GÉOPOLITIQUE
DÉFENSE
ÉCONOMIE
de Jacques Raimond
GEOPOLITIQUE
- Nucléaire iranien : au bord de la crise de nerfs
- Les entreprises pilotes en matière de sécurité globale : mythe ou réalité
- « Export russe de systèmes anti-aériens S-400 : intentions stratégiques, atouts industriels et politiques, limites »
DEFENSE
- OPEX : de nouvelles antennes médicales bientôt utilisées par le service de santé des armées
- Discours de Florence Parly, ministre des armées, livraison des premiers Griffon à l’armée de terre
- Recherche Bastion Walls et sacs à sable contre les tirs et les éclats
ECONOMIE
- Pourquoi une énergie décarbonée est techniquement inconcevable et économiquement insoutenable même à l’horizon 2050
- A Manama, le volet économique du plan de paix américain controversé sur fond de renforcement de l’axe Anti-Iran dans la région
- La Roumanie choisit Naval Group pour son programme de corvettes
TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPECIALISES
TEXTES PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
GEOPOLITIQUE
ESPRIT SURCOUF, vous engage cette semaine, à découvrir trois sujets stratégiques qui forment un arc de crise majeur. D’une part, L’Iran ne souhaite pas céder en matière nucléaire, aux injonctions américaines ; d’autre part, on constate que les entreprises deviennent de plus en plus des interlocuteurs puissants dans le domaine global de la sécurité et de la défense ; enfin, l’apparition de systèmes très « pointus », sur le marché de l’armement, pose à nouveau la délicate question de savoir ce que les acheteurs risquent d’en faire !
1 – NUCLEAIRE IRANIEN : AU BORD DE LA CRISE DE NERFS ( ORIENT XXI, FRANCOIS NICOULAUD)
La décision de Donald Trump de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien et d’imposer des sanctions drastiques à Téhéran ont vidé le texte de sa substance. La riposte de la République islamique a été, jusqu’à présent, très mesurée, mais pourra-t-on éviter l’escalade ? Et l’Europe aura-t-elle la volonté d’agir pour faire diminuer les tensions ? L’obsession anti-iranienne de la Maison Blanche aura au moins produit une perle. Elle se trouve dans un communiqué émis le 1er juillet, après le franchissement par l’Iran du seuil de 300 kilogrammes d’uranium légèrement enrichi fixé par l’accord signé en 2015 à Vienne avec l’Allemagne, la France, la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie. On y lit : « Il ne fait guère de doute qu’avant même l’existence de l’accord, l’Iran en violait les termes. » Sans commentaire… Trois semaines avant, alors que Téhéran avait déjà fait connaître son intention de s’affranchir notamment de ce seuil s’il n’obtenait pas un juste retour sur son adhésion à l’accord, l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) demandait publiquement à l’Iran de « revenir sans délai à ses engagements ». Étonnante injonction venant d’un pays qui s’est lui-même affranchi de ses obligations en sortant de l’accord. Si l’on ajoute toutes les déclarations à l’emporte-pièce — d’ailleurs souvent contradictoires — des responsables américains, il faut remonter à l’époque de la dernière guerre d’Irak (2003) pour percevoir dans l’administration américaine une telle surchauffe mentale. Comment en est-on arrivé là ?
ASPHYXIER L’ÉCONOMIE
Pour s’en tenir aux causes immédiates, tout a commencé avec la décision américaine, fin avril, de mettre un terme aux permissions encore accordées à quelques pays d’acheter du pétrole iranien. Désormais, l’Iran ne devait plus pouvoir exporter une goutte de pétrole. C’était condamner à l’asphyxie l’économie iranienne. Une semaine auparavant était tombée l’inscription, hautement humiliante, de l’organisation des Gardiens de la Révolution sur la liste américaine des organisations terroristes étrangères. Un mois plus tard viendra la décision, elle aussi infamante, de placer sous sanctions le Guide de la Révolution et tous les responsables lui devant directement leur nomination. Début mai, les Américains entravent pour la première fois le bon fonctionnement de l’Accord de Vienne en interdisant à l’Iran d’exporter, comme il y était expressément autorisé, l’uranium légèrement enrichi et l’eau lourde produits en excédent des plafonds fixés par l’accord. Puis le 8 mai, jour anniversaire de la sortie américaine de l’accord, ce sont les exportations iraniennes de fer, d’acier, d’aluminium et de cuivre qui se trouvent empêchées. Début juin, les principales compagnies pétrochimiques iraniennes sont placées sous sanctions. Entre mai et juin, c’est donc une vague sans précédent de nouvelles sanctions qui s’abat sur l’Iran, avec le but avoué de contraindre l’Iran à négocier sur tous les sujets qui fâchent l’Amérique : le nucléaire, mais aussi son programme balistique et son influence dans sa région. Et pour beaucoup de « faucons », il s’agit, en poussant l’Iran à la faute, de déclencher un enchaînement propre à précipiter, par la guerre ou par un soulèvement intérieur, la chute du régime.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://orientxxi.info/magazine/nucleaire-iranien-au-bord-de-la-crise-de-nerfs,3197
2 – LES ENTREPRISES PILOTES EN MATIERE DE SECURITE GLOBALE : MYTHE OU REALITE (INDO GUERRE, HAMZA BENKAID – ARTHUR GUIOL – NATHALIE KIENGA – ALEXANDRE MORLIERE)
Le concept de sécurité globale appliqué à un État trouve son plus bel exemple dans l’organisation de la sécurité nationale aux États-Unis. Piloté par l’exécutif américain, le « Homeland Security » est un enjeu politique et stratégique majeur pour assurer la domination mondiale du pays, notamment sur le plan économique. Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à apporter une importance capitale à l’organisation de la sécurité nationale. La Chine fait preuve également d’une redoutable efficacité depuis qu’elle a décidé de devenir la première puissance mondiale. La mondialisation et la numérisation de l’économie ont également poussé les entreprises à organiser leur sécurité. Si les entreprises de taille moyenne resteront vulnérables du fait du manque de moyens humains et financiers pour apporter une réponse globale à leurs enjeux de sécurité, ce n’est pas le cas des grands groupes qui s’organisent. De la sécurité-sûreté « classiques », les entreprises ont intégré la cybersécurité ainsi que l’intelligence économique dans leur organisation pour protéger les personnes et les biens matériels et immatériels. Mais l’organisation de tous ces métiers dans l’entreprise et la bonne circulation de l’information sont des difficultés très présentes. L’évolution très rapide des risques cyber et la difficulté de prise en compte de l’ensemble du domaine de l’intelligence économique sont des défis que les entreprises peinent à surmonter pour pouvoir prétendre être pilote en matière de sécurité globale. De plus, les entreprises ne peuvent pas assurer seules leur sécurité économique. En effet, face au patriotisme économique agressif des pays comme les États-Unis ou la Chine, les entreprises subissent les enjeux de puissance et sont les victimes directes des guerres économiques entre États. Les lois extraterritoriales, le protectionnisme ou encore les fonds d’investissements sont autant d’armes de guerre économique face auxquelles les entreprises peuvent difficilement se prémunir sans le soutien d’un État fort.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://infoguerre.fr/2019/07/entrerpises-pilotes-matiere-de-securite-globale-mythe-realite/
3 – « EXPORT RUSSE DES SYSTEMES ANTI-AERIENS S-400 : INTENTIONS STRATEGIQUES, ATOUTS INDUSTRIELS ET POLITIQUES, LIMITES » ( FONDATION POUR LA RECHERCHE STRATEGIQUE, ISABELLE FACON)
L’industrie de défense russe bénéficie de longue date de positions fortes sur le marché d’exportation de systèmes antiaériens. Cette problématique s’est dernièrement réaffirmée sur le devant de la scène internationale du fait de la signature de différents contrats d’exportation du S-400 politiquement notables (Chine, Turquie, Inde) et de l’intérêt pour ce système qu’auraient exprimé plusieurs pays, dont certains ne sont pas des clients traditionnels de l’industrie russe (pays du Golfe notamment). A l’heure où, d’après les Russes, la Turquie commencera à recevoir, comme prévu, ses S-400 en juillet prochain, il convient de faire un point aussi précis que possible sur un sujet qui, comme beaucoup d’autres concernant la défense et l’industrie d’armement russes, fait l’objet de nombreuses conjectures, de jeux de communication voire de désinformation de diverses origines, et, en définitive, d’un « brouillard » sans doute en partie organisé.
Des contrats politiquement marquants
Ces dernières années ont en effet vu la signature de contrats particulièrement marquants d’un point de vue politique. La Chine est devenue le premier acquéreur étranger du S-400 avec la signature du contrat pertinent en 2015 ; il est actuellement en cours d’exécution. Le contrat avec l’Inde a, quant à lui, été signé en octobre 2018. Ces deux transactions soulignent l’importance du « vecteur asiatique » dans l’actuelle politique étrangère de la Russie – et de la nécessité, dans l’esprit du Kremlin, de poursuivre cet axe de manière équilibrée. Entre ces deux contrats, la Turquie a elle aussi opté pour l’achat du S-400, en 2017. Malgré la polémique et les tensions avec ses alliés de l’OTAN que cette décision suscite, Ankara semble déterminée à aller au bout de son projet, et des personnels militaires turcs seraient déjà en formation en Russie. L’on notera également qu’une bonne dizaine de pays ont exprimé leur intérêt pour le S-400, pays dont certains ne sont traditionnellement pas des clients de l’industrie d’armement russe (monarchies du Golfe). La liste des clients potentiels fait d’ailleurs la part belle au Moyen-Orient, ce qui permet au moins à Moscou d’étayer l’idée de son retour dans la région comme acteur central (ce même si les perspectives semblent assez hypothétiques pour beaucoup d’entre eux – Arabie saoudite, Qatar [1] , Bahreïn, Emirats arabes unis, mais aussi Irak, Syrie, Egypte, Algérie, Maroc, Iran…) [2].
Vases communicants : succès à l’export et visibilité des systèmes anti-aériens au cœur de la Défense russe
L’attention de la communauté internationale sur ces transactions a évidemment été attisée par le fait que la Russie, ces dernières années, a installé des S-300 et des S-400 en plusieurs zones stratégiques pour l’institution militaire russe (Kaliningrad, Crimée, Grand Nord, Extrême-Orient…). Les S-400 ont également été déployés en Syrie, même s’ils n’ont pas été activés. Ces systèmes sont des composantes essentielles des bulles A2/AD qui préoccupent vivement les stratèges occidentaux, inquiets du durcissement opératif des environnements dans lesquels les forces occidentales sont amenées à travailler. L’énergie déployée ces dernières années pour assurer la dotation des forces armées russes en systèmes S-400 est logique compte tenu des orientations prioritaires de la politique de défense russe. Celle-ci, depuis de longues années, est marquée par la prise en compte d’une vulnérabilité clef pour le pays, selon ses responsables militaires, à savoir le risque de frappes aériennes et de missiles de croisière contre des infrastructures vitales – installations militaires, centres administratifs, sites économiques stratégiques ou nœuds de communication. Le fait que les objectifs de dotation des forces en S-400 tels qu’ils avaient été fixés pour 2020 soient en passe d’être atteints [3]renforce au passage l’image de fiabilité des industriels qui servent la commande – même si cela ne préjuge pas de l’efficacité opérationnelle réelle du S-400.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.frstrategie.org/publications/defense-et-industries/export-russe-des-systemes-anti-aeriens-s-400-intentions-strategiques-atouts-industriels-et-politiques-limites-13-4
DEFENSE
Esprit Surcouf donne un éclairage d’actualité en ce qui concerne principalement les diverses protections dont doivent désormais disposer nos soldats, que ce soit sur le terrain, ou en opérations. C’est ainsi que de nouvelles antennes médicales voient le jour, que les nouveaux « Griffon » sont livrés à l’armée de terre, et que des systèmes anti-éclats seront prochainement en service dans les forces.
1 – OPEX : DE NOUVELLES ANTENNES MEDICALES SERONT BIENTÖT UTILISEES PAR LE SERVICE DE SANTE DES ARMEES ( OPEX 360, Laurent Lagneau)
Le retour d’expérience [RETEX] de l’opération Serval [2013/2014] a mis en évidence que les antennes chirurgicales aérotransportables [ACA] du Service de santé des armées [SSA] avaient été mises en difficulté à suivre les mouvements des troupes sur le terrain. En outre, il est apparu qu’elles n’étaient pas adaptées pour traiter un afflux « massifs ou saturants » de blessés. D’où la décision, prise en 2016, de développer « l’antenne de réanimation et de chirurgie de sauvetage » [ARCS] afin de remplacer les actuelles antennes chirurgicales aérotransportables dès 2020. D’une masse de 5 tonnes et d’un volume de 30 mètres-cube [elle tient dans deux conteneurs, ndlr] et transportable par camion ou avion de transport tactique, l’ARCS a été pensée de manière à pouvoir être déployée très rapidement, c’est à dire en moins de deux heures. Cette nouvelle antenne chirurgicale dispose de quatre blocs spécialisés : triage, réanimation, chirurgie et soins/évacuation. Le matériel médical a également été mis à niveau. En outre, la qualification et l’effectif du personnel médical seront renforcés, avec davatange d’infirmiers spécialisés, de spécialistes et de chirurgiens. Avec l’ARCS, le Service de santé de Armées sera en mesure de traiter dix blessés graves par jour et d’assurer la réanimation de 8 à 10 blessés, intubés et ventilés, pendant 48 heures avant leur évacuation vers une structure médicale plus étoffée ou vers le territoire national. Selon une réponse donnée par le ministère des Armées au député François Cornut-Gentille, qui s’interrogeait sur la disponibilité du matériel utilisé par le SSA, 11 « antennes de réanimation et de chirurgie de sauvetage » entreront en dotation en 2020.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.opex360.com/2019/07/06/opex-de-nouvelles-antennes-medicales-seront-bientot-utilisees-par-le-service-de-sante-des-armees/
2 – DISCOURS DE FLORENCE PARLY, MINISTRE DES ARMEES, REMISE DES PREMIERS GRIFFON A L’ARMEE DE TERRE ( DICOD)
Monsieur le Préfet,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le Délégué général pour l’armement,
Monsieur le chef d’état-major de l’armée de terre,
Mesdames et Messieurs les officiers généraux,
Monsieur le président, cher Stéphane Mayer,
Mesdames et messieurs, chers amis du site Nexter à Satory, de Thales
et d’Arquus, mais aussi de la section technique de l’armée de Terre,
Préparer le futur se conjugue au présent. C’est ici et maintenant. C’est avec vous et avec nos forces. Aujourd’hui, c’est une page de notre avenir qui s’écrit, c’est le nouveau visage de l’armée de terre que nous dévoilons. Aujourd’hui, vous donnez corps au renouveau de nos Armées. Unis par la même passion, par la même volonté, vous travaillez chez Nexter, Thales, Arquus, au sein de leurs entreprises soustraitantes, ou encore à la DGA ou à la STAT : pour vous, bâtir les armées de demain n’a rien d’une formule, c’est votre quotidien. Préparer les révolutions opérationnelles, c’est votre métier. Cette révolution dans l’armée de terre a un nom ; un nom que vous connaissez bien : celui de Scorpion. Scorpion, c’est une transformation sans précédent, un programme exceptionnel par son ambition, sa cohérence et son ampleur. Pour le dire simplement, Scorpion est à l’armée de terre ce qu’un nouveau porte-avions est à la Marine. J’étais venue encourager les débuts prometteurs des équipementsprévus par Scorpion l’année passée à Roanne et je suis aujourd’hui fière de célébrer avec vous les premiers résultats tangibles. C’est un honneur d’être présente pour la livraison des 6 premiers Griffons aux Armées. Comme le disait très justement Stéphane Mayer, aujourd’hui est un jour heureux et important. Aujourd’hui, nous entrons pleinement dans l’ère Scorpion, une ère de rapidité, une ère de performance, d’agilité et de protection renforcée. Des équipages mieux protégés, des capacités de détection de nos adversaires plus précises, plus rapides et de riposte immédiate, voilà ce que vos efforts quotidiens offrent à nos soldats.
Retrouvez l’intégralité du discours avec ce lien :
https://www.defense.gouv.fr/salle-de-presse/discours/discours-de-florence-parly/discours-de-florence-parly-ministre-des-armees_remise-des-premiers-griffon-a-l-armee-de-terre
Le site DICOD est répertorié dans la rubrique INSTITUTIONS GOUVERNEMENTALES de la "Communauté Défense et Sécurité" d'ESPRITSURCOUF Cliquez ici
3 – RECHERCHE BASTION WALLS ET SACS A SABLE CONTRE LES TIRS ET LES ECLATS ( LIGNES DE DEFENSE PHILIPPE CHAPLEAU)
Le ministère des armées a émis un avis portant sur la « fourniture de moyens de protection contre les tirs et éclats au profit du ministère des Armées ». La durée de l’accord-cadre est de 84 mois et sa valeur maximale de 48 millions d’euros.
Les moyens requis sont divisés en trois lots :
LOT 1: Eléments de protection à ossature métallique type » bastion wall « . Ces éléments de protection à ossature métallique de type » bastion wall » peuvent être utilisés sur les différents théâtres d’opérations extérieures et en France métropolitaine. Ces éléments doivent permettre de réaliser des fortifications efficaces contre les attaques par tirs directs d’armes lourdes ou légères et les tentatives d’intrusion.
Valeur estimée hors TVA: entre 2 000 000 euros et 25 000 000 euros.
LOT 2: Eléments de protection sans ossature métallique. Il s’agit d’éléments de protection cellulaire entièrement textile pouvant être utilisés sur les différents théâtres d’opérations extérieures et en France métropolitaine. Ces éléments doivent permettre de réaliser des fortifications efficaces contre les attaques par tirs directs d’armes lourdes ou légères et les tentatives d’intrusion.
Valeur estimée hors TVA: entre 0 euros et 15 000 000 euros.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/06/28/fourniture-de-moyens-de-protection-contre-les-tirs-et-eclats-20340.html
ECONOMIE
C’est avec les questions hautement stratégiques, sur le plan économique et financier, que l’on ouvre la réflexion cette semaine sur les énergies décarbonées, mais également avec les conséquences économiques possibles du plan de paix américain au Proche-Orient, et avec le succès remporté par Naval Group dans la vente de corvettes pour la Roumanie.
1 – POURQUOI UNE ENERGIE DECARBONEE EST TECHNIQUEMENT INCONCEVABLE ET ECONOMIQUEMENT INSOUTENABLE,MEME A L’ HORIZON 2050 (ATLANTICO, AVEC VINCENT BERNARD)
Dans une récent rapport publié dans le Manhattan Institute, l’ingénieur-économiste Mark P. Mills contredit l’idée centrale du Green New Deal et montre pourquoi il est impossible que le monde réussisse une transition à court terme vers une « nouvelle économie décarbonée ». Nous avons interrogé Vincent Bénard pour savoir quels enseignements peuvent être tirés de ce rapport.
Atlantico : Pour quelles raisons une énergie très fortement ou intégralement décarbonée est-elle inconcevable techniquement et insoutenable économiquement, même à un horizon 2050 comme l’affirment certains politiciens ?
Vincent Bénard : Dans son rapport, Mark Mills évalue la faisabilité d’une transition énergétique décarbonée de grande ampleur suivant plusieurs angles: technique, industriel, économique, et environnemental. Sans citer l’intégralité de ses arguments, en voici l’essentiel. Tout d’abord, aujourd’hui, le photovoltaïque et l’éolien fournissent 2% de la consommation finale d’énergie, et les énergies fossiles 84%. Pour passer de presque rien à 2%, les investissements mondiaux dans l’éolien/solaire ont totalisé près de 2000 milliards de dollars depuis deux décennies. La somme nécessaire pour remplacer 84% d’énergies fossiles par des renouvelables n’est même pas calculable, d’autant plus que la demande énergétique va continuer de croître vigoureusement. Imaginez que si la moitié la plus pauvre de la planète parvenait à un niveau de vie simplement égal au tiers de celui des européens, il faudrait ajouter au plan mondial deux fois la capacité de génération actuelle des USA. Et non seulement ces pays aspirent à notre niveau de vie, mais leur population augmente. “Décarboner l’économie” ne signifie pas seulement remplacer les capacités actuelles, mais aussi les multiplier pour répondre à la demande future. Mills estime donc, indépendamment des problèmes techniques posés, que pour remplacer les énergies fossiles d’ici 2 à 3 décennies par des renouvelables (quasi exclusivement du solaire et de l’éolien, dans l’esprit des promoteurs du Green New Deal), la capacité totale de production des EnR devrait être multipliée par… 90. A titre de comparaison, l’industrie pétrolière américaine a mis 50 ans, entre 1920 et 1970, pour multiplier sa production par “seulement” 10. Imaginer qu’en deux fois moins longtemps, l’industrie des renouvelables peut réaliser des progrès 9 fois plus importants que ceux déjà conséquents réalisés par l’industrie du pétrole au siècle dernier, est une plaisanterie. D’autant plus que techniquement, et contrairement à l’image que ces industries ont dans l’opinion, ni le solaire ni l’éolien ne sont des technologies jeunes, et que la marge de progression de ces technologies est fortement limitée par les lois de la physique. En matière éolienne, la loi de Betz démontre qu’une éolienne ne peut pas capter plus de 60% de l’énergie du vent: les meilleures éoliennes actuelles réussissent déjà à en convertir 45%: la marge de progression est faible. Et le même constat vaut pour le solaire. Le public et les politiciens croient que ces technologies pourraient progresser selon les mêmes courbes que l’électronique. Mais il n’y a pas de “loi de Moore” pour les objets physiques, sinon, les moteurs de nos voitures ne seraient pas plus gros qu’un insecte. En outre, le solaire et l’éolien n’étant pas pilotables, leur déploiement à grande échelle ne peut se faire sans moyens de stocker l’énergie produite lors des creux de consommation. Aujourd’hui, la plupart des grandes installations solaires ou éoliennes utilisent des “backups” consomment des énergies fossiles ! C’est pour cela que le « contenu carbone » de l’eléctricité danoise ou allemande est mauvais, comparé à celui de l’électricité Française. Certains imaginent que les batteries pourraient faire assez de progrès pour remédier à cet état de fait. Là encore, c’est une vue de l’esprit. Stocker autant d’énergie que dans un baril de pétrole brut (environ 1500 Kwh) dans des batteries lithium/ion de type Tesla, pourtant les meilleures disponibles à ce jour, nécessiterait 9 tonnes de ces batteries et coûterait plus de 200 000 dollars.
Retrouvez l’intégralité de cet article avec ce lien :
https://www.atlantico.fr/decryptage/3575624/pourquoi-une-energie-decarbonnee-est-techniquement-inconcevable-et-economiquement-insoutenable-meme-a-horizon-2050-vincent-benard
Les 25 et le 26 juin 2019, la capitale de Bahreïn, Manama, a accueilli la conférence portant sur le volet économique du plan de paix américain pour le Moyen-Orient, rebaptisée sobrement « atelier ». Washington est parvenu à réunir des pays arabes clés durant cette rencontre, malgré l’opposition des principaux bénéficiaires du plan, les Palestiniens. Reste que l’atelier n’a pas entrainé l’engouement escompté, et le volet économique du plan de paix publié quelques jours avant la conférence a été la cible de vives critiques.
L’atelier de Manama, un échec avant l’heure ?
Entre les murs du prestigieux Four seasons de Manama, pendant deux jours, Jared Kushner, gendre et conseiller du Président Donald Trump, a précisé les contours du volet économique du plan de paix américain, largement consacré à la question palestinienne. Parmi les participants, une poignée d’hommes d’affaires palestiniens, quelques Israéliens et ministres arabes aux portefeuilles mineurs. De grands noms de la finance internationale étaient également présents, comme Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, mais aussi des figures du sport business, à l’instar de Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football (FIFA). Cependant, aucun représentant politique israélien ou palestinien ne s’est rendu à Manama. Les Palestiniens ont rejeté cette initiative il y a plusieurs semaines, critiquant les orientations pro-israéliennes de l’administration Trump, telle que la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, ou encore la fin de l’aide américaine à l’agence pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA (1). Officiellement, seul Ashraf Jabari, un homme d’affaire palestinien très controversé originaire de Hébron (Cisjordanie) a fait le déplacement (2). A ses côtés, une dizaine de businnessmen discrets, eux aussi « originaires de Cisjordanie » (3) étaient présents. Une discrétion qui s’impose, car cette rencontre est largement contestée côté palestinien. Le 25 juin, jour de l’ouverture de l’atelier de Manama, des milliers de Palestiniens ont manifesté en Cisjordanie, et à Gaza, de nombreux magasins étaient en grève. Dimanche 23 juin, lors d’une conférence de presse, Mahmoud Abbas a appelé au soutien des pays arabes, disant craindre la « transformation de la question politique en question économique » (4). Côté israélien cette fois, même si l’Etat hébreu soutien la démarche de Washington, aucun représentant politique n’a été convié, afin de ne pas créer de malaise avec les dirigeants arabes invités. Cependant, quelques Israéliens, journalistes et hommes d’affaires, étaient présents. Notons que le royaume de Bahrein n’entretenant pas de relations avec l’Etat hébreu, les visas portaient la mention… « Palestine » pour indiquer les lieux de naissances des invités israéliens (5).
Retrouvez l’intégralité de cet article avec ce lien :
https://www.lesclesdumoyenorient.com/A-Manama-le-volet-economique-du-plan-de-paix-americain-controverse-sur-fond-de.html
3 – LA ROUMANIE CHOISIT NAVAL GROUP POUR SON PROGRAMME DE CORVETTES ( LE MARIN, KEVIN STORME)
Naval group a remporté l’appel d’offres de la Roumanie pour la construction de quatre corvettes multimissions Gowind et la rénovation de deux frégates T22 de la marine roumaine, a annoncé, le mercredi 3 juillet, le ministère français des Armées. Avec une proposition à 1,2 milliard d’euros, le français est passé devant Damen (1,25 milliard) et Fincantieri (1,34 milliard). La livraison de la première corvette est attendue en 2022, « mais pourrait être décalée en fonction de la signature finale du contrat », précise Naval group. L’ensemble du programme devrait être réalisé dans un délai de sept ans. « Cette décision aura un impact économique positif pour les chantiers navals et leurs sous-traitants concernés par cette commande. Plus de 400 emplois seront ainsi consolidés dans les sites de Naval group dans les cinq prochaines années », a déclaré le ministère des Armées.
Transfert de technologie
Les principaux équipements de la corvette seront approvisionnés depuis les sites Naval group de Lorient et Toulon-Ollioules, mais une large place sera faite aux partenariats locaux. La construction des plateformes et l’assemblage final seront réalisés en transfert de technologie dans le chantier roumain Santierul naval constanta (SNC) de Constanta, partenaire de Naval group dans ce dossier. Naval group précise que la corvette destinée à la Roumanie aura une configuration similaire à celle proposée en Égypte. Elle sera notamment dotée de sonars de coque, de remorques Thales et de missiles Mica VL et Exocet de MBDA. « La Gowind est la solution idéale pour permettre à la Roumanie, membre majeur de l’Otan en mer Noire, de conduire ses missions stratégiques et de renforcer les capacités européennes de défense », a commenté le groupe français, dans un communiqué.
TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPECIALISES
ESPRIT SURCOUF.fr vous offre un tour d’horizon des titres de fond propres à susciter la réflexion de défense et de sécurité
TRENTE ANS APRES, QUE RESTE-T-IL DE KHOMEINY ? ( TELOS, CLEMENT THERME)
https://www.telos-eu.com/fr/politique-francaise-et-internationale/trente-ans-apres-que-reste-t-il-de-khomeiny.html
LE SYSTEME DE CREDIT
SOCIAL. COMMENT LA CHINE EVALUE RECOMPENSE ET PUNIT SA POPULATION ( INSTITUT
THOMAS MORE, EMMANUEL DUBOIS DE PRISQUE)
http://institut-thomas-more.org/2019/07/04/le-systeme-de-credit-social-%E2%80%A2-comment-la-chine-evalue-recompense-et-punit-sa-population/
LE CONSEIL DE SECURITE APPELLE A UN CESSEZ-LE-FEU « URGENT » EN LIBYE (L’EXPRESSION)
https://www.lexpressiondz.com/internationale/l-onu-retrouve-son-baton-de-pelerin-317851
LA MISSION « CLEMENCEAU » EST TERMINEE POUR LE PORTE-AVIONS CHARLES DE GAULLE ET SON GROUPE AERONAVAL ( OPEX 360 , LAUIRENT LAGNEAU)
http://www.opex360.com/2019/07/07/la-mission-clemenceau-est-terminee-pour-le-porte-avions-charles-de-gaulle-et-son-groupe-aeronaval/
APPROCHE DE L’ESPACE FISCAL HUMANITAIRE FRANÇAIS (IRIS, JACQUES SERBA
https://www.iris-france.org/138877-approche-de-lespace-fiscal-humanitaire-francais/
PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
Textes à ne pas négliger pour comprendre l’actualité de défense et de sécurité.
Décret n° 2019-688 du 1er juillet 2019 relatif à la médaille des réservistes volontaires de défense et de sécurité intérieure
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=2A46FD7159E3F93C6EF1C3986FD74F3F.tplgfr35s_2?cidTexte=JORFTEXT000038715942&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038715913
Ordonnance n° 2019-697 du 3 juillet 2019 relative aux régimes professionnels de retraite supplémentaire
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=2A46FD7159E3F93C6EF1C3986FD74F3F.tplgfr35s_2?cidTexte=JORFTEXT000038720909&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038720776
Décret n° 2019-711 du 4 juillet 2019 modifiant le décret n° 2008-1524 du 30 décembre 2008 relatif aux aumôniers militaires
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=2A46FD7159E3F93C6EF1C3986FD74F3F.tplgfr35s_2?cidTexte=JORFTEXT000038730081&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038729897
Décret n° 2019-715 du 5 juillet 2019 relatif aux plans de prévention des risques concernant les « aléas débordement de cours d’eau et submersion marine »
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=2A46FD7159E3F93C6EF1C3986FD74F3F.tplgfr35s_2?cidTexte=JORFTEXT000038730822&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038730817
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