L’urgence
d’une COP 28 pugnace
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Pascal Le Pautremat (*)
Rédacteur en chef d’ESPRITSURCOUF
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Après la déception de la COP 27, les attentions se portent déjà sur la COP 28 qui se déroulera, l’année prochaine donc, aux Émirats arabes unis. Une conférence dont on attend beaucoup pour entrer – enfin ? – dans le vif du sujet. Il nous tarde de voir s’affirmer des politiques courageuses pour réduire vraiment les processus de pollution atmosphérique, tout en prenant conscience de l’urgence de redonner à la Nature toute sa dimension, loin des jeux de multinationales focalisées sur leurs seuls bénéfices.
Les difficultés socio-économiques quasi généralisées viennent d’ailleurs contraster violemment avec la puissance financière de ces entreprises, le plus souvent organisées en consortiums, et avec les rémunérations pharamineuses de leurs dirigeants. L’étude de Proxinvest, publiée le 22 novembre dernier, en témoigne : la rémunération des patrons du CAC 40 a augmenté de 52 % en 2021, pour s’établir sur un revenu moyen de 7,9 millions par patron. Trente et un dirigeants, sur les cent vingt répertoriés, touchent plus de 5 millions de rémunérations annuelles. Parmi les mieux lotis, on trouve le directeur général de Dassault Systèmes, Bernard Charlès, avec une rémunération qui a augmenté de 114 % pour atteindre 44,1 millions d’euros.
Ces indécences n’échappent pas à une majorité de salariés à l’autre bout de la chaîne…
Mais cela n’empêche pas l’État de récriminer contre de jeunes actifs qui refuseraient de travailler, alors que nombre de postes sont à pourvoir. Sauf qu’en y regardant de plus près, les salaires sont tellement bas que peu de volontaires sont motivés à l’idée de se faire encore et toujours exploiter…
Dans notre nouveau numéro, Renaud Girard déplore ainsi combien les urgences climatiques sont négligées et loin d’être prises en compte à leur juste valeur (rubrique Humeurs).
Martine Cuttier, quant à elle, étudie la place et le rôle des femmes dans les armées. Nous publions le premier volet de son étude dans la rubrique Défense.
Deux étudiants nous offrent ensuite des regards de synthèse, en corrélation avec leur domaine de recherches respectif. Rappelons au passage que nous attachons une grande importance à les soutenir dans leur dynamique : ils assureront la relève de nombre de chercheurs expérimentés dans la décennie à venir.
Clémence Delachambre présente ainsi un état des lieux et un bilan de l’opération Barkhane, dont on n’a pas cessé de mesurer l’interruption (rubrique Géopolitique). Et Aurélien Hablot résume l’histoire et l’affirmation de Dassault, vecteur d’une certaine dynamique géoéconomique précieuse pour la France, à l’heure où l’on ressent le besoin de renforcer nos capacités industrielles en matière de Défense (rubrique Economie)
Enfin, nous retrouvons la revue d’actualité d’André Dulou qui attire notre attention sur les incertitudes du monde actuel et présente en complément quelques articles en langues étrangères.
Dans ce numéro 202, nous avons aussi privilégié :
- le livre de Denis Favier et Jean Louis Fiamenghi, « TOP ACTION ! face aux crises « .
- la vidéo de la fin de l’opération Barkhane qui illustre l’article de Clémence Delachambre.
Bonne lecture.
(*) Pascal Le Pautremat est Docteur en Histoire Contemporaine, diplômé en Défense et Relations internationales. Conférencier et chargé de cours dans l’Enseignement Supérieur, il a enseigné à l’École Spéciale militaire de Saint-Cyr et au collège interarmées de Défense. Il intervient aussi dans les sociétés et les structures publiques en matière d’analyses géopolitiques et géoéconomies. Auditeur de l’IHEDN (Institut des Hautes Études de Défense nationale), ancien membre du comité de rédaction de la revue Défense, il est le rédacteur en chef d’ESPRITSURCOUF. |
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Rendez-vous le 16 décembre pour le N°203
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