« Un Empire sans milieu ? »

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EDITORIAL

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Dans l’Empire du milieu, la puissance du nombre, autant que celle qui démontre ses capacités nombreuses, multiples et souvent au caractère létal, forment et formulent les craintes des adversaires potentiels.

Sauf cette « enclave » que l’on nomme Taïwan, et qui détonne dans le paysage chinois.

Plusieurs domaines sont revenus à la Chine, comme Hong-Kong.

Taïwan résiste.

Taïwan représente, pour les Etats-Unis, les Occidentaux, ce que la Chine ne saurait tolérer, puisque Taïwan serait, à entendre ses soutiens internationaux, l’une des rares Nations, avec la Corée du Sud, à s’opposer à un impérialisme conquérant, celui de sa proche et belliqueuse voisine, la République populaire de Chine.

Ce qui sépare ces deux Etats est un bras de mer, un simple détroit, et quand la Chine entreprend des manœuvres militaires, l’objectif premier semble être celui d’annexer définitivement cet îlot de résistance qu’est Taïwan.

Car Taïwan n’est pas seulement une épine politique pour la Chine : elle est également stratégique à de nombreux égards, sur le plan économique, sur le plan militaire, et en ce qui concerne sa position géographique. Cette île coincée entre deux mers de Chine et le débouché direct sur l’Océan Pacifique, offre une foule d’opportunités notamment pour les puissances internationales les plus proches, comme le Japon, les Philippines, l’Australie, en matière de défense globale, ce que la Chine ne peut pas omettre d’observer, avec une convoitise évidente.

Si les médias ont pu tenter de prédire une invasion de Taïwan par la Chine, en se référant plus ou moins au conflit entre la Russie et l’Ukraine, ils se sont trompés, car Taïwan présente, pour la Chine, cette opportunité chinoise de s’armer sur le plan naval, de s’exercer sur divers plans cruciaux, et surtout, de développer, à l’égard de l’Occident, dont les Etats-Unis, des technologies de pointe, comme l’information, et dont la dissuasion ne peut et ne sait être absente.

Puissance nucléaire, la Chine siège au Conseil de sécurité, et son droit de veto est dans la culture diplomatique chinoise la marque indélébile de son autre aspect de puissance, celle de sa place sur l’échiquier mondial.

Aussi, quand la Chine déploie une part de son armée, et que « en terrain libre », elle marque ces exercices par des emports réels, des simulations en vraie grandeur, elle inquiète obligatoirement cette opinion internationale qui peine à comprendre ce genre de conflit larvé, dont la manifestation semble ne pas aller plus loin qu’un défilé sur la Place principale de Pékin, à la seule différence que les munitions utilisées – transportées – sont réelles.

Mais cependant, le monde change-t-il vraiment, parce que les tirs de ses manœuvres ont donné à la Chine la preuve de ses capacités militaires?

Il y a les visites d’Etat. Il y a l’économie. Il y a la défense.

Taïwan est toujours là. Son utilité chinoise est indéniable. Dans la culture internationale, Taïwan peut présenter les atouts dont la Chine a besoin pour se donner ce « milieu », qui caractérise si bien son Empire.


André Dulou (*)
Directeur Média, Mémoire et Patrimoine d’ESPRITSURCOUF

André Dulou, Président de la Gironde de la société des membres de la Légion d’honneur, président d’Aquitaine des membres de la Légion d’honneur décorés au péril de leur vie.
Il a travaillé dans une grande entreprise de construction navale, puis Ancien élève de l’école militaire d’administration, il devient Chancelier, chef dE cabinet, spécialiste des questions d’événements graves, il quitte le service actif avec le grade de colonel.
Diplômé technique, breveté, il est auditeur du CFRH et de l’IHEDN.
Écrivain, historien, rédacteur en chef de la revue Floréal an X.
Il est Directeur Média, Mémoire et Patrimoine d’ESPRITSURCOUF.
André Dulou est l’auteur de nombreux romans….plusieurs ont été présentés dans la rubrique LIVRES d’ESPRITSURCOUF dans les numéros 116 du 15 juillet 2019 « Campagne interdite », 133 du 09 mars 2020 « Amère Discipline » et 149 du 19 octobre 2020 son dernier ouvrage « Cyber-Caprices ».

 

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