Focus sur
le 13ème régiment
de Dragons Parachutistes

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Jean de Saint Victor de Saint Blancard (*)
Reporter- photographe indépendant
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Approcher le 13ème Régiment de Dragons Parachutistes (13° RDP),  c’est s’approcher d’un régiment au fonctionnement particulier. Le « 13 » est une unité des Forces Spéciales, spécialisée dans le renseignement. Ses soldats doivent être protégés par le plus grand anonymat, pas de visage, pas de localisation, pas d’information publique sur leurs actions. Le secret est une force pour garantir le succès de leurs missions. L’auteur nous en dit un peu plus.

 

Le Commandement des Forces Spéciales Terre (CFST) regroupe trois régiments de l’armée de terre, le 1er Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine (1° RPIMA), le 13eme régiment de Dragons parachutistes (13° RDP) et le 4eme Régiment d’Hélicoptères de Forces Spéciales (4° RHFS). Il est aux ordres du Commandement des Opérations Spéciales (COS) et de la DRM (Direction du renseignement militaire).

Ce CFST, commandement de niveau divisionnaire, est basé à Pau-Uzein, dans les Pyrénées françaises. La majorité de ses opérations sont classées « Secret Défense ». A ce jour, il compte environ 2500 hommes et femmes et dispose de 45 hélicoptères. Il ne doit pas être confondu avec le le Groupement d’Appui des Opérations Spéciales, qui permet de greffer des unités conventionnelles spécialisées (NRBC, Génie, Cyno, etc) en fonction de la mission préparée.

Un peu d’histoire…

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Créé en 1676, portant successivement les noms de ses colonels sous la royauté, le régiment devient 13e régiment de dragons sous la Révolution. Il s’illustre à Valmy en 1792, puis sous l’Empire à Hohenlinden, à Austerlitz, à Iéna et à la Moskova.  Sous Napoléon lll, il devient régiment des dragons de l’Impératrice, et retrouve son numéro dès 1870. Lors du premier conflit mondial, il s’illustre à Ypres en 1914, puis à Verdun en 1916.

Durant la deuxième guerre mondiale, équipé de quatre-vingts chars, il combat du 10 mai au 25 juin sans interruption, en Belgique, à Dunkerque, puis sur le « front de Seine » où il se retrouve pratiquement anéanti. 13ème régiment de dragons parachutistes 1952, il  prend part aux opérations d’Algérie dans la 10° division parachutiste du général Massu.


Rapatrié en métropole, il est transformé en régiment interarmes de recherche et de renseignement. Il s’installe alors en Lorraine, à Dieuze, pendant 48 ans. À l’été 2011, le 13ème RDP prend ses quartiers dans le camp de Souge à Martignas-sur-Jalle, près de Bordeaux, permettant un regroupement cohérent des forces spéciales dans la région sud-ouest. La devise du régiment n’a jamais changé.

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Le travail du « 13 »

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Le 13è RDP est un système complet et autonome de renseignement. Les Dragons recueillent, traitent et diffusent l’information. Toujours en uniforme, ils utilisent tous les moyens de pénétration imaginables au service d’un seul et même objectif : le renseignement humain.

« Voir sans être vu » pourrait être leur devise, car leur régiment n’est pas là pour faire le coup de force, mais tout au contraire pour s’infiltrer en profondeur dans les lignes ennemies sans se faire repérer. Les progressions se font toujours dans un silence absolu et tous les ordres sont donnés par gestes et signaux. Les groupes de reconnaissance et d’observation sont peu armés, ils sont munis le plus souvent de pistolets mitrailleurs Uzi ou MP5, toujours dotés de silencieux. La seule utilisation de ces armes ferait échouer la mission et conduirait tout le groupe à une mort certaine.

Les hommes peuvent se terrer plusieurs semaines, c’est pour cela qu’ils emportent avec eux vivres et matériels qui pèsent au total une soixantaine de 60 kilos. Ils disposent de caméras numériques associées à des intensificateurs de lumière pour observer des camps ou bases ennemis à plusieurs centaines de mètres, et de nuit. Ils sont dotés de tous les moyens nécessaires pour pouvoir transmettre au commandement,  situé à plusieurs centaines de kilomètres en arrière. Toutes les communications sont évidemment codées et les radios n’envoient que des informations compressées, selon des fréquences variables.

La mission  peut être aussi de désigner au laser des cibles à l’aviation. Et ils sont bien sûr capables de poser des charges, sur des antennes de télécommunications par exemple, dans des zones où l’aviation ne pourrait pas intervenir.

Il s’agit donc de faire la guerre autrement. Réussir une mission demande aux dragons d’accumuler un grand nombre de qualités : résistance physique, rusticité, adaptabilité, grande intelligence de situations, sang-froid, courage et force mentale.

Les escadrons du « 13 ».

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Le régiment a la particularité de se décliner en plusieurs escadrons, dont sont spécialisés dans la recherche humaine en tous milieux. A ce titre ils suivent des entraînements dans le monde entier, comme à Djibouti, en Guyane, en Suède ou ailleurs le « 13 » a été projeté sur les cinq continents et dans plus de trente pays

Les 7 escadrons spécialisés sont les suivants : le 1er escadron est celui de l’instruction, c’est donc l’académie de formation du 13ème RDP ; le 2ème escadron est spécialisé dans les milieux nautiques et détient une expertise jungle. A cet effet il regroupe des nageurs- palmeurs, plongeurs et des navigateurs qui sont en mesure de se déplacer et d’intervenir discrètement, à proximité immédiate d’une façade maritime ou de réseaux fluviaux.

Le 3ème escadron est spécialisé dans les milieux montagnes et détient l’expertise grand froid ;le 4ème escadron est spécialisé dans les milieux désertiques et détient l’expertise mobilité ; le 5ème escadron est spécialisé dans les milieux urbains, avec une expertise dite troisième dimension, donc la possibilité d’effectuer des sauts en parachute à très grande hauteur, avec masque à oxygène et pilotes biplaces ; le 6ème escadron sert d’appui technique ; le 7ème escadron se consacre au traitement et à l’analyse du renseignement. Il existe enfin un dernier escadron, l’ECL (Escadron de Commandement et de Logistique).

Volontaires pour servir au « 13 ».
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Chaque année, le régiment recrute une centaine de jeunes. Ils viennent d’autres régiments de l’Armée de Terre ou du monde civil. Dans ce dernier cas, le candidat doit être âgé de 18 à 27 ans, être de nationalité française, jouir de ses droits civiques, présenter un casier judiciaire vierge, avoir effectué sa journée Défense et Citoyenneté (JDC), être en bonne condition physique à la date de signature du contrat, avoir réussi des tests de sélection ainsi que des tests d’agrément technique « unités spéciales ».  Les qualités souhaitées sont la motivation et la volonté, la rusticité et l’endurance, l’autonomie et le sens des responsabilités.

Chaque volontaire commence par suivre une formation initiale mois, qui permet d’obtenir le brevet parachutiste. Certains seront alors dirigé vers des régiments plus classiques, d’autres enchaîneront sur la « filière forces spéciales » pendant 13 mois. Cela consiste en des aguerrissements longs et des spécialisations approfondies en techniques de combat commando, une initiation au tir toutes armes, notamment à longue distance, en corps-à-corps, en identification de matériels adverses, en survie, en techniques secrètes d’infiltration et de renseignement chez l’ennemi, en informatique, en dépiégeage, en techniques de photo-vidéo, en camouflage, en langues rares, etc…

Il est aussi possible de s’engager dans d’autres formations plus pointues telles que celle d’équipier SIC (cyber guerre), de traitant et d’analyste renseignement, d’expert en géopolitique et en investigations, à des fins par exemple d’identification et de localisation des réseaux ennemis.

Ce parcours très exigeant est caractérisé par sa durée mais aussi par le niveau de son instruction qui impose un travail et un investissement personnels quasi quotidiens…

Encore plus loin
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À l’occasion d’un entraînement organisé à « Bordeaux Lac » début décembre 2021,  permis d’approcher des équipiers de recherches spécialement formés pour s’infiltrer discrètement par voies nautiques, ceux du 2ème escadron dont la devise est « Encore plus

loin… ».

Ces militaires opèrent soit en surface à l’aide de palmes ou d’embarcation, soit sous l’eau en plongée, équipés de respirateurs à circuit fermé. Certains sont qualifiés « Plongeurs Offensifs » et peuvent mener des infiltrations subaquatiques en toute discrétion et sur de longues distances. Les insertions nautiques sont généralement menées de nuit.

Au cours de l’exercice, ont été utilisés des embarcations et du matériel adaptés aux opérations spéciales, des Kayaks, des propulseurs sous-marins, le « Squale ». L’adaptation des modes opératoires et des matériels est une exigence primordiale répondre aux attentes du COS et de la DRM, car le « 13 » est un maillon essentiel du renseignement et de la lutte antiterroriste en opérations extérieures.

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(*) Jean de SAINT VICTOR de SAINT BLANCARD est à la fois plongeur et reporter-photographe indépendant. Plongeur, il l’est depuis 1974 après un baptême de plongée dans la piscine de l’Université de Paris X lorsqu’il était étudiant en droit… Il a effectué son Service National « palmes aux pieds » comme « plongeur de l’armée de terre » et a poursuivi avec une formation pédagogique pour enseigner la plongée. Il est moniteur Fédéral 1er degré, Moniteur Nitrox confirmé FFESSM.

Reporter-photographe indépendant, évidemment spécialisé dans les prises de vues subaquatiques, il a reçu de multiples récompenses dans les concours et compétitions organisées par les fédérations de l’image. Il collabore à plusieurs magazines de plongée et expose régulièrement ses clichés lors de manifestations culturelles.
Pour accéder à ses photos, rendez-vous sur le site www.subphotos.com (Voir rubriques : « Reportages » & « Actualités »)


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