« Essai de « Petite » polémologie 2023 »

.

Écartons de suite la question récurrente de la guerre en Ukraine, des conflits plus ou moins déclarés, larvés, ou autres dont l’intérêt de l’étude réside plus dans une masse d’informations, où l’on se soucie plus du résultat que de la cause, où l’on accuse volontiers un camp plutôt que l’autre, et où l’humain se complait dans une analyse brute, pour ne pas la qualifier de brutale. Le propos de ce Sémaphore se penche sur l’humain dans le conflit, quelle que soit sa qualification, au seuil d’une année, que les bilans des mois passés annoncent comme tantôt sereine, tantôt belliqueuse, comme si la prophétie avait un sens quasi religieux, en matière prévisionnelle, notamment sur le plan d’une analyse sociologique des affrontements de toutes sortes.

Car il ne s’agit pas seulement ici d’une vertu ou d’une autre condition sociologique : il s’agit de comprendre le comportement de chacune et de chacun, à travers les éléments donnés pour conforter cette analyse : « Depuis Abel et Caïn, on sait que la jalousie, la convoitise, le besoin de dominer sont des
facteurs de troubles qui vont jusqu’ à la guerre et jusqu’au crime. » (Rapport IHEDN sur le thème « Conflits et culture 2010»)
S’attacher ainsi à décrire ce que les médias nous laissent supposer de vérités sociologiques, à entreprendre des réflexions juridiques, médiatiques, d’innovations démontrent que nos combats d’aujourd’hui ne changent pas dans l’aspect que l’humain souhaite mettre en pratique pour s’assurer
son pouvoir, d’un point de vue cynique et égoïste, sur l’autre, ou sur les autres. L’ennemi devient son vis-à-vis, et la recherche d’un pouvoir contredit la plupart du temps les « bons » rapports individuels, comme ceux que l’on veut également « bons », en matière de relations collectives, pour déboucher sur
les relations internationales.

La société, selon Jean-Jacques Rousseau, serait la coupable, alors que l’humain en serait la victime. Le conflit entre le bien et le mal est une gageure toujours considérable, étant entendu qu’il appartient à chacune et à chacun d’établir sa propre définition des termes employés, selon son éducation, la part
de civilisation qu’il embrasse, la religion qu’il cultive, ou la philosophie qu’il abhorre.

Ainsi, les réseaux sociaux semblent ne pas résister à cette brutalité ambiante, et la modération y constitue des fausses victoires, voire des échecs ; ainsi encore, le droit de la guerre reste bafoué dans de nombreuses contrées ; ainsi enfin, l’innovation détermine souvent un danger de pouvoir important de la
machine sur l’humain.

Si Emmanuel Todd peut titrer que « la troisième guerre mondiale a commencé », c’est justement parce que l’idéologie, comme on le constate en ce qui concerne la valeur donnée à la crise énergétique, annonce sur le seul plan sociologique, une guerre qui ne dit pas son nom : celle d’un genre humain manipulé par d’autres humains, dans une disposition orientée vers une pensée unique dont l’humanité devrait et se méfier, et se détourner, pour ne pas entrer, justement, « en guerre ». Tel est d’ailleurs le but de l’irénologie, composante incontournable de la polémologie et de toute étude de sécurité. L’irénologie est la science de la paix et l’une des sous-disciplines composant les études de sécurité. Elle constitue un pendant de la polémologie qui est l’étude de la guerre considérée comme un phénomène d’ordre sociologique.

André Dulou (*)
Directeur Média, Mémoire et Patrimoine
ESPRITSURCOUF

;

[…]
Pour lire la suite de ce Sémaphore, cliquez ICI

;

André Dulou, Président de la Gironde de la société des membres de la Légion d’honneur, président d’Aquitaine des membres de la Légion d’honneur décorés au péril de leur vie. Il a travaillé dans une grande entreprise de construction navale, puis Ancien élève de l’école militaire d’administration, il devient Chancelier, chef dE cabinet, spécialiste des questions d’événements graves, il quitte le service actif avec le grade de colonel. Diplômé technique, breveté, il est auditeur du CFRH et de l’IHEDN. Écrivain, historien, rédacteur en chef de la revue Floréal an X. Il est Directeur Média, Mémoire et Patrimoine d’ESPRITSURCOUF. André Dulou est l’auteur de nombreux romans….plusieurs ont été présentés dans la rubrique LIVRES d’ESPRITSURCOUF dans les numéros 116 du 15 juillet 2019 « Campagne interdite », 133 du 09 mars 2020 « Amère Discipline » et 149 du 19 octobre 2020 son dernier ouvrage « Cyber-Caprices ».