«  L’ÉTÉ 2024 : CHAUD

Qui cherche qui, qui cherche quoi ? »

André Dulou (*)
Directeur Média, Mémoire et Patrimoine
d’ESPRITSURCOU
F

La période estivale, signe et siège d’une légèreté habituelle est plutôt marquée par des soubresauts majeurs, que ce soit en géopolitique, en économie, et en défense et sécurité.

Jugeons-en plutôt.

Alors que les Jeux Olympiques se déroulent apparemment sans incident ce qui est moralement excellent, l’échiquier international continue de se fracturer, autour d’une France réduite à fonctionner sur des affaires courantes, autour d’une Europe attentiste, autour d’une Amérique qui entame la période électorale présidentielle sur des attentats et des mots peu civilisés, autour d’une Chine qui voudrait son économie plus florissante…

L’été, ce sont des vacances. Ce sont des périodes dites « de grandes vacances » : l’arrêt d’activité laborieuse est prolongé. Les médias nous contraindraient à la note de synthèse, si nous n’avions pas en nous cette prudence à la Française et cette résistance à la Gauloise qui nous caractérisent aux yeux du monde.

La gouvernance d’un État s’entend de la volonté de ses gouvernants pour en conduire les composantes à la satisfaction des habitants. La puissance d’une Nation contient bien la force, et la parole de sa diplomatie est alors entendue dans un sens stratégique.

Mais tout cela ne relève-t-il pas de la banalité ?

De fait, l’exigence aurait voulu, dans l’analyse et la synthèse de notre marque française de civilisation, d’autres développements, que d’aucuns auraient examinés dans l’expression même de la grandeur d’une cérémonie, des rappels de la gloire, de la valeur des bases d’une déclaration reconnue comme étant universelle.

Ce n’est pas un déclin, mais cela peut être une mauvaise chute, même si la suite est faite d’éclats où notre chauvinisme retentit.

L’attente actuelle concerne de nombreux points, sur de nombreux fronts.

Ne pas décevoir ne se limite pas aux résultats du sport : l’été chaud est de retour, dès le milieu du mois d’août.

Rester serein semble ne pas suffire aux développements qui se préparent.


Le prochain SEMAPHORE n°65 d’André Dulou paraitra  le 6 septembre.

 

Bonne lecture.


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La France en quête d’une grande politique : souveraineté, solidarités occidentales et patriotisme de civilisation
(Jean-Sylvestre Mongrenier, directeur de recherche à l’Institut Thomas More Juillet 2024 • Note d’actualité 92)
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Dans un monde dont les points d’équilibre se dérobent, la mondialisation marchande s’efface derrière la mondialisation guerrière, les rivalités de puissance dictant désormais les conditions des jeux de l’échange. Signe des temps, le terme de « souveraineté » est repris à l’envie et décliné dans toutes les sphères d’activité humaine, au point d’être galvaudé. La vie politique française et les récentes élections européennes en témoignent. Leitmotiv de l’impuissance ? L’incantation à la déesse « souveraineté » – nationale ou européenne, selon les cas – ne suffira pas. A la veille du sommet de l’OTAN, qui se réunira à Washington du 9 au 11 juillet prochains pour la célébration du 75e anniversaire de l’Alliance, il importe de rappeler que l’exercice concret de la souveraineté requiert un certain nombre de conditions, dont la claire conscience des enjeux de l’époque.

S’il est un domaine dans lequel le terme de souveraineté s’impose, c’est bien celui de la défense, de la géostratégie des nations et de la géopolitique des grands ensembles spatiaux. Aussi la souveraineté ne saurait-elle être réduite à un concept de droit public, moins encore à une expectative, à l’instar de la « souveraineté européenne ». Phénomène de force et de puissance, la souveraineté est l’attribut du commandement politique. Elle implique l’existence d’une unité de puissance, c’est-à-dire d’un acteur géostratégique de plein exercice, en droit et dans les faits. La seule reconnaissance internationale d’un État et sa participation aux instances multilatérales ne suffisent pas à assurer l’exercice concret de la souveraineté, au sens éminent du terme.

C’est au moment des grandes épreuves, lors d’une situation de détresse, que la souveraineté se révèle. Lorsque le droit est silencieux ou que les régimes juridiques internationaux se révèlent impuissants, le caractère exceptionnel de la situation requiert une décision politique qui transcende les habitudes acquises et restaure un ordre concret. Alors se pose la question de la souveraineté : « Est souverain celui qui décide dans l’exception », explique Julien Freund, théoricien de l’essence du politique. Encore faut-il être préparé à cette grande épreuve, matériellement, moralement et spirituellement. Or l’État est menacé de submersion par la société, les exigences des uns et des autres sur le plan domestique (« Chacun pour soi, l’État pour tous »), un épicurisme bas de gamme qui n’est pas sans rappeler les derniers temps de l’ancienne république romaine, plus généralement par l’« ère du vide » (Gilles Lipotvestky). Bref, la distinction hégélienne entre société civile et société politique s’efface.

Bien au contraire, il importe que l’État se tienne au-dessus de la société civile, qu’il soit doté d’instruments de puissance, que les esprits ne soient pas « provincialisés », les politiques qui aspirent à gouverner devant être conscients du fait que l’aube de l’Histoire universelle s’est levée. Les périls des temps présents et les années décisives dans lesquelles nous entrons exigent une conception altière et affirmée de la souveraineté, non pas une contrefaçon clochemerlesque. Cette conception de la souveraineté, que les anciens Romains nommaient la « majestas » ou encore le « summum imperium », exige que l’on affronte la situation de détresse : poser des actes décisifs qui bouleversent le cours des choses.

Les conditions d’une pleine souveraineté

Pour poser des actes de souveraineté, il faut que l’État national, ou un autre type d’unité politique (un « État-civilisation » par exemple), soit « doté », pour reprendre une expression inélégante qu’affectionnent diplomates et militaires français. En l’occurrence, il importe que la France soit un « État vrai », avec un appareil diplomatique et militaire à la mesure de son statut international (le siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies et la force de frappe nucléaire), un appareil de puissance en ligne avec ses ambitions sur la scène mondiale. 

https://institut-thomas-more.org/2024/07/09/la-france-en-quete-dune-grande-politique-%c2%b7-souverainete-solidarites-occidentales-et-patriotisme-de-civilisation/


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HISTOIRE
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         Premières bombes atomiques, 6-9 aout 1945

GEOPOLITIQUE :

  1. Élaboration d’un modèle souverain et résilient : le cas de la Russie face aux sanctions internationales
  2. L’OTAN finance un projet visant à rediriger le trafic internet vers l’espace en cas de perturbation des infrastructures critiques
  3. Les États-Unis aiguisent leur stratégie pour contrer la Russie et la Chine dans l’Arctique
  4. Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, nouveau dirigeant du mouvement palestinien

ECONOMIE :

  1. Chine : la déception du troisième plénum peut-elle fragiliser Xi Jinping ?
  2. Airbus a livré beaucoup plus d’avions en juillet
  3. Les Bourses encore instables après la panique de la veille

DEFENSE ET SECURITE :

  1. Premier Rapport Annuel sur la Cybercriminalité (RACY)
  2. Les militaires français dans une forme olympique
  3. RIMPAC 2024 – Fin de participation de la FREMM Bretagne

TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPECIALISES

ARTICLES EN LANGUE ETRANGERE

TEXTES PARUS AU JOURNAL OFFICIEL

(*) Colonel (ER) André Dulou, auditeur de l’IHEDN (156ème session régionale) est le président de la Gironde de la Société des membres de la Légion d’honneur et le président d’Aquitaine des membres de la Légion d’honneur décorés au péril de leur vie. Il est également le responsable de la revue de presse « Défense » de l’Union des associations d’auditeurs de l’IHEDN et rédacteur en chef de la revue « Floréal an X ». Auteur chez Edilivre, il est Directeur Média, Mémoire et Patrimoine d’ESPRITSURCOUF. Il est rédacteur de la revue d’actualité d’ESPRITSURCOUF et du Sémaphore d’Espritscors@ire

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6-9 août 1945 Une bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki !
(Hérodote, André Larané)
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Le 6 août 1945, l’explosion d’une bombe atomique au-dessus de la ville d’Hiroshima, au Japon, précipite la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis lors plane sur le monde la crainte qu’un conflit nucléaire ne dégénère en une destruction totale de l’humanité.

Le gouvernement américain a justifié ce précédent en affirmant qu’il aurait évité l’invasion de l’archipel et épargné la vie de plusieurs centaines de milliers de combattants (américains)…

 Un projet ancien

Avant la Seconde Guerre mondiale déjà, les Américains s’inquiètent du risque de voir les nazis mettre au point une bombe d’une puissance meurtrière exceptionnelle grâce au principe de la fission nucléaire.
Désireux de les devancer à tout prix, le président Roosevelt inaugure en 1942 un programme secret de mise au point de la bombe A.

Au moment où les Américains finalisent la bombe, l’Allemagne nazie s’apprête à capituler sans conditions. Seul le Japon représente encore une menace, mais sa puissance militaire, industrielle et scientifique est bien inférieure à celle de l’Allemagne.

Résistance désespérée du Japon

Dirigé par des généraux jusqu’au-boutistes, le Japon s’entête dans une résistance désespérée, que les bombardements conventionnels n’entament pas.

La simple prise de l’île d’Okinawa a coûté 7 600 morts à l’armée américaine. L’état-major américain craint, non sans exagération, de perdre 500 000 soldats pour conquérir Honshu, l’île principale de l’archipel.

C’est ainsi qu’émerge l’idée d’utiliser la bombe atomique contre l’empire du Soleil levant, pour briser sa résistance à moindres frais.

Le président Roosevelt meurt le 12 avril 1945 et son successeur, Harry Truman, reprend à son compte ce projet. Il présente pour les Américains l’avantage d’anéantir le Japon sans l’aide de Staline, qui ne lui a pas encore déclaré la guerre, et de faire étalage devant le dictateur soviétique de toute leur puissance militaire.

Le bombardement

Le 16 juillet 1945, les Américains procèdent dans le désert du Nouveau Mexique à un premier essai nucléaire. L’expérience est pleinement réussie, mais, faute d’expérience, les scientifiques ne mesurent pas précisément les effets de la bombe atomique sur les populations.

Le 26 juillet, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine adressent au Japon un ultimatum qui fait implicitement allusion à une arme terrifiante.

Finalement, au petit matin du 6 août 1945, le bombardier Enola Gay s’envole vers l’archipel nippon, avec, dans la soute, une bombe à l’uranium de quatre tonnes et demi surnommée Little Boy. L’état-major choisit pour cible la ville industrielle d’Hiroshima (300 000 habitants), en raison de conditions météorologiques optimales.

La bombe est larguée à 8h15. 70 000 personnes sont tuées. La majorité meurt dans les incendies consécutifs à la vague de chaleur. Plusieurs dizaines de milliers sont grièvement brûlées et beaucoup d’autres mourront des années plus tard des suites des radiations (on évoque un total de 140 000 morts).

Pourtant, les dirigeants japonais ne cèdent pas devant cette attaque sans précédent. Les Américains décident alors de larguer leur deuxième bombe atomique. À Nagasaki (250 000 habitants), le 9 août, 40 000 personnes sont tuées sur le coup (80 000 morts au total selon certaines estimations).

La reddition

Plus décisif encore, la veille de l’attaque de Nagasaki, l’URSS a déclaré la guerre au Japon et lancé ses troupes sur la Mandchourie. Les généraux japonais comprennent que toute résistance est désormais inutile. Ils redoutent plus que tout une invasion par l’Armée rouge et lui préfèrent à tout prendre une capitulation face aux seuls Américains. C’est ainsi que le 2 septembre, le général américain MacArthur reçoit la capitulation sans conditions du Japon.

https://www.herodote.net/6_9_aout_1945-evenement-19450806.php


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Cette semaine, examinons ces menaces, où l’Occident autant que l’Orient font face aux coups de boutoirs qui pourraient devenir critiques

1 –  Élaboration d’un modèle souverain et résilient : le cas de la Russie face aux sanctions internationales
(Le portail de l’IE, 5 août 2024, SIE 27)
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En réaction à l’invasion de l’Ukraine, les pays occidentaux, privés de toute possibilité de représailles militaires, ont massivement adopté des mesures de rétorsions économiques, sous forme de sanctions contre l’ensemble des secteurs stratégiques russes. Deux ans après le début de la guerre ouverte en Ukraine, la Russie fait pourtant preuve d’une résilience tout à fait inattendue, malgré les prévisions apocalyptiques émises par les pays occidentaux.

Renforcer l’autonomie et la résilience nationale

La stratégie russe pour contrer les effets des sanctions internationales se caractérise par une approche multidimensionnelle visant à renforcer son autonomie et sa résilience nationale. Au cœur de cette stratégie, l’investissement dans la recherche et le développement marque une quête d’indépendance technologique, particulièrement dans le secteur de la défense.

La Russie a ainsi maintenu et accru ses capacités militaires, développant des systèmes d’armes avancés, tels que les missiles hypersoniques et les technologies de guerre électronique, tout en faisant des progrès significatifs dans le domaine de l’intelligence artificielle. Ces efforts ne se limitent pas à l’aspect militaire mais s’étendent à des secteurs civils, avec l’ambition de faire de l’innovation technologique un pilier de souveraineté économique et scientifique.

Diversification des partenariats économiques

La diversification des partenariats économiques constitue un autre pilier de cette stratégie. En se tournant vers l’Asie, l’Afrique, et le Moyen-Orient, la Russie cherche à ouvrir de nouvelles voies pour ses exportations et à sécuriser ses importations essentielles. La coopération renforcée avec la Chine et l’Inde témoigne d’un pivot stratégique, symbolisant une alliance économique et un alignement géopolitique, notamment à travers des projets conjoints dans l’énergie, la technologie, et la défense. Ces relations diversifiées permettent à la Russie de s’affirmer sur la scène internationale et de répondre aux sanctions occidentales.

https://www.portail-ie.fr/univers/droit-et-intelligence-juridique/2024/elaboration-dun-modele-souverain-et-resilient-le-cas-de-la-russie-face-aux-sanctions-internationales/

2 –  L’OTAN finance un projet visant à rediriger le trafic internet vers l’espace en cas de perturbation des infrastructures critiques
(NATO Nouvelles, 6 août 2024)
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Un nouveau projet financé par l’OTAN vise à rendre l’internet moins vulnérable aux perturbations en redirigeant le flux d’informations vers l’espace si des câbles sous-marins étaient attaqués ou accidentellement sectionnés. Ce projet de 2,5 millions de dollars, lancé le 31 juillet 2024, a été financé en partie au titre du programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS).

« Avec ce projet soutenu par le programme pour la science au service de la paix et de la sécurité, l’OTAN rassemble des Alliés, des institutions de premier plan telles que les universités Cornell et John Hopkins, l’Université suédoise de défense et l’Institut fédéral suisse de technologie, ainsi que des entreprises de télécommunications, en vue de répondre au besoin urgent de disposer d’une infrastructure internet mondiale plus résiliente », a déclaré Eyup Turmus, conseiller et gestionnaire de programme SPS à l’OTAN.

L’objectif du programme est de produire un prototype fonctionnel d’ici deux ans, après quoi une démonstration sera organisée à l’Institut de technologie Blekinge, un centre de recherche maritime établi en Suède qui fait partie de l’Accélérateur OTAN d’innovation de défense pour l’Atlantique Nord (DIANA). Le consortium HEIST (Hybrid Space/Submarine Architecture Ensuring Infosec of Telecommunications), qui dirige le projet, vise à développer un réseau hybride combinant les câbles sous-marins et les communications par satellite afin d’assurer un flux continu de données. Cette initiative permettra de combiner des technologies existantes, de résoudre des problèmes d’ordre juridique ou de juridiction, et de favoriser la collaboration internationale entre les pays membres de l’OTAN et les partenaires, notamment les États-Unis, l’Islande, la Suède et la Suisse.

https://www.nato.int/cps/fr/natohq/news_228257.htm?selectedLocale=fr

3 –  Les États-Unis aiguisent leur stratégie pour contrer la Russie et la Chine dans l’Arctique
(Air et Cosmos, 6 août 2024, Dorian de Schaepmeester)
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Les ressources du cercle polaire arctique et ses voies maritimes font l’objet de convoitises dans l’hémisphère nord, dans un contexte de changements dûs au réchauffement climatique. Face aux dissensions diplomatiques entre l’Occident, la Russie et la Chine, les États-Unis peaufinent leur stratégie pour renforcer la présence militaire dans la région et assurer la sécurité des pays de l’OTAN.

Dans le cercle polaire Arctique, les États-Unis se préparent à faire parler la poudre. Le Département de la Défense (DoD, Department of Defense) s’affaire à établir plusieurs axes de stratégies à travers le monde, de l’Europe continentale à l’Indo-Pacifique en passant par les régions les plus septentrionales. Les observateurs prévoient effectivement une montée en puissance du processus de militarisation de l’Arctique, sous l’impulsion des États-Unis, mais aussi de la Russie et de la Chine. La région, riche en ressources énergétiques, est directement menacée par le dérèglement climatique, induisant une fonte des glaces, avec un accès facilité aux gisements fossiles mais aussi l’émergence de nouvelles voies de navigation. Des enjeux qui font de ce secteur immense, représentant 20 % de la masse terrestre, un potentiel théâtre de conflits au cours des prochaines décennies. 

Un secteur stratégique colossal 

En 2008, l’United States Geological Survey (USGS) publiait un rapport ciblant les principaux bassins géologiques dans le cercle Arctique. Le Pôle Nord regroupait alors 13 % de gisements pétroliers non-découverts et 30 % de gisements gaziers inexploités. En 2022, ce sont cinquante minéraux nécessaires à la manufacture de technologies destinées aux énergies renouvelables, à l’industrie de pointe ou au secteur de la Défense, que l’organisme recensait en masse en Arctique. L’USGS pointe notamment le lithium, le manganèse ou le tellure, utilisés dans la fabrication de batteries ou de panneaux solaires, dont la demande pourrait sextupler d’ici 2040.

https://air-cosmos.com/article/les-etats-unis-aiguisent-leur-strategie-pour-contrer-la-russie-et-la-chine-dans-l-arctique-69204

4 – Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, nouveau dirigeant du mouvement palestinien
(RFI, 7 août 2024, avec AFP)
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L’Iran, le Hamas et le Hezbollah libanais ont accusé Israël d’avoir assassiné Ismaïl Haniyeh, le chef politique du mouvement islamiste palestinien, le 31 juillet à Téhéran, et promis de le venger. Mardi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a promis une riposte contre Israël, « quelles qu’en soient les conséquences », après cet assassinat et celui du chef militaire du mouvement islamiste libanais, Fouad Chokr, tué le 30 juillet dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Le Hezbollah et l’Iran sont « obligés de riposter », a déclaré Hassan Nasrallah dans un discours retransmis en direct. Le Hezbollah ripostera « seul ou dans le cadre d’une réponse unifiée » de l’Iran et de ses alliés dans la région, a-t-il affirmé. Un peu plus tôt, le survol à basse altitude de Beyrouth par des avions militaires israéliens, qui ont franchi le mur du son, a semé la panique dans la capitale libanaise.

C’est dans ce climat tendu que le Hamas a désigné ce mardi à la tête du mouvement Yahya Sinouar. Un responsable du Hamas a affirmé que sa désignation envoyait un « message fort » à Israël, dix mois après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent menée par le mouvement palestinien sur le sol israélien

https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240806-le-chef-du-hamas-%C3%A0-gaza-yahya-sinouar-nouveau-dirigeant-du-mouvement-palestinien


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Des investissements stratégiques à repenser, des décrochages à combler : toute une économie perturbée.

1 – Chine : la déception du troisième plénum peut-elle fragiliser Xi Jinping ?
(Asialyst, 3 août 2024, Alex Payette)
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Un coup pour rien ? Le troisième plénum du XXème Congrès du Parti communiste, du 15 au 18 juillet dernier, n’a pas su répondre aux attentes et aux interrogations sur le développement économique de la Chine. D’habitude, les troisièmes plénums fournissent l’occasion au Parti d’annoncer les lignes directrices qui devront « guider » le développement de l’économie pour au moins les cinq ans à venir. Or cette année, le Parti n’a pas été en mesure d’expliquer comment il comptait s’y prendre pour aller de l’avant. Avec le communiqué final et la version publique officielle de la « Décision du Comité central pourtant sur l’approfondissement global de la [politique de] réforme et la promotion de la modernisation à la chinoise »*, la direction du Parti a réussi à placer les mots « réforme », « ouverture », « modernisation » et « innovation » – au léger détriment des mots d’ordre habituels centrés sur la sécurité et le « risque » – sans toutefois parler de mesures concrètes.

Le communiqué et la « Décision » ont malgré tout démontré que certains sont au courant des problèmes et savent dans quelle direction générale le Parti devrait aller. Mais au final ne reste qu’un ensemble de vœux pieux mâtiné d’un tiraillement entre plus de centralisation et une ouverture à la décentralisation fiscale. Et encore, le mot « décentralisation » n’est peut-être pas approprié. Ce qui est dommage, du moins pour ceux qui espéraient un changement de cap ou une stratégie de relance minimale. Le communiqué et la « Décision » soulèvent des points importants à améliorer pour la coopération, le développement et l’innovation. Cependant, et il en va de même pour les brefs passages en référence au secteur privé et le rôle qu’il doit jouer, le message n’est pas passé et n’a pas réussi à convaincre.

Cela dit, à plusieurs endroits du texte, la notion de réforme (au sens denguiste du terme) est conforme à ce dont certaines sections du Partis discutent. La « Décision » fait référence à Mao, Deng, aux « Trois représentativités » de Jiang Zemin et au « Développement scientifique » de Hu Jintao. Peu d’allusion à Xi Jinping lui-même. On est donc en droit de se demander si la vacuité des documents et le tiraillement palpable entre certaines sections ne sont pas le résultat de tensions de plus en plus importantes au sommet du Parti entre ceux qui soutiennent la ligne de Xi – qui pousse à la centralisation et à l’expansion de l’appareil de sécurité au détriment de l’économie – et ceux qui soutiennent la ligne de la politique de réforme à la Deng.

https://asialyst.com/fr/2024/08/03/chine-deception-troisieme-plenum-parti-fragiliser-xi-jinping/

2 – Airbus a livré beaucoup plus d’avions en juillet
(Air et cosmos, 7 août 2024, Aurélien Delacroix)
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Depuis le début de l’année, Airbus a livré 400 avions à 70 clients.

En juillet, Airbus a livré 77 avions neufs, surpassant ainsi les 67 appareils livrés en juin et les 53 en mai. Cette progression souligne une reprise après une période de ralentissement causée par des difficultés dans la chaîne d’approvisionnement. Au total, depuis le début de l’année, Airbus a livré 400 avions à 70 clients, dont la majorité sont des monocouloirs (354 appareils).

Montée en puissance des livraisons chez Airbus

Cependant, malgré cette augmentation des livraisons, Airbus a révisé ses prévisions annuelles à la baisse, s’attendant désormais à livrer 770 avions en 2024 contre une prévision initiale de 800 appareils. Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, a expliqué cette révision par des problèmes spécifiques et persistants au niveau de la chaîne d’approvisionnement, notamment concernant les moteurs, les aérostructures et les équipements de cabine. « La demande reste très forte, mais le chemin pour y parvenir est complexe et nous sommes ralentis par plusieurs éléments », a-t-il déclaré.

https://www.economiematin.fr/airbus-a-livre-beaucoup-plus-davions-en-juillet

3 – Les Bourses encore instables après la panique de la veille 
(Euractiv, 6 août 2024, avec AFP)  

K
Les Bourses mondiales tentent de se stabiliser mardi 6 août après deux séances d’affolement qui ont vu les indices boursiers chuter, inquiètes d’une possible récession aux États-Unis.

Les marchés se tempèrent après l’anxiété générée par la publication le 2 août d’un rapport sur l’emploi aux États-Unis, qui a montré une augmentation du chômage plus importante que prévu par les analystes et a ressuscité les craintes de récession du pays.

Après les hausses de taux d’intérêt directeurs effectuées par la banque centrale américaine pour lutter contre l’inflation, un ralentissement de l’économie américaine était à prévoir. Mais il n’a été que léger — le PIB américain continuant de croître —, ce qui a fait espérer aux investisseurs un scénario « boucle d’or » avec une inflation qui revient sous contrôle et une économie qui reste solide.

« Confrontés à la réalité de chiffres plus faibles », les marchés mondiaux « ont pris peur », observe Gregor M.A. Hirt, directeur de la gestion multi-actifs d’Allianz Global Investors.

« Cette situation survient dans un contexte de ralentissement général du secteur technologique, un phénomène que le resserrement des taux de la Banque du Japon n’a rien fait pour atténuer », rappelle-t-il.

Ce mardi, les marchés connaissent une accalmie et les investisseurs jaugent l’état des indicateurs macroéconomiques avant de prendre de nouvelles décisions.

Wall Street a ouvert sur un rebond : vers 13 h 55 GMT (15 h 55 à Paris), le Nasdaq gagnait 0,66 %, le S&P 500 0,96 %, et le Dow Jones 0,82 %.

Les Bourses européennes ont aussi tenté un rebond à l’ouverture mais il s’est essoufflé et vers 13 h 50 GMT, Paris perdait 0,50 %, Milan 0,73 %. Francfort (+0,01 %) et Londres (+0,05 %) étaient stables.

À Tokyo, l’indice boursier principal, le Nikkei, s’est envolé mardi de 10,23 % au lendemain d’une chute de 12,4 %, sa pire dégringolade en nombre de points de son histoire.

https://www.euractiv.fr/section/economie/news/les-bourses-encore-instables-apres-la-panique-de-la-veille/


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Trois articles avec le premier rapport sur la cybercriminalité, sur nos champions militaires et sur un exercice international majeur.

1 –  Premier Rapport Annuel sur la Cybercriminalité (RACY)
(Gendinfo, 31 juillet 2024, la rédaction)

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Le commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI) publie son premier Rapport Annuel sur la Cybercriminalité (RACY).

La persistance des cybermenaces, ajoutée à une professionnalisation significative des cyberdélinquants en matière d’appropriation des outils techniques, ou encore à une industrialisation des processus cybercriminels,  représente une tendance de fond, avec une augmentation constante du nombre d’infractions liées au numérique enregistrées en France. Le champ de la criminalité numérique n’a d’ailleurs cessé de croître, marqué notamment par l’avènement des usages grand public de l’Intelligence Artificielle (IA).

C’est donc dans un « contexte cyber » en constante évolution, au sein duquel plusieurs opérations judiciaires significatives menées par les services de police et de gendarmerie ont été conduites, que le commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI) publie son premier Rapport Annuel sur la Cybercriminalité (RACY).

https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/actualites/2024/premier-rapport-annuel-sur-la-cybercriminalite-racy

2 – Les militaires français dans une forme olympique
(Lignes de défense, 7 août 2024, Philippe Chapleau)
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Les 78 soldats des trois armées et de la gendarmerie qui ont décroché leur billet pour les JO ont de quoi sourire. En remportant un tiers des médailles de la délégation française dont quatre médailles historiques pour la France en triathlon, tir à l’arc, BMX et surf, ils battent le record du nombre de médailles obtenues par des militaires aux Jeux olympiques (JO) de Tokyo.

Voici le récapitulatif des médaillés olympiques au 6 août :

Médailles d’or

  • L’aviateur Nicolas GESTIN, sportif de haut niveau au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace en canoë slalom ;
  • Le maréchal des logis Manon APITHY-BRUNET, sportive de haut niveau au sein de la Gendarmerie nationale au sabre ;
  • L’adjudant Clarisse AGBEGNENOU, sportive de haut niveau au sein de Gendarmerie nationale ;
  • Le second maître Shirine BOUKLI et le matelot Joan-Benjamin GABA, tous deux sportifs au sein de la Marine nationale et le soldat Luka MKHEIDZE, sportif de haut niveau au sein de l’armée de Terre en judo mixte par équipe.

Médailles d’Argent

  • Le soldat Luka MKHEIDZE, en judo moins de 60 kg ;
  • Le sergent Thomas CHIRAULT, sportif de haut niveau au sein de l’armée de Terre en tir à l’arc par équipe ;
  • Le matelot Joan-Benjamin GABA en judo moins de 73 kg ;
  • Le sergent Sylvain ANDRE, sportif de haut niveau de l’armée de Terre, en BMX race.

Médailles de Bronze

  • Le second-maître Shirine BOUKLI en judo moins de 48 kg ;
  • L’adjudant Clarisse AGBEGNENOU en judo moins de 63 kg ;
  • Le sergent Léo BERGÈRE, sportif de haut niveau de l’armée de Terre en triathlon ;
  • Le sergent Anthony JEANJEAN, sportif de haut niveau dans l’armée de Terre en BMX freestyle ;
  • Le maître Charline PICON, sportive de haut niveau au sein de la Marine nationale en voile ;
  • Le sergent Romain MAHIEU, sportif de haut niveau au sein de l’armée de Terre en BMX race ;
  • Le maréchal des logis Lisa BARBELIN, sportive de haut niveau au sein de la Gendarmerie nationale en tir à l’arc ;
  • Le sergent Enzo LEFORT, sportif de haut niveau au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace et le maréchal des logis chef Maxime PAUTY, sportif de haut niveau au sein de la Gendarmerie nationale en escrime fleuret par équipe ;
  • Le sergent Yohann N’DOYE BROUARD, sportif de haut niveau au sein de l’armée de Terre en natation au relais 4x100m ;
  • Le matelot Johanne DEFAY, sportive de haut niveau au sein de la Marine nationale en surf.

https://lignesdedefense.ouest-france.fr/les-militaires-francais-dans-une-forme-olympique/

3 –  RIMPAC 2024 – Fin de participation de la FREMM Bretagne
(Défense, 5 août 2024, Marine nationale)
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Intégrée pendant trois semaines au plus grand exercice naval du monde, la FREMM Bretagne a achevé le 23 juillet sa participation à l’exercice RIMPAC 2024. L’édition 2024 ne dénombre pas moins de 29 nations participantes et 25 000 militaires engagés atour de Hawaï. La France, nation souveraine du Pacifique, y a engagé pour la première fois une frégate de premier rang, aux côtés des 37 unités rassemblées dans le cadre historique de la base navale de Pearl Harbor.

Lors de la phase à quai, les nombreux briefings ont permis de fixer le cadre de l’exercice et d’assurer l’interopérabilité entre les unités, par les nombreux échanges entre les marines participantes.

La Bretagne a débuté la phase mer du Forward Integrated Training (FIT) au sein d’une Task Force de 17 croiseurs, destroyers, frégates et patrouilleurs. Cette phase d’exercices sérialisés a permis aux différents Task Group de monter en puissance en réalisant leurs gammes dans les différents domaines de lutte et la navigation de groupe. D’une complexité croissante, les exercices ont permis aux unités de progresser en interopérabilité tactique. RIMPAC constitue une occasion exceptionnelle d’entrainement au combat naval au sein d’une large coalition. Les capacités de la FREMM dans cet environnement ont été démontrées au cours des plus de vingt-trois heures d’exercice de lutte sous la mer, sept exercices de lutte anti aérienne et deux journées d’exercice de synthèse (War at Sea Exercice ou WASEX).

https://www.defense.gouv.fr/marine/actualites/rimpac-2024-fin-participation-fremm-bretagne


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ESPRIT SURCOUF vous offre un tour d’horizon des titres de fond propres à susciter la réflexion de défense et de sécurité

Dassault Aviation prend l’initiative pour vendre 114 Rafale construits en Inde
(Meta défense, 3 août 2024, Fabrice Wolf)

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En 2012, Dassault aviation remportait la compétition indienne MRCA pour 118 chasseurs Rafale à destination des forces aériennes indiennes, dont une centaine d’exemplaires devait être assemblée en Inde. Toutefois, les négociations avec HAL tournèrent court, les capacités industrielles de l’avionneur indien ne permettant pas de garantir le niveau de qualité exigé par les armées indiennes, selon le groupe français.

En 2015, après l’abandon du programme MRCA, New Delhi commanda donc 36 chasseurs Rafale à Dassault, assemblés en France, mais accompagnés d’un large volet d’engagements de la part des industriels français, pour investir 50 % du montant du contrat de 8 Md€, en capacités industrielles déployées en Inde.

C’est dans ce contexte que la presse indienne vient de révéler que Dassault avait entamé une démarche pour construire un très important site de maintenance opérationnelle dans le pays, destiné à assurer la Maintenance en Condition Opérationnelle (MCO) des Mirage 2000 et Rafale en service au sein des forces aériennes indiennes, et bientôt, de l’Indian Navy.

https://meta-defense.fr/2024/08/03/dassault-aviation-site-mco-rafale-inde/

Pour le général commandant la force et les opérations terrestres, la bureaucratie freine la mobilité militaire en Europe
(OPEX 360, 6 août 2024, Laurent Lagneau)
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L’Otan peut toujours élaborer des plans de défense pouvant mobiliser jusqu’à 50 brigades et/ou inciter à porter les dépenses militaires à 2 ou 3 % du PIB [voire plus]… Cela ne servira à rien s’il n’est pas possible de faire circuler des troupes à travers l’Europe pour venir rapidement au secours d’un État membre qui aurait fait jouer la clause de défense collective prévue à l’article 5 du Traité de l’Atlantique-Nord.

Ce problème de mobilité militaire a été identifié dès 2017 par l’Otan, dans un rapport « confidentiel » évoqué par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Le document avait ainsi pointé des infrastructures inadaptées ainsi qu’une bureaucratie pouvant parfois donner lieu à des situations burlesques, comme, par exemple une colonne de blindés bloquée à une frontière pendant des heures à cause de formalités douanières à accomplir…

https://www.opex360.com/2024/08/06/pour-le-general-commandant-la-force-et-les-operations-terrestres-la-bureaucratie-freine-la-mobilite-militaire-en-europe/


 

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