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«LA MER D’AZOV,
ZONE DE TENSIONS»
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Dominique Dubarry avait déjà attiré notre attention plusieurs fois et en particulier dans le N° 129 de juillet dernier .
LES RELATIONS TENDUES RUSSO-UKRAINIENNES.
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Dans le grand « croissant de la vérité », tel que nous l’évoquions encore il y a quelques années, l’ex-Union soviétique a conservé les considérations culturelles de sa domination, notamment en prétendant que là où l’on parle et où l’on cultive la langue russe, ou l’un des dérives du slavon, la Russie nouvellement recréée possède des droits du sol, du sang, et de la culture. Il n’en fallait pas plus pour déclencher des conflits majeurs, au cours desquels la communauté internationale est tenue de s’ériger contre les belligérants, comme si l’ONU pouvait, au XXIème siècle, réguler encore des crises où l’affrontement est inévitable.
Parmi ces conflits larvés, ouverts, de haute ou de plus faible intensité, la mer d’Azov illustre pleinement ce schéma dans la mesure où le droit est ambigu, où la population est souvent abandonnée, et où les enjeux demeurent stratégiques.
Le Centre d’études stratégique de la marine vient d’éditer une « Brève Marine » dans ce sens (N° 241), qu’il apparaît très intéressant de consulter :
LA MER D’AZOV : FRONT MARITIME DES TENSIONS RUSSO-UKRAINIENNES.
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Ancienne mer intérieure soviétique, la mer d’Azov est partagée depuis 1991 entre Ukraine et Russie. Depuis 2014 elle est devenue l’un des fronts de la guerre que se livrent désormais Kiev et Moscou. En effet, malgré sa taille et sa profondeur réduites, les eaux et les côtes de la mer d’Azov peuvent offrir des avantages multiples à la nation qui parviendra à en prendre le contrôle.
L’ABSENCE D’UN STATUT JURIDIQUE CLAIR
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De 1791 à 1917, la mer d’Azov – 37 000 km2 de superficie pour 14 mètres de profondeur au maximum – appartient entièrement à la Russie. Pendant la période soviétique, elle est administrée par la république socialiste soviétique d’Ukraine, qui demandait le paiement d’une commission aux navires passant le détroit de Kertch, lequel relie la mer d’Azov à la mer Noire. Après 1991, la Russie et l’Ukraine nouvellement indépendante ont cherché à établir un nouveau statut juridique pour la mer d’Azov, qui borde désormais deux pays souverains. En 1993, une première tentative ukrainienne de mise en place d’un accord déterminant la répartition des zones maritimes entre les deux pays échoue. En 1995, l’Ukraine renouvelle la tentative, incluant la question du statut du détroit de Kertch dans les négociations. En 1997, un accord de « partenariat et d’amitié » est finalement signé entre les deux pays au sujet de la gestion la mer d’Azov. Mais si la question de la gestion est temporairement tranchée, l’absence de fixation des frontières maritimes ouvre la porte à des tensions sporadiques. Ainsi, en 2003, la Russie fait placer des gardes-frontières sur l’île de Touzla, dans le détroit de Kertch. Une digue est ensuite bâtie pour la relier à la province russe de Krasnodar. Les protestations de l’Ukraine, qui considère l’île comme faisant partie de la Crimée et donc de son territoire, entraînent une escalade des tensions. Un accord de gestion conjointe de la mer d’Azov permet toutefois d’apaiser la situation. Comme l’accord de 1997, celui de 2003 s’avèrera cependant temporaire.
Pour compléter cet article, cliquez ICI
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POUR ALLER PLUS LOIN
▶ MER D’AZOV : PREMIER AFFRONTEMENT OUVERT ENTRE L’UKRAINE ET LA RUSSIE DEPUIS L’ANNEXION DE LA CRIMÉE
(NEMROD ECDS)
https://nemrod-ecds.com/?p=2973
▶ LA MER D’AZOV, NOUVEAU POINT CHAUD DU CONFLIT RUSSO-UKRAINIEN
https://jeunes-ihedn.org/la-mer-dazov-nouveau-point-chaud-du-conflit-russo-ukrainien/
▶ CONFRONTATION MOSCOU/KIEV DANS LE DÉTROIT DE KERTCH : LES MERS NOIRE ET D’AZOV, NOUVEAUX « LACS RUSSES » ?
(info veilles)
https://www.dems.defense.gouv.fr/sites/default/files/2020-03/Infoveilles_51_Russie-Ukraine.pdf
▶ TENSIONS RUSSO-UKRAINIENNES : LA FLOTTILLE RUSSE DE LA CASPIENNE VA TRANSFERER DES BATEAUX VERS LA MER NOIRE
(OPEX 360, LAURENT Lagneau – publication mois d’avril 2021)
Au début du mois, et alors que les tensions vont crescendo à la frontière russo-ukrainienne, le ministère russe de la Défense a donné le coup d’envoi d’une période de « vérification et de contrôle de l’état de préparation au combat » pour l’ensemble des unités du pays, ce qui doit se traduire par la tenue de 4048 exercices au total.
C’est dans ce contexte que, ce 8 avril, la région militaire sud des forces armées russes a annoncé que, depuis la base navale de Makhachkala, la flottille de la Caspienne va transférer dix bateaux à la flotte de la mer Noire, pourtant déjà bien pourvue.
Aussi, dans le détail, il est question de transférer des péniches de débarquement ainsi que des canonnières. Le type des bateaux devant faire l’objet de ce transfert n’a pas été précisé. Mais il est supposé qu’ils emprunteront le canal Volga-Don, qui relie la mer Caspienne à celle d’Azov [et donc la mer Noire], leurs dimensions devront être réduites.
Au début du mois, et alors que les tensions vont crescendo à la frontière russo-ukrainienne, le ministère russe de la Défense a donné le coup d’envoi d’une période de « vérification et de contrôle de l’état de préparation au combat » pour l’ensemble des unités du pays, ce qui doit se traduire par la tenue de 4048 exercices au total.
C’est dans ce contexte que, ce 8 avril, la région militaire sud des forces armées russes a annoncé que, depuis la base navale de Makhachkala, la flottille de la Caspienne va transférer dix bateaux à la flotte de la mer Noire, pourtant déjà bien pourvue.
Aussi, dans le détail, il est question de transférer des péniches de débarquement ainsi que des canonnières. Le type des bateaux devant faire l’objet de ce transfert n’a pas été précisé. Mais il est supposé qu’ils emprunteront le canal Volga-Don, qui relie la mer Caspienne à celle d’Azov [et donc la mer Noire], leurs dimensions devront être réduites.
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