Le Peuple est gênant

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Pascal Le Pautremat (*)

Rédacteur en chef d’Espritsurcouf
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Depuis Platon (428-348 av. J.-C.) et Aristote (384-322 av. J.-C.), le dilemme dans la gestion de la Cité est de savoir à qui doit-elle incomber. Pour Platon, la Polis doit relever de l’aristocratie tandis qu’Aristote se montre plutôt favorable à la capacité du peuple à gérer lui-même les affaires communes…

La science politique a traversé les siècles. Et depuis la fin du XIXe, on a retenu, comme le disait Alexis de Tocqueville (1805-1859), que la démocratie était le moins pire des régimes. Mais quelle qu’en soit la vraie nature et la forme visible, le peuple est finalement une source première d’embarras pour les décideurs, garants d’un pouvoir exécutif qui, en France, n’a eu de cesse de se couper notamment des milieux les moins favorisés…L’Etat providence a fondu et il apparait aujourd’hui bien fragile dans une conjoncture où les notions d’endettement, surendettement, banqueroute de l’Etat, sont mises en avant pour, une fois de plus, susciter appréhension, peur et sidération populaire.

La peur est aussi partagée par les milieux bancaires, au gré d’un nouveau krach financier que l’on se refuse à admettre. Et sans que l’on ne réforme en profondeur les logiques spéculatives et les jeux de titrisation à haut risques sur les marchés secondaires, les conséquences ne font que conduire à des fusions-acquisitions de banques…qui deviennent pour certaines de plus en plus puissantes.

On l’a compris, nous sommes dorénavant dans un monde hors sol, aves des autorités politiques de plus en plus déconnectées des réalités et des aspirations citoyennes qui sont gommées, snobées ou minimisées.

Photo Loïc Tripier/Pyrros.fr  (site : https://pyrros.fr)

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Toujours est-il que la France tente de reprendre la main en Afrique, mais visiblement la méthode qu’applique le pouvoir exécutif n’est pas jugée des plus satisfaisantes. C’est le point de vue de Vincent Gourvil, un ancien diplomate (rubrique Humeur).

L’Afrique pansahélienne, et le Proche-Orient sont, par ailleurs, exposés à la réaffirmation de Daesh, qui est loin d’être anéantie et témoigne d’une capacité de résilience qu’il ne faut pas négliger, comme nous l’explique Roxane Droneau (rubrique Sécurité).

La persistance d’un climat de guerre avec la Russie est aussi l’occasion de revenir, avec Pierre Charrin, sur la posture sémantique de Vladimir Poutine quant à sa perception du jeu occidental et à son rapport à l’espace géographique, notamment en Europe centrale et orientale (rubrique Géopolitique).

Enfin, le général Vincent Desportes nous livre, par un entretien filmé, une approche synthétique de la dynamique des Etats-Unis, motivée par un expansionnisme entre guerres et jeux de paix toujours anticipés (rubrique Défense).

Dans la rubrique Livre, nous vous invitons à découvrir l’ouvrage d’une chercheuse du CNRS Florence Bergeaud-Blackler, consacré aux frères musulmans, paru aux éditions Odile Jacob : « Le Frérisme et ses réseaux. L’Enquête ». Les seules critiques négatives portés sur l’ouvrage émanent, le plus souvent, de chroniqueurs qui, en faisant quelques recherches, sont le plus souvent liés eux-mêmes au réseau internationaliste des frères musulmans. Ces derniers, de manière stratégique, tissent en tout cas leur toile et pénètrent tous les rouages et secteurs de la société… en profitant, par opportunisme, des cultures démocratiques bien qu’ils en soient des adversaires.

Enfin, la revue d’actualité d’André Dulou parachève ce nouveau numéro d’Espritsurcouf

Bonne lecture.

(*) Pascal Le Pautremat est Docteur en Histoire Contemporaine, diplômé en Défense et Relations internationales. Conférencier et chargé de cours dans l’Enseignement Supérieur, il a enseigné à l’Ecole Spéciale militaire de Saint-Cyr et au collège interarmées de Défense. Auditeur de l’IHEDN (Institut des Hautes Études de Défense nationale), ancien membre du comité de rédaction de la revue Défense, il est le rédacteur en chef d’ESPRITSURCOUF.
Son dernier ouvrage « Géopolitique de l’eau : L’or Bleu » est présenté dans le numéro 152 d’ESPRITSURCOUF du 30 novembre 2020

 

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