comme on se rapprochait de l’échéance, un double suspense retenait l’attention des observateurs.
Tout d’abord, Donald Trump s’associerait-il cette fois-ci à une déclaration finale, contrairement à ce qui s’était passé pour le dernier G7 ? Et si c’était le cas, cette déclaration finale conserverait-elle quelque substance ? Les spécialistes du multilatéralisme sont finalement soulagés. Le Président des Etats-Unis a affiché une humeur aussi maussade qu’à Paris lors des cérémonies pour le centième anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, sans toutefois se répandre en propos agressifs contre ses homologues cette fois-ci. Il s’est contenté d’annuler la plupart des entretiens bilatéraux qui étaient prévus, dont celui avec M. Poutine. Un texte a bien été agréé entre les 20 à Buenos Aires, qui toutefois laisse de côté les Etats-Unis s’agissant de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le changement climatique. Les diplomates européens ont obtenu que le G20 réaffirme son attachement, en matière de commerce, à un « système fondé sur des règles ». La seule véritable avancée, mais qui n’est pas négligeable, porte sur le lancement d’une réforme de l’Organisation Mondiale du Commerce, ce qui correspond à une préoccupation commune des Européens et des Américains. On peut noter aussi que le sommet avait été précédé de la signature à grand spectacle d’un nouvel accord Amérique-Canada-Mexique se substituant à l’ALENA honni des électeurs de M. Trump. Là aussi, il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle, car la mise en scène d’une grande victoire de l’administration américaine à ce sujet dissimule en fait un résultat beaucoup plus équilibré, de nature en tout cas à réintroduire un élément de stabilité dans le commerce international.
Le dîner qui réunissait les délégations américaine et chinoise s’est conclu par l’annonce d’une trêve dans l’actuelle confrontation sur les tarifs commerciaux.
C’est toutefois le second suspens qui a fait les titres des journaux : quel accueil serait fait au prince héritier saoudien, Mohamad Ben Salmane (MBS), sur qui pèsent de forts soupçons dans l’affaire du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul ? Comment interpréter l’annulation du rendez-vous Trump–Poutine ? Comment allait se conclure la rencontre, prévue comme capitale, entre M. Trump et M. Xi, le dirigeant chinois ? Signe des temps, au fond : c’est sur le cercle des néo-autoritaires – M. Modi et M. Erdogan n’étant pas loin – que se concentrait l’attention. Le tango Trump-Xi a été apparemment un succès. Le dîner qui réunissait les délégations américaine et chinoise s’est conclu par l’annonce d’une trêve dans l’actuelle confrontation sur les tarifs commerciaux. Ce n’est pas une indication sûre pour l’avenir, puisque M. Trump a fait de son imprévisibilité la marque de sa politique. C’est toutefois un répit utile. Ne faut-il pas y voir aussi l’esquisse d’un nouveau condominium ? La valse manquée entre Trump et Poutine a dû laisser d’autant plus de traces dans l’ego du chef du Kremlin que le sommet dans le sommet, la rencontre sino-américaine, a dans une certaine mesure éclipsé la réunion du G20 proprement dite. Pour justifier, au dernier moment, l’annulation de son entretien avec le Président russe, M. Trump avait tweeté que « les navires et équipages ukrainiens n’avaient pas été rendus ». La raison officielle de l’annulation concernait donc bien le dernier incident en mer d’Azov. Beaucoup d’observateurs estiment qu’en réalité, Donald Trump a préféré renoncer à voir Vladimir Poutine pour des raisons de politique intérieure. Les dernières révélations de l’enquête sur la collusion de sa campagne électorale avec la Russie, à la suite d’un nouveau retournement de position de son ancien avocat, M. Cohen, semblent indiquer que M. Trump continuait à rechercher un deal immobilier avec Moscou alors qu’il allait être endossé par les Républicains comme leur candidat aux présidentielles.
La valse manquée entre Trump et Poutine a dû laisser d’autant plus de traces dans l’ego du chef du Kremlin que le sommet dans le sommet.
On pense donc que le Président américain a jugé qu’il n’était pas opportun de se montrer dans un moment de convivialité avec M. Poutine. Ce dernier a quitté Buenos Aires en faisant savoir qu’il ne relâcherait pas les marins ukrainiens qu’il détient, aussi longtemps que M. Porochenko resterait au pouvoir à Kiev. C’est sans doute sa manière à lui de marquer sa mauvaise humeur. Quand à MBS, il a dansé avec tout le monde : arrivé en paria, il est reparti à nouveau adoubé, ayant saisi l’occasion d’enchaîner une série d’entretiens bilatéraux, fussent-ils des apartés, comme avec le Président Macron. Le seul participant au sommet qui soit resté glacial avec lui a été le Président turc, M. Erdogan. En revanche, les grandes accolades entre M. Poutine et MBS ont été remarquées. C’est l’un des paradoxes de l’affaire Khashoggi : le Président américain a la volonté de préserver la relation stratégique de Washington avec le prince héritier saoudien, mais l’une des leçons que celui-ci tirera sans doute de cette affaire est la nécessité d’accroître la diversification de ses alliances.
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https://www.institutmontaigne.org/blog/g20-buenos-aires-le-tango-des-neo-autoritaires
3 – France-Allemagne-Russie : des trois, il faut être l’un des deux (IRIS, Valentin Allary-Lacroix, diplômé d’IRID-Sup’ en géopolitique et prospective)
Ce n’est pas faire preuve d’un chauvinisme exacerbé que de dire que le Forum de Paris sur la Paix aura été l’événement diplomatique majeur de cette fin d’année. Et ce, moins par son contenu que par la photographie qu’il a offert aux yeux du monde de l’état de la géopolitique sinon mondiale, du moins européenne. Au-delà de l’absence (prévisible) du président américain Donald Trump, on y voit notamment, alignés l’un après l’autre, Emmanuel Macron, Angela Merkel, Vladimir Poutine. Cet ordre de placement reflète davantage qu’un front de circonstance ; il est à l’image d’une géopolitique triangulaire menée depuis la chute du Mur de Berlin entre France, Allemagne et Russie ; souvent discrète, mais toujours actuelle. À première vue, sur ce sujet, le « couple » formé par l’Allemagne et la France serait naturellement prédisposé à la divergence : l’une est une puissance continentale, interlocutrice naturelle de la Russie en Europe, marquée par une interconnexion économique forte (notamment dans le secteur énergétique) portée par un tissu de PME, et une grande proximité géographique, historique, et stratégiquei. L’autre, ancienne puissance coloniale tournée vers l’Ouest et le Sud, possède avec la Russie une histoire en « dents-de-scie » faite de grands hauts et de grands basii, à l’image par ailleurs de sa relation économique : d’épisodiques grands contrats d’État viennent masquer l’absence de partenariats civils entre entreprises françaises et russes, les premières étant pourtant appréciées des secondes, mais souffrant d’une déconsidération chronique du levier économique par les pouvoirs publics françaisiii. La Russie est donc une partenaire essentielle pour la stabilité voire la prospérité européenne selon l’Allemagne, mais une puissance lointaine tantôt alliée ou adversaire, selon la France qui a pour elle le défaut de la distance, et l’atout du recul. Et pourtant, malgré les intérêts nuancés qui découlent de cette situation, force est de constater que la Russie est capable d’être le ciment de l’union franco-allemande dès lors que la question est abordée sous les angles stratégique et géopolitique. Parfois avec elle, de la réunification allemande, œuvre de Kohl, Mitterrand et Gorbatchev, à l’axe Paris-Berlin-Moscou de 2003, paroxysme du « moment » occidentaliste de Vladimir Poutine auprès de G. Schröder et de J. Chiraciv. Souvent contre elle, comme les crises du Caucase et de l’Ukraine ne manquent pas de nous le rappeler. Dans les deux cas, on notera d’une part que l’influence du facteur « personnel » reste importante dans cette triangulaire : les parcours d’un Genscher ou d’un Poutine, par exemple, ne sont pas anodins. D’autre part, le nœud de solidarité se trouve à chaque fois au même endroit, c’est-à-dire sur l’Europe, sa sécurité, et son intégrité. On pourrait ainsi résumer à grands traits en disant que si la Russie divise le couple franco-allemand en période de calme, elle l’unit dans l’adversité. Toutefois, le lien France-Allemagne-Russie est révélateur de tendances de fond bien plus profondément ancrées dans la géopolitique européenne. Ainsi, ce n’est pas tant la relation à la Russie qui fait converger ou diverger France et Allemagne, mais au contraire le niveau de cohésion entre les deux pays qui détermine la nature de la relation à la Russie. Premièrement, parce que lorsque le couple franco-allemand bat de l’aile, la Russie sera vue comme un tiers avec lequel l’un des deux sera tenté de faire des « infidélités »v. Deuxièmement, parce que de la France et de l’Allemagne, celle qui parle à la Russie est finalement celle dont la parole pèse le plus en Europe, pour ne pas dire celle qui parle pour l’Europe. Conséquence de ces deux points, un système de vases communicants : tant que l’Allemagne était divisée, la France gaullo-mitterrandiste, plus forte, s’imposait comme l’interlocuteur privilégié de l’URSS en Europe. Depuis la chute du Mur de Berlin, c’est bien l’Allemagne qui, en raison tant d’une ascension et d’une émancipation récentes que d’un déclin latent de la puissance française, a repris ce rôle. La réinscription de la France dans une mouvance plus atlantiste depuis 2004, alors que le pivot américain de l’Atlantique vers le Pacifique prend une forme brutale et que l’Allemagne elle-même prend ses distances avec les États-Unis (elle qui faisait figure d’alliée historique pour ces derniers)vi, semble à contresens de l’Histoire et ne fait que souligner cette nouvelle centralité européennevii.
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http://www.iris-france.org/125392-france-allemagne-russie-des-trois-il-faut-etre-lun-des-deux/
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DÉFENSES
L’actualité de défense civile et intérieure ne peut pas laisser de côté les questions stratégiques de notre défense. D’une part, le projet de service national universel passe sous tutelle du ministre de l’éducation nationale ; d’autre part, les propos du chef d’état-major des armées nous rappelle quelle est la clé de voûte de notre dissuasion ; enfin, notre artillerie connaît des succès militaires qui prouvent sa parfaite efficacité
1 – Journée de défense et de citoyenneté : prise en charge par l’Education nationale ? ( IFRAP, un expert des questions de défense)
Dans le cadre du remaniement ministériel du 16 octobre 2018, la tutelle dans le cadre interministériel du projet du Service national universel (SNU) passe du ministère des armées (MINARM – son secrétaire d’État : Madame Geneviève Darrieussecq) au ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse (son secrétaire d’État : Monsieur Gabriel Attal). Cette décision est l’occasion de mettre en évidence l’opportunité d’intégrer dans le SNU la gestion de la journée de défense et citoyenneté (JDC) qui est actuellement organisée par la direction du service national et de la jeunesse (DSNJ) intégrée dans le secrétariat général de l’administration (SGA) du MINARM et dont le programme très court est présenté dans le graphique ci-dessous :
Actuellement, la JDC dont l’utilité au sein du MINARM apparaît contestable en ce qui concerne le faible retour sur investissements pour les forces armées (confer l’article du 17 mars 2016), concerne annuellement environ 750.000 jeunes Françaises et Français âgés de 16 à 25 ans. Cependant il y a lieu de noter les éléments suivants :
- environ 3 à 4 % de cette population appelée chaque année n’y participe pas ;
- suite aux coupes budgétaires concernant le réseau consulaire dans les 4 prochaines années, il n’y aurait plus de JDC pour les jeunes Français de l’étranger – confer l’article du 16 octobre 2018 de Monsieur Philippe Chapleau dans Ouest France (Lignes de défense) faisant référence à la déclaration de Monsieur Nicolas Warnery directeur de l’administration des Français de l’étranger au Quai d’Orsay devant l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) ) qui a présenté l’objectif du réseau consulaire de recentrage sur son « cœurde métier« : « les élections, les documents d’identité et la lutte contre la fraude« .
Pour ces JDC, la DSNJ dispose d’un volume de ressources non négligeables qui sont les suivantes1 :
- humaines: 1.255 équivalents temps plein travaillé (ETPT) dont 35 % de militaires, soit donc 440 personnels qui représentent le volume de 3 escadrons de chars – soit environ 55 % d’un régiment de l’arme blindée-cavalerie ; à ces effectifs de la DSNJ, auxquels se rajoutent environ 9.300 militaires des forces et des services qui sont les animateurs de la JDC ;
- organisationnelles: une direction avec environ 200 personnels, 5 établissements régionaux et 27 centres locaux (confer le tableau en PJ) ;
- infrastructures d’accueil des JDC: soit militaires (2/3), soit civils publics comme des établissements de l’éducation nationale : 275 sites répartis sur tout le territoire métropolitain et ultramarin ;
- financières du titre 3 (programme 167 – « Liens entre la Nation et son armée ») : 14,6 millions d’euros dont 2,9 millions d’euros relatifs au fonctionnement de la DSNJ et 11,7 millions d’euros pour la JDC (principalement alimentation et transport des jeunes Françaises et Français).
Toutefois, il y a lieu de noter les éléments suivants :
- les dépenses du titre 3 n’intègrent pas celles des bases de défense qui accueillent les JDC dans un cadre de leur mutualisation ;
- la difficulté d’évaluer les coûts du titre 2 (salaires et soldes) de la JDC, compte tenu de leur transfert depuis 2015 dans le programme 212 « Soutien de la politique de défense» ; cependant, l’évaluation de la masse salariale des personnels relative à la JDC peut être estimée à une centaine de millions d’euros dont 40 pour le personnel militaire2.
En outre, il convient de préciser que les ressources financières du titre 3 relatives à la JDC, soit environ 14 millions d’euros, correspondent à l’achat de 30 véhicules blindés multirôles Serval légers (VBMR)3dans le cadre du programme SCORPION (Griffon et Jaguar) alors que la loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit la livraison de 489 exemplaires.
Conclusion
Dans le cadre de la prise en compte du SNU par le ministère de l’Education nationale, il conviendrait de décharger le MINARM de la mission de l’organisation de l’actuelle JDC. Concrètement, ce transfert devrait permettre :
- de recentrer les quelque 440 militaires d’active de la DSNJ sur le cœur de leur métier opérationnel ;
- d’engranger au niveau du MINARM des économies relatives au fonctionnement des infrastructures régionales et locales (établissements et centres du service national) dont une partie d’entre elles pourraient être cédées au secteur marchand.
Cependant, il convient de préciser que le coût de fonctionnement du SNU est estimé à 1,6 milliard d’euros par an et 1,7 milliard d’investissement en infrastructures (sur 5 années)4.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.ifrap.org/etat-et-collectivites/journee-de-defense-et-de-citoyennete-prise-en-charge-par-leducation-nationale
2 – Allocution du CEMA à l’occasion des IXème assises internationales de la recherche stratégique ( défense, EMA)
Le 6 décembre 2018, le chef d’état-major des armées (CEMA), le général d’armée François Lecointre, s’est exprimé à l’École militaire à Paris, en clôture des 9e Assises internationales de la recherche stratégique organisées par le Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques (CSFRS). Cette année les exposés avaient pour thème « Les dissuasions ». S’adressant à un large panel d’acteurs composé essentiellement de chercheurs civils et militaires, le CEMA a rappelé que la dissuasion nucléaire demeurait la « clé de voûte de notre stratégie de défense ». Acteur crédible et responsable, la France dispose grâce à elle d’une large palette d’options avec lesquelles elle peut composer pour répondre aux défis sécuritaires actuels. Aussi, dans la lignée de la revue stratégique, la loi de programmation militaire 2019-2025 a consacré la dissuasion comme étant l’un des fondements de la crédibilité de la Défense française. Adossée à sa composante océanique et aérienne, la dissuasion nucléaire est aussi le fruit d’une excellence scientifique, technique et opérationnelle que le CEMA n’a pas manqué de souligner : « Reconnue, cette excellence place la France sur le devant de la scène internationale et consacre le génie industriel et militaire français ». Pour autant, la dissuasion nucléaire « n’a de sens que s’il existe, pour l’accompagner des forces conventionnelles robustes et résilientes, permettant d’éviter tout contournement de la dissuasion et tout dilemme entre escalade et renoncement ». Grâce à leur réactivité, à leur souplesse et à leur bonne articulation avec les forces conventionnelles, les forces nucléaires font aujourd’hui l’excellence française. « Le 28 septembre, le SNLE « Le Terrible » a achevé la 500e patrouille à la mer. Le 17 octobre, la barre des 20 000 jours de permanence de notre dissuasion a été franchi depuis la première alerte nucléaire assurée par un Mirage IV, il y a 54 ans. C’est une fierté que je porte avec conviction et responsabilité ».
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.defense.gouv.fr/ema/chef-d-etat-major-des-armees/actualite/allocution-du-cema-a-l-occasion-des-ixe-assises-internationales-de-la-recherche-strategique
3 – Irak : Les artilleurs français ont détruit une colonne de véhicules de l’État islamique avec des obus « BONUS » (OPEX 360, Laurent Lagneau)
Le 6 décembre, les Forces démocratiques syriennes [FDS], qui réunissent les milices kurdes syriennes [YPG] et des groupes arabes armés, ont assuré avoir progressé dans le secteur d’Hajine, c’est à dire la dernière position tenue par l’État islamique [EI ou Daesh] sur la rive orientale de l’Euphrate, dans la province de Deir ez-Zor. Pour rappel, avec le soutien de la coalition dirigée par les États-Unis, les FDS ont lancé l’opération « Roundup », le 10 décembre, pour en terminer avec le « califat physique » de l’EI. Ces dernières semaines, cette offensive a été ralentie par les menaces turques d’intervention militaire dans le nord de la Syrie ainsi que par la combativité des jihadistes qui, profitant de conditions météorologiques favorables, ont mené une série de contre-attaques. « De violents combats ont eu lieu à l’intérieur de la localité de Hajine après l’avancée de nos forces, qui contrôlent désormais quelques uns de ses quartiers », a indiqué Redur Khalil, un commandant des FDS, à l’AFP. La bataille se poursuit de « manière acharnée », a-t-il continué, avant de préciser qu’un « couloir humanitaire » avait été ouvert, permettant ainsi la « libération » de plus de 1.000 civils, « majoritairement des femmes et des enfants. » Cette percée en territoire jihadiste est la conséquence d’une « offensive majeure menée il y a deux jours » par les FDS, a expliqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH]. « Il s’agit des bombardements les plus intenses depuis le début de l’opération », a-t-il ajouté. Quant à la force Chammal, les artilleurs français de la Task Force [TF] Wagram, dotée de trois CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] déployés à la frontière irako-syrienne, ont de nouveau connu une activité intense au cours de ces derniers jours, avec 61 missions de tir, dont 24 d’éclairement et 37 de destruction. Au cours de l’une d’elles, a annoncé l’État-major des armées [EMA], une colonne jihadiste a été détruite par quatre obus « Bonus » tirés par les CAESAr. C’est la pemière fois qu’une telle munition a été utilisées en opération. « Le 3 décembre, alors qu’une colonne de véhicules de Daesh est détectée, la TF Wagram a reçu l’ordre de lui barrer la route. Après un premier tir de barrage, Daesh contourne la zone et relance son action. Ordre est alors donné à Wagram de détruire la colonne. Au bilan, l’emploi de 4 obus Bonus a permis la neutralisation de 8 véhicules blindés », a en effet expliqué l’État-major des armées, dans son dernier compte-rendu des opérations. L’obus « BONUS » [BOfors NUtating] est le fruit d’une coopération franco-suédoise menée dans les années 1990. Il s’agit d’une munition anti-char à effet dirigé, de précision métrique et destinée à l’attaque par le toit de véhicules (qu’ils soient à l’arrêt ou en mouvement). « La munition de 155 mm BONUS consiste en un obus ‘cargo’ équipé d’un bloc de réduction de traînée de culot et contenant deux cylindres emportant chacun un sous-ensemble antichar. Chaque sous-ensemble effectue, au moyen de son autodirecteur, le balayage d’une surface de 100 mètres de rayon de la zone des objectifs, sélectionne sa cible et déclenche l’explosion de la charge génératrice de noyau (CGN) provoquant la projection d’un noyau perforant qui transperce le blindage et détruit le véhicule », était-il expliqué dans la revue « ArtiMag » parue en juillet 2008.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.opex360.com/2018/12/07/irak-les-artilleurs-francais-ont-detruit-une-colonne-de-vehicules-de-letat-islamique-avec-des-obus-bonus/
ÉCONOMIES
Esprit Surcouf vous propose, cette semaine, trois sujets en relation avec la sécurité et l’intelligence économique. Si les fuites, causes d’une cyber-attaque sont souvent catastrophiques, il n’en demeure pas moins stratégique, pour un Etat, de renforcer son contrôle sur les investissements de défense, comme les grandes entreprises lorsqu’elles vendent de la technologie à des Etats qui cherchent à espionner les autres.
1 – Les conséquences d’une attaque cyber contre la compagnie aérienne Cathay Pacific (Infoguerre, Laura Klans)
Cathay Pacific est la plus grande compagnie aérienne hongkongaise. Cotée à la bourse de Hong Kong, elle est également reconnue comme l’une des meilleures compagnies aériennes du monde selon le classement Skytrax qui lui attribue 5 étoiles. Skytrax est une organisation internationale basée à Londres experte dans l’industrie du transport aérien dont l’une des missions consiste à établir divers classements touchant les compagnies aériennes selon un système de notation défini. Le 24 octobre 2018, Cathay Pacific révèle publiquement avoir subi une « fuite » de données massives pouvant impacter jusque 9,4 millions de clients. Fuite, piratage informatique ou encore attaque informationnelle, cet évènement est aujourd’hui considéré comme l’une des plus grandes violations de données de compagnie aérienne au monde. La taille de la cible ne constitue pas le seul élément alimentant la polémique. En effet, la compagnie aérienne a pris l’initiative d’attendre 7 mois avant de dévoiler les activités suspectes qu’elle avait détecté sur son réseau informatique lors d’un contrôle de sécurité de routine effectué au mois de mars. Ces doutes ont été confirmés en mai à la suite d’un audit commandé par Cathay Pacific.
Une communication de crise inefficace
Noms, nationalités, dates de naissance, numéros de téléphone, emails, adresses, 860 000 numéros de passeport, numéros de carte d’identité dont près de 245 000 cartes appartenant à des hongkongais, numéros de carte de fidélité, remarques faites au service clients, historiques des informations de voyage, 403 numéros de cartes de crédit expirées et 27 cartes de crédit sans cryptogramme, voici la liste dressée par la compagnie le 24 octobre dernier décrivant les données dont l’accès a été compromis. A travers cette illusion de transparence affichée par la compagnie vis-à-vis de ses clients, c’est une toute autre réalité comportant de multiples zones d’ombre qui se dessine au-devant de la scène publique. Tout d’abord, le nombre exact de clients victimes de cette violation de données personnelles demeure inconnu sachant que 9,4 millions de clients sont enregistrés dans leur base de données, ce qui constitue un important vivier de victimes potentielles. De plus, la compagnie a déclaré que « le détail des données rendues accessibles varie pour chaque passager » et « qu’aucun compte particulier ou programme de fidélité n’a pu être consulté dans sa totalité ». Face à ces différentes annonces, le client ignore toujours si ses données les plus sensibles appartiennent à la partie compromise ou à la partie non consultée, si la partie non consultée bénéficiait d’un niveau de protection supérieur obturant son accès ou si cette partie n’a pas été consultée volontairement par les pirates informatiques à cause de son faible niveau d’intérêt stratégique. Les données d’identité sont hautement sensibles puisqu’elles peuvent être utilisées n’importe où dans le monde pour la création de faux papiers par exemple, l’ouverture de compte bancaire, des demandes de crédits ou même des mariages blancs au nom de la victime dont l’identité a été usurpée. Le flou s’agrandit lorsque Cathay Pacific précise ne pas détenir de « preuve que des données personnelles aient été détournées ». Mais la compagnie est-elle en mesure de confirmer que ces mêmes données ne seront jamais utilisées à l’insu ou contre ses clients par la personne ou le groupe d’individus à l’origine de cette attaque informatique ? Comment la compagnie peut-elle garantir que les données qu’elle n’a pas su protéger et qui sont aujourd’hui entre les mains de personnes non identifiées ne feront pas l’objet d’actions malveillantes à court, moyen ou long terme ? A travers cette affirmation, la compagnie espérait sans doute pouvoir rassurer le client mais l’analyse des différentes briques du discours soulève l’effet inverse et tend vers une inquiétude collective nuisible à sa bonne réputation.
Les effets indirects d’une double pression géoéconomique et concurrentielle
Cathay Pacific est membre fondateur de l’alliance oneworld qui regroupe 13 compagnies aériennes connectant un réseau de plus de 1000 destinations à travers 158 pays. La compagnie hongkongaise déploie une stratégie partenariale poussée notamment par le biais d’un accord de partages de codes conclus avec la Lufthansa en mars 2017, grand groupe appartenant à l’alliance rivale Star Alliance. Cet accord intervient pourtant 10 jours après la décision prise par la commission européenne infligeant des amendes d’un montant considérable à 11 transporteurs de fret aérien accusé d’avoir mis en place une entente fixant le niveau de surtaxes sur le carburant et la sécurité de 1999 à 2006. La commission européenne a jugé ces pratiques comme étant anticoncurrentielles. Une amende de 57 120 000€ a par conséquent été attribuée à Cathay Pacific tandis que l’immunité a été accordée à la Lufthansa. Cette dernière étant à l’origine de la procédure puisque l’enquête a été ouverte à la suite du dépôt de sa demande d’immunité en 2005. Ce rapprochement dans la sphère géoéconomique permet à la compagnie phare de Hong Kong de faire face au nouveau contexte concurrentiel international marqué par l’émergence des compagnies du Golfe qui étendent leurs activités en Asie, mais aussi par la compétitivité des compagnies aériennes de la Chine continentale. Hainan Airlines, China Southern et Air China qui affiche des tarifs jusqu’à 65% inférieurs à ceux de Cathay Pacific, favorisent la montée en puissance de la Chine en tant que futur leader du marché aérien mondial vers 2022. 2018 est une année de développement de plusieurs projets visant à améliorer la santé économique de la compagnie. Un nouveau salon nommé « The Deck » a été inauguré à Hong Kong en mars, le déploiement du wifi a débuté et se poursuit jusqu’en 2020, l’accès à internet étant un important argument commercial, 10 nouvelles destinations ont été reliées à Hong Kong, les premiers A350-1000 commandés en 2012 ont également été livrés. Toutes ces initiatives visent à affronter les difficultés économiques face auxquelles se heurte la compagnie aérienne depuis quelques années. Une perte de 130 millions d’euros a été enregistrée en 2017. L’un des arguments avancés par la direction au sujet des 7 mois écoulés après la détection d’un accès non autorisé était d’éviter un mouvement de panique jugé non nécessaire. Les erreurs commises par la direction se sont cumulées à partir du moment où elle a probablement sous-estimé l’urgence de la situation. Elle a souhaité traiter l’affaire en interne en faisant appel à des consultants sans rendre compte à ses clients, à ses investisseurs, ni même aux autorités. Selon les analyses de la bourse, la situation de Cathay Pacific est plutôt dégradée. Au lendemain de l’annonce sur la fuite de données massives, une perte en séance de 6,50% a été relevée, c’est la première fois en 9 ans qu’un niveau si bas est atteint. Le titre a été clôturé sur une baisse de 3,77% le jeudi 25 octobre 2018.
Les failles législatives de Hong Kong sur la violation des données
Charles Mok, un membre du conseil législatif de Hong Kong, pointe ouvertement du doigt, notamment sur un site dédié aux membres du gouvernement publiquement accessible, l’obsolescence des lois de la région administrative spéciale en ce qui concerne la protection des données personnelles dans le cyberespace. L’affaire Cathay Pacific a permis de soulever un vide juridique considérable peu de temps après la mise en place de la réglementation européenne sur la protection des données dit RGPD (Règlement général sur la protection des données). En effet, contrairement au RGPD qui exige qu’un incident remettant en cause la protection des données privées soit déclaré dans les 72 heures, les lois hongkongaises ne présentent aucune obligation légale de signaler une violation de données dans des délais éthiquement acceptables. La coopération des entreprises est établie sur la base du volontariat.
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https://infoguerre.fr/2018/12/consequences-dune-attaque-cyber-contre-compagnie-aerienne-cathay-pacific/
2 – Pourquoi Thalès peut être soulagé d’avoir vendu quatre satellites espions à la Corée du Sud (La Tribune, Michel Cabirol)
C’est un très beau coup commercial qu’a réalisé Thales Alenia Space (TAS) en Corée du Sud en vendant quatre satellites d’observation radar pour un montant estimé, selon nos informations, à 250 millions d’euros. D’abord parce qu’il a soufflé le contrat au nez et à la barbe à son meilleur rival Airbus, qui a fait longtemps la course en tête à Séoul. Surtout parce que TAS Italie vend pour la première fois son petit satellite d’observation radar Earth-Observer SAR (un satellite radar à synthèse d’ouverture pesant 700 kg environ), lancé à Rome mi-2013 sur fonds propres pour le marché export. On pourrait dire enfin… Car un premier contrat pour ce programme était attendu depuis 2016, voire 2015. Cette constellation sera utilisée par les autorités coréennes pour des « applications de surveillance, d’intelligence et de contrôle de zones d’intérêts spécifiques par l’acquisition d’images haute résolution », a expliqué TAS dans son communiqué. Très clairement, des satellites espions… Expert européen en imagerie radar de haute résolution, la société franco-italienne avait déjà fourni les instruments radar du satellite d’observation sud-coréen Kompsat 5.
Signature de deux contrats
Dans ce cadre, TAS, société conjointe entre Thales 67% et Leonardo 33%, a signé deux contrats, l’un avec la Korean Aerospace Industries (KAI) et l’autre avec Hanwha Systems Corporation (HSC), pour développer une constellation de quatre satellites d’observation radar haute résolution appelée Korea « 425 Project » pour le compte de l’agence en charge des programmes de défense en Corée ADD (Agency for Defence Development). Les deux contrats prévoient une coopération technique entre TAS et les entreprises coréennes, notamment KAI. D’ailleurs, certains savoir-faire requis pour développer des satellites radar à synthèse d’ouverture (SAR) seront transférés progressivement aux entreprises coréennes « avec une implication maximale de leur part dans la production du quatrième satellite de la constellation, leur permettant ainsi de croître de manière significative dans le domaine de la conception et du développement des systèmes d’observation de la Terre », a expliqué TAS dans son communiqué. Ainsi à terme, les sud-coréens deviendront de féroces concurrents aux constructeurs européens.
Héritage de Cosmo-Skymed
Ces satellites sont l’héritage de la maîtrise d’œuvre du système spatial dual italien d’observation radar Cosmo-Skymed, constellation composée de quatre satellites. En 2014, TAS avait obtenu de l’Agence Spatiale Italienne (ASI) une nouvelle tranche du financement pour le programme COSMO-SkyMed nouvelle génération, comprenant deux satellites d’Observation radar de la Terre.
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https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/pourquoi-thales-peut-etre-soulage-d-avoir-vendu-quatre-satellites-espions-a-la-coree-du-sud-799934.html
3 – Le gouvernement renforce le contrôle des investissements étrangers dans les secteurs stratégiques ( le portail de l’IE, Thomas Lancremon)
Le 1er décembre était publié au journal officiel un décret obligeant les investisseurs étrangers à obtenir une autorisation préalable pour certains domaines bien précis.
Le 14 janvier dernier, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait déjà annoncé le renforcement de la protection des secteurs stratégiques français, notamment dans les domaines liés aux nouvelles technologies. « Nous sommes une nation ouverte. Nous voulons construire une France attractive. Mais ouverture ne veut pas dire pillage de nos technologies, de nos compétences, de nos savoir-faire. Les investisseurs étrangers sont les bienvenus. Ils doivent simplement savoir que ces investissements obéiront désormais à des règles claires »avait-il affirmé. Applicable dès le 1er janvier 2019, le décret 2018-1057« élargit le champ des secteurs qui relèvent de la procédure d’autorisation à de nouveaux secteurs économiques essentiels à la garantie des intérêts du pays en matière d’ordre public, de sécurité publique ou de défense nationale. Il complète également les motifs de refus des investissements étrangers ». Les principaux domaines concernés sont la cybersecurité, l’intelligence artificielle, les semis conducteurs, la robotique et la fabrication additive. L’autorisation de l’Etat sera nécessaire pour investir dans les activités « de recherche et de développement relatives à des moyens destinés à être mis en œuvre ». La liste est donnée par l’article R153-2 du code monétaire et financier. On y trouve par exemple les « activités relatives aux moyens de cryptologie et les prestations de cryptologie », les « activités portant sur les matériels conçus pour l’interception des correspondances et la détection à distance des conversations » ou encore les « activités exercées par les entreprises ayant conclu un contrat d’étude ou de fourniture d’équipements au profit du ministère de la défense ».
TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPÉCIALISÉS
Esprit Surcouf vous offre un tour d’horizon des titres de fond propres à susciter la réflexion de défense et de sécurité.
G20 : ce que l’Europe peut faire pour exister dans le bras de fer technologique entre Chine et Etats-Unis
https://www.atlantico.fr/decryptage/3560086/g20–ce-que-l-europe-peut-faire-pour-exister-dans-le-bras-de-fer-technologique-entre-chine-et-etats-unis-remi-bourgeot
Les doutes de la CIA sur le prince héritier saoudien
https://orientxxi.info/magazine/les-doutes-de-la-cia-sur-le-prince-heritier-saoudien,2794
« La Russie cherche à s’emparer du sud de l’Ukraine »
https://www.lorientlejour.com/article/1147159/-la-russie-cherche-a-semparer-du-sud-de-lukraine-.html
Opep : L’impasse
https://www.elwatan.com/edition/actualite/lopep-en-panne-de-consensus-07-12-2018
Interview de fin d’année avec le lieutenant-général Jean-Marc Lanthier, commandant de l’Armée canadienne
http://www.45enord.ca/2018/12/interview-fin-dannee-lieutenant-general-jean-marc-lanthier-commandant-armee-canadienne/
Washington échoue à faire condamner le Hamas par l’ONU
https://www.lopinion.fr/edition/international/washington-echoue-a-faire-condamner-hamas-l-onu-171209
Brexit : où en est-on ? Que nous dit l’exemple de Galileo sur le volet défense du Brexit ?
http://www.iris-france.org/125506-brexit-ou-en-est-on-que-nous-dit-lexemple-de-galileo-sur-le-volet-defense-du-brexit/
Contre l’avis de l’Otan, les États-Unis soutiennent la création d’une « armée nationale » au Kosovo
http://www.opex360.com/2018/12/07/contre-lavis-de-lotan-les-etats-unis-soutiennent-la-creation-dune-armee-nationale-au-kosovo/
PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
Textes à ne pas négliger pour comprendre l’actualité de défense et de sécurité.
Arrêté du 28 novembre 2018 pris en application du III de l’article 10 du décret n° 2010-1690 du 30 décembre 2010 modifié relatif aux procédures financières et comptables spécifiques des forces armées
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=4980D30BC8249A8A690EACD91D9E8FB8.tplgfr35s_2?cidTexte=JORFTEXT000037699104&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000037694938
Ordonnance n° 2018-1083 du 5 décembre 2018 portant prorogation des dispositions relatives à l’indemnité de départ volontaire en faveur de certains ouvriers de l’Etat du ministère des armées
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=4980D30BC8249A8A690EACD91D9E8FB8.tplgfr35s_2?cidTexte=JORFTEXT000037737973&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000037737726
Décret n° 2018-1087 du 4 décembre 2018 portant virement de crédits
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=4980D30BC8249A8A690EACD91D9E8FB8.tplgfr35s_2?cidTexte=JORFTEXT000037738170&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000037737726
Décret n° 2018-1088 du 4 décembre 2018 portant transfert de crédits
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=4980D30BC8249A8A690EACD91D9E8FB8.tplgfr35s_2?cidTexte=JORFTEXT000037738179&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000037737726
Arrêté du 28 novembre 2018 modifiant l’arrêté du 25 septembre 1992 fixant la liste des unités, formations et services de l’armée de mer, de l’armée de l’air, du service de santé des armées et de la gendarmerie ouvrant droit à l’indemnité pour services aériens
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=4980D30BC8249A8A690EACD91D9E8FB8.tplgfr35s_2?cidTexte=JORFTEXT000037768410&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000037768375
Décret n° 2018-1093 du 5 décembre 2018 portant transfert de crédits
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=4980D30BC8249A8A690EACD91D9E8FB8.tplgfr35s_2?cidTexte=JORFTEXT000037768488&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000037768375
Décret n° 2018-1096 du 6 décembre 2018 relatif au certificat de bonne conduite délivré aux militaires servant à titre étranger
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=98945BF337D7FAE023CBEE871A0F2EE4.tplgfr41s_1?cidTexte=JORFTEXT000037779549&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000037779507
Arrêté du 3 décembre 2018 pris pour l’application du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre (texte majeur : NDLR)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=98945BF337D7FAE023CBEE871A0F2EE4.tplgfr41s_1?cidTexte=JORFTEXT000037779606&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000037779507
Arrêté du 3 décembre 2018 pris pour l’application du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre (établissements publics)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=98945BF337D7FAE023CBEE871A0F2EE4.tplgfr41s_1?cidTexte=JORFTEXT000037782047&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000037779507
Arrêté du 20 novembre 2018 relatif à la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville présentant les dysfonctionnements urbains les plus importants et visés à titre complémentaire par le nouveau programme national de renouvellement urbain
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=98945BF337D7FAE023CBEE871A0F2EE4.tplgfr41s_1?cidTexte=JORFTEXT000037782223&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000037779507
Vous jugez intéressant et utile ESPRITSURCOUF
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