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« FOCUS : Défense japonaise croissance inédite »
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Les menaces se précisent et se multiplient. Certes, la culture de l’ancien Empire du soleil Levant est dans une position géographique et géopolitique stratégique, les îles qui le composent formant une position incontournable dans le Pacifique Nord. Certes également l’histoire jusqu’au XXème siècle n’a pas été un déroulement heureux ou même convenable. Il y a une culture japonaise, une vérité à la fois économique, politique, militaire, religieuse de ces îles célèbres pour leur apport dans les vertus du monde, depuis l’Antiquité.

A la fin de la deuxième guerre mondiale, le Japon a été soumis à l’obligation de ne pas réorganiser une défense crédible, avec comme contrôle attentif de cette clause, les Etats-Unis. Aussi, le Japon ne possède pas d’armée, au sens juridique du terme, mais une « autodéfense ».

Aujourd’hui, l’Amérique et la Chine devenus concurrents dans de nombreux domaines, sont globalement également des adversaires dans la région Indopacifique. Les menaces que font peser la Corée du Nord, mais également la montée de périls technologiques en matière de cybersécurité sont devenus majeurs.  Aussi, l’objectif du gouvernement japonais est-il de défendre l’intégrité de son territoire et la survie de sa population. L’augmentation de son budget de défense en dit long sur l’appréciation des menaces qui pèsent sur cette région stratégique à bien des égards.

Pour que le soleil soit bien présent, il lui faut connaître et mettre en œuvre les rayons qui lui permettent de s’affirmer.

L’article d’Edouard Pflimlin paru sur le site de l’IRIS montre qu’un consensus est en train de naître, en ce qui concerne la défense du Japon, spécifiquement japonaise, où les différents acteurs politiques se retrouvent pour consacrer la globalité nippone.

Bonne lecture

JAPON : LE PREMIER MINISTRE KISHIDA DE PLUS EN PLUS SOUTENU DANS SON INTENTION D’ACCROITRE L’EFFORT DE DEFENSE
(Iris, Par Edouard Pflimlin)


Le soutien à la promesse du Premier ministre Fumio Kishida d’une « augmentation considérable » du budget de la défense du Japon s’accroît à la fois dans les camps du parti au pouvoir et de l’opposition avant les élections à la Chambre haute qui auront lieu cet été, indique le Japan Times.

De récents sondages dans les médias ont aussi montré qu’une majorité de Japonais sont prêts à accepter une augmentation des dépenses militaires, ce qui reflète apparemment leurs inquiétudes concernant l’environnement de sécurité régionale après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Lors de la dernière réunion avec le président américain Joe Biden à Tokyo, M. Kishida a présenté le plan de son gouvernement pour augmenter les dépenses de défense et a obtenu le soutien du président américain.

Le Parti libéral démocrate (PLD) a déjà proposé une forte augmentation des dépenses de défense, appelant à un renforcement drastique des capacités de défense du Japon d’ici à cinq ans, tout en faisant référence à l’exigence de l’OTAN pour les pays membres de garantir un budget de défense égal à 2% du produit intérieur brut.

Fin mai, dans une émission à la chaîne de télé NHK, Itsunori Onodera, président du comité de recherche sur la sécurité du PLD, a déclaré que le budget actuel est insuffisant pour garantir assez de munitions et de carburant, tandis que la recherche et le développement en matière de défense sont également sous-financés.

Déficit de pièces

M. Onodera, un ancien ministre responsable de la défense japonaise, a également noté à quel point le manque de pièces pour les avions de combat entraînait des problèmes opérationnels.

Un problème grave alors que les incursions d’avions militaires chinois dans l’espace aérien japonais sont croissantes depuis de nombreuses années.

Le principal parti d’opposition, le Parti démocrate constitutionnel (PDC) du Japon, s’est également montré positif quant à la nécessité d’une augmentation des dépenses de défense afin d’acquérir les capacités nécessaires.

La question de l’augmentation des dépenses de défense « ne sera pas un problème » lors des élections à la Chambre haute, a déclaré le chef du PDC, Kenta Izumi, aux journalistes. Cependant, concernant l’ampleur de toute augmentation, M. Izumi a souligné que son parti s’oppose à un objectif numérique, contrairement au PLD, affirmant que les dépenses de défense devraient être augmentées en fonction de « ce qui est réellement nécessaire ».

Le chef du Parti démocrate pour le peuple, Yuichiro Tamaki, a suggéré une position similaire. « Il est essentiel de discuter de la substance » d’une augmentation budgétaire, a-t-il déclaré.

Le Nippon Ishin no Kai (Parti de l’innovation au Japon) a, quant à lui, rédigé une plate-forme électorale pour la Chambre haute qui comprend l’objectif de 2 % du PIB pour les dépenses de défense.

Parmi les autres partis d’opposition, le Parti communiste japonais s’oppose à une augmentation des dépenses de défense.

Le Komeito, le partenaire junior de la coalition du PLD, a également indiqué qu’il soutiendrait un budget de défense renforcé, mais reste divisé sur l’ampleur de l’augmentation.

« Nous n’avons pas d’autre choix que de mettre en œuvre une augmentation considérable », a déclaré le législateur senior du Komeito, Kazuo Kitagawa.


Une hausse substantielle se justifie-t-elle ?

On l’a déjà écrit, accroître le budget de la défense jusqu’à 2 % du PIB viole en quelque sorte l’esprit de la constitution pacifiste du Japon et le seuil fixé depuis 1976 de ne pas dépasser 1 % du PIB. Pendant très longtemps, ce seuil n’a pas été franchi même si le budget l’effleurait. Il a été franchi récemment, mais on est encore loin des 2 %.

💻https://www.iris-france.org/168002-japon-le-premier-ministre-kishida-de-plus-en-plus-soutenu-dans-son-intention-daccroitre-leffort-de-defense/


POUR ALLER PLUS LOIN
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JAPON : BUDGET RECORD ALLOUE A LA DEFENSE, AVIONS DE CHASSE ET CYBERSECURITE AU PROGRAMME
(Capital)


Le Japon a augmenté son budget annuel de défense pour la dixième année consécutive, pour atteindre le record de 830 milliards d’euros. Il devrait notamment permettre de financer 12 avions de chasse F-35, dans un contexte géopolitique tendu avec la Corée du Nord.

Publié le 24/12/2021 à 9h58

La nouvelle a de quoi susciter l’inquiétude des pays en conflit avec le Japon. Le gouvernement japonais a dévoilé vendredi un budget annuel record équivalent à 830 milliards d’euros pour l’exercice 2022/23, qui inclut une enveloppe d’un montant encore jamais atteint pour la défense du pays, dans un contexte géopolitique tendu. Le budget de la défense nippone est en augmentation pour la dixième année consécutive alors que les tensions avec la Chine et les risques posés par la Corée du Nord inquiètent dans l’Archipel.

💻https://www.capital.fr/economie-politique/japon-budget-record-alloue-a-la-defense-avions-de-chasse-et-cybersecurite-au-programme-1423780/B


LE JAPON POURRAIT DOUBLER LE NIVEAU DE SES DEPENSES MILITAIRES
(OPEX 360 par LAURENT  LAGNEAU )

À l’occasion du 76e anniversaire du « Parti des travailleurs », le 11 octobre, la Corée du Nord a organisé une exposition pour exhiber les missiles qu’elle a testés lors de ces dernières semaines, dont le Hwasong-8, un planeur présenté comme étant « hypersonique » [voir photo ci-dessous.

Dans un discours, le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a fait valoir que le développement de telles armes était « nécessaire » face à la politique « hostile » des États-Unis et le renforcement militaire de la Corée du Sud. Cependant, Pyongyang, qui dispose d’un arsenal nucléaire, pourrait également menacer le Japon, d’autant plus que le territoire de celui-ci, a déjà été survolé par des missiles balistiques tirés depuis la Corée du Nord.

Cela étant, selon un sondage publié en décembre 2020 par le quotidien Nikkei, 86% des personnes interrogées ont estimé que la Chine constituait la première des menaces pour le Japon, notamment à cause de différends territoriaux, à commencer par celui concernant les îles Senkaku. Et 82% ont exprimé une inquiétude au sujet de la Corée du Nord.

Quoi qu’il en soit, l’évolution de la situation dans la région a conduit le gouvernement japonais, dominé par les conservateurs du Parti libéral démocrate [PLD] depuis 2012, à revoir la Constitution – d’essence pacifiste – du pays, à pousser le concept « d’auto-défense collective » et à augmenter, sans discontinuer, les dépenses militaires.

En août dernier, encore, le ministère nippon de la Défense a demandé une nouvelle hausse de son budget pour porter son montant à environ 42 milliards d’euros. Cela étant, il n’est pas certain qu’il obtienne gain de cause : cela dépendra de la couleur politique qu’aura la prochaine majorité au Parlement, après les élections législatives du 31 octobre.

💻http://www.opex360.com/2021/10/14/le-japon-pourrait-doubler-le-niveau-de-ses-depenses-militaires/


LE JAPON FACE AU DURCISSEMENT DES INITIATIVES STRATEGIQUES AMERICAINES DANS L’INDOPACIFIQUE
(Geostrategia, Marianne Péron-Doise, avec l’IRSEM)


Au cœur des enjeux stratégiques indopacifiques, membre de l’accord QUAD, le Japon doit prendre en compte une nouvelle donne avec le partenariat AUKUS, emblématique d’un contexte de tensions accrues Etats-Unis-Chine. L’autrice analyse ce nouveau contexte comme les opportunités ouvertes à un renforcement des coopérations avec la France et avec l’UE.

Shinzo Abe a légué un héritage diplomatique fort au Japon. La démission de son successeur après un an d’exercice laisse craindre un affaiblissement du pays alors qu’il doit faire preuve d’un leadership clairvoyant face aux stratégies américaines pour contrer la Chine. Après la reprise en main du QUAD par Joe Biden, Tokyo doit s’adapter à la création d’un partenariat AUKUS résolument offensif.

Le renoncement du Premier ministre japonais Yoshihide Suga à ses fonctions de chef du gouvernement a relancé les luttes de factions au sein du PLD afin de lui trouver rapidement un successeur. La majorité gouvernementale doit se mettre en ordre de bataille afin d’affronter les élections législatives prévues le 29 novembre 2021 puis celles à la chambre haute en juillet 2022. Or, face au nationalisme belliqueux de la Chine de Xi Jinping et à l’intransigeance de la politique chinoise de l’administration Biden, l’archipel a plus que jamais besoin d’un leadership stable et reconnu tant sur le plan interne qu’en matière de diplomatie.

Ayant quitté le pouvoir en raison de son incapacité à faire face à une forte vague d’épidémie de coronavirus sur l’archipel au moment des Jeux olympiques, Yoshihide Suga est considéré comme un pâle successeur de Shinzo Abe. Celui-ci, durant ses huit années d’exercice – une durée exceptionnelle pour un Premier ministre au Japon –, avait renouvelé l’image internationale de l’archipel en réussissant à faire partager sa vision d’un Indopacifique à de nombreux partenaires dont son homologue indien Narendra Modi.

Yoshihide Suga a suivi la ligne ambitieuse d’une grande stratégie pour le Japon élaborée par Shinzo Abe autour du concept d’Indopacifique (Free and Open indopacifique, FOIP). Son premier déplacement à l’étranger en octobre 2020 a été pour le Vietnam et l’Indonésie, pays relais de cette approche japonaise où l’ASEAN occupe une place centrale. Ce même mois, il a organisé à Tokyo la deuxième réunion ministérielle du QUAD, ce forum de dialogue sur la sécurité créé en 2007 et rassemblant outre le Japon trois autres puissances majeures s’appuyant sur le concept d’Indopacifique : les États-Unis, l’Inde et l’Australie. L’insistance japonaise à consolider le QUAD a trouvé un écho auprès du président Biden qui souhaite en faire un mécanisme plus actif dans le cadre d’une politique indopacifique élargie à des problématiques de sécurité nouvelles susceptibles d’attirer davantage de partenaires (production de vaccins contre la Covid-19, changement climatique, indépendance des chaînes d’approvisionnement stratégique).

💻https://www.geostrategia.fr/japon-initiatives-strategiques-americaines-indo-pacifique/


BIDEN EN ASIE, WASHINGTON ET TOKYO HAUSSENT LE TON ENVERS PEKIN
(VOA)


Le président américain Joe Biden, en visite à Tokyo, a multiplié lundi les mises en garde à la Chine avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida, dévoilant également un partenariat commercial destiné à consolider la présence américaine dans l’Asie-Pacifique.

Après une visite de trois jours en Corée du Sud, M. Biden est arrivé dimanche soir au Japon, les responsables américains considérant ces deux pays comme les chevilles ouvrières du dispositif américain face à la montée en puissance de la Chine dans la région.

Lors d’une conférence de presse commune lundi, MM. Biden et Kishida ont adopté un ton ferme à l’égard de Pékin, réaffirmant leur « vision commune d’un Indopacifique libre et ouvert » et disant s’être mis d’accord pour surveiller l’activité navale chinoise dans la région où la Chine montre des ambitions croissantes.

« Nous devons appeler la Chine à se plier au droit international », y compris en matière économique, a noté M. Kishida.

💻https://www.voaafrique.com/a/joe-biden-%C3%A0-tokyo-etats-unis-et-japon-haussent-le-ton-envers-p%C3%A9kin/6585132.html

LE JAPON EST-IL PRET A AFFRONTER LA MENACE CROISSANTE DES CYBERATTAQUES ?
(Nippon.com, Nawa Toshio)

Le Japon mal classé en cyberdéfense : un message d’alerte

Le 28 juin 2021, le think tank britannique International Institute for Strategic Studies (IISS) a publié une étude, Cyber Capabilities and National Power: A Net Assessment, qui analyse les compétences de 15 pays dans le domaine de la cybersécurité. IISS s’est servi de sa propre méthodologie pour obtenir ses résultats, classant les pays selon leurs capacités dans diverses catégories. Le Japon s’est retrouvé dans le troisième tiers.

Premier tiers : superpuissance au premier plan dans toutes les catégories

Deuxième tiers : superpuissance au premier plan de certaines catégories

Troisième tiers : malgré un certain potentiel dans certaines catégories, des faiblesses flagrantes dans d’autres

Autrement dit, cet institut considère que de sérieuses lacunes existent au niveau des cyber capacités japonaises. Les médias japonais ont toutefois véhiculé le mauvais message, en parlant simplement de la présence du Japon dans « le troisième tiers des grandes puissances », comme s’il n’y avait rien de particulièrement négatif à retenir.

Je pense qu’une analyse approfondie de cette étude, surtout au niveau du contexte, de l’objectif et des hypothèses, pourrait aider à clarifier le fond du problème et identifier les initiatives que le Japon devrait prendre.

La méthodologie unique de l’IISS évalue les États à partir de « catégories de cyber puissances ». Le tableau qui suit repose sur ma propre interprétation pour ébaucher les résultats de cette évaluation pour le Japon de façon claire.

💻https://www.nippon.com/fr/in-depth/d00750/