-GÉOPOLITIQUE : relations internationales, zones pays
-DÉFENSE : militaire, sécurité intérieure, terrorisme
-ÉCONOMIE : entreprise, industrie
La revue de presse de Jacques Raimond
ESPRIT SURCOUF.fr, dans le cadre du thème de ce numéro 100 sur la « Censure et la liberté d’expression : la réponse des militaires », a préféré choisir des sujets d’actualité, dont la polémique s’approche le plus du thème choisi.
Mais auparavant nous présentons quelques liens d’articles qui évoquent le sujet, soit de manière à être répertoriés comme articles d’actualité, soit comme articles de fond.
Ainsi le sommaire de cette revue de presse « exceptionnelle » conserve une place privilégiée sur l’actualité.
- « CENSURE ET LIBERTÉ D’EXPRESSION »
- GÉOPOLITIQUE :
- Vers un condominium russo-turc sur les détroits ? Géopolitique de la mer Noire
- Pompeo au Liban : ce qu’en dit la presse locale
- La compétition spatiale, reflet d’une complexification stratégique ?
- DÉFENSE :
- Selon le commandant de la force d’action navale, un nouveau porte-avions coûterait au moins 5 milliards d’euros
- La censure des militaires comme prélude aux désastres
- La lutte contre la pollution se poursuit dans le Golfe de Gascogne
- ÉCONOMIE :
- Trump est-il en train de gagner la guerre économique contre Xi-Jinping ?
- Record mondial : Thales a développé le laser le plus puissant au monde
- Comment Nexter se défend face à ses rivaux
- Dassault Aviation au salon LIMA de Langkawi
- TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPÉCIALISÉS
- TEXTES PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
« CENSURE ET LIBERTÉ D’EXPRESSION »
Les 10 pays qui exercent la censure la plus forte ( CPJ)
https://cpj.org/fr/2015/04/les-10-pays-qui-exercent-la-censure-la-plus-forte.php
Une censure généralisée se met en place sur Internet (Réseau international)
https://reseauinternational.net/une-censure-generalisee-se-met-en-place-sur-internet/
Facebook censure un article du New York Times sur la famine au Yémen (Le parisien)
http://www.leparisien.fr/international/facebook-censure-un-article-du-new-york-times-sur-la-famine-au-yemen-31-10-2018-7932081.php
Crise au Venezuela : comment s’informer au pays de la censure ? ( Le Parisien, Guylaine Perez)
http://www.leparisien.fr/international/crise-au-venezuela-comment-s-informer-au-pays-de-la-censure-27-01-2019-7997856.php
Les nouvelles formes de censure ( Beaux-arts, Julie Ackermann)
https://www.beauxarts.com/dossier/les-nouvelles-formes-de-censure/les-nouvelles-formes-de-censure/
N’interagissez pas avec les marques sur Facebook, vous risqueriez de le regretter (Slate, Hajer Kefi)
https://www.slate.fr/story/174912/reseaux-sociaux-regret-interactions-contenu-promotionnel-marques-facebook
Acte XIX des Gilets jaunes : pourquoi les médias peinent à trouver le bon dosage en matière de diffusion des images de violence ( Atlantico, avec Dominique Wolton)
https://www.atlantico.fr/decryptage/3568865/acte-xix-des-gilets-jaunes–pourquoi-les-medias-peinent-a-trouver-le-bon-dosage-en-matiere-de-diffusion-des-images-de-violence-dominique-wolton
Les nouveaux habits de la censure chinoise ( questions de communication, Alain Peter)
https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/2142
«Le droit de ne pas être offensé», la nouvelle censure qui sévit sur les campus américains (Figarovox, Eugénie Bastié)
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/10/15/31003-20181015ARTFIG00174-le-droit-de-ne-pas-etre-offense-la-nouvelle-censure-qui-sevit-sur-les-campus-americains.php
Guerre informationnelle autour de la crise du Chlordécone ( Infoguerre, Omer Bourret)
https://infoguerre.fr/2019/03/guerre-informationnelle-autour-de-crise-chlordecone/
GÉOPOLITIQUE
Esprit Surcouf a relevé pour ses lecteurs, et dans le cadre du thème de ce numéro 100, trois sujets de portée mondiale, qui semblent bouleverser le fragile équilibre géopolitique assumé par les grands. D’une part, les Russes veulent vendre leurs missiles S400 à la Turquie, d’autre part, le voyage de monsieur Pompeo au Liban fait polémique, et enfin, la compétition spatiale s’invite dans ce qui rend complexe ce qui n’était que compliqué. De fait, le langage souvent codé des comptes- rendus pose souvent des interrogations dont seuls les initiés semblent détenir les clés.
1- VERS UN CONDOMINIUM RUSSO-TURC SUR LES DÉTROITS ? GÉOPOLITIQUE DE LA MER NOIRE (CLES 224)
En l’espace de cinq mois, deux évènements sans rapport direct sont venus bouleverser les équilibres géopolitiques issus de la Guerre froide que l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, n’avait que partiellement remis en cause. Le premier est l’arraisonnement, le 25 novembre 2018, par des garde-côtes russes, de trois navires de guerre ukrainiens qui tentaient de franchir le détroit de Kertch séparant la mer Noire de la mer d’Azov, dont 40% du littoral appartient à Kiev. Le second n’est autre que l’annonce, début mars, par la Turquie, pourtant membre de l’Otan, qu’elle maintenait sa décision d’acheter à la Russie des missiles antiaériens S400, réputés les plus performants du moment. Ce qui a provoqué la menace de Washington de ne plus fournir Ankara en chasseurs F35, de crainte que leur technologie fasse l’objet de fuites… en direction de Moscou ! D’un côté, donc, la transformation de facto de la mer d’Azov en lac russe au détriment de Kiev ; de l’autre, une crise sans précédent entre les Etats-Unis et la Turquie, avec en filigrane, le risque pour la VI° flotte américaine qui croise en permanence en Méditerranée, ne plus pouvoir accéder à la mer Noire dont Ankara contrôle les accès… Depuis la fin du XIX° siècle, l’empire ottoman jouait, via le contrôle des détroits du Bosphore et des Dardanelles, un rôle de verrou face au désir d’expansion de la Russie vers les mers chaudes. Un statut confirmé par la Convention de Montreux de 1936 qui, en réglementant la circulation maritime à travers les détroits, a fait de la Turquie le super-chef de gare des flux empruntant cette voie d’accès de l’Europe vers l’Asie, hautement stratégique depuis l’Antiquité… Mais avec l’effondrement de l’Union soviétique, la mer Noire s’est « occidentalisée ». Trois sur six de ses riverains sont membres de l’Otan (la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie qui ne cesse cependant de s’en éloigner, les deux premières ayant, en outre, adhéré à l’Union européenne), et deux autres, la Géorgie et l’Ukraine, ont signé un accord de partenariat avec l’Alliance atlantique… Cette double avancée inquiète autant la Russie que la Turquie, laquelle, privée du monopole d’être le seul Etat riverain de la mer Noire appartenant à l’Otan, craint de se voir imposer un assouplissement de la convention de Montreux. Ce qui, résume l’universitaire turc Tolga Bilener, « incite d’autant plus Moscou à souhaiter sa continuation […] et met cette fois-ci la Russie et la Turquie du même côté. » (Les détroits, atout stratégique majeur de la Turquie, disponible en ligne).
Comment la mer d’Azov redevient un « lac russe »
Le prise de contrôle de la mer d’Azov par la flotte russe est la conséquence directe de l’annexion de la Crimée en 2014. Dès 2018, un pont de 18 km, le plus long du pays, construit à grands frais par Moscou (sans doute plus de 3 milliards d’euros), a permis d’enjamber le détroit de Kertch et de relier directement la péninsule au district Sud de la fédération de Russie. Du même mouvement, les mesures restrictives se sont multipliées, visant les bâtiments ukrainiens souhaitant gagner la mer d’Azov en provenance de la mer Noire, et vice-versa. Tout passage, dans un sens ou dans l’autre, doit être préalablement notifié à Moscou, surtout s’agissant de navires de guerre. Une demande d’autorisation dont s’étaient dispensées les trois frégates arraisonnées en novembre dernier par la flotte russe, donnant ainsi lieu à la crise que l’on sait : arrestation des équipages ukrainiens et, en représailles, nouvelles sanctions américaines contre la Russie… Il est vrai que l’Ukraine avait fourni aux Russes un prétexte (involontaire ?) pour renforcer ses mesures coercitives : en mai 2018, le député ultra-nationaliste, Ihor Mosiychouk, avait appelé les autorités de Kiev à « détruire » le pont de Kertch, assimilé à une « infrastructure ennemie ». (Ukrainian MP suggests destroying Crimean bridge, EurAsia Daily, 22 mai 2018.) Résultat de cette perturbation du trafic qui bénéficie exclusivement à la Russie : les deux principaux ports ukrainiens de la mer d’Azov que sont Marioupol et Berdiansk, se trouvent désormais au bord de l’asphyxie. Selon l’agence américaine Straford, numéro un de l’information stratégique privée, leurs trafics de fret se sont effondrés respectivement de 27 et de 47% entre 2015 et 2017 (voir à ce sujet). Une situation dont la politique de puissance russe n’est d’ailleurs pas seule responsable : « Le blocus du Donbass décidé par Kiev, rappelle Igor Delanoë, diplômé d’Harvard et professeur au Collège universitaire français de Saint-Pétersbourg, a coupé les deux villes de leur arrière-pays ; et la chute du produit intérieur brut (PIB), de 40 % depuis 2013, compromet leur activité. En maintenant la pression sur la navigation ukrainienne, Moscou se dote d’un levier qui, le moment venu, pourrait lui servir à négocier des contreparties, comme la réouverture des canaux d’eau douce alimentant la Crimée » (Le Monde diplomatique n°778, janvier 2019).
Un approfondissement constant du partenariat russo-turc
Parallèlement au renforcement de son emprise militaire sur la mer Noire, Moscou ne cesse d’approfondir son partenariat économique avec Ankara, notamment par le biais énergétique. Dernière étape en date : le gazoduc Turkish Stream, réalisé par Gasprom, dont le tronçon sous-marin de 900 km a été achevé en novembre dernier, mais aussi la construction de la première centrale nucléaire turque par Rosatom, dont le chantier a démarré en avril 2018 Dans l’ordre diplomatique, le processus tripartite d’Astana (Russie-Turquie-Iran), lancé en 2017 dans le cadre du conflit syrien, a considérablement rapproché Moscou d’Ankara. Même si les deux capitales divergent à propos du sort des Kurdes – les Russes veulent voir le gouvernement de Damas récupérer les zones détenues par ces derniers en territoire syrien, tandis que les Turcs voudraient y implanter des troupes – au moins le départ des Américains leur donne-t-il l’occasion de régler la question entre eux. Ce qui signe le retrait occidental sur ce théâtre majeur du Moyen-Orient et constitue, selon l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, « la démonstration la plus spectaculaire de l’affaiblissement de la puissance américaine et occidentale depuis 1989 » (Le Monde, 15 mars 2019). Inimaginable pour un pays de l’Otan équipé par définition d’armes américaines, l’achat de missiles S400 russes par Ankara ne cesse, par-dessus-tout, d’aigrir les relations entre la Turquie et les Etats-Unis. Un peu comme si la Pologne, alors membre du Pacte de Varsovie, avait acheté des missiles Stinger au Pentagone, en pleine guerre froide ! Pour faire pièce à l’avancée de l’Otan, Moscou opte pour la stratégie du « déni d’accès » Or le S400 n’est pas seulement une redoutable arme offensive : elle fait partie de ce que les spécialistes nomment « dispositifs à déni d’accès » (Anti-Access/Area Denial). Des systèmes qui, explique Olivier Dujardin, chercheur au CF2R (Centre français de recherche sur le renseignement) et spécialiste dans le traitement des signaux radars, « permettent de créer des bulles de protection de plusieurs centaines de kilomètres autour de leur position » en perturbant le recueil d’information nécessaire avant une attaque, mais aussi en modifiant « l’apparence et l’organisation d’un site ou d’un bâtiment et/ou en ajoutant des faux afin de tromper les moyens de guidage intelligent de certains missiles de croisière » (Note Renseignement, technologie et armement n°4 du CF2R, mai 2018). Non contents d’en équiper la Turquie, les Russes ont déjà déployé ce type d’armes en Crimée. Ils y ont également installé des batteries côtières mobiles de type Bastion (code OTAN : SS-C-05 Stooge), équipés de missiles Onyx, capables de manœuvrer à vitesse supersonique et d’atteindre leur cible à partir de positions situées jusqu’à 200 km à l’intérieur des terres. Cette longueur d’avance prise par Moscou dans les stratégies de contremesures électroniques n’inquiète pas seulement l’Otan s’agissant de mer Noire. Elle concerne désormais potentiellement l’Est du bassin Méditerranéen. Profitant de son intervention en Syrie, l’armée russe a ainsi créé la surprise en implantant deux « bulles de déni d’accès » autour de ses bases navales de Lattaqié et de Tartous, concédées par Damas. Surtout, comme le remarquait dans nos colonnes Martin Motte, auteur du Traité de stratégie de l’Ecole de guerre (CLES HS 81, janvier 2019), les Russes sont parvenus à abolir la frontière traditionnelle entre Heartland et Rimland (le territoire profond et sa ceinture côtière, selon la distinction de Nicholas Spykman) en détruisant des positions de Daech situées sur le Rimland au moyen de missiles tirés depuis la mer Caspienne, donc en plein Heartland. Intervenu à l’automne 2015, cet évènement passé inaperçu du grand public, a durablement secoué l’état-major de l’Otan : les missiles employés, dits Crabbes, d’une portée de 1500 km, seraient, en effet, supérieurs aux Tomahawk américains… Au point que l’amiral Gortney, patron du Norad (North American Aerospace Defense Command), les qualifie de « menaces pour la défense du territoire américain lui-même » (voir l’article de Jean-Paul Baquiast sur le blog de Mediapart)… Exagération « pédagogique » ou non, le fait est là : depuis la Mer d’Azov jusqu’à la Méditerranée orientale, les rapports de force régionaux ont plus bougé en dix ans qu’en cent !
2 – POMPEO AU LIBAN : CE QU’EN DIT LA PRESSE LOCALE ( L’ORIENT LE JOUR)
Le quotidien Al-Akhbar, proche du Hezbollah, estime que Mike Pompeo « menace le Liban ». An-Nahar, connu pour ses positions hostiles au parti chiite, estime que le chef de la diplomatie américaine a mené « l’offensive la plus virulente contre le Hezbollah ».
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo se trouve au Liban depuis hier, dernière étape de sa tournée régionale qui l’a mené au Koweït et en Israël. A Beyrouth, le chef de la diplomatie américaine a appelé vendredi le Liban à se démarquer des « sombres ambitions » de l’Iran et du Hezbollah. « Le Liban et le peuple libanais sont confrontés à un choix: avancer courageusement en tant que nation indépendante et fière ou laisser les sombres ambitions de l’Iran et du Hezbollah dicter leur avenir », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe à Beyrouth avec son homologue libanais, Gebran Bassil. Ce dernier a pourtant assuré que le mouvement chiite était « un parti politique », « pas une organisation terroriste ». « Les États-Unis continueront à utiliser tous les moyens pacifiques (…) pour étouffer le financement, la contrebande du réseau criminel et l’usage abusif de postes gouvernementaux » par le Hezbollah, a répondu M. Pompeo. Financé et armé par Téhéran, le Hezbollah est à la tête de trois ministères dans le nouveau gouvernement libanais. Il est considéré par Washington comme une organisation « terroriste ». Mike Pompeo avait également exprimé ses inquiétudes face au parti chiite, en s’entretenant notamment avec le chef de l’Etat, Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berry, ainsi que le chef du gouvernement, Saad Hariri. Le Hezbollah avait rapidement réagi par l’intermédiaire d’un dignitaire religieux. « Qu’est-ce que les Libanais attendent de l’Amérique et de son ministre des Affaires étrangères (…) à part une incitation » à la division du peuple libanais, s’est interrogé Ali Damouch lors de son prêche du vendredi. Comment a réagi ce matin la presse libanaise, après les propos fermes du chef de la diplomatie américaine ?
Pompeo « menace le Liban »
Pour le quotidien Al-Akhbar, proche du Hezbollah, Mike Pompeo « menace le Liban ». En Une, le journal écrit : « Pompeo menace le Liban : Les réfugiés syriens ne rentreront pas » chez eux. « La visite de Pompeo à Beyrouth se résume par un équation unique : +Abandonnez le Hezbollah, sinon le Liban sera en danger+ », estime le quotidien. « Le message le plus clair de la part de Pompeo concerne le dossier des déplacés syriens. Il a lié leur retour à des conditions adéquates et une solution politique (en Syrie). En d’autres termes, il a dit aux Libanais : Les déplacés ne rentreront pas (chez eux) », poursuit le journal. Le quotidien An-Nahar, connu pour ses positions hostiles au parti chiite, estime que le chef de la diplomatie américaine a mené « l’offensive la plus virulente contre le Hezbollah ». « Même si les positions du secrétaire d’Etat et de l’administration américaine concernant le Hezbollah sont connues et ne surprennent personne, cela n’amoindrit pas la violence de l’offensive menée par Mike Pompeo à Beyrouth, surtout à partir de sa tribune au ministère libanais des Affaires étrangères, estime le journal. L’acte d’accusation d’une large étendue, et qui figurait dans le discours écrit à l’avance et qu’a lu Pompeo au Palais Bustros peut être qualifié d’une des attaques diplomatiques et verbales les plus violentes menées par un haut responsable américain en visite au Liban. Cela a conféré à la visite (du secrétaire d’Etat américain) un caractère enflammé, quelques heures après son début », fait remarquer An-Nahar.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.lorientlejour.com/article/1163080/pompeo-au-liban-ce-quen-dit-la-presse-locale.html
3 – LA COMPÉTITION SPATIALE, REFLET D’UNE COMPLEXIFICATION STRATÉGIQUE ? (IRIS, LE POINT DE VUE DE PHILIPPE STEININGER)
Un sommet pour la paix spatiale se tient à Genève du 18 au 28 mars, avec pour objectif d’entamer des négociations sur le contrôle de la course à l’armement dans l’espace. Les États-Unis, la Chine et la Russie sont les figures dominantes qui vont influencer le débat, dans un contexte de tensions politiques et de lutte d’influence. Le point avec Philippe Steininger, conseiller militaire du président du Centre national d’études spatiales (CNES) et chercheur associé à l’IRIS.
Cette semaine démarre à Genève un sommet sur la paix dans l’espace, réunissant des experts de 25 pays pour tenter de mettre en place un accord sur la prévention de la course aux armements dans l’espace. Connaissant les tensions diplomatiques actuelles entre les États-Unis et la Chine et prenant en compte le retrait de Washington et de Moscou du traité INF, pensez-vous que ce sommet ait une chance d’aboutir à un accord solide ?
L’idée de parvenir à un accord international établissant les conditions d’une paix durable dans l’espace extra-atmosphérique n’est pas une nouveauté et a fait l’objet de nombreux travaux ces dernières années. Force est de constater cependant que les antagonismes opposant les grandes puissances n’ont pas permis jusqu’ici d’aboutir. Aujourd’hui, le contexte semble à première vue peu favorable à des avancées concrètes alors que les États-Unis affichent sans complexe ni égards pour les autres pays, leur intention de « dominer dans l’espace » selon les propres mots de Donald Trump. Mais c’est peut-être bien cette situation qui pourrait pousser d’autres pays à rechercher des lignes de convergence pour contenir ce qui pourrait être considéré par certains comme une volonté hégémonique dans l’espace. Un deuxième facteur jouant en faveur de cette dynamique est sans doute une conscience accrue et largement partagée que les enjeux spatiaux ont désormais pris une dimension stratégique jusqu’ici inégalée. Enfin, le fait que de plus en plus de pays soient concernés par les affaires spatiales et que leur interdépendance pour le règlement de celles-ci se révèle est un troisième facteur. Quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas dans les 10 jours de négociations qui s’ouvrent d’obtenir un accord, qui semble encore inatteignable, mais plutôt d’identifier des éléments qui pourraient constituer la base d’un traité.
Les États-Unis sentent leur suprématie militaire menacée par le développement technologique de la Chine et de la Russie notamment, le 1er mars Donald Trump a d’ailleurs soumis pour approbation au Congrès son projet de « Force spatiale » afin de créer un commandement de l’armée pour l’espace. Comment jugez-vous cette initiative, est-elle justifiée stratégiquement ?
Les initiatives prises aux États-Unis dans le domaine spatial militaire peuvent être envisagées sous l’angle de leur portée stratégique et sous l’angle de leur déclinaison en termes de gouvernance. Débarrassées d’une communication savamment orchestrée qui tend à les magnifier, ces initiatives n’apportent à ce stade rien de très nouveau. Sur le plan stratégique, le virage a en réalité été pris dans les années 2000 après que les Chinois eurent détruit un de leurs satellites et multiplié les déclarations évoquant une confrontation armée dans l’espace comme une perspective inévitable. En matière de gouvernance, une seule évolution est à ce stade actée. Il s’agit de la création d’un 11ecommandement stratégique interarmées consacré à l’espace. Or, celui-ci a déjà existé entre 1985 et 2002, ce qui nous place loin d’une avancée réellement novatrice. Un second mouvement, qui doit encore être approuvé par le Congrès, est celui de la création, au sein de l’Air Force, d’un grand service prenant à son compte les missions spatiales militaires à l’image du Marine Corps au sein de la Navy. Mais, annoncé par Donald Trump, le mouvement le plus radical consistant à créer une Space Force, sorte de 4e armée indépendante à l’égal de l’Army, de l’Air Force et de la Navy, se heurte à de fortes résistances au Congrès et pourrait ne trouver aucune forme de réalisation.
Cette relance de la compétition spatiale entre les puissances américaine, russe et chinoise s’apparente-t-elle à un retour de guerre froide ? Les tensions peuvent-elles s’aggraver ? Quelle place peuvent avoir les Européens dans cette course technologique ?
La guerre froide était la configuration simple de l’opposition frontale de deux blocs unis chacun par une idéologie forte. L’espace extra-atmosphérique est aujourd’hui le théâtre d’une scénographie bien plus complexe : les oppositions sont multiples, les enjeux sont non seulement de portée stratégique, mais aussi environnementale, économique et commerciale. Si cette scénographie est plus complexe, elle apparaît néanmoins moins dramatique que celle de la guerre froide.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.iris-france.org/133531-la-competition-spatiale-reflet-dune-complexification-strategique/
Le site IRIS est répertorié dans la rubrique "ThinkTanks" de la "Communauté Défense et Sécurité" d'ESPRITSURCOUF.fr Cliquez ici
DÉFENSE
Trois thèmes majeurs, dont un retenu au titre du thème central du numéro 100 retiennent cette semaine l’attention d’Esprit Surcouf. D’une part, il s’agit du débat récurent sur le deuxième porte-avions, plus que jamais nécessaire ; d’autre part, la réaction du colonel Michel Goya à la sanction contre un article paru dans la RDN, et enfin, la question stratégique de la lutte contre la pollution, dans le Golfe de Gascogne.
1–SELON LE COMMANDANT DE LA FORCE D’ACTION NAVALE, UN NOUVEAU PORTE-AVIONS COUTERAIT AU MOINS 5 MILLIARDS D’EUROS ( OPEX 360, LAURENT LAGNEAU)
En novembre 2016, il était estimé que la construction d’un nouveau porte-avions pour la Marine nationale allait coûter au moins 4 milliards d’euros. Mais ce montant avait été évalué au doigt mouillé, dans la mesure où ce montant dépend de plusieurs paramètres, comme, par exemple, les choix technologiques. Pour y voir plus clair, la ministre des Armées, Florence Parly, a donné le coup d’envoi, en octobre, à une phase d’étude devant répondre à au moins trois questions : quelles menaces aura à affronter ce nouveau porte-avions? Quelles seront ses caractéristiques en fonction des technologies disponibles à l’horizon 2030? Et, enfin, quelles innovations qui en feront « une véritable base avancée de notre marine »? « Nous devrons être réalistes mais ambitieux. Et grâce à ces études approfondies, imaginatives et rigoureuses, nous pourrons établir l’architecture de ce futur porte-avions et poser les bases de l’organisation industrielle nécessaire pour le bâtir en respectant les délais et les coûts », avait affirmé Mme Parly. Justement, s’agissant des coûts, il n’est plus question de 4 milliards, comme il y a moins de trois ans… mais d’au minimum 5 milliards [soit +25%]. C’est en effet le chiffre qu’a lâché l’amiral Jean-Philippe Rolland, le commandant de la Force d’action navale [ALFAN], lors d’une audition à l’Assemblée nationale. « Quant aux montants que représenterait l’acquisition d’un nouveau porte-avions, il est clair qu’on ne dispose que d’une très large fourchette d’évaluation », a commencé par dire l’amiral Rolland. Toutefois, a-t-il continué, « aujourd’hui, l’ordre de grandeur s’élève à plusieurs milliards d’euros, au bas mots cinq milliards sans doute – et même davantage si la propulsion nucléaire est retenue. » Et comme l’état-major de la Marine nationale ne perd jamais l’occasion de souligner la nécessité de disposer de deux porte-avions, l’amiral Rolland n’a pas manqué de faire remarquer aux députés que « si on en achète plusieurs, on en amortit les coûts de développement. » Voire même ceux de construction. S’agissant du mode de propulsion du futur porte-avions, il très fortement probable qu’elle sera nucléaire, au regard des avantages opérationnels qu’elle procure. L’un de ces avantages est « celui de l’autonomie, car le carburant qui n’est pas utilisé pour pousser le bateau peut l’être pour faire voler les avions : vous avez donc la capacité de mettre en œuvre plus d’avions, plus longtemps », a fait valoir l’amiral Rolland. « De plus, l’absence de soutes à carburant laisse une place libre, qui peut être occupée par des soutes à munitions plus importantes. Cette capacité, conjuguée à la surface du pont d’envol, contribue à donner sa puissance à l’outil qu’est le porte-avions », a-t-il ajouté. Au-delà des aspects opérationnels, il y a, selon l’amiral Rolland, « à l’échelle de la marine, des avantages à pouvoir disposer de deux chaufferies nucléaires sur un porte-avions – voire sur deux – en plus des réacteurs des sous-marins nucléaires » car cela permet « d’atteindre plus facilement une taille critique en termes d’acquisition de compétences » étant donné que les atomiciens sont rares. « cela implique que nous fassions appel à des bureaux d’études que nous contribuons ainsi à faire vivre, ce qui est plus cohérent pour la filière nucléaire », a-t-il ajouté. Enfin, un autre argument qui plaide en faveur de la propulsion nucléaire est le développement, lui aussi très probable, de catapultes électromagnétiques, par nature très gourmandes en énergie. Ce type de dispositif ainsi que d’autres innovations permettront par ailleurs de réduire le coût de possession du futur navire. Notamment au niveau des ressources humaines puisqu’il faudra moins de marins.
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http://www.opex360.com/2019/03/23/selon-le-commandant-de-la-force-daction-navale-un-nouveau-porte-avions-couterait-au-moins-5-milliards-deuros/
2 – LA CENSURE DES MILITAIRES COMME PRÉLUDE AUX DÉSASTRES (LA VOIX DE L’ÉPÉE, MICHEL GOYA)
Sous le Second Empire, on rayait de l’avancement tout officier dont le nom se trouvait sur la couverture d’un livre. En 1935, après la publication de Vers l’armée de métier par le lieutenant-colonel de Gaulle, il était imposé un imprimatur officiel à toute publication d’article ou de livre par un militaire. Le général Weygand parlera plus tard d’un vent glacial vidant d’un seul coup un espace intellectuel jusque-là bien occupé. Dans les années qui ont suivi ces deux exemples, la France a subi un désastre militaire qui, à chaque fois, a été qualifié de défaite intellectuelle. Inversement, les forces armées françaises n’ont vraiment été fortes que lorsqu’elles ont non seulement pensé, cela toutes les organisations le font, mais débattues. Les innovations militaires de la Révolution et de l’Empire n’auraient jamais eu lieu sans les « Lumières militaires », la victoire de 1918 n’aurait pas été possible sans le bouillonnement intellectuel qui a précédé et accompagné. Il y a eu des centaines de livres et d’articles écrits par des militaires avant 1914. On y réfléchissait sur son propre métier, de la même façon qu’il y avait des débats dans les autres disciplines, comme la médecine, ou dans les sciences. Rétrospectivement, on y trouve beaucoup de bêtises, mais pas plus que dans les doctrines officielles, mais aussi tout le stock d’idées alternatives qui a permis au bouillonnement intellectuel de perdurer pendant la guerre, d’innover à grande vitesse et justement de faire évoluer les doctrines, jusqu’à la victoire finale. Après le désastre de 1940, l’armée de la France libérée a connu à son tour une effervescence de réflexions professionnelles sur tous les domaines, depuis l’emploi des blindés jusqu’aux nouvelles formes de guerre et l’appréhension du phénomène nucléaire. Clairement, dans l’armée de la Ve République, on hésite beaucoup plus. Le syndrome algérien, la fin des débats parlementaires sur les questions de défense au profit des conversations dans les cabinets d’un exécutif désormais prédominant ont induit la tentation de l’immixtion politique jusqu’aux échelons opérationnel et tactique. Les effets de ces immixtions ont rarement été bons. Le bon exercice du métier a besoin d’une direction stratégique, mais aussi d’une autonomie professionnelle. Que la stratégie soit claire sera déjà énorme. Pour le reste les soldats s’adapteront au contexte et surtout à l’ennemi. Ils s’adapteront d’autant mieux qu’ils réfléchiront et débattront. En 2005, le général Petraeus demandait au général britannique Aylwin-Foster de faire dans la Military Review une critique de l’action militaire américaine en Irak. Le constat n’était pas flatteur, mais il était pourtant à l’intérieur une revue institutionnelle américaine. Il a suscité par la suite un débat, qui a contribué, avec de multiples autres contributions dans d’autres revues comme la Marines Corps Gazette ou Parameters, à faire évoluer la pratique militaire américaine en Irak. Aucune intrusion dans le champ politique, aucun secret dévoilé évidemment, mais un débat entre professionnels sur la manière de l’emporter sur le terrain. Inversement, le politique ne se mêle pas de ces choses techniques. Il y a quelques jours dans le numéro de la Revue Défense Nationale (RDN) de février 2019, un officier publiait une analyse opérationnelle et tactique de la manière dont la coalition combat au Levant contre l’État islamique. Il n’y avait là rien d’un pamphlet mais un discours argumenté, rien de politique non plus, aucun secret dévoilé et aucune attaque personnelle. Il répondait d’une certaine façon à un autre officier qui dans les numéros précédents de la revue faisait également une analyse militaire de la situation. Mais si ce premier article, il est vrai très laudateur sur la méthode opérationnelle américaine en vigueur dans toute la coalition, n’a pas été inquiété, le plus récent, plus critique, a fait l’objet d’une réaction de cabinet. C’était oublier que nous étions en 2019 et non dans les années 1930, et qu’à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, en voulant censurer on prend désormais le risque d’amplifier. L’article attaqué, qui sans cela serait resté dans un cadre restreint, est donc devenu à ce jour le plus lu de l’histoire de la revue. Le public sait que le cabinet du ministère a voulu le censurer et tuer ainsi toute réflexion professionnelle future.
Retrouvez l’intégralité de cet article avec ce lien :
https://lavoiedelepee.blogspot.com/2019/03/la-censure-professionnelle-des.htm
3- LA LUTTE CONTRE LA POLLUTION SE POURSUIT DANS LE GOLFE DE GASCOGNE (DEFENSE, DICOD)
Suite au naufrage du Grande America, le 12 mars après-midi à environ 180 nautiques (333km) des côtes, avec à son bord 2200 tonnes de fioul et 45 conteneurs de produits dangereux, la lutte contre la pollution se poursuit en mer avec une efficacité accrue grâce à l’amélioration des conditions météorologiques. Huit bateaux, disposant de capacités anti-pollution, sont actuellement à pieds d’œuvre pour réduire au maximum l’arrivée de fioul sur le littoral : trois bâtiments de la Marine nationale, un remorqueur affrété par la préfecture maritime, deux unités de lutte anti-pollution affrétés par l’Agence Européenne pour la Sécurité Maritime (EMSA) et deux autres bâtiments espagnols, dans le cadre de l’application du « BISCAYE Plan », un accord de coopération entre nos deux pays. Ils interviennent sur deux zones d’opération à la verticale de l’épave, où une irisation de surface parsemée d’amas de fioul lourd est toujours visible, et, quelques dizaines de nautiques plus au Sud, à l’endroit où a dérivé la pollution initiale, émise lors du naufrage du Grande America. Des vols d’observations aériennes sont réalisés quotidiennement, complétées par des survols de drones, à partir des bâtiments présents sur zone, afin de surveiller l’évolution de la situation. En parallèle de l’action des autorités maritimes, l’armateur affrète actuellement un navire spécialisé et doté d’un véhicule sous-marin téléguidé d’exploration, afin de procéder à l’inspection de l’épave du Grande America. Son arrivée sur zone est prévue le lundi 25 mars. A ce stade, compte-tenu des conditions environnementales (météorologique et océanographique) au centre du golfe de Gascogne, de la distance à la côte et des résultats des modèles fournis par le comité de dérive, une arrivée sur le littoral français d’amas de fioul lourd semble très peu probable avant 10 jours. La mobilisation des marins et de tous les acteurs se poursuit, sous la responsabilité du préfet maritime, pour traiter au maximum cette pollution en mer afin de protéger notre littoral
Le site de la DICoD est répertorié dans la rubrique "Institutions gouvernementales" de la "Communauté Défense et Sécurité" d'ESPRITSURCOUF.fr Cliquez ici
ÉCONOMIE
Et revoilà des succès industriels en nombre, qui viennent conforter la bonne santé économique des grands constructeurs d’armements, tandis que l’Amérique parvient peu à peu à contrer l’expansionnisme chinois.
1- TRUMP EST-IL EN TRAIN DE GAGNER LA GUERRE ECONOMIQUE CONTRE XI-JINPING ? (SLATE, RICHARD ARZT)
Alors que les négociations continuent, Trump maintient les droits de douane punitifs à l’encontre de la Chine, qui plie.
À sa manière, pas vraiment nuancée, Donald Trump a provoqué un séisme politique en Chine. Il est le premier président américain à avoir décidé de contrer l’expansionnisme commercial chinois. Tout a commencé en mars 2018. Donald Trump fait alors savoir qu’il envisage d’infliger des surtaxes de 10 à 25% sur l’acier et l’aluminium chinois. Un mois plus tard, il vise les produits chinois de l’aéronautique, des technologies de l’information et de la robotique. Tous ces secteurs représentent 250 milliards de dollars et contiennent, affirme la Maison-Blanche, des procédés que des entreprises américaines ont été obligées de transférer à des entreprises chinoises ou que celles-ci ont pillés. Dans un premier temps, le président Xi Jinping promet, lui, une «nouvelle phase» d’ouverture de l’économie chinoise. Il parle de créer en Chine des ports francs, de rendre plus facile l’accès des entreprises étrangères aux services bancaires et financiers et «d’abaisser significativement» les tarifs douaniers sur les produits importés, à commencer par ceux qui pèsent sur l’automobile.
La Chine en baisse de croissance
Cela fait un an que les discussions se poursuivent produit par produit. Les Chinois ont systématiquement répliqué aux augmentations de taxes décrétées par les États-Unis en annonçant qu’ils frapperaient d’un montant équivalent des produits américains. La menace concerne en particulier le soja américain. Il est importé pour nourrir des porcs chinois et provient de fermes du Midwest où les agriculteurs sont le plus souvent des électeurs de Donald Trump. Mais la négociation est difficile pour la Chine. L’économie du pays n’est plus aussi en forme qu’il y a une dizaine d’années lorsque le taux de croissance dépassait les 10%. En 2018, ce chiffre a été de 6,6%. Pour 2019, le gouvernement chinois l’envisage entre 6 et 6,5%. Ce qui sera difficile à atteindre, selon des professeurs d’économie locaux.
Étant donné cette croissance amoindrie, le pouvoir chinois préfèrerait évidemment éviter les droits de douanes supplémentaires qu’annonçait l‘Amérique de Donald Trump. Début décembre 2018, au sommet du G20 de Buenos Aires, lors d’une rencontre avec Xi Jinping, le président américain a accepté de ne pas mettre trop rapidement en place ces nouvelles taxes américaines. Ce devait être début mars et on parle désormais de la mi-avril. Ce report entre dans le cadre des négociations en cours et permet à l’évidence d’accentuer la pression sur les gouvernants chinois. Côté américain, les discussions sont menées par le représentant au commerce, Robert Lighthizer, qui appartient nettement au clan des faucons de l’administration Trump. Une tendance qui se déploie face à la montée en puissance de la Chine.
Lenteur du processus de décision chinois
Fin janvier 2019, Lu He, un proche conseiller de Xi Jinping, est allé à Washington pour parler avec Donald Trump. À l’époque, la rencontre à Hanoi du président américain avec le leader coréen Kim Jong-un se précisait. Côté chinois, on souhaitait que Donald Trump profite de ce rendez-vous au Vietnam pour venir en Chine et conclure solennellement avec Xi Jinping un accord commercial sino-américain. Mais rien ne s’est déroulé ainsi. D’une part, le 28 février, le sommet Trump-Kim Jung-un n’a pas eu les résultats espérés par Donald Trump et, d’autre part, les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine n’étaient toujours pas achevées. Et elles durent encore.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.slate.fr/story/174837/chine-etats-unis-guerre-commerciale-croissance-chinoise
2- RECORD MONDIAL : THALES A DÉVELOPPÉ LE LASER LE PLUS PUISSANT AU MONDE (LA TRIBUNE, MICHEL CABIROL)
Le système ELI-NP a enregistré ses premières impulsions d’une puissance de 10 pétawatts (Crédits : Thales)Le système laser le plus puissant au monde a été développé par Thales et ELI-NP. Il a déjà atteint une puissance record de 10 pétawatts. Cocorico… mais en Roumanie. Le projet ELI-NP (Extreme Light Infrastructure for Nuclear Physics), basé en Roumanie, a enregistré un record mondial : le système laser ultra intense développé par Thales a livré avec succès ses premières impulsions d’une puissance de 10 pétawatts. C’est un projet qui devrait permettre au prix Nobel de physique 2018, le Français Gérard Mourou, de travailler sur son projet visant à réduire la radioactivité des déchets nucléaires grâce à des lasers de très grande puissance. Ce nouveau système développé par Thales sera d’ailleurs le cœur d’un nouveau centre unique de hautes technologies et de recherche fondamentale dans le domaine de la physique nucléaire.
« Il représente un saut d’un facteur 10 sur ce qui avait été démontré au moment du commencement du projet. C’était un véritable challenge pour Thales et la Roumanie. Un « Moon Landing » sans la possibilité d’échouer. Pour moi j’ai arrêté de respirer pendant les deux dernières années », a expliqué Gérard Mourou, initiateur de l’infrastructure ELI, cité dans le communiqué publié mercredi par Thales.
Après une première phase de développement, de fabrication et de vérification préliminaire des performances des sous-systèmes en France, Thales a démarré à Magurele près de Bucarest fin 2016 la mise en œuvre du système laser le plus puissant du monde, permettant de générer deux faisceaux laser d’une puissance de 10 pétawatts chacun.
Une équipe franco-roumaine
Le système est désormais entièrement intégré et testé, avec la démonstration d’une puissance de 3 pétawatts avec chaque faisceau en 2018. Depuis début 2019, l’équipe Thales, composée d’ingénieurs français et roumains, travaille à la mise au point finale du système visant à augmenter l’énergie et la puissance crête progressivement. Après la démonstration d’un faisceau délivrant des impulsions de 7 pétawatts pendant plus de 4 heures de fonctionnement en continu, le système Thales a délivré ses premières impulsions avec la puissance record de 10 pétawatts le 7 mars 2019. Thales permet à l’Institut roumain de physique nucléaire (IFIN-HH) et ELI-NP de disposer désormais du laser le plus puissant du monde. Le groupe d’électronique a rejoint le programme ELI-NP (Extreme Light Infrastructure for Nuclear Physics) en 2013 pour développer le système laser le plus puissant du monde dans son domaine (le High Power Laser System-HPLS). Ce laser soutient la recherche en physique nucléaire et aide à faire progresser la compréhension humaine de la physique de la matière.
3- COMMENT NEXTER SE DÉFEND FACE A SES RIVAUX (LA TRIBUNE MICHEL CABIROL)
Le carnet de commandes de Nexter s’élevait fin 2018 à 7,7 milliards d’euros (Crédits : Nexter)Le groupe d’armements terrestres est sur une belle trajectoire de croissance. Nexter dispose de fondamentaux économiques et financiers solides, ainsi que les résultats 2018 le démontrent. Alors que de très nombreuses incertitudes pèsent sur l’avenir de KNDS avec le forcing de Rheinmetall, qui rêve de rafler la mise, la partie française du groupe franco-allemand – Nexter – va bien. Très bien même. Selon une communication faite aux salariés de Nexter, que La Tribune s’est procurée, son chiffre d’affaires s’est élevé à 962 millions d’euros, en hausse de 7% par rapport à 2017. Un chiffre qui remonte au niveau des années 2014 et 2015 (1,04 milliard et 1,07 milliard d’euros) après un trou en 2016 (866 millions d’euros). Surtout la marge opérationnelle du groupe français est à un niveau excellent, à plus de 10% du chiffre d’affaires grâce à un résultat opérationnel (EBIT) atteignant l’année dernière 118 millions d’euros. Le flux de trésorerie (cash-flow) s’élevait à 96 millions fin 2018. En tant que plate-formiste, Nexter tient très bien son rang face à la concurrence européenne.
7,7 milliards de carnet commande
L’avenir de Nexter est également bien dégagé. En 2018, le groupe spécialisé dans les armements terrestres a décroché 1,1 milliard de prises de commandes fermes, dont plus de 50% à l’exportation, notamment dans les munitions. Soit un ratio commandes sur chiffre d’affaires supérieur à 1. Ce qui porte le carnet de commandes à 7,7 milliards d’euros. Le groupe a notamment décroché face à son rival Arquus le contrat du programme VBMR léger avec le Serval (978 exemplaires destinés à remplacer les VAB), dont le premier exemplaire doit être livré en 2022. Avec plus de sept ans d’activité, Nexter à quoi voir venir… Roanne, le site phare de Nexter, a produit 153 véhicules l’an dernier. Un record. Il prévoit la production de 450 véhicules à l’horizon de 2025. Résultat, Nexter embauche : en 2018, le solde entre les départs et les arrivées est positif d’environ 300 personnes. Et le groupe va poursuivre les embauches et les investissements pour moderniser son outil de production.
Des prévisions prometteuses
Les prévisions (court et long terme) sont également très bonnes. En 2018, Nexter a signé 3,4 milliards d’euros de contrats, dont certains ne sont pas encore mis en vigueur, selon nos informations. C’est le cas du programme CaMo acheté par la Belgique, qui vise à acquérir 382 VBMR (Griffon) et 60 EBRC (Jaguar) pour 1,5 milliards d’euros (442 véhicules). Un contrat qui attend sa mise en vigueur en 2019. Tout comme certainement le VBCI au Qatar (environ 1,5 milliard). En revanche, les échos venus d’Inde ne sont pas très positifs, Nexter semble désormais être hors course pour une commande de 1.400 canons de 155 millimètres tractés, pour lequel Nexter propose le Trajan. Ce contrat s’élèverait à 1 milliard d’euros, soit un montant jamais atteint dans le domaine de l’artillerie. Enfin, KNDS sera le maître d’œuvre du futur char franco-allemand, le MGCS (Main Ground Combat Systems), qui devrait être très profitable à Nexter.
4- DASSAULT AVIATION AU SALON LIMA DE LANGKAWI (DASSAULT, COMMUNIQUE DE PRESSE)
Saint-Cloud, le 22 mars 2019 – Le groupe Dassault Aviation est particulièrement heureux de présenter son savoir-faire dual, militaire et civil, lors de l’édition 2019 du salon LIMA (Langkawi International Maritime and Aerospace Exhibition) qui se tient à Langkawi (Malaisie) du 26 au 30 mars. La participation de Dassault Aviation au salon LIMA 2019 est marquée par : – la présence d’un Falcon 8X sur l’exposition statique ; – la présentation de différentes configurations de l’avion de combat polyvalent Rafale, au travers notamment de nouvelles applications immersives en réalité virtuelle ; – la présentation des possibilités du Falcon 2000 MRA. Avec son autonomie de 11 945 km et sa cabine très confortable, la plus silencieuse du marché, le Falcon 8X est le vaisseau amiral de la gamme Falcon. Il est très bien adapté aux besoins des entreprises malaisiennes. Le réseau de support après-vente Falcon en Asie du Sud Est se renforce avec l’acquisition par Dassault Aviation des activités de maintenance d’ExecuJet, notamment les infrastructures de Subang Airport, les plus importantes de Malaisie dans le domaine de l’aviation d’affaires. Opérable depuis une base à terre ou depuis un porte-avions, capable d’emporter 1,5 fois son poids en armements et carburant, le Rafale a été conçu pour accomplir toutes les missions de l’aviation de combat. Il a fait ses preuves en opérations extérieures sur de nombreux théâtres d’opération. Outre la France, le Rafale a été commandé par l’Egypte, le Qatar et l’Inde pour un total de 96 exemplaires. Nous le proposons pour équiper l’armée de l’air de Malaisie, en collaboration avec de nombreux acteurs industriels et institutionnels malaisiens. Le Falcon 2000 MRA, version multi rôle de l’avion d’affaires Falcon 2000, constitue une réponse performante aux enjeux considérables de la surveillance/reconnaissance maritime : lutte contre la pollution et les trafics, surveillance des frontières et des zones exclusives, sauvetage en mer, etc. « Nous offrons un ensemble de produits et de partenariats adaptés à l’environnement géopolitique et économique de la Malaisie. C’est la force d’une entreprise duale comme Dassault Aviation, à la fois civile et militaire, de pouvoir prendre en compte des besoins aussi variés avec le maximum de synergie et d’efficacité », a déclaré Eric Trappier, Président-directeur général de Dassault Aviation.
TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPÉCIALISÉS
Esprit Surcouf vous offre un tour d’horizon des titres de fond propres à susciter la réflexion de défense et de sécurité
Favoriser les entreprises françaises en matière d’armement ( question écrite de monsieur Edouard Courthial)
http://www.senat.fr/basile/visio.do?id=qSEQ181007032&idtable=q350502
Entretien avec Pierre-Jean Luizard – Le régime de Damas a-t-il gagné en Syrie ? ( Les clés du Moyen-Orient)
https://www.lesclesdumoyenorient.com/Entretien-avec-Pierre-Jean-Luizard-Le-regime-de-Damas-a-t-il-gagne-en-Syrie.html
Les ambitions de la Chine en matière de transport aérien civil : entre instrument de développement régional et outil de projection d’influence à l’international (Diploweb, Julien Lebel)
https://www.diploweb.com/Les-ambitions-de-la-Chine-en-matiere-de-transport-aerien-civil-entre-instrument-de-developpement.html
PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
Textes à ne pas négliger pour comprendre l’actualité de défense et de sécurité.
Décret n° 2019-193 du 15 mars 2019 modifiant le décret n° 2008-940 du 12 septembre 2008 portant statut particulier du corps des officiers des armes de l’armée de terre
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=ED534C88C185C0E69E0C415A11EBFC36.tplgfr33s_2?cidTexte=JORFTEXT000038234637&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038234612
Décret n° 2019-194 du 15 mars 2019 portant statut particulier des officiers du corps technique et administratif de l’armée de terre
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=ED534C88C185C0E69E0C415A11EBFC36.tplgfr33s_2?cidTexte=JORFTEXT000038234678&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038234612
Décret n° 2019-199 du 15 mars 2019 relatif à l’exonération de cotisations sociales applicable aux employeurs implantés en outre-mer
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=ED534C88C185C0E69E0C415A11EBFC36.tplgfr33s_
?cidTexte=JORFTEXT000038235053&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038234612
Décret n° 2019-200 du 15 mars 2019 modifiant le décret n° 2010-1129 du 28 septembre 2010 portant création de l’Ecole nationale supérieure maritime
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=ED534C88C185C0E69E0C415A11EBFC36.tplgfr33s_2?cidTexte=JORFTEXT000038235210&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038234612
Arrêté du 6 février 2019 modifiant l’arrêté du 16 juillet 2014 relatif à l’organisation et au fonctionnement du contrôle général des armées
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=ED534C88C185C0E69E0C415A11EBFC36.tplgfr33s_2?cidTexte=JORFTEXT000038252033&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038251953
Décret n° 2019-206 du 20 mars 2019 relatif à la gouvernance de la politique de sécurité économique
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=ED534C88C185C0E69E0C415A11EBFC36.tplgfr33s_2?cidTexte=JORFTEXT000038252109&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038251953
Décret n° 2019-208 du 20 mars 2019 instituant une contravention pour participation à une manifestation interdite sur la voie publique
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=ED534C88C185C0E69E0C415A11EBFC36.tplgfr33s_2?cidTexte=JORFTEXT000038252391&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038251953
Décret n° 2019-209 du 20 mars 2019 portant création de l’université de Paris et approbation de ses statuts
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=ED534C88C185C0E69E0C415A11EBFC36.tplgfr33s_2?cidTexte=JORFTEXT000038252458&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038251953
Décret n° 2019-218 du 21 mars 2019 relatif aux nouvelles compétences des régions en matière d’information sur les métiers et les formations
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=D5649D00B82B9488FEBAD7F7D0A24BF4.tplgfr33s_2?cidTexte=JORFTEXT000038261001&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038260870
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