Métropole du Grand Paris 
Ça fonctionne !

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Jean-Pierre Ferey (*)
Journaliste

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On reproche souvent aux médias de ne délivrer que des informations dramatiques ou polémiques. Nous allons prouver ici le contraire. Car à l’occasion d’un entretien que Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris, a accordé à ESPRITSURCOUF,  nous  avons découvert deux faits, positifs et suffisamment inhabituels pour nous donner envie de vous les faire connaitre.

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Il n’est pas un français sans savoir qu’Anne Hidalgo est maire de Paris, les querelles politiques autour de son fauteuil alimentent régulièrement la chronique. Il en va de même pour Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France. Mais dans le système de gouvernance des  territoires de la capitale existe une autre instance : la Métropole du Grand Paris (MGP). Et là, bien peu de gens savent ce que c’est ! Aussi une mise au point semble-t-elle s’imposer.

La Métropole du Grand Paris est une organisation récente, crée le 1er janvier 2016, voulue par les lois du 27 janvier 2014 et du 7 août 2015 ayant pour but de moderniser et de renforcer l’action publique territoriale. C’est un établissement public intercommunal, qui regroupe 131 communes, concerne 7,2 millions d’habitants et couvre les territoires de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-St-Denis, du Val-de-Marne et de sept communes des départements limitrophes de l’Essonne et du Val d’Oise. 

Ses compétences, limitées mais immenses, s’exercent uniquement dans l’aménagement du territoire, mais elles en touchent tous  les domaines : économie, social, culture, mobilité,  environnement et cadre de vie, développement durable, gestion des eaux et prévention des inondations.  

Ce qui nous a amené à nous intéresser à la MGP, c’est, assez curieusement, l’imminence de la coupe du monde de football. Cela nous a fait réfléchir aux grands évènements sportifs qui s’annoncent en France (et donc aussi à Paris) : la coupe d’Europe de basket-ball, la coupe du monde de rugby en 2023, les jeux olympiques d’été en 2024. Et là, la MGP y tient sa part.

 

La MGP et les J.O.
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Dans la répartition des tâches pour préparer les jeux de 2024, la MGP a reçu mission de fournir le centre olympique aquatique qui accueillera des compétitions de natation. Elle en est le maître d’ouvrage, en charge de la conception, de la construction et de l’exploitation. C’est un équipement majeur, car les autres sites existent déjà, ou sont construits à titre temporaire (ils seront détruits après les jeux). Celui-ci restera. Implanté à Saint-Denis, face au stade de France, il est appelé à devenir un pôle sportif de première importance pour l’est parisien.

Chacun sait qu’en matière de grands travaux, les coûts sont régulièrement explosés et les délais de réalisation largement dépassés. Et bien ici : pas du tout ! Les budgets sont respectés et les travaux vont plus vite que prévu, avec aujourd’hui un mois et demi d’avance sur le planning. Cela mérite d’être signalé.

L’édifice, essentiellement en bois, recouvrira un bassin de cinquante mètres offrant dix lignes d’eau, un bassin de plongeon et des tribunes de 2500 places assises. Mais le tout sera modulable. Le toit, en forme de vague, recevra 4650 m² de panneaux photovoltaïques, qui assureront le quart de la consommation électrique du centre. Le bilan énergétique de l’ensemble affichera 90 % d’énergies renouvelables et de récupération.

Le Centre Aquatique Olympique et sa passerelle, posée cet été. Longue de 100 mètres, elle enjambe l’autoroute A1 et relie les deux sites olympiques du CAO et du Stade de France
©Design: VenhoevenCS & Ateliers 2/3/4/ Image: Proloog
 

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A l’arrière, une friche de 12 hectares abritera des équipements nécessaires au déroulement des jeux (zone média, zone logistique, aires de stationnement, etc…). Ces installations laisseront ensuite place aux constructions de la ZAC Saulnier (zone à aménagement concerté) : des logements, des bureaux, des commerces et services, un groupe scolaire et des terrains de sport, ainsi qu’un parc urbain d’1,5 hectare planté de 585 arbres.  

Le SCoT
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Concernant la Métropole du Grand Paris, il est un autre fait notable à souligner, parce que rare : les débats y sont certes sérieux, mais se déroulent dans le calme. La politique n’y sème pas la zizanie, il n’y a pas de propos violents, d’invectives, d’hostilité sectaire.

La gouvernance y est exercée par un conseil métropolitain de 209 membres, tous élus municipaux, représentant leur commune et leur couleur politique. Patrick Ollier, un gaulliste, ancien président de l’assemblée nationale, ancien ministre, en est le président, réélu en 2020 pour un deuxième mandat de 6 ans. C’est lui qui a voulu ces discussions apaisées,  basées sur le dialogue et la concertation. « Je ne veux pas d’opposition inutile, de querelles politiques stériles et destructrices. Ici, toutes les sensibilités siègent au bureau, en responsabilités » dit-il. Résultat : 46 délibérations du conseil ont été votées à l’unanimité.

Et Patrick Ollier, avec un grand sourire satisfait, de citer l’exemple du SCoT, le Schéma de Cohérence Territoriale, qu’il n’hésite pas à qualifier d’historique. C’est un épais document, un pavé de plusieurs centaines de pages, qui s’impose aux plans locaux d’urbanisme et planifie l’évolution de la métropole pour les quinze ans à venir, en matière, entre autres, de transport, de prévention des risques, de transition écologique, d’habitat ou de numérique.

« Un des enjeux de ce SCoT », déclare-t-il, « est la construction d’une métropole qui saura faire face aux aléas climatiques, aux risques naturels, technologiques et sanitaires. Il vise à faire une métropole accueillante pour tous, qui réduit les déséquilibres et les inégalités territoriales. C’est l’affirmation d’un urbanisme d’accompagnement, de rénovation, de réparation, de régulation, d’innovation et d’expérimentation pour rendre nos villes plus vivables, plus robustes et plus résilientes ».

Ce SCoT a été approuvé au conseil métropolitain par 94,6 % des voix.

Des sous !
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l serait anormal d’évoquer la MGP sans parler d’argent. L’organisation dispose d’un budget prévu par la loi, un budget de fonctionnement bien sûr, mais surtout un budget de financement. C’est le FIM, le Fonds d’Investissement Métropolitain. Lorsqu’un maire tient une idée pour aménager sa ville, il dépose son projet à la Métropole. Un comité ad hoc l’étudie scrupuleusement, et, s’il est validé, la métropole ouvre sa bourse. Sa contribution s’ajoute aux autres financements privés ou publics (commune, département, préfectures, région) et permet de boucler le dossier et de lancer la réalisation.

 

La MGP met un point d’honneur à favoriser les architectures audacieuses.
Photo DR

Depuis 2016, le FIM, c’est 201 millions d’euros injectés dans 983 projets au bénéfice de 125 communes. Un exemple : le pont de Nogent, connu par nombre d’habitants de l’est parisien qui l’empruntent quotidiennement pour se rendre au travail dans Paris. On vient de le doubler d’une passerelle pour piétons et cycles. La métropole y a contribué à hauteur d’1,7 millions d’euros.

Patrick Ollier souligne : « 30 % de ces projets concernaient l’ouest parisien, et 70 % concernaient l’est de Paris », considéré comme défavorisé. « C’est là notre mission et notre volonté : rééquilibrer le territoire », conclut-il sobrement.

 

Patrick Ollier(*), est Maire de Rueil-Malmaison et député des Hauts-de-Seine, il préside l’Assemblée nationale du 7 mars au 19 juin 2007, jusqu’au terme de la XIIe législature. Le 14 novembre 2010, il est nommé ministre chargé des Relations avec le Parlement, charge qu’il assume jusqu’au 10 mai 2012.
Il est élu président de la métropole du Grand Paris en 2016 et réélu en 2020.

 

(*) Jean-Pierre Ferey a mené une carrière complète de journaliste de télévision, où il a longtemps été spécialisé sur les questions de géopolitique et les affaires militaires. Auditeur de l’IHEDN (42° session nationale), il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « les héros anonymes de l’été 44 » aux éditions du Rocher.

Il est secrétaire de rédaction d’Espritsurcouf.

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