L’ivresse de la Guerre

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Pascal Le Pautremat (*)
Rédacteur en chef d’Espritsurcouf

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Depuis quelques semaines, les Français peuvent découvrir une série franco-belge à caractère populaire, diffusée sur TF1, « Les combattantes », qui rend grâce aux Femmes et à leurs implications profondes, réelles, dans la Grande Guerre, à ses débuts (nous sommes en 1914, dans les Vosges) alors que la furie s’empare peu à peu de deux Etats qui conduisent deux nations à s’entretuer…

En découvrant la série, on est frappé, déjà, par la qualité de la mise en scène, les soins apportés à la reconstitution, tant de la vie économique locale qui s’adapte sur fond de guerre, que du quotidien d’un hôpital militaire, en montrant aussi les cas de stress post-traumatique et leur absence de prise en compte à l’époque. Sur fond de drames personnels, de parcours de vie qui s’entrecroisent. L’intensité tragique des combats, violents, rapides…et meurtriers y est reconstituée avec force. On se laisse alors envahir par une émotion qui nous lie à nos ancêtres, eux qui ont connu de telles situations de violence fulgurante, de souffrance et d’intériorisation de l’innommable….

Couverture du livre d’Henri Barbusse, prix
Goncourt 1916.Photo France-Loisirs

Et c’est d’ailleurs l’un des messages forts sous-jacents de cette fiction : la guerre, pour ceux qui en douterait, broie tout sur son passage… La foi dans les êtres y est pourtant puissante comme la force des âmes…

Aucune surprise, donc, quant à la force du pacifisme qui, après 1918, toucha bien des cœurs et des esprits de braves qui avaient survécu, combattu, côtoyé la mort et vu l’horreur sous toutes ses dimensions. Henri Barbusse, avec son ouvrage Le Feu, reste sans doute l’un des écrivains anciens combattants les plus célèbres par la puissance et le réalisme glaçant de ses écrits, martelant combien la bête noire sommeille en chacun… Il y a 2000 ans des philosophes grecs, souvent anciens généraux combattants, ne disaient rien de bien différent.

Pourtant, aujourd’hui, soit plus d’un siècle depuis 1914 avec deux guerres mondiales, sans compter des dizaines de conflits d’intensité variable, on ne peut être que frappé, et écœuré, par l’ivresse de la guerre qui semble toucher, autour de la confrontation russo-ukrainienne, bien des commentateurs, et bien des cercles politiques, dans un climat jusqu’au boutiste des deux côtés, où tous semblent concourir à une course éperdue vers l’impensable. Tout converge vers un épicentre nihiliste, pour divers pays dont les chefs de l’exécutif annoncent sans sourciller leur détermination à s’engager toujours un peu plus, directement et indirectement, en tout cas graduellement, dans un conflit…à connotation mondiale, une fois de plus !

Sur le plan économique et financier, déjà, les conséquences ne font qu’aggraver une situation déjà ubuesque, entre surendettement mondial, et perspective de krach boursier. Olivier Passet pose ainsi une question majeure : « Peut-on encore éviter le krach financier et la récession ? » (rubrique Economie).

Si les regards et convictions s’entredéchirent sur la situation qui règne en Ukraine, il ne faut pas oublier les rapports de puissance et jeux d’influence qui touchent bien d’autres espaces géographiques, à l’instar du Pôle Nord. Xavier Guilhou relate ainsi la bataille de l’Arctique  qui se joue de manière de plus en plus incisive (rubrique Géopolitique).

De même, les zones grise ne concernent pas seulement le continent africain. Ainsi en observe-t-on une dans les Carpates comme le rappelle Xavier Raufer (rubrique sécurité).

Dans un monde d’insécurité protéiforme, Christian Fremaux se penche, pour sa part, sur la question complexe du rapatriement des familles de djihadistes à l’aune de la justice européenne (rubrique humeur).

Enfin, André Dulou nous livre une nouvelle Revue d’Actualité particulièrement riche.

Bonne lecture.

(*) Pascal Le Pautremat est Docteur en Histoire Contemporaine, diplômé en Défense et Relations internationales. Conférencier et chargé de cours dans l’Enseignement Supérieur, il a enseigné à l’École Spéciale militaire de Saint-Cyr et au collège interarmées de Défense. Il intervient aussi dans les sociétés et les structures publiques en matière d’analyses géopolitiques et géoéconomies. Auditeur de l’IHEDN (Institut des Hautes Études de Défense nationale), ancien membre du comité de rédaction de la revue Défense, il est le rédacteur en chef d’ESPRITSURCOUF.
Son dernier ouvrage « Géopolitique de l’eau : l’or Bleu » est présenté dans le numéro 152 d’ESPRITSURCOUF du 30 novembre 2020


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