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Une indécente désinvolture

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Pascal Le Pautremat  (*)
Rédacteur en chef d’Espritsurcouf

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En Europe, le G7, au château d’Elmau en Allemagne (26-28 juin), puis l’OTAN, via un sommet à Madrid, en Espagne (28-30 juin), n’ont eu de cesse de réitérer tout le mal que leur inspire Vladimir Poutine. Les représentants des grandes puissances ont donné l’impression de n’avoir aucune véritable retenue et de ne pas réaliser combien la situation est extrêmement grave et préoccupante. Car la crise internationale est loin d’être binaire…Elle concerne aussi les pays « non alignés ».

Lors du G7, certaines plaisanteries ont même été saisies lors de photos officielles. Le Premier ministre canadien. Justin Trudeau, et son homologue britannique, Boris Johnson, allant jusqu’à inciter à gonfler le torse, à montrer les pectoraux car « […] nous devons montrer que nous sommes plus forts que Poutine ». Les journalistes n’ont pas manqué de capter ces déclarations faites imprudemment avec une désinvolture sidérante, loin de l’intelligence et du tact stratégiques qu’exige une vision prospective en finesse.

La guerre russo-ukrainienne ne cesse d’étendre son ombre funeste sur une partie de l’Europe, avec les conséquences indirectes et multiples que l’on ne manque pas d’observer. Il y a les tensions dans la région des pays baltes avec, au premier chef, la Lituanie, qui a décidé de rétrécir le champ commercial de l’enclave russe de Kaliningrad, et qui reçoit en retour une cyber-offensive de la part des services russes. Il y a les flux énergétiques totalement remis à plat sur fond d’inflation généralisée, et d’endettement toujours plus abyssal des pays européens, et de la France en particulier.

Pour le reste, la situation contribue à la consolidation d’un axe entre la Russie et la Chine tout comme à une mise en avant ,de manière imposante et rapide, de l’Inde, qui voit son jeu d’influence sensiblement accru.

Chloé Daniel, dans la rubrique Géopolitique, propose ainsi un focus sur les relations sino-russes, dont le poids est de plus en plus conséquent : « Chine – Russie Relations étroites». Pour sa part, Vincent Gourvil, nous livre ses humeurs quant à la situation malienne marquée par le retrait français et de nombreuses interrogations pour la suite : « Mali : l’étrange défaite ».

Sur le champ sécuritaire, l’externalisation des services ne cesse de s’affirmer ; d’où l’occasion pour David Hornus, Lou Escriba et Thomas Burckel de faire le point sur la situation des « entreprises de services de sécurité et de défense (ESSD) ». Pour la rubrique Défense, nous laissons à Tom Dash le soin de parachever son étude sur les services de renseignement nord-coréens, amorcée dans le précédent numéro d’Espritsurcouf.

Enfin, André Dulou nous livre sa nouvelle Revue d’actualité qui met en Une, logiquement, le G7 et le sommet de l’OTAN.

Bonne lecture en ce début d’été qui peut apparaître faussement léger…

 

(*) Pascal Le Pautremat est Docteur en Histoire Contemporaine, diplômé en Défense et Relations internationales. Conférencier et chargé de cours dans l’Enseignement Supérieur, il a enseigné à l’École Spéciale militaire de Saint-Cyr et au collège interarmées de Défense. Il intervient aussi dans les sociétés et les structures publiques en matière d’analyses géopolitiques et géo-économies. Auditeur de l’IHEDN (Institut des Hautes Études de Défense nationale), ancien membre du comité de rédaction de la revue Défense, il est le rédacteur en chef d’ESPRITSURCOUF.
Son dernier ouvrage « Géopolitique de l’eau : L’or Bleu” est présenté dans le numéro 152 d’ESPRITSURCOUF du 30 novembre 2020

Bonne lecture et rendez-vous le vendredi 15 juillet 2022
avec le n°194
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