TUER

Martine Cuttier
Docteur en histoire contemporaine
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Pour un soldat, porter une arme ne veut pas dire « permis de tuer ». L’ouverture du feu est certes un acte essentiel de son métier, mais c’est un acte difficile. Difficile  car donner la mort ne laisse jamais intacte la psychologie du tireur. Difficile car soumis à une codification à la fois rigoureuse et sujette à toutes sortes d’ambiguïtés. Les réflexions de l’auteur portent sur ces aspects moraux, administratifs et juridiques.

« Mourir à la guerre, c’est le risque du métier des armes » est une phrase que l’on entend souvent dans le monde civil et dans les médias. La mort à la guerre : mort reçue, sacrifice suprême consenti par le soldat, ou bien mort donnée alors que dans nos sociétés post-modernes la guerre semble ne plus exister. Une négation qui se niche jusque dans le vocabulaire puisque l’on parle de menaces, de conflits, de crise, d’opérations de stabilisation, de maintien de la paix, de rétablissement de la paix ou d’opérations extérieures. Il a fallu attendre l’embuscade d’Uzbin, en Afghanistan, en août 2008, pour que les autorités politiques et militaires reconnaissent que la France était en guerre. 

INFLIGER LA MORT


Dans le statut général des armées de 2005, l’article 1 définit la mission des armées de la République : « préparer et assurer par la force des armes la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de la nation ».   A condition, comme toute armée d’un pays démocratique, de maitriser la violence et l’ouverture du feu  au nom de l’éthique. Pour le professeur Stéphane Audoin-Rouzeau, c’est une façon de refuser que la guerre n’animalise l’homme qu’est le soldat et n’engendre des cruautés comme ce fut le cas dans l’histoire et particulièrement au XXe siècle. Tout comme pour le mot « guerre », le refus du concept va jusqu’à éviter le mot  « tuer » au profit de « traiter une cible », « délivrer les armes », « cartonner », « neutraliser ».  Ainsi, racontant une opération conduite dans la région de Mopti, au Mali, par des éléments de Barkhane, une  journaliste utilise le mot « tué » tandis que le communiqué du ministère évoque « trente-quatre terroristes neutralisés ». Ces précautions linguistiques se passent de commentaires.

Depuis la fin de la guerre froide, les militaires français ne cessent d’être confrontés à la violence guerrière sur de multiples théâtres.  Ils s’entraînent avec une arme dont la détention légitime leur octroie le pouvoir de donner la mort, mais en respectant des règles précises d’ouverture du feu, avec  l’aval de leur chef selon des règles d’engagement contraignantes voire dangereuses jusque pour leur sécurité. Les règles d’engagement sont alignées sur la procédure otanienne définissant les attitudes à adopter en fonction des situations, soumises à l’accord de l’état-major des armées, voire de l’autorité politique qui, soumise à la surveillance intraitable des médias toujours prêts à dénoncer le moindre dégât collatéral, veut valider les listes d’objectifs tout en tenant compte des CAVEAT nationaux.    

De ce fait, comment les militaires gardent-ils à l’esprit les notions de « riposte proportionnée » et de « gradation de la force » jusqu’à résister à venger un camarade ? Voici quelques exemples récents glanés en Afghanistan, en Afrique et en France au sein de l’armée de terre, de l’ALAT, des forces spéciales et de l’armée de l’air.  

En Afghanistan


Obéissant aux règles édictées par ses chefs, un lieutenant du 21e RIMa  avait ressenti un sentiment d’injustice car, placé sous le feu ennemi mais sans visuel sur lui, il n’avait pas pu réagir. Une « identification positive » est requise avant d’ouvrir le feu : « on ne peut tirer sur un individu que s’il nous menace clairement avec une arme ». La hiérarchie avait insisté sur ce point : « En Kapisa, nos principaux ennemis, ce sont les dommages collatéraux ». Un civil afghan tué pouvait anéantir plusieurs mois d’efforts et pousser une famille à prendre les armes car la mission était d’apporter la sécurité et la paix aux Afghans. N’est-ce pas oublier la culture profonde des Afghans et leur refus de toute ingérence étrangère? Le lieutenant indique ensuite que lui-même avait rarement ouvert le feu sur l’ennemi, car son rôle était d’observer et de commander. Mais lorsqu’il fut amené à le faire « c’était pour défendre mes camarades, faciliter une évacuation de blessés ou empêcher les insurgés de manœuvrer ». Il n’avait pas le choix, « la nécessité du tir s’imposait naturellement » […] « J’ai ouvert le feu pour me protéger ou pour protéger les miens ».  Il  ignore s’il a tué des hommes car « dans ce conflit asymétrique, l’ennemi reste le plus souvent invisible. En Kapisa, on ne voit que très rarement les insurgés tomber »

Afghanistan : vallée de la Kapisa, terre d’embuscades ; photo JPF.

Sur le même théâtre, en 2011, le capitaine Erbland, pilote  d’hélicoptère Tigre et son ailier aux commandes d’une Gazelle patrouillaient de nuit dans une vallée encaissée. Ils finirent par découvrir la position de cinq insurgés, « dissimulés le long de la paroi et sous les rochers » mais laissant entrevoir leurs jambes. « Le JTAC qui observe les images du drone confirme la position et la nature de la cible. Tout est au vert : le seul fait qu’ils soient porteurs d’armes lourdes constitue un acte hostile ». Le capitaine demanda « l’autorisation de tir » ayant « besoin de ce soutien psychologique, cet effet rassurant de l’ordre reçu qui soulage d’une part de responsabilité. ». Il tira de courtes rafales d’obus et sur son écran, « d’innombrables petites taches de chaleur »parsemèrent« l’image thermique ». Un tir depuis un hélicoptère devient un acte collectif où le pilote n’est que l’ultime exécutant.

Sur d’autres théâtres d’opérations


A propos de l’opération Harmattan  menée en Libye, en 2011, Jean-Christophe Notin décrit le mécanisme aboutissant à des tirs  en vigueur dès que l’OTAN prit les commandes de l’opération, le 31 mars 2011.  

Sans contact direct avec l’ennemi, un pilote pouvait être amené  à détruire un objectif dont le traitement était planifié à l’avance, selon le système opérationnel otanien « Observe, Orient, Decide, Act »  adopté par les armées de l’air modernes. Par ailleurs, la durée du processus entre la détection d’une cible et son traitement pouvait être très courte. Ainsi un drone français Harfang placé à 3 000 mètres d’altitude et télépiloté depuis la base italienne de l’OTAN de Sigonella observait la zone de Benghazi. L’image vidéo transmise par la caméra haute résolution à amplification visuelle était acheminée, par liaison SHF grâce au satellite militaire Syracuse III, à la fois vers la base OTAN et vers le centre des opérations aériennes de Poggio Renatico. Où l’officier de renseignement repéra sur la bande vidéo une colonne blindée des forces libyennes. Il s’assura que la « cible d’opportunité » était conforme aux règles d’engagement pour pouvoir frapper.  Une patrouille de Rafale fut envoyée sur la zone avec les coordonnées de l’objectif. Le pilote confirma l’« identification visuelle positive » de l’objectif, évalua les dommages collatéraux de la frappe. Considérés comme nuls, le centre de Poggio donna l’ordre de destruction. Le pilote tira. L’opération  avait duré vingt minutes. Le tir du pilote de chasse était le résultat d’un processus collectif très maitrisé.

Inversement l’OTAN ouvrit l’ère de la chasse pure où  les pilotes devaient repérer eux-mêmes leurs cibles lors de maraudes dans la zone désignée.  L’OTAN leur octroyait la « cockpit delegation » et le droit de tirer sans en demander l’autorisation à condition d’évoluer loin de la ligne de front pour éviter tout dommage collatéral et limiter les risques de confusion avec les éléments « amis ».  80% des tirs de Mirage 2000-D furent réalisés dans ces conditions.
Sinon, s’enclenchaient les procédures avec l’Awacs, la salle d’opérations de Poggio, la couverture radar, les capteurs ISR et les représentants des différents pays. Tout un processus pour passer  la cible au crible en vertu de la résolution de l’ONU.

Un droit de tirer que, sur ce même théâtre, un officier s’autorisa après avoir repéré de sa « Gazelle » une cible d’opportunité. D’un pick up à l’arrêt, surgirent précipitamment trois passagers. Il détruisit le pick up avec un missile Hot, mais  épargna les hommes. Cette façon de maîtriser  le feu révèle un état d’esprit psychologique, alors qu’il était soumis à la forte pression de la mission et aux risques du moment, puisque la Gazelle reste en vol stationnaire pendant la phase de tir.

Les Gazelles de l’opération Barkhane en patrouille au Mali. Photo EMA.

Au Mali, un pilote connut un autre dilemme lorsqu’à l’intérieur d’une petite colonne de pick up, il repéra des femmes et des enfants qui faisaient vraisemblablement office de boucliers humains. Une pratique dont usent et abusent les djihadistes qui connaissent la hantise des militaires européens à l’idée de tuer des femmes et des enfants. 

Dans une autre configuration, lors de l’opération Serval, un sergent a tué d’une balle un terroriste blessé et à terre qui s’apprêtait à empoigner la mise à feu de sa ceinture explosive dissimulée sous son vêtement. Le général l’a félicité devant la compagnie pour avoir sauvé sa vie et celle de ses hommes, afin de lui éviter de culpabilise.

D’autres exemples montrent que l’initiative de tuer appartient au tireur. En juin 2008, au large de la Somalie, au petit jour, les membres du commando Hubert lancèrent l’assaut sur le Carré d’As, un voilier dont l’équipage était pris en otage par des piratzs. Ils effectuèrent d’abord un tir de diversion sur la falaise  proche du mouillage du bateau. Le pirate de faction sur le pont se leva, l’opérateur le tua.

Sur le territoire national


Le territoire national n’échappe pas à la nécessité de tirer pour tuer. Dans le cadre de l’opération Sentinelle, les militaires en patrouille ou en faction ont pour mission de protéger la population contre les tentatives d’attentats par des djihadistes. Ils n’hésitent pas à faire usage de leur arme comme au Louvre, le 3 février ou à Orly, le 3 mars 2017. A Marseille, devant la gare Saint-Charles, le dimanche 1er octobre, un homme jeune s’est jeté sur deux jeunes filles et les a égorgées en criant « Allah akbar ». Une patrouille de légionnaires du 1er régiment étranger de génie passait là. L’un d’eux, après avoir tiré les deux balles de sommation réglementaires, a tué l’assassin.

Depuis les attentats de 2015, les gendarmes du GIGN ont été amenés à exécuter des preneurs d’otages se réclamant du djihad et de l’État islamique. Dans des circonstances proches de celles de la superette casher de la porte de Vincennes, le 9 janvier 2015, ils n’ont pas hésité à exécuter Radouame Lakdim, au Super U de Trèbes, en mars 2018, après qu’il eut assassiné le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame.
 

Méprises


Tous les exemples précédents rendent compte de tirs réalisés contre un ennemi bien identifié. Mais l’on peut tuer par erreur, et même, dans la confusion, tuer un camarade, ce qu’on appelle un tir fratricide. C’est un risque redouté par les soldats car il n’est rien de pire que de blesser ou de tuer un « frère d’armes ». C’était un risque quotidien en Afghanistan où les talibans jouaient habilement du tracé complexe des villages, des vergers et de leur immersion dans la population.

Le tir fratricide était un risque quotidien en Afghanistan. Photo mindef

Il arrive aussi que des militaires tuent dans des circonstances très particulières. Dans le film L’honneur d’un capitaine, Pierre Schoendorffer met en scène une situation survenue en Algérie. L’action se déroule dans une vallée encaissée. Le capitaine et son PC sont au bord de la rivière, tandis qu’une section patrouille sur le plateau. Or, à l’issue d’un bref accrochage, un fellagha est fait prisonnier. Le radio informe le capitaine qui déclare : « descendez-le ». Les soldats sont étonnés, le radio fait répéter, le capitaine confirme.  Il entend un coup de feu, reprend le contact radio et comprend la méprise. Il a usé d’une expression qui, dans le jargon militaire, signifie « tuez-le » alors qu’il s’agissait d’amener le prisonnier du haut, du plateau, vers le bas, la rivière. Cette méprise n’eut pas de suite mais  est restée ancrée dans bien des mémoires d’officiers ayant servi en Algérie.

« L’affaire Mahé » semble relever d’une accumulation de méprises dans  la transmission des ordres. Elle s’est déroulée en mai 2005, en Côte d’Ivoire, lors de l’opération Licorne, sur une route de la « zone de confiance », lors d’une patrouille d’un peloton  du 4e régiment de chasseurs, en quête de renseignements. L’indicateur  crut reconnaître Firmin Mahé, un notoire « coupeur de route ». Les faits  furent reconstitués à la suite du procès en croisant les témoignages de  l’adjudant-chef Guy Raugel, du capitaine Matthias de Larminat, du colonel Éric Burgaud, du général Renaud de Malaussène et du général Henri Poncet qui commandait Licorne.

Lors du transfert de l’individu blessé à l’infirmerie de Man, où se trouvait le PC du GTIA, il a été étouffé par l’adjudant-chef  auquel  fut  transmis l’ordre : « Vous le remontez à Man. Vous roulez doucement. Vous me comprenez ». La mort du prisonnier officiellement constatée, l’adjudant-chef gagna le PC pour informer le colonel, qui le félicita  puis rendit compte à ses chefs. L’armée française est pleine de ces histoires ambiguës où le chef couvre ses hommes lorsqu’il considère qu’une situation est réglée.  Or le rapport de la prévôté de la force Licorne du 10 novembre 2005, rédigé à l’intention du tribunal de Paris,  conclut à une erreur. L’indicateur aurait confondu Firmin Mahé avec Nestor Koho Mahé, un autre brigand connu.

Le rôle du chef


Tragique méprise qu’analyse le général (2S) Jean-René Bachelet. « Au cours des opérations en 2005, malgré l’usage maitrisé de la force, est survenudans les comportements de base, un évènement contrasté qui a fait l’objet d’une brève tempête médiatique : l’assassinat d’un « coupeur de route » par le sous-officier qui l’avait capturé, aidé de ses hommes. Ce tragique incident soulignait que, dans les situations hors normes qui caractérisent ces conflits de guerre civile, quelles que soient les règles édictées, quelle que soit la pédagogie développée, le jugement des protagonistes en interposition peut se trouver submergé à proportion de l’émotion provoquée par la découverte de scènes barbares. En pareille situation, le seul rempart est alors la lucidité du chef et sa fermeté quant aux lignes à ne pas franchir ».

L’auteur montre qu’il méconnaît le fond de l’affaire car il fait de l’adjudant-chef le seul responsable alors que sa hiérarchie était impliquée jusqu’au plus haut niveau. Le paragraphe s’achève par un hymne à la gloire du chef face à la base fautive. Faut-il voir là un réflexe d’officier général pour qui les comportements non conformes ne peuvent que venir de la base ?

L’ensemble de ces exemples montre la diversité des situations à laquelle est confronté le soldat amené à tirer et à tuer. Elle signifie combien la culture des Armées confrontée à la violence de la guerre est imprégnée d’éthique où le « savoir-faire » renvoie au « savoir être » qui, jusqu’à une date récente,  relevait d’un vécu peu formalisé transmis au sein des Armées par les Anciens au gré des expériences combattantes. Dans la préface au livre du général Benoît Royal, « l’éthique du soldat », Hélie Denoix de Saint Marc constate que sa génération, celle issue de la Seconde Guerre mondiale et des guerres de décolonisation, n’abordait pas les questions d’éthique. « Nous avions une grande pudeur sur ces choses-là ».

L’armée intervenait alors en national, elle intervient désormais en coalition sous le regard attentif des organisations supranationales, des opinions publiques, des médias et des ONG et sur fond de condamnation de toute forme de volonté de domination qui pourrait rappeler le passé colonial. Les élites politiques et intellectuelles ne cessent-t-elles pas de condamner la colonisation jusqu’à la qualifier « de crime contre l’humanité » et de « vraie barbarie » ? Comme le fit Emmanuel Macron, le 14 février 2017, lors d’un voyage en Algérie alors qu’il était candidat à la résidence de la République.

L’éthique et le « savoir être » sont devenus une préoccupation du commandement militaire, dans l’art du commandement comme dans l’emploi de la force.

(*) Martine Cuttier

Docteur en histoire contemporaine, a enseigné l’histoire contemporaine au département d’histoire de l’Université de Toulouse2 Jean Jaurès, et les relations internationales à l’IEP de Toulouse puis à l’Université de Touluse1-Capitole. Elle enseigne actuellement les relations internationales et les questions de défense au sein du Master 2 Ingénierie sécurité, sureté, défense (ISSD) de l’université Toulouse3 Paul Sabatier. Elle s’intéresse particulièrement aux politiques hégémoniques avec projection de forces et a publié de nombreuses contributions. Elle est rédactrice adjointe de la revue Res Militaris et collabore à La Vigie.

Bonne lecture et rendez-vous le 23 mars 2020
avec le n°134 d’ESPRITSURCOUF

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