Manipulations,
désinformations …
?
Pascal Le Pautremat (*)
Rédacteur en chef d’ESPRITSURCOUF
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Les élections présidentielles, à travers les prémices du second tour, constituent un terreau d’analyses quasi en temps réel de ce que la notion de manipulation peut engendrer de plus affligeant.
Il est en effet rare, actuellement, de trouver des médias suffisamment neutres pour s’en tenir à un travail d’information, d’approches factuelles sans chercher à faire montre d’un attachement viscéral à la pensée dominante. Nombre de journalistes, et même de fonctionnaires, ont besoin de faire savoir leur choix, sans retenue, convaincus de leur indiscutable pertinence, jouant de leurs statuts et de leur perpétuelle autosatisfaction.
Et que retenir de ces candidats du premier tour qui exprimaient tout le mal qu’ils pensaient du président sortant, exhortaient leurs partisans à le paralyser par le poids des bulletins de vote pour, ensuite, devant la dualité finale, se décrédibiliser en se ralliant à lui, quitte à réduire le processus démocratique du multipartisme à une mascarade qui n’échappe, finalement, à personne de suffisamment critique.
Pendant ce temps, hélas, la guerre en Ukraine ne cesse d’accumuler destructions et souffrances, en toute logique d’un rapport de force de plus en plus déterminé, au sein duquel l’implication des pays occidentaux est de moins en moins feutrée ou dissimulée.
Martine Cuttier invite à se pencher sur la genèse du conflit, qui traduit une réaffirmation d’antagonismes internationaux entre l’OTAN et Russie au gré d’évènements géostratégiques (rubrique Géopolitique).
Pour sa part, Jean-Pierre Ferey porte son regard sur la manière dont est couvert le conflit russo-ukrainien par les journalistes (rubrique Humeurs).
C’est aussi à point nommé que nous pouvons vous présenter la dernière conférence des « lundis de l’IHEDN » du 7 avril dernier qui porte sur un thème majeur : « Les armes de la désinformation » (rubrique Sécurité).
Gilles Lepesant, directeur de recherche au CNRS et Chercheur associé au Centre Marc Bloch (Berlin) et à l’Asian Center for Energy Studies (Hong Kong) nous fait part de son analyse quant aux répercussions en Europe, de l’embargo sur les matières premières énergétiques provenant de Russie (rubrique Économie).
Enfin, nous vous invitons à découvrir la nouvelle Revue d’actualité d’André Dulou qui propose de s’interroger sur l’évolution du rôle de la diplomatie française.
ESPRITSURCOUF attire également votre attention sur l’ouvrage de David Martinon, notre ambassadeur à Kaboul, qui nous décrit «Les 15 jours qui ont fait basculer Kaboul ». Quand on est au mauvais endroit, au mauvais moment, il convient de prendre très vite les bonnes décisions…. (rubrique LIVRES).
Bonne lecture.
(*) Pascal Le Pautremat est Docteur en Histoire Contemporaine, diplômé en Défense et Relations internationales. Conférencier et chargé de cours dans l’Enseignement Supérieur, il a enseigné à l’Ecole Spéciale militaire de Saint-Cyr, et au collège interarmées de Défense. Il intervient aussi dans les sociétés et les structures publiques en matière d’analyses géopolitiques et géo-économies. Auditeur de l’IHEDN (Institut des Hautes Études de Défense nationale), ancien membre du comité de rédaction de la revue Défense, il est le rédacteur en chef d’ESPRITSURCOUF. |
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