-GÉOPOLITIQUES : relations internationales, zones géographiques …
-DÉFENSES : militaire, sécurité intérieure, terrorisme …
-ÉCONOMIES : entreprise, industrie, technologie ….
Par Jacques Raimond
La revue de presse « Esprit Surcouf » vous propose une sélection hebdomadaire d’une dizaine d’articles, peu diffusés dans les médias traditionnels, présentés dans trois rubriques : géopolitiques, défenses, économies. La revue de presse y ajoute un tour d’horizon des médias spécialisés, ainsi que les textes officiels parus dans la semaine passée, utiles à consulter et à retenir.
SOMMAIRE
- GÉOPOLITIQUES
- Retrait américain du traité nucléaire FNI : quelles conséquences ? Trois questions à Bruno Tertrais
- Syrie : comment gagner la paix ?
- L’OTAN joue (massivement) à la guerre face à la Russie
- DÉFENSES
- Quels ponts entre terrorisme et criminalité ?
- Moins nombreuses à l’avenir, les primes et les indemnités allouées aux militaires seront réparties selon 8 grands thèmes
- Le CEMA participe au CMUE à Bruxelles
- ÉCONOMIES
- A l’occasion d’Euronaval 2018, le GICAN rappelle toute l’importance du soutien à l’export pour l’industrie navale de défense
- F-35 : le dilemme européen
- Nexter équipera les forces terrestres belges avec des VMR-GRIFFON et EBRC-JAGUAR
- TOUR D’HORIZON DE MEDIAS SPÉCIALISÉS
- PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
GÉOPOLITIQUES
Est-on revenu à une situation proche de celle de la guerre froide ? Alors que la reconquête de la paix s’avère délicate en Syrie, tout se passe comme si les grands revenaient à une posture belliqueuse Est-Ouest.
1 – Retrait américain du traité nucléaire FNI : quelles conséquences ? Trois questions à Bruno Tertrais (Institut Montaigne, Blog)
Alors que Donald Trump a confirmé, samedi 20 octobre, le retrait des Etats-Unis du traité sur les Forces Nucléaires de portée Intermédiaire (INF Treaty), le processus de dénucléarisation engagée à la fin de la guerre froide se retrouve affaibli. La décision américaine redessine les équilibres géopolitiques entre les puissances nucléaires, ainsi que les possibilités d’accords avec l’Iran et la Corée du Nord. Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la Recherche Stratégique et auteur pour l’Institut Montaigne de la note Le Défi démographique : mythes et réalités, analyse ces évolutions.
Quelles peuvent être les conséquences du retrait américain du traité sur les Forces Nucléaires de portée Intermédiaire sur le processus de désarmement nucléaire ?
C’est un nouveau clou planté dans le cercueil du désarmement. Celui-ci est clairement en panne. Partout, les forces nucléaires sont modernisées. En Asie, les arsenaux sont en augmentation, ce qui, pour le moins, laisse mal augurer du succès du récent « traité d’interdiction des armes nucléaires » signé par un grand nombre de pays… non-nucléaires. Mais c’est en soi un événement important à un double égard : d’abord, ce traité fut le symbole du « début de la fin » de la guerre froide ; ensuite, ce fut le premier – et seul à ce jour – véritable traité de désarmement nucléaire, au sens où il interdisait une classe entière de missiles et prévoyait leur destruction vérifiée.
On peut dire que dans l’histoire des relations stratégiques entre Russes et Américains, les premiers violent les traités et les seconds s’en retirent.
Il convient toutefois de rappeler que la première justification du retrait américain, ce sont les violations russes du traité. On s’est à juste titre méfié des arguments techniques américains – le respect des traités n’est en effet repérable que grâce au renseignement – mais les Européens semblent maintenant convaincus de la matérialité de ces violations : Moscou a testé un nouveau missile de croisière d’un type interdit, le SSC8. On peut dire que dans l’histoire des relations stratégiques entre Russes et Américains, les premiers violent les traités et les seconds s’en retirent – et respectent ainsi le droit : il est en effet possible de se retirer d’un traité dès lors que des circonstances extraordinaires en rapport avec l’objet de ce dernier se présentent… Mais la méthode choisie par Trump laisse perplexe : pourquoi avoir annoncé cette intention avant même les entretiens importants que John Bolton, conseiller américain à la Sécurité nationale, devait avoir à Moscou ? C’est aussi donner – ce qui est un comble – le beau rôle à la Russie…
A la suite du retrait américain du traité FNI, comment envisager la collaboration entre les Etats-Unis et la Russie en matière de dénucléarisation, alors que le traité New START arrive à son terme en 2021 ? Quelles conséquences pour l’Europe ?
C’est malheureusement sans doute la prochaine étape : tout indique que Moscou et Washington ne sont pas prêts à envisager un nouvel accord de maîtrise des armements nucléaires stratégiques. Et il n’est même pas certain que les deux pays s’entendent pour prolonger le traité en vigueur, New START, au-delà de 2021. Si c’était le cas, on peut dire que c’est la quasi-totalité de l’édifice de la maîtrise des armements qui aura alors disparu, et la responsabilité en incombera aux deux parties. Pour les Européens, la conséquence première est psychologique et politique. Ils mettront de plus en plus Trump et Poutine sur le même plan. Mais Washington s’en moque. Reste à espérer que cela pourra donner un nouveau coup de fouet en faveur d’une plus grande autonomie européenne… Sur le plan militaire, en revanche, il n’y a pas de conséquence immédiate. Même si à terme, on aura peut-être de nouveaux moyens – pas forcément nucléaires d’ailleurs, car les missiles de type « FNI » peuvent aussi être classiques – déployés en Europe des deux côtés. Il ne faut pas idéaliser ces traités et parler d’une « nouvelle course aux armements » qui serait automatiquement déclenchée par leur abandon. Leur vertu essentielle – et elle est majeure ! – est de permettre la connaissance mutuelle des arsenaux des deux parties, et de donner une certaine prévisibilité à leur évolution.
La décision de Donald Trump vise également à contrer la montée en puissance militaire et politique de la Chine qui n’est pas liée par le traité FNI. En quoi cette décision constitue-t-elle un tournant pour les relations sino-américaines dans le Pacifique ?
Ce n’est pas un tournant : le virage vers une posture militaire plus ferme vis-à-vis de la Chine avait déjà été pris, d’abord sous Obama, et de manière plus vigoureuse sous Trump. Mais cette dimension asiatique est effectivement essentielle. En 1987, il avait été décidé, à la demande notamment du Japon, que le traité ne s’appliquerait pas seulement à la région européenne, ceci afin d’éviter que l’URSS ne conserve ses missiles et ne les redéploie en Asie… En 2017, la perspective est totalement différente : ce sont les Etats-Unis qui estiment qu’ils doivent ouvrir la possibilité de déployer des missiles de croisière sol-sol face à la Chine.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
https://www.institutmontaigne.org/blog/retrait-americain-du-traite-nucleaire-fni-quelles-consequences
2. Syrie : comment gagner la paix ? (IRIS, le point de vue de Didier Billon)
Après de multiples victoires ces derniers mois des troupes de Bachar al-Assad et de ses alliés sur le terrain syrien, tout se joue désormais dans la région d’Idlib au sein de laquelle sont concentrées ce qu’il reste des forces rebelles. Aussi, si tout semble indiquer que le régime de Bachar al-Assad et ses alliés ont gagné la guerre, il s’agit désormais de gagner la paix. Quels sont aujourd’hui les jeux d’alliance qui se jouent dans la région pour ce faire ? Que peut-on attendre du sommet quadripartite qui se déroulerait le 27 octobre à Istanbul, où les dirigeants français, allemand, turc et russe sont attendus ? L’analyse de Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS.
Quelle est l’actuelle situation en Syrie et en particulier dans la province d’Idlib, encore considérée comme un « nid à terroristes », plus d’un an après les accords d’Astana ? Où en est-on des forces en présence ?
Suite à la succession de victoires de ces derniers mois des troupes restées loyales à Bachar al-Assad, efficacement soutenues par l’armée russe et des milices chiites, la situation militaire s’est incontestablement stabilisée en faveur du régime syrien. Actuellement, tout se joue dans la région d’Idlib au sein de laquelle sont concentrées ce qu’il reste des forces rebelles, en réalité principalement celles liées aux djihadistes. Cette zone est la dernière des quatre zones dites de désescalade actées par l’accord d’Astana du 4 mai 2017 par la Russie, l’Iran et la Turquie et se trouve sous la responsabilité de cette dernière.La première des forces rebelles est Hayat Tahrir Al-Cham, anciennement dénommée Jabat Al-Nosra, filiale d’A-Qaïda en Syrie. La seconde composante principale est le Front pour la libération nationale, nébuleuse d’unités et débris de l’Armée syrienne libre qui bénéficie d’un contact direct avec l’armée turque et d’un dialogue permanent avec elle. Ce front peut être considéré comme un regroupement pro-turc. D’autres petits groupes existent, de moindre importance politique, mais qui ont encore une capacité de nuisances, comme le Parti islamique du Turkestan. Daech, enfin, ne bénéficie plus guère d’implantation, sauf éventuellement de cellules dormantes qu’il est par définition impossible à déterminer. Au total, l’ensemble de ces combattants serait constitué d’environ 60 000 individus. L’enjeu est de parvenir à ce que les groupes de rebelles livrent leur armement lourd, qu’ils acceptent de se dissoudre et qu’enfin une bande de sécurité d’une vingtaine de kilomètres de large puisse s’établir pour séparer les troupes de Bachar al-Assad des groupes rebelles. La mission de la Turquie est infiniment complexe et a d’ores et déjà pris du retard sur le calendrier planifié.
Un rapprochement entre la Russie et la Turquie semble être à l’œuvre, malgré des divergences, notamment à propos de la province d’Idlib. Quels sont les intérêts des deux parties dans la région ? Qu’attendent-ils de ce rapprochement ?
En raison de son intervention massive aux côtés de Bachar al-Assad, la Russie est la puissance qui détient les meilleures cartes dans le jeu complexe de la fin de la guerre. Son propos n’est pas le soutien inconditionnel à l’autocrate syrien, mais le maintien d’un État syrien capable de faire front aux forces djihadistes. En ce sens, la politique promue et appliquée par les responsables russes en Syrie illustre parfaitement leur constante préoccupation quant au danger potentiel des forces se réclamant de l’islam politique au sein du Caucase. La Turquie, pour sa part, a recadré sa gestion de la guerre syrienne au cours de l’été 2016 en se rapprochant de la Russie, puis en étant partie aux pourparlers d’Astana avec cette dernière et l’Iran.
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.iris-france.org/121501-syrie-comment-gagner-la-paix/
Le site IRIS est répertorié dans la rubrique THINTANKS de la "Communauté Défense et Sécurité" d'ESPRITSURCOUF.fr Cliquez ici
3. L’OTAN joue (massivement) à la guerre face à la Russie (L’Orient le Jour, Elie Saïkali)
MANŒUVRES MILITAIRES
L’Alliance atlantique veut montrer que ses armées sont capables de coordonner entre elles et se tiennent prêtes à se défendre en cas d’agression.
L’Alliance atlantique a démarré hier, pour une durée de deux semaines, une série d’exercices militaires conjoints en Norvège rassemblant 50 000 hommes venus des 29 pays membres, la Suède et la Finlande, même si les principaux acteurs de ces exercices sont les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Norvège et la Suède. Ces manœuvres militaires, dont le nom de code est Trident Juncture 18, sont considérées comme étant les plus importantes menées par l’OTAN depuis la guerre froide. « Les forces sont en position. Elles s’intègrent et entament pour deux semaines des exercices d’amélioration des capacités de combat en vue d’opérations majeures », a déclaré le colonel norvégien Eystein Kvarving, interrogé par Reuters au quartier général conjoint situé en Norvège. Ce ne sont pas moins de 250 avions et 10 000 chars, camions et autres véhicules de combat qui sont mobilisés pour ces manœuvres. Le centre de la Norvège accueillera les exercices terrestres, les manœuvres maritimes s’effectueront du côté nord de l’Atlantique et de la mer Baltique. Quant aux opérations aériennes, elles se dérouleront entre les espaces norvégiens, suédois et finlandais.Mais si l’Alliance atlantique est coutumière des exercices militaires conjoints, c’est la première fois qu’ils atteignent un tel niveau en terme d’effectifs et de moyens mis en œuvre. « Les exercices conjoints entre les pays membres de l’OTAN sont très fréquents. Mais un exercice de cette ampleur est en revanche très rare. Je crois que c’est l’un des exercices les plus importants par le nombre de soldats et d’unités impliquées des dernières années. Trident Juncture est un exercice qui a déjà eu lieu (en Espagne et au Portugal en 2015). Donc ce n’est pas la première fois qu’un exercice intitulé Trident Juncture est organisé, mais c’est sans doute le plus important des dernières années », explique Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, contacté par L’Orient-Le Jour. Mais au-delà de la démonstration de puissance, l’OTAN cherche clairement à « répondre » à la Russie qui a multiplié les exercices militaires ces derniers mois. Elle avait organisé en septembre 2018 les plus importantes manœuvres militaires de son histoire sous le nom de code Vostok-2018 (Est-2018) « en Sibérie orientale, près de la frontière chinoise. Elles avaient rassemblé plus de 300 000 hommes venant de toutes les brigades de l’armée russe et avaient invité plus de trois mille soldats chinois à participer aux exercices. Il s’agissait pour la Russie de montrer l’intensité des relations militaires russo-chinoises, qu’elle reste une armée incontestable et incontournable malgré la baisse de son budget dédié à la Défense (66,6 milliards de dollars actuellement), et de réagir à l’augmentation du budget militaire américain.
« Manœuvres antirusses »
La Russie entretient des relations de plus en plus tendues avec les Occidentaux, notamment depuis la crise ukrainienne de 2014 et celle de l’ex-espion russe Sergueï Skripal en mars dernier. Elle dénonce aussi régulièrement le renforcement de la présence militaire dans la région du nord et de l’est de l’Europe. Moscou pourrait ainsi voir une sorte de provocation dans les exercices que l’OTAN effectue dans le nord de la Norvège et dans la mer Baltique. L’ambassade de Russie à Oslo a d’ailleurs dit voir en Trident Juncture un exercice » antirusse «. » Une telle activité (…) semble provocatrice, même si l’on essaie de la justifier avec des visées purement défensives «, a-t-elle fait valoir hier.
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https://www.lorientlejour.com/article/1140697/lotan-joue-massivement-a-la-guerre-face-a-la-russie.html
DÉFENSES
Défense civile et défense militaire doivent conduire ensemble avec la défense économique le destin national, mais également le destin européen.
Les militaires ne peuvent pas être oubliés dans les avancées sociales.
1. Quels ponts entre terrorisme et criminalité ? (La revue parlementaire, Pierre Colomina, Olivier de France)
L’image du criminel islamisé est un trait commun au djihadisme en Europe depuis les années 1990. L’émergence et la rapide ascension de l’organisation Etat Islamique a marqué un tournant dans l’intensification du phénomène et dans la rapidité avec laquelle ces individus rallient la cause djihadiste et, pour certains, passent à l’acte violent. Une analyse menée par l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et une équipe de recherche pan-européenne tente actuellement de dresser le portrait-robot du djihadiste européen. Ce travail s’inscrit dans le cadre d’un projet visant à renforcer la connaissance des liens entre les réseaux criminels et le terrorisme en Europe, afin d’améliorer les capacités nationales et européennes de lutte contre le terrorisme. Cette étude se base sur 8 variables identifiées par l’équipe de recherche couvrant 11 pays : lien entre criminalité et terrorisme, âge et genre, éducation et emploi, financement des activités terroristes, radicalisation, nationalité, expérience de combats à l’étranger, mode opérationnel. 225 cas ont été analysés jusqu’à présent. La France présente le volume de cas le plus important, ainsi que le plus gros contingent d’individus radicalisés au passif criminel (50 % d’entre eux). La majorité des cas étudiés sont des hommes (87 % des cas étudiés), contre 13 % de femmes, ce qui ne doit pourtant pas nous pousser à occulter la littérature florissante explorant la place des femmes vis-à-vis de la radicalisation et dans certaines organisations terroristes. 26 % des cas étudiés ont été combattants étrangers, tandis que seulement 6 % avaient une véritable expérience militaire passée. Par ailleurs, les chiffres tordent également le cou aux idées reçues quant à la théorie du « loup solitaire ». Sur 58 cas étudiés en France pour des faits de terrorisme, il n’est que 3 individus qui agissaient probablement seuls.
Un portrait-robot du djihadiste européen
La plupart des trajectoires démontrent un faible niveau d’éducation, puisque seuls 9 % des cas effectivement étudiés sont allés au bout de leurs études. Sur le marché du travail, l’insertion s’est révélée d’autant plus difficile. 40 % des djihadistes européens étaient au chômage au moment de leur arrestation ou de leur mort, contre 28 % d’entre eux ayant un emploi. Autre constat, 52 % des individus au passif criminel et ayant embrassé une cause terroriste étaient sans emploi au moment de leur arrestation ou de leur mort. Le passif criminel de certains individus devenus des djihadistes ne signifie pas nécessairement que le financement de leurs activités ait été systématiquement illégal, bien au contraire. Si les différentes informations recueillies ne permettent que de retracer les financements de 78 individus sur l’ensemble des cas étudiés, la plupart des ressources identifiés ayant servi à financer des actions terroristes relèvent de canaux légaux (salaires, épargne, prestations sociales). Pour ce qui concerne les sources de financement illégales, ont été identifiés divers trafics de d’êtres humains, de drogues, de cigarettes, de vols ou encore de fraudes fiscales pour une minorité de cas. Une des conclusions majeures à laquelle ce travail a pu aboutir à ce stade est que le processus d’entrée dans un groupe djihadiste s’inscrit dans une temporalité longue. 34 % des individus étudiés ont été socialisés dans des collectifs salafistes plus de cinq années avant leur incarcération pour des faits de terrorisme – et aucun d’entre eux pour une période inférieure à 6 mois. Ces résultats vont à l’encontre du préjugé selon lequel il existerait chez la majorité des terroristes un processus de “radicalisation express” : un individu désorienté et désocialisé, en quête de nouveaux repères car vivant dans un milieu anomique, et rejoignant un groupe au Levant quelques jours après avoir été en contact avec du contenu propagandiste dans le but de mourir “en martyr”. Cette approche unique des problématiques djihadistes obscurcit l’analyse du phénomène et va à l’encontre des données statistiques auxquelles nous sommes parvenues.
Le facteur géographique
A l’inverse, il est nécessaire de prendre en compte la dimension à la fois collective et individuelle des trajectoires des djihadistes français pour les comprendre. Un chiffre est probant à cet égard : 9 individus sur les 58 cas étudiés en France avaient déjà été arrêtés, avant l’année 2015, pour des faits liés à une entreprise terroriste antérieure. De plus, la moitié de l’ensemble des djihadistes étudiés avaient été incarcérés, avant leurs activités terroristes, pour des faits de petite délinquance. Cette présence non-négligeable de “récidivistes” montrent que le phénomène doit être pensé en terme de collectifs qui interagissent les uns avec les autres, de “milieux” parfois hybrides où peuvent cohabiter ou se confronter à des militants islamistes de longue date adoptant des attitudes criminelles et des délinquants sensibles à une idéologie politico-religieuse en rupture avec les normes “mécréantes”. Enfin, la question de l’origine géographique des départs fournit une autre clé de compréhension du phénomène. En effet, l’ensemble du territoire hexagonal est inégalement concerné par le nombre de départs ou de tentatives de départs vers le Levant. La région parisienne, le Nord, les Alpes Maritimes ou encore la Haute-Garonne sont par exemple très durement touchés. Ces espaces avaient été, de longue date, marqués par le phénomène djihadiste bien avant les “printemps arabes” et l’enlisement du conflit syrien : guerre d’Afghanistan dès les années 1980, puis “décennie noire” algérienne s’étant exportée sur le territoire français pendant les années 1990, et départs pour la Bosnie avec le conflit en ex-Yougoslavie. Le phénomène djihadiste contemporain en France n’est donc pas nouveau mais revêt une importance particulière à cause de l’importance numérique qui le caractérise désormais : de quelques individus pour les conflits tchétchènes et bosniaques, il concerne aujourd’hui plus de 2000 Français pour le conflit syro-irakien. Le terrorisme ayant frappé la France et la plupart des pays européens ces dernières années est donc bien la rencontre de problématiques transnationales (diffusion de l’idéologie salafo-djihadiste, intensification des conflits au Levant, faillite des États dans la région) et de contextes particuliers (réseaux de petites délinquances plus ou moins régulés, efficacité du système carcéral, présence de prédicateurs salafistes et de recruteurs sur le territoire hexagonal). L’ensemble de ces paramètres doivent être pris en compte pour comprendre pleinement le mouvement djihadiste français aujourd’hui.
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1. France, Royaume-Uni, Espagne, Grèce, Italie, Belgique, Autriche, Allemagne, Bulgarie, Pays-Bas, Irlande.
Article co-écrit avec Damien Saverot, Doctorant à l’Ecole Normale Supérieure, auteurs du rapport « Qui sont les djihadistes européens ? »
2. Moins nombreuses à l’avenir, les primes et les indemnités allouées aux militaires seront réparties selon 8 grands thèmes (OPEX 360, Laurent Lagneau)
La Nouvelle politique de rémunération des militaires [NPRM] est un chantier aussi délicat que compliqué à mettre en oeuvre dans la mesure où de nombreux paramètres entrent en jeu, dont celui de la réforme des retraites, dont on ignore encore comme elle s’appliquera aux militaires… Il s’agit également de faire le tri parmi les 174 primes qui existent actuellement et dont certaines sont désormais désuètes. Pour cette réforme, les responsables du ministère des Armées n’ont évidemment pas le droit de se louper. Et pour cela, il leur a fallu se fixer des objectifs clairs, comme l’a expliqué Jean-Paul Bodin, le Secrétaire général pour l’administration, qui est à la manoeuvre. « Nous sommes à peu près clairs sur les objectifs : : il faut assurer la réalisation des contrats opérationnels, en garantissant l’attractivité des emplois, redonner de la lisibilité à la rémunération des militaires, sortir d’un système difficilement décryptable dans lequel coexistent plus de 170 primes, répondre aux impératifs de gestion des ressources humaines, fiabiliser les modalités de calcul de la solde et garantir une bonne maîtrise de la masse salariale », a ainsi détaillé M. Bodin, lors de son dernier passage devant les députés de la commission de la Défense. « L’idée générale est de substituer au système complexe de plus de 170 primes un dispositif beaucoup plus clair », a encore insisté le SGA. Pour atteindre ces objectifs, il est question de répartir l’ensemble des primes et indemnités selon huit thèmes. Le premier porte sur la sujétion et obligations du militaire. « Cela correspond à la compensation de la disponibilité attendue des militaires. Aujourd’hui, l’élément de compensation principal est l’indemnité pour charge militaire : la question est de savoir comment la faire évoluer », a déclaré M. Bodin. Viennent ensuite les thèmes « parcours professionnels et exercice de responsabilités, « engagements opérationnels », « activités spécifiques de milieu » (qui concerne, par exemple, les sous-mariniers et les personnels navigants), « qualifications et compétences » (soit les primes prévues pour éviter le départ vers le civil des personnels qualifiés), « mobilité », « garnison » (les indemnités de résidence » et « commandement et performances ».
Retrouvez l’intégralité de l’article avec ce lien :
http://www.opex360.com/2018/10/26/moins-nombreuses-a-lavenir-les-primes-et-les-indemnites-allouees-aux-militaires-seront-reparties-selon-8-grands-themes/
3. Le CEMA participe au CMUE à Bruxelles ( Défense, EMA)
Les 24 et 25 octobre 2018, le général d’armée François Lecointre a participé au comité militaire de l’Union européenne (CMUE) qui se tenait à Bruxelles. Cette session visait notamment à préparer le prochain Conseil de l’Union européenne Affaires étrangère spécial « défense » qui aura lieu le 20 novembre. Cette réunion a été l’occasion d’aborder les sujets qui dominent actuellement l’agenda de l’UE : les outils de la politique de défense et de sécurité commune avec, plus particulièrement, la coopération structurée permanente, la facilité européenne de paix et la Military Planning and Conduct Capability ; l’enjeu migratoire et l’avenir de l’opération EUNAVFOR Sophia ; l’intérêt des missions de formation de l’UE (EUTM), en particulier en République Centrafricaine et au Mali ; la facilité européenne de paix ; l’opérationnalisation de la FC G5 Sahel ; la coopération avec l’OTAN. Investie dans la dynamique visant à consolider l’Europe de la Défense, la France organisera, le 7 novembre prochain, la première réunion des ministres des pays aujourd’hui membres de l’initiative européenne d’intervention (IEI). Cette échéance sera suivie d’un entretien de leurs chefs militaires qui lanceront le cycle des Militay European Strategic Talks (MEST). Rappelant cette échéance à ces homologues, le général Lecointre a indiqué que la France était déterminée à faire avancer les travaux visant à faire progresser la coopération des européens dans le domaine de la défense, en soulignant que cela devait se faire dans un esprit de complémentarité entre l’UE et l’OTAN. A ce titre, la ministre de la défense, madame Florence Parly avait souligné, quelques jours plus tôt à l’occasion de la conférence des ressources de l’OTAN, qu’ « une OTAN forte, c’est une Europe forte ».
ÉCONOMIES
A travers deux communiqués de presse et un article de Iveris, voici toute l’actualité industrielle de défense mise en avant, dans la branche « Terre-Air-Mer », qui est présentée ci-dessous
1. A l’occasion d’Euronaval 2018, le GICAN rappelle toute l’importance du soutien à l’export pour l’industrie navale de défense (GICAN, communiqué de presse)
Euronaval, le salon international majeur du naval de défense, se tient à Paris-Le Bourget du 23 au 26 octobre 2018. Près de 200 entreprises françaises – PME, ETI et grands groupes – présentent à cette occasion leurs innovations technologiques et leurs services à nos partenaires du monde entier. Dans ce cadre, le Groupement des Industries de Construction et Activités Navales (GICAN) appelle à la mobilisation de tous les acteurs, publics et privés, pour le soutien à l’exportation, source de gains économiques pour l’Etat et d’emplois pour l’industrie et les territoires.
Le salon Euronaval est, pour les industriels, l’occasion de rencontres privilégiées avec leurs prospects internationaux, et notamment avec les grands donneurs d’ordre que peuvent être les ministères de la Défense ou les Marines étrangères. Le salon rassemblera ainsi près de 200 entreprises françaises, dont 84 entreprises membres du GICAN, pour la réception de plus de 90 délégations officielles internationales et l’accueil de 25 000 visites professionnelles. La présence en nombre de ces entreprises marque, plus que jamais, l’importance de la dimension internationale pour l’industrie navale de défense française. L’industrie navale de défense représente aujourd’hui plus de 20 000 emplois directs : elle est notamment le principal employeur dans de nombreux bassins d’emplois : Ouest et sud Bretagne, départements de la Manche et du Var… Son chiffre d’affaires est de 5 milliards d’euros par an, dont plus de 40% réalisé à l’international aujourd’hui. L’export représentera 50% du chiffre d’affaires de l’industrie navale de défense à l’horizon 2020. Les exportations d’armement, dont l’industrie navale représente environ 35%, génèrent des bénéfices importants pour la France sur les plans :
- Politique : les exportations de matériels défense comme acte de politique étrangère permettant la mise en place de partenariats stratégiques avec des pays majeurs ;
- Stratégique : une activité permettant de maintenir et développer des compétences industrielles dans des domaines de souveraineté
- Économique : une réduction durable du déficit de la balance commerciale ;
- Financier : des gains en compétitivité grâce à l’export, pour un coût d’acquisition plus faible pour les besoins nationaux des matériels exportés (économie supérieure à 500 millions d’euros par an pour le budget de l’État pour les équipements navals majeurs) ;
- Technologique : des retombées d’innovations bénéfiques autant pour des applications civiles que militaires.
- Social : des emplois à haute valeur ajoutée créés ou maintenus dans le domaine de l’industrie de défense sur des territoires et qui bénéficient aussi à d’autres filières industrielles.
Dans ce contexte, le GICAN appelle à la mobilisation de tous les partenaires, publics et privés, pour le soutien à l’export de l’industrie navale de défense. Hervé Guillou, Président du GICAN, déclare : « L’export compte pour une part déjà importante de l’industrie navale de défense française, et doit encore augmenter dans les années qui viennent. L’industrie navale française représente à l’international un savoir-faire d’excellence, reconnu et recherché : l’ensemble de nos entreprises, et notamment les PME et ETI, doivent profiter de cette montée en puissance de l’export. Cela ne sera cependant possible qu’avec la mobilisation de tous les acteurs, privés et étatiques, démontrant le « sea proven » de nos solutions ». Face à une concurrence accrue, notamment russe et chinoise, l’industrie navale française entend réaffirmer sa position d’excellence et de compétitivité sur les marchés extra-européens, et accompagner le renforcement de la consolidation européenne de la filière navale déjà engagée.
2. F-35 : le dilemme européen (IVERIS, Alexandre Vautravers, rédacteur en chef de la revue militaire suisse)
L’acquisition d’un avion de combat devant servir pour les 30 voire les 50 prochaines années est un choix stratégique et politique pour la Belgique. Pourtant, en optant pour le F-35 américain, Bruxelles ferait sans-doute davantage le jeu de Washington et d’Amsterdam L’avion de combat F-35 Lightning II est multi-rôle, furtif, monoplace et monomoteur. Il est conçu pour opérer au sein d’un réseau aéroterrestre, grâce à la « fusion » des capteurs et l’interopérabilité de ses effecteurs. Le F-35 n’a pas été conçu pour opérer de manière autonome, mais au sein d’un « système de systèmes » et au sein d’un réseau interarmées et multinational. S’il dispose de capacités d’interception très modernes, il est en revanche plutôt conçu pour des missions d’attaque au sol. Car la supériorité aérienne est, aux USA, essentiellement dans le cahier des charges de son frère aîné : le F-22 Raptor, sensiblement plus performant et aussi plus cher, produit à seulement 187 exemplaires de série, que le Gouvernement américain refuse d’exporter pour des questions de sécurité nationale. Les retards et les surcoûts du programme F-35 ont été importants. La version B, destinée au corps des Marines américains (USMC) et à la Royal Air Force (RAF), nécessite une motorisation particulière et un équipement allégé en raison de la nécessité d’atterrir verticalement. Ceci a beaucoup allongé et augmenté la complexité de son développement. Mais le développement en parallèle de trois versions sensiblement différentes et l’alignement du programme entier sur la version B —la plus complexe et la moins performante— était nécessaire pour garder ensemble les partenaires et services militaires américains et les Alliés. Le Corps des Marines américain a annoncé une capacité initiale opérationnelle (IOC) sur ses appareils en 2012. Mais en réalité, le premier engagement au combat d’un F-35 date de 2018. Et l’opérateur de ce dernier n’est autre qu’Israël… Ainsi, onze partenaires disposent aujourd’hui d’une poignée d’appareils. Certaines forces aériennes ont d’ores et déjà annoncé avoir atteint une capacité opérationnelle initiale (IOC) avec une panoplie d’armements très limitée. Mais le F-35 n’est toujours pas l’avion multi-rôle, furtif et opérationnel qu’il prétend.
Année sombre
L’année 2010 a été la plus sombre pour le programme du Joint Strike Fighter (JSF), programme de recherche aéronautique à l’origine du F-35. Des mesures contraignantes ont été prises. C’est paradoxalement l’arrêt de la production du grand-frère F-22, décidé par le Président Obama, qui fait du F-35 le seul appareil américain viable pour les années 2020-2050. En d’autres termes, le F-35 est devenu « Too big to fail » pour le Gouvernement américain. Et pour les partenaires ? En insistant sur un pont d’envol sans catapulte pour son futur porte-avions, au contraire des choix français, la Grande-Bretagne a un urgent besoin du F-35 B à décollage court et atterrissage vertical – sans lequel sa capacité de projection se réduit à une peau de chagrin. Cette capacité est étroitement liée à son statut et son rang international. Il en va de même pour le Japon, pour Taïwan, pour l’Australie – autant d’Etats qui seraient en mesure d’embarquer un corps expéditionnaire de F-35 sur leurs navires de guerre. En Europe, le F-35 divise. Les coûts et les retards évoqués ont poussé plusieurs forces aériennes à acquérir d’autres appareils neufs, d’occasion voire en leasing, afin d’assurer le pont entre l’obsolescence de leurs appareils et la capacité opérationnelle des F-35. Ces solutions intérimaires coûtent cher et rendent les opérations militaires plus complexes.
Coûts trop élevés
L’autre problème des surcoûts du F-35 est l’inadéquation entre les budgets de défense européens, la faible part consacrée aux investissements, d’un côté, le besoin de renouvellement de nombreuses plateformes et systèmes pour la plupart issus de la guerre froide d’autre part. Pour l’heure, la société Lockheed Martin, qui fabrique le F-35 n’a livré que 320 appareils. Loin derrière les 2500 prévus à la naissance du programme, dans les années 90. On comprend mieux maintenant avec quelle insistance le Président américain exige une hausse des dépense militaires en Europe. Le niveau de 2% du PIB approuvé par l’Alliance atlantique en 2002 n’a pourtant été atteint que par quatre membres de l’OTAN. C’est que les coûts très élevés du F-35 rebutent les nations européennes, à l’image de l’Italie ou de l’Angleterre. Dans un contexte de Brexit et de coupes budgétaires, il est difficile d’imaginer que la Grande Bretagne puisse honorer simultanément son engagement de 232 Typhoon et 138 JSF, alors que le MoD doit économiser 15 milliards de livres (22,5 milliards d’euro) sur les dix prochaines années. L’Italie est dans le même bain, avec des promesses d’achat de 121 Typhoon et 131 JSF. Le crash d’un appareil en exercice fin septembre pourrait d’ailleurs être une preuve supplémentaire que l’appareil américain n’est pas tout à fait opérationnel. Les Pays-Bas demeurent quant à eux dans la course. Mais l’offre initiale de 85 appareils pour remplacer le F-16 s’est réduite comme peau de chagrin avec l’envol des coûts. Aujourd’hui, la force aérienne néerlandaise (Koninklijke Luchtmacht – KLu) table, pour l’hypothèse la plus optimiste, sur 37 exemplaires de l’appareil américain. On comprend donc quelles pressions peuvent s’exercer aujourd’hui sur la Belgique pour acquérir ces avions. Un achat permettrait une mutualisation bienvenue des coûts pour Amsterdam. Exit les considérations de défense, donc. La tentative de faire du F-35 un standard de l’avion de combat pour tous les pays de l’alliance OTAN semble davantage répondre à une volonté politique américaine qu’à une logique opérationnelle ou même budgétaire (1).
- Pour voir les tableaux comparatifs des coûts : Department of Defense OUSD (AT&L) ARA/AM, Selected Acquisition Report (SAR) Summary Tables, 2 avril 2010.
Le site de la DICoD est répertorié dans la rubrique Revues et Lettres de la "Communauté Défense et Sécurité" d'ESPRITSURCOUF.fr Cliquez ici
3. Nexter équipera les forces terrestres belges avec des VMR-GRIFFON et EBRC-JAGUAR (Nexter, communiqué de presse)
Versailles-Satory, le 26 octobre 2018 – Le Conseil des Ministres Belge du 25 octobre 2018 a approuvé la signature d’un accord intergouvernemental avec la France concernant la mise en place d’un partenariat stratégique dans le domaine de la mobilité terrestre au titre du programme CaMo. La France et la Belgique développeront une coopération étroite entre les forces terrestres des deux pays. Dans ce cadre la Belgique prévoit le rééquipement complet de sa capacité motorisée au travers de l’acquisition de 382 Véhicules blindés multi-rôles (VBMR) GRIFFON et 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat (EBRC) JAGUAR infovalorisés dont la maitrise d’œuvre industrielle sera assurée par le groupe Nexter.
Nexter, partenaire de la composante Terre belge.
Nexter, une société du groupe KNDS, leader européen de la défense terrestre, a été choisie pour répondre au programme CaMo conduisant à l’acquisition par la Belgique de 382 VBMR-GRIFFON en différentes configurations et 60 EBRC-JAGUAR. Ces véhicules info-valorisés seront identiques à ceux de la France, ce qui maximise les coopérations et permet une interopérabilité pouvant aller jusqu’à une intégration entre les deux Forces armées. Cette acquisition est une étape stratégique dans la coopération entre la composante Terre belge et l’armée de Terre française et marque un jalon dans la construction de l’Europe de la défense. Nexter, architecte systémier intégrateur de la défense terrestre et fournisseur de l’ensemble des engins de combat des Forces terrestres françaises, équipe déjà la composante Terre belge avec des 105LG1, canons de 105 mm. Pour répondre au programme CaMo, le groupe s’appuiera sur les nombreux savoir-faire de ses équipes, sa maîtrise des systèmes complexes (char de combat LECLERC, design authority du JAGUAR, VBCI, CAESAR, …), et son rôle central dans le programme Engin Blindé Multi-Rôles (EBMR) SCORPION français, aux côtés de partenaires industriels français, en premier lieu Arquus et Thales. En parallèle, Nexter a signé des accords de partenariat avec plusieurs entreprises belges. C’est notamment dans ce cadre que l’assemblage final des VBMR-GRIFFON sera réalisé par CMI Defence en Belgique et que le tourelleau des engins belges sera produit par FN Herstal. La filiale belge du groupe Nexter, MECAR, apportera également sa contribution au programme. Stéphane Mayer, Président-directeur Général de Nexter « salue la coopération entre la Belgique et la France, et entre les deux ministères chargés des armées. Ainsi la Direction Générale des Ressources Matérielles (DGMR) et la Direction Générale de l’Armement (DGA) ont mis en place un bureau commun pour la conduite du programme d’acquisition de CaMo. Il remercie les deux ministères de la défense pour leur confiance. C’est un grand honneur d’être aux côtés de la composante Terre belge en lui fournissant ses prochains équipements de combat et de participer à cette nouvelle étape importante de la construction de l’Europe de la défense ».
Pour compléter ce communiqué de presse, voici celui du ministère des armées françaises sur le même sujet :
Véhicules blindés : approbation par la Belgique du projet de coopération CAMO
Florence Parly, ministre des Armées, se félicite que l’accord « CAMO » – pour Capacité motorisée – soit officiellement approuvé par la Belgique. Cet accord représente une excellente nouvelle pour la France comme pour la Belgique. Ce partenariat inédit comprend la vente de 382 véhicules blindés Griffon et 60 Jaguar. Il comporte également un volet opérationnel incluant des entraînements, de la formation et le maintien en condition opérationnelle des matériels concernés. Enfin, un bureau commun entre le ministère français des Armées et le ministère belge de la Défense va être créé pour que les échanges sur l’évolution des véhicules blindés soient mutuellement bénéfiques aux deux pays.
Quand ?
- En juin 2017, Florence Parly, ministre des Armées, a signé une lettre d’intention avec la Belgique pour aller vers une coopération plus intense entre les deux pays dans le domaine des armements terrestres.
- Le 25 octobre 2018, le Conseil des ministres du Royaume de Belgique a approuvé le principe d’un accord intergouvernemental avec la France concernant la mise en place d’un partenariat stratégique dans le domaine de la mobilité terrestre.
- Cet accord intergouvernemental sera signé prochainement par les autorités politiques des deux pays.
- Les véhicules blindés seront livrés à la Belgique à compter de 2025.
Combien ?
- Le volet « acquisition » porte sur 382 véhicules VBMR-GRIFFON et 60 EBRC-JAGUAR.
- Le budget total de l’investissement s’élève à environ 1,5 milliard d’euros.
Qui ?
- Les industriels français qui construisent ces véhicules blindés sont pour le Griffon et pour le Jaguar, notamment : Nexter, Thales, Arquus, Quiri, Hutchinson SNC, Elno, Metravib, Safran, TRAC-C industrie, Texelis.
- L’armée de Terre française participera à des entraînements avec les militaires belges.
- La Direction Générale des Ressources Matérielles (DGMR) et la Direction Générale de l’Armement (DGA) vont coopérer de manière inédite avec la mise en place d’un bureau commun pour la conduite du programme d’acquisition. La collaboration entre les deux directions permettra le développement de synergies, dans les domaines de l’expertise et des essais, et une concertation étroite en matière de besoins futurs.
TOUR D’HORIZON DE MÉDIAS SPÉCIALISÉS
Esprit Surcouf vous offre un tour d’horizon des titres de fond propres à susciter la réflexion de défense et de sécurité.
- Il y a 100 ans : Première Guerre mondiale et chute de l’Empire ottoman, signature de la convention de Moudros (Les clés du Moyen-Orient, Allan Kaval)
- La flotte de surface de la marine Française est désormais équipée de l’intranet sécurisé RIFAN 2 (Edubourse, communiqué de presse)
https://www.edubourse.com/finance/actualites.php?actu=106141
- Somalie: première attaque de pirates en huit mois (RFI)
http://www.rfi.fr/afrique/20181020-somalie-piraterie-mv-ksl-sydney-hong-kong-attaque-eunavfor
- Le Canada choisit le modèle T26 pour ses futures frégates (Mer et marine)
https://www.meretmarine.com/fr/content/le-canada-choisit-le-modele-t26-pour-ses-futures-fregates
- La France lance le projet d’un porte-avions de nouvelle génération, prévu pour l’horizon 2040 (Atlantico)
http://www.atlantico.fr/pepites/france-lance-projet-nouveau-porte-avions-3540551.html
- Qui en Europe exporte des armes vers l’Arabie saoudite ? Paris partenaire privilégié de Ryad (B2)
- Naval Group/Fincantieri : une alliance a minima lancée en catimini (La Tribune, Michel Cabirol)
- Le ministère des Armées prend ses précautions avec le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu (OPEX 360, Laurent Lagneau)
PARUS AU JOURNAL OFFICIEL
Les textes ne sont pas à négliger pour comprendre l’actualité de défense et de sécurité.
- LOI n° 2018-898 du 23 octobre 2018 relative à la lutte contre la fraude (1)
- Arrêté du 11 octobre 2018 modifiant l’arrêté du 30 septembre 2008 fixant l’organisation et le fonctionnement du conseil de déontologie médicale des armées
- Arrêté du 12 octobre 2018 relatif à la formation exigée des télépilotes qui utilisent des aéronefs civils circulant sans personne à bord à des fins de loisir
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